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Doctrine Sociale - Page 13

  • Quand le pape Léon XIII promulguait l'encyclique Rerum Novarum "pour la dignité des pauvres et le salut des riches"

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    L'encyclique Rerum Novarum - Pour la dignité des pauvres et le salut des riches

    Présentée par Laurent Verpoorten 

    Dieu dans l'Histoire

    Le 15 mai 1891, le pape Léon XIII publie l'encyclique Rerum Novarum considérée comme le texte inaugural de la doctrine sociale de l'Église catholique. Dans cette encyclique, qui traite largement de la question ouvrière, le souverain pontife dénonce de manière prophétique les dérives de la pensée socialiste et les excès du capitalisme.

  • Après Vatican II, peut-on jeter l’idéal de chrétienté aux poubelles de l’histoire ?

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    théorie des deux glaives images.jpgDans le bi-mensuel L'Homme Nouveau, l'abbé Claude Barthe revient sur le dernier livre de Rémi Brague et les relations entre l'Eglise et l'Etat. Extrait lu sur le blog du « Salon beige » :

    "[...] il est un point très assuré dans la doctrine de l’Église, qui veut que les représentants du pouvoir civil ne puissent pas davantage se montrer indifférents en matière religieuse que ne le peuvent les parents dans une famille. Rémi Brague parle de la « tentation » que présenta Constantin à l’Église, et à laquelle elle succomba. En réalité, si l’on en croit Aristote, la finalité – naturelle– de la Cité est de conduire les hommes à la vertu, ce qui revient, explique saint Thomas, à les disposer à leur bien surnaturel. D’où l’intérêt d’avoir des gouvernants qui soient chrétiens, et si possible bons chrétiens, saint Louis ou saint Étienne plutôt que Constantin. Ce n’est pas parce que cet idéal dit de chrétienté a été totalement subverti et se trouve, à vue humaine, irréalisable, qu’on peut le jeter aux poubelles de l’histoire. L’ordre du Christ de « baptiser toutes les nations » était traditionnellement compris comme se réalisant lorsque ceux qui sont en charge de la Cité terrestre s’associent au culte chrétien, de la même manière d’ailleurs qu’ont à le faire les parents dans une famille (Pie XII, Mediator Dei). C’est ainsi. Même lorsqu’elle ne peut l’appliquer pleinement, l’Église ne brade pas sa doctrine.

    Mais non-séparation n’a jamais voulu dire confusion, même si les passions des hommes d’Église et des hommes d’État ont engendré bien des abus. Car de même que la grâce se distingue de la nature tout en la transformant, l’Église est autre que la Cité, chacune autonome dans son domaine. Cette autonomie découlant du « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu» (Mt 22, 21) ne pouvant faire oublier que ce qui est à César revient aussi à Dieu, dont César est dans cet ordre-là le représentant (Rm 13, 1). [...]"

    Ref. Ce n’est pas parce que cet idéal de chrétienté se trouve, à vue humaine, irréalisable, qu’on peut le jeter aux poubelles de l’histoire

    Selon la théorie classique des "deux glaives", le pouvoir spirituel de l’Eglise, qui commande et ordonne le bien commun surnaturel, et le pouvoir temporel de la société civile, qui commande et ordonne le bien commun naturel, ne peuvent s’opposer : ils se complètent et doivent s’aider mutuellement, sachant que le pouvoir spirituel prime sur le pouvoir temporel (comme l’explique saint Thomas d’Aquin dans le De Regno). Les deux ont le même objet sous des modalités différentes : le bien des âmes.

    Pie XII, dans une allocution datée du 23 mars 1958 ne disait pas autre chose en déclarant qu’il s’agit de maintenir les deux pouvoirs, spirituel et temporel, « distincts mais toujours aussi unis, selon de justes principes ».

    Quels principes ? A cet égard, Benoît XVI a déclaré dans une lettre au président du sénat italien (à l’occasion du congrès « liberté et laïcité » à Nursie, 14-16 octobre 2005) que « les droits fondamentaux représentent des valeurs antérieures à toute juridiction de l’Etat. Ils n’ont pas été créés par le législateur mais sont inscrits dans la nature même de la personne humaine et peuvent, par conséquent, renvoyer finalement au Créateur ». Bien que le pape ne précise pas davantage quels sont ces droits « fondamentaux », on peut raisonnablement penser qu’il se réfère ici aux principes du Décalogue, lequel énonce concrètement les devoirs et donc, corrélativement, les droits de l’homme révélés par le Seigneur Lui-même.

    Et dans son testament spirituel « Mémoire et Identité » (Flammarion, 2005) saint Jean-Paul II est tout aussi clair : « La loi établie par l’homme a des limites précises que l’on ne peut franchir. Ce sont les limites fixées par la loi naturelle, par laquelle c’est Dieu lui-même qui protège les biens fondamentaux de l’homme »

    JPSC

  • Cinq ans de pontificat de François : mesurer l'impact d'un pape jésuite...

