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Doctrine Sociale - Page 11

  • "La famille a besoin d'être protégée" : vidéo du pape pour le mois de juillet 2020

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    De zenit.org (Anita Bourdin) :
    capture @ La Vidéo du Pape juillet 2020

    Capture @ La Vidéo Du Pape Juillet 2020

    « La famille a besoin d’être protégée »: La Vidéo du Pape de juillet 2020

    Par l’Eglise et par les Etats

    Le pape y présente son intention de prière pour tout le mois de juillet.

    Le pape évoque les « dangers » auxquels la famille est exposée: « Les dangers auxquels elle est confrontée sont nombreux : rythme de vie actuel, stress… Les parents oublient parfois de jouer avec leurs enfants. »

    Il indique le rôle de l’Eglise: « L’Eglise doit encourager les familles et être à leur côté afin qu’elles découvrent des chemins leur permettant de surmonter toutes ces difficultés. »

    Il conclut par son intention de prière confié à tous, grâce à son Réseau Mondial de Prière : « Prions pour que les familles d’aujourd’hui soient accompagnées avec amour, respect et conseil. »

    Le pape insiste sur le rôle des Etats: « Et, de manière particulière, pour qu’elles soient protégées
    par les États. »

    Voici la présentation du « Réseau Mondial de Prière du Pape »

    Le Pape exhorte les États à protéger les familles

    Dans une nouvelle Vidéo du Pape, le Saint-Père insiste sur les moments difficiles que traversent les familles aujourd’hui, marquées par le stress d’un monde en crise, et demande qu’elles soient « accompagnées avec amour, respect et conseil ».

    (Cité du Vatican, 2 juillet 2020) – La Vidéo du Pape du mois de juillet vient d’être publiée, faisant connaître l’intention de prière que le Saint-Père confie au Réseau Mondial de Prière du Pape (incluant le Mouvement Eucharistique des Jeunes – MEJ). Il met à l’honneur les familles, qui ont besoin d’être protégées en ces temps difficiles. Avec ce souci à l’esprit, François demande que les États les protègent et que « dans le monde d’aujourd’hui, elles soient accompagnées avec amour, respect et conseil ».

    Les réalités familiales aujourd’hui sont différentes d’avant. Immergées dans une culture où le temps est compté, où l’excès de travail empêche parfois de créer un espace de coexistence et où la connexion numérique déplace, dans certains cas, les liens affectifs, de nombreuses familles se sentent seules et souffrent en silence. En ces temps de crise, où nous continuons à voir les conséquences socio-économiques de la pandémie – comme la perte d’un emploi ou la difficulté de payer un logement – il devient encore plus évident que ni les individus ni la société ne peuvent se passer des familles. C’est pourquoi les États doivent promouvoir des politiques qui les entourent et les protègent.

    La Vidéo du Pape ce mois-ci souligne que la famille « est confrontée à de nombreux dangers ». Il ajoute également les questions fondamentales qui touchent à la vie quotidienne : « Les parents oublient parfois de jouer avec leurs enfants ». C’est pourquoi François insiste sur la nécessité pour l’Eglise « d’encourager les familles et d’être à leur côté afin qu’elles découvrent des chemins leur permettant de surmonter toutes ces difficultés. »

    P. Frédéric Fornos S.J., directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape fait observer : « Nous savons que dans de nombreuses régions du monde, les effets de la pandémie se font encore sentir. De nombreuses familles sont dans le besoin et dans l’incertitude quant à leur emploi actuel et futur. Face à tous les maux et maladies de notre monde, comment ces familles sont-elles accompagnées ? Le Pape rappelle que « la famille est le fondement de la société et la structure la plus adéquate pour garantir aux personnes le bien intégral nécessaire à leur développement permanent ». Dans son dernier appel aux États pour qu’ils les protègent, il souligne une fois de plus que la famille n’est pas seulement une affaire privée, mais un fait de société. En cette période, les familles ont besoin d’être soutenues, affermies, « accompagnées avec amour, respect et conseil ». Prier pour cette intention nous pousse à nous rendre proche au service de nos familles, en soutenant les associations qui les aident à faire face à leurs défis, car la prière véritable s’incarne dans nos vies. En ce mois de juillet, consacrons chaque jour du temps libre à nos familles ; chacun sait concrètement ce que cela veut dire ».

  • Le racisme est en contradiction immédiate avec Dieu

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    De kath.net :

    "Le racisme est une contradiction directe avec Dieu"

    9 juin 2020

    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller : "Je prie et j'espère que les chrétiens croyants et engagés ne seront en aucune façon séduits par le racisme" Interview de kath.net sur la mort violente de George Floyd et les émeutes qui ont suivi. Par Lothar C. Rilinger.

