De ihsnews.net :
Pour le cardinal Amato, « il n’est pas anachronique de parler de martyrs de nos jours »
« Il n’est pas anachronique de parler de martyrs de nos jours. Les événements dramatiques du siècle dernier et de ce début de siècle confirment la signification profonde du martyre, qui est une profession de foi, qui accompagne toujours l’Église du Christ dans l’histoire ». C’est ce qu’a affirmé le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, le 8 mars 2017.
Le cardinal a participé à une rencontre à l’Université pontificale Grégorienne, autour du livre « Témoins de la foi » (Testimoni della fede, Gabrielli editori). Dans des extraits de son intervention rapportés par L’Osservatore Romano en italien, il a souligné que la « férocité diabolique des persécuteurs » des chrétiens était « sans aucune justification rationnelle ».
Il a salué la mémoire des chrétiens, souvent « inconnus », qui « se sont opposés aux systèmes totalitaires européens du siècle dernier » : « Ce sont des chrétiens à la foi profonde et aux gestes courageux, prodigieuse actualisation du comportement des premiers martyrs du christianisme ».
« L’Église n’oublie pas ses fils courageux et beaucoup d’entre eux ont été élevés aux honneurs des autels », a ajouté le cardinal. En hommage à ces figures, il a dressé la liste des 64 martyrs appartenant aux pays européens qui ont souffert des dictatures nazie et communiste, béatifiés dans la période 2008-2017 :
Les martyrs européens des dictatures béatifiés entre 2008 et 2017
Francesco Giovanni Bonifacio, prêtre de 34 ans du diocèse de Trieste (Italie) — né dans la Slovénie actuelle — martyrisé en 1946. Torturé et jeté dans les « foibe » – gouffres -, il a été béatifié à Trieste le 4 octobre 2008.
Zoltan Lajos Meszlényi, évêque auxiliaire de Esztergom en Hongrie, martyr, mort en camp de concentration en 1951. Béatifié le 31 octobre 2009 à Esztergom.
Jerzy Popiełuszko, prêtre du diocèse de Varsovie (Pologne), martyr, assassiné par le régime communiste en 1984. Brutalement torturé pieds et poings liés, il fut abandonné dans la Vistule, peut-être encore vivant. Béatifié à Varsovie le 6 juin 2010 en présence de sa vieille maman. Le musée qui lui est dédié montre la férocité inouïe de ses bourreaux, non pas des hommes mais d’infernales incarnations du mal.