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Spiritualité - Page 422

  • Sophie Morinière, la foi contre la mort

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    De Tugdual Denis, sur l'Express.fr :

    Sophie Morinière, la foi contre la mort

    Elle avait 21 ans et se rendait à Rio pour voir le pape. Le 17 juillet 2013, un accident de la route en a décidé autrement. Retour sur le drame de Sophie Morinière qui, du Vatican à Christiane Taubira, a bouleversé au-delà de son cercle privé. 

    Sophie Morinière, c'est son nom, avait 21 ans. Pour le premier anniversaire de sa disparition, une stèle sera inaugurée, le 20 juillet, dans ce département d'outre-mer où sa vie s'est arrêtée, une aube ordinaire. Christiane Taubira, la garde des Sceaux, sera présente. Parce qu'elle puise ses origines dans ce bout d'Amérique du Sud. Parce que, depuis un an, la vie de cette croyante, à la foi si intense qu'elle passerait pour anachronique, a touché cette ministre mal-aimée des catholiques. 

    La mort, avisée, semble parfois choisir ses proies. L'aînée de la famille Morinière est une enfant enthousiaste mais craintive. "Elle a un peu mes défauts, souffle François, son père, directeur deL'Equipe: mon ultrasensibilité, mes angoisses." Excessive, Sophie veut tout savoir des autres, les aider, les sauver. Sophie s'investit auprès des handicapés, des déprimés; Sophie se fait élire déléguée de classe. Elle croit en Dieu, beaucoup, au point de songer à devenir religieuse. Elle s'oriente finalement vers une école d'ingénieurs. "Quelle vie aurait-elle eue dans le monde? s'interroge a posteriori son père. Elle était comme en suspension." 

    Sophie Morinière n'aimait pas prendre l'avion. Ce 12 juillet 2013, à l'aéroport de Roissy, elle échangerait bien sa place le temps du trajet, elle qui va s'envoler pour la Guyane, avec 42 autres jeunes Parisiens, première étape d'un long séjour qui doit s'achever au Brésil, par sa rencontre avec le pape. Le vol ne constitue pas son unique appréhension. Il y a autre chose, sans consistance ni raison. Un pressentiment qui transparaît en signes épars. Il y a ce SMS envoyé quelques jours plus tôt à Anne-Lorraine, sa copine apprentie médecin: "Restons groupées. Je ne supporterais pas de te perdre. Je préférerais que ce soit moi qui disparaisse." Il y a, avant le départ, ce constat statistique fait à sa mère, Béatrice, suivi d'une prédiction glaçante: "Les JMJ font toujours un mort. Peut-être que je ne reviendrai pas..." 

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  • Mgr Dagens nous adjure de croire que l'Evangile c'est... ce qui ne marche pas

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    Mgr Claude Dagens, évêque d'Angoulême (Photo Jacques Berset) (1).JPGDans un article publié par le journal « La Croix » le 8 juillet dernier, Mgr Dagens (photo), évêque d’Angoulême (et, par ailleurs, membre de l’académie française) s’inquiète de la pureté des vocations qui, contrairement au sien, « marchent » dans d’autres diocèses ou communautés religieuses (voir ici, sur le blog de l’évêque   Mgr Dagens dans La Croix du 8 juillet )

    Sur son « metablog », l’abbé Guillaume de Tanoüarn, membre de l’Institut du Bon Pasteur, commente la portée du propos épiscopal. Extraits :  

    « (…) Elle est extrêmement inquiétante dans sa perspective évangélisto-doloriste obligatoire. C'est pour le souligner que je me permets de le citer assez longuement : notre académicien explique qu'il est plus parfait pour un diocèse de ne pas avoir de séminaristes plutôt que d'en avoir :

    ‘Soyons plus clairs, au risque d’être quelque peu simplistes ! Il y a là deux conceptions de l’Église, et peut-être deux formes de représentation de Dieu. Ou bien l’Église est un système de pouvoirs dont il faut assurer l’efficacité, et l’on mettra l’Esprit Saint, sans le dire, au service de ces projets de rentabilité spirituelle et pastorale, en se satisfaisant des résultats obtenus et des chiffres encourageants, en comparant les riches et les pauvres, et alors malheur aux pauvres, aux diocèses sans séminaristes ! Et Dieu, dans cet ensemble très construit, devient un principe d’ordre supérieur, le promoteur suprême d'un système qui marche et qui s’impose par ses réussites visibles’.

    Je continue la citation avec la deuxième conception de l'Eglise, celle à laquelle manifestement se rattache Mgr Dagens :

     ‘Ou bien l’Église est le Corps du Christ, toujours blessé, mais vivant, et vivant de la charité du Christ qu’elle reçoit comme un don et qu’elle manifeste en paroles et en gestes ! Et, dans ce Corps du Christ, nous, les évêques, nous apprenons à être non pas des chefs triomphants, mais des veilleurs et aussi des lutteurs, oui, des lutteurs pour que rien n’empêche la charité du Christ d’être l’âme de l’Église, dans toutes ses activités et ses missions. Et le Dieu dont nous sommes les témoins désarmés et passionnés est Celui qui ne cesse pas de se donner et d’envoyer son Fils Jésus dans le monde « non pas pour le juger, mais pour le sauver » (Jean 3,16)’.

    Voici enfin le Credo mystique de l'évêque sans séminariste et fier de l'être d'ailleurs, d'autant que - disons-le tout de même - il vient - divine surprise - de "rencontrer trois jeunes hommes" qui se posent la question de la vocation :

    ‘Au risque d’aggraver notre cas, faut-il redire alors que nous nous référons à Jésus Christ non pas comme à une valeur à défendre, comme on défend des produits financiers, mais comme à une personne que nous n’en finissons jamais de connaître et d’aimer ? Alors « la joie de l’Évangile » n’est pas un vain mot. C’est une belle expérience et je souhaite que des hommes qui veulent aujourd’hui suivre le Christ en fondant leur vie sur Lui connaissent dès maintenant cette joie, que personne ne peut nous enlever’.

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  • La parabole du Semeur-Sauveur ; l'accomplissement d'une prophétie. (15e dimanche)

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    Homélie pour le 15e dimanche du temps ordinaire par le Frère Laurent de l'abbaye de Kergonan :

    (pour plus de lisibilité, cliquer sur le texte)

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  • La nostalgie du jeune blogueur

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    Nous publions cet extrait du texte, traduit sur le site « Benoît et moi »,  d’un  blog au titre un peu énigmatique « That the bones you have crushed may thrill » ‘qu'ils dansent, les os que tu as broyés’ (paraphrase du verset 10 du psaume de David pénitent : « et exultabunt ossa humiliata : et ils exulteront les os que tu as brisés). L'auteur est un jeune anglais, originaire de Brighton, converti au catholicisme en 2001 et « plutôt conservateur », note notre consoeur de "Benoît et moi".

    _DSC8420cover.jpg«  (…) Comme blogueurs catholiques, nous sommes souvent nostalgiques dans notre souvenir du règne de Benoît XVI, à cause de la sûreté avec laquelle Benoît gouvernait l'Église.  Sous Benoît XVI, il n'a jamais été envisageable qu'un article de foi ou de doctrine transmis par lui puisse être de quelque façon «peu sûrs».  La conviction claire de Benoît XVI, avant, pendant et après sa démission, était que la vérité allait gagner et que le Chef de l'Eglise catholique a été et est Notre Seigneur Jésus-Christ qui garde l'Eglise et sera avec l'Eglise jusqu'à la fin des temps, La nourrissant en temps de trouble et de persécution ou en temps de paix et de liberté. 