    Vatican (kath.net) La mort violente de l'Afro-Américain George Floyd, causée par des policiers le 25 mai 2020, soulève la question cruciale de la validité des droits de l'homme - la question qui découle de la compréhension de l'État, à savoir si les droits de l'homme, dont la validité indiscriminée a été établie dans la Déclaration universelle des droits de l'homme par l'ONU en 1948, s'appliquent vraiment à tous les peuples - en particulier aux États-Unis. Les doutes sont dissipés lorsque l'on considère la violence qui se produit sans cesse contre la partie afro-américaine de la population aux États-Unis. Nous avons interrogé l'ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, sur ces questions juridiques, mais surtout théologiques.

    Rilinger : À votre connaissance, la ségrégation raciale aux États-Unis a-t-elle été surmontée avec succès ?

    Cardinal Müller : Il y a une grande différence si les gens de toutes les couleurs de peau ont des droits égaux uniquement devant la loi ou aussi dans la mentalité de la majorité et des milieux dirigeants. On sait que dans une grande partie de la société américaine, la bonne coexistence des citoyens d'origine africaine et européenne n'est pas sans tensions. Cependant, il y a aussi des millions de personnes qui font un effort honnête et réussi pour bien vivre ensemble. J'ai récemment lu l'histoire profondément impressionnante de la vie de l'ancien esclave Augustus Tolton (1854-1897) par Harold Burke-Sivers (EWTN-Publishing 2018). Malgré tous les obstacles, le jeune Tolton finit par devenir prêtre catholique, mais il doit aussi combattre de nombreux préjugés au sein de l'église. L'Église est appelée par l'Esprit de Dieu à la Pentecôte par des personnes de toutes langues et cultures. Mais les chrétiens doivent aussi surmonter dans leur tête et dans leur cœur les préjugés qui ont été transmis par l'éducation et la mentalité dominante. Car par la foi et le baptême, toutes les différences séparatrices sont abolies. "Nous sommes un en Christ" (Galates 3:28). Le racisme n'est pas seulement un défaut intellectuel et moral, mais aussi un grave péché et donc une contradiction directe avec Dieu, qui nous inclut tous dans son amour paternel et fait de nous des frères et sœurs.

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  • "Tout n’appartient pas à César ; il y a aussi ce qui appartient à Dieu."

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai : César et Dieu, les limites de l’absolutisme

    04/06/2020

    Ce mardi 2 juin au matin, le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Mumbai et président de la conférence épiscopale indienne, a célébré la messe en direct alors que l’État du Maharashtra est toujours confiné jusqu’à la fin du mois – tandis que d’autres États du pays sont déjà sortis du confinement ou en sortent progressivement. Le cardinal indien a commenté l’Évangile du jour en invitant les fidèles à réfléchir aux rapports entre l’Église et l’État : « Rendre à César ce qui est à César, c’est accorder au gouvernement sa valeur : il a une autorité qui lui vient de Dieu, mais il a aussi ses limites. »

    « Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » (Mc 12, 13) Pour Mgr Oswald Gracias, archevêque de Mumbai et président de la conférence épiscopale indienne, cette phrase de l’Évangile a « changé le regard des gens ». « Cela a encouragé la reconnaissance de la valeur réelle des gouvernements et des États, tout en maintenant une limite à l’absolutisme », a déclaré le cardinal Gracias durant son homélie, prononcée en streaming ce mardi matin en raison de la poursuite du confinement à Mumbai et dans l’État du Maharashtra. Le cardinal indien a évoqué les rapports entre l’Église et l’État en commentant l’Évangile du jour. Les messes célébrées en direct par le cardinal sont suivies par de nombreux anglophones à travers le pays et à l’étranger. Des lettres et messages arrivent tous les jours à l’archevêché de Mumbai. Actuellement, les relations entre l’État et l’Église en Inde ne sont pas aisées. Avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Narendra Modi, les attaques contre les chrétiens et les institutions chrétiennes ont augmenté – des agressions attribuées à des groupes nationalistes hindous, partisans de Narendra Modi et de son parti du BJP (Bharatiya Janata Party).

