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BELGICATHO - Page 296

  • Heiligtumsfahrt : les fêtes de la foi battent leur plein à Aix-la-Chapelle

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    De kath.net/news (Michael Hesemann) (traduction revue et corrigée; merci de nous avoir signalé les inexactitudes de la première traduction) :

    … la robe de Marie de la nuit de la naissance de Jésus.

    Au contact de Jésus et Marie

    15 juin 2023

    Des dizaines de milliers de personnes affluent au voyage du sanctuaire d'Aix-la-Chapelle pour vivre, sans se soucier du chemin synodal, l'Église en Allemagne telle qu'elle devrait être : Pieuse et joyeuse, tout en étant entièrement centrée sur Jésus et Marie.

    Aix-la-Chapelle (kath.net) Tous les sept ans, l'ancienne ville impériale d'Aix-la-Chapelle devient la principale destination de pèlerinage de l'ouest allemand - et ce depuis le haut Moyen-Âge. Lorsque Charlemagne, couronné empereur un an plus tard par le pape à Rome, inaugura sans doute en 799 sa chapelle palatine conçue par un architecte arménien, tout son empire s'émerveilla de l'incroyable trésor de reliques que le souverain franc avait accumulé. Que ce soit le pape à Rome, l'impératrice romaine Irène, le calife de Bagdad Harun ar-Rashid ou le patriarche de Jérusalem, quiconque voulait améliorer ses relations avec le nouvel homme fort de l'Occident savait que l'on gagnait son cœur pieux avec de précieuses reliques. C'est ainsi que la cathédrale d'Aix-la-Chapelle, cette vision de la Jérusalem céleste incarnée dans la pierre, qui jette déjà un pont entre l'Ouest et l'Est, mais aussi entre le ciel et la terre, devint un reliquaire qui pouvait tout à fait rivaliser avec son "concurrent", la cathédrale de l'ancienne ville impériale romaine de Trèves. Le pape a contribué à ce que le flux de pèlerins vers le sanctuaire octogonal ne s'arrête jamais, en accordant une indulgence à tous ceux qui venaient à Aix-la-Chapelle pour la fête annuelle de la dédicace de l'église, le 17 juillet.

    Le "voyage du sanctuaire" - le terme est attesté depuis 1239 - est devenu une grande fête de pèlerinage suprarégionale sous Frédéric II. Si les reliques étaient encore emmurées au début du Moyen-Âge, elles étaient sorties de leur cachette au Haut Moyen-Âge et montrées aux fidèles lors de ces occasions particulières, ce qui était également le cas pour Aix-la-Chapelle. Pour les conserver dignement en dehors de ces occasions, on créa à l'époque la grande châsse dorée de la Vierge, un chef-d'œuvre d'orfèvrerie gothique. Alors qu'à l'origine, le voyage du sanctuaire avait lieu à intervalles irréguliers, entre un et cinq ans, il fut décidé en 1349 d'instaurer un cycle de sept ans, qui fut respecté, à quelques exceptions près, jusqu'en 2014. En 2021, le voyage au sanctuaire a dû être annulé en raison d'une pandémie, raison pour laquelle l'évêque d'Aix-la-Chapelle, Mgr Helmut Dieser, l'a reporté cette année au 9-19 juin 2023.

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  • Quand les Dodgers invitent un groupe de drag queens anti-catholiques à leur "Pride Night" : le grand émoi des catholiques américains

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    De Michael Warsaw sur le National Catholic Register :

    Sur les Dodgers et les Drag Queens

    Après que les Dodgers ont réinvité un groupe de drag queens anti-catholiques à leur "Pride Night", les catholiques doivent répondre par quelque chose de plus fort que le boycott.

    Large American flag on display during the opening ceremony of the National League Championship Series at Dodger Stadium in Los Angeles, Calif.

    Grand drapeau américain déployé lors de la cérémonie d'ouverture des National League Championship Series au Dodger Stadium de Los Angeles, en Californie.

    14 juin 2023

    L'une des raisons pour lesquelles le baseball est le passe-temps des Américains est qu'il existe généralement loin des débats contentieux, des rancœurs politiques et des clivages culturels. C'est du moins ce qu'il est censé être. Mais cette image s'est effondrée dans l'emblématique Dodger Stadium de Los Angeles.

    Depuis quelques semaines, la controverse porte sur la célébration par les Dodgers, le 16 juin, de la "Pride Night" (nuit de la fierté).

    L'existence de ces "Pride Nights" et d'autres célébrations d'activités et d'agendas LGBTQ est profondément erronée, comme le montre clairement l'Église dans ses enseignements sur la vérité et la signification de la sexualité humaine. En outre, l'exaltation de l'orgueil est à l'opposé de notre vocation de disciples et d'imitateurs du Christ. Ce n'est pas une coïncidence si le jour où les Dodgers ont décidé d'honorer le premier des péchés capitaux, l'Église nous invite à célébrer la solennité du Très Sacré Cœur de Jésus, symbole constant de la puissance et de la victoire de l'humilité.

    En soi, la Pride Night des Dodgers devrait mettre les catholiques mal à l'aise. Mais la controverse a véritablement commencé lorsque l'équipe a décidé d'honorer ce soir-là le groupe de travestis anti-catholiques connu sous le nom de "Sisters of Perpetual Indulgence" avec ce que les Dodgers ont appelé le "Community Hero Award" (prix du héros de la communauté).

    Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence ne sont pas seulement un groupe qui s'oppose publiquement aux enseignements de l'Église sur le mariage, la création par Dieu de l'homme et de la femme, et la morale sexuelle traditionnelle. Il s'agit d'un groupe qui se moque délibérément des catholiques et tente de profaner le sacré. Les membres du groupe ridiculisent la pureté et la piété des religieuses en se déguisant en caricatures grotesques de religieuses. Ils promeuvent des représentations sexualisées de Notre Seigneur, Jésus-Christ. Ils auraient même accueilli de très jeunes enfants lors d'événements où l'exhibitionnisme sexuel obscène était à l'honneur.

    Après l'indignation publique suscitée par la décision des Dodgers d'honorer les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence - y compris le refus de plusieurs évêques américains, de joueurs de baseball professionnels et d'éminents dirigeants politiques tels que le sénateur Marco Rubio de Floride - les Dodgers ont semblé faire marche arrière. Ils ont désinvité le groupe, non pas parce qu'il mettait des enfants en danger ou parce qu'il se moquait d'un Américain sur cinq qui s'identifie comme catholique, mais parce que leur invitation pouvait, selon eux, "détourner l'attention des grands avantages que nous [l'organisation des Dodgers] avons constatés au fil des ans lors de la Nuit des Fiertés".