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    Entrevue avec Frédéric Barriault

    De Philippe Vaillancourt sur le site "Présence - Information religieuse" (Québec) :

    Les 5 ans de François: l’impact d’un pape jésuite

    Le pape François, le 5 octobre 2015.
    Le pape François, le 5 octobre 2015.   (CNS photo/Paul Haring)

    L’historien Frédéric Barriault est adjoint aux communications chez les Jésuites du Canada français et d’Haïti et chargé de projets pour le Centre justice et foi. Pour souligner les cinq ans de pontificat du premier pape jésuite, il a été invité par le Forum André-Naud de Nicolet/Trois-Rivières à donner une conférence sur le pape François le 13 mars. Il répond aux questions de Présence au sujet de l’impact du pape François.

    Quelles principales continuités et ruptures observez-vous dans ce pontificat?

    Au plan doctrinal, François est tout, sauf un novateur, me semble-t-il. Sur les questions bioéthiques, tout comme sur celles relatives au mariage, à la famille et à la sexualité, il se situe dans le sillage de ses prédécesseurs. Son originalité est ici toute «jésuite», si j'ose dire: tout en refusant de transformer radicalement la doctrine, il adopte un style pastoral désarçonnant pour les pasteurs rigoristes et les défenseurs tatillons de l'orthodoxie/praxie doctrinale. En insistant sur le cas par cas, le discernement spirituel et l'accompagnement pastoral individualisé, il s'inscrit clairement dans une vision optimiste de la théologie morale, empreinte de compassion à l'égard de la faiblesse humaine. Ce qui est conforme, du reste, à la place centrale qu'occupe la miséricorde dans son pontificat. Tout comme son apparent refus de condamner sans réserve et sans nuance (pensons ici à son célèbre «qui suis-je pour juger?» au sujet des personnes LGBTQ mais aussi à son étonnante défense de Mgr Juan Barros, se disant incapable de le condamner au vu des preuves en sa possession). Et ce, sans être le moindrement laxiste dans sa façon de défendre l'enseignement traditionnel de l'Église.      

    Jorge Bergoglio demeure donc un homme de fidélité dans la tradition. Encore qu'il se prête volontiers à un processus de tri à l'égard de cette tradition. Au plan liturgique et ecclésiologique, il est clairement un homme de Vatican II. D'où son opposition au traditionalisme liturgique et son allergie aux fastueux Princes de l'Église vivant encore à l'heure du Concile de Trente.

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  • Le pape François et l'immigration : un discours très équilibré

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    De Philippe Saint-Germain sur Causeur.fr :

    «Le discours du Pape François sur l’immigration est très équilibré»

    Entretien avec François Huguenin, l'auteur du "Pari chrétien" 

    Dans Le Pari chrétien (Editions Tallandier, 2018), l’historien des idées François Huguenin s’interroge sur les conditions nouvelles dans lesquelles les chrétiens affrontent leurs responsabilités politiques. Comment être une minorité créatrice, influente, dans un monde qui a cessé d’être chrétien ? La réponse tient dans ce paradoxe : c’est dans leur distance à l’égard du pouvoir que se trouve leur véritable puissance politique. Entretien.

    Philippe de Saint-Germain. Dès l’origine, le christianisme s’est pensé comme une religion « dans le monde mais non pas du monde ». Comment ce monde en France a-t-il cessé d’être chrétien ?

    François Huguenin. C’est une longue histoire, à l’évolution complexe, et qui remonte au moins au XVIIe siècle. Ce qui est entièrement nouveau, c’est que la déchristianisation va de pair aujourd’hui avec la perte des valeurs communes. Non seulement la société n’est plus chrétienne, mais la morale — qui n’est pas religieuse en elle-même — n’est plus universelle au sens où elle constitue plus un point de rencontre entre chrétiens et non-chrétiens. Pendant des générations, la pratique religieuse a diminué, mais la conscience collective restait de « marque » chrétienne, pour reprendre l’expression de Pierre Manent. De nos jours, les chrétiens pratiquants ne représentent guère plus de 4 à 5% de la population, et la majorité des Français qui persistent à se dire catholiques ne vit plus comme dans une société moralement ou culturellement chrétienne.

    En quoi cette situation modifie le rapport que les chrétiens peuvent avoir avec la politique ?

    Je pense que cela rend obsolète les postures de domination qui ont longtemps formaté les chrétiens, et plus profondément leur relation au pouvoir. Pourtant, les réflexes demeurent : à droite, la tendance est de confondre christianisme et chrétienté, autrement dit d’attribuer à l’autorité le pouvoir de « faire la norme » ; à gauche, la tentation est de rejoindre le monde en diluant son message au prétexte de rejoindre ses préoccupations. Dans les deux cas, nous restons dans une logique de pouvoir. Or même si le christianisme s’est développé dans le cadre d’une société chrétienne, son existence n’est pas liée à cet état des mœurs ni conditionnée par une forme de pouvoir politique où il tiendrait plus ou moins le manche. Les chrétiens ont d’abord besoin d’une société qui garantisse la liberté religieuse : Vatican II l’a dit clairement, mais les premiers chrétiens le disaient aussi entre le IIe et le IVe siècle !