    « Rendre à César ce qui est à César, c’est accorder au gouvernement sa valeur : il a une autorité qui lui vient de Dieu, mais il a aussi ses limites. Tout n’appartient pas à César ; il y a aussi ce qui appartient à Dieu. C’est le début des droits de l’homme, de la valeur de chaque personne, de la dignité humaine », a souligné Mgr Gracias, qui a ajouté que « nos dirigeants ont besoin de notre aide et de notre prière ». Le cardinal indien a également confié que l’ancien Premier ministre indien, Atal Bihari Vajpayee, lui a demandé une fois s’il était vrai que les chrétiens priaient pour lui chaque dimanche. « Je lui ai dit que c’est vrai, que nous prions pour lui chaque dimanche durant la prière universelle », poursuit-il. « Notre gouvernement a besoin de notre loyauté. C’est pourquoi j’ai demandé à tous de respecter les règles du confinement. Elles sont là pour notre sécurité, pour celle des autres et celle de notre nation », a-t-il expliqué. « À propos du second principe, le fait que tout n’appartient à César et à l’État, il y a sur notre cœur le sceau de Dieu ; nous sommes faits à son image, et nos cœurs, nos âmes appartiennent à Dieu. C’est pourquoi la loyauté envers Dieu est essentielle », a souligné le cardinal Gracias. « Nous devons posséder la prudence, la sagesse et l’intelligence afin de comprendre comment rendre à César ce qui lui appartient, en participant aux responsabilités du gouvernement, en payant les impôts… Et d’un autre côté, nous devons respecter notre conscience. »

    (Avec Asianews, Mumbai)

  • "Le Monde d'après..." : le lancement d'une nouvelle revue trimestrielle

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    Le Monde d'après

    Le Monde d'après...

    Une nouvelle revue trimestrielle est lancée par les éditions France-Empire sous la direction de Frédéric Aimard. Elle explore « le monde d'après... » à la lumière de la doctrine sociale de l'Église.

    La consultation du n°1 (juin-juillet-août) de la revue est gratuite : cliquez sur l'image pour la feuilleter ou la télécharger en PDF.
    https://fr.calameo.com/read/0062449649948fbb58957

    Il n'y aura d'impression papier trimestrielle que si un nombre suffisant d'amis souscrivent à cet abonnement : 40 euros pour 4 numéros.

    SPFC-ACIP / France-Empire 60, rue de Fontenay 92350 LE PLESSIS-ROBINSON / 06 77 90 36 20
  • Covid-19 : un rééquilibrage entre bien-être personnel et bien-être général ?

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    Du Frère René Stockman sur kerknet.be (un tout grand merci à MPM pour sa traduction) :

    sur le bien-être personnel et général

    5 MAI 2020

    La pandémie du coronavirus va-t-elle bientôt créer un nouvel équilibre entre le bien-être personnel et le bien-être général, s’interroge le frère René Stockman.

    Chaque crise apporte toujours des avantages mais aussi des fardeaux. Qu’est-ce que ce sera avec cette crise du corona ? Nous ne le voyons pas encore, nous pouvons essayer de deviner l’avenir et y réfléchir. Il est certainement arrivé quelque chose à l’homme qui pourrait être irréversible. S’agit-il d’un revirement pour le meilleur ou pour le pire?

    Il est déjà clair que la tension entre le bien-être personnel et le bien-être général n’a jamais été ressentie comme auparavant. Nous avons été et sommes confrontés à notre vrai visage, sur lequel la peur, l’auto-préservation, voire l’égoïsme sont clairement apparus, mais en même temps nous découvrons dans notre propre comportement un désir de faire le bien, d’aider les autres.  Il y a comme un élan vers plus d’humanité. En temps de crise, de nombreux masques tombent, même lorsque nous devons mettre des masques pour nous protéger et protéger les autres. Il s’agit , en effet, toujours de nous-mêmes et des autres. Qu’est-ce qui pèse le plus avec le port de ces masques : notre désir d’auto-préservation ou notre souci de ne pas mettre en danger les autres ?

    L’Individualisme contre le personnalisme

    Nous ne pouvons nier qu’au cours des dernières décennies, l’équilibre s’est de plus en plus déplacé vers le bien-être individuel - ou formulé avec plus de précision - avec une diminution de la préoccupation pour les autres êtres humains. L’individualisme , dans le sillage  de la liberté individuelle,  exigeait toujours davantage d’attention et d’espace et la société semblait s’y conformer. C’était un  processus lent  , à partir de  John Locke qui a promu cette liberté individuelle à la fin du 17esiècle. Cet individualisme s’est également vu attribuer une place pertinente dans la constitution américaine. La société doit tout faire pour protéger, promouvoir et, le cas échéant, restaurer ce droit à la liberté de l’individu. Dans la doctrine sociale de l’Église, c’est légèrement différent , partant du principe du bien commun, il faut toujours s’efforcer de promouvoir la dignité humaine. Les deux partent du général, mais le particulier ,dans le monde sécularisé,  se réduit fortement à la liberté individuelle. Bien sûr, la dignité humaine est souvent atteinte par l’imposition de restrictions à cette liberté individuelle. Nous en faisons l’expérience dans les pays aux régimes totalitaires. Mais dans la dignité de l’homme, il y a plus que sa liberté individuelle.

