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BELGICATHO - Page 1380

  • Inscrire la laïcité dans la constitution belge : pour quoi faire ?

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    Lu dans « La Libre » de ce jour :

    blog -laicite-deesse.jpg« Ce jeudi, au micro de Bel RTL, Elio Di Rupo est enfin sorti du silence qu’il s’était imposé depuis trois mois au sujet de la laïcité - un débat qui divise fortement les rangs du Parti socialiste. En cinquante secondes chrono, le Montois a dessiné une position de synthèse. Il a suggéré d’inscrire la neutralité de l’Etat dans la Constitution. Il a proposé d’interdire le port de signes religieux pour les fonctionnaires en contact avec le public. Enfin, il a appelé à renforcer la lutte contre "les discriminations terribles que subissent des personnes parce qu’elles ont la peau noire ou parce qu’elles viennent du Maghreb".

    Les propos d’Elio Di Rupo laissent des zones d’ombre, des points à clarifier. Jamais, toutefois, le leader des socialistes francophones ne s’était exprimé de façon aussi explicite. Jamais, non plus, il n’avait jusqu’ici porté le débat sur le terrain constitutionnel. Là réside sans doute la principale innovation du compromis interne qui s’est dégagé au PS.

    Joint par "La Libre", Elio Di Rupo précise que son parti entend, dès cette législature, porter le débat à la Chambre, avec l’espoir de rassembler une majorité alternative pour modifier la Constitution. "On a des contacts avec les uns et les autres pour voir si une majorité laïque peut se dégager", assure le président du PS. La tâche ne sera pas aisée : une réforme constitutionnelle impose un vote aux deux tiers. "La N-VA n’en veut pas, le CD&V non plus, et la probabilité que le CDH soit pour le reste assez faible" , anticipe Elio Di Rupo. Lequel entend néanmoins tenter sa chance. "Nous, au PS, on est prêts à avancer."

    Neutralité ou laïcité : pas d’exclusive

    En radio, Di Rupo a parlé de neutralité, et non de laïcité. Mais rien n’est encore figé, explique-t-il. "Pour l’instant, le mot laïcité se trouve dans nos textes de travail. On n’exclut pas du tout d’inscrire ce mot-là dans la Constitution ou son préambule."

    S’agissant des signes religieux dans la fonction publique, la position du PS reste à peaufiner. "Ce que j’ai expliqué à la radio, c’est un minimum, indique Elio Di Rupo. Il n’est pas impossible que la position finale soit un peu plus restrictive." L’accord en passe d’aboutir au sein du PS s’articulerait autour de deux notions : "imperium" et "front office". En français, les signes convictionnels seraient prohibés pour deux catégories d’agents : ceux exerçant une fonction d’autorité (policiers, magistrats…) et ceux en contact direct avec la population (au guichet, notamment).

    Laurette Onkelinx désavouée ?

    Le PS serait par ailleurs sur le point de se prononcer en faveur de l’interdiction, dans les écoles, du port du voile pour les filles de moins de 16 ans. Mais la clarification soulèverait aussitôt une question : cela implique-t-il d’autoriser, partout, le voile pour les écolières de plus de 16 ans ? Certains socialistes l’affirment. Ils y voient l’un des points d’équilibre du compromis. Ce serait une fameuse évolution : dans plus de 90 % des écoles, le voile est actuellement interdit par des règlements d’ordre intérieur. Une situation qu’Elio Di Rupo n’entend pas bouleverser. "Notre intention est de laisser l’autonomie à chacun des établissements scolaires", précise-t-il à "La Libre".

    Laurette Onkelinx, cheffe du groupe PS à la Chambre, sort-elle affaiblie ou renforcée de cette nouvelle donne ? Les avis divergent. Ces dernières semaines, lors des tractations entre dirigeants du parti, la Bruxelloise militait pour une position nettement plus dure - l’interdiction totale des signes religieux dans la fonction publique. Elle n’a pas obtenu gain de cause. En revanche, c’est elle qui a plaidé, la première, en décembre 2015, pour inscrire la notion de laïcité dans la Constitution. Sur cet aspect, le PS l’a suivie.

    Ref. Le PS veut une majorité alternative pour inscrire la laïcité dans la constitution

    La notion même de laïcité (le mot dérive de laïc, non clerc, qui est d’origine ecclésiale) n’est pas univoque, ni en termes de sociologie, ni en termes de droit positif. La question se pose alors de savoir si une notion aussi imprécise, voire confuse, présente une vraie utilité opérationnelle pour les sciences humaines.