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  • Le très révérend Richard Pain, qui a été évêque anglican de Monmouth, rejoindra l'Église catholique le dimanche 2 juillet 2023

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    Du Catholic World Report :

    Un évêque anglican du Pays de Galles se convertira au catholicisme pour devenir prêtre

    14/06/2023

    Le très révérend Richard Pain, qui a été évêque anglican de Monmouth, rejoindra l'Église catholique le dimanche 2 juillet 2023.

    ''Un ancien évêque anglican du Pays de Galles sera reçu dans la pleine communion avec l'Église catholique romaine le mois prochain et servira comme prêtre au sein de l'Ordinariat anglican, qui a été créé par l'ancien pape Benoît XVI en 2011.

    Le très révérend Richard Pain, qui a été évêque anglican de Monmouth, rejoindra l'Église catholique le dimanche 2 juillet à St. Basil et St. Gwladys à Rogerstone, au Pays de Galles. Il est le premier évêque anglican gallois à se convertir au catholicisme par le biais de l'Ordinariat personnel de Notre-Dame de Walsingham.

    "Nous sommes ravis qu'après de nombreuses prières, Richard ait demandé à être reçu dans la pleine communion de l'Église catholique", a déclaré Mgr Keith Newton, qui est l'ordinaire de l'ordinariat, dans un communiqué.

    "Il sera le premier évêque de l'Église anglicane du Pays de Galles à être reçu dans l'ordinariat depuis sa création en 2011", a déclaré Mgr Newton. "Richard a un ministère long et distingué dans l'Église du Pays de Galles. Il a de nombreux dons qu'il continuera d'utiliser pour proclamer l'Évangile de Jésus-Christ au peuple du Pays de Galles.

    L'ordinariat est structuré de la même manière qu'un diocèse et permet aux anciens prêtres et évêques anglicans d'entrer en pleine communion avec l'Église catholique tout en conservant certaines traditions anglicanes. Il a sa propre liturgie eucharistique, qui est distincte de la liturgie standard du rite romain, et incorpore des éléments du Livre de la prière commune (Book of Common Prayer) qui ne sont pas en conflit avec la doctrine catholique.

    Aux États-Unis et au Canada, l'ordinariat est connu sous le nom d'ordinariat personnel de la chaire de Saint-Pierre et accueille les convertis anglicans et méthodistes.

    Grâce à l'ordinariat, un prêtre ou un évêque anglican peut entrer en pleine communion avec l'Église catholique et servir en tant que prêtre même s'il est marié. Richard Pain a épousé sa femme, Juliet, il y a plus de 40 ans, et ils ont deux fils.

    Dans une déclaration, Richard Pain a déclaré que la compréhension bénédictine de l'obéissance et de l'écoute du Seigneur fut importante pour sa formation personnelle et son ultime conversion à la foi catholique.

    "L'appel à la conversion qui suit m'a conduit à me convertir à l'Église catholique par le biais de l'ordinariat", a déclaré Richard Pain. «J'ai beaucoup de raisons d'être reconnaissant pour l'expérience acquise tout au long de ma vie en tant qu'anglican. Pourtant l'appel au catholicisme semble à la fois naturel et spirituel. Recommencer à zéro est un défi qui sera le bienvenu et je viens - comme nous le faisons tous - en tant qu'apprenant et disciple. L'ordinariat, à travers la vision du pape Benoît, offre un chemin généreux pour parcourir un chemin de pèlerinage et je demande vos prières.

    Richard Pain est né à Londres en 1956 et a été ordonné prêtre dans l'Église anglicane du Pays de Galles à la cathédrale de Newport en 1986. Il a été ordonné évêque de Monmouth en 2013 et a pris sa retraite en 2019. Durant le temps qu'il a fait dans l'église anglicane, il a aidé au discernement et à la formation du clergé.

    Au moins 15 évêques anglicans se sont convertis au catholicisme par le biais de l'ordinariat anglican depuis sa création, qui comprenait quatre évêques en 2021.

    L'un des convertis de 2021, le très révérend Michael Nazir-Ali, avait été un membre éminent de la hiérarchie anglicane. Il était considéré comme un futur candidat au poste d'archevêque de Cantorbéry, qui est le poste le plus élevé de l'Église d'Angleterre et de la communion anglicane.''

  • La disparition de Silvio Berlusconi et d'Antonio Borelli Machado

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    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana :

    La disparition de Silvio Berlusconi et d'Antonio Borelli Machado

    14 juin 2023

    Le 12 juin 2023, Silvio Berlusconi, fondateur de Fininvest et de Forza Italia, chef de quatre gouvernements, protagoniste incontesté de trente ans de vie italienne, est décédé à Milan à l'âge de 86 ans. Une vie de grand engagement et de forts contrastes, dans les domaines des affaires, des médias et de la politique, dont il est sorti, malgré ses blessures, toujours gagnant. Un seul entrepreneur avant lui a exercé autant de pouvoir, mais pour des raisons héréditaires et non personnelles : Gianni Agnelli. Alors que le président de Fiat avait accompagné la révolution culturelle et politique italienne en s'alignant sur les indications des "pouvoirs forts" internationaux, Berlusconi a été un "outsider" qui a osé remettre en cause le compromis historique, en s'engageant en 1994 contre la "joyeuse machine de guerre" socialo-communiste et en en payant toutes les conséquences, y compris une lourde persécution judiciaire et médiatique, qui lui a coûté plus de 30 procès et 130 inculpations, avec une seule condamnation définitive, pour fraude fiscale. 

    L'anticommunisme a été une constante et le grand mérite de Silvio Berlusconi. Comment ne pas rappeler que le 27 février 1998, il s'est présenté à la convention de l'Alleanza Nazionale avec un livre en cadeau pour chacun des 2 500 participants : Le livre noir du communisme de Stéphane Courtois, traduit cette année-là par sa maison d'édition Mondadori. La grande erreur de Berlusconi est de ne pas avoir compris qu'il n'y avait pas d'anticommunisme possible en dehors d'une réaction contre la dégradation morale qui attaquait l'Italie dans ces années-là et que, malheureusement, ses réseaux de télévision alimentaient. Dès 1987, le Centre culturel Lepanto, dans un appel intitulé Dove va l'Italia (Où va l'Italie ?), paru le 5 juin sous forme de publicité dans Il Giornale de Berlusconi, rappelait que "la véritable alternative à laquelle l'Italie est confrontée aujourd'hui se situe entre la défense de la civilisation occidentale et chrétienne et la capitulation devant le relativisme moral qui trouve dans le socialisme et le communisme son expression la plus radicale. Il n'y a pas d'opposition au communisme qui puisse être séparée de la lutte contre ce relativisme, c'est-à-dire de la défense des principes religieux et moraux de l'Évangile. D'autre part, aucun appel à ces principes ne peut être efficace s'il n'est pas accompagné d'une opposition radicale et active au social-communisme, qui représente la menace la plus insidieuse pour notre civilisation". 