    En outre, si l’on veut se concentrer trop exclusivement sur la liberté individuelle, on risque de perdre l’attention et la préoccupation des autres êtres humains.

    Tout étant  axé sur son propre bien-être, on risque d’oublier l’autre . L’autre est peut-être encore là pour contribuer à notre bien-être, mais cela s’arrête là. S’ll ne peut pas y contribuer , on le repoussera très vite. On sera orienté vers son propre bien-être et  l’autre comptant encore dans la mesure où il peut apporter une contribution positive pour accroître ce propre bien-être. Ce que je peux faire pour le bien de l’autre est secondaire et après un certain temps puis complètement ignoré. Cela deviendra une mentalité chacun pour soi. Dans l’individualisme, il n’y a plus de place pour l’autre, et nous remarquons aussi une différence entre le concept de liberté personnelle et de liberté individuelle. Parce que dans le personnalisme, l’autre est une réalité pour laquelle je me sens responsable. En tant qu’individu, je m’ouvre à l’autre et à l’ensemble de la communauté. C’est ce qui résonne dans la doctrine sociale de l’Église comme essentielle et  deux autres principes sont établis comme préalable : la solidarité et la subsidiarité.

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  • Le COVID-19 met à mal les grandes erreurs de ce temps (panthéisme, mondialisme, abandons de souveraineté, attaques contre la vie et la famille)

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Mgr Crepaldi de Trieste évoque le coronavirus – et dénonce le panthéisme, le mondialisme, les abandons de souveraineté, les attaques contre la vie et la famille

    La morale devra changer pour être de nouveau fondée sur autre chose qu'elle-même, et la société devra retrouver le sens de Dieu et de la religion : telle est l'appel à la vérité et au réel lancé par Mgr Giancarlo Crepaldi, évêque de Trieste, à propos de la crise du coronavirus.

    Dans un passionnant article publié en exclusivité par Marco Tosatti sur son blog Stilum curiae, Mgr Crepaldi souligne comment le COVID-19 met à mal les grandes erreurs du temps : le naturalisme qui enseigne la bonté de la nature et notre devoir de « connexion » avec elle, le panthéisme, mais aussi le rejet de la doctrine sociale de l'Eglise et son principe de subsidiarité nié par le mondialisme supranational.

    Et de rappeler aussi que le mot latin « Salus » signifie certes santé, mais aussi salut, et que le salut n'est pas forcément la santé ici-bas comme le savaient bien les martyrs.

    Il est vrai que Mgr Crepaldi fait partie des évêques qui sont sortis de leurs cathédrales pour bénir leurs villes avec le Saint Sacrement alors que les fidèles ne peuvent plus venir à la messe.

    Le texte est revigorant. Je vous en propose ci-desssous, avec l'aimable autorisation de Marco Tosatti, ma traduction. – J.S.

    *

    Plus rien ne sera comme avant

    L'épidémie liée à la propagation de la "COVID-19" a un fort impact sur de nombreux aspects de la coexistence entre les hommes et pour cette raison, elle nécessite également une analyse du point de vue de la Doctrine Sociale de l'Eglise. La contagion est avant tout un événement sanitaire et cela suffit à relie directement à l'objectif du bien commun. La santé en fait certainement partie. En même temps, elle pose le problème de la relation entre l'homme et la nature et nous invite à surmonter le naturalisme qui est répandu aujourd'hui et je rappelle que, en l'absence de gouvernement de la part de l'homme, la nature produit aussi des catastrophes et qu'une nature uniquement bonne et d'emblée exempte de contamination n'existe pas.

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  • Le pape a dénoncé l'usage de l'atome à des fins militaires

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    D'Arthur Herlin sur aleteia.org :

    À Hiroshima, le pape François dénonce toute possession de l’arme atomique

    25 novembre 2019

    Durant des visites à Nagasaki puis Hiroshima, villes japonaises martyres de la bombe atomique, le pape François a qualifié dimanche de « crime » l’usage de l’atome à des fins militaires et a égratigné la logique de la dissuasion nucléaire.

    « L’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est aujourd’hui plus que jamais un crime, non seulement contre l’homme et sa dignité, mais aussi contre toute possibilité d’avenir dans notre maison commune », a déclaré François dans un message au Mémorial de la paix de Hiroshima, non loin du lieu où avait été larguée la bombe américaine le 6 août 1945. Quelques instants plus tôt, dans un silence total, il s’était approché de plusieurs survivants de l’attaque. Devant certains d’entre eux il contenait difficilement son émotion, affichant un air particulièrement triste.