    A lire aussi: Migrants: pourquoi il faut défendre le pape

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  • Kinshasa : l’archevêque coadjuteur nommé par le pape François assure être dans la même ligne que l’emblématique cardinal Monsengwo

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    Fridolin Ambongo.jpgMgr Fridolin Ambongo, nommé par le Pape archevêque coadjuteur de Kinshasa, au côté de Mgr Laurent Monsengwo, a indiqué dans une interview à la Deutsche Welle diffusée vendredi qu’il était dans la droite ligne du cardinal. Un article de Marie-France Cros sur le site de « La Libre Afrique » :

    « Mgr Ambongo a souligné que sa mission religieuse au côté du cardinal Monsengwo était une « évangélisation en profondeur » des Congolais, qui comprend un appui pour que « les enfants de Dieu (…) vivent mieux ». N’est-ce pas s’immiscer dans les affaires politiques? Quand les politiciens congolais « ont besoin de l’Eglise, ils nous cherchent », a ironisé l’archevêque, avant d’expliquer que « l’Eglise ne se mêle pas de politique, elle assure sa mission évangélique dans toutes ses dimensions ». La politique « n’est qu’une des dimensions de la vie de l’homme »; « comment l’Eglise pourrait-elle s’occuper de tous les aspects » de celle-ci « sauf celui-là? ». Mgr Monsengwo accomplit sa mission de pasteur, a dit son coadjuteur, « je continue la même mission ».

    Interrogé sur la formule utilisée le mois dernier par le cardinal Monsengwo, qui avait enjoint aux « médiocres » gouvernant le pays de « dégager », Mgr Ambongo « ne comprend pas qu’on s’offusque ». Quand un enseignant qualifie de « médiocre » le travail scolaire d’un enfant, « les parents ne s’offusquent pas », a-t-il dit, ajoutant que l’important était de savoir si ce qu’avait dit son aîné était « vrai » ou non.

    Le Pape accepte ou non la démission

    Comme on lui faisait remarquer que Mgr Monsengwo, 78 ans, avait dépassé l’âge de l’éméritat (75 ans), l’archevêque a précisé que la règle était qu’un prélat, à 75 ans, offre sa démission au Pape, « qui est libre d’accepter » ou non. Mgr Monsengwo « aura terminé sa mission quand le Pape aura accepté sa démission ».

    Enfin, questionné sur le soutien apporté par l’Eglise aux marches pacifiques de chrétiens organisées par le Comité laïc de coordination (CLC) pour réclamer l’application par le régime du président hors mandat Joseph Kabila de l’Accord de la Saint Sylvestre signé sous l’égide de la Conférence épiscopale congolaise (accord qui balise le chemin vers des élections consensuelles), Mgr Ambongo a précisé que « ce que font les catholiques » au travers du Comité laïc de coordination, « c’est l’application de notre message Le pays va très mal, debout Congolais! » de juin dernier.

    Lire aussi:
    RDC : Les évêques se repositionnent face au pouvoir de Kabila

    Et l’archevêque de qualifier d' « inacceptables » les violences exercées par les forces de l’Etat contre ces marcheurs pacifiques (au moins 12 morts, des dizaines de blessés et plus de cent arrestations).

    MFC »

    RDC: Mgr Ambongo dans la ligne de Mgr Monsengwo

    Mais pourquoi cette désignation soudaine d'un successeur ? L’archevêque coadjuteur nommé par le pape François rappelle que ce dernier peut en effet à tout moment lui passer la main en  acceptant la démission de Mgr Monsengwo qui a atteint l’âge de l’éméritat… voici près de quatre ans déjà : une remarque qui n’aura pas échappé au président Kabila et que, toutes proportions gardées, le général Jaruselski eût peut-être été heureux d’entendre à propos du cardinal  Wyszyński auquel saint Jean-Paul II se garda bien de désigner un successeur avant son décès.

    JPSC

  • L'évêque de Liège aborde la question de l'accueil des immigrés sur la 1ère (RTBF)

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    Broadcasting - EGLISE CATHOLIQUE
    RTBF La Première - Matin Première 06h00

    Durée de l'extrait : 12 min 9 s

     
    Réfugiés : Comment mieux les accueillir ?

    Une brochure qui aide à comprendre, à travailler, et à vivre la réalité de ce grand défi.

    Depuis 2015, de nombreuses personnes migrent vers l'Europe à la suite de différentes guerres civiles, des situations politiques et économiques et de l'aggravation de conflits internationaux. Ne sachant obtenir directement un statut (réfugié, protection subsidiaire, et...) à travers les ambassades, les migrants sont obligés de rémunérer des passeurs pour se rendre sur le territoire de l'Union européenne, en prenant de grands risques.