    JPSC

  • Pédophilie : Monseigneur Léonard a rencontré Joël Devillet

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    Lu ce vendredi 26 février sur le site web de « La Libre » :

    « Une belle histoire, par les temps qui courent, ça fait du bien. Nous avons appris, jeudi, que, le dimanche 14 février, Joël Devillet, enfant de chœur d’Aubange abusé par un prêtre entre 1987 et 1991, avait reçu la visite, à son domicile, à Saint-Gilles, de Mgr Léonard, en partance pour la France, et que celui-ci lui avait présenté ses excuses, qu’il a acceptées.

    Joël Devillet reprochait à l’Eglise d’avoir tenté d’étouffer l’affaire et de lui avoir conseillé de ne pas porter plainte. Il estimait que Mgr Léonard, alors évêque de Namur, n’avait pas traité avec toute la sollicitude requise son dossier et avait porté l’affaire en justice.

    Débouté par le tribunal civil de Namur, en novembre 2013, Joël Devillet, 43 ans, avait obtenu, en appel, l’an passé, la condamnation de Mgr Léonard, la cour estimant que l’évêque avait "maintenu M. Devillet dans un sentiment d’injustice et d’abandon, entre 1996 et 2001, et participé à l’effondrement de sa structure psychique, à sa dévalorisation et aux troubles psychologiques ayant donné lieu à une incapacité de travail de 50 %".

    La cour avait condamné Mgr Léonard à indemniser la victime à raison de 10 000 euros. Depuis, comme il nous l’a lui-même raconté jeudi, Joël Devillet, 43 ans aujourd’hui, gardait au cœur une cicatrice. S’il avait remporté son combat judiciaire, il continuait à porter le poids de ce qu’il estimait être l’indifférence de l’Eglise et plus particulièrement du prélat.

    "Dimanche passé, j’étais à la maison et il devait être 18h30 quand le téléphone a sonné. J’ai décroché et j’ai entendu une voix qui me disait : "Je suis Mgr Léonard, je suis dans le quartier. Maintenant que les procès sont terminés, acceptes-tu que je vienne chez toi ?"

    Ce n’était pas une blague

    M.Devillet avoue avoir hésité quelques secondes, se demandant s’il était victime d’un mauvais plaisant."J’étais un peu paniqué, j’ai cru à une blague mais j’ai reconnu sa voix et j’ai dit oui."

    Mgr Léonard aurait encore demandé à son interlocuteur s’il y avait de la place pour se garer et vingt minutes plus tard il sonnait à la porte de Joël Devillet.

    "Je l’ai fait asseoir dans un fauteuil et lui ai demandé s’il voulait boire quelque chose, mais il a décliné l’invitation. Il avait peut-être peur que je l’empoisonne (rires). "

    La suite ? Plus d’une heure et demie d’une conversation à "cœur ouvert" où chacune des deux parties "a pu vider son sac". "J’ai dit tout ce qui me restait en travers de la gorge et Monseigneur Léonard s’est expliqué sur tous les points que je soulevais. Toutes ses réponses ne m’ont pas convaincu mais je peux dire qu’il m’a écouté. Et surtout, il s’est excusé, à deux reprises, pour les souffrances que j’avais endurées."

    Soulager sa conscience

    Certains ont pu croire que Mgr Léonard a tenté de manipuler Joël Devillet mais ce n’est pas du tout l’avis de ce dernier. "Il m’a dit qu’il voulait soulager sa conscience avant son départ en France et je l’ai cru. Il aurait pu m’adresser un courriel ou une lettre. Il a préféré un entretien face à face, seul à seul. Et je dois dire que cette rencontre m’a grandement apaisé."

    En 2015, Joël Devillet et l’évêque s’étaient croisés sur le plateau de "69 minutes sans chichis" (RTBF) mais, la procédure étant toujours en cours, ils n’avaient échangé que quelques mots. Mgr Léonard avait proposé à M. Devillet de lui écrire un mail, "mais je ne l’ai pas fait". Une rencontre, entre hommes, valait, en effet, mille fois mieux. 

    J-C. M » 

    Ref. Mgr Léonard a rencontré sa "victime", Joël Devillet

    JPSC

  • Rome : le « pacs italien » approuvé par le Sénat

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    De Solen De Luca sur le site du quotidien « La Croix »

    « Le gouvernement de Matteo Renzi a engagé jeudi 25 février sa responsabilité sur une nouvelle formule de la loi sur les unions civiles, notamment pour les couples homosexuels.

