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Islam - Page 5

  • Les chrétiens syriens "invités" à se convertir à l'Islam

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    Du Tagespost :

    Malgré les promesses du nouveau régime

    Les chrétiens syriens appelés à se convertir

    Selon l'organisation humanitaire Aide à l'Église en Détresse, la ségrégation, le port du voile forcé, la conversion forcée et les attaques contre les chrétiens se produisent dans certaines régions de Syrie.

    3 février 2025

    Depuis la chute du régime d'Assad, la liberté religieuse des chrétiens en Syrie semble avoir été restreinte . Comme l'a rapporté lundi l'organisation humanitaire catholique Aide à l'Église en Détresse (AED), cette discrimination de la part des islamistes se produit de manière sporadique et plus fréquemment dans certaines régions du pays. Jusqu’à présent, aucune déclaration générale ne peut être faite sur la manière dont les chrétiens sont traités : il existe de grandes différences régionales.

    Selon des sources locales de l'organisation humanitaire en Syrie, dans « certains endroits » des « sièges séparés pour les femmes et les hommes dans les transports publics » sont en train d'être installés. Dans certains endroits, l’obligation pour les femmes de porter le voile est à nouveau activement appliquée. Selon la déclaration de l'Aide à l'Église en Détresse, l'absence d'une administration unifiée après le coup d'État déterminerait le succès de ces mesures.

    Des incidents se produisent également dans les zones chrétiennes

    La situation des chrétiens dans les villes de Homs et Hama, dans l’ouest de la Syrie, est particulièrement précaire : « Les gens évitent de sortir dans la rue après 17 heures. « Il y a des djihadistes en déplacement qui utilisent des mégaphones pour appeler les gens à se convertir à l'islam », expliquent les contacts de l'organisation humanitaire ACN. Les femmes qui apparaissent sans voile en public s’exposent à de fortes critiques publiques. « La peur y est très grande. « Beaucoup de chrétiens restent à la maison et ne peuvent pas aller travailler. »

    Des conditions complètement différentes sont observées dans la région frontalière avec le Liban, où la majorité de la population est chrétienne. Dans la « Vallée des Chrétiens », la situation est « largement pacifique ». Les incidents se produisent uniquement sur les voies d’accès. « Il y a des cas où des chrétiens ont été invités à se convertir à l’islam à des barrages routiers. « S'ils refusent, ils seront empêchés de poursuivre leur voyage », a rapporté une personne de contact au sujet des incidents. Certains voyageurs ont même été volés.

    L’ambiance est à « un optimisme prudent »

    Bien que les dirigeants islamistes aient déclaré après le changement de régime qu'ils voulaient respecter la liberté religieuse, de nombreux chrétiens ont encore considéré cette promesse « avec scepticisme », selon l'ACN. Les contacts ont néanmoins fait état d'un état d'esprit « prudemment optimiste », alors que l'organisation humanitaire a dû garder ses sources d'information « anonymes pour des raisons de sécurité ».

    Dans la capitale Damas, qui est un centre médiatique et politique majeur, le nouveau régime est « soucieux de conserver une image positive », a déclaré un contact cité par l'organisation humanitaire. « Il existe néanmoins des incidents isolés, comme l’obligation faite aux femmes de porter le voile ou l’interdiction faite aux femmes et aux hommes de sortir ensemble dans la rue s’ils n’ont aucun lien de parenté. » Des informations sur des incidents similaires proviennent également de Alep au nord du pays.

    Offres de coopération entre représentants d'églises

    Plusieurs représentants de l’Église ont désormais exprimé leur volonté de coopérer avec le nouveau régime. Les dirigeants islamistes ont assuré aux chrétiens lors de plusieurs entretiens qu'ils respecteraient pleinement leurs droits et ont souligné à plusieurs reprises le statut des chrétiens en tant que partie intégrante et séculaire de la société syrienne, a déclaré un contact de l'église à ACN : Les chrétiens ne se contenteraient pas cela d’être « étiqueté comme une minorité religieuse ou traité comme des citoyens de seconde classe ».

    Selon les contacts locaux de l’Aide à l’Eglise en Détresse, l’ambiance parmi les chrétiens est pleine d’espoir : « Nous sommes heureux que le régime d’Assad soit tombé et nous espérons une Syrie meilleure. Mais nous ne devons pas considérer comme acquis que tout va bien aujourd’hui. » Dans le contexte de l’élaboration d’une nouvelle constitution, la communauté chrétienne en Syrie exige l’égalité des droits avec tous les autres groupes ethniques et religieux. (DT/jmo)

  • Le Nicaragua, la Turquie, le Pakistan, l’Algérie et l’Inde : 5 pays emblématiques de la persécution des chrétiens dans le monde

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    De Manaëm Huet sur le site de l'ECLJ :

    Hausse de la persécution des chrétiens en 2024 : cinq pays clés pour l’ECLJ

    28 Janvier 2025

    Plus de 380 millions de chrétiens ont été persécutés en 2024 – soit 1 chrétien sur 7 dans le monde, selon l’Index 2025 de l’ONG Portes Ouvertes. Ce rapport nous heurte à une violente réalité, parfois oubliée. Face aux 15 millions de chrétiens persécutés supplémentaires par rapport à l’année 2023, le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) continue sa mobilisation sur cinq pays clés : le Nicaragua, la Turquie, le Pakistan, l’Algérie et l’Inde.