    La Foi chrétienne et l'accueil de l'étranger sont des réalités indissociables. Le pape François l'a montré dès son élection par un voyage sur l'île de Lampedusa, et l'a souvent répété devant les plus hautes autorités en Europe et dans le monde. « Tout immigré qui frappe à notre porte est une occasion de rencontre avec Jésus-Christ, qui s'identifie à l'étranger de toute époque accueilli ou rejeté (Mt, 25, 35.43) ».

    Les évêques de Belgique lui ont emboité le pas par différentes initiatives.

    Question & réponse

    Pour aider les communautés chrétiennes qui, à Bruxelles, se sentent concernées, la brochure clarifie les nombreuses questions. « Qui est qui ? » - « Qui fait quoi ? »  Elle explique la procédure d'asile et propose des pistes pour « Comment aider et avec quel partenaire ? ».

    On y trouve une liste de propositions pour aider à la constitution d'un groupe d'accueil en unité pastorale et les différentes manières d'entrer dans un bénévolat.

    Une liste des associations d'aide de proximité est mentionnée ainsi que les manières de réaliser des dons en nature ou de proposer un logement à des conditions solidaires.

    Infos pratiques

    Cette brochure de 12 pages est gratuite et est disponible au Centre Pastoral, 14 rue de la Linière, 1060 Bruxelles, soldiarite@vicariat-bruxelles.be<mailto:soldiarite@vicariat-bruxelles.be>, 02 533 29 60.

    Plus d'infos concernant l'engagement de l'Église catholique à Bruxelles en faveur des migrants et réfugiés sur : http://www.catho-bruxelles.be/solidarite

  • Le message du pape aux participants au Forum économique mondial de Davos (message intégral du 12 janvier)

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    Le message du pape François à Davos 2018 dans son intégralité (source)

    À l’attention du Professeur Klaus Schwab, Président exécutif du Forum économique mondial

    Je vous remercie de votre invitation à participer au Forum économique mondial 2018 et de votre désir d'inclure le point de vue de l'Église catholique et du Saint-Siège à la réunion de Davos. Je vous remercie également des efforts déployés pour faire connaître cette perspective aux personnes rassemblées au Forum annuel, y compris les éminentes autorités politiques et gouvernementales présentes et toutes les personnes engagées dans les domaines des affaires, de l'économie, du travail et de la culture, tandis qu'elles discutent des défis, des préoccupations, des espoirs et des perspectives du monde d'aujourd'hui et de demain.

    Le thème choisi pour le Forum de cette année - Construire un avenir commun dans un monde fracturé - tombe à point nommé. Je suis sûr qu'il vous aidera à orienter vos délibérations lorsque vous chercherez de meilleures bases pour construire des sociétés inclusives, justes et solidaires, capables de rendre leur dignité à ceux qui vivent dans une profonde incertitude et ont perdu l’espoir d'un monde meilleur.

    En ce qui concerne la gouvernance mondiale, nous sommes de plus en plus conscients qu'il existe une fragmentation croissante entre les États et les institutions. Le monde assiste à l’émergence de nouveaux acteurs, ainsi que de nouvelles compétitions économiques et accords commerciaux régionaux. Même les plus récentes technologies sont en train de transformer les modèles économiques et le monde globalisé lui-même, qui, conditionnés par des intérêts privés et l’ambition de faire du profit à tout prix, semblent favoriser davantage la fragmentation et l'individualisme, plutôt que de faciliter des approches plus inclusives.

    Les instabilités financières récurrentes ont engendré de nouveaux problèmes et des défis de taille pour les gouvernements, tels que la croissance du chômage, l'augmentation des diverses formes de pauvreté, l'élargissement du fossé socio-économique et de nouvelles formes d'esclavage, souvent enracinées dans des situations de conflit, de migration et de problèmes sociaux divers. « À cela s’ajoutent des styles de vie un peu égoïstes, caractérisés par une opulence désormais insoutenable et souvent indifférente au monde environnant, surtout aux plus pauvres. On constate avec regret une prévalence des questions techniques et économiques au centre du débat politique, au détriment d’une authentique orientation anthropologique. L’être humain risque d’être réduit à un simple engrenage d’un mécanisme qui le traite à la manière d’un bien de consommation à utiliser, de sorte que – nous le remarquons malheureusement souvent – lorsque la vie n’est pas utile au fonctionnement de ce mécanisme, elle est éliminée sans trop de scrupule » (Discours au Parlement européen, Strasbourg, 25 novembre 2014).