    D’un côté, le peuple du Family Day qui avait inondé le Circo Massimo, le 30 janvier, pour demander à Matteo Renzi de mettre un terme au débat au Parlement. De l’autre, les militants homosexuels qui avaient espéré dans le mariage égalitaire. Au milieu, une loi qui a été approuvée jeudi 25 février au Sénat italien, avant l’examen à la Chambre des députés. Si elle passe, elle reconnaîtra les unions civiles entre personnes de même sexe et entre couples hétérosexuels non mariés.

    Retrait de l’amendement sur l’adoption

    Le Parti démocrate de Matteo Renzi, président du Conseil, avait d’abord cherché le soutien du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, à la tête de l’opposition, mais cette étrange alliance avait échoué la semaine passée. Il a dès lors tenté une solution contentant une autre majorité, dont des élus catholiques opposés à cette mesure et le Nouveau Centre droit, ancien parti de Silvio Berlusconi, dirigé par le ministre de l’intérieur, Angelino Alfano. Dans cet objectif, il a retiré un amendement visant à permettre à un homosexuel d’adopter l’enfant biologique de son propre partenaire et qui établissait l’obligation de fidélité au sein du couple.

    > Relire: L’Italie à l’heure du Pacs

    Le 25 février, au Sénat, le gouvernement a posé la question de confiance, au risque, en cas de rejet du texte, de devoir démissionner. Il espérait toutefois l’emporter avec une majorité confortable.

    Si elle est adoptée, la loi introduira une série de nouveautés : l’inscription au registre de l’état civil de l’union entre personnes de même sexe, mais aussi le fait d’établir que le couple a l’obligation de se prêter une assistance morale et matérielle et de vivre ensemble. Il peut partager un nom, établir une communauté de biens, obtenir une pension de réversion…

    Un texte qui ne va pas assez loin pour certaines associations

    Par ailleurs, le texte ne ferme pas la porte, comme le réclamaient nombre de centristes, aux demandes d’adoption déposées au cas par cas, déjà récemment validées par certains tribunaux au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant à une « continuité affective ».

    Les réactions des associations homosexuelles sont contrastées. Certains se disent profondément déçus par un texte qui ne va pas assez loin : « Nous n’avons pas attendu trente ans pour ça », ont dénoncé dans un communiqué conjoint jeudi une trentaine d’associations de défense des homosexuels. D’autres espèrent que, comme en France, la reconnaissance de cette sorte de pacs ouvrira la voie au mariage égalitaire. »

    Ref. Rome : le « pacs italien » approuvé par le Sénat

    JPSC

  • Bientôt la miséricorde du pape François pour les Lefébvristes ?

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    Lu sur le blog  « Salon beige » :

    galarreta081025.jpgMgr Alfonso de Galarreta, l'un des évêques de la Fraternité Saint Pie X, a donné une conférence à Bailly, près de Versailles, le 17 janvier 2016. Il a informé ses auditeurs de l’état des relations entre Rome et la Fraternité Saint-Pie X. Il avait dirigé la commission des théologiens de la Fraternité Saint-Pie X, lors des entretiens doctrinaux avec Rome, entre 2009 et 2011. Extraits :

    "[...] Mgr de Galarreta indique ensuite qu’une proposition de prélature personnelle a été faite par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, à l’été 2015, accompagnée d’une proposition de déclaration doctrinale. Et il fait savoir que le « Supérieur général a envoyé les deux textes romains à tous les supérieurs majeurs et à quelques théologiens de la Fraternité, ainsi qu’aux évêques pour qu’on en fasse une analyse, qu’on lui donne notre avis ».

    Au sujet de la proposition de déclaration doctrinale, l’évêque argentin reconnaît : « Ce que l’on voit dans la déclaration doctrinale, c’est qu’il n’y a plus la profession de foi du cardinal Ratzinger. Les autorités romaines nous demandent la profession de foi de Pie IV, c’est-à-dire la profession de foi du concile de Trente. Ensuite, dans la précédente proposition, il y avait un paragraphe sur la liberté religieuse. Ils ont supprimé cette exigence. L’œcuménisme est supprimé. Sur la messe ils nous demandaient de reconnaître la validité et la légitimité. Maintenant ils nous demandent de reconnaître la validité des nouveaux sacrements, de la nouvelle messe, selon l’édition typique, l’édition latine originale. Ce que la Fraternité a toujours reconnu. Voyez, ils enlèvent des conditions pour essayer d’arriver. »

    Puis, Mgr de Galarreta indique que le Supérieur général a tenu à répondre à l’offre romaine de reconnaître la Fraternité ‘telle qu’elle est’, par une réponse préalable qui ne reste pas dans le vague : « Mgr Fellay nous a dit : ‘avant de répondre à cette proposition de la Congrégation de la Foi, je vais leur écrire, de façon assez exhaustive, pour bien préciser comment nous sommes et comment nous agissons, qu’est-ce que nous prêchons, qu’est-ce que nous faisons, qu’est-ce que nous ne faisons pas, et ce que nous ne sommes pas prêts à faire’ », – afin de savoir si la Fraternité est acceptée ‘telle qu’elle est’ vraiment. [...]

