"Humanae Vitae, voie de sainteté pour notre temps" Conférence du Cardinal Robert Sarah à l'abbaye Sainte-Anne de Kergonan, le 4 août 2018, au cours du week-end organisé par le Centre Billings France pour célébrer les 50 ans de l'encyclique "prophétique et providentielle" (Jean-Paul II) de Paul VI.
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"Humanae Vitae, voie de sainteté pour notre temps" : conférence du Cardinal Robert Sarah à l'abbaye Sainte-Anne de Kergonan, le 4 août 2018
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Exigeons la fin des persécutions des chrétiens au Nigéria
Exigeons la fin des persécutions des chrétiens au Nigéria #FreedomForSharibu

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By CitizenGO · 16/07/2018
Mise à jour : Nous avons livré plus de 60 000 signatures à la mère de Leah Sharibus dans le village de Dapchi (au nord-est du Nigeria). La mère de Leah a été reconnaissante de voir de nombreuses personnes à travers le monde la soutenir. Elle espère que sa fille est en sécurité. Elle a exhorté le gouvernement nigérien de l’aider à sauver sa fille de Boko Haram.
Des milliers de chrétiens ont été tués ou enlevés par Boko Haram, le groupe islamiste qui a établi un « califat » (ayant prêté allégeance à état islamique) dans le nord du Nigeria. En parallèle de la barbarie de Boko Haram, les chrétiens sont également la cible des bergers musulmans qui ont détruit des centaines d’églises et tué des milliers de chrétiens.
12 des États du nord du Nigéria ont adopté la loi islamique et les chrétiens font souvent l’objet de discriminations dans cette région. Les villages chrétiens manquent souvent d’eau potable et de dispensaires… les chrétiens se voient refuser l’accès à l’enseignement secondaire et supérieur.
En mars 2018, Boko Haram a enlevé 105 filles à Dapchi. Ces islamistes ont ordonné aux filles de se convertir à l’Islam. La jeune Leah Sharibu a refusé d’abandonner sa foi malgré la tentative de persuasion du reste de ses camarades enlevés. Boko Haram a donc refusé de la libérer, contrairement aux autres filles.
Leah Sharibu a refusé d’accepter l’Islam ! Alors que même ses camarades de classe essayaient de la convaincre de faire semblant de se convertir pour être libérée.
« Boko Haram n’a pas libéré ma fille parce que la jeune femme a refusé d’abandonner sa foi pour embrasser la religion musulmane », a déclaré la mère de Leah Sharibu.
Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a souligné sur Twitter ce qui suit :
« Il est décourageant que l’une des filles, Leah Sharibu, reste en captivité (...) Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour récupérer Leah en toute sécurité (...) Elle ne sera pas abandonnée. »
Outre Leah Sharibu, des milliers de personnes sont massacrées et kidnappées par Boko Haram et les bergers musulmans en raison de leur foi. Alors que près de 50 % de la population du Nigéria est chrétienne, aucun chrétien ne devrait souffrir de persécution religieuse.
Soutenez les chrétiens du Nigéria ! Soutenez Leah Sharibu.
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La vérité n'est plus ce qu'elle était...
De Jeanne Smits sur Réinformation TV :
La vérité n’est plus ce qu’elle était : une adéquation de l’intelligence avec la réalité. C’est en tout cas ce que l’on peut déduire de l’entretien accordé le 6 août au site d’information du Vatican, VaticanNews, par Mgr Fisichella, président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. Une interview de grande importance dans le contexte actuel, puisque on le considère comme un bras droit du pape et qu’au nom de sa tâche d’évangélisation du monde moderne, il confirme la dérive relativiste dans la présentation actuelle de la doctrine catholique. Il assure dans l’entretien qu’« Il n’y a aucun fondement à la contestation du magistère du pape François à la lumière du magistère antérieur », s’en prenant durement à ceux qui s’appuient selon lui à tort sur Veritatis splendor pour ce faire. Il conteste carrément la « dimension fixiste de la vérité » à laquelle ces personnes critiquant le pape adhèrent, alors qu’il faudrait en avoir une « conception dynamique ».
L’entretien a été accordé à l’occasion des 25 ans de l’encyclique Veritatis splendor. L’archevêque, chargé comme on l’a dit de promouvoir la « nouvelle évangélisation », y semble relativiser l’importance de ce texte de Jean-Paul II dont on attribue l’architecture intellectuelle au cardinal Ratzinger, son futur successeur, en soulignant que l’encyclique « présentait les points fermes (…), les points fondamentaux qui restent comme des rappels pour la doctrine chrétienne », « dans un contexte culturel transformé, très déterminé par la sécularisation et les conséquences d’un fort relativisme philosophique ».
Mgr Rino Fisichella réinvente la vérité
Le choix de l’imparfait, la formulation elle-même semblent désigner le côté en quelque sorte opportuniste, voire dépassé de cette encyclique, marquée par son contexte et dont la nécessité aurait été dictée par des circonstances particulières. Attention : ces mots sont bien ceux de Mgr Fisichella, contrairement à ce que l’on peut lire sur la version française de l’entretien publiée par Vatican News, qui les attribue au journaliste Amedeo Lomonaco. La version italienne les attribue correctement à l’archevêque mais fait disparaître l’usage de l’imparfait. On peut vérifier tout cela ici.
En réalité, c’est tout l’ensemble de l’entretien qui laisse comprendre le parti pris de Fisichella, au nom de sa fidélité au pape François, en faveur d’une vérité qui ne serait que partiellement immuable, et capable au moins pour partie d’évoluer, comme on parle de la théorie de l’évolution. D’où le choix du mot « fixiste », habituellement utilisé pour dénigrer ceux qui ne croient pas en cette théorie.