    Dans ce contexte, il est vital de protéger la dignité de l’être humain, notamment en offrant à chacun de réelles possibilités de développement humain intégral et en appliquant des politiques économiques favorables à la famille. « La liberté économique ne doit pas prévaloir sur la liberté concrète de l’homme et de ses droits, et le marché ne doit pas être un absolu mais honorer les exigences de la justice » (Discours à la Confédération générale de l'industrie italienne, 27 février 2016). Par conséquent, les modèles économiques doivent également respecter une éthique de développement durable et intégral, fondée sur des valeurs qui placent la personne humaine et ses droits au centre des préoccupations.

    « Face à tant de barrières d’injustice, de solitude, de défiance et de suspicion encore érigées de nos jours, le monde du travail est appelé à prendre des mesures courageuses afin que ‘se trouver et travailler ensemble’ ne soit pas qu’un slogan, mais aussi un programme pour le présent et pour l’avenir » (ibid.). Ce n'est que grâce à une ferme détermination partagée par tous les acteurs économiques que nous pourrons espérer donner une nouvelle direction au destin de notre monde. De même, l'intelligence artificielle, la robotique et les autres innovations technologiques doivent être utilisées de telle sorte qu'elles contribuent au service de l'humanité et à la protection de notre foyer commun, plutôt que le contraire, comme le prévoient malheureusement certaines estimations.

    Nous ne pouvons ni rester silencieux face aux souffrances de millions de personnes dont la dignité est blessée, ni continuer à aller de l’avant comme si rien n’expliquait la propagation de la pauvreté et de l'injustice. C'est un impératif moral, une responsabilité qui engage tout un chacun, de créer des conditions propices à ce que chaque être humain vive dans la dignité. En repoussant une culture du « prêt-à-jeter » et une mentalité de l'indifférence, le monde de l'entreprenariat dispose d'un énorme potentiel pour opérer des changements conséquents : augmentation de la qualité de la productivité, création de nouveaux emplois, respect du droit du travail, lutte contre la corruption publique et privée et promotion de la justice sociale, ainsi qu'un partage juste et équitable des profits.

    Il faut ici faire preuve de sagesse dans son discernement, et il s’agit d’une lourde responsabilité car les décisions prises seront capitales dans le façonnement du monde de demain et de celui des générations futures. Ainsi, si nous voulons un avenir plus sûr, un avenir qui favorise la prospérité de tous, il est nécessaire de garder continuellement le cap vers le « vrai Nord », représenté par des valeurs authentiques. Il est temps à présent de prendre des mesures courageuses et audacieuses pour cette planète chère à nos cœurs. C'est le moment idéal pour prendre nos responsabilités et contribuer au développement de l'humanité.

    J'espère donc que cette réunion du Forum économique mondial 2018 permettra un échange ouvert, libre et respectueux, et qu'elle sera inspirée avant tout par la volonté de faire avancer le bien commun.

    En renouvelant mes meilleurs vœux de succès lors de cette réunion, j'invoque volontiers sur vous et sur tous les participants au Forum les bénédictions divines de sagesse et de force.

    Du Vatican, 12 janvier 2018

  • Retour sur les principes éthiques - non négociables - que les chrétiens doivent respecter en politique

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    D'Agnès Pinard Legry sur aleteia.org :

    Quels sont les « principes éthiques » que les chrétiens doivent respecter en politique ?

    Alors qu’il était encore cardinal, Benoît XVI a formalisé en 2002, pour la première fois, une liste de "points non négociables" concernant "l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique".

    « En deux mille ans d’histoire, l’engagement des chrétiens dans le monde s’est réalisé sous des formes diverses. L’une d’entre elles a été la participation à l’action politique ». En 2002 le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a formalisé dans une note doctrinale les « points non négociables » concernant « l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique ».

    « Quand l’action politique est confrontée à des principes moraux qui n’admettent ni dérogation, ni exception, ni aucun compromis, l’engagement des catholiques devient plus évident et se fait lourd de responsabilités, prévient-il. Face à ces exigences éthiques fondamentales auxquelles on ne peut renoncer, les chrétiens doivent en effet savoir qu’est en jeu l’essence de l’ordre moral, qui concerne le bien intégral de la personne ». Retrouvez ci-dessous les principales thématiques sur lesquelles les chrétiens sont appelés à agir.

    Les lois civiles en matière d’avortement et d’euthanasie. À ne pas confondre avec le renoncement à l’acharnement thérapeutique qui, même du point de vue moral, est légitime. Elles doivent « protéger le droit primordial à la vie, depuis sa conception jusqu’à sa fin naturelle »

    Le respect et la protection des droits de l’embryon humain.

    La protection et la promotion de la famille. Cette dernière est « fondée sur le mariage monogame entre personnes de sexe différent ». Elle doit être « protégée dans son unité et sa stabilité, face aux lois modernes sur le divorce ». « Aucune autre forme de vie commune ne peut en aucune manière lui être juridiquement assimilable, ni ne peut recevoir, en tant que telle, une reconnaissance légale », affirme le cardinal Joseph Ratzinger.