    Dans une seconde partie, et au-delà des propositions de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Mgr de Galarreta confie publiquement qu’il pense que le pape peut prochainement conférer un statut à la Fraternité Saint-Pie X :

    « Je pense plutôt, et c’est là l’autre aspect des choses, que ce pape qui dit à qui veut l’entendre que nous sommes catholiques, qui dit et répète que la Fraternité est catholique, que nous sommes catholiques, qu’il ne va jamais nous condamner et qu’il faut régler notre ‘affaire’. Je pense que – il a déjà commencé dans cette voie-là –, quand il verra qu’il n’y a pas d’entente avec la Congrégation de la Foi, je pense qu’il va passer outre toute condition doctrinale, théorique, pratique, ou quoi que ce soit… Il va faire des pas lui-même, dans le sens d’une reconnaissance de la Fraternité. Il a déjà commencé, il va tout simplement poursuivre. Ici je dis non pas ce que je désire, je dis ce que je prévois. Je prévois, je pense que le pape va aller dans le sens d’une reconnaissance unilatérale de la Fraternité, et plutôt par la voie des faits que par une voie de droit ou légale, canonique.» [...]

    « Personnellement je ne suis pas inquiet du tout par rapport à l’avenir de la Fraternité ou de la Tradition ; par contre, par rapport à l’avenir de la société, de nos nations jadis catholiques ou même de l’Eglise officielle, oui, je suis inquiet et pessimiste. On prévoit que cela évolue vers le pire. Or c’est justement lorsque nous arrivons à une situation beaucoup plus désespérée, extrême, qu’il y a l’intervention de la Divine Providence, l’intervention de Dieu qui a toujours ses moyens divins. Notre Seigneur est toujours le maître des événements, de l’histoire. Et pas seulement en général, mais en particulier. Donc si l’Evangile nous dit qu’il n’y a pas un seul cheveu de notre tête qui tombe…, que tous les cheveux de notre tête sont comptés, qu’il n’y a pas un moineau qui tombe sans la permission de Dieu (cf. Mt 10, 29-30), je pense qu’il faut rester très serein. C’est comme cela qu’on garde un jugement équitable sur les réalités objectives, et que l’on conserve une attitude non seulement équilibrée, mais catholique, chrétienne et sainte. C’est là la sagesse que nous a transmise Mgr Lefebvre, cette attitude catholique. Nous pouvons très bien garder aujourd’hui cette ligne dans la situation actuelle de la Sainte Eglise, tout comme devant toutes les éventualités qui vont se présenter d’ici peu. »

    Ref. Mgr de Galarreta croit à une reconnaissance de la FSSPX par Rome

    Voir aussi , sur le site de "La Porte Latine": Mgr Guido Pozzo : Où en est le dialogue avec les lefebvristes? - 25 février 2016,

    JPSC

  • Et si le pape François avait (un peu/beaucoup) raison ?

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    L’Editorial de Cyril Brun sur Riposte Catholique :

    Et si le pape François avait (un peu/beaucoup) raison ?

    Je me souviens qu’au soir de l’élection de François « 1er », l’ami avec qui j’étais me dit avec une profonde tristesse dans la voix, «  oh là ! Ça m’ennuie, je sens que je vais avoir du mal à aimer ce pape ». En écho, je m’étais dit, « si Dieu n’est pas satisfait de ce choix, il saura rappeler ce nouveau pontife à Lui. »

    Il est un fait que le pape François dérange, bouscule, agace et déroute toutes les chapelles de l’Eglise catholique. Fervent défenseur de la vie, ses engagements anti-avortement sont une conviction personnelle affirmée bien avant son élection. Et cela ne laisse pas indifférents nombre de fidèles plutôt favorables à cet « acquis social ». De même, pour toute une frange dite progressiste des fidèles, les exhortations appuyées à la confession et le renouveau que le pape attend en la matière de cette année de la miséricorde font grincer des dents. Le ménage, lent et douloureux de la Curie dont nous ne percevons que de vagues effluves à l’occasion de quelques discours (celui notamment sur les maladies), le rappelle à une certaine sobriété (pour ne pas aller jusqu’à parler de pauvreté évangélique) n’est pas non plus du goût d’un certain conformisme installé ( à commencer par le mien).