    Silvio Berlusconi avait l'âme d'un conquérant. Son horizon était avant tout l'Italie, dont il se sentait le représentant par excellence. Au cours de sa longue vie, il a réalisé tout ce qu'un homme, avec de l'argent, mais surtout avec ses talents et ses capacités, peut conquérir sur terre, jusqu'à son dernier succès : l'hommage "bipartisan" de ses amis et de ses détracteurs. 

    L'Italie lui a rendu les plus grands honneurs : deuil national, funérailles nationales célébrées au Dôme par l'archevêque de Milan, avec la participation du président de la République et des plus hautes fonctions institutionnelles, 33 pages du Corriere della Sera et 27 pages de la Repubblica (autrefois ennemi acharné) pour illustrer sa vie publique et privée. Dans ses dernières heures terrestres, selon le Corriere, Berlusconi a regardé la finale de la Ligue des champions et semblait "obsédé" par l'idée de la réorganisation de Forza Italia et par la préoccupation du conflit en Ukraine et de sa possible dégénérescence en un affrontement nucléaire. Nous ne savons rien du moment décisif, celui où peut basculer le sens d'une vie qui n'a pas été donnée à Dieu.

    Une semaine avant Berlusconi, le 5 juin 2023, l'écrivain Antonio Augusto Borelli Machado s'est éteint à Sao Paulo, au Brésil, à l'âge de 92 ans. Le "Dr Borelli", comme on l'appelait familièrement, bien que titulaire d'un diplôme d'ingénieur, vivait dans un petit appartement du quartier d'Higiénopolis, mais son regard embrassait le monde entier. En effet, pendant de nombreuses années, il a dirigé le centre de documentation et de recherche de l'Association brésilienne de la tradition, de la famille et de la propriété, qui a suivi et analysé plus de quatre cents publications provenant de 25 pays, en treize langues. Ses archives, créées à l'époque où l'Internet n'existait pas, étaient riches en coupures de presse des correspondants de la TFP en Amérique et en Europe, et permettaient au Dr Borelli d'être constamment informé des événements religieux et politiques les plus importants de notre époque, sous la direction du professeur Plinio Corrêa de Oliveira, qu'il suivait depuis 1954. 

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  • Des données stupéfiantes sur la réalité choquante de l'avortement : le cas italien

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    De Tommaso Scandroglio sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Cancer, coûts élevés, solitude : les données choquantes sur l'avortement

    14-06-2023

    L'Observatoire (italien) permanent de l'avortement présente son deuxième rapport sur les coûts et les effets sanitaires de l'IVG. Et les données sont choquantes : aujourd'hui, 30% des femmes avortent avec le RU486, mais le nombre total d'IVG ne diminue pas ; avec l'avortement chimique, les avortements sont de plus en plus pratiqués seuls, mais le taux de mortalité est 12 fois plus élevé et parmi les complications, il y a une corrélation étroite entre le cancer du sein et les avortements. Et les coûts ? Depuis 1978, il y a eu 5,8 millions d'avortements pour un coût de 5 milliards pour l'État. Si cette somme avait été investie aujourd'hui, nous aurions une capitalisation nette de 12 milliards. 

    Lors d'une conférence de presse tenue au Sénat de la République, l'Observatoire permanent de l'avortement (Opa) a présenté le 2e rapport sur les coûts et les effets sur la santé de la loi 194.

    Quelques données ressortent des rapports des invités. Le Dr Stefano Martinolli, directeur médical de l'hôpital de Trieste et vice-président de l'Opa, a expliqué que l'avortement par RU486 représente aujourd'hui 30% de l'ensemble des avortements et que "l'on estime que dans les cinq prochaines années, environ 50% des avortements seront pharmacologiques". En effet, de nombreuses "justifications" émergent pour l'utilisation préférentielle de cette procédure : moindre coût en termes de séjour à l'hôpital, moindre invasivité, approche plus attrayante et moins traumatisante. Nos recherches montrent que ces justifications sont totalement infondées". Il ajoute que les différentes pilules abortives deviennent de plus en plus populaires - un demi-million rien qu'en 2020 - provoquant un effet migratoire de l'avortement : de l'avortement chirurgical à l'avortement chimique. Une myriade de crypto-avortements précoces qui échappent aux calculs officiels du ministère de la Santé.

    Ainsi le rapport : "En 2020, le nombre total de boîtes vendues de Norlevo (pilule du lendemain) et d'ellaOne (pilule du surlendemain) a dépassé le demi-million, soit près du double du chiffre de 2014. En supposant un taux de 25 % de cas où la pilule provoque l'interruption d'une grossesse dès son début, ce qui est extrêmement conservateur par rapport aux preuves scientifiques, on obtient un nombre d'avortements potentiels allant d'environ 15 000 à 30 000 entre 2014 et 2019". Ces avortements doivent donc être ajoutés aux chiffres officiels. Une fois cet ajout effectué, le pourcentage d'avortements ne diminue pas, comme l'indiquent le ministère et les médias, mais reste stable : "Le pourcentage d'interruptions volontaires de grossesse corrigées en tenant compte de l'utilisation de la contraception d'urgence est stable tout au long de la période 2014-2020, s'établissant à partir de 2017 à plus de 17 %, un pourcentage qui, selon les données officielles, n'aurait été enregistré qu'avant 2006, année de l'introduction du Norlevo en Italie".

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  • L'avenir de l'Église est en Afrique, mais avec les guerres tribales en dot

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    Du blog Settimo Cielo de Sandro Magister :

    L'avenir de l'Église est en Afrique, mais avec les guerres tribales en dot 

    Il n'y a qu'un seul continent où le catholicisme ne recule pas mais s'étend : l'Afrique. Cinq des dix pays ayant les taux de fréquentation des messes les plus élevés sont africains. Les seuls séminaires qui, au lieu de se vider, se remplissent sont africains.

    C'est également d'Afrique que vient la résistance au courant qui pousse de nombreuses églises catholiques du Nord à bénir les couples homosexuels. Dans l'Église anglicane, un schisme s'est déjà produit sur cette même question, et même là, les chiffres sont tous en faveur du Sud.

    Bref, il n'est pas abusif de voir dans l'Afrique le futur axe de la chrétienté mondiale. Le synode qui se tiendra en octobre à Rome, convoqué par le pape François, sera un terrain d'expérimentation de ce tournant.

    Mais, dans le catholicisme africain, il y a autre chose et ce n'est pas brillant : c'est l'affrontement entre les tribus qui tourne souvent à la guerre armée.