    La liberté d’éducation des enfants, un droit inaliénable des parents. Elle est reconnue entre autre par les déclarations internationales des droits humains.

    La liberté religieuse.

    Le développement dans le sens d’une économie qui soit au service de la personne et du bien commun. Il doit avoir lieu « dans le respect de la justice sociale, du principe de solidarité humaine et de la subsidiarité, qui veut que les droits de toutes les personnes, de toutes les familles et de tous les groupes, et que l’exercice de ces droits, soient reconnus ».

    La paix. « Une vision irénique et idéologique tend parfois à donner un sens profane à la valeur de la paix, tandis que, dans d’autres cas, on se limite à un jugement éthique sommaire, oubliant la complexité des raisons en question. La paix est toujours « œuvre de la justice et effet de la charité » ; elle exige le refus radical et absolu de la violence et du terrorisme, et elle requiert un engagement constant et vigilant de la part de ceux qui ont une responsabilité politique ».

    Plus globalement, à chacun de se souvenir, en son âme et conscience, que « la structure démocratique sur laquelle entend se construire un État moderne aurait une certaine fragilité si elle ne prenait pas comme fondement le caractère central de la personne. C’est d’ailleurs le respect de la personne qui rend possible la participation démocratique ».

    A titre d'illustration : Pour l’évêque de Montauban, le MRJC n’est plus un mouvement catholique

  • Le pape François et l'accueil des migrants

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    Du site du journal La Croix :

    Le pape François est-il pour un accueil inconditionnel des migrants  ?

    Samuel Lieven et Nicolas Senèze (à Rome) , le 10/01/2018 à 15h45

    EXPLICATION Dimanche 14 janvier, le pape François célébre la messe avec des réfugiés pour la Journée mondiale des migrants. Le pape a placé la question des migrants au cœur de son pontificat, au risque de ne pas toujours être compris des catholiques eux-mêmes.

    A l’instar de ses prédécesseurs, le pape François défend un accueil large, mais non inconditionnel, des migrants, reconnaissant qu’« un gouvernement doit gérer ce problème avec la vertu propre au gouvernant, c’est-à-dire la prudence ». Face à « la pire catastrophe humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale », il demande donc non seulement d’« accueillir » les réfugiés mais aussi de les « protéger », de les « intégrer » et de « promouvoir » le développement.

    Mais de quels migrants parle-t-il ? Dans la tradition de l’Église, François en a une acception plus large que la communauté internationale, définissant le réfugié comme « l’étranger en quête de sécurité et des ressources vitales qu’il ne peut trouver dans son pays d’origine » (1).

    À lire aussi L’Église catholique et les migrants

    D’autre part, s’il parle beaucoup des droits des réfugiés, le pape n’oublie pas non plus leurs devoirs. Celui qui arrive est tenu de s’adapter au pays d’accueil « en respectant avant tout ses lois ». Il rappelle, dans la lignée de Jean-Paul II, ce que doit être une intégration : ni une assimilation qui conduirait à « supprimer ou à oublier sa propre identité culturelle » ni « un isolement réciproque, avec le risque de “ghettoïsations” » que cela comporte. Pour François, l’intégration consiste avant tout en un enrichissement mutuel de deux cultures.

    Samuel Lieven et Nicolas Senèze (à Rome)

    L'homélie intégrale du Pape pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié

     

  • Le discours du pape au Corps diplomatique

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    De zenit.org :

    Discours au Corps diplomatique : le pape défend les Droits fondamentaux de l’homme (Texte intégral)

     
    Voeux au Corps diplomatique © Vatican MediaVoeux Au Corps Diplomatique © Vatican Media

    Le droit à la vie, à la liberté et à l’inviolabilité de chaque personne humaine, le droit de former une famille, la liberté de mouvement, le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, le droit au travail… le pape François a défendu ces droits fondamentaux de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ce 8 janvier 2018, devant le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège.

    Le pape a en effet consacré son traditionnel discours de vœux du Nouvel An à ce document, soixante ans après son adoption de la part de l’Assemblée Générale des Nations Unies (10 décembre 1948): « Après soixante ans, a-t-il déploré, il est regrettable de relever comment de nombreux droits fondamentaux sont aujourd’hui encore violés. »

    Au fil de son long discours, le pape a formulé des vœux pour les pays ravagés par les conflits, notamment l’Irak, la Syrie, l’Ukraine, et divers pays d’Afrique. Il a plaidé pour « le désarmement intégral » : « La prolifération des armes aggrave clairement les situations de conflit et comporte des coûts humains et matériels considérables qui minent le développement ainsi que la recherche d’une paix durable. »