    Il en va de même de ses nombreuses mains tendues aux autres confessions chrétiennes, parfois très éloignées, qui hérissent les catholiques dits « traditionalistes » ou « conservateurs », ou de ces « dérapages de langages » qui laissent pantois sur le recul attendu de la fonction pontificale.

    S’il est vrai que le pape François semble parfois parler « un peu vite » ou trop « spontanément », s’il est un fait que cela choque, peine et déstabilise bien des fidèles, il est cependant plus difficile de juger de l’intention profonde de ses démarches. Nous faisons tous l’expérience enrichissante de passer de subordonné à chef. Nous sommes, comme subordonnés souvent plus impétueux, plus prompts à trancher. Mais lorsque nous devenons chef, nous nous rendons compte que notre position nous donne accès à plus de responsabilités et aussi plus d’informations. Nous prenons alors, ès qualité, des décisions que, sans ces données, nous n’aurions pas pu prendre ni même imaginer comme subordonnés.  Avant de me faire tirer dessus à boulets rouges, je précise qu’il n’est pas dans mon propos ici de distribuer des bons ou des mauvais point au pape, mais simplement de souligner que d’où il est, il peut voir des choses que nous, de notre point de vue moins universel, nous ne pouvons qu’entrevoir. Cela n’empêche pas, et c’est notre rôle filial, de rester vigilants et de l’informer, si nous estimons cela nécessaire et juste et si nous en avons la compétence.

    Son encyclique, Laudato Si, rappelle, sans surprise, que la Curie vaticane ne maîtrise pas les questions économiques. Mais les réformes et le personnel entourant le pape devenant, en ce domaine, plus professionnel, les choses devraient évoluer. Au-delà de la décharge, peut-être caricaturale, contre le monde économique, perce cependant l’amour du pape pour les pauvres. Ce serait faire un procès d’intention que de n’y voir qu’une posture. Une fois passé l’agacement que peut susciter la radicalité du ton et des jugements, il est un fait que les pauvres prennent un visage sous la plume du pape François. Il ne s’agit pas, dans ses discours, ni dans cette encyclique, de la masse informe des pauvres. Au contraire, ils prennent un visage, une réalité et une épaisseur humaine, tant les plaies que creuse chaque pauvreté sont dépeintes avec une précision cinglante quoique toujours empreinte de pudeur.

    Il est vrai que le regard sur la pauvreté est clivant. Entre ceux qui la fuient pour différentes raisons et ceux qui l’adulent pour tout autant de raisons, elle tend à devenir parfois un absolu idéologique, voire un enjeu politique, là où le pape nous rappelle qu’il s’agit avant tout de détresses humaines cuisamment quotidiennes pour nombre d’hommes et de femmes.

  • Umberto Eco, "l’un des pires produits de la culture turinoise et italienne du XXème siècle"

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    De Roberto de Mattei sur le site de "Correspondance Européenne" :

    Italie : Umberto Eco, la triste parabole d’un nominaliste

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    Le 23 février 2016 ont eu lieu à Milan les « funérailles laïques » de l’écrivain Umberto Eco, décédé le 19 février à l’âge de 84 ans. Eco fut l’un des pires produits de la culture turinoise et italienne du XXème siècle. Il nous faut souligner son ascendance turinoise car le Piémont a été un foyer de grands saints au XIXème siècle, mais également d’intellectuels laïcistes et anti-catholiques au vingtième. L’ « école de Turin », bien décrite par Augusto del Noce, est passée, sous l’influence d’Antonio Gramsci (1891-1937) et de Piero Gobetti (1901-1925), de l’idéalisme au marx-illuminisme, en conservant toujours son âme immanentiste et anti-catholique.

    Après la deuxième guerre mondiale, cette ligne culturelle exerça une hégémonie si forte qu’elle attira un bon nombre de catholiques. Umberto Eco, né à Alessandria en 1932, à 16 ans directeur diocésain de l’Action Catholique, était, comme il le rappelle lui-même, non seulement un militant, mais un « croyant à la communion quotidienne ». Il participa à la campagne électorale de 1948, placardant des affiches et distribuant des tracts anti-communistes. Il collabora ensuite avec la présidence de l’Action Catholique à Rome, alors qu’il poursuivait ses études à l’Université de Turin, où il se diplôma en 1954, par une thèse sur l’esthétique de Saint Thomas d’Aquin, publiée par la suite dans le seul de ses livres qu’il vaille la peine de lire (Le problème esthétique chez saint Thomas, 1956). C’est en cette même année 1954 qu’il abandonna la foi catholique.

