En Quête d'Esprit (Aymeric Pourbaix) sur CNews (28 novembre) Le sujet est abordé à partir de la 7'20s
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En Quête d'Esprit (Aymeric Pourbaix) sur CNews (28 novembre) Le sujet est abordé à partir de la 7'20s
Il fut par exemple, un temps où Valérie Pécresse assistait aux Manifs Pour Tous et proposait de « démarier les couples homosexuels quand la droite reviendrait au pouvoir ». L’afflux de manifestants dans la rue avait convaincu à l’époque Madame Pécresse de s’emparer de ce sujet afin d’amadouer une bonne partie de l’électorat de droite, qui s’était fortement mobilisé contre le mariage pour tous. Elle a depuis changé totalement d’avis. « Si la droite revient au pouvoir, elle n’abrogera jamais le mariage pour tous, parce que c’est impensable humainement », a-t-elle ainsi affirmé en 2017. Pendant son premier mandat comme présidente de région, elle a largement soutenue les actions pro-LGBT en Île-de-France. C’est une politique assumée et revendiquée, qui va pourtant à l’encontre des valeurs familiales traditionnelles. En 2021, Valérie Pécresse a choisi de faire élire sur sa liste Catherine Michaud, présidente de Gaylib, « Rôle modèle LGBT 2020 », comme nouvelle conseillère régionale. Le positionnement de Valérie Pécresse a été parfaitement synthétisé par le porte-parole de son mouvement Libres au moment de la campagne pour les Régionales : « Qui peut croire aujourd’hui qu’elle est homophobe ou anti-avortement, alors que la région n’a jamais fait autant pour les associations LGBT ou le Planning familial ? »
Valérie Pécresse a un discours attractif, mais des actes politiques qui viennent le contredire
Malgré des inquiétudes légitimes soulevées sur la baisse de la natalité, elle ne remet pas en cause son soutien très actif à l’IVG et ses conséquences désastreuses en matière démographique, puisque nous enregistrons dans notre pays un avortement pour un peu plus de trois naissances.
Il semblerait que cette baisse de la natalité ait été nettement moins préoccupante lorsqu’elle doublait quasiment les budgets facilitant l’accès à l’avortement, ou que sa colistière élue aux régionales, Marie-Ève Perru, défendait la dénatalité en juin dernier : « Il faudrait inverser les dispositifs fiscaux et les aides diverses, pour cesser de pénaliser les couples qui n’ont pas d’enfant et, inversement, ne plus avantager ceux qui en ont plus de deux. »
Dans sa tribune, Valérie Pécresse s’inquiète également de l’accompagnement des adolescents et de leurs problèmes de santé physique ou mentale. Elle oublie les expositions Happy Sex et Sex in the City, de nature pornographique, qui sont des phares du festival de musique Solidays, généreusement financé par la région Île-de-France. Cela favorise des comportements à risque et la fragilisation d’une partie de notre jeunesse avec l’encouragement à des pratiques sexuelles libertaires. Il eut été au contraire courageux de promouvoir un discours et des actes sur une éducation affective et sexuelle responsable et une écologie intégrale à laquelle beaucoup aspirent, à la prévention de l’avortement auxquelles les jeunes filles sont poussées par la culture dominante.
Valérie Pécresse a donc un discours attractif, mais des actes politiques qui viennent le contredire. Si les Français rejettent le « en-même-temps » macronien, gageons qu’ils ne pourront pas non plus accorder de crédit aux politiques n’assurant pas une cohérence et une constance entre leurs paroles et leurs actes.
Signataires du texte :
Catherine Bolze (Auvergne- Rhône-Alpes)
Aude Etcheberry (Auvergne-Rhône-Alpes)
Blandine Krysmann (Nantes)
François Martin (Yvelines)
Olivier Pirra (Lyon)
Nicolas Tardy-Joubert (Ile de France)
Lu sur le site web « aleteia » :
« Le bombardement d’informations massives, constantes, répétées, crée un climat de dépendance névrotique qu’analyse le journaliste Louis Daufresne. Au lieu de responsabiliser, ce bombardement aliène entre les mains des experts… qui ne s’y retrouvent plus eux-mêmes.