    « Ici, dans une lueur d’éclair et de feu, de tant d’hommes et de femmes, de leurs rêves et de leurs espérances, il n’est plus resté qu’ombre et silence, a souligné avec gravité le pontife. En à peine un instant, tout a été dévoré par un gouffre noir de destruction et de mort. De cet abîme de silence, aujourd’hui encore on continue d’entendre, fort, le cri de ceux qui ne sont plus. Puisse cet abîme de souffrance rappeler les limites à ne jamais dépasser ! » Avant d’insister en sortant de son texte sur ce qui restera comme un des messages forts de son voyage au Japon : « L’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires — autrement dit : la dissuasion nucléaire — est immorale, comme est immorale toute possession de l’arme atomique. »

    La dissuasion nucléaire, « fausse sécurité »

    « Comment pouvons-nous proposer la paix si nous utilisons l’intimidation de la guerre nucléaire comme recours légitime pour résoudre les conflits ? », a-t-il poursuivi. La véritable paix, estime-t-il, ne peut être que désarmée. « Quand on retient les leçons de l’histoire », la paix n’est pas une « pure absence de guerre ». Elle est plutôt « le fruit de la justice, du développement de la solidarité, de la sauvegarde de notre maison commune et de la promotion du bien commun ».

    Il avait plus tôt dans la journée rejeté à Nagasaki, frappée elle aussi en 1945 par une bombe A, la doctrine selon laquelle posséder l’arme nucléaire pour dissuader les attaques est le moyen de garantir la paix. Une « fausse sécurité » qui envenime au contraire les relations entre les peuples selon lui. L’armement nucléaire semble mettre « continuellement à l’épreuve » le désir de paix et de stabilité des êtres humains, a expliqué François. Le désir de paix et de stabilité est l’une des « plus profondes aspirations » du cœur humain selon lui. Or, « la possession des armes nucléaires n’est pas la réponse la plus appropriée à ce désir ». « Bien au contraire », elle semble le mettre « continuellement à l’épreuve ».

    Un « outrage continuel qui crie vers le ciel »

    « Notre monde vit la perverse dichotomie de vouloir défendre et garantir la stabilité et la paix sur la base d’une fausse sécurité », a aussi souligné le chef de l’Église catholique. Celle-ci est soutenue par une « mentalité de crainte et de méfiance » qui envenime les relations entre les peuples et empêche tout dialogue possible. La course à l’armement, déplore-t-il, gaspille de précieuses ressources qui pourraient être utilisées « au bénéfice du développement intégral des peuples et pour la protection de l’environnement naturel ». Dans le monde d’aujourd’hui, où des millions d’enfants et de familles vivent dans des conditions inhumaines, l’argent dépensé à cette fin constitue selon lui un « outrage continuel qui crie vers le ciel ». Le souverain pontife a suggéré de répondre à la menace des armes nucléaires de façon collective et concertée, sur la base d’une confiance mutuelle et en comptant sur des « leaders qui soient à la hauteur des circonstances ».

    L’horreur de la guerre et des armes est un cri récurrent de l’Argentin qui s’inscrit dans la continuité des papes qui l’ont précédé. Mais un rejet clair de la théorie de la dissuasion nucléaire constitue une rupture avec le passé. Devant l’ONU en 1982, Jean Paul II avait défini cette doctrine comme un mal nécessaire « dans les conditions actuelles ». Le Saint-Siège a ratifié en 2017 le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN).

  • Ecologie : L’homme, un visiteur ?

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    L’homme n’est-il qu’un voyageur sans bagages sur cette terre ? De Robert Royal sur le site web "France Catholique", cette réflexion en marge du synode « amazonien » animé par le  pape François :

    visiteur a-5270305-1d629.jpgOn peut presque toujours prévoir les limites, l’objet et le langage particulier des synodes. Mais un nouveau terme susceptible d’être significatif a émergé lors des derniers jours du Synode de l’Amazonie. Selon certains les participants au synode ont parlé de changement de mentalité : nous ne penserions plus être les seigneurs et maîtres de la nature, mais ne serions que des ”visiteurs” en ce monde.

    Tout comme dans ce qui surgit lors des discussions sur l’écologie on trouvera des avis ”pour” et des avis ”contre”. Côté positif — tout-à-fait positif — on notera le rejet de l’idée centenaire qui a pourri dès ses débuts la Révolution Scientifique. René Descartes parlait de nous rendre ”Maîtres et propriétaires de la nature”. Francis Bacon allait encore plus loin, nous suggérant de nous dépasser en rejetant la nature ”pour le bien-être de l’homme”.