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  • La Syrie expliquée aux copains

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    Politologue de formation, Marie Thibaut de Maisières est éditrice et auteur de livres pour enfants (My ZebraBook). Mère de famille, elle est aussi polémiste dans "On refait le monde" (Bel-RTL) et officier de réserve de la marine belge. Elle  a accompagné le reporter Christophe Lamfalussy et le comité belge des Chrétiens d’Orient en décembre 2015 dans un voyage dans le Rojova (Nord-est de la Syrie). LaLibre.be propose de découvrir son dernier article publié sur son blog Haystories.org et consacré à la situation en Syrie .

    « Le plus important à retenir sur la Syrie, c’est que la nourriture y est trop bonne. Les Libanais sont des pros du marketing donc tout le monde pense que la nourriture libanaise est la meilleure. Que nenni. Le plus délicieux houmous se mange à Damas, Alep et à Homs. Même si ce n’est pas bon goût de le rappeler alors que la population dans les zones rebelles notamment Alep crèvent littéralement de faim à cause de la stratégie du Régime de Bachar El Assad.

    Maintenant que la vérité est rétablie, commençons :

    La Syrie est un grand pays. 22 millions d’habitants (en 2012). Avec une répartition religieuse/ethnique, à peu près, comme suit :

    60 à 70% de sunnites (15 millions)

    Le sunnisme est le courant disons ‘mainstream’ de l’islam . La très grande majorité (85%) des musulmans dans le monde est sunnite. Les seuls pays à majorité chiite sont l’Iran (90%) , l’Irak (60% de chiites), l’Azerbaïdjan et Bahreïn. Il y a aussi de grosses minorités de chiites au Liban (souvenez-vous en parce que l’on va parler du Hezbollah plus tard), au Pakistan, en Inde, au Yémen, en Afghanistan, en Turquie et en Arabie Saoudite (Wouf, je les plains!).

    Les musulmans que l’on connaît, ici en Belgique, sont souvent sunnites. Car la majorité des musulmans de Belgique sont d’origine marocaine et turque, des pays majoritairement sunnites.

    Le schisme (séparation) entre islam sunnite et chiite date de très tôt dans l’islam – du tout début en fait -. A cause d’une bagarre de succession (comme il y en a dans toutes les bonnes familles). Les chiites auraient voulu que ce soit Hassan, le fils du quatrième calife Ali, le gendre du prophète, mari de sa fille chérie-adorée Fatima, qui devienne le successeur de Mohamed. Alors que les sunnites, eux, ont choisi Muawiya, l’homme fort du moment comme cinquième calife.

    Depuis cette date, ils ne sont pas trop copains (euphémisme ! Ils se font actuellement la guerre dans pas mal de pays).

    Plus pratiquement, voici quelques différences entre chiites et sunnites :

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  • Les soins palliatifs en Europe: comment prendre soin des plus vulnérables ?

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    COMMUNIQUÉS DE PRESSE ACTUELS

    COMECE Press 22/02/2016

    Les soins palliatifs en Europe: comment prendre soin des plus vulnérables ?

    Un débat public sur les soins palliatifs à travers toute l’Europe est possible, affirme un avis publié aujourd’hui par la COMECE.

    Alors que la société européenne est vieillissante, un nombre croissant de personnes âgées va avoir besoin de recourir aux soins palliatifs. La Commission européenne travaille actuellement à la mise en place d’un cadre européen pour les soins palliatifs. Afin de participer à la discussion autour de ce futur cadre, le Groupe de travail de la COMECE sur l’éthique dans la recherche et la médecine a rédigé un avis, publiée ce 22 février. Cette contribution s’inscrit dans le débat actuellement en cours au niveau européen, dans les institutions de l’UE toute comme dans la société civile.

    Le rapport propose une réflexion sur la manière de combiner au mieux la compétence médicale avec les techniques les plus humaines possibles des professionnels de santé, et ce afin de garantir aux patients les plus vulnérables et les plus dépendants un niveau de soin optimal.

    Le texte de l’avis est disponible en français et sera bientôt publié en anglais.

  • Nigeria : de 9.000 à 11.500 chrétiens tués

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    AFRIQUE/NIGERIA - Nouveau rapport sur le drame des chrétiens nigérians (agence Fides)

    Abuja – De 9.000 à 11.500 chrétiens tués – selon une estimation prudente – alors que, depuis 2000, au moins 1,3 millions d’autres ont dû évacuer leurs domiciles, sachant que 13.000 églises ont été détruites ou contraintes à fermer leurs portes. Par ailleurs, des milliers d’activités économiques, de propriétés et de maisons appartenant à des chrétiens ont été détruites. Tel est le bilan des violences desquelles sont victimes les chrétiens dans le nord du Nigeria et dans ce qu’il est convenu d’appeler la Middle Belt, selon le rapport de l’ONG Open Doors intitulé « Crushed but not Defeated » parvenu à l’Agence Fides.