Michel Lejoyeux dirige le service psychiatrique de l’hôpital Bichat. Voici quinze ans, il publia un petit essai remarqué, Overdose d’info, guérir des névroses médiatiques (Seuil, 2006). À relire par temps de Covid. Le médecin réfléchit aux dépendances à ce que nos grands-parents appelaient « les nouvelles ». Qui pouvait imaginer que l’information fonctionne comme l’alcool ou la cigarette ? Lejoyeux distingue trois symptômes et ceux-ci jouent à plein régime depuis l’épidémie de la Covid.
La rhétorique de la peur : « moi » est la cible
La personnalisation, d’abord : « Je suis la première victime de tout ce qui arrive. » L’actualité s’abat sur mes épaules comme la misère sur le monde. Sans pare-chocs intellectuel ou spirituel, les bolides du malheur percutent ma pauvre carcasse et à chaque gnon, c’est tout mon être qui s’en retrouve plus cabossé. De la rue, par la fenêtre des living-rooms, on voit les ombres du dieu TV se dilater sur les écrans géants. Tout le domicile s’ordonne à son adoration. Ces ombres montent jusqu’au plafond, enveloppent l’atmosphère, la terrorisent. L’être solitaire et urbain communie tous les jours à ce spectacle.
Lire la suite sur Aleteia.org : la névrose médiatique par temps de Covid
Lire aussi :Alerte sur les effets du Covid sur la santé mentale des jeunes
Camps de réfugiés comparés aux camps nazis: la bourde du Pape François ?
D'Ermes Dovico sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :
La Cour suprême maintient les espoirs des pro-vie
4-12-2021
Les neuf juges de la Cour suprême des États-Unis ont entendu les arguments des parties dans l'affaire Dobbs. À la lumière des questions des juges, la possibilité de renverser Roe ou, à tout le moins, d'approuver la loi du Mississippi interdisant l'avortement après 15 semaines reste ouverte. Dans ce dernier cas, le vote du juge Roberts pourrait être le vote décisif.
L'arrêt Roe v. Wade sera-t-il annulé ou restera-t-il en vigueur ? Depuis quelques jours, cette question, qui divise les Américains depuis près d'un demi-siècle, est plus pressante que jamais, à l'intérieur et à l'extérieur des frontières des États-Unis. Mercredi 1er décembre, la Cour suprême a entendu les arguments des parties impliquées dans l'affaire Dobbs contre Jackson Women's Health Organization, qui oppose l'État du Mississippi aux organisations pratiquant l'avortement. L'administration Biden est du côté de ces derniers. L'objet du litige est le HB 1510, une loi qui interdit les avortements après 15 semaines de gestation, sauf en cas d'urgence médicale et d'anomalie grave du fœtus. La principale question qui se pose à la Cour est de savoir si toutes les interdictions d'avorter avant la viabilité, c'est-à-dire avant que la conception puisse survivre en dehors de l'utérus, sont inconstitutionnelles.
L'affaire Dobbs est considérée par les experts comme la plus importante depuis l'arrêt Casey v Planned Parenthood de 1992, qui a confirmé le droit à l'avortement introduit par Roe en 1973, mais qui, en ce qui concerne la possibilité pour les États d'introduire des restrictions, a remplacé la norme des trois trimestres (aucune restriction à introduire au cours du premier trimestre, certaines au cours du deuxième, interdiction possible au cours du troisième sauf pour des raisons de "vie ou de santé" de la mère) par une évaluation de la probabilité de survie de l'enfant.
Eh bien, après le débat général qui s'est déroulé le 1er décembre au matin, les parties ayant présenté leurs arguments dans le respect des délais impartis et répondu aux questions des neuf juges suprêmes, les commentateurs pro-vie conservent généralement, avec quelques distinctions, un optimisme prudent quant à la possibilité de renverser Roe ou du moins de le limiter, avec des effets en cascade sur l'ensemble du système d'avortement. Un scénario également considéré comme réaliste par l'autre camp, étant donné l'inquiétude exprimée par plusieurs médias libéraux après l'audience de la Cour suprême.