    Anne Kurian

    Discours du pape François

    Excellences, Mesdames et Messieurs,Elle constitue une belle coutume, cette rencontre qui, en conservant encore vive dans les cœurs la joie de Noël, m’offre l’occasion de vous présenter personnellement les vœux pour l’année commencée depuis peu et de manifester ma proximité ainsi que mon affection aux peuples que vous représentez. Je remercie le Doyen du Corps Diplomatique, Son Excellence Monsieur Armindo Fernandes do Espiríto Santo Vieira, Ambassadeur de l’Angola, pour les paroles déférentes qu’il vient de m’adresser au nom de tout le Corps Diplomatique accrédité près le Saint-Siège. J’adresse une spéciale bienvenue aux Ambassadeurs venus de l’extérieur de Rome pour l’occasion, dont le nombre s’est accru suite aux relations diplomatiques nouées avec la République de l’Union du Myanmar, en mai dernier. De même, je salue les Ambassadeurs résidents à Rome toujours plus nombreux, parmi lesquels se trouve, à présent, l’Ambassadeur de la République de l’Afrique du Sud, tandis je voudrais dédier une pensée particulière à feu l’Ambassadeur de la Colombie, Guillermo León Escobar-Herran, décédé quelques jours avant Noël. Je vous remercie pour les relations fructueuses et constantes que vous entretenez avec la Secrétairerie d’État et avec les autres Dicastères de la Curie Romaine, en témoignage de l’intérêt de la communauté internationale pour la mission du Saint-Siège et pour l’engagement de l’Église catholique dans vos pays respectifs. Dans cette perspective se situe aussi l’activité du Saint-Siège concernant les Conventions, qui l’an dernier a vu la signature, au mois de février, de l’Accord Cadre avec la République du Congo et, au mois d’août, de l’Accord entre la Secrétairerie d’État et le Gouvernement de la Fédération Russe sur les voyages sans visa des titulaires de passeports diplomatiques.

    Lire la suite

  • Les catholiques invités par le pape à s'investir en politique

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    De Radio Vatican :

    Le Pape François invite les catholiques à s'investir en politique

    (RV) Le Pape François a adressé un message vidéo aux participants à la «Rencontre des laïcs catholiques qui assument des responsabilités politiques au service des peuples de l’Amérique latine», un évènement organisé conjointement par la Commission pontificale pour l’Amérique latine et le Conseil épiscopal latino-américain (Celam). Il se tient en Colombie, à Bogotá, au siège de la conférence épiscopale colombienne, du 1er au 3 décembre 2017. Il est organisé à l’occasion des 10 ans de la publication du Document d’Aparecida.

    Dans cet ample discours en espagnol, François rappelle que du Pape Pie XII jusqu’à aujourd’hui, les Papes qui se sont succédés ont toujours fait référence à la politique comme «une forme élevée de la charité».  La politique est avant tout un «service», qui ne doit pas servir de support à de simples ambitions individuelles, et ne doit pas non plus prétendre «régler toutes les dimensions de la vie des personnes, en tombant même dans des formes d’autocratie et de totalitarisme», qui ne sont pas seulement des dérives «du siècle passé» mais qui surviennent aussi «dans le monde d’aujourd’hui, et peut-être aussi dans certains pays d’Amérique latine», regrette le Pape.

    «On pourrait affirmer que le service de Jésus, qui est venu servir et non pas être servi, est le service que le Seigneur exige de ses apôtres et disciples, et par analogie le type de service que l’on demande aux politiques. C’est un service de sacrifice et de dévouement, au point que parfois on peut considérer les politiques comme des "martyrs" pour le bien commun de leurs nations», insiste François, qui rappelle la définition du bien commun selon la Constitution conciliaire Gaudium et Spes : «L’ensemble des conditions de vie sociale qui permettent aux hommes, aux familles et aux groupements de s’accomplir plus complètement et plus facilement».

    Le Saint-Père précise qu’il ne faut pas pour autant «opposer le service au pouvoir», car «personne ne veut un pouvoir impuissant», mais que «le pouvoir doit être ordonné au service pour ne pas dégénérer». François insiste sur le besoin de «réhabiliter la dignité de la politique», dans un contexte de perte de crédibilité des institutions et des partis, et alors que les populations expriment parfois leur frustration avec une certaine agressivité. «Il faut des dirigeants politiques qui vivent avec passion leur propre service aux peuples, qui vibrent avec les fibres intimes de leur ethos et de leur culture, solidaires avec leurs souffrances et leurs espérances. Des politiques qui placent le bien commun devant leurs intérêts privés, qui ne se laissent pas effrayer par des grands pouvoirs financiers et médiatiques, qui soient compétents et patients face à des problèmes complexes, qui soient ouverts à écouter et apprendre dans le dialogue démocratique, qui puissent conjuguer la recherche de la justice avec la miséricorde et la réconciliation.» Et pour François, ces attitudes ne relèvent pas d’un idéal utopique, mais elles existent déjà : «Je connais personnellement des dirigeants politiques latino-américains de diverses orientations politiques qui se rapprochent de cette figure idéale», confie-t-il.