    A cause des violences, affirme le rapport, dans certaines zones du nord du Nigeria, « la présence chrétienne a été virtuellement effacée ou diminuée de manière notable, alors que dans d’autres zones, le nombre de fidèles dans les églises s’est accru suite au flux de chrétiens fuyant les violences, renforcé par la conversion au Christianisme d’un certain nombre de musulmans ».« En sus, la cohésion sociale entre musulmans et chrétiens a été mise en danger. La confiance réciproque a substantiellement disparu. Chrétiens et musulmans sont devenus des groupes toujours plus séparés et distincts, regroupés dans des périphéries, des quartiers ou des zones rurales spécifiques » indique le rapport.

    Le document montre que, si l’ethnie, le conflit politique et la lutte pour l’exploitation des ressources constituent des sources connues de violence au nord du Nigeria, les causes de la violence envers les chrétiens dans cette zone semblent en revanche multiples. Peuvent en faire partie des motivations religieuses, économiques et sociales mêlées. Les éléments de la violence ciblée contre les chrétiens au nord du Nigeria sont liés par un dénominateur religieux commun : la nécessité de défendre les intérêts des musulmans du nord, leur identité et la position de l’islam.« Non seulement l’islam radical, dont Boko Haram constitue l’exemple le plus connu, mais aussi des éleveurs musulmans d’ethnie Hausa-Fulani et l’élite musulmane politique et religieuse du nord du pays sont les acteurs principaux de la violence visant à frapper la minorité chrétienne » souligne encore le rapport.

    Malgré cela, il existe encore une vaste présence chrétienne dans le nord du Nigeria, qui dispose d’un potentiel d’unité et de résistance. Cependant, l’Eglise de cette région devra chercher à ne pas s’enfermer sur elle-même et à ne pas se désengager de la société. Elle devrait même faire l’inverse, stimulée par son élan chrétien à s’impliquer dans la société et à œuvrer pour la justice, la paix et la réconciliation en partageant ses propres ressources pour le bien de tous.Pour ce faire, l’aide de la communauté internationale sera nécessaire afin que l’Eglise puisse travailler au renouvellement et à la transformation de la communauté chrétienne et de la société nigériane du nord du pays en général.

  • Ce qu'est devenue l'Europe unifiée : une Europe de chiffres sans âme

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    De Ewald Pironet sur le site du Vif.be, ce diagnostic lucide sur ce qu'est devenue l'Europe :

    ... ce qu'est devenue l'Europe unifiée : un projet économique. L'Europe tourne autour de frontières ouvertes, d'efforts d'assainissement, de normes budgétaires, etc. Contrairement à ce qu'espérait Umberto Eco, l'Europe ne tourne pas du tout autour de Dante, de Shakespeare, de Balzac et de toutes ces personnalités culturelles qui ont contribué à l'identité européenne. Nous vivons dans une Europe de chiffres sans âme où les lettres dansantes n'ont pas leur place.

    Et quand on regarde le ramassis de chiffres européens, on doit bien en conclure que l'UE ne va pas bien du tout. La semaine dernière, l'OCDE a présenté ses prévisions de croissance. Cette année, l'économie américaine progressera de 2%, l'année prochaine de 2,2%. Pour le Royaume-Uni, les perspectives sont analogues : plus 2,1% en 2016 et 2% l'année prochaine. En comparaison, les résultats de la zone euro sont médiocres : cette année on attend 1,4% de croissance, pour l'année prochaine, on compte sur 1,7%. L'OCDE n'a pas publié de prévisions de croissance, mais d'après le Bureau du Plan, l'économie belge ne progressera que de 1,2% cette année. Ce n'est pas fameux. Catherine Mann, l'économiste principale de l'OCDE en a conclu que les politiques européens devaient passer à l'action d'urgence pour sortir leur économie de l'impasse. On pourrait y ajouter : et pour lancer la foi en le projet européen.

    Trop vite élargie?