Cet optimisme prudent repose sur les questions et le raisonnement des juges nommés par les Républicains (6), qui ont les moyens, s'ils le souhaitent, de réécrire l'histoire judiciaire américaine en faveur de la vie. Du côté des conservateurs, le vote du juge Clarence Thomas, qui, bien avant Dobbs, avait souligné que rien dans la Constitution américaine n'empêche un État fédéral d'interdire l'avortement, semble acquis. À ses côtés, l'avocat le plus fiable du banc était Samuel Alito, qui, dans son interrogatoire, a pressé Julie Rikelman, représentante légale de la Jackson Women's Health Organization et d'autres avorteurs, sur un point précis : l'incohérence et l'arbitraire de la loi dans l'établissement de la ligne avant et après laquelle il est légal ou non de prendre la vie d'un enfant à naître. Alito a également mis Elizabeth Prelogar, procureur général du gouvernement fédéral, en grande difficulté sur le principe du stare decisis (s'en tenir à ce qui a été décidé précédemment), lui faisant valoir qu'une décision "manifestement erronée" devrait être annulée à tout moment, sans autre considération. Le juge conservateur a rappelé le tristement célèbre arrêt Plessy contre Ferguson, un jugement de 1896 qui a confirmé la légitimité de la ségrégation raciale et qui, 58 ans plus tard seulement, a commencé à être démantelé (par l'affaire Brown et les suivantes).
RDC : six confessions religieuses ultra minoritaires héritent de la plate-forme pilote de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) sous la direction de l’église du Réveil du président Tshisekedi. Lu sur le site web de la Libre Afrique, sous la signature de Marie-France Cros :
« A la suite de la rupture des Eglises protestante et catholique avec les six autres dénominations membres de la Plateforme des confessions religieuses, chargée de choisir les dirigeants de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), ce sont les églises du réveil qui prennent la tête de ce qui reste de la plateforme, sous la direction d’un homme imposé par le cabinet du président Félix Tshisekedi.
Le 27 octobre dernier, l’Eglise du Christ au Congo, principale institution protestante du pays, avait, dans un communiqué, annoncé sa « rupture » avec les confessions religieuses « signataires du procès-verbal de désignation du président » de la Ceni – Denis Kadima, jugé proche du chef de l’Etat. Un président de la Ceni proche de l’ex-président Joseph Kabila avait précédemment permis d’importantes fraudes électorales dans le passé.
https://afrique.lalibre.be/13362/le-pouvoir-des-eglises-en-afrique/
Ces six confessions religieuses sont les musulmans, les kimbanguistes, les orthodoxes, les « églises indépendantes », l’Armée du Salut et « l’Eglise du réveil », qui regroupe différentes églises du réveil. Les catholiques sont majoritaires au Congo, tandis que les protestants de toute dénomination forment un peu plus d’un tiers des croyants, la majorité d’entre eux appartenant à l’ECC. Les kimbanguistes et les musulmans regroupent chacun 5% des Congolais.
Pas les mêmes valeurs
Le communiqué du 27 octobre constatait notamment que « l’Eglise du Christ au Congo ne partage pas les mêmes valeurs » que ces six membres, accusés de défendre « la thèse de la soumission totale au pouvoir » politique au lieu de soutenir « la mission prophétique de l’Eglise consistant à encourager le bien, dénoncer le mal et proposer des pistes de solution ». Le communiqué, long de cinq pages, dénonçait aussi « les menaces, les insultes et la campagne de dénigrement dont sont victimes l’Eglise du Christ au Congo et ses responsables ».