    Il va sans dire que ces idées brutes ne sont guère conformes aux vues chrétiennes. L’idée erronée que la Bible — et non les premiers pas des ”Lumières” — approuvait une telle suprématie nette depuis plus d’un demi-siècle a eu pour effet de faire croire aux environnementalistes que la Chrétienté est coupable de la dégradation de l’environnement, et qu’il faut donc la rejeter.

    Une vision biblique de la nature commence par la Genèse qui nous dit « soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la ; dominez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre. »[Gn, 1-28]

    Le mot hébreu ”dominez” est selon les érudits de la Bible chargé d’une grande force, comme un pouvoir royal — d’un bon souverain — sur son royaume. Mais il faut nous rappeler qu’avant l’avènement des techniques modernes la nature n’était pas toujours une mère aimante pour notre race, mais une forte adversaire. À présent certains semblent considérer comme contre nature des événements tels qu’inondations, sécheresses, séismes, raz-de-marée, tornades, phénomènes météo étranges. En vérité, ces phénomènes ont fait partie des événements bien avant notre venue sur terre. Alors, la domination énoncée par la Bible peut bien être vigoureuse, mais elle aura la force du cultivateur qui fera épanouir le désert, travaillera la terre, élèvera des animaux, pour son existence sur terre.

    Je n’ai pas la moindre idée sur l’origine du terme ”visiteur” — ”ospite” pour les Italiens. Il semble chargé d’humilité et de déférence envers la nature, ce qui siérait parfaitement. Mais en fait, nous ne sommes pas des visiteurs, nous ne sommes pas comparables à des clients d’hôtel ou à des invités dans une demeure particulière. Notre raison d’être ici-bas — Chrétiens ou Juifs le croyons selon la révélation divine — réside dans le rôle qui nous est échu.

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  • Retour sur "le pacte des catacombes"

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    Sur le site "Smart Reading Press", Aline Lizotte revient sur "le pacte des catacombes" :

    LE PACTE DES CATACOMBES

    31 Oct 2019

    Le 20 octobre, dans les catacombes de Sainte-Domitille, plusieurs dizaines de participants au synode sur l’Amazonie ont renouvelé le «Pacte des Catacombes» signé en 1965 par une quarantaine de participants au concile Vatican II, qui s’engageaient à changer de style de vie et de pastorale pour mieux évangéliser les pauvres. Quel est le contenu de ce nouveau pacte ? Aline Lizotte nous le présente, en le resituant dans le contexte ecclésial latino-américain.

    Le synode sur l’Amazonie s’est terminé le dimanche 27 octobre par la messe de clôture. Nous ne savons pas grand-chose de ce synode, excepté trois paragraphes du document final : les numéros 103, 111 et 119.

    Dans le numéro 103 est exprimé le souhait que le Saint-Père se prononce sur un ministère stable accordé aux femmes «dont le rôle fondamental […] dans l’Église de l’Amazonie et ses communautés a été reconnu et souligné» et «compte tenu des multiples services qu’elles fournissent». Cette reconnaissance ministérielle pourrait être «un diaconat permanent» ou un autre ministère stable. Le vote a été de 137 placet contre 30 non placet.

    Le vote du numéro 111 – le plus mal voté –, portant sur la possibilité d’ordonner à la prêtrise des diacres permanents, fait apparaître diverses tendances. «À cet égard, certains étaient favorables à une approche plus universelle du sujet et proposaient d’ordonner à la prêtrise des hommes appropriés et estimés de la communauté (viri probati). D’autres s’en tiennent à ceux qui ont eu un diaconat permanent fécond et reçoivent une formation adéquate pour le sacerdoce, ayant une famille légitimement constituée et stable pour soutenir la vie de la communauté chrétienne à travers la prédication de la Parole et la célébration des sacrements dans les régions les plus reculées de la région amazonienne». Le vote étant de 128 placet contre 41 non placet – la majorité des 2/3 étant de 121 –, la proposition est passée sans que l’on sache si les votes négatifs sont une protestation par rapport au choix restrictif des diacres permanents ou par rapport au principe même d’ordonner des hommes mariés.

    Enfin, le numéro 119 porte sur la création et l’acception d’un rite amazonien : le nouvel organisme de l’Église en Amazonie doit constituer une commission compétente «pour étudier et dialoguer, selon les us et coutumes des peuples ancestraux, en vue de l’élaboration d’un rite amazonien, qui exprime le patrimoine liturgique, théologique, disciplinaire et spirituel amazonien, avec une référence spéciale à ce que Lumen gentium affirme pour les Églises orientales». Le vote exprime un large consensus : 140 placet contre 19 non placet.