    François l'a évoqué lors de sa visite au Congo et au Sud-Soudan en février dernier. Et il en a ressenti à plusieurs reprises les répercussions destructrices lorsqu'il a nommé en Afrique des évêques rejetés par les tribus ennemies, avec des différends qui ont duré des années et n'ont pas toujours été résolus, avec des suites sanglantes. Settimo Cielo a publié le 6 mars une analyse impressionnante à ce sujet.

    Lors de la conférence de presse dans l'avion qui le ramenait de Juba, François n'a pas hésité à qualifier le tribalisme de "diabolique", tout en admettant qu'il "ne sait pas vraiment ce que c'est". Mais s'il avait lu le dernier numéro de "La Civiltà Cattolica" - qui, comme toujours, lui a été remis pour qu'il le feuillette à l'avance - ces doutes auraient dû disparaître.

    Dans son numéro du 3 au 17 juin, "La Civiltà Cattolica" a publié un vaste entretien entre son rédacteur Antonio Spadaro et l'évêque de Rumbek Christian Carlassare, qui, précisément en raison d'inimitiés tribales, a été victime, après sa nomination en 2021, d'une embuscade armée tendue par un prêtre et quatre laïcs du diocèse.

    Avec 12 millions d'habitants, le Sud-Soudan compte près de deux tiers de chrétiens et a échappé à la domination du Nord musulman, dont la capitale est Khartoum, après plus de deux décennies de guerre. Mais dès son indépendance en 2011, des divisions irrémédiables sont apparues entre les 64 ethnies présentes dans le pays, chacune avec sa langue et ses traditions, et surtout entre les deux plus grandes tribus, les Dinka et les Nuer.

    Mais laissons la parole à l'évêque Carlassare :

    - Un premier élément est la violence, qui surgit de manière tout à fait inattendue et peut atteindre des niveaux incompréhensibles sans susciter d'indignation ou de condamnation. Il y a donc une forte tendance à se regrouper, à chercher protection et sécurité" ;

    - Le proverbe africain "Je suis parce que nous sommes", si beau soit-il, met aussi en évidence une faiblesse. L'individu, en effet, ne peut survivre qu'au sein de son propre groupe - famille, clan, tribu -, qui lui assure sécurité et justice distributive. Cette appartenance passe avant toute autre, avant la communauté élargie et l'État. Dès lors, la fidélité à la tradition et au droit ethnique de la tribu prime sur le droit civil, assumé par la nation, mais inspiré par une philosophie du droit totalement étrangère à la mentalité locale".

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  • Quand notre réalité est en train de dépasser les sombres prévisions de la science-fiction

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    De gènéthique.org :

    Bienvenue dans le meilleur des mondes – Michel Geoffroy

    13 juin 2023

    « Notre réalité est en train de dépasser les sombres prévisions de la science-fiction ». Dans cet essai qui ne se veut pas exhaustif, Michel Geoffroy analyse de nombreuses œuvres littéraires et cinématographiques et le message qu’elles peuvent transmettre à la société actuelle. Qui sonnent parfois comme des avertissements en matière de bioéthique.

    « De nombreux auteurs vont se démarquer du progressisme, en particulier pour mettre en garde contre un monde déshumanisé par la technique, contre un risque de décadence de l’homme ». Que ce soit Roger Spottiswood qui, dans A l’aube du 6ème jour, dénonce le « génie génétique » et le clonage, ou John Boorman, dans son film Zardog, qui explique que l’immortalité ne peut être acquise qu’au prix de la perte de l’humanité de l’homme.

    Certains auteurs ont souhaité avertir le lecteur contre le mouvement transhumaniste et la numérisation de l’existence. La série cinématographique Terminator l’illustre en mettant en scène des robots et des machines échappant au contrôle de l’homme. C’est aussi le thème des Temps modernes de Charlie Chaplin où l’homme devient tel une machine.

    Le sujet de la fin de l’homme est lui aussi récurrent. La culture du suicide est décrite dans la nouvelle de C. C. MacApp dans un cimetière sur toute la Terre. Pour Aldous Huxley, « la maternité naturelle est taboue et l’on conçoit, sélectionne et conditionne les individus en laboratoire ».

    La science-fiction, « ce genre spécifique qui prétend décrire notre futur en extrapolant les données de la science ou de la technologie du moment », ne pourrait-elle pas nous aider à décrypter le monde contemporain ?

    Edition : La nouvelle librairie

    Date de parution : 04/2023

    Nombre de pages : 92

  • Quand la censure resserre son étreinte sur la liberté d’expression dans des pays réputés y être attachés

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    La censure prend ses aises pour s’incruster dans nos mœurs

    La censure resserre son étreinte sur la liberté d’expression dans des pays réputés y être attachés de toutes leurs fibres, dont la France. Elle s’exerce au nom du « wokisme », de l’activisme LGBT, d’un féminisme exacerbé, et plus généralement d’une « bien-pensance » lovée au cœur de l’État, des grandes organisations internationales (ONU, UE), des plateformes numériques (GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), et de nombreux médias. Sans oublier les agences de publicité qui rompent avec les médias suspects de dissidence.

    La censure atteint même l’Assemblée nationale, un lieu où la parole devrait être libérée non certes de la bienséance, mais des diktats de la bien-pensance. Lorsque, par exemple (en octobre dernier), la présidente de l’Assemblée inflige des sanctions à un député RN parce qu’il a qualifié le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye de « communautariste », et à une députée Renaissance parce qu’elle a traité le RN de parti « xénophobe », on frôle la police de l’expression : pour être désagréables et contestables, ces deux termes ne sont pas à proprement parler des insultes. Les lointains prédécesseurs de nos représentants sur les bancs parlementaires s’envoyaient sans vergogne des noms d’oiseaux, mais ils les servaient généralement dans un français dont le bon usage s’est perdu... Aujourd’hui, privés du recul et de l’humour que donne la culture, tout un chacun s’estime offensé pour un mot jugé malsonnant ou pour une expression réputée « incorrecte ». Petit bagage intellectuel, énorme ego victimaire...