    Pourtant, l'amour et le respect de la Vérité n'étaient pas la seule raison pour laquelle Benoît XVI était admiré. Il y avait une douceur et une sainteté dans la personnalité de Benoît qui restent très attirantes pour ceux qui ont vécu son règne. La profondeur de sa connaissance des Écritures, son humilité personnelle, ses manières douces, sa courtoisie et son respect d'autrui, sa vie fervente de prière, sa prudence, sa sagesse, son obéissance à la sainte tradition de l'Eglise, son auto-effacement et sa sagesse spirituelle pénétrante. Benoît XVI était - et est - doué de nombreuses vertus célestes pour lesquelles nous pouvons sincèrement remercier le Seigneur. Son pontificat a été marqué par la construction de ponts vers ceux qui ont dévié ou qui se sont éloignés de la voie qui mène au salut. La vision liturgique de Benoît XVI était de manifester, mettre en avant - la beauté et l'attrait de Jésus-Christ et de son Évangile. Pour lui, tout était - est - centré sur le Christ. Contrairement à la croyance populaire, Benoît XVI n'allait pas expulser ceux du centre vers la périphérie, ou pousser ceux des périphéries hors de l'église, mais il allait ramener ceux des marges vers le centre pour découvrir la joie de l'adoration de Dieu et la découverte de Sa miséricorde et Sa vérité.

    (…) En quittant l'office de la papauté, Benoît XVI a identifié le «péché» comme la cause de la désunion au sein de l'Eglise, quand nous aurions peut-être imaginé qu'il allait utiliser le mot «erreur». Je me demande si nous avons vraiment accepté le message Bénédictin dans sa plénitude, car il me semble maintenant clair que le pape Benoît XVI n'a pas considéré que seule l'erreur pouvait être une menace pour l'Eglise, mais le péché lui-même, qui peut se manifester dans tant de différentes façons, dans ces péchés comme l'orgueil, la luxure, l'envie, la méchanceté, la cupidité, la calomnie, la médisance, et notre incapacité à «aimer tendrement, agir avec justice et marcher humblement avec notre Dieu».  Je pose la question - et je me la pose à moi - nous qui prétendons être les fils et filles spirituels fidèles de ce saint pape, avons-nous vraiment accepté le message complet de Benoît XVI ou l'avons-nous, nous aussi, rejeté? »

    Réf. : Bel hommage au Pape émérite, et message aux blogueurs qui se veulent ses héritiers (10/7/2014) et thatthebonesyouhavecrushedmaythrill.blogspot.co.uk

    Oui, sans être injustement critique à l’égard de son successeur, on peut être nostalgique de la « petite musique » profonde et limpide à la fois,  dont nous a enchantés, avec persévérance et un mépris complet du qu'en dira-t-on, ce Pontife ami des chats et de Mozart. Puisse-t-elle longtemps encore bercer notre souvenir, elle qui, à l'instar de la liturgie, « capte l'harmonie cachée de la Création, nous révélant le chant qui sommeille au fond des choses ». JPSC.

  • Un « Apôtre » de courage

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    Montrant les préjugés auxquels doivent faire face les convertis de l’islam, L’Apôtre a été primé au festival du film du Vatican. Lu sur le site « Famille Chrétienne » :

    « Cheyenne-Marie Carron a vu son film L’Apôtre, récompensé le 3 juillet par la Capax Dei Foundation. Cette fondation, présidée par Liana Marabini, organise, sous le patronage du Conseil pontifical pour la culture, le festival de cinéma du Vatican Mirabile Dictu. C’est la cinquième année qu’a lieu ce festival. C’est aussi son cinquième film que réalise Cheyenne Carron. Le sujet en est brûlant, car il s’agit de la conversion d’un jeune musulman au christianisme. Le film ne cherche pas la polémique et évite tout prosélytisme déplacé. Le jeune Akim vit dans une famille française apparemment bien intégrée et tranquille. Lui et son frère Youssef se destinent à devenir imams. Ils participent régulièrement à la prière musulmane commune et suivent les enseignements islamiques.