Ce 29 novembre, l’Eglise catholique a, à son tour, annoncé suspendre sa participation à la Plateforme des Confessions religieuses, pour la même raison. « Avec la désignation des animateurs de la Ceni, les évêques se sont rendus compte de la grande divergence de doctrines et des perceptions de valeurs éthiques avec certaines confessions religieuses », les même six courants minoritaires.
https://afrique.lalibre.be/13711/rdc-les-eglises-du-reveil-appelees-a-la-rescousse-par-le-pouvoir/
Eglise du Réveil et Communauté islamique
Ce 2 décembre, un communiqué de la Plateforme des Confessions religieuses, signé par les six courants minoritaires, a pris acte du retrait des deux courants religieux majoritaires et annoncé la désignation de « nouveaux animateurs ». Elle a élu à sa tête le représentant légal de l’Eglise du réveil, l’évêque général Israël Dodo Kamba Balanganay, qui remplace à ce poste Mgr Marcel Utembi, archevêque de Kisangani et président de la Conférence épiscopale catholique. La vice-présidence revient au représentant des musulmans, cheikh Abdallah Mangala Luaba, en remplacement du président de l’ECC, le Dr André Bokundoa-Bo-Likabe.
Selon les informations de La Libre Afrique.be, le pasteur Dodo Kamba (photo) a été imposé en septembre 2020 à la tête de l’Eglise du Réveil du Congo par le pasteur Jacques Kangudia, membre du cabinet du président Félix Tshisekedi et « coordinateur pour le changement des mentalités ». Avant cela, Israël Dodo Kamba, faisait des prédications sur YouTube au nom de la Mission sacerdotale Royale (sic). Son accession à la tête de l’Eglise du Réveil du Congo avait nécessité la destitution – en contravention avec les statuts légaux, selon lui – de son président, le Général Sony Kafuta Rockman. Le président Tshisekedi est lui-même un adepte de l’Eglise de Réveil du Congo depuis sa conversion au pentecôtisme en 2015, sous l’influence du pasteur Jacques Kangudia. »
Ref. RDCongo: l’Eglise du Réveil du Congo préside la Plateforme des confessions religieuses
D'Aline Lizotte sur Smart Reading Press :
LE VERDICT EST TOMBÉ : LE PAPE ACCEPTE DE DÉMETTRE L’ARCHEVÊQUE DE PARIS DE SA CHARGE ÉPISCOPALE
Une synthèse de presse de gènéthique.org :
Chili : les députés rejettent la dépénalisation de l’avortement
Mardi, les députés chiliens ont rejeté une proposition de loi qui visait à dépénaliser l’avortement jusqu’à 14 semaines de grossesse[1]. Elle avait été déposée en 2018 par l’opposition de gauche (cf. Des députées chiliennes déposent un projet de loi en vue de légaliser l’avortement jusqu’à 14 semaines). Les mêmes députés l’avaient approuvée en septembre (cf. Chili : la Chambre basse du Parlement vote l’avortement jusqu’à 14 semaines), mais ils ont rejeté la version modifiée adoptée par la Commission[2]. Le texte est ainsi « gelé » et ne pourra revenir devant le Parlement avant un délai d’un an.
Au Chili, l’avortement est légal depuis 2017 en cas de danger pour la vie de la mère, de non viabilité du fœtus ou encore en cas de viol (cf. Le Chili dépénalise l’avortement dans certains cas).
Par ailleurs dans ce pays, une proposition de loi visant à « légaliser le mariage entre personnes de même sexe » doit être examinée lundi prochain par une commission mixte paritaire, avec des conséquences sur l’adoption et la filiation des enfants. Plusieurs points ont « suscité des désaccords », notamment « l’élimination de motifs de divorce en cas de changement de sexe » ou l’ouverture à la GPA. Si le Parlement vote ce texte, le président devra encore le ratifier.
[1] 65 votes contre, 62 votes pour et une abstention
[2] La Commission avait « adapté [le texte] à la loi existante sur l’identité de genre ».
Sources : AFP (30/11/2021) ; France 24 (2/12/2021)
Une synthèse de presse de gènéthique.org :
Etats-Unis : « L’annulation de « Roe » rendra la politique d’avortement au peuple »
Les 1er et 2 décembre 2021, la Cour suprême examinait la plainte de Lynn Fitch, Procureur Général du Mississippi qui défend la loi de l’État sur l’avortement. Le Gestational Age Act interdit l’avortement après 15 semaines de grossesse (cf. Etats-Unis : L’avortement devant la Cour suprême). Lynn Fitch a porté plainte devant la Cour suprême des Etats-Unis, afin d’invalider son arrêt « Roe vs. Wade » qui autorise l’avortement aux Etats-Unis « tant que le foetus n’est pas “viable”, soit vers 22 à 24 semaines de grossesse ».