    Cette hypersensibilité est exploitée à fond et portée à l’incandescence par le « wokisme » qui nous est revenu d’Outre-Atlantique, tel un boomerang : c’est à la Sorbonne et à Nanterre qu’ont été enseignées dans les années soixante les théories marxisantes, libertaires et « déconstructivistes » qui ont inspiré le « gender » (la théorie du genre) et la « cancel culture » (culture de l’annulation), idéologies concoctées dans les universités américaines (cf. LSDJ n°319). Aujourd’hui, le « wokisme » prétend « annuler » le passé supposé « genré », « racisé », « colonial » … et interdire par tous les moyens de penser autrement. En France aussi, il impose son terrorisme intellectuel jusque dans un lieu où la liberté de s’exprimer devrait être sacrée : l’université. Or il y règne un totalitarisme qui prétend museler l’expression de toute pensée dissidente en interdisant le débat, au mépris de la liberté académique. On ne compte plus les conférenciers empêchés de s’y exprimer : Alain Finkielkraut, Marcel Gauchet, Élisabeth Badinter, Sylviane Agacinski, Michel Onfray, Régis Debray, Jacques Julliard, intellectuels pourtant classés à gauche mais critiques de cette « cancel culture », nouvelle « révolution culturelle » qui traque les opposants assimilés à des « racistes » et des « fascistes », attachés à la suprématie de l’homme blanc hétérosexuel, et à des « islamophobes » ou « homophobes » (en réalité des opposants à l'islamisme ou à la GPA). En octobre 2019, l’université de Bordeaux avait déprogrammé une conférence de Sylviane Agacinski sous la pression menaçante d'associations LGBTI+. Pourtant, cette même université de Bordeaux a complaisamment ouvert ses portes, le 28 mars 2023, à un conférencier inattendu : le terroriste (non repenti) Jean-Marc Rouillan, co-fondateur d’Action Directe, coupable, entre autres crimes, des assassinats de l’ingénieur général Audran (1985) et du PDG de Renault Georges Besse (1986). L’« annulation » ne touche pas seulement des conférences. En mars 2019, une des pièces de théâtre les plus célèbres de la littérature universelle, « Les Suppliantes » d’Eschyle (Ve siècle av. J.-C.), n’avait pu être représentée à la Sorbonne sous prétexte que des « vigilants » y auraient discerné du « racisme »...

    Après l’université, l’édition a embrayé sur la mode « woke » en s’exerçant à supprimer ou à réécrire tous les passages potentiellement « offensants » de la littérature universelle ! Là encore, le mauvais exemple vient des pays anglo-saxons. Les éditeurs ont engagé des « sensitivity readers » chargés d’expurger les livres de tout passage jugé contraire à l’« inclusivité ». Cela peut conduire à changer jusqu’au titre : le célèbre roman policier « Dix petits nègres » d’Agatha Christie est désormais titré dans sa version française : « Ils étaient dix ». Même mésaventure pour le sublime « Nègre du Narcisse » du grand romancier Joseph Conrad, rebaptisé « Les Enfants de la mer » (nb : « nègre » sonne aujourd’hui désagréablement mais ne dit rien d’autre que « noir » : niger en latin). Le cinéma a naturellement suivi voire précédé cette « révolution culturelle » que le ridicule n’est pas encore parvenu à enrayer... En témoigne la dernière exclusion en date, celle du journaliste Eric Naulleau : ce collaborateur de « Marianne » (en lien ci-dessous) vient d’être viré du jury du festival du film de Cabourg pour avoir accordé un entretien au magazine « Valeurs actuelles ».

    Pour aller plus loin :

    Éric Naulleau évincé du festival de Cabourg : "La liberté d’expression, valable pour certains, pas pour d’autres"

    >>> Lire l'article sur : Marianne

  • Pour survivre, l’Église, doit-elle s’adapter et moderniser sa doctrine ?

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    D'Etienne Montero sur didoc.be :

    Faire évoluer la doctrine chrétienne ?

    .

    L’Eglise doit adapter sa doctrine à la société moderne, entend-on souvent aujourd’hui. Mais comment distinguer un vrai développement d’une corruption ? L’auteur esquisse une réponse en convoquant Newman.

    Un changement d’époque

    Le pape François dit volontiers que « nous ne vivons pas une époque de changements, mais un changement d’époque ». Quelques mots suffisent pour prendre la mesure des changements : internet, IA, biomédecine, sécularisation, mondialisation, crise climatique, migrations massives… La représentation de l’homme s’est modifiée, au gré des nouvelles mœurs et idées : révolution sexuelle, maîtrise de la fécondité, reproductions artificielles, mères porteuses, déclin du mariage, théories du genre, antispécisme, transhumanisme, wokisme… Nous sommes confrontés à une modification anthropologique sans précédent, dit-on, non sans raison.

    Dans ce contexte de profonds et rapides changements, beaucoup pensent que l’Église, pour survivre, doit s’adapter et moderniser sa doctrine.

    Vrai développement ou corruption de la doctrine ?

    Le ruisseau est plus limpide près de sa source. Ainsi pensaient les humanistes de la Renaissance, animés du grand projet de « revenir aux sources ». Cette image, estime Newman, ne s’applique pas à l’histoire d’une philosophie ou d’une croyance. Celle-ci devient au contraire plus pure, plus forte quand elle s’est creusé un lit profond, large et plein.

    Le temps est nécessaire pour atteindre la pleine intelligence des grandes idées. Comme toute pensée, la doctrine chrétienne évolue nécessairement au fil du temps, à mesure qu’elle entre en relation avec d’autres doctrines, affronte des questions nouvelles, fait un sort aux critiques, réfléchit sur elle-même, mûrit intérieurement… Une grande idée ne peut se développer et rayonner sans être « engagée », sans rejeter, corriger ou assimiler les modes de pensée ou d’action. Elle doit courir le risque des contacts avec le monde, et se grandir dans l’épreuve, s’enrichir et s’affiner en ferraillant avec ses détracteurs.

    On peut toutefois se demander : qu’est-ce qui fait qu’une doctrine reste vivante et intacte au long de l’histoire, se développe sans se corrompre, évolue tout en restant elle-même ? Chaque changement interroge : sommes-nous en présence d’un vrai développement ou d’une corruption de la doctrine originelle ?

    Sept critères d’un vrai développement

    Dans son brillant Essai sur le développement de la doctrine chrétienne (1845, éd. Ad Solem, 2007), saint J.H. Newman suggère sept notes ou critères garantissant qu’une doctrine ou une institution se développe en demeurant fidèle à elle-même. On les présente brièvement, tour à tour.

    La première note d’un vrai développement est ce que Newman appelle la préservation du type. Il s’agit qu’en dépit des changements externes, le sujet soit capable de conserver son identité, c’est-à-dire saisir et défendre ce qui le définit et le caractérise de manière essentielle. On peut faire une analogie avec la croissance physique, où les parties et les proportions de la forme développée, bien qu’ayant changé, correspondent à celles de son état rudimentaire. L’adulte a la même structure qu’à sa naissance (les jeunes oiseaux ne deviennent pas des poissons…).

    Deuxième note : la continuité des principes. Les doctrines se développent, s’approfondissent et s’élargissent, mais leurs principes demeurent inchangés, à l’instar des axiomes ou postulats des mathématiques. Un développement qui contrarie les propres principes de la doctrine ne serait qu’une corruption.