    Un assassinat a lieu dans le quartier : la sœur d’un prêtre est poignardée par un voisin. Le prêtre décide de continuer de résider auprès de la famille de l’assassin car il sent que cela les aide à vivre. Akim est interloqué d’une décision si peu naturelle. Son admiration pour l’attitude du prêtre va être son chemin d’accès à la découverte du Christ. Mais si lui trouve normal d’avancer sur cette voie, qu’il découvre lumineuse et pacifique, son frère Youssef, et toute sa communauté, ne l’entendent pas ainsi. Karim va découvrir ce qu’il en coûte de vouloir quitter l’islam.

    L’Apôtre ne cherche nullement à dresser le christianisme contre l’islam. S’il montre l’attitude hostile des musulmans envers ceux d’entre eux qui veulent se convertir, c’est par un souci de vérité, dont Cheyenne-Marie Carron témoigne avec un évident courage. Mais elle le fait avec la volonté affichée de lutter contre les préjugés. Non pas d’abord les préjugés qu’on nous invite toujours à combattre, ceux que les Français de tradition chrétienne auraient à l’encontre des musulmans, mais bien ceux que les musulmans ont à l’encontre des chrétiens. Car c’est pour les musulmans que ce film est fait. Et s’il est douteux que la fin, trop irénique, les ébranle beaucoup, en tout cas la mise en relief de leurs a priori et de leur violence a de quoi les interpeller. Film de vérité et de justice, c’est aussi un film de courage et de paix.

    Édouard Huber »

    Ref : Un « Apôtre » de courage

    La conversion d’un proche est toujours déstabilisante pour un croyant sincère. Reste qu’une religion ne peut jamais être confondue avec une idéologie. Cela vaut pour les musulmans comme pour les chrétiens. Comme l’a justement dit saint Jean : c’est d’abord sur l’amour vrai que nous serons, en fin de compte, jugés par l’unique Seigneur de l’Univers. JPSC 


    L'APÔTRE - BANDE ANNONCE 1 - Un film de... par Che-Carr

  • Mgr Guy Gaucher : in memoriam

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    auteur188 (1).jpgMgr Gaucher est une haute figure de la spiritualité carmélitaine en France. Né le 5 mars 1930, il est mort à Carpentras le 3 juillet 2014. Après avoir été vicaire de la paroisse Sainte-Claire à Paris de 1962 à 1964, Mgr Guy Gaucher fut aumônier d’étudiants de La Sorbonne au Centre Richelieu jusqu’en 1967, date à laquelle il entra au Noviciat des Pères Carmes où il fit profession religieuse le 1er octobre 1972. Il a été professeur de spiritualité au Séminaire d’Orléans de 1980 à 1984 et chargé de cours à l’Institut Catholique de Paris, tout en étant maître des étudiants Carmes de 1985 à 1986.

    Consacré évêque de Meaux le 19 octobre 1986, des difficultés  avec l’équipe  locale minèrent très vite sa santé. Nommé alors, le 7 mai 1987, évêque auxiliaire de Bayeux et Lisieux, il le resta jusqu’à sa retraite en 2005.

    Mgr Gaucher est connu également comme écrivain spirituel, grand connaisseur de Bernanos et de la figure et spiritualité de Sainte Thérèse de Lisieux. Ses obsèques ont été célébrées dans la basilique de Lisieux jeudi 10 juillet, en présence de huit cents fidèles. Le site web de France Catholique lui consacre cet hommage:

    « Monseigneur Guy Gaucher est entré dans la vie, fort des mêmes sentiments et de la même foi que Thérèse de Lisieux, qui fut l’étoile de son sacerdoce ministériel et épiscopal. Néanmoins, avec la séparation, il nous faut dire notre peine qui est à la mesure de notre amitié. Amitié qu’il portait à notre journal, où il se retrouvait pleinement. Amitié qui se révélait à chaque rencontre, singulièrement à Lisieux, lors des belles années où il fut présent aux sanctuaires, éclairant les pèlerins sur le message de celle qu’il contribua avec tant de persévérance à faire proclamer docteur de l’Église. Sanctuaires dont il sortait souvent, pour accompagner les reliques de Thérèse sur les chemins du monde. Parfois ces chemins passaient par Paris. Et un jour même, non loin de l’appartement de François Mitterrand dans ses derniers mois, Mgr Gaucher fut témoin de la scène mémorable où le vieux président vénéra la chasse thérésienne. Un photographe enregistra les clichés qui se trouvent aux archives de Lisieux avec le récit circonstancié de l’événement. Mais ce n’était qu’un épisode de l’étonnant pèlerinage où la petite carmélite toucha d’innombrables cœurs. Avant cela, n’avait-elle pas touché celui de Georges Bernanos, au point d’inspirer toute son œuvre ? Un des premiers écrits de Guy Gaucher fut consacré précisément à décrypter la présence de Thérèse dans la Chantal de Clergerie de La joie, et l’une de ses dernières publications reprenait les entretiens d’une retraite qu’il avait prêchée à des carmélites : Retraite avec Georges Bernanos dans la lumière de sainte Thérèse de Lisieux (Cerf).

    Tant de connivence avec la sainte de Lisieux explique la vocation religieuse de Guy Gaucher qui fit profession dans l’ordre des Carmes déchaux en 1968, cinq ans après son ordination sacerdotale. Entretemps, il avait accompagné le jeune abbé Jean-Marie Lustiger à l’aumônerie de la Sorbonne et c’est ce dernier qui le consacrera, en 1986, évêque de Meaux, où il ne resta que quelques mois. Ce fut un moment douloureux, dont le Cardinal fut lui-même meurtri. Heureusement, la vocation du nouvel évêque le portait irrésistiblement vers Lisieux, où il fut affecté comme auxiliaire, aux côtés de Mgr Badré, évêque de Bayeux et Lisieux. C’est dans le cimetière de la ville, au milieu de ses frères carmes, et non loin de la tombe éphémère de Thérèse qu’il a été inhumé après les obsèques célébrées d’abord à Venasque dans le Vaucluse (où il résida ses dernières années dans la proximité du père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus) puis dans la basilique sous la présidence de Mgr Boulanger.

    Avec ses proches, nous rendrons grâce pour tout le ministère fécond de Guy Gaucher et nous continuerons à nous nourrir de son œuvre, qui pourrait être définie tout entière comme une pédagogie de la sainteté pour tous. »

    Ref. Mgr Guy Gaucher

    JPSC

  • France : Un ancien ministre sur le chemin de Compostelle

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    Jean-Pierre Raffarin, vice-président du Sénat et ancien Premier ministre, livre à « Famille chrétienne » son expérience de l’amitié vécue sur le Camino.:raffarin-a-lourdes-2009_article.jpg

    « C’est lors de l’été 2005 que ma femme et moi avons pris la décision, avec un couple d’amis, de partir en pèlerinage. Nous avions passé la journée à marcher tous les quatre dans le massif du Mont-Blanc, nous étions en train de dîner à Combloux, au restaurant “Le Coin savoyard”. Je ne sais plus qui a lancé “Et si on allait à Compostelle ?”. Ce qui est sûr, c’est que si nous avions su ce qui nous attendait sur le plan physique, nous qui pensions avoir les aptitudes de marcheur à force de crapahuter en montagne, on ne serait peut-être pas lancé un tel défi ! En revanche, ce soir-là, il y a une chose que nous savions, c’est qu’on n’allait pas à Compostelle seulement pour marcher… Catholiques, nous voulions vivre la dimension religieuse. Mais comment faire place au spirituel sur le Chemin ? Pour nous y aider j’ai appelé Matthieu Rougé, l’aumônier parlementaire, et je lui ai demandé si cela l’intéressait de vivre cette aventure avec nous. Je le connaissais seulement un peu mais aujourd’hui, grâce à ces huit années de Chemin ensemble, il est devenu un ami. J’apprécie sa culture, sa marche allègre, légère, et aussi sa foi, à l’image de l’Église sur le Chemin, présente et discrète à la fois.