    Mann, qui n'est pas tendre pour l'Europe, estime que "les ambitions de croissance doivent être suivies d'actions". Elle a souligné que la Banque centrale faisait tout son possible pour stimuler l'économie, mais qu'elle ne peut faire le boulot toute seule. Elle s'est étonnée qu'en Europe, on ne pense qu'à économiser d'autant plus que les états peuvent emprunter à des tarifs extrêmement avantageux. Plusieurs économistes tels que Paul De Grauwe (KU Leuven et London School of Economics) le disent depuis longtemps, mais maintenant l'OCDE le dit tout haut.

    Une UE qui réussit mieux est indispensable pour en refaire un projet enthousiasmant, mais ne suffit pas. L'Europe devra également obtenir de meilleurs résultats en termes de lutte contre la pauvreté, d'accueil des réfugiés, d'amélioration de l'enseignement, etc. Et il faut que les choix opérés par l'Europe soient plus clairs. Au plus fort de la crise de l'euro, le président de la Banque centrale de l'époque, Jean-Claude Trichet, a eu des propos encore valables aujourd'hui : "Le présent exige de l'action, l'avenir exige de la vision." L'action est très molle, et il n'y a pas de trace de vision.

    Reste à voir si on peut développer cette vision avec autant de pays affiliés au club. L'Union européenne n'a-t-elle pas été élargie trop rapidement ? Feu le commissaire européen Karel Van Miert était déjà de cet avis il y a dix ans. Il avait même évoqué un imperial overstretch : l'Europe n'est pas à la hauteur de sa taille. Les grands désaccords sur la crise des réfugiés le prouvent tous les jours. On ignore comment l'UE va s'en sortir, mais il est clair que ce ne sera pas facile. Comme le disait le regretté Umberto Eco, "il existe une solution simple pour chaque problème compliqué, mais ce n'est pas la bonne".

  • Saint Joseph, image du Père

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    St Joseph et la paternité, parutions

    couv-st-joseph-246x300.jpgSaint Joseph, image du Père

    Jean-Paul DUMONTIER
    Jean-François FROGER
    Jean-Michel SANCHEZ
    éd. Grégoriennes, 2015

    Jusqu’à la fin du Moyen Âge, saint Joseph n’était honoré d’aucune fête spécifique, d’aucun culte particulier ni de dévotion publique connue. Pourtant, il reçut de Dieu une mission exceptionnelle : être l’époux de la Vierge Marie en gardant la vertu de chasteté et devenir par là même le père adoptif de celui qui devait se révéler le Messie, Fils de Dieu, Jésus.

    Or, dans toute famille humaine, le père tient ultimement sa paternité de Dieu qui se fait connaître comme « Père ».

    L’Église est un Corps institué par le Christ où la doctrine et les dévotions s’explicitent au fil des siècles. Au début de l’époque moderne, saint Joseph sort de l’effacement où il semble avoir été tenu par la dévotion, malgré son rôle d’époux et de père, souligné dans les Évangiles, et reçoit alors l’hommage d’un culte spécifique. L’Église propose à l’attention des fidèles le saint qui, par excellence, montre une paternité reçue de Dieu.

    Saint Joseph est aussi l’aboutissement de toute une lignée généalogique, révélatrice de cette véritable paternité, issue de l’Ancien Testament à travers le patriarche Jacob, son fils Joseph mais aussi d’une lignée de « figures » comme Moïse et David. Par ailleurs, l’Église propose la méditation sur plusieurs autres vertus du saint : modèle des travailleurs, patron de la bonne mort, patron de l’Église universelle, etc.

    Rôles et vertus admirablement illustrés par des artistes qui ont mis leur art au service de la foi et qui ont ainsi largement contribué à faire connaître et aimer saint Joseph.

    L’iconographie exceptionnelle de Jean-Paul Dumontier complète les approches historiques de Jean-Michel Sanchez, docteur en histoire de l’art et spécialiste de l’art sacré, et la contribution anthropologique que Jean-François Froger apporte en relisant les textes de l’Écriture Sainte concernant la différence féminin-masculin, révélatrice de la spécificité humaine de la « paternité » dans l’union en « une seule chair ».

    19,99 € au format e-book ou 35 € au format livre.

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    – Les Actes du 2e symposium du Centre Français de Recherche et de Documentation sur Saint Joseph (CFRDJ), Beauvais, 2015 / une contribution :Saint Joseph et la « mission paternelle » : ce que celle-ci est devenue dans un monde post-chrétien et la manière dont elle peut y être redécouverte (p.93-105) / à commander à « ASBL CONGREGATION DU SAINT-ESPRIT EUROPE », rue de Merode 78 – 1060 Bruxelles – 15€ BE92 3101 0407 4723

    – Voir aussi les publications de Françoise Breynaert et ses vidéos sur le web

  • Sexualité avant le mariage : le courage d'aller à contre-courant

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