    Dans un objectif de développement équilibré, François rappelle l’importance d’une «éducation intégrale, qui commence dans la famille et se développe dans une scolarisation pour tous et de qualité». Il répète aussi son souci d’une «culture de la rencontre» qui puisse permettre de vaincre les dangers de «l’individualisme et de la massification, de la polarisation et de la manipulation».

    François dit sa déception et son étonnement face au manque d’implication des catholiques en politique. Dans un continent si marqué par le catholicisme, «comment est-il possible que les catholiques apparaissent plutôt insignifiants sur la scène politique, ou même assimilés à une logique mondaine ? Il ne fait pas de doute qu’il y a des témoignages de catholiques exemplaires sur la scène politique, mais on note l’absence de courants forts qui ouvrent la voie à l’Évangile dans la vie politique des nations», regrette-t-il, remarquant aussi beaucoup de responsables politiques qui se déclarent catholiques «montrent peu de cohérence avec les convictions éthiques et religieuses propres au magistère catholique»

    Finalement, «la contribution chrétienne à l’action politique se manifeste seulement à travers les déclarations des épiscopats, sans que l’on n’avertisse de la mission particulière des laïcs catholiques d’ordonner, de gérer et de transformer la société selon les critères évangéliques et le patrimoine de la Doctrine Sociale de l’Église». François invite les évêques et les prêtres à laisser les laïcs assumer leurs responsabilités dans le champ politique, sans réduire leur engagement chrétien aux seules sphères paroissiales et diocésaines. Les laïcs ne doivent pas «rester indifférents à la chose publique ou repliés dans leurs temples», martèle le Pape, invitant les catholiques à s’investir en politique. Sans attendre les directives et consignes ecclésiales, ils doivent s’engager «pour lutter en faveur de la justice» et pour des «formes de vie plus humaines pour tous».

  • Le message du pape pour la Journée mondiale de la Paix 2018 est centré sur l'accueil des migrants et des réfugiés

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    Journée de la paix 2018: les migrants et les réfugiés, en quête de paix

    Message du pape François (Texte intégral) (source)

    « Les migrants et les réfugiés: des hommes et des femmes en quête de paix ». C’est le thème du message du pape François pour la Journée mondiale de la paix 2018, qui sera célébrée comme chaque année le 1er janvier.

    Dans le texte publié le 24 novembre 2017, le pape plaide la cause des « plus de 250 millions de migrants dans le monde, dont 22 millions et demi sont des réfugiés ».

    « Il y aura beaucoup à faire avant que nos frères et nos sœurs puissent recommencer à vivre en paix dans une maison sûre, note le pape. Accueillir l’autre exige un engagement concret, une chaîne d’entraide et de bienveillance, une attention vigilante et compréhensive, la gestion responsable de nouvelles situations complexes. »

    Fustigeant « ceux qui fomentent la peur des migrants, parfois à des fins politiques » et qui « au lieu de construire la paix sèment la violence, la discrimination raciale et la xénophobie », il invite les gouvernants à « accueillir, promouvoir, protéger et intégrer ». Il rend hommage à « la créativité, la ténacité et l’esprit de sacrifice d’innombrables personnes, familles et communautés qui, dans tous les coins du monde, ouvrent leur porte et leur cœur ».

    Les migrants et les réfugiés, assure le pape, « n’arrivent pas les mains vides: ils apportent avec eux un élan de courage, leurs capacités, leurs énergies et leurs aspirations, sans compter les trésors de leurs cultures d’origine. De la sorte, ils enrichissent la vie des nations qui les accueillent ».

    Le pape François encourage l’approbation par les Nations-Unies de deux pactes mondiaux pour les migrants et pour les réfugiés, et souhaite « que le réalisme nécessaire de la politique internationale ne devienne pas une soumission au cynisme et à la mondialisation de l’indifférence ».

    AK

    Message du pape François

    Les migrants et les réfugiés: des hommes et des femmes en quête de paix

    1. Meilleurs vœux de paix

    Que la paix soit sur toutes les personnes et toutes les nations de la terre ! Cette paix, que les anges annoncent aux bergers la nuit de Noël,1 est une aspiration profonde de tout le monde et de tous les peuples, surtout de ceux qui souffrent le plus de son absence. Parmi ceux-ci, que je porte dans mes pensées et dans ma prière, je veux une fois encore rappeler les plus de 250 millions de migrants dans le monde, dont 22 millions et demi sont des réfugiés. Ces derniers, comme l’a affirmé mon bien-aimé prédécesseur Benoît XVI, «sont des hommes et des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées qui cherchent un endroit où vivre en paix ».2 Pour le trouver, beaucoup d’entre eux sont disposés à risquer leur vie au long d’un voyage qui, dans la plupart des cas, est aussi long que périlleux; ils sont disposés à subir la fatigue et les souffrances, à affronter des clôtures de barbelés et des murs dressés pour les tenir loin de leur destination.

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