Pour Scott Stewart, représentant de l’Etat, « mettre un terme à “Roe v. Wade” permettra, comme avant 1973, à chaque Etat de décider d’autoriser ou non les avortements et de rendre “la décision au peuple” ». Car lorsque la Cour suprême a rendu son arrêt Roe contre Wade, « elle a créé une série de règles spéciales qui ont confisqué la politique de l’avortement en la maintenant derrière les tribunaux, où des juges non élus décident le sort des lois du peuple », estime Lynn Fitch.
Une Cour divisée
Les positions des magistrats sont partagées. « Une interdiction après 15 semaines ne me semble pas un changement énorme par rapport à la viabilité, c’est la règle adoptée par une majorité de pays », estime John Roberts, le chef de la Cour.
De son côté le juge Brett Kavanaugh estime que la Cour devrait « être scrupuleusement neutre », et donc « laisser cette décision aux élus ». « Si les gens pensent que tout est politique, comment la Cour pourrait-elle survivre ?”, estime quant à elle Sonia Sotomayor. Le président Biden a confirmé son soutien au maintien de l’arrêt.
Des lois annulées en justice
Depuis l’arrêt « Roe vs. Wade », les Etats ont tenté d’élaborer de nouvelles lois promouvant notamment « la défense du caractère sacré de la vie et la protection de la santé des femmes », affirme Lynn Fitch. Mais, elles ont été annulées par le pouvoir judiciaire. (Cf. Avortement au Texas : la Cour suprême laisse la loi en vigueur ; Texas : la loi interdisant les avortements après 6 semaines bloquée temporairement par un juge).
Les évolutions du droit, des politiques publiques et de la société ont offert aux femmes la possibilité de concilier vie professionnelle et vie de famille, indique le procureur. De même, les lois « Safe Haven » existent désormais dans tous les Etats. Elles permettent aux femmes de confier leur nouveau-né à un établissement.
Ouvrir un véritable débat
L’arrêt « Roe vs. Wade » a créé de fortes oppositions entre les Américains, déplore Lynn Fitch. Il a plongé la « société dans un chaos », en obligeant « les Américains à décider entre être pro-vie ou pro-choix ».
« Confiante dans le peuple américain », elle se dit « certaine que lorsque la Cour renversera Roe, un débat honnête sur une politique juste s’ensuivra » Un débat « difficile » qui pourra aboutir à des conclusions variables d’un État à l’autre. « Mais c’est le rôle que la Constitution nous a donné, à nous, le peuple, et c’est le rôle que la Cour doit nous rendre maintenant. »
Sources : The Washington Post, Lynn Fitch (28/11/2021) ; AFP (01/12/2021)
Six jours seulement. François n’a pas traîné pour statuer sur le sort de l’archevêque de Paris. Sans l’avoir préalablement rencontré - mais joint par téléphone selon nos informations -, le pape a accepté jeudi 2 décembre la démission de Mgr Michel Aupetit. Le couperet est tombé sans crier gare et a surpris tout le monde, même les observateurs les plus aguerris des arcanes du monde ecclésial. Dans l’entourage de l’archevêque, c’est la sidération. « On ne s’attendait pas à ça, confie un proche. En vérité, c’est un choc cosmique ! Nous recevons des centaines de messages de consternation à l’archevêché. Ces gens ne croient pas à cette soi-disant affaire de ‘petite copine’. Ils estiment que cette histoire est une chose impossible et que Rome s’est tout simplement trompé. Certains messages sont même empreints de colère. »
Mais de rares voix osent établir un lien entre la rapidité de la décision romaine et la gravité des faits qui seraient reprochés à Mgr Aupetit. Depuis la publication par l’hebdomadaire Le Point d’un article à charge contre l’archevêque parisien, les langues se délient et les accusations mettant en cause « le comportement ambigu » de Mgr Aupetit – selon ses propres mots – avec une femme s’étayent. Selon les informations recueillies par Famille Chrétienne, les faits qui lui sont reprochés pourraient être bien plus graves qu’un simple mail adressé par erreur à sa secrétaire en 2012, et justifieraient à eux seuls la décision expéditive du Saint-Père.
Selon une source proche du dossier, la décision de Rome est en rapport direct avec la réalité des affaires de mœurs reprochées à Mgr Aupetit par Le Point. L’archevêque de Paris avait démenti avec force auprès de l’hebdomadaire toute relation sexuelle avec la destinataire de son mail, ...
La suite est en accès payant sur le site de Famille Chrétienne
Lu sur le site web « didoc » cet article de Jean de Saint-Chéron publié le 30 novembre 2021 :
« Lors de la publication du rapport Sauvé, le célibat des prêtres a parfois été présenté comme une des causes des actes pédocriminels. Jean de Saint-Chéron (*) réfute avec force cette accusation et réaffirme le sens du célibat sacerdotal.
Le christianisme est une histoire de fou. Que voulez-vous. C’est la religion de tous les excès. On le sait depuis le début. « Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes », comme disait saint Paul (1 Co 1, 23). Le célibat « pour le Royaume », selon la formule consacrée, c’est-à-dire pour l’amour de Dieu et des hommes, qu’il concerne les religieux, les laïcs consacrés ou encore les prêtres, manifeste un peu de cette folie. « Mais, ajoute Paul, pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient Juifs ou Grecs, ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (1 Co 1, 24). Pour les chrétiens, la « folie » du christianisme est une image de la sagesse de Dieu. Or c’est toujours à cette dernière que se heurte notre bon sens bien terre à terre, quand nous essayons de comprendre la religion.
S’agissant du célibat des prêtres dans l’Église catholique latine — où l’on n’ordonne prêtres que des hommes célibataires, tandis qu’en Orient, y compris dans l’Église catholique, il est possible d’ordonner des hommes mariés —, le débat n’est pas neuf, bien sûr. Au IVe siècle, saint Jean Chrysostome, évêque de Constantinople, rappelait à l’occasion de débats sur les mœurs sacerdotales : « Tout le monde juge le prêtre, et on le juge comme s’il n’était plus dans sa chair, comme s’il n’était pas pétri du limon commun, comme s’il était un ange affranchi de toutes les faiblesses de l’homme ». Or nous savons bien que c’est plus compliqué que ça. Mais pourquoi alors l’Église s’obstine-t-elle à prendre ses prêtres parmi des célibataires qu’elle appelle à garder cet état ?
En 1967, en ce temps où la continence sexuelle n’était pas franchement dans l’air du temps, le pape Paul VI s’était fendu d’une encyclique sobrement intitulée Sacerdotalis caelibatus. Il y présentait en détail la triple signification du célibat sacerdotal : correspondance au Christ célibataire ; don radical de soi-même au peuple de Dieu ; témoignage de la vie éternelle. Loin de tout angélisme, le texte était non seulement bien incarné — et n’éludait pas l’épreuve que constitue le célibat, même choisi librement et par amour, dans la vie d’un homme — mais faisait droit aux grandes objections du monde et du « pragmatisme ». La lettre ouvrait en effet sur un exposé de ces objections (complexité historique de la question du célibat ; pénurie de prêtres ; « violence faite à la nature » ; risque d’infidélité au célibat et donc de défroquage, etc.). Cette liste demeure tout à fait actuelle en 2021, et les détracteurs du célibat sacerdotal en manque d’idées seraient bien inspirés d’aller y puiser de nouveaux arguments pour leurs dîners en ville.