C’est ainsi qu’il dit : « Avant toute chose, quand nous parlons de la vérité, nous devons toujours en avoir une conception dynamique. La vérité n’est pas une dimension fixiste. La vérité, pour les chrétiens, est avant tout cette Parole vive que le Seigneur nous a laissée », une « rencontre personnelle » où la vérité ouvre toujours plus à la découverte du mystère révélé, dit-il. Les choses se corsent lorsqu’il précise : « II y a quelques points fondamentaux qui restent comme des pierres miliaires dans l’enseignement dogmatique et moral de l’Eglise. Ce sont des éléments qui demeurent dans leur immutabilité. » Il en tire l’idée que le principe, « la norme immuable qui se fonde sur la vérité de l’Evangile », toujours sujet au travail et à l’interprétation des théologiens, « doit toujours être ouvert à la découverte de la vérité de la parole de Dieu » comme si celle-ci s’en distinguait de quelque manière.
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Une première mondiale : deux enfants de 9 et 11 ans ont été euthanasiés en Belgique
De Jeanne Smits sur RéinformationTV :
Premières euthanasies d’enfants en Belgique
La presse internationale s’est saisie d’une information qui circule déjà depuis plusieurs semaines en Belgique : deux enfants âgés de neuf et de 11 ans sont présentés comme les « bénéficiaires » les plus jeunes au monde de l’euthanasie. Cela s’est passé en Belgique, où l’euthanasie des mineurs a été légalisée en 2014, sans limite d’âge. La présentation de cette nouvelle ne tient pas compte d’une réalité hélas plus large, puisque le « laisser mourir » – l’euthanasie lente – des nouveau-nés et des bébés jugés en trop mauvais état pour pouvoir « vivre dignement » s’installe de plus en plus dans les mœurs dans de nombreux pays.
Mais en Belgique, ce qui fait la différence, c’est la possibilité d’administrer une piqûre létale aux mineurs qui ne supportent plus les souffrances occasionnée par une maladie grave. Selon la commission de suivi des euthanasies en Belgique, la CFCEE, trois mineurs ont obtenu une telle mise à mort au cours des années 2016 et 2017 : un jeune de 17 ans souffrant de dystrophie musculaire, et donc cet enfant de neuf ans atteint d’une tumeur cérébrale et cet autre, 11 ans, victime de fibrose cystique.
Deux euthanasies d’enfants Belgique en 2016 et 2017
Aux Pays-Bas, l’euthanasie des mineurs n’est envisagée qu’à partir de 12 ans, avec une autorisation écrite des parents jusqu’à 16 ans. En Belgique, les parents doivent exprimer leur accord par écrit pour tout mineur demandant l’euthanasie.
Pour les deux enfants belges concernés, les médecins ont établi des rapports très détaillés où l’on peut lire notamment qu’ils étaient en « phase terminale » de leur maladie et que leur dossier a été soumis à un grand nombre de médecins et de soignants, au-delà des exigences habituelles de la loi. La commission d’évaluation des euthanasies les a jugés conformes.
Il faut dire que le président de la commission d’évaluation, Wim Distelmans, est lui-même un médecin spécialiste d’éthique et de la fin de vie très favorable à l’euthanasie, et a participé à de nombreux cas jugés limites ou transgressifs même à l’aune de la loi belge, extrêmement libérale. « Il n’y a pas d’âge pour souffrir », a-t-il déclaré, ajoutant que de toute manière, l’euthanasie d’enfants resterait toujours « très exceptionnelle ». « N’y aurait-il eu qu’une euthanasie de jeunes, la loi aurait fait la preuve de sa grande utilité » a-t-il jugé.
Le vice-président de la commission, le Dr Luc Proot de Bruges, a été tout à fait ravi lui aussi de la modification législative. « Tant mieux qu’il n’y ait pas de limite d’âge chez nous », a-t-il déclaré. « Les pédopsychiatres ont pu établir pour les trois quarts que ces mineurs étaient fortement capables d’exprimer leur volonté et qu’ils savaient très bien où ils en étaient », assure-t-il. On n’en saura pas davantage, par respect de la vie privée des intéressés.
Des enfants euthanasiés à 9 et 11 ans : une première mondiale
La presse belge n’émet pas le moindre jugement négatif. C’est notamment dans la presse britannique que l’on rappelle les déclarations de 162 pédiatres belges déclarant au moment de l’adoption de la loi : « Aujourd’hui, nous sommes capables de contrôler parfaitement la douleur physique, l’étouffement ou l’anxiété à l’approche de la mort. » Le pédiatre oncologue Stefaan Van Gool ajoutait : « Il n’existe en réalité aucun outil objectif qui vous permette réellement de dire : “Cet enfant a entière compétence et capacité pour donner son consentement informé en pleine connaissance de cause.” »
L’affaire des euthanasies d’enfants est de fait utilisée dans la presse belge pour promouvoir la cause de l’euthanasie qui devient de plus en plus banale et acceptée par la population. En 2016 et 2017, pas moins de 4.337 personnes ont officiellement obtenu une euthanasie (il s’agit des euthanasies déclarées), dont la plupart souffrant de cancer.
