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Spiritualité - Page 421

  • Quand de jeunes réfugiés chrétiens d’Irak découvrent en Europe un monde relativiste et indifférent

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    Lu sur le site de l’hebdomadaire  Famille chrétienne  sous le titre  « Réfugiés en France, les chrétiens d’Irak se heurtent à l’indifférence ». Extraits.

    Réfugiés politiques en France depuis l’attentat contre la cathédrale syriaque de Bagdad, en octobre 2010, trois jeunes Irakiens racontent sans concession la manière impersonnelle, voire glaciale, dont ils ont été accueillis en France.

    Leur parole est franche envers le pays qui les a accueillis en octobre 2010, après l’attentat perpétré contre la cathédrale syriaque de Bagdad. La France, Pierre, Mariam et Benoît, jeunes réfugiés politiques irakiens, lui doivent énormément. Ils le savent. Le mouvement de solidarité qui s’est mis en place ces dernières semaines pour soutenir les chrétiens d’Orient les touche. « Je veux dire merci aux chrétiens, ici, en France, qui organisent des manifestations. Si elles ne changent rien à la situation en Irak, au moins elles ont le mérite de dire : on ne vous oublie pas. C’est très important », témoigne Pierre.

    Comme Michèle Alliot-Marie l’avait fait en 2010, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, et son homologue de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, ont proposé le 28 juillet l’asile aux chrétiens irakiens. « Si Mgr Sako a raison de dire que les chrétiens d’Irak doivent rester sur leur terre historique, explique Benoît, les familles doivent aussi prendre une décision pour sauver leur vie ! La meilleure solution pour les chrétiens, aujourd’hui, c’est de partir », poursuit le jeune hommene cachant pas les faibles chances qu’il a un jour de revoir son pays.

    Mariam, jeune lycéenne qui vient de passer son bac de français avec un brillant 19 à l’oral, se montre plus sceptique :« La France accepte de les accueillir. Mais comment pourront-ils venir ici ? », s’interroge-t-elle. Et surtout, comment seront-ils réellement accueillis ?

    Car pour eux, comme pour de nombreuses autres familles irakiennes, arriver à Paris à l’automne 2010 ne fut pas simple. Loin de là. Ce fut, d’abord, le choc de découvrir une France qui n’est pas celle où ils avaient cru se réfugier. Non pas une société chrétienne, mais multiculturelle et athée. « J’avais imaginé la France et quand je suis arrivé à Paris, j’ai trouvé tout autre chose… », témoigne Benoît.

    Ce choc, dont ils parlent volontiers, cache une autre amertume : celle de ne pas se sentir accueillis par les Français, particulièrement les chrétiens. Sur place, ils ont trouvé le traitement de l’administration française « froid et compliqué ». Aucune structure performante n’était présente pour les aider à s’insérer. Mariam se souvient : « On a trouvé de l’aide auprès des Arabes, qui croyaient que nous étions musulmans. Mais quand ils apprenaient que nous étions chrétiens, ils partaient ».

    Est-ce plus difficile pour un chrétien de s’installer en France ? « Nous rencontrons beaucoup de difficultés, alors que nous sommes chassés de notre pays », répond la lycéenne. « Nous ne sommes pas venus par envie, mais parce que nous y étions obligés. Les Algériens, les Marocains, les Turcs viennent ici pour trouver un travail, et ils sont presque mieux traités par l’État », dénonce-t-elle sans concession.

    Alors, quand ils entendent certains discours politiques, comme la réaction de Louis Aliot (FN) à la proposition de M. Fabius d’ouvrir l’asile aux chrétiens orientaux, les jeunes Irakiens voient rouge. « Selon lui, il n’y a plus de place en France pour les immigrés. Il nous a comparés à la misère, alors que nous n’étions pas pauvres dans notre pays. Étrangement, il y a toujours de la place pour les autres mais pas pour les chrétiens, alors qu’eux, ils ont vraiment besoin de se réfugier. J’ai toujours de la famille en Irak : ils sont morts de peur, et ne savent pas quoi faire. » (…)

    Les beaux discours sont aussi souvent synonymes, ensuite, d’abandon. C’est l’avis d’Arnaud Duroyaume, qui s’occupe d’aider les Irakiens chrétiens. « Combien de fois on leur a dit : « On s’occupe de vous » ? Mitterrand a fait la même chose avec les Libanais : « Venez dans les hôpitaux ». Et après, c’était « Débrouillez-vous ». Combien de Libanais se sont retrouvés à la rue, alors qu’on leur avait fait miroiter un vrai accueil ? » Selon lui, cette froideur s’explique par une gêne envers les Arabes chrétiens.

    Du coup, les Irakiens souffrent de vivre dans un contexte très éloigné du leur, déspiritualisé et parfois violent, comme les banlieues. Pour Arnaud Duroyaume, la solution consiste à sortir du ghetto communautaire, à s’ouvrir à la diversité dans l’Église. « Les Irakiens envoyés dans les banlieues, s’ils ne vont pas à la messe à côté de chez eux, au bout d’un moment, ils n’y vont plus. Je vois plein de jeunes livrés à eux-mêmes. Le père de famille, dans la culture orientale, est très important. Il y a un gros problème d’adaptation : soit le père verrouille tout, et ce n’est pas bon dans la société où l’on vit, soit il abandonne. Il y a beaucoup de jeunes qui sont livrés à eux-mêmes, et commencent à avoir des comportements choquants. » Et Mariam de confirmer : « On était dans un pays avec énormément de règles. Vivant en France, je découvre qu’en fait, les règles, j’aimais bien ».

    Quand Arnaud Duroyaume est allé à la rencontre des rescapés de la cathédrale, il a réalisé qu’il était l’un des seuls chrétiens non orientaux à avoir eu cette démarche. L’accueil dans les paroisses n’a pas été non plus à la hauteur. « J’ai essayé de les intégrer dans diverses structures comme le scoutisme ou les Béatitudes, mais ça n’a pas marché », regrette-t-il. Ceux qui les reçoivent souvent et avec joie font partie de la frange la plus traditionnelle, comme la paroisse Saint-Eugène, le centre Saint-Paul ou encore la communauté Saint-Martin. « Au pèlerinage de Chartres, je me suis dit : enfin, je suis en France. Je me suis sentie intégrée ! On est mieux accueillis chez les traditionnalistes qu’ailleurs », confirme Mariam. « Je ne sais pas pourquoi, mais on a senti quelque chose de différent. » (…) . Pauline Quillon.

    Ref. Réfugiés en France, les chrétiens d’Irak se heurtent à l’indifférence

    C’est que la mentalité « traditionaliste » est, comme dirait Monsieur de la Palice, la plus proche de celle des chrétientés traditionnelles…

    JPSC 

  • Scouts d’Europe : venite et videte !

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    L’ Eurojam, c’est le plus gros rassemblement scout de l’été 2014 en France. Il a lieu une fois tous les 30 ans en France, c’est l’Eurojam des Guides et Scouts d’Europe, du 3 au 10 août 2014 à Saint-Evroult-Notre-Dame-du-Bois, en Normandie.

    Découvre dans ces interviews l’enjeu du rassemblement, le système de sélections mis en œuvre et les défis incroyables relevés pour construire une ville de 12 000 habitants au milieu des bois, là où aujourd’hui, il n’y a rien.

    A noter : La 1ère Liège "Saint-Jean Baptiste" participe à cet évènement exceptionnel rassemblant plus de 12.000 scouts et guides d'Europe en Normandie. Le chef scout liégeois est Romain Bolly (Mangouste) - 0499/15.45.34. Et,comme titre le quotidien de l’Eurojam, « Venite et videte » !

     Le mouvement de jeunesse chrétien qui monte :  

    Un ancien scout d’Europe nommé évêque d’Amiens cette année

    Ce rappel, lu sur le site d’Aleteia :

    Olivier-Leborgne1.JPGUn ancien scout vient d'être nommé évêque ! Le père Olivier Leborgne, jusqu’à présent vicaire général du diocèse de Versailles, a été nommé évêque d’Amiens par le pape François jeudi 20 février 2014. Son ordination épiscopale sera célébrée le dimanche 6 avril à 15h30 en la cathédrale d’Amiens.
     
    Olivier Leborgne a été scout à la 1ère Aubergenville, puis routier et chef d’équipe pilote au clan Saint Germain, rapporte le site des Scouts d’Europe, qui se réjouit de sa nomination et l’assure de ses prières. Il s’est engagé comme chef de troupe de la première Aubergenville en 1984. Ordonné prêtre le 29 juin 1991 à Versailles, pour le diocèse de Versailles, il a accepté la charge de conseiller religieux pour le district Yvelines Ouest en 1995.
     
    L’association des Guides et Scouts d’Europe (A.G.S.E.) est le 2e mouvement de scoutisme en France avec plus de 30000 adhérents, et le premier appliquant la pédagogie originelle telle que conçue par Baden Powell et adaptée par le Père Sevin. Elle fait partie de la Fédération du Scoutisme Européen (F.S.E.), lancée en 1956 par quelques dizaines de jeunes chrétiens allemands qui voulaient participer à la reconstruction d’une Europe chrétienne et unie. 

     sources: Scouts d'Europe

    Ref Un ancien scout d’Europe nommé évêque d’Amiens

     Mgr Leborgne fut scout, routier puis conseiller religieux des scouts d'Europe

    JPSC 

  • Le Pape invite les scouts d'Europe à « se mettre en route »

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    Les « Scouts d’Europe » ont quarante ans et la loi du nombre a joué: le temps n’est plus, heureusement, où il fallait se cacher du clergé soixante-huitard pour lancer une unité de ce mouvement qui ose affirmer sa foi, contrairement à bien d’autres dont la dérive postconciliaire s’est conclue par une apostasie.  

    Faut-il, à cet égard,  rappeler l’exemple emblématique de l’ancienne (et puissante) Fédération des Scouts  Catholiques de Belgique, rebaptisée (si l’on ose dire) voici peu (2012) « Fédération des Scouts Baden-Powell» , après avoir exclu toute référence à Dieu dans leur loi scoute ?

     Lu sur le site de Radio-Vatican :

    1541968_Articolo.JPG « Les scouts ont débarqué en Normandie : une invasion pacifique du 3 au 10 août pour le 4ème Eurojam, le rassemblement de l’Union internationale des Guides et Scouts d’Europe. Les quelque 12 000 participants, âgés de 11 à 16 ans, sont originaires de 18 pays d’Europe et d’Amérique du Nord et de Russie.

    A cette occasion, le Pape leur a fait parvenir un court message pour les saluer. Il leur explique que « pour connaître Jésus, il est nécessaire de se mettre en route », car chemin faisant, Dieu se fait rencontrer de diverses manières : « dans la beauté de sa création, lorsqu'il intervient avec amour dans notre histoire, dans les relations de fraternité et de service que nous entretenons avec le prochain ».

    Pour illustrer son propos, François reprend alors une formule qu’il a déjà utilisé devant d’autres jeunes, à Rio de Janeiro, lors des JMJ l’été dernier. Il rappelle trois étapes importantes pour répondre à l'appel de Jésus : « Allez ; sans avoir peur ; pour servir ». « Si nous acceptons l'invitation du Seigneur à aller vers lui et à faire l'expérience de son amour qui remplit nos cœurs de joie, explique le Souverain pontife, alors il enlèvera toute peur : peur de Dieu, peur de l'autre, peur d'affronter les défis de la vie. Et il nous enverra annoncer son amour jusqu'aux extrémités de la terre, servir notre prochain dans les périphéries les plus reculées ».

    « Mais tout cela n’est possible que si nous cultivons l'amitié avec Jésus, en cherchant à le rencontrer davantage, surtout dans sa Parole et dans les Sacrements », ajoute François.

    Grande guerre et Seconde Guerre mondiale

    Cent ans après le début de la première guerre mondiale, et 70 ans après le débarquement des alliés en Normandie, les jeunes scouts veulent témoigner que l’on peut vivre ensemble, et faire vivre de manière concrète la fraternité européenne.

    Le Pape François, dans son message, a d’ailleurs souligné la coïncidence de leur rassemblement avec le centenaire du début de la première guerre mondiale. Il a donc invité les « acteurs de ce monde » à « prier pour qu’en Europe et dans le monde adviennent l’unité et la paix », il les a encouragé« à ne pas avoir peur d’affronter les défis afin de sauvegarder les valeurs chrétiennes, en particulier la défense de la vie, le développement, la dignité de la personne, la lutte contre la pauvreté, et tant d’autres combats que nous avons à livrer chaque jour ».

    L'Eurojam est d’ailleurs né en Allemagne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour promouvoir parmi les jeunes un esprit de fraternité et de paix. Fidèle à la tradition du scoutisme catholique, la rencontre suscite un enthousiasme grandissant surtout dans les pays de l’Est. Elle éduque à l’unité dans le respect des diversités et propose la construction d’une Europe des peuples à partir des racines chrétiennes qui ont forgé le Vieux Continent. Elle accueille des orthodoxes en Roumanie et des évangéliques en Allemagne et au Canada, une manière aussi de promouvoir l’Unité des chrétiens.

    Plus de 200 hectares de campement

    Sous la devise « Venez et voyez », les scouts d’Europe ont choisi de planter leur tente dans le village de Saint-Evroult-Notre-Dame-du-Bois, en Normandie. Le campement s’étendra sur plus de 200 hectares. Un pèlerinage au sanctuaire de Lisieux est prévu, à une cinquante de kilomètres de là. La petite Thérèse est en effet la « patronne » de l’Eurojam. 

    Le 3 août, la messe internationale d’ouverture a été présidée par Mgr Cyrill Vasil, secrétaire de la Congrégation pour les Eglises orientales, qui a été pendant quatre ans aumônier de la fédération. Mgr Vasil invite à bannir toutes les attitudes et les prises de paroles susceptibles de troubler nos relations avec les autres. Dans son homélie, il a incité les jeunes à accueillir« l’invitation de Jésus à Le chercher comme la Voie, la Vérité et la Vie, à le rencontrer chez lui, dans l’intimité d’une rencontre personnelle qui crée des liens profonds d’amitié », expliquant que leur rassemblement « est un exemple de la recherche personnelle du sens de la vie, de la recherche de Dieu. »

    Après la Première, la Seconde guerre mondiale, le mur de Berlin, le continent s’est dirigé vers une Europe unie, explique Mgr Vasil : « Grâce à la réalisation des grands idéaux des Pères d’une Europe nouvelle et unie, ces penseurs et homme de foi valorisaient sa tradition profondément chrétienne, ouvrant ainsi le projet d’une Europe toujours plus unie. »

    Grâce aussi « à la contribution représentée par une figure charismatique des dernières années du XXème siècle, comme l’a été le Saint Pape Jean-Paul II, voilà 25 ans – à partir de la Pologne – le Rideau de Fer a commencé à s’effriter, initiant une nouvelle étape de l’intégration européenne dans l’échange des dons spirituels et dans la solidarité sociale entre les diverses composantes de l’Europe ».

    Ref. Le Pape invite les scouts d'Europe à « se mettre en route »

     JPSC 

  • Jean-Marie Vianney, saint curé d'Ars (4 août)

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    Le 5 août 2009, Benoît XVI consacrait sa catéchèse au saint curé d'Ars :

    Dans la catéchèse d'aujourd'hui, je voudrais reparcourir brièvement l'existence du saint curé d'Ars en soulignant certains traits de celle-ci, qui peuvent servir d'exemple aux prêtres de notre époque, assurément différente de celle où il vécut, mais marquée, sous de nombreux aspects, par les mêmes défis humains et spirituels fondamentaux. C'est précisément hier que l'on fêtait les cent cinquante ans de sa naissance au ciel: il était en effet deux heures du matin le 4 août 1859, lorsque saint Jean Baptiste Marie Vianney, au terme de son existence terrestre, alla à la rencontre du Père céleste pour recevoir en héritage le royaume préparé depuis la création du monde pour ceux qui suivent fidèlement ses enseignements (cf. Mt 25, 34). Quelle grande fête il dut y avoir au Paradis pour l'arrivée d'un pasteur si zélé! Quel accueil doit lui avoir réservé la multitude des fils réconciliés avec le Père, grâce à son œuvre de curé et de confesseur! J'ai voulu saisir l'occasion de cet anniversaire pour proclamer l'Année sacerdotale qui, comme on le sait, a pour thème: Fidélité du Christ, fidélité du prêtre. C'est de la sainteté que dépend la crédibilité du témoignage et, en définitive, l'efficacité même de la mission de chaque prêtre.

    Jean-Marie Vianney naquit dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d'humanité et de foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l'époque, le jour même de sa naissance, il consacra les années de l'enfance et de l'adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu'à l'âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Mais il connaissait par cœur les prières que lui avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que l'on respirait chez lui. Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles. Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l'ordination sacerdotale après de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l'aide de sages prêtres, qui ne s'arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder au-delà, devinant l'horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme véritablement singulier. Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13 août suivant, prêtre. Enfin, à l'âge de 29 ans, après de nombreuses incertitudes, un certain nombre d'échecs et beaucoup de larmes, il put monter sur l'autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.

    Le saint curé d'Ars manifesta toujours une très haute considération du don reçu. Il affirmait: "Oh! Quelle grande chose que le sacerdoce! On ne le comprendra bien qu'une fois au Ciel.. si on le comprenait sur la terre, on mourrait, non d'effroi mais d'amour!" (Abbé Monnin, Esprit du Curé d'Ars, p. 113). En outre, dans son enfance, il avait confié à sa mère: "Si j'étais prêtre, je voudrais conquérir beaucoup d'âmes" (Abbé Monnin, Procès de l'ordinaire, p. 1064). Et il en fut ainsi. Dans le service pastoral, aussi simple qu'extraordinairement fécond, ce curé anonyme d'un village isolé du sud de la France parvint si bien à s'identifier à son ministère, qu'il devint, également de manière visible et universellement reconnaissable, alter Christus, image du Bon Pasteur, qui à la différence du mercenaire, donne la vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 11). A l'exemple du Bon Pasteur, il a donné la vie au cours des décennies de son service sacerdotal. Son existence fut une catéchèse vivante, qui trouvait une efficacité toute particulière lorsque les personnes le voyaient célébrer la Messe, s'arrêter en adoration devant le tabernacle ou passer de longues heures dans le confessionnal.

    Au centre de toute sa vie, il y avait donc l'Eucharistie, qu'il célébrait et adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de cette extraordinaire figure sacerdotale, était le ministère assidu des confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence l'accomplissement logique et naturel de l'apostolat sacerdotal, en obéissance au mandat du Christ: "Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus" (cf. Jn 20, 23). Saint Jean-Marie Vianney se distingua donc comme un confesseur et maître spirituel excellent et inlassable. En passant "d'un même mouvement intérieur, de l'autel au confessionnal", où il passait une grande partie de la journée, il cherchait par tous les moyens, par la prédication et par le conseil persuasif, à faire redécouvrir aux paroissiens la signification et la beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime de la Présence eucharistique (cf. Lettre aux prêtres pour l'Année sacerdotale).

    Les méthodes pastorales de saint Jean-Marie Vianney pourraient apparaître peu adaptées aux conditions sociales et culturelles actuelles. Comment en effet un prêtre d'aujourd'hui pourrait-il l'imiter, dans un monde qui a tant changé? S'il est vrai que les temps changent et que de nombreux charismes sont typiques de la personne, et donc inimitables, il y a toutefois un style de vie et un élan de fond que nous sommes tous appelés à cultiver. A bien y regarder, ce qui a rendu saint le curé d'Ars a été son humble fidélité à la mission à laquelle Dieu l'avait appelé; cela a été son abandon constant, empli de confiance, entre les mains de la Providence divine. Il a réussi à toucher le cœur des personnes non en vertu de ses dons humains, ni en s'appuyant exclusivement sur un effort, même louable, de la volonté, il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu'il vivait de manière intime, à savoir son amitié avec le Christ. Il fut "amoureux" du Christ, et le vrai secret de son succès pastoral a été l'amour qu'il nourrissait pour le Mystère eucharistique, annoncé, célébré et vécu, qui est devenu amour pour le troupeau du Christ, les chrétiens et pour toutes les personnes qui cherchent Dieu. Son témoignage nous rappelle, chers frères et sœurs, que pour chaque baptisé, et plus encore pour le prêtre, l'Eucharistie "n'est pas simplement un événement avec deux protagonistes, un dialogue entre Dieu et moi. La Communion eucharistique tend à une transformation totale de notre propre vie. Elle ouvre avec force le moi tout entier de l'homme et crée un nouveau nous" (Joseph Ratzinger, La Communion dans l'Eglise).

    Alors, loin de réduire la figure de saint Jean-Marie Vianney à un exemple, même admirable, de la spiritualité dévotionnelle du XIXe siècle, il est nécessaire au contraire de saisir la force prophétique qui distingue sa personnalité humaine et sacerdotale d'une très grande actualité. Dans la France post-révolutionnaire qui faisait l'expérience d'une sorte de "dictature du rationalisme" visant à effacer la présence même des prêtres et de l'Eglise dans la société, il vécut, d'abord - pendant sa jeunesse - une clandestinité héroïque en parcourant des kilomètres dans la nuit pour participer à la Messe. Puis - comme prêtre - il se distingua par une créativité pastorale singulière et féconde, en mesure de montrer que le rationalisme, qui régnait alors sans partage, était en réalité loin de satisfaire les authentiques besoins de l'homme et qui, en définitive, n'était pas vivable.

    Chers frères et sœurs, à 150 ans de la mort du saint curé d'Ars, les défis de la société d'aujourd'hui ne sont pas moins difficiles, ils sont même devenus peut-être plus complexes. Si à l'époque régnait la "dictature du rationalisme", à l'époque actuelle, on note dans de nombreux milieux, une sorte de "dictature du relativisme". Elles apparaissent toutes deux comme des réponses inadaptées au juste besoin de l'homme d'utiliser pleinement sa propre raison comme élément distinctif et constitutif de son identité. Le rationalisme fut inadapté parce qu'il ne tint pas compte des limites humaines et prétendit élever la seule raison comme mesure de toute chose, en la transformant en déesse; le relativisme contemporain mortifie la raison, parce que, de fait, il en vient à affirmer que l'être humain ne peut rien connaître avec certitude au-delà du domaine scientifique positif. Mais aujourd'hui, comme alors, l'homme "assoiffé de signification et d'accomplissement" va à la recherche constante de réponses exhaustives aux questions de fond qu'il ne cesse de se poser. (...)

  • Seul l'amour est digne de foi (18e dimanche du temps ordinaire)

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    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (fsJ) (homelies.fr)

    Jésus vient d’apprendre l’exécution de Jean le Baptiste. Cette mort dramatique le bouleverse : Jean était son cousin ; il lui était attaché par de profonds liens d’affection. De plus, Notre-Seigneur pressent que cette mort annonce la sienne. Aussi cherche-t-il la solitude, le silence. Jésus est certes le Fils unique de Dieu, mais il est aussi pleinement homme, partageant nos interrogations devant le grand mystère de la mort - surtout lorsque celle-ci apparaît comme le triomphe insolent du mal. N’est-il pas légitime que Notre-Seigneur veuille s’abstraire quelques instants de son ministère surchargé pour se retrouver seul ?

    Pourtant tout se passe comme si Dieu son Père ne le lui permettait pas : les foules ont deviné l’intention du Rabbi, et le précèdent sur le lieu qu’il a choisi pour s’y retirer « à l’écart ». S’oubliant lui-même, Jésus ne voit plus que la détresse de ces hommes et de ces femmes qui affluent de toute part vers lui : « saisi de pitié envers eux, il guérit les infirmes ». Matthieu ne le précise pas, mais il ne fait pas de doute que Notre-Seigneur « se mit à les enseigner longuement » (Mc 6, 34).

    Comme le jour baisse, les disciples réagissent avec bon sens et exhortent leur Maître à renvoyer la foule. Mais Jésus ne l’entend pas ainsi ; croisant tous ces regards posés sur lui, il se souvient du Psaume 144 : « Les yeux sur toi, tous ils espèrent : tu leur donnes la nourriture au temps voulu ; tu ouvres ta main : tu rassasies avec bonté tout ce qui vit ». Renonçant encore à son désir si légitime de solitude, Jésus, dans un geste anticipant l’institution de l’Eucharistie, offre le pain du ciel à cette foule nombreuse qui erre au désert, prémisse du nouveau peuple de Dieu marchant à la suite du nouveau Moïse. Le Verbe se donne en nourriture dans la Parole et dans le Pain : « Ecoutez-moi donc : mangez de bonnes choses ! Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Ecoutez, et vous vivrez » (1ère lect.).

    Etonnant contraste entre le banquet célébré dans le palais luxueux d’Hérode, qui coûtât la vie au Baptiste, et la simplicité de ce repas pris au désert, un soir de printemps peu avant la Pâque, et qui donne la vie à la multitude. La réponse que Jésus cherchait aux questions qui se bousculaient en lui suite au décès de son ami, lui est donnée dans l’obéissance aux événements : c’est en allant toujours plus loin sur le chemin du don désintéressé de soi, qu’il sera vainqueur de la mort, car l’amour ne peut mourir ; en lui, la vie triomphe toujours.

    Notre-Seigneur aura le courage d’aller jusqu’au bout de cette voie apparemment sans issue et de livrer sa vie par amour pour nous, afin que toutes les générations puissent partager la certitude de Saint Paul : « ni la mort, ni la vie (…) rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ notre Seigneur » (2nd lect.). Telle est notre confiance et notre espérance : la Croix est l’Arbre de vie divine dont la sève est le Pur Amour, et dont le fruit eucharistique nous donne part à la vie filiale de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

    Dès lors, si « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mt 20, 28), nous devons nous aussi faire comme lui. « Donnez-leur vous-mêmes à manger » : Jésus invite ses disciples à le suivre sur le chemin déconcertant du « davantage » de l’amour. La charité s’oublie ; elle ne se décharge pas sur les autres pour servir : elle se met en peine, même lorsque la tâche semble impossible, dans la certitude que Dieu fera sa part. Le seul pouvoir que Jésus transmet à son Eglise, est celui de se livrer à sa suite pour la vie du monde. « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 12-13).

    Nous n’avons rien de plus à proposer que « cinq pains et deux poissons » : le don dérisoire de nos pauvres humanités marquées par le péché ; mais si dans la foi nous les « apportons à Jésus » pour qu’il en dispose selon son bon plaisir, il en fera un pain rompu pour la vie du monde. C’est en suivant notre Maître sur ce chemin du don total de soi, que nous le rejoindrons là où il nous précède : dans le Royaume de Dieu son Père ; mais en passant par le même porche : celui de la Croix. « Nous les vivants, écrit Saint Paul, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre existence mortelle » (2 Co 4, 10). Tel est le mystérieux échange auquel il nous faut consentir dans la foi, car l’amour vrai ne se purifie des scories de l’égoïsme qu’au creuset de la souffrance librement consentie.

    Pourquoi donc venons-nous nous rassasier à la Table du Corps et du Sang de Notre-Seigneur, sinon pour pouvoir vivre à notre tour notre Pâques d’amour au cœur de notre existence quotidienne ? Si nous croyons qu’en toutes choses « nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés » (1ère lect.), alors ne renvoyons plus notre prochain qui nous sollicite, mais prenons autorité au nom de Jésus-Christ sur nos égoïsmes et sur nos peurs, et mettons-nous généreusement au service de ceux qui ont faim : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger ».

    « “Il est temps que tous reconnaissent le christianisme comme la religion de l’amour” : Seigneur, donne-nous de ne pas faire mentir cette parole de Jean-Paul II, qui résonne comme un testament confié en ton Nom à l’Eglise du troisième millénaire. Car “seul l’amour est digne de foi” (Saint Augustin) ; à condition que ce soit un amour vrai, un amour fort, un amour grand, qui se donne sans compter ; un amour qui puise sa générosité dans l’Esprit de charité que tu répands en abondance, Père, sur tous ceux qui invoquent avec foi le Nom de ton Fils bien-aimé, Jésus-Christ notre Seigneur. »

    Père Joseph-Marie

  • Revisiter Péguy (1873-1914)

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    4133_peguy_440x260 (1).jpgLu sur le site du « monde des religions ». Questions au philosophe Camille Riquier  (extraits) :

    Il y a cent ans mourait Charles Péguy (1873-1914). Camille Riquier, agrégé de philosophie, docteur en philosophie et maître de conférences à l’Institut Catholique de Paris, oriente actuellement ses recherches sur la figure de l’écrivain, socialiste sincère et catholique passionné (…)

    Comment caractériser en quelques mots les rapports de Péguy à la foi et à la religion ? On le présente souvent comme un écrivain « catholique ». Peut-on dire qu’il était un mystique ?

    Ces rapports sont complexes comme le reste ; et en lisant l’œuvre de Péguy, l’athée comme le croyant trouveront de quoi ébranler leurs siennes convictions plus encore que celles de leur adversaire. On m’a rapporté un jour d’un vieux péguyste qu’il disait n’avoir pas de religion, à moins, ajoutait-il, qu’on ne l’entende au sens de la religion de Péguy ! Péguy s’est converti d’abord au socialisme et baigna dans un climat familial et culturel qui favorisait la libre-pensée. La maison Baudouin/Péguy avait accueilli l’anarchiste féministe Louise Michel comme l’une des leurs et vivait encore du souvenir de la Commune. Parce qu’il rejetait l’Église et son autorité, Péguy pensait devoir rejeter le christianisme et la foi, sans s’apercevoir encore combien le combat qu’il mena avec les dreyfusards et plus généralement combien ses convictions de jeunesse étaient portés par un élan d’enthousiasme qui le rapprochait bien plus de la religion que de la politique.

    Le socialisme était alors un mouvement d’idées et de sentiments si intenses que Péguy investissait spontanément un vocabulaire religieux pour s’exprimer. Par la suite, après avoir trouvé la foi, entre 1905 et 1909, il dira de son socialisme et de son dreyfusisme qu’ils étaient déjà une mystique, et que ce ne fut qu’au bout du socialisme qu’il avait trouvé le christianisme – par « voie d’approfondissement », – non pas en rebroussant chemin. Aussi, peut-on dire naturellement de Péguy qu’il est un mystique, qu’il fut un mystique, mais au sens qu’il a lui-même donné au mot, à prendre dans une acception très large que d’aucuns ont fini par dire vague, puisqu’à ses yeux il existait autant de mystiques qu’il y avait d’idées : une mystique républicaine, une mystique royaliste, une mystique hébraïque, une mystique chrétienne, etc. Par mystique, il entend moins un contenu de pensée que le moment inaugural de sa venue dans le monde, accompagné de l’émotion qu’il suscite. Pour Péguy, seul le commencement est digne, parce qu’il est jeune, frais et vif tout à la fois.

    Une mystique indique un mouvement d’idées ou de sentiments à son point de naissance, quand les idées, encore incandescentes, brûlent des hommes qui s’apprêtent à mourir pour les défendre. Elle déborde donc très largement la religion confessionnelle, et loin de s’opposer à elle, la mystique s’oppose bien plus généralement à la politique, aux politiques qui vivent de leur mystique propre, comme des parasites : « Tout commence en mystique et finit en politique », retient-on de Notre jeunesse (1910). Et parce qu’il voulait rester fidèle au commencement, à tous les commencements, Péguy fut bien au bout un catholique, mais il fut avant tout et pour tout un mystique, de bout en bout.

    Si vous deviez conseiller un seul livre de Péguy à quelqu’un qui ne l’aurait jamais lu, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?

    L’œuvre de Péguy présente de nombreuses poignées pour s’y accrocher et autant de portes par où y entrer, tant les sujets abordés sont nombreux et variés. Malheureusement, peu de ses ouvrages sont encore disponibles en poche, ce qui limite également le choix de celui qui veut la découvrir. L’édition Pléiade, bien souvent, consacre l’homme mais enterre l’œuvre, désormais à prendre ou à laisser, d’un bloc. Celle de l’œuvre en prose, réalisée par Robert Burac (en trois volumes), n’en est pas moins remarquable à tous points de vue et très vite indispensable, chacun de ses livres nous invitant à ouvrir les autres et à la fin à étreindre l’homme lui-même qui se raconte en tous. L’édition des œuvres poétiques et dramatiques viendra en septembre prochain la rejoindre avec bonheur.

    S’il faut désigner un ouvrage néanmoins, Notre jeunesse (1910) ressort, souvent désigné comme son chef-d’œuvre, y compris par ses amis, par les frères Tharaud, par l’historien Daniel Halévy lui-même contre qui il l’avait pourtant été écrit – sursaut d’orgueil de Péguy, fier du combat qu’il avait mené pour l’innocence de Dreyfus et réagissant aux remords qui assaillaient Halévy et beaucoup d’autres anciens dreyfusards. Publié en « Folio », accessible même en ligne, le texte est plus qu’un plaidoyer pro domo. En parlant de lui-même et de sa maison (« Les Cahiers de la Quinzaine »), il offre également à cette période de l’histoire de France – la fin du XIXe siècle et le début du XXe – l’un de ses témoignages les plus émouvants et passionnés. Péguy y a la même puissance évocatrice que Jules Michelet, le modèle du vrai historien à ses yeux, l’auteur de Ma jeunesse à qui il rendait par son titre indirectement hommage.

    Pour aller plus loin 

    > « Charles Péguy, l’éternel marginal », un article d'Henri de Monvallier paru dans Le Monde des Religions de juillet-août 2014, p. 58-61.
    Charles Péguy, Camille Riquier (dir.), Éditions du Cerf, « Les Cahiers du Cerf », 300 p., 29 €.

    Ref. : Lire Péguy aujourd’hui : trois questions au philosophe Camille Riquier

    Elève admirateur du philosophe Henry Bergson et apprécié lui-même par son maître, Péguy, poète mystique, retrouve la foi de son enfance en 1907. Le 16 janvier 1910 paraît Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, qui manifeste publiquement sa conversion. La réaction du public catholique est plutôt méfiante, même si La Croix fait une critique élogieuse de l'ouvrage. Son intransigeance et son caractère passionné le rendent suspect à la fois aux yeux de l'Église, dont il attaque l'autoritarisme, et aux yeux des socialistes, dont il dénonce l'anticléricalisme ou, un peu plus tard, le pacifisme, pour lui inopérant et, qui plus est, à contre-sens, quand l'Allemagne redevient menaçante.

    En 1912, touché par la maladie de l'un de ses enfants, il part en pèlerinage à Chartres, du 14 au 17 juin, parcourant 144 kmen trois jours ; Alain-Fournier l'accompagne sur une partie du chemin. Il fait à nouveau ce pèlerinage en 1913, du 25 au 28 juillet. Il écrit : «… J'ai tant souffert et tant prié… Mais j'ai des trésors de grâce, une surabondance de grâce inconcevable… ». Pourtant, il ne devient pas catholique pratiquant. En effet, Charles Péguy n'aurait jamais communié adulte et n'aurait reçu les sacrements qu'un mois avant sa mort sous l’uniforme, au champ d’honneur de la « Grande Guerre », tué d'une balle au front, le samedi 5 septembre 1914  à la veille de la première bataille de la Marne.,.

    Qui de nous n’a jamais lu ces vers célèbres, qui font écho aux Béatitudes :

    « Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle/Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre. (…)

    Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles/Couchés dessus le sol à la face de Dieu (…)

    Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés. »

    "Profondément antimoderne, l'œuvre de Péguy célèbre avec flamme des valeurs qui pour lui sont les seules respectueuses de la noblesse naturelle de l'homme, de sa dignité et de sa liberté : d'abord, son humble travail, exécuté avec patience, sa terre, cultivée avec respect, sa famille : « Il n'y a qu'un aventurier au monde, et cela se voit très notamment dans le monde moderne : c'est le père de famille », écrit-il. Ce sont là ses valeurs essentielles, liées à son patriotisme et à sa foi dans une République qui serait enfin forte, généreuse et ouverte. Et c'est précisément là, pour lui, que dans une action résolue, se rencontre Dieu. À ce titre Péguy peut apparaître comme un théologien, chantre des valeurs de la nature créée par un Dieu d'amour. D'où aussi son attachement profond à Marie : il aurait passé la nuit précédant sa mort à fleurir la statue de la Vierge dans la petite église du village où stationnait son unité" (Charles Péguy, Wikipedia)

    JPSC

  • Et pourquoi pas le pape François au milieu des réfugiés de Mossoul ?

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    PHO96d14fa4-1742-11e4-8a1a-97e7996d768f-805x453.jpgSi pas le pape, le Cardinal Barbarin  et des représentants de l’Eglise de France s’y trouvent encore ce jeudi. De Jean-Marie Guénois,  dans le « Figaro » ce reportage intitulé : « la colère, le dépit et la résistance des réfugiés chrétiens de Mossoul ":

    « Les chrétiens d'Orient ne sont pas des vestiges vivant à ciel ouvert. Ce sont des femmes et des hommes de sueur, de larmes et de sang. Mercredi, au troisième jour de sa visite dans le nord de l'Irak, la délégation d'évêques français conduite par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, qui termine jeudi à Kirkouk son périple de soutien auxchrétiens chassés de Mossoul, en a fait l'expérience concrète.

    Dans la localité d'Alqosh, Mgr Barbarin, Mgr Michel Dubost, évêque d'Evry et Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l'œuvre d'Orient qui a organisé ce voyage de solidarité, ont été témoins d'un dialogue plus que musclé entre ces réfugiés et le patriarche des chaldéens, sa Béatitude Mgr Louis Raphaël Sako. Encore en état de choc, ces gens sont totalement remontés après les humiliations qu'ils ont subies à Mossoul, de la part des islamistes.

    Il y a eu ce témoignage tellement troublant de Attimate, une femme courage, que le traducteur en perd ses moyens et fond d'émotion. Expulsée de sa maison qui appartient désormais au califat islamique, elle raconte comment elle a vu la lame d'un large couteau passer au ras du doigt de son mari pour lui ravir son alliance parce qu'il n'arrivait pas à la retirer… Il s'en est fallu de peu. Mais ce couple n'a plus rien. Sauf les seuls vêtements qu'ils portaient. Voiture, argent, effets personnels, passeports déchirés, ils ont été chassés, dépouillés - parce que chrétiens - par de jeunes loups djihadistes aux accents arabes, selon ces témoins, «parfois irakiens mais le plus souvent afghans, pakistanais, nord-africains».

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  • Anima Christi

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    En ce jour de la fête de saint Ignace de Loyola, on peut aussi se remémorer la célébrissime prière de l’ « Anima Christi », qui a bercé notre jeunesse studieuse et dont voici la version chantée :

     

    Anima Christi, sanctifica me/Corpus Christi, salva me.

    Sanguis Christi, inebria me/Aqua lateris Christi, lava me.

    Passio Christi, conforta me/O bone Jesu, exaudi me.

    Intra tua vulnera absconde me/Ne permittas me separari a te.

    Ab hoste maligno defende me/In hora mortis meae voca me.

    Et iube me venire ad te/Ut cum Sanctis tuis laudem te.

    In saecula saeculorum.

    Amen 

    Âme du Christ, sanctifie-moi/Corps du Christ, sauve-moi

    Sang du Christ, enivre-moi/Eau du côté du Christ, lave-moi

    Passion du Christ, fortifie-moi/Ô bon Jésus, écoute-moi

    Dans Tes blessures, cache-moi/Ne me laisse pas séparé de Toi

    De l’esprit du mal, défend-moi/A ma mort, appelle-moi

    Ordonne-moi de venir à Toi/Pour qu’avec Tes saints je te chante

    Pour les siècles des siècles

    Amen

    JPSC

  • Signe d'espérance: une nouvelle église construite à Bagdad

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  • Cardinal Müller : « on ne vit pas le mariage chrétien, voilà le problème majeur de la famille! »

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    Lu sur le site Aleteia (extrait) :

    20130111cnsbr13401.jpg « (...)  La Bibliothèque des auteurs chrétiens  (BAC)  vient de publier “L’espérance de la famille”, un petit livre sous forme de dialogue avec  le Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Cardinal Gerhard-Ludwing Müller.

    Dans le livre, une longue interview du cardinal par le directeur général de la BAC, P. Carlos Granados, le mois de juin dernier à Rome.  Le texte, revu par le cardinal Müller lui-même, revêt un intérêt particulier en ce moment, à quelques mois des deux synodes sur la famille; le premier, de caractère extraordinaire, convoqué par le pape François,  aura lieu du 5 au  19 octobre 2014,  sur le thème« Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de la nouvelle évangélisation » .

    Dans la préface de l’ouvrage, le P. Granados explique lui-même que l’idée de ce dialogue  « est née d’un souci pastoral de rendre plus compréhensible aux fidèles chrétiens le sens de ce qui est commenté ces jours-ci sur le prochain Synode. Les paroles du Préfet pour la Doctrine de la foi éclairent le cadre dans lequel émergent les points d’interrogation d’aujourd’hui sur la famille ».

    La présentation du livre est du cardinal Fernando Sebastián Aguilar, qui affirme que le cardinal Müller nous rend ici un grand service, en nous proposant dans cet ouvrage des idées et des suggestions pour repenser en profondeur et avec sérénité des questions sur la famille, au sein de la tradition et de la communion de l’Eglise.

    « Le problème principal que nous avons dans l’Eglise concernant la famille ne réside pas tant dans le petit nombre des divorcés remariés  désireux de s’approcher de la communion eucharistique, souligne le cardinal Sebastián. Le grand nombre de baptisés qui se marient civilement et le grand nombre des baptisés et mariés sacramentellement qui ne vivent pas leur mariage ni leur vie matrimoniale en conformité avec la vie chrétienne et les enseignements de l’Eglise, voilà le problème."

    "Selon moi, répond le cardinal Müller à une question qui lui est posée dans ce livre que publie la BAC, l’objectif principal du prochain Synode devrait être de favoriser la ‘récupération’ de l’idée sacramentelle du mariage et de la famille, en insufflant aux jeunes qui sont disposés à entamer un chemin conjugal, ou à ceux qui sont déjà dedans, le courage dont ils  ont besoin. Au fond, il s’agit de leur dire qu’ils ne sont pas seuls sur ce chemin, que l’Eglise, toujours mère, les accompagne et les accompagnera."

    Le Cardinal Müller

    Gerhard Ludwing Müller ( Mayence, Allemagne, 31-12-1947), cardinal de Ratisbonne, est depuis juillet 2012 préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et président de la Commission  pontificale  Ecclesia Dei, de la Commission théologique internationale et de la Commission pontificale biblique. Durant seize ans, il a enseigné la théologie dogmatique à l’Université  Ludwing-Maxilian de Munich et a été chargé de la publication en allemand des œuvres complètes  (16 volumes) de Joseph Ratzinger, le Pape Benoît XVI.

    sources: 

    On ne vit pas le mariage chrétien, voilà le problème majeur de la famille!

     SIC

     JPSC

  • Sophie Morinière, la foi contre la mort

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    De Tugdual Denis, sur l'Express.fr :

    Sophie Morinière, la foi contre la mort

    Elle avait 21 ans et se rendait à Rio pour voir le pape. Le 17 juillet 2013, un accident de la route en a décidé autrement. Retour sur le drame de Sophie Morinière qui, du Vatican à Christiane Taubira, a bouleversé au-delà de son cercle privé. 

    Sophie Morinière, c'est son nom, avait 21 ans. Pour le premier anniversaire de sa disparition, une stèle sera inaugurée, le 20 juillet, dans ce département d'outre-mer où sa vie s'est arrêtée, une aube ordinaire. Christiane Taubira, la garde des Sceaux, sera présente. Parce qu'elle puise ses origines dans ce bout d'Amérique du Sud. Parce que, depuis un an, la vie de cette croyante, à la foi si intense qu'elle passerait pour anachronique, a touché cette ministre mal-aimée des catholiques. 

    La mort, avisée, semble parfois choisir ses proies. L'aînée de la famille Morinière est une enfant enthousiaste mais craintive. "Elle a un peu mes défauts, souffle François, son père, directeur deL'Equipe: mon ultrasensibilité, mes angoisses." Excessive, Sophie veut tout savoir des autres, les aider, les sauver. Sophie s'investit auprès des handicapés, des déprimés; Sophie se fait élire déléguée de classe. Elle croit en Dieu, beaucoup, au point de songer à devenir religieuse. Elle s'oriente finalement vers une école d'ingénieurs. "Quelle vie aurait-elle eue dans le monde? s'interroge a posteriori son père. Elle était comme en suspension." 

    Sophie Morinière n'aimait pas prendre l'avion. Ce 12 juillet 2013, à l'aéroport de Roissy, elle échangerait bien sa place le temps du trajet, elle qui va s'envoler pour la Guyane, avec 42 autres jeunes Parisiens, première étape d'un long séjour qui doit s'achever au Brésil, par sa rencontre avec le pape. Le vol ne constitue pas son unique appréhension. Il y a autre chose, sans consistance ni raison. Un pressentiment qui transparaît en signes épars. Il y a ce SMS envoyé quelques jours plus tôt à Anne-Lorraine, sa copine apprentie médecin: "Restons groupées. Je ne supporterais pas de te perdre. Je préférerais que ce soit moi qui disparaisse." Il y a, avant le départ, ce constat statistique fait à sa mère, Béatrice, suivi d'une prédiction glaçante: "Les JMJ font toujours un mort. Peut-être que je ne reviendrai pas..." 

    Lire la suite sur L'Express.fr

  • Mgr Dagens nous adjure de croire que l'Evangile c'est... ce qui ne marche pas

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    Mgr Claude Dagens, évêque d'Angoulême (Photo Jacques Berset) (1).JPGDans un article publié par le journal « La Croix » le 8 juillet dernier, Mgr Dagens (photo), évêque d’Angoulême (et, par ailleurs, membre de l’académie française) s’inquiète de la pureté des vocations qui, contrairement au sien, « marchent » dans d’autres diocèses ou communautés religieuses (voir ici, sur le blog de l’évêque   Mgr Dagens dans La Croix du 8 juillet )

    Sur son « metablog », l’abbé Guillaume de Tanoüarn, membre de l’Institut du Bon Pasteur, commente la portée du propos épiscopal. Extraits :  

    « (…) Elle est extrêmement inquiétante dans sa perspective évangélisto-doloriste obligatoire. C'est pour le souligner que je me permets de le citer assez longuement : notre académicien explique qu'il est plus parfait pour un diocèse de ne pas avoir de séminaristes plutôt que d'en avoir :

    ‘Soyons plus clairs, au risque d’être quelque peu simplistes ! Il y a là deux conceptions de l’Église, et peut-être deux formes de représentation de Dieu. Ou bien l’Église est un système de pouvoirs dont il faut assurer l’efficacité, et l’on mettra l’Esprit Saint, sans le dire, au service de ces projets de rentabilité spirituelle et pastorale, en se satisfaisant des résultats obtenus et des chiffres encourageants, en comparant les riches et les pauvres, et alors malheur aux pauvres, aux diocèses sans séminaristes ! Et Dieu, dans cet ensemble très construit, devient un principe d’ordre supérieur, le promoteur suprême d'un système qui marche et qui s’impose par ses réussites visibles’.

    Je continue la citation avec la deuxième conception de l'Eglise, celle à laquelle manifestement se rattache Mgr Dagens :

     ‘Ou bien l’Église est le Corps du Christ, toujours blessé, mais vivant, et vivant de la charité du Christ qu’elle reçoit comme un don et qu’elle manifeste en paroles et en gestes ! Et, dans ce Corps du Christ, nous, les évêques, nous apprenons à être non pas des chefs triomphants, mais des veilleurs et aussi des lutteurs, oui, des lutteurs pour que rien n’empêche la charité du Christ d’être l’âme de l’Église, dans toutes ses activités et ses missions. Et le Dieu dont nous sommes les témoins désarmés et passionnés est Celui qui ne cesse pas de se donner et d’envoyer son Fils Jésus dans le monde « non pas pour le juger, mais pour le sauver » (Jean 3,16)’.

    Voici enfin le Credo mystique de l'évêque sans séminariste et fier de l'être d'ailleurs, d'autant que - disons-le tout de même - il vient - divine surprise - de "rencontrer trois jeunes hommes" qui se posent la question de la vocation :

    ‘Au risque d’aggraver notre cas, faut-il redire alors que nous nous référons à Jésus Christ non pas comme à une valeur à défendre, comme on défend des produits financiers, mais comme à une personne que nous n’en finissons jamais de connaître et d’aimer ? Alors « la joie de l’Évangile » n’est pas un vain mot. C’est une belle expérience et je souhaite que des hommes qui veulent aujourd’hui suivre le Christ en fondant leur vie sur Lui connaissent dès maintenant cette joie, que personne ne peut nous enlever’.

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