    Si l’on regarde l’histoire du Chemin, c’était la destination qui mobilisait le pèlerin, alors qu’aujourd’hui c’est le parcours. Comment veiller à ce qu’il reste fertile ? Garder l’équilibre entre la fatigue, le divertissement, la religion, l’amitié ? On s’est organisés pour effectuer le premier tronçon depuis Le Puy-en-Velay l’année suivante, en 2006. Pour arriver à Saint-Jacques-de-Compostelle en 2013. Nous avons constitué un groupe de quatre couples plus l’aumônier, d’une alchimie parfaite. Le Père Rougé avait déjà effectué quelques étapes par le passé, mais c’est avec nous qu’il est arrivé jusqu’au bout pour la première fois ! Nous étions neuf et pourtant, chacun a pu bénéficier de moments face à soi-même.

    Chacun a le Chemin qui lui parle.

    Contrairement à ce qu’écrit Jean-Christophe Rufin, il n’y a pas qu’une façon de faire le chemin. On n’est pas nécessairement obligé d’être seul, ni de le faire d’un seul tenant. Chacun a le Chemin qui lui parle. La marche est personnelle. Le Chemin est collectif. Pour moi, par exemple, il y a une grande saveur de se retrouver sac à dos et pieds enflammés d’ampoules (atroce, vraiment !), pèlerins parmi d’autres, sans hiérarchie, avec pour une fois dans les yeux de ceux que je croisais une présomption de sincérité. Toute l’année, l’homme politique est suspecté d’être insincère, de favoriser son parti, ses copains… Le pèlerin, lui, est présumé sincère. Résultat, sur le Chemin, j’avais des qualités de relation exceptionnelles avec les gens. Personne ne m’a jamais importuné. C’est l’extrême tolérance, comme l’Église, encore une fois, l’est sur le pèlerinage : sans pression, sans prosélytisme, là subtilement. Chaque jour Matthieu Rougé nous disait la messe, dans un champ, une chapelle…

    Le Chemin ? Une société de l’amitié

    Nous étions neuf le premier jour, à la fin, 90. D’autres passaient sans s’arrêter. Jamais le Chemin n’impose, ne s’impose. Le Chemin est bienveillant. Une des plus grandes libertés aussi de la marche, c’est qu’on peut discuter à deux, à trois, changer d’interlocuteur, en fonction du rythme de chacun. C’est une société de l’amitié. Le marcheur d’à-côté ne se méfie pas de son voisin. On se parle, on se questionne, on s’écoute. Je me souviens de cet homme qui m’a confié qu’il avait promis, s’il guérissait de son cancer, qu’il ferait le Chemin, et a tenu sa parole, tellement reconnaissant. De ces jeunes marchant ensemble, me confiant leur projet de mariage. De notre couple d’amis marqués par la mort de leur enfant et qui ont tenté de trouver en marchant la force de faire front. Celui qui souffre en chemin reçoit compassion, aide, encouragement. L’échange va de la banalité à la densité, du temporel au spirituel, naturellement.

    Le Chemin est affectif, on lui fait confiance.

    La première fois qu’on se voit, on salue l’égalité : tu es là, tu es comme moi, tu as mal aux pieds. La deuxième fois, on se reconnaît, on sait qu’on a traversé les mêmes difficultés, on est amis. La troisième, on est frères. De se retrouver le soir dans les mêmes étapes crée des liens, encourage la confidence, la relation authentique. C’est la société de l’égalité la plus parfaite, nulle pression de l’argent, du milieu, du statut. On se donne des coups de main, ce peut être un fruit sec, ce peuvent être des bandes de micropore pour nos pieds ensanglantés, ce peut être chasser un chien errant qui nous collait d’un peu trop près. Et puis, il y a ces pommes, ces oranges laissées par des habitants sur un muret au bord du chemin ou ce thermos de café. Le Chemin est affectif, on lui fait confiance. Nous effectuions en moyenne une trentaine de kilomètres par jour, il y a des moments où j’ai crû que j’y n’y arriverai pas, mais quand je me suis retrouvé à Burgos, j’ai eu la certitude que j’irai jusqu’au bout, et là, la peur s’est envolée !

    Quelle émotion, quelle joie à l’arrivée ! Décuplée parce que partagée. Au retour, grâce aux technologies modernes, je suis resté en relation avec beaucoup. Comme un militaire revenu d’une bataille ou un sportif des JO, on reconnaît celui qui a vécu le même évènement. Complices. On a une sorte de petit trésor partagé entre nous. »

    Ref. Ici : Un ancien ministre sur le chemin de Compostelle

    JPSC

     

  • L’identité du prêtre

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    HOMELIE donnée par Mgr AILLET en la CATHEDRALE de CHARTRES pour les Ordinations Sacerdotales de la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre, district de France. Le 28 Juin 2014:

  • Des bienfaits de l'institution

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    220px-ThierryDominique_Humbrecht.jpgLes scandales qui, dans l’Église, impliquent des fondateurs connus de communautés religieuses peuvent légitimement déstabiliser. Il n’est pas inutile de réfléchir aux causes de tels scandales, et notamment au contexte trop laxiste des années 70 et bien prendre en compte combien l’institution ecclésiale est nécessaire pour structurer et orienter les jeunes communautés.
    Une réflexion du P. Thierry-Dominique Humbrecht dans le n° 261 (juillet-août 2014) du mensuel « La Nef » (extrait) :

    Les années qui suivirent Vatican II furent celles d’une crise qui affecta l’institution. L’Église se vit contestée par ceux qui continuaient néanmoins à vivre d’elle, semant le trouble partout et poursuivant bourgeoisement leur marche au pouvoir culturel. D’innombrables lieux de formation intellectuelle et spirituelle fermèrent par autodestruction, sous les applaudissements des uns et l’aveuglement des autres.

    Dans les années 70, des prêtres ou des laïcs, dotés de fortes personnalités, réagirent et cherchèrent à sauver ce qui pouvait l’être. Certains fondèrent des communautés, qui virent affluer des centaines de jeunes en recherche de radicalité et de ferveur. La vitalité de ces communautés finit par s’imposer, et permit ainsi un certain renouveau. Tout cela avec l’accord de Rome, mais comme en marge des institutions locales, qui souvent comprenaient mal leurs objectifs, pour des raisons diverses de distance, entre idées, réseaux et géographie.

    Malgré les apparences, alors qu’il s’agissait pour ces jeunes fondations de sauver le sens de l’institution, c’est l’institution qui leur a cependant doublement fait défaut, à leur naissance et pendant leur croissance, obligées qu’elles étaient de se développer un pied dehors et un pied dedans. L’écosystème de l’Église leur a manqué, vivificateur, régulateur et facteur de pluralité. Les plus opposés à  cette époque soixante-huitarde, laquelle bradait toute forme d’autorité et d’institution, continuaient à dépendre d’elle sans le savoir. Ils reproduisaient à l’envers le déficit des normes, au moment où ils s’en réclamaient.

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  • Le pape François prend en main le dossier des Sœurs contemplatives de Saint-Jean

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    D’après une information lue sur le site « Famille chrétienne » :

    soeurs-contemplatives-saint-jean_article.jpg

    « Le pape François a fait connaître ses décisions quant à la crise interne qui secoue depuis quelques années la branche contemplative des Sœurs de Saint-Jean, en France. Si d’anciennes responsables de la congrégation sont définitivement exclues de la vie religieuse, celles ayant quitté la communauté pourront choisir de créer un nouvel institut religieux. C’est que le délégué pontifical, Mgr Henri Brincard, vient de faire savoir dans une lettre datée du 1erjuillet et diffusée deux jours plus tard par l’hebdomadaire La Vie.

    La résolution des divisions en cours depuis plusieurs années était directement entre les mains du souverain pontife. En effet, le dossier n’appartient plus à la Congrégation pour les instituts de vie religieuse et les sociétés de vie apostolique mais dépend de la Secrétairerie d’État. C’est ainsi au cours d’une audience accordée par le pape à Mgr Angelo Becciu, substitut, que les décisions ont été arrêtées.

    Elles tiennent en quatre points, énumérés dans une lettre de Mgr Brincard aux religieuses, qui cite amplement le courrier qui lui a été adressé par Mgr Becciu.

    Tout d’abord, un nouveau commissaire pontifical sera nommé pour accompagner l’ensemble de la famille Saint-Jean et ses prieurs généraux en remplacement de l’actuel délégué pontifical pour les Sœurs contemplatives mais aussi assistant religieux pour les Frères et les Sœurs apostoliques. Mgr Brincard, évêque du Puy-en-Velay, très malade, a en effet dû renoncer à cette charge.

    Par ailleurs, indique le courrier, « la congrégation des sœurs contemplatives de Saint-Jean tiendra dès que possible son chapitre général pour choisir son gouvernement propre ».

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  • L'abbaye de Triors cherche de l'aide pour construire une hôtellerie

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    batiments_abbaye_triors.jpgHaut-lieu de la liturgie célébrée en latin et en grégorien, cette fille de l’abbaye de Fontgombault est aujourd’hui à l’étroit dans ses murs. Lu sur le site du « Salon beige » :

    Fondée en 1984 par Fontgombault dans un château du XVIII° s. avec 14 fondateurs, l'abbaye compte maintenant 40 moines. À l'église construite il y a 20 ans avec des bâtiments annexes il faut ajouter maintenant l'hôtellerie.

    Jusqu'ici les hôtes étaient reçus dans des cellules prévues pour les moines. La communauté en a maintenant besoin. De plus ces chambres ne sont pas aux normes de sécurité pour recevoir le public extérieur que sont les hôtes aux yeux de la loi. Le projet éloigne légèrement l'hôtellerie après la porterie, en un arc de cercle enrobant le parvis de l'église. Outre le logement des hôtes, l'hôtellerie comportera des parloirs, un local pour groupes (scouts), une salle de conférence, un oratoire.

    Ce projet rejoint aussi et d'abord le point de vue de la doctrine monastique. S. Benoît prévoit la réception des hôtes, attirés par la paix de Dieu. Mais ceux-ci ne doivent pas devenir une menace pour la clôture des moines : leur recherche de Dieu seul implique un éloignement absolu des distractions ; leur séparation n'est pas un luxe inutile, elle fonde leur vocation : S. Benoît accueille ses hôtes avec grande charité, mais non sans prudence.

    Quinze siècles après lui, ses monastères continuent d'attirer les âmes fatiguées par le bruit et les secousses de la vie. Notre temps de grande communication connaît en même temps de grands isolements et de lourdes solitudes ; le silence du monastère peut toucher en profondeur et avec douceur les hôtes. Triors fait partie de la famille monastique issue de Solesmes (Dom Guéranger), avec le cachet marial donné par les abbés de Fontgombault. À Triors cette dimension apostolique de la vie retirée et contemplative s'appuie en outre sur Marthe Robin (+ 1981). Le monastère doit avoir son rôle dans la nouvelle évangélisation prescrite par les papes récents.

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  • Abbaye de Maredret, 13/7 : concert (chant grégorien, polyphonie et orgue)

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