Mais les victimes comprennent aussi 710 personnes, pour la plupart âgées, souffrant d’affections telles la cécité ou l’incontinence. 70 personnes ont « choisi » de mourir pour cause de souffrances psychiatriques « insupportables ». Et l’on compte 19 jeunes de 18 à 29 ans qui ont obtenu l’euthanasie au cours de cette période. Les règles sont appliquées de manière de plus en plus laxiste : l’an dernier, le neurologue Ludo Vanopdenbosch a démissionné de la CFCEE pour manifester son opposition à l’approbation de la commission d’une euthanasie sur une patiente démente qui n’avait pas donné son consentement. Et un nombre croissant de médecins s’insurge contre l’euthanasie des malades psychiatriques.
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Argentine : l'IVG recalé par le Sénat
Argentine : le Sénat s'est prononcé sur la légalisation de l’avortement (d'après aleteia.org)
Après avoir passé de justesse le cap de l'assemblée en juin dernier, une loi autorisant l'avortement en Argentine vient d'être refusée par le sénat argentin.
Après l’Irlande, l’Argentine allait-elle légaliser l'avortement ? Le Sénat argentin s'est prononcé ce 8 août sur la légalisation de l’avortement : 38 voix contre, 31 pour, 2 abstentions. Le 14 juin, le texte avait été voté à l’Assemblée à une très courte majorité (129 voix pour, 125 contre). Dans le détail, le texte autorisait l’interruption volontaire de grossesse (IVG) jusqu’à la 14e semaine de gestation. L’IVG est actuellement possible dans le pays en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. D’après différentes estimations, environ 500.000 avortements clandestins sont réalisés chaque année dans le pays pour 720.000 naissances. 2.700 mères-filles, âgées de 10 à 14 ans, accouchent tous les ans, estime l’Unicef.
Dans ce pays historiquement très catholique, les sénateurs, qui représentent des régions plus excentrées et plus traditionnelles, sont réputés plus conservateurs que les députés. Ce qui expliquerait que la majorité d’entre eux se soient opposés à ce texte de loi.
Le pape François dénonce une « culture du déchet »
Dans une lettre apostolique destinée aux argentins, le pape François a tenu à encourager à la mobilisation contre ce projet de loi (voir ICI). Il s’était déjà exprimé sur le sujet à plusieurs reprises, dénonçant l’avortement comme une « culture du déchet » en mai, et comme un « eugénisme en gants blancs » en juin.
Pour mémoire l’Argentine, pays d’origine du pape François, a été le premier pays d’Amérique latine à autoriser le mariage pour tous en 2010. Dès 2011, l’Argentine a également l’un des premiers pays au monde à reconnaître d’un point de vue légal l’existence d’un « troisième sexe ».
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L'antipathie de Pie XII à l'égard du régime nazi
Alors que La Croix (ICI), pour rectifier Onfray, va chercher un « spécialiste » (un dénommé Chapoutot) qui dit des âneries aussi énormes que celles ... d’Onfray en affirmant notamment que Pie XII était pro-nazi, de nouveaux documents mettent en évidence la véritable attitude de Pie XII face au nazisme :
Une étude d'un jésuite américain fait état notamment d'un mémorandum écrit par le futur Pape, montrant son antipathie profonde pour le régime nazi (source)
Depuis quelques jours, la presse américaine fait grand bruit autour de documents nouveaux montrant que le cardinal Pacelli, secrétaire d'État du Pape Pie XI et futur Pie XII, avait exprimé clairement dans des propos privés, dans les années 1937- 1938 son opposition déterminée au nazisme. Ces documents ont été retrouvés par le P. Charles Gallagher, jeune jésuite, historien américain, professeur à l'université de Saint Louis (Missouri).
Son étude, parue dans la prestigieuse revue jésuite America (n° 5 du 1er septembre), résume trois documents :
- Un rapport datant de 1939, dont l'auteur, Alfred Klieforth, avait été consul général des États-Unis à Berlin dans les années 1920. Il y avait eu avec le nonce Pacelli en 1937 un entretien de trois heures sur la « situation en Allemagne », qui lui avait laissé l'impression suivante : « Il s'oppose unilatéralement à tout compromis avec le national-socialisme. Il considère Hitler [...] comme un être fondamentalement méchant. Il ne croit pas Hitler capable de modération, en dépit des apparences, et il soutient totalement les évêques allemands dans leur attitude antinazie. » ?
- Un mémorandum transmis par Joseph Kennedy, père du futur président, ambassadeur des États-Unis à Londres en 1938, à James Roosevelt, fils du président des États-Unis. Le secrétaire d'État Pacelli lui avait remis un rapport pour exprimer « ses vues personnelles qui, naturellement ne peuvent refléter une information positive venant des cercles officiels », à l'intention de « votre ami », c'est-àdire du président Roosevelt. ?
- Un troisième document se réfère à un rapport ultérieur de Kennedy sur ses rencontres avec le Pape, en mars 1939, juste après le couronnement de ce dernier. Il y exprime l'avis que le nouveau Pape « a un préjugé inconscient venant de sa certitude que le nazisme et le fascisme sont pro-païens, et, en tant que tels, coupent les racines de la religion ».