    Troisième note : la capacité d’assimilation. Toute vie se caractérise par la croissance au point que ne croître d’aucune manière, c’est cesser de vivre. L’être vivant croît en assimilant — c’est-à-dire en transformant en sa propre substance — des matériaux extérieurs. Face aux nouveautés de l’histoire, une doctrine ou une institution ne doit pas se fermer, mais tâcher d’assimiler les éléments extérieurs jusqu’à ce qu’ils entrent dans son unité. Comme le fait un organisme vivant qui assimile ce qui le rend plus fort et rejette les corps étrangers.

    Quatrième note : la conséquence logique. La nouveauté, une fois assimilée, doit augmenter la cohérence logique d’ensemble de la doctrine. Autrement dit, un développement a toutes les chances d’être fidèle, et non une corruption, s’il peut être regardé comme l’aboutissement logique de la forme originelle. Il aide à mieux comprendre ce que l’on possède déjà. Ce n’est pas à dire qu’un développement est le fruit d’une opération logique. Un cheminement s’effectue en silence, spontanément, dans l’esprit ; ce n’est que plus tard qu’il vient à la lumière : on en prend conscience et on lui donne une expression logique, puis une articulation scientifique. Après coup, cependant, le caractère logique de l’ensemble apparaît comme une garantie que le travail n’a pas été une corruption, mais un vrai développement.

    Cinquième note : l'anticipation du futur. Une autre preuve de la fidélité d’un développement ultérieur est qu’il était déjà implicite dès le commencement ; autrement dit, les changements ne représentent aucune violence, mais une explicitation de ce qui était déjà possédé.

    Sixième note : la conservation active du passé. Un vrai développement s’inscrit dans la ligne des développements antérieurs, en même temps qu’il apporte quelque nouveauté. C’est une addition qui n’embrouille pas, ne rompt pas avec le passé, mais qui illumine d’une lumière nouvelle le corps de pensée dont elle procède.

    Septième note : la vigueur durable. Enfin, les vrais développements tiennent sur la longueur ; ils rendent le sujet plus vigoureux, plus stable et sain.

    Si elle incorpore et assimile les nouveautés de l’histoire suivant ces critères, une doctrine se maintient et se développe de façon homogène ; à défaut, elle se corrompt, entre en décadence et périt, comme il est arrivé à tant de doctrines au cours de l’histoire. Newman observe, exemples à l’appui, que le christianisme s’est développé précisément en accord avec ces critères, et c’est pourquoi il a résisté au long des siècles comme aucune autre institution, en dépit des grands changements d’époque.

    Passer les adaptations au crible

    A l’heure où de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer des modifications de la doctrine chrétienne afin qu’elle soit plus en phase avec les « valeurs du temps », les notes d’un vrai développement proposées par Newman peuvent servir de guide.

    Voici donc un exercice exigeant, mais indispensable : passer les modifications souhaitées au crible des sept critères succinctement exposés. On est loin évidemment d’adaptations au gré des sondages d’opinion ou modes du temps, ou selon l’agenda des lobbies. Car, enfin, à quoi bon l’Eglise, si elle n’avait le souci de continuer d’enseigner ce que le Christ et les apôtres eux-mêmes ont enseigné ? A quoi bon, en d’autres termes, si l’on fait fi de la tradition apostolique et de la règle de la foi ? Si l’on fait fi du témoignage des Pères, des enseignements des grands conciles, des lumières et charismes des saints ?

    Dans la superbe biographie qu’il a consacrée à Newman (éd. du Cerf, 2012), Louis Bouyer rapporte combien les mots de Thomas Scott : Holiness rather than peace (la sainteté plutôt que la paix) avaient frappé Newman. Ils se trompent, pensait-il, ceux qui prêchent une religion qui console d’emblée, plutôt qu’une religion qui d’abord inquiète. C’est une grande leçon du converti d’Oxford : la vraie Église est celle qui exige et produit la sainteté. Un christianisme accommodé au monde, ayant fait sa paix avec ce monde, renonçant à sa vocation d’instance critique et de « lumière » pour le monde, n’est qu’un christianisme de décadence.

    Etienne Montero est prêtre, docteur en droit et en théologie, et Professeur à l’Université de Namur.

  • Et si les hommes étaient désormais le sexe défavorisé ?

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    De Fernando Rodríguez-Borlado sur aceprensa via didoc.be Ce texte a été traduit de l’espagnol par Stéphane Seminckx.

    Le labyrinthe du « malaise masculin »

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    Pour une partie de l’opinion publique, l’idée qu’être un homme représente un privilège social est considérée comme tellement évidente qu’elle ne mérite pas d’être discutée. Le mouvement woke, en particulier, en a fait l’une de ses thèses fondatrices. Cependant, de plus en plus de voix s’élèvent pour la mettre en doute, aussi dans le camp de la gauche. Et si c’était exactement le contraire, c’est-à-dire que les hommes sont désormais le sexe défavorisé, au moins dans certains domaines ?

    Certaines données semblent le démontrer : les garçons échouent beaucoup plus à l’école que les filles, ils vont moins souvent à l’université et sont moins souvent diplômés, ils sont plus nombreux à quitter le marché du travail, ils consomment plus de drogues, ils se suicident plus souvent, ils ont un taux de criminalité plus élevé et moins d’amis, ils perdent plus de temps sur les écrans, ils sont de plus en plus mis à l’écart de l’éducation des enfants.

    Dans ce contexte, il est bon que des voix s’élèvent dans l’opinion publique pour souligner la gravité du problème et proposer des solutions à partir d’une image non pathologisée de la masculinité.

    Un livre courageux

    Fin 2022, Richard Reeves — chercheur britannique à la Brookings Institution, le think tank de référence de la gauche modérée aux États-Unis — a publié Of Boys and Men. Why the Modern Male Is Struggling, Why It Matters, and What to Do about It (A propos de garçons et d’hommes. Pourquoi le mâle moderne est en crise. Pourquoi c’est important. Et que faire ?). Sa thèse s’oppose frontalement au postulat woke sur la masculinité. Selon Reeves, être un homme aujourd’hui, de fait, s’est converti en un désavantage dans de nombreux domaines : l’éducation, l’emploi, la santé, le bien-être psychologique, les relations familiales, etc.

    Reeves n’est certainement pas le premier auteur à se pencher sur cette question. Depuis le début du siècle, plusieurs ouvrages ont été publiés sur la crise de la masculinité, mais presque toujours axés sur les enfants et les jeunes. C’est le cas de The War Against Boys (2001) de Christina Hoff Sommers, Boys Adrift (2016) de Leonard Sax, ou encore The Boy Crisis (2018) de Warren Farrell et John Gray.