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  • RDC : les laïcs chrétiens se mobilisent et lancent un avertissement au Président Félix Tshisekedi

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    Lu sur le site de  « La Libre Afrique » :

    Conformément à son avertissement, le CLC (Comité laïc de coordination), qui avait organisé en 2017 et 2018 les grandes manifestations pour les élections, appelle les Congolais à participer, le 19 octobre, à une journée de protestation contre la corruption.

    CLC-1.jpgLe CLC [issu essentiellement des milieux catholiques (50% de la population congolaise) et parrainé par l’épiscopat, NdB],  avait donné aux autorités jusqu’à la fin septembre pour fournir aux Congolais « des garanties fermes » de leur résolution à s’opposer à la corruption. En vain.

    https://afrique.lalibre.be/24874/rdcongo-nouvel-appel-du-clc-des-elections-credibles-ou-rien/

    Les 15 millions de dollars disparus

    « Les signaux attendus concernaient : la suspension, à titre conservatoire, de toutes les personnes impliquées dans le détournement des 15 millions de dollars » disparus des caisses de l’Etat depuis plusieurs mois – un scandale dans lequel est impliqué le directeur de cabinet du chef de l’Etat, son allié politique Vital Kamerhe, qui a tenté de faire cesser l’enquête –  « et la démission des soi-disant juges constitutionnels de la République », qui ont cautionné le hold up électoral début 2019.

    Or, rien ne s’est passé en ce sens. Au contraire: dans une interview à TV5 Monde, rendue publique le 22 septembre, le président Félix Tshisekedi avait affirmé: « Selon mes informations, il s’agit non pas d’un détournement de fonds, mais d’une affaire de rétro-commissions. Nous sommes certains que ce n’est pas de l’argent volé au Trésor. En réalité, il y a eu de la maladresse. L’inspecteur général des Finances (NDLR: qui a lancé l’enquête) est un peu sorti de sa mission et je l’ai d’ailleurs appelé pour le lui dire, tout en l’assurant de mon soutien face aux menaces inacceptables qu’il a pu recevoir. Avant de lancer son enquête, il aurait dû m’en informer car il est sous ma resposabilité. Il a agi un peu comme un procureur. Mon directeur de cabinet, contre qui je n’ai aucune preuve de méconduite jusque-là, a voulu le lui rappeler. Ce qui a semé cette confusion regrettable ».

    « Vous savez, les rétrocommissions d’une affaire », a-t-il aussi indiqué, « bien qu’illégales sous d’autres cieux, est (sic) légale au Congo ».

    Marchés de gré à gré illégaux

    Par ailleurs, au cours de la première moitié de cette année, des documents de la Présidence avaient « fuité » indiquant que celle-ci avait attribué plusieurs marchés, portant sur des sommes importantes, de gré à gré au lieu de recourir à un appel d’offres comme le veut la loi.

    https://afrique.lalibre.be/38869/rdcongo-palais-presidentiel-lautorite-des-marches-publics-saisie/

    « Pour que le règne de l’impunité ne continue pas d’avoir raison de l’exigence commune au (sic) changement , la croisade contre l’impunité, contre le règne de la corruption, contre l’impuissance de la justice est devenue un réel impératif, écrit le CLC dans un communiqué daté de ce 3 octobre, dénonçant ces « pratiques qui enfoncent de plus en plus notre société sous domination de la loi de la jungle ».

    Cette croisade « nous la mènerons jusqu’au bout, sur l’ensemble du territoire national », assure le CLC, qui appelle « tous et chacun » à participer à « la grande journée populaire de protestation », le 19 octobre prochain, en marchant « avec nos bibles, croix et chapelets, symboles de la justice pour tous ».

    Ref. RDCongo: le CLC appelle à manifester le 19 octobre contre la corruption

    JPSC

  • Le cardinal nigérian Arinze et les migrations

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    Cela date du 4 août mais n'a rien perdu de son actualité :

    Un Cardinal nigérian exhorte les pays occidentaux à cesser d’encourager les Africains à quitter leur pays et immigrer en Europe (source)

    ROME – Le Cardinal nigérian Francis Arinze exhorte les Européens à cesser d’encourager les Africains à immigrer en Europe, insistant sur le fait que les gens sont mieux lotis dans leur pays d’origine.

    Dans une interview accordée au Catholic Herald la semaine dernière, le cardinal Arinze, 86 ans, autrefois considéré comme l’un des principaux candidats à la papauté, a déclaré que lorsque des pays africains perdent leurs jeunes à cause des migrations, ils perdent les personnes qui peuvent le mieux construire l’avenir de leur pays.

    « Ainsi, les pays d’Europe et d’Amérique peuvent parfois aider au mieux, non pas en encourageant les jeunes à venir en Europe comme s’ils considéraient l’Europe comme un paradis – un endroit où l’argent pousse sur les arbres – mais en épaulant les pays d’où ils viennent » a-t-il dit.

    « Il est préférable pour une personne de rester dans son propre pays et d’y travailler », dit-il, tout en reconnaissant que cela n’est pas toujours possible. Il a également déclaré que les chefs de gouvernement des pays africains où le taux d’émigration est élevé devraient examiner leur conscience pour déterminer pourquoi tant de personnes quittent ces pays.

    « Chaque gouvernement doit déterminer le nombre de personnes qu’il est capable d’accueillir », a dit le cardinal. « Ce n’est pas de la théorie. C’est du factuel », a dit M. Arinze. « Où est leur avenir : travail, vie familiale, culture, religion ? Pensez à tout ça. »

    « Ce sont donc toutes ces considérations que nous devons prendre en compte lorsque nous mentionnons le mot « migrant », a-t-il dit.

  • "On peut tout à fait critiquer le pape et son action : il n’y a pas de pensée unique dans l’Église”

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    pape sadresse-journalistes-avion-retour-Madagascar_0_729_486.jpgLors de la conférence de presse organisée dans l’avion qui le ramenait à Rome après son voyage en Afrique de l’Est, le pape François, parlant de schisme, a réagi avec vigueur à l’égard de certains qui contestent des actes de son gouvernement.

    En réplique, le site web du « Salon beige » reproduit, sous la signature de Philippe Carhon,  ces extraits de l’interview accordée à Anne-Bénédicte Hoffner, pour le journal « La Croix », par le père Sylvain Brison, ecclésiologue, maître assistant à la faculté de théologie de l’Institut catholique de Paris à propos de ce qu’est un schisme pour la théologie catholique :

    • « Est-on schismatique lorsque l’on critique le pape ? Ou lorsque l’on écrit au pape ses dubia (doutes), comme l’ont fait quatre cardinaux après le synode sur la famille ?
    • « Père Sylvain Brison : Dans sa conférence de presse donnée dans l’avion qui le ramenait de Madagascar, le pape rappelle bien que le schisme est une atteinte à l’unité du peuple de Dieu, pas seulement à sa hiérarchie. On peut tout à fait critiquer le pape et son action : il n’y a pas de pensée unique dans l’Église. Celui qui dit que le pape est « communiste » n’est pas à proprement parler schismatique. De même que ces cardinaux qui ont exprimé au pape leurs dubia, tant qu’ils restent avec lui dans un dialogue ouvert (…)
    • « Qu’est-ce qu’un schisme pour la théologie catholique ?
    • « Père Sylvain Brison : Le schisme est une rupture de communion avec l’Église. Cette définition est à la fois la plus simple et la plus traditionnelle. Les pères de l’Église, qui ont été très tôt confrontés à ce problème, étaient particulièrement sensibles aux ruptures de communion sur le contenu de la foi. À leur époque, tout schisme est une hérésie et toute hérésie est un schisme. Ceci tient au fait que l’unité de l’Église repose sur l’unité de la foi et non l’unité de la pratique. Les catholiques croient tous la même chose mais ils ne pratiquent pas tous de la même façon partout (…)
    • « À quel moment les critiques deviennent-elles dangereuses pour la communion de l’Église ?
    • « Père Sylvain Brison : Le problème surgit lorsqu’elles en viennent à porter atteinte à l’unité du peuple de Dieu et donc de la foi. Autrement dit, mettre en cause de manière continue et répétée l’autorité du pape, l’accuser d’hérésie peut déboucher sur un schisme. Au fond, et comme le dit le pape, le problème n’est pas tant la critique mais l’attitude qui est derrière : s’agit-il de construire l’unité ou de diviser ? Aujourd’hui, il y a incontestablement entre le pape et certains courants catholiques – américains, allemands ou autres – des différences doctrinales, disciplinaires et idéologiques. Ces différences d’appréciations sont normales, et on ne considère pas qu’il y a un schisme dès lors qu’un groupe entre en résistance contre le pape… sinon, il y en aurait eu beaucoup dans l’histoire de l’Église ! (…) Le devoir du pape mais aussi de tout chrétien est de préserver l’unité de la foi, coûte que coûte parce que nous croyons qu’il n’y a pas de Salut en dehors de la communion de l’Église. Un schisme est donc toujours un échec, des deux côtés. »

    Ref. On peut tout à fait critiquer le pape et son action : il n’y a pas de pensée unique dans l’Église

     Mais que chacun s’examine loyalement: de part et d'autre.

    JPSC