Avant d’essayer d’éclairer, par un très parcellaire rappel de ce qu’est au fond le christianisme, le sens du célibat sacerdotal, il est une objection contemporaine que l’on entend, que l’on lit, et qui se fraie aujourd’hui un chemin dans les méandres de certaines consciences visiblement très éclairées : il y aurait une causalité entre le célibat sacerdotal et les crimes abominables révélés par le rapport Sauvé. Il m’est extrêmement pénible d’avoir à rappeler ici que l’immense majorité des crimes pédophiles sont commis par des hommes qui n’ont pas voué le célibat, et qui ont d’ores et déjà une, un, ou plusieurs partenaires sexuels appartenant à la catégorie des adultes consentants. Il est pénible de le rappeler, mais sans doute faut-il que quelqu’un s’en charge. Qu’on établisse un lien entre la discipline du célibat et les prêtres qui partent avec une paroissienne ou, plus tragique, qui mènent une double vie dans l’ombre, soit. Mais avec la pédocriminalité !... Une telle suspicion de causalité repose d’ailleurs sur une étrange conception des penchants naturels de l’homme. Et ce serait une bien piètre vision du mariage que d’y voir un remède aux pires turpitudes sexuelles.
Passée la mention de cette absurdité, il faut rappeler que le sens du célibat ne saurait en aucun cas se limiter à une discipline ecclésiastique, comme un « fardeau obligé » imposé à tous ceux qui auraient le désir de devenir prêtres. Au contraire, il faut comprendre que l’Église catholique latine n’appelle ses prêtres que parmi ceux qui choisissent d’être célibataires. Et si l’on est un catholique romain de rite latin, le fait de ne pas se sentir « appelé » au célibat est un excellent indice que l’on n’est tout simplement pas appelé à être prêtre. (Encore une folie que seule la foi permet de reconnaître comme une sagesse).
Une fois que l’on a dit cela, n’esquivons pas la question du combat qui reste à vivre pour ceux qui sont appelés au célibat. Il ne s’agit pas de faire l’innocent, le désincarné ou le naïf, comme si de rien n’était. Mais de reconnaître l’épreuve pour en découvrir le sens profond, la grandeur, la joie mystérieuse d’une vie donnée et prophétique, selon le témoignage de tant de prêtres à la vie belle et féconde, aujourd’hui et au cours de l’histoire. Cette joie échappe à qui refuse d’entendre que dans le christianisme, « ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes » (1 Co 1, 25). Mais comprenons au moins que la « folie de Dieu » est toujours ordonnée à l’amour, et nulle radicalité chrétienne ne saurait aboutir à un fanatisme violent — qui est bien plutôt la marque d’une absence de dieu.
Le Père Albert Chapelle, grand théologien jésuite, écrivait en 1977 dans Sexualité et sainteté que « qui n’accepte pas de ressentir le célibat de manière douloureuse ne sait pas ce qu’est le célibat. Le célibat appauvrit au niveau pulsionnel ; le célibat est renoncement au complément d’humanité qu’un partenaire de vie peut apporter ». Or seul le mystère de l’Évangile, ainsi que le mystère d’une vocation propre, peuvent faire entrer dans l’intelligence d’un acte aussi élevé que celui du renoncement volontaire à la vocation naturelle de l’homme (le mariage), qui est chose bonne et archi-bonne. Écartons tout de suite que dans la spiritualité chrétienne le mariage ne serait pas vu comme un choix radical, un don de sa vie par amour. Le célibat des prêtres est incompréhensible, bien sûr ! Mais le Christ lui-même proclame au sujet de ceux qui renoncent à se marier « à cause du royaume des cieux », que peut seul le comprendre « celui qui peut le comprendre » (Mt 19, 12). Or ceux qui à la fois « peuvent comprendre » et sont appelés à embrasser cette vie ne forment qu’une infime partie de la population (sinon le taux de natalité en prendrait un coup).
Nous autres laïcs, croyants ou non, que pouvons-nous comprendre ? Certains prêtres eux-mêmes confient n’avoir compris que bien tard le sens du célibat auquel ils s’étaient sentis appelés des années plus tôt, en discernant sans doute la grandeur amoureuse radicale, sans bien la saisir. Tel est le cas de Mgr Gobilliard, évêque auxiliaire du diocèse de Lyon, qui évoque la « croix » du célibat et la « souffrance » du renoncement à être père selon la chair, tout en disant la joie très haute de ce sacrifice : « Je me souviens très bien du jour où j’ai à la fois compris et accepté mon célibat, écrit-il. J’étais déjà prêtre. C’était à l’hôpital Spallanzani, hôpital de phase terminale des maladies infectieuses où j’étais aumônier. Mario, auprès de qui je me trouvais, était en train de mourir du S.I.D.A. Un jour, me regardant bien dans les yeux, il m’a dit : “Je crois avoir compris le célibat des prêtres !” Du tac au tac, je lui ai répondu : “Eh bien explique-moi parce que moi, je n’ai pas tout compris !” Il a réfléchi et paisiblement il m’a dit : “Quand tu es là, je me repose dans ton cœur ! […] Il n’y a personne dans ton cœur que tu dois aimer plus que moi lorsque tu es à côté de moi. Ton cœur est libre d’être pour moi tout seul, et c’est cela qui me repose. […] Si tu étais marié, alors je saurais qu’il y a dans ton cœur quelqu’un de plus important que moi et ce serait normal. Pareil si tu avais des enfants. […]” Il avait raison, le célibat que vit le prêtre diocésain, c’est le célibat même du Christ. Tout cela nous dépasse et, bien sûr nous ne sommes jamais à la hauteur de l’exigence que ce célibat implique ». C’est en découvrant qu’il avait choisi d’être un pauvre parmi les pauvres que celui qui était alors un prêtre mûr a compris le sens de ce qu’il vivait depuis quinze ans.
La question surnaturelle, quand il s’agit de christianisme, ne peut être éludée. C’est toujours à ça qu’il faut revenir. Car rien n’est plus concret que le célibat d’un prêtre, ni plus mystérieux. C’est une réalité physique, visible, difficile, dont le sens redit par le pape Paul VI il y a plus de cinquante ans révèle la haute dignité de l’homme, capable d’aimer au-delà de ses forces, et ainsi de parler de l’invisible. Si la sagesse de ce monde est folie devant Dieu, le christianisme a l’audace d’enseigner que c’est parce que la sagesse du monde ne regarde pas assez loin. « Tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celle des hommes » (Mt 16, 23), dira le Christ à Pierre effrayé à l’idée de la croix.
Le célibat consacré ne rabaisse ni la dignité de l’acte sexuel ni la splendeur du mariage. Il dit autrement, de façon plus surnaturelle, de façon incompréhensible peut-être à nos esprits trop inquiets de ne plus jouir, que l’amour est un don total de soi, et que les chrétiens vivent déjà d’une autre vie, éternellement joyeuse. Les prêtres qui vouent le célibat sont des témoins de l’invisible, comme des sentinelles de l’espérance. Ils témoignent que, selon le mot de Thérèse d’Avila, Dieu seul suffit à remplir une vie humaine. Ils nous disent que nous sommes faits pour nous donner entièrement et pour vivre éternellement.
Devant une signification si haute, on perçoit mieux la blessure que fait à toute l’Église l’infidélité à ce célibat. On perçoit aussi combien — par-delà tous les arguments fallacieux calqués sur l’esprit du monde — l’Église catholique de rite latin perdrait de son prophétisme, même incompris ou mal compris, en revenant sur cette discipline qui veut qu’elle n’ordonne prêtres que des célibataires. Jamais on ne pourra comprendre le christianisme et son ahurissante folie si l’on cesse de considérer qu’un chrétien est quelqu’un qui croit vraiment à la résurrection du Christ, dans sa chair. Et qui affirme que la vie est éternelle.
Ref. Le célibat des prêtres est incompréhensible, bien sûr !
(*) Jean de Saint-Chéron est essayiste et a publié « Les bons chrétiens » en 2021 (Salvator), un essai sur le sens du christianisme dans le monde contemporain. Source : https://www.lefigaro.fr/vox/religion/les-pretres-qui-vouent-le-celibat-sont-des-temoins-de-l-invisible-des-sentinelles-de-l-esperance-20211124.