    Cependant, le livre de Reeves a eu plus d’impact. Entre autres, parce qu’il est écrit par quelqu’un qui a une réputation de progressiste — bien qu’il se décrive lui-même comme un « objecteur de conscience dans la guerre culturelle » —, qui utilise une approche et un vocabulaire très aimés par la gauche actuelle, et qui, pourtant, défend certains points de vues considérés comme « conservateurs », tels que l’importance du biologique dans la configuration du masculin et du féminin, les dommages causés par la monoparentalité ou la convenance d’une discrimination positive en faveur des hommes dans certains secteurs de l’emploi.

    Différents dès le berceau

    Le livre affirme sans ambiguïté — et en claire opposition avec l’idéologie du genre — que les hommes et les femmes sont différents par nature.

    Cependant, Reeves ne tombe pas non plus dans le déterminisme biologique. Il estime simplement, comme le montrent la science et le bon sens, que le féminin et le masculin sont le résultat d’un mélange de facteurs biologiques et culturels. Toutefois, l’auteur britannique prétend que, si les premiers pèsent davantage sur l’identité de la femme (notamment en raison de la « constitution maternelle » de son corps), le « script » qui dirige le développement du masculin est davantage culturel : le garçon doit terminer l’apprentissage de sa masculinité dans la société, en créant des liens avec d’autres personnes. Traditionnellement, la famille, le travail et la communauté religieuse fournissaient ces liens, et avec eux un sentiment d’appartenance et d’utilité publique. Le problème est que beaucoup d’hommes sont « en retrait » dans ces trois domaines.

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  • Une messe géante à Lubumbashi a clôturé le congrès eucharistique national

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    De rfi (Radio France Internationale):

    RDC: messe géante à Lubumbashi pour la fin du congrès eucharistique national

    11 juin 2023

    Les évêques venus de toute la RDC et plus de 20 000 fidèles ont assisté, ce dimanche matin 11 juin, à Lubumbashi, à la messe de clôture du 3e congrès de l’Église catholique sous le thème « Eucharistie et famille ». Quatre mois après la visite du pape en RDC, le Saint-Siège y a envoyé son émissaire, monseigneur Luis Antonio, pour présider la cérémonie de clôture de ce grand rassemblement. Occasion pour les chrétiens catholiques de réaffirmer l’unité du peuple congolais. Reportage.

    Avec notre correspondante à LubumbashiDenise Maheho

    C’est dans un stade du Tout Puissant Mazembe plein à craquer que, drapelet à la main, des milliers des fidèles ont assisté à une messe solennelle dans une ambiance de fête.

    Matilde Ngombe était là à 4H du matin pour ne pas rater l’évènement : « Aujourd'hui, c’est un grand jour, un jour de bénédiction. C’est ma première fois de participer à un congrès, c’est donc un jour de joie. » 

    Monseigneur Luis Antonio, envoyé du pape François, a saisi cette occasion pour interpeller l’assistance sur les maux qui peuvent anéantir le monde. « Nous nous ressassons trop de colère, de jalousie et de compétition. Nous buvons au puits de la cupidité, de la corruption et de la manipulation. »

    Pour sa part, monseigneur Marcel Utembi, président de la Cenco a exprimé sa compassion pour les victimes de la guerre et des catastrophes : « Nos familles ont faim. Plusieurs parents, suite à leur maigre salaire, n’arrivent pas à subvenir aux besoins alimentaires et autres de leurs enfants. »

    Enfin, l'archevêque de Lubumbashi, Fulgence Muteba, a mis en garde les politiciens congolais contre la balkanisation du pays. « Quiconque osera diviser ce pays pour des velléités politiques, trouvera ce peuple sur son chemin », a-t-il déclaré.

    D’un ton ferme, monseigneur Fulgence Muteba, archevêque métropolitain de Lubumbashi, a déclaré :

    « Qu’il s’agisse du cuivre et du cobalt du Katanga, du diamant du Kasai, ou encore du bois de l’Équateur et des recettes douanières des frontières de neuf pays qui nous entourent, les dividendes de ces immenses richesses, sont accaparés par une rare gloutonnerie d’une élite au pouvoir et des multinationales peu scrupuleuses. » 

    Un discours approuvé par Tshikez Diemo, membre du PPRD de Joseph Kabila, parti de l’opposition : « C’est un appel à la responsabilité parce que , ce que nous voyons dans ce pays, nous ne l’avons pas connu à un tel niveau et c’est dommage. »

    Sur le chapitre de l’unité et de la paix recherchées en RDC, évoquée aussi par l’archevêque de Lubumbashi, la députée Solange Masumbuko, membre de la majorité au pouvoir, se veut rassurante : « Tous ensemble, nous sommes unis pour la paix en RDC. Il n’y a pas de clivage, ni opposition ni majorité. »

    Pour l'archevêque de Lubumbashi, malgré la guerre et la misère, le peuple congolais espère toujours un lendemain meilleur, surtout en cette période électorale qui s'ouvre dans le pays.

  • Le scout (d'Europe) qui s'est interposé lors du drame d'Annecy

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    De Pierre Jova sur le site de l'hebdomadaire "La Vie" :

    Henri d’Anselme, le scout qui s'est interposé lors du drame d'Annecy

    Ancien chef scout d’Europe, le jeune homme de 24 ans suscite l’admiration pour avoir affronté l’homme qui a grièvement blessé six personnes jeudi 8 juin dans la Venise des Alpes. Une attitude qui honore ses idéaux d’éclaireur, et rappelle que de tels actes d'héroïsme ont quelque chose d'universel.

    09/06/2023

    « Même le plus noir nuage a toujours sa frange d’or. » Le refrain du chant « L’Espérance » a bercé bien des veillées scoutes, autour d’un feu de camp dans une clairière. Il s'applique étonnamment au drame qui a ensanglanté Annecy, le 8 juin 2023, et illustre le retournement qui s'y est opéré. Alors qu’un demandeur d'asile syrien s’attaquait à des enfants et des adultes dans les fameux Jardins de l’Europe, le parc au bord du lac de Haute-Savoie, un jeune homme s’est interposé : Henri d’Anselme, 24 ans.