    Un contexte mondial alarmant

    Les 5 premiers pays de l’Index 2025, les plus hostiles envers les chrétiens, sont :

    1. La Corée du Nord
    2. La Somalie
    3. Le Yémen
    4. La Lybie
    5. Le Soudan

    En l’espèce, les pays où les chrétiens sont les plus persécutés sont musulmans ou communistes. L’Afrique subsaharienne est particulièrement touchée par la violence, représentant à elle seule 93% des chrétiens tués (soit au moins 4.192 victimes), en raison notamment des groupes extrémistes qui prolifèrent dans les zones instables. Le rapport de Portes Ouvertes met en lumière plusieurs pays au cœur du plaidoyer du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) auprès des institutions européennes et onusiennes, notamment le Nicaragua (30e), la Turquie (45e), le Pakistan (8e), l’Algérie (19e) et l’Inde (11e).

    1. Nicaragua – Une répression des chrétiens méconnue qui continue de s’aggraver

    Le Nicaragua occupe la 30e place dans l’Index 2025, confirmant une réalité persistante depuis 2023 où le pays avait grimpé de la 50e à la 30e place. Depuis 2018, sous le régime despotique de Daniel Ortega, une répression systématique contre les chrétiens vise à réduire au silence les critiques du pouvoir et éradiquer l’influence spirituelle de l’Église au profit d’une idéologie sandiniste dévoyée. Cette dérive autoritaire a récemment atteint un nouveau sommet avec la réforme constitutionnelle de janvier 2025, qui accorde des pouvoirs quasi absolus à Daniel Ortega. Malgré les condamnations internationales venant de l’Union européenne et des États-Unis, ainsi que de l’ONU, les chrétiens demeurent victimes de crimes contre l’humanité.

    L’ECLJ, inquiet de l’ampleur de la répression, a publié en décembre 2024 un rapport et a organisé à Paris le 8 janvier 2025 une manifestation de soutien aux victimes de cette dictature sandiniste. Cette mobilisation a rassemblé différents intervenants, regroupant associations et politiques, tels que le député européen Nicolas Bay (groupe des Conservateurs) et la députée à l’Assemblée nationale Éléonore Caroit (groupe Renaissance). Par ailleurs, l’ECLJ s’active dans l’adoption de l’Examen Périodique Universel (EPU) du Nicaragua, prévue pour mars 2025 lors de la 58e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Session au cours de laquelle l’ECLJ organisera un évènement parallèle pour mettre en lumière la situation.

    1. Turquie – Les chrétiens face au nationalisme religieux turco-islamique

    La Turquie passe de la 50e place dans l’Index de 2024 à la 45e en 2025. La Turquie se déclare officiellement laïque, mais sous la présidence d’Erdogan, elle s’enfonce dans un nationalisme turco-islamique qui se fait au détriment des chrétiens. Erdogan s’est indigné publiquement de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, condamnant « l’immoralité commise contre le monde chrétien et contre tous les chrétiens ». Mais en ce qui concerne son propre pays, l’ECLJ interpelle sur l’absence de mesures garantissant les droits des chrétiens persécutés, avec notamment 22 attaques violentes contre les chrétiens en 2023 et documentées dans l’EPU de la Turquie.

    De plus, l’expulsion des chrétiens étrangers pour soi-disant « menace pour la sécurité nationale » est préoccupante. L’affaire Kenneth Wiest, un protestant américain résidant en Turquie depuis 34 ans et qui s’est vu interdit de rentrer chez lui, est emblématique de ces persécutions. Dans ses observations écrites de novembre 2024, l’ECLJ incite la Cour européenne des droits de l’homme à réaliser que la défense des droits de Kenneth Wiest ne concerne pas que lui et sa vie familiale, mais bien tous les chrétiens étrangers expulsés, ainsi que tous les chrétiens turcs qui se retrouvent privés de formation et d’encadrement.

    Par ailleurs, l’ECLJ met régulièrement en lumière l’ingérence arbitraire et non légitime subie par les fondations grecques-orthodoxes. En avril 2024, nous sommes intervenus en qualité de tierce-partie dans l’affaire Arhondoni, où la Turquie a qualifié de fondation « désaffectée » une fondation gérant un monastère grec-orthodoxe qui, pourtant, n’a jamais cessé son activité. De même, en novembre 2024, nous sommes intervenus dans l’affaire Mavrakis, où deux prêtres grec-orthodoxes, élus membres des conseils d’administration de fondations communautaires grecques-orthodoxes à Istanbul, ont été destitués par la Direction générale des fondations — un organisme public turc relevant du ministère de la Culture et du Tourisme — sous prétexte qu’ils sont des ecclésiastiques. En janvier 2025, l’ECLJ fera part de ses observations écrites dans l’affaire « Fondation de l’église grecque Balino de Balat », traitant de l’expropriation de deux fondations grecques-orthodoxes.

    1. Pakistan – Les chrétiens subissent les lois anti-blasphème

    Le Pakistan se classe à la 8e place de l’Index 2025, après avoir occupé la 7e place en 2024. Au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, l’Organisation de la Coopération islamique, portée par le Pakistan et la Turquie, mène campagne contre « l’islamophobