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L’évangile commence comme un roulement de tambour. Soudain, l’an quinze du règne de Tibère, c’est-à-dire vers 29 ou 30, quelque chose de nouveau s’est passé, accessible seulement aux chercheurs de Dieu : Jean, le fils de Zacharie, poussé par Dieu lui-même, proclame un baptême pour le pardon des péchés. Voilà que l’histoire du monde va changer par cette annonce qu’un pardon des péchés est accessible. Pourquoi est-ce si important ?
Nous avons du mal de comprendre la puissance de cette nouvelle parce que nous avons une conception très étriquée du péché. Spontanément, pour nous, le péché c’est d’avoir désobéi à une règle morale, aux commandements de Dieu ou aux lois de l’Église. Alors le pardon des péchés s’apparente à une remise en ordre, ou à un car-wash spirituel. Et on finit par se demander si c’est vraiment important de chercher le pardon des péchés puisque Dieu est bon et qu’il ne va quand même pas nous faire des ennuis pour des infractions au règlement.
Dans la Bible, le péché n’est pas une infraction, il est une dette ; ou une infidélité, un délaissement ; ou un éloignement, une rupture. Bref, il a assez peu à voir avec les règles, et beaucoup avec la relation. Un chrétien ne fait pas de fautes, il fait des péchés. Le péché, c’est prendre à la légère l’amitié de Dieu, ne pas être au rendez-vous des choix qu’il attend de nous. Les conséquences sont plus tragiques que de simples fautes, car le péché nous conduit à perdre notre goût pour Dieu et pour ses dons. Lorsque nous vivons dans une certaine complaisance avec le péché, Dieu ne nous dit plus grand-chose, nous devenons indifférent à ce qu’il est. Nous ne le cherchons plus que par habitude ou par convenance. Et nous ne voyons même plus ce que le pardon de nos péchés pourrait changer dans notre vie.
Mais celui qui cherche le pardon de ses péchés et qui désire retrouver la communion avec Dieu — et le Christ nous a donné un sacrement pour ça —, celui-là peut s’attendre à entrer dans une vie nouvelle. Comme dit l’Écriture, il sera revêtu de la beauté de la gloire de Dieu (Ba 5,1), il marchera « dans la joie, à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde et sa justice » (v.9). Ce qui veut dire que celui qui retrouve l’intimité du cœur de son Dieu retrouve une source fiable de joie et de sécurité intérieure. Lorsqu’il marche dans la vie, lorsqu’il veille à avancer dans la communion du Seigneur, il découvre que celui-ci comble les ravins sur son chemin et abaisse les montagnes (Lc 3,5).
Vivre dans l’amitié de son Créateur, non pas un vague lien mais un lien du cœur, c’est vraiment entrer dans la joie. Marcher dans la vie le cœur uni au cœur de Dieu est une expérience très belle, qui vaut tous les efforts et toutes les attentions nécessaires pour garder cette union ou la retrouver rapidement. Cela donne une force énorme pour supporter les vexations, pour pardonner, pour être artisan de paix. L’intimité avec Dieu permet de changer en profondeur le monde autour de nous. Elle nous donne une créativité nouvelle et infatigable.
Nous vivons dans un monde où l’amour se refroidit. C’est pour cela qu’il y a un grand besoin du pardon des péchés. Un pardon vécu, non pas pour se mettre en règle mais pour retrouver l’amour, comme on le dit dans le très bel acte de contrition : mon Dieu, j’ai un grand regret de t’avoir offensé, parce que tu es si bon, tellement aimable et que le péché te déplaît. Notre monde a besoin de gens qui carburent à l’amour de leur Seigneur !
PÓPULUS Sion, ecce Dóminus véniet ad salvándas gentes: et audítam fáciet Dóminus glóriam vocis suæ in lætítia cordis vestri. Ps. 79, 2 Qui regis Israël, inténde: qui dedúcis, velut ovem, Ioseph.
Peuple de Sion, voici le Seigneur qui vient pour sauver les nations ; et le Seigneur fera entendre Sa voix pleine de majesté, et votre cœur sera dans la joie. Ps. Écoute-nous, ô Toi qui gouvernes Israël, qui conduis Joseph comme une brebis!
L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode prince de Galilée, son frère Philippe prince du pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias prince d’Abilène, les grands prêtres étant Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie. Il parcourut toute la région du Jourdain ; il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre du prophète Isaïe : ‘A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplanies ; et tout homme verra le salut de Dieu’.
Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (archive 2009)
Nous sommes en l’an 28 de notre ère. L’empereur Tibère règne sur l’immense empire romain, qui va des rivages de la mer du Nord aux confins du désert saharien, et de la Palestine au détroit de Gibraltar. La méditerranée est un lac romain.
D’emblée St Luc énumère les régions où Jésus va exercer son ministère ainsi que les princes qui les gouvernent. Il termine en nommant les chefs religieux de l’époque en Judée. Cette précision très solennelle du temps, du lieu et du contexte historique, souligne que les événements dont il va être question ne sont pas un mythe, mais une réalité plus décisive pour l’histoire universelle, que les faits et gestes des empereurs et roitelets se disputant indéfiniment le pouvoir.
A l’école de Marie, accueillir et célébrer le mystère de l’Avent. Église du Saint-Sacrement à Liège, samedi 14 décembre 2024
Pour la messe du samedi 14 décembre prochain, à 8 heures du matin, l’église du Saint-Sacrement, encore plongée dans l’obscurité de la nuit, sera éclairée à la seule lueur des cierges. Dans l’intimité de cette veillée, résonne le chant grégorien de la messe de la Vierge au temps de l’Avent (« Rorate »). Peu à peu le jour pointe ; après la communion, la lumière naturelle a pénétré dans toute l’église. La poésie liturgique se met au service du mystère et évoque ainsi l’illumination chrétienne : « Dieu nous a arrachés à l’empire des ténèbres et nous a transférés dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés » (Col. 1, 13-14).
Un déjeuner (café et brioche) est ensuite servi aux fidèles dans la salle adjacente à l’église.
La possibilité est également offerte de découvrir, dans la chapelle de la Sainte-Famille, la crèche de 250 santons, initiée il y a 7 ans et visible jusqu’à la Chandeleur (2 février). Au long du chemin des figurines, elle présente ce que la liturgie célèbre au cours de l’Avent, des solennités de Noël et de l’Épiphanie, puis des semaines qui précèdent le Carême.
En ce milieu de décembre, l’enfant Jésus n’est pas encore placé dans l’étable de Bethléem, mais sont visibles les cinq scènes évangéliques rapportées par Matthieu et Luc : - l’annonce à Zacharie ; - l’annonce à Marie ; - l’annonce à Joseph ; - la visite de Marie à Élisabeth ; - la nativité de Jean-Baptiste.
En suivant l’intuition géniale du père Dominique Bertrand, ancien secrétaire des Sources chrétiennes à Lyon, on peut découvrir comment, Siège de la Sagesse (« Sedes Sapientiæ »), la Vierge Marie se laisse instruire par le Verbe qui est la Sagesse divine (cf. Sg 6-10 ; Si. 24 ; Pr. 8).
Le « Fiat » (« Qu’il me soit fait ta parole ») de Marie, accueilli dans la maisonnée de Zacharie, accompagne la transformation intérieure de ce dernier, qui passe du doute (« A quoi reconnaîtrai-je cela ? Car moi, je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge ») à l’acceptation du dessein de Dieu sur sa famille. Aviez-vous jamais remarqué que la conversion de Zacharie est l’un des fruits du « oui », de la « docibilité » de Marie (cf. Lc. 8, 19-21 ; 11, 27-28 ; Mt. 12, 46-50) ?
De 11h15 à 12h30, une visite guidée de notre crèche est organisée pour les enfants.
Lors de l'audience générale du mercredi 24 octobre 2007, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Ambroise :
Chers frères et sœeurs,
Le saint Evêque Ambroise - dont je vous parlerai aujourd'hui - mourut à Milan dans la nuit du 3 au 4 avril 397. C'était l'aube du Samedi Saint. La veille, vers cinq heures de l'après-midi, il s'était mis à prier, étendu sur son lit, les bras ouverts en forme de croix. Il participait ainsi, au cours du solennel triduum pascal, à la mort et à la résurrection du Seigneur. "Nous voyions ses lèvres bouger", atteste Paulin, le diacre fidèle qui, à l'invitation d'Augustin, écrivit sa Vie, "mais nous n'entendions pas sa voix". Tout d'un coup, la situation parut se précipiter. Honoré, Evêque de Verceil, qui assistait Ambroise et qui se trouvait à l'étage supérieur, fut réveillé par une voix qui lui disait: "Lève-toi, vite! Ambroise va mourir...". Honoré descendit en hâte - poursuit Paulin - "et présenta le Corps du Seigneur au saint. A peine l'eut-il pris et avalé, Ambroise rendit l'âme, emportant avec lui ce bon viatique. Ainsi, son âme, restaurée par la vertu de cette nourriture, jouit à présent de la compagnie des anges" (Vie 47). En ce Vendredi Saint de l'an 397, les bras ouverts d'Ambroise mourant exprimaient sa participation mystique à la mort et à la résurrection du Seigneur. C'était sa dernière catéchèse: dans le silence des mots, il parlait encore à travers le témoignage de sa vie.
Boom de la Bible : pourquoi les gens achètent-ils autant de Bibles ?
5 décembre 2024
La Bible, déjà le livre le plus imprimé de tous les temps, connaît-elle un moment de popularité ?
Comme l'a récemment rapporté le Wall Street Journal, les ventes de Bibles - dans diverses éditions - ont augmenté de 22 % aux États-Unis jusqu'à la fin octobre 2024 par rapport à la même période l'année dernière, selon le tracker de livres Circana BookScan. Et ce, malgré le fait que près d’un tiers des adultes américains se déclarent sans appartenance religieuse.
En revanche, les ventes globales de livres imprimés n’ont augmenté que de 1 % au cours de la même période.
Les experts cités par le WSJ attribuent l'augmentation des ventes de Bibles aux lecteurs en quête de réconfort et de sens dans un contexte d'anxiété et d'incertitude croissantes dans la culture ; à l'émergence de nouvelles versions et formats de la Bible répondant à des préférences diverses ; et à des campagnes de marketing stratégiques pour atteindre de nouveaux publics, tels que les jeunes qui souhaitent s'approprier leur foi en achetant leur propre Bible.
Plusieurs éditeurs catholiques de premier plan ont déclaré à CNA qu'eux aussi profitaient de cette vague d'augmentation des ventes de Bibles, beaucoup attribuant cette augmentation à une soif spirituelle chez les catholiques de plonger eux-mêmes dans la Parole de Dieu.
Un « moment » biblique dans la culture
Pour Word on Fire , l’apostolat catholique des médias et de l’édition fondé par l’évêque Robert Barron de Winona-Rochester, dans le Minnesota, le « boom de la Bible » a été très tangible.
Brandon Vogt, directeur principal de publication chez Word on Fire et rédacteur en chef de la série biblique Word on Fire, a déclaré à CNA que l'apostolat a vendu plus d'un demi-million de volumes de la Bible Word on Fire depuis le lancement du produit en 2020, dépassant de loin ses propres attentes.
« Nous avons commandé 50 000 exemplaires, ce qui nous a semblé beaucoup, et nous pensions que ces exemplaires dureraient au moins un an ou deux. Étonnamment, nous avons vendu tous les exemplaires en cuir en 24 heures et la plupart des éditions à couverture rigide et à livre de poche en quelques semaines. Les ventes n'ont pas ralenti depuis », a déclaré Vogt.
Jon Bator, directeur principal des ventes et du marketing de Word on Fire, a ajouté que l'apostolat a été « certainement époustouflé » par la popularité de la série et a « depuis eu du mal à répondre à la demande constante » — en partie parce que le volume relié en cuir est imprimé en Italie.
« La demande mensuelle a été assez constante, même avec très peu de marketing et de promotion », a-t-il déclaré.
L'approche de Word on Fire pour créer sa Bible a été de « mettre l'accent sur la beauté », a déclaré Bator, ce qui signifie faire de la Bible elle-même un bel objet, en prenant grand soin des illustrations, de la typographie, de la reliure et des matériaux du volume. Au-delà de cela, le livre comprend des commentaires d'un large éventail de voix, notamment celle de Barron lui-même, qui est un prédicateur recherché.
« En mettant l’accent sur la beauté, tant dans la conception que dans le contenu, ce livre est particulièrement destiné à plaire à ceux qui – qu’ils le sachent pleinement ou non – recherchent sans relâche le Seigneur », a ajouté Bator.
Vogt a déclaré qu’il croyait que la Bible vivait un « moment » culturel.
« Des conférences bibliques de Jordan Peterson sur la Genèse et l'Exode, qui ont attiré des millions de vues sur YouTube et ont fait salle comble dans les salles de tout le pays, au podcast « Bible in a Year » du père Mike Schmitz , qui a été pendant un temps le podcast numéro 1 au monde, aux sermons hebdomadaires de l'évêque Barron sur YouTube, qui attirent des centaines de milliers de téléspectateurs chaque dimanche, nous voyons la Bible présentée de manière nouvelle et passionnante et les gens y répondent. La Bible Word on Fire n'en est qu'un autre exemple », a déclaré Vogt.
« Les gens se lassent du paradigme « ta vérité, ma vérité » et ont soif de vérité, ce qui explique en partie pourquoi beaucoup se tournent vers ce texte ancien qui prétend être la Parole même de Dieu, et non pas seulement une parole parmi tant d’autres. »
« Une révolution dans la lecture de la Bible par les catholiques »
Ignatius Press, qui est un nom majeur dans l'édition biblique catholique depuis des décennies, a récemment annoncé une nouvelle Bible d'étude créée de concert avec le Centre de théologie biblique St. Paul du professeur Scott Hahn , qui contribue déjà à l'essor actuel de la Bible.
La nouvelle Bible d'étude catholique Ignatius comprend le texte complet de la version standard révisée, deuxième édition catholique de la Bible, ainsi que des notes, des cartes détaillées, des essais d'introduction pour chaque livre et plus de 17 000 notes de bas de page et des milliers de références croisées au Catéchisme de l'Église catholique. Les notes visent à clarifier le contexte historique et culturel, à expliquer les coutumes inconnues et à éclairer les thèmes théologiques, en soulignant l'interdépendance de l'Ancien et du Nouveau Testament.
Mark Brumley, président d'Ignatius Press, a déclaré à CNA qu'il considérait la récente augmentation des ventes de Bibles comme le reflet d'une soif croissante de Dieu et d'une orientation spirituelle dans la société. La nouvelle Bible d'étude catholique Ignatius s'est déjà vendue à environ 40 000 exemplaires, et au moins 20 000 autres exemplaires devraient être vendus à partir du tirage actuel, a-t-il déclaré.
Ignatius vend déjà environ 100 000 exemplaires de différentes éditions de sa gamme de Bibles Ignatius chaque année, et Brumley a confirmé que la société a constaté une « augmentation constante » de l'intérêt et des ventes au cours des dernières années.
« Je ne suis pas surpris que cela se produise. J'en vois des signes dans ma propre paroisse catholique et dans différents endroits du pays, les catholiques lisent la Bible », a déclaré Brumley en réponse aux questions de CNA lors d'une conférence de presse le 2 décembre.
La Bible est « un lieu où de plus en plus de catholiques se tournent pour comprendre ce que Dieu a dit et fait dans l’histoire… Je ne suis pas surpris que les ventes de Bibles soient en hausse. Nous sommes à un moment dans l’Église catholique, je pense, où nous assistons presque à une révolution dans la lecture de la Bible par les catholiques. »
Brumley a déclaré à CNA qu'il considérait la Bible d'étude catholique Ignatius comme une ressource complémentaire plutôt que comme un substitut aux autres Bibles. Il a exprimé son enthousiasme pour la diversité des Bibles catholiques disponibles, reconnaissant les contributions d'autres éditeurs comme Ascension Press et l'Augustine Institute.
Il a déclaré qu'il espérait que la nouvelle Bible d'étude catholique d'Ignace aiderait les catholiques non seulement à lire la Bible, mais à la comprendre dans son intégralité.
« Nous permettons aux catholiques d'avoir accès à la Bible et d'améliorer leur lecture des Écritures, afin que les enseignants et les professeurs de la Bible puissent venir les amener à un niveau encore plus élevé… Je suis heureux qu'ils aient cet outil à leur disposition pour les aider à aller plus en profondeur et à connaître Jésus plus solidement. »
Saint Nicolas de Myre, évêque - 6 décembre (source)
Né à Patare en Lycie1 vers 270 de parents chrétiens : son père, Euphémius, était un homme riche, pieux et charitable ; sa mère, Anne, était la sœur de Nicolas l’Ancien, évêque de Myre. Nicolas fit présager dès l’enfance sa fidélité à la pratique du jeûne : les imagiers médiévaux ont reproduit sur nos vitraux le nourrisson repoussant d’un geste décidé le sein maternel. nombreux sont les traits analogues qui ont rendu saint Nicolas si populaire. La peste ayant enlevé ses parents et l’ayant laissé jeune à la tête d'un riche héritage, Nicolas consacra sa fortune à de bonnes œuvres. Un homme veuf de son voisinage ayant trois filles nubiles et, par suite de revers de fortune, ne pouvant leur assurer une honnête situation, résolut de les prostituer ; Nicolas se fit à leur égard l'instrument de la Providence en leur procurant une riche dotation. On dit que son oncle l’ordonna prêtre et le fit supérieur du monastère de Sainte-Sion, près de Myre.
Quand l'évêque de Myre vint à mourir, Dieu fit connaître aux évêques de la province que Nicolas était l’homme de son choix pour cet office. Contraint d'accepter l’épiscopat, Nicolas réalisa tout ce qu on attendait de l'évêque en ces temps primitifs ; il fut le guide doctrinal de son peuple, son défenseur dans les périls des persécutions, le sage administrateur des biens de la communauté chrétienne, un organisateur zélé des œuvres charitables. Jeté en prison durant les dernières années de la persécution de Dioclétien, il fut délivré à l'avènement de Constantin et revint à Myre. L'idolâtrie était encore vivace : l'évêque la combattit, renversant le temple de Diane qui était le centre de la réaction païenne dans la ville de Myre ; en un temps de famine, il s'ingénia pour procurer les vivres nécessaires à son peuple.
De Mark Bauerlein sur First Things (traduction "de travail" avec Deepl.com) :
Sortez de vos pantoufles
3 décembre 24
Pour beaucoup de gens, le confinement de la pandémie Covid a signifié « le triomphe de la peur et la jouissance paradoxale d'une vie entravée ». C'est ce qu'affirme Pascal Bruckner dans 'Le sacre des pantoufles : du renoncement au monde', que j'ai lu et que je suis heureux de mentionner ici. C'est un petit livre d'un peu plus d'une centaine de pages, écrit par l'un des penseurs sociaux français les plus perspicaces. Pour lui, le Covid s'aligne sur le 11 septembre, l'alarme climatique et le conflit ukrainien en tant qu'événements encourageant le retrait de la place publique et de la vie sociale (non numérique), la « fermeture des esprits et des espaces ». Nous ne cherchons pas, nous n'aspirons pas, nous n'imaginons pas, nous n'inventons pas, nous survivons. Vivre derrière des portes closes était autrefois perçu comme un appauvrissement de la vie. Aujourd'hui, c'est synonyme de sécurité et de loisir, d'autant plus que les écrans nous détournent à tout moment.
Nous sommes entrés dans une ère stérile, conclut Bruckner, une époque d'éros affaibli et d'expériences banales. En lisant ses observations, je n'ai pu m'empêcher de marmonner mon accord. Il consacre même un passage à l'une des plus grandes nouvelles américaines, « Bartleby, the Scrivener », d'Herman Melville. Bartleby s'enfonce dans une résistance passive et obstinée qui aboutit à sa mort.
Si nous ne retrouvons pas une participation active et un engagement public généralisé, le désespoir et la dissipation ne feront que se poursuivre. Les forces de la défaite sont puissantes, tout comme les tentations de l'écran. Le conseil de Bruckner : Accepter le risque, éviter la dépendance, être avec les autres (amis et inconnus). Bref, sortez de vos pantoufles.
« Ne voudriez-vous pas goûter à cette intensité ? » demande Simon Critchley dans son étude intitulée, tout simplement, Mysticism. Elle comprend des discussions sur Maître Eckhart, Julian de Norwich, Annie Dillard et T. S. Eliot, ainsi qu'un examen minutieux de ce qu'est le mysticisme, de ce que signifie le concept. Le mysticisme est un itinéraire ou un voyage, dit Critchley, qui recherche la présence de Dieu (pas nécessairement l'union avec Dieu, comme on l'affirme souvent). Il fait l'éloge de William James, qui a accordé à l'expérience mystique la possibilité de vérités supérieures que l'observation ordinaire ne peut atteindre. Il cite le mystique Dionysius : « Abandonnez tout [...]. Dieu méprise les idées ». Il s'interroge également sur le sort du mysticisme dans un monde moderne qui a tellement marginalisé le sol le plus fertile pour le voyage mystique : les monastères. (Critchley note - sans enthousiasme - une alternative commune, à savoir la culture de l'expérience esthétique et d'un moi « façonné »).
Le livre contient également une thèse historique importante, liée précisément à cette avancée de la modernité. Citant Michel de Certeau, Critchley affirme que le mysticisme n'a pas été reconnu comme une forme discrète d'expérience avant le XVIIe siècle. Sa conception en tant que telle « marque un changement fondamental dans les attitudes occidentales à l'égard du sacré ». Lorsque les théologiens et les penseurs ont fait de cette intensité dévotionnelle une condition particulière, le sens du mystère propre à tous les modes de culte a été diminué et perdu. Nous commençons à considérer les mystiques du passé, les Pères du désert, les Franciscains, etc. comme qualitativement différents du reste des fidèles, au lieu d'être des chrétiens plus disciplinés et plus intenses. Critchley lui-même a eu une expérience mystique à l'âge de vingt-quatre ans dans la cathédrale de Canterbury, mais il a jugé par la suite qu'il s'agissait d'un ravissement esthétique et non d'une épiphanie. Il a ensuite suivi Nietzsche et la mort de Dieu. Le fait qu'il revienne au mysticisme dans ce volume volumineux et qu'il considère l'impiété comme une terrible déception (« Je n'ai jamais été un athée triomphant ») montre que la question n'est pas close, du moins pas pour lui. Il ajoute un angle personnel à l'étude, une recherche de compréhension dans une époque qui glisse de plus en plus vers le nihilisme.
Un jour, une notification s'est affichée sur le téléphone portable de Carlos Whittaker, lui indiquant qu'il passait en moyenne sept heures et vingt-trois minutes par jour devant un écran. Cela l'a choqué et l'a conduit à l'expérience relatée dans Reconnected : Comment 7 semaines sans écran avec des moines et des fermiers amish m'ont aidé à retrouver l'art perdu d'être humain. Il a d'abord passé deux semaines avec vingt moines bénédictins dans le désert du sud de la Californie, puis deux autres semaines à travailler avec des fermiers amish à Mt. Hope, dans l'Ohio, et enfin trois semaines chez lui, avec sa famille, le tout sans écran. Pas de téléphone portable, pas d'ordinateur, pas de courrier électronique, pas d'alertes.
Dans son homélie pour la Nativité de la Vierge Marie, Jean Damascène célèbre la Mère de Dieu en ces termes :
(La Nativité de la Vierge par Giotto (XIVe s.); chapelle des Scrovegni à Padoue)
Aujourd'hui sort de la souche de Jessé le rejeton sur lequel va s'épanouir pour le monde une fleur divine. Aujourd'hui Celui qui avait fait autrefois sortir le firmament des eaux crée sur la terre un ciel nouveau, formé d'une substance terrestre ; et ce ciel est beaucoup plus beau, beaucoup plus divin que l'autre, car c'est de lui que va naître le soleil de justice, celui qui a créé l'autre soleil....
Que de miracles se réunissent en cette enfant, que d'alliances se font en elle ! Fille de la stérilité, elle sera la virginité qui enfante. En elle se fera l'union de la divinité et de l'humanité, de l'impassibilité et de la souffrance, de la vie et de la mort, pour qu'en tout ce qui était mauvais soit vaincu par le meilleur. O fille d'Adam et Mère de Dieu ! Et tout cela a été fait pour moi, Seigneur ! Si grand était votre amour pour moi que vous avez voulu, non pas assurer mon salut par les anges ou quelque autre créature, mais restaurer par vous-même celui que vous aviez d'abord créé vous-même. C'est pourquoi je tressaille d'allégresse et je suis plein de fierté, et dans ma joie, je me tourne vers la source de ces merveilles, et emporté par les flots de mon bonheur, je prendrai la cithare de l'Esprit pour chanter les hymnes divins de cette naissance...
Lors de l'audience générale du mercredi 6 mai 2009, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à ce grand représentant de la tradition chrétienne orientale :
Saint Jean Damascène
Chers frères et sœurs,
Je voudrais parler aujourd'hui de Jean Damascène, un personnage de premier plan dans l'histoire de la théologie byzantine, un grand docteur dans l'histoire de l'Eglise universelle. Il représente surtout un témoin oculaire du passage de la culture chrétienne grecque et syriaque, commune à la partie orientale de l'Empire byzantin, à la culture de l'islam, qui s'est imposée grâce à ses conquêtes militaires sur le territoire reconnu habituellement comme le Moyen ou le Proche Orient. Jean, né dans une riche famille chrétienne, assuma encore jeune la charge - remplie déjà sans doute par son père - de responsable économique du califat. Mais très vite, insatisfait de la vie de la cour, il choisit la vie monastique, en entrant dans le monastère de Saint-Saba, près de Jérusalem. C'était aux environs de l'an 700. Ne s'éloignant jamais du monastère, il consacra toutes ses forces à l'ascèse et à l'activité littéraire, ne dédaignant pas une certaine activité pastorale, dont témoignent avant tout ses nombreuses Homélies. Sa mémoire liturgique est célébrée le 4 décembre. Le Pape Léon XIII le proclama docteur de l'Eglise universelle en 1890.
En Orient, on se souvient surtout de ses trois Discours pour légitimer la vénération des images sacrées, qui furent condamnés, après sa mort, par le Concile iconoclaste de Hiéria (754). Mais ces discours furent également le motif fondamental de sa réhabilitation et de sa canonisation de la part des Pères orthodoxes convoqués par le second Concile de Nicée (787), septième Concile œcuménique. Dans ces textes, il est possible de retrouver les premières tentatives théologiques importantes de légitimer la vénération des images sacrées, en les reliant au mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie.
Lors de l'audience générale du mercredi 18 avril 2007, le pape Benoît XVI a consacré sa catéchèse à ce Père de l'Eglise (source) :
Chers frères et sœurs,
Après le temps des fêtes, nous revenons aux catéchèses habituelles, même si apparemment, il règne encore un climat de fête sur la Place. Avec les catéchèses, nous revenons, comme je l'ai dit, au filon commencé auparavant. Nous avons tout d'abord parlé des douze apôtres, puis des disciples des apôtres, et à présent des grandes personnalités de l'Eglise naissante, de l'Eglise antique. Dans la dernière, nous avions parlé de saint Irénée de Lyon, nous parlons aujourd'hui de Clément d'Alexandrie, un grand théologien qui naquit probablement à Athènes vers le milieu du deuxième siècle. Il hérita d'Athènes cet intérêt prononcé pour la philosophie, qui devait faire de lui l'un des hérauts du dialogue entre foi et raison dans la tradition chrétienne. Encore jeune, il rejoignit Alexandrie, la "ville symbole" de ce carrefour fécond entre différentes cultures qui caractérisa l'époque hellénistique. Il y fut le disciple de Pantène, jusqu'à lui succéder dans la direction de l'école catéchétique. De nombreuses sources attestent qu'il fut ordonné prêtre. Au cours de la persécution de 202-203, il quitta Alexandrie pour se réfugier à Césarée, en Cappadoce, où il mourut vers 215.
Les œuvres les plus importantes qui nous restent de lui sont au nombre de trois: le Protreptique, le Pédagogue et les Stromates. Même s'il ne semble pas que cela fût l'intention originelle de l'auteur, le fait est que ces écrits constituent une véritable trilogie, destinée à accompagner de manière efficace la maturation spirituelle du chrétien. Le Protreptique, comme le dit la parole elle-même, est une "exhortation" adressée à celui qui commence et cherche le chemin de la foi. Mieux encore, le Protreptique coïncide avec une Personne: le Fils de Dieu, Jésus Christ, qui se fait l'"exhortateur" des hommes, afin qu'ils entreprennent de manière décidée le chemin vers la Vérité. Jésus Christ lui-même se fait ensuite Pédagogue, c'est-à-dire l'"éducateur" de ceux qui, en vertu du Baptême, sont désormais devenus des fils de Dieu. Enfin, Jésus Christ est aussi Didascalo, c'est-à-dire le "Maître" qui propose les enseignements les plus profonds. Ceux-ci sont rassemblés dans la troisième œuvre de Clément, les Stromates, parole grecque qui signifie "tapisseries": il s'agit, en effet, d'une composition non systématique de thèmes divers, fruit direct de l'enseignement habituel de Clément.
On fête aujourd'hui saint François Xavier. Voici une lettre illustrant sa soif de porter l'évangile, adressée à Ignace de Loyola :
Malheur à moi si je n'annonce pas l'Evangile !
Nous avons traversé des villages de chrétiens qui s'étaient convertis il y a quelques années. Aucun portugais n'habite en ces lieux, car la terre y est extrêmement stérile et pauvre. Faute de prêtres, les chrétiens qui y vivent ne savent rien d'autre que dire qu'ils sont chrétiens. Ils n'ont personne pour dire la Messe ; ils n'ont personne pour leur enseigner le Credo, le Pater Noster, l'Ave Maria et les Commandements de Dieu.
Lorsque je suis arrivé dans ces villages, je les ai tous parcourus activement et j'ai baptisé tous les enfants qui ne l'étaient pas encore. C'est pourquoi j'ai fait enfants de Dieu une grande multitude de petits enfants qui, comme on dit, ne savaient pas même distinguer leur droite de leur gauche. Les enfants m'assiégeaient tellement que je ne trouvais le temps ni de dire mon office, ni de manger, ni de prendre du repos ; il fallait absolument que je leur enseigne des prières ; je commençai alors à comprendre que c'est à eux qu'appartient le Royaume des Cieux.