    À mains nues, armé de son seul sac à dos, il a affronté l’assaillant. Avec d’autres, il a permis sa neutralisation. « Je n’ai pas réfléchi. Pour moi, c’était impensable de ne rien faire. J’ai agi comme un Français devrait agir, c’est-à-dire que j’ai suivi mon instinct et j’ai tout fait pour protéger le plus faible », a-t-il déclaré sur CNews, le 9 juin au matin. Et de préciser, sur LCI : « Il ne faut pas me traiter en héros national. »

    Pourtant, en quelques heures, le « héros au sac à dos » a été plébiscité sur les réseaux sociaux. Son anonymat n’a guère tenu. On sait désormais que Henri d’Anselme, diplômé d’une licence en philosophie et d’un master management international, est un pèlerin. Il effectue depuis le 27 mars un tour de France des cathédrales, parsemant sa route de prières diffusées sur Instagram et Telegram. Arrivé à Annecy, il s’apprêtait à rallier l’abbaye d’Hautecombe, perchée sur le lac voisin du Bourget. « Quand j’ai agi au square, ce qui m’a poussé, c’est cette grandeur dont je me nourris », a encore expliqué le jeune homme à CNews, déclarant vouloir « faire découvrir au plus grand nombre, à tous ceux qui le veulent, qui sont sensibles à ça, la beauté de nos cathédrales ».

    « Message chevaleresque »

    Henri d’Anselme a aussi confessé sa foi catholique, avec pudeur et simplicité.« La foi, c’est quelque chose de très mystérieux, puisque ce n'est pas quelque chose dont on peut parler aisément, a-t-il témoigné sur BFM TV. C’est très intime. Ce n'est pas quelque chose d’intellectuel, c’est une rencontre personnelle qu’on vit avec le Christ, et cette rencontre, j’invite tout le monde à la faire parce qu’elle est merveilleuse, elle transforme des vies ! Et surtout, une fois qu’on se sait aimé du Bon Dieu et qu’il nous a sauvé la vie, on peut agir sans trop penser à la sienne, pour essayer de sauver celles des enfants. »

    Interrogé sur le christianisme dont se prévaut l’assaillant, le jeune homme a eu des mots définitifs : « C’est profondément antichrétien de s’en prendre à des êtres innocents. (...) Toute la civilisation chrétienne sur laquelle s’est construit notre pays est justement un message chevaleresque de défendre la veuve et l’orphelin. (...) Au contraire, c’est quelque chose de très mauvais qui l’habitait », ajoute-t-il, dans une allusion à peine voilée à l'idée de possession démoniaque, la même qui faisait dire au père Jacques Hamel, face à son agresseur de Saint-Étienne-du-Rouvray : « Va-t-en Satan ! »

    De même que le geste de courage a frappé, la simplicité de ce témoignage force le respect – même s’il suscite déjà l’ironie de certains commentateurs. Il rappelle aussi ceux, en d’autres circonstances, de Danielle Merian, avocate retraitée et militante de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, qui lança un message d’optimisme devant le Bataclan, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, ou du colonel Arnaud Beltrame, assassiné après avoir pris la place de l’otage d’un djihadiste, à Trèbes, le 23 mars 2018. Le geste d’Henri d’Anselme renvoie aussi à la noblesse du scoutisme, dont il est un éminent représentant.

    « Servir et sauver son prochain »

    Actuellement routier, la branche adulte de l'Association des Guides et Scouts d’Europe, il a été chef de la 3e Port-Marly, une troupe scoute affiliée à la paroisse Saint-Louis du Port-Marly, dans les Yvelines, d’où le jeune homme est originaire. L’église est desservie par l'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, une communauté traditionaliste.

    Comme tant d'autres scouts et guides, Henri d’Anselme a baigné dans cet idéal transmis de génération en génération : la « B.A. » (bonne action) quotidienne, le salut scout signifiant que « le plus fort protège le plus faible »... Il a dû méditer les commandements de la loi scoute : « Le scout est fait pour servir et sauver son prochain. Le scout est l’ami de tous et le frère de tout autre scout. Le scout est courtois et chevaleresque. Le scout voit dans la nature l’œuvre de Dieu : il aime les plantes et les animaux. Le scout obéit sans réplique et ne fait rien à moitié… »

    À l’acmé de leur parcours, les routiers scouts doivent réaliser une « longue piste » : un chemin initiatique pour entrer au fond d’eux-mêmes, toucher leurs limites et s’en remettre à Dieu et aux autres. Henri d’Anselme l’avait-il déjà effectuée, ou la faisait-il en pèlerinant de cathédrale en cathédrale ? En attendant sa réponse, le goût de la marche, vécue dans la prière et la médiation, semble être au cœur de sa vie.

    Pas de scoutisme sans service, y compris au péril de sa vie : les scouts connaissent « Les excuses de l’aspirant », chanson poignante inspirée du destin d’Albert Hatswell, Londonien de 12 ans, tué le lundi de Pâques 1914 en ayant arrêté un cheval qui s’était emballé. « Faut pas me traiter de martyr !, chante un couplet. Moi, je cherchais l'occasion / De faire ma Bonne Action, / Et je l'ai faite. » Beaucoup de scouts penseront sans doute ces prochains jours à Henri d’Anselme en fredonnant ces paroles.

    Un héroïsme rare, mais universel

    Le héros, qui a confié en 2021 sur les ondes de Radio Courtoisie son amour pour l’écrivain royaliste Jean Raspail, ne plaira sans doute pas à tout le monde, à mesure que ses convictions seront connues. Mais le scoutisme puise dans la fougue de la jeunesse, et il n’en demeure pas moins que le pèlerin d'Annecy a porté haut l’authentique esprit scout, parfois tristement ridiculisé, parfois réduit à une affaire de milieu social.

    De tels actes d'héroïsme sont rares ; ils ont pourtant quelque chose d'universel. À plusieurs reprises, ces dernières années, les tragédies et les attentats qui endeuillent la France ont révélé des personnes intervenant au péril de leur vie. Comme Franck Terrier, qui avait pris en chasse sur son scooter le camion fonçant dans la foule à Nice, le 14 juillet 2016. Comme Lassana Bathily, l'employé malien de l'Hypercacher de Vincennes, qui avait sauvé plusieurs personnes lors de la prise d’otages du 9 novembre 2015. Comme Yoav Hattab, l’autre héros de ce même attentat, fils de rabbin, âgé de 21 ans, tué après avoir essayé de s’emparer d’une des armes du terroriste.

    Peu après la mort du colonel Beltrame, un ami gendarme de l’auteur de ces lignes lui écrivit ce message : « Je formule le vœu que le sacrifice de cet officier catholique, collant si bien au modèle du héros dont nous avons été bercé depuis tout petit, ne nous fasse pas oublier l'universalité de l'esprit de sacrifice et la diversité des femmes et des hommes qui ont donné ou donneront demain leur vie pour protéger ou sauver leur prochain. » À Annecy, Henri d’Anselme ne fut pas seul à s’interposer. Mais en devenant l'emblème du juste qui se dresse face à l'agresseur, il a honoré ce que sa promesse scoute porte peut-être de plus humain : aider son prochain, en toutes circonstances.

    Lire également, sur Atlantico, cet entretien avec Rémi Brague: 

    Henri, le héros dont l’évocation de la foi révèle en creux l’étrange aliénation culturelle du reste des Français