Le témoignage le plus direct est évidemment le mémorandum d'avril 1938, rédigé par le cardinal Pacelli en personne. II répond à l'enquête dont Kennedy a été chargé sur les bruits qui courent concernant l'attitude de l'Église envers les « nouveaux gouvernants en Autriche », c'est-à-dire les nazis après l'annexion du pays au Reich, et sur « la possibilité d'un accord à cet égard entre le Saint-Siège et le gouvernement nazi ». Dans sa réponse, après avoir rappelé le désaveu catégorique par le Saint- Siège d'une déclaration des évêques autrichiens, et les violations incessantes du Concordat par le Reich, le cardinal Pacelli ajoute : « Même maintenant, je suis sûr que le Saint-Siège sera toujours disposé à accepter et à négocier loyalement avec toute autorité politique quelle qu'elle soit, mais avant qu'une véritable entente soit réalisée, il faut au moins le commencement de l'évidence de la bonne foi de l'autre partie ; évidence qui, dans le cas présent, fait complètement défaut, ce qui met hors de question la possibilité d'un accord entre les deux pouvoirs. »
Beaucoup d'éléments restent à trouver dans les fonds d'archives
Vient alors une allusion encore mystérieuse : « Je pense qu'il sera très utile que vous communiquiez à votre Ami des vues qui sont miennes. À mon jugement personnel, il n'y a pas de meilleure occasion que celle-ci pour pousser de l'avant le plan auquel nous avons pensé en Amérique et que je sais être parmi vos objectifs. Il amènerait le monde à penser à la nécessité toujours grandissante dans les situations troublées actuelles, d'entrer en contact avec les Pouvoirs Moraux Suprêmes de ce monde, qui semblent impuissants et solitaires dans leur lutte quotidienne contre toutes les sortes d'excès politiques, allant du bolchevisme aux néo-païens parmi les jeunes générations « aryennes ». Je pense que le plan envisagé accroîtrait le prestige du gouvernement américain, qui apparaîtrait seulement préoccupé d'utiliser tous les moyens pour assurer la paix de tous les peuples. »
Ces trouvailles du P. Gallagher montrent une fois de plus que beaucoup d'éléments sur la papauté dans les années 1920-1940 restent à trouver dans les fonds d'archives étrangers. Son interprétation, qui insiste sur le recours de Pacelli à la diplomatie secrète et personnelle contre le régime nazi, laisse de côté toute interrogation sur le mystérieux « plan », dont il s'était entretenu avec Joseph Kennedy l'année précédente, lors de son voyage triomphal aux États-Unis. Peut-être s'agit-il d'un appel de Roosevelt à l'intervention du Saint-Siège pour promouvoir la paix mondiale. Auparavant, il rappelle les conditions du Saint-Siège à un accord éventuel, sous-entendu avec le Reich. Rien de nouveau d'ailleurs, sinon qu'il s'adresse à un interlocuteur, Joseph Kennedy, dont les amitiés nazies ne sont déjà pas un mystère. Le personnage en son temps n'avait d'autre crédit que d'avoir contribué au financement de la campagne du président. Mais, dès 1938, se réputation de partisan de « l'apaisement » avec le Reich était bien établie. Comment le cardinal Pacelli avait-il accepté de montrer tant de confiance à ce personnage ? Aux historiens américains de le dire.
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En changeant la doctrine de la peine de mort, le pape François change-t-il la foi ?
La pastorale de l’Eglise face à la peine de mort (23 mn).
1992, 1998, 2018, Catéchisme de l’Eglise Catholique, article 2267 : trois versions différentes de la pastorale de la peine de mort pour une doctrine universelle identique : « La peine de mort est toujours un mal. Tuer un homme, même criminel, est un mal. Mais l’autorité publique a le devoir de défendre la vie des citoyens. » A partir de cet exemple et de l’évolution en acte de la pastorale, comprendre la différence entre doctrine universelle et pastorale, qui sont les deux pôles de la théologie morale. 1992 : « La peine de mort est parfois un mal nécessaire, pour protéger des vies innocentes » 1998 : « La peine de mort est parfois un mal nécessaire, mais il faut tendre à le faire disparaître, grâce à des peines sûres et non sanglantes. » 2 août 2018 : « L’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que la peine de mort est une mesure inadmissible qui blesse la dignité personnelle et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde. Etant donné que la société actuelle dispose de systèmes de détention plus efficaces, la peine de mort n’est plus nécessaire pour protéger les personnes innocentes. »
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Le non absolu à la peine de mort : une victoire de l’Évangile ou de « l’humanisme séculier » ?
De Sandro Magister en traduction sur le site diakonos.be :
Le non absolu à la peine de mort. Victoire de l’Évangile ou de « l’humanisme séculier » ?
La décision du Pape François de réécrire le Catéchisme de l’Église Catholique concernant la peine de mort a enflammé la controverse.
Le changement était dans l’air et Jorge Mario Bergoglio l’avait fait présager depuis longtemps. Dans la lettre du Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi accompagnant le rescrit, le cardinal Luis F. Ladaria déclare que « la nouvelle formulation du n°2267 du Catéchisme exprime un développement authentique de la doctrine qui n’est pas en contradiction avec les enseignements antérieurs du magistère ».
Mais c’est justement ce point qui suscite le plus de controverses. Beaucoup pensent qu’il y a contradiction avec l’enseignement précédent de l’Église. Et qu’il s’agit non pas d’un « développement » mais bel et bien d’une rupture.
En outre, la nature « historique » des motivations avancées par François sont frappantes : nouvelle prise de conscience de la dignité de la personne, nouvelle compréhension du sens des sanctions pénales, nouveaux et plus efficaces systèmes de détention, etc. D’où découleraient, « à la lumière de l’Évangile », l’actuel et nouvel enseignement de l’Église sur l’inadmissibilité absolue de la peine de mort.
Devant un tel précédent – comme beaucoup l’espèrent ou au contraire le craignent – qu’est-ce qui pourra empêcher à un pape de changer la doctrine de l’Église sur n’importe quel autre sujet ? En rupture non seulement avec le magistère précédent mais avec les Écritures saintes elles-mêmes ?
Pour faciliter notre compréhension du débat, voici deux éléments de documentations intéressants.
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Le premier est l’ancien article du Catéchisme de l’Église catholique sur la peine de mort et le nouvel article rescrit par la volonté du Pape François.
L’ancien article
2267 L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains.
Mais si des moyens non sanglants suffisent à défendre et à protéger la sécurité des personnes contre l’agresseur, l’autorité s’en tiendra à ces moyens, parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la personne humaine.
Aujourd’hui, en effet, étant données les possibilités dont l’Etat dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitivement la possibilité de se repentir, les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable » sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants » (Evangelium vitae, n. 56).
Le nouvel article
2267 Pendant longtemps, le recours à la peine de mort de la part de l’autorité légitime, après un procès régulier, fut considéré comme une réponse adaptée à la gravité de certains délits, et un moyen acceptable, bien qu’extrême, pour la sauvegarde du bien commun.
Aujourd’hui on est de plus en plus conscient que la personne ne perd pas sa dignité, même après avoir commis des crimes très graves. En outre, s’est répandue une nouvelle compréhension du sens de sanctions pénales de la part de l’État. On a également mis au point des systèmes de détention plus efficaces pour garantir la sécurité à laquelle les citoyens ont droit, et qui n’enlèvent pas définitivement au coupable la possibilité de se repentir.
C’est pourquoi l’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que « la peine de mort est une mesure inhumaine qui blesse la dignité personnelle » [1] et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde.
[1] François, Discours aux Participants à la Rencontre organisée par le Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation, 11 octobre 2017 : L’Osservatore Romano (13 octobre 2017), 5.
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Le second document que nous vous proposons est extrait d’un essai publié en 2001 sur « First Things » par le cardinal Avery Dulles (1918-2008), jésuite, l’un des plus grands théologiens nord-américains du vingtième siècle, très estimé par le Pape Jean-Paul II et par Benoît XVI.
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La popularité du pape chute de 88% à 71% en Italie
De Kevin Dupont sur le site de La Libre :
La popularité du pape victime de son soutien aux migrants
Le pape François est toujours populaire, mais plus autant qu'avant. Sa popularité chute de 88 % à 71% en Italie.
Fini le temps où il faisait la quasi-unanimité. L'enthousiasme datant de sa prise de fonction est désormais plus terne. Une enquête publiée aujourd'hui par "la Repubblica" note une baisse de 17 % de la popularité du Pape dans le pays de la cité éternelle. Pas de quoi ébranler totalement le Saint-Siège, mais cela reste significatif.
Il y a cinq ans, l'ambiance était à la nouveauté. Jorge Mario Bergoglio, maintenant plus connu sous le nom de François, venait d'un autre continent que l'Europe. Son ton progressiste tranchait avec celui de son prédécesseur. Sa venue insufflait un air plus contemporain. Mais après cinq ans sur le trône de Saint-Pierre, la population juge plus par les actes. Et ils ne font pas autant consensus que le vent de renouveau qui s'est progressivement dissipé.
Le reflet des tensions migratoires dans la botte italienne
Le rang des mécontents gonfle, même s'il reste minoritaire. Les ultra-conservateurs catholiques sont maintenant rejoints par d'autres. Et parmi ceux-ci, les partisans d'un contrôle plus strict de l'immigration. À l'heure où le Vatican multiplie les appels à accueillir les migrants dans une Italie gouvernée par des partis opposés à cette option.
La tension est d'ailleurs de plus en plus palpable entre le Saint-Siège et le ministre de l'Intérieur d'extrême droite, Matteo Salvini (Lega). Alors que le premier vient de condamner la peine de mort, le deuxième veut assouplir le port d'armes. Deux mouvements contraires qui finissent par entrer en collision.
L'étude de la "Repubblica" note par ailleurs que la popularité du pape est particulièrement faible chez les plus jeunes. Moins de 60 % des 15 à 34 ans lui donnent leurs faveurs. Alors qu'ils représentent un important vivier de voix pour la coalition au pouvoir. Dans le même temps, il s'agit d'une classe d'âge moins sensible aux messages religieux. Enfin, une région se fait bien moins enthousiaste au sujet du pape François : le Nord-Est de l'Italie. Autrement dit la zone de prédilection de la Lega.
Pas qu'en Italie
Cette baisse de popularité n'est pas le fait propre de la péninsule méditerranéenne. La popularité du pontife baisse également ailleurs. En France, Le Figaro a publié en mars dernier un même type de sondage. Résultat : 9 % en moins au compteur. Là aussi sa popularité reste néanmoins forte, à 78 %. Mais ce qui frappe ici, c'est que cela se ressent plus fortement chez les catholiques pratiquants (-12%). Chez les non pratiquants par contre, cette popularité augmente (+4%).
Cette tendance reflète aussi ici en partie le débat sur l'accueil des migrants au sein de la communauté catholique. Les affaires de pédophilie au sein de l'Église au Chili ont également pu jouer un rôle. Mais malgré cela, plus de trois quarts des sondés restent en faveur du pape.
Si ces désaffections restent limitées, il a encore toutes les raisons de ne pas trop s'en faire. Son opposition à Salvini, elle, ne semble pas être sur le point d'être remise en cause.
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Quand Giovannino Guareschi adressait une dernière lettre à Don Camillo
Du site "Paix Liturgique" :
LA DERNIÈRE LETTRE DE GIOVANNINO GUARESCHI A DON CAMILLO
Le 21 juillet 2018, l'église Saint-Michel-Archange de Roncole Verdi, village de la commune de Busseto, en Émilie-Romagne (Italie), a accueilli une messe de Requiem à l'occasion du cinquantième anniversaire du rappel à Dieu de Giovannino Guareschi, le créateur de don Camillo. À la demande des enfants de l'écrivain – car don Camillo, avant d'être la série de films à succès que nous connaissons, est une œuvre littéraire profondément catholique – cette messe a été célébrée selon la forme extraordinaire du rite romain, en présence du maire de Busseto, lieu de sépulture de Guareschi, et de celui de Roccabianca, son lieu de naissance. Don Marino Neri, secrétaire de l'Amicizia sacerdotale Summorum Pontificum (voir notre lettre 584 notamment), a prononcé pour l'occasion un sermon vigoureux rappelant que, si la fin proche de l'homme est sa sanctification, sa fin ultime est la gloire de Dieu à laquelle l'auteur de don Camillo a contribué excellemment.
Cet événement nous a permis de prendre connaissance d'un petit chef-d'œuvre que nous vous proposons bien volontiers en cette période de lectures estivales : la lettre adressée par Giovannino Guareschi à « son » don Camillo au lendemain du concile Vatican II et publiée le 19 mai 1966 par le journal Il Borghese. Nous omettons la dernière partie de cette lettre dans laquelle Guareschi regrette avec son ironie mordante que le cardinal Josef Mindszenty n'ait pas été élu Pape à la suite de Jean XXIII car « l'Église du Silence aurait alors acquis une voix puissante ».
Cher don Camillo,
Je sais que vous avez des problèmes avec votre nouvel évêque. Il m'a été rapporté que vous avez dû détruire le maître-autel de l'église paroissiale pour le remplacer par la fameuse « table à repasser », modèle Lercaro (1), reléguant votre bien-aimé Crucifix dans un coin près de la porte d'entrée, de façon à ce que l'Assemblée lui tourne le dos...
De même, j'ai su que le dimanche, une fois célébrée la « Messe du Peuple », vous alliez en célébrer une autre dans la vieille chapelle, intacte, de votre ami Perletti : une messe clandestine, en latin, pour les catholiques.Du coup, les gros bonnets de la Démocratie chrétienne vous ont dénoncé et vous voici fiché en curie parmi les « prêtres subversifs » après avoir reçu un dur avertissement de l'évêque.
Mon Père, vous n'avez décidément rien compris. Il est juste que le Christ ne soit plus sur l'autel : le Christ en Croix est l'image de l'extrémisme. Notre Seigneur était un factieux, un fasciste, et son exhortation « Ou avec Dieu ou contre Dieu » n'est qu'un plagiat du célèbre slogan mussolinien « Ou avec nous ou contre nous ».
Ne se comportait-il pas comme un fasciste en chassant à coups de matraque les marchands du Temple ???
C'est le sectarisme, l'intransigeance et l'extrémisme du Christ qui l'ont amené à la Croix alors que, s'il avait choisi la voix du compromis démocratique, il aurait très bien pu s'entendre avec ses adversaires.Don Camillo, vous ne vous rendez pas compte que nous sommes en 1966 : les aéronefs parcourent le cosmos à la découverte de l'Univers et la religion chrétienne n'est plus adaptée à la situation. Le Christ a voulu naître sur la Terre ce qui, tant que l'ignorance et la superstition faisaient de la Terre le centre voire l'essence de l'Univers, pouvait encore passer mais qui aujourd'hui, à l'heure des explorations spatiales et de la découverte de nouveaux mondes, le rapporte à un phénomène provincial. Un phénomène qui, comme l'a solennellement établi le Concile, va redimensionner.
Pour vous, Mon Père, les beatniks et leurs cheveux longs ne sont que des pouilleux à envoyer se faire tondre le crâne, et leurs compagnes avec ces jupes courtes qui leur couvrent à peine l'aine des filles de petite vertu à soumettre d'urgence au dépistage de la syphilis. En revanche, à Rome, l'Autorité Ecclésiastique Supérieure a créé une messe spéciale pour ces pouilleux et ces demoiselles de petite vertu – une messe Beat, jouée et hurlée par trois groupes de chevelus.
Vous êtes resté bloqué dans l'autre siècle, Mon Père. Aujourd'hui, l'Église s'adapte à son époque, se mécanise. À Ferrare, sur la « table à repasser » de l'église San Carlo, il y a un distributeur d'hosties : au moment de l'Offertoire, le fidèle qui souhaite communier dépose son offrande sur un plateau, presse un bouton et, au son d'un joyeux carillon, l'hostie tombe dans le calice !
Et, croyez-moi, il n'est pas impossible que dans les laboratoires du Vatican ne soit déjà à l'étude une machine plus complète dotée d'une petite pince qui, une fois la pièce introduite et le bouton pressé, porte directement aux lèvres du communiant l'hostie consacrée électroniquement.
Don Camillo, l'an dernier vous m'avez fait des reproches parce que dans une de mes pièces j'ai raconté que don Giacomo, jeune prêtre des temps modernes, confessait ses fidèles par téléphone et leur envoyait des pulvérisateurs d'eau bénite au lieu de se déplacer pour bénir leurs foyers. Vous m'avez dit qu'on ne plaisantait pas avec ces choses-là...
Pourtant, sur initiative de l'Autorité Ecclésiastique Supérieure, voici qu'on y est presque. Le jour n'est pas si loin où après s'être confessé par téléphone, le fidèle recevra par courrier recommandé l'hostie consacrée à domicile accompagnée d'une petite pince fournie par le « service mécanique » de la paroisse pour pouvoir la consommer sans la toucher avec ses doigts impurs (2). Je n'exclus pas que, pour arrondir les maigres revenus de la paroisse, le curé ne fasse imprimer sur l'hostie quelque message publicitaire...
Don Camillo, je sais que Peppone, aujourd'hui, se fiche ouvertement de vous. Je sais qu'il vous a intimé de retirer du prieuré le portrait provocateur de Pie XII, « le pape fasciste et ennemi du Peuple », menaçant de vous dénoncer à l'évêque. Mais Peppone a raison : les rôles se sont inversés et bientôt la Section du Parti vous ordonnera de déplacer l'horaire des fonctions sacrées pour ne pas menacer la « Festa dell'Unità » (3) organisée sur le parvis de l'église.Don Camillo, si vous ne vous mettez pas à la page et n'arrêtez pas d'appeler « Sans-Dieu » les communistes et de les décrire comme des ennemis de la religion et de la liberté, la Fédération locale du Parti vous suspendra a divinis. Moi qui vous suis attentivement et vous suis attaché depuis vingt ans, je ne voudrais pas vous voir finir d'une si triste façon.
Je sais bien que de nombreux paroissiens, et pas seulement les plus âgés, sont avec vous mais je sais aussi que vous préféreriez partir en silence, en cachette, pour éviter tout incident ou toute polémique qui pourrait tourmenter votre troupeau.
En réalité, vous avez une sainte terreur de voir les catholiques se diviser. Malheureusement, cette division existe déjà.
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(1) Du nom du très rouge cardinal de Bologne, Giacomo Lercaro, l'un des plus virulents promoteurs de l'aggiornamento conciliaire en Italie. Choisi par Paul VI, Mgr Lercaro présida de 1964 à 1968 la Commission pour l’Application de la Réforme liturgique, dont le secrétaire n'était autre que Mgr Bugnini...
(2) Là, Guareschi n'osait pas imaginer que les fidèles pourraient un jour être encouragés à se saisir par eux-mêmes de la sainte Hostie !
(3) L'Unità est l'équivalent italien de L'Humanité. Chaque section du PCI (Parti communiste italien) avait l'habitude d'organiser une ou plusieurs fêtes annuelles placées sous le patronage du quotidien du Parti.
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RWANDA : plus de 8.000 églises et temples chrétiens fermés au cours des sept derniers mois suite à une directive gouvernementale
De l'Agence Fides :
AFRIQUE/RWANDA - Fermeture de plus de 8.000 églises et temples chrétiens au cours des sept derniers mois suite à une directive gouvernementale
Kigali (Agence Fides) – Suite à une directive gouvernementale, au cours de ces sept derniers mois, 8.000 églises ont été fermées. La décision de réduire le nombre des lieux de culte, tant chrétiens que musulmans, dans le pays prévoir la fermeture des églises ne disposant pas des caractéristiques d’hygiène et de sécurité suffisantes pour continuer à exercer leurs activités. C’est ce qu’indique l’agence progouvernementale Kigali Today Press. L’accusation qui est faite par les chrétiens rwandais – catholiques et protestants – qui représentent 90% de la population, est que le gouvernement utilise la nouvelle loi pour justifier la fermeture d’églises et de mosquées.
« Fermer des églises, exiger des diplômes de théologie aux dirigeants d'églises, est- ce vraiment une solution adéquate au problème de la religion en Afrique ? » intervient le Père Donald Zagore, théologien de la Société des Missions africaines, qui explique que cela peut en être une solution, mais il faudra faire attention aux impacts qu’une telle décision pourrait avoir sur la nature fondamentale de la dynamique religieuse. « La religion a un mode de fonctionnement différent d'un parti politique ou d'une association quelconque. Vouloir mettre de l'ordre dans un désordre en est une chose, mais tuer consciemment ou inconsciemment le caractère prophétique de la religion qui échappe à toute logique et impératif académique, au nom d'une certaine mécanisation de la sphère religieuse, en vue de sa bonne gestion, en est une autre.
Il faut le dire haut et fort, on peut être bon théologien sans jamais être un homme ou une femme de foi. La formation académique et intellectuelle est certes nécessaire, mais en religion, elle n’est pas un préalable. L'unique préalable reste la foi. Dieu appelle à son service, pas des hommes et des femmes nécessairement intelligents ou diplômés, mais avant tout des hommes et des femmes convaincus de leur foi et prêts à vivre et a témoigner de cette fois jusqu’au péril de leurs vies. Aussi, ils convient de se demander sérieusement si quand ils auront fini leurs multiples diplômes en théologie comme le souhaite le gouvernement Rwandais, arrêteront-ils de faire de la religion leur business? La question essentielle est de savoir pourquoi le commerce de la religion est-il si en vogue et rentable en Afrique? Même si les arnaqueurs religieux restent un danger qu'il faut combattre, le vrai problème est ceux qui se font arnaqués. Pourquoi nos populations se font-elles abusées et arnaquées religieusement? ».
La liberté religieuse est intégrée en tant que droit dans la Constitution rwandaise de 2003 en sont article 37 mais, selon ce qu’indique le World Monitor Watch, toute référence à la religion chrétienne a été éliminée du préambule de la Constitution ; au cours des commémorations du génocide, aucun prêtre ou pasteur ne peut intervenir – à moins que l’événement ne soit organisé par une église – et dans les bureaux de l’administration, il n’est pas permis d’organiser des rencontres de prière.
Pour être clairs, commente le Père Zagore, « deux points majeurs peuvent être soulignés. Dans un premier temps, il faut reconnaître que nos populations se réfugient en masse derrière ces pasteurs « bon marché » parce qu’en quête d’espérance. Espérance dont ils sont privés à cause de leurs politiciens et de leur soif inétenchable du pouvoir qui fait que le peuple croupit toujours dans la misère ».
« En outre – poursuit le prêtre – il existe la conception africaine de Dieu et de la religion qui n’est pas trop saine et qui mérite d’être purifiée. Dans la dynamique d’un spiritualisme parfois trop émotionnel, Dieu se retrouve dans le rôle exclusif de faiseur de miracles et de solutions. Ce qui fait que Dieu n’est pas loin d’être assimilé à un charlatan. Tant que l'homme Africain ne prendra pas conscience que tout ne peut tomber du ciel, et que Dieu n'est pas magicien ou un marabout, tant que l'homme Africain ne sortira pas de sa logique émotionnelle et sentimentaliste de la religion en vue de faire à bon escient usage de sa raison pour un discernement approprié et équilibré, tant que l'homme africain ne prendra pas conscience que malgré sa toute-puissance Dieu ne peut changer la vie des hommes tant que ceux-ci n'y apportent pas leur contribution, ils continueront à vivre et à se nourrir d'idéologies et ainsi à se faire continuellement arnaquer. La naissance d'une conscience religieuse africaine de la masse, rationnellement et herméneutiquement structurée est la clé de salut » conclut le Père Zagore.
Selon des sources gouvernementales, les autorités ont décidé de fermer les lieux de culte à la suite de la construction de trop d’églises et de temples chrétiens par habitant, sans cependant calculer la forte fragmentation des villages au Rwanda qui sont peuplés par un petit nombre de personnes. Très souvent, ces villages se trouvent à des kilomètres les uns des autres et, à cause de l’absence d’infrastructures reliant les centres habités, chacun d’entre eux construit sa propre église pour éviter que ses habitants doivent parcourir 20 Km voire plus à pieds pour participer à une liturgie.
Dernièrement, une église a même été fermée au cours d’un mariage, dénonce le site chrétien World Monitor Watch, les participants ayant été invités à abandonner la cérémonie en cours. Une communauté chrétienne s’est par ailleurs vue interdire de célébrer des liturgies sous le préau d’une école, choisi du fait du manque d’église dans les environs, dans la mesure où ce dernier disposait d’une porte d’entrée en bois et non en métal. (DZ/AP) (Agence Fides 01/08/2018)
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Ce que le cardinal Sarah pense d'Humane Vitae
D'Antoine Pasquier sur le site de Famille Chrétienne :
Humanae vitae : ce qu’en pense le cardinal Sarah
À l’occasion du cinquantième anniversaire de l’encyclique Humanæ Vitæ, le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, a donné une conférence le 4 août à l’abbaye sainte Anne de Kergonan intitulée « Humanæ Vitæ, voie de sainteté ». Extraits choisis.
« Paul VI n'a pas pu se taire »
« Il y a exactement 50 ans le Pape Paul VI a signé sa dernière et plus importante Lettre Encyclique, Humanæ Vitæ . C’était le 25 juillet 1968. Si l’on replace cet enseignement du Bienheureux Paul VI dans son contexte historique, on mesure quel courage, quelle grande foi en Dieu et quelle docilité à l’Esprit-Saint, il a fallu au Pape pour oser un tel acte. Alors que de nombreux théologiens, et parfois même des évêques le poussaient à mettre l’Église à la remorque du monde et des médias, le Pape a rappelé avec force que l’Église ne peut enseigner autre chose que ce qu'elle a reçu du Christ : la vérité révélée, qui est la seule voie de bonheur et de sainteté pour les hommes.
Ainsi, malgré la tempête qu’a suscité Humanæ Vitæ, nous pouvons voir de nos yeux combien puissamment l’Esprit Saint a assisté et soutenu l’Office Pétrinien : au milieu d’un monde rendu esclave et dominé par les perversions de la révolution sexuelle, abandonné et isolé par beaucoup de cardinaux, évêques et théologiens, Pierre s’est tenu seul et Pierre est resté fort. Non seulement Paul VI a réaffirmé la doctrine historique et apostolique, mais il s’est surtout montré immensément prophétique. Cinquante ans après sa publication, cet enseignement magistériel manifeste non seulement sa vérité immuable, mais il révèle également la clairvoyance avec laquelle le problème fut affronté (…).
Paul VI n'a pas pu se taire, la grâce du successeur de Pierre lui a donné le courage de parler avec clarté et fermeté. Il n’a pas pu en faire autrement car il en va de la Révélation, du message du Christ. Il n’a pas pu se taire car ce qui est en jeu dans l'encyclique Humanæ Vitæ, c'est, ni plus ni moins, la sainteté des couples chrétiens. »
Humanæ Vitæ n’est pas une question d’interdit
« Le refus d’Humanæ Vitæ, la méfiance vis à vis de cet enseignement vient souvent d’une erreur de perspective. On entend souvent dire : "la règle de l’Église est dure", ou "L’Église manque de miséricorde" ou encore "la règle est impossible à observer dans les faits".
Comme si, Paul VI, en condamnant la contraception, avait arbitrairement décidé du permis et de l’interdit. Il y a là une erreur fondamentale ! Paul VI n’a pas, "un beau jour", décidé d'interdire la contraception, par pur caprice ou volonté d’imposer une opinion personnelle. C’est vraiment, après quatre longues années d’étude, de réflexion, de consultation, de lecture de documents scientifiques de qualité sur la question, après avoir longuement prié et s’être totalement livré à l’Esprit Saint, et mu par le sentiment aigu de sa grave responsabilité de père et de pasteur devant Dieu, devant l’Eglise et devant l’humanité, absolument fidèle à sa foi catholique et docile au magistère pérenne de l’Eglise, que Paul VI a pris la décision d’expliquer les circonstances et les raisons qui l’ont motivé à rappeler l’enseignement ferme de l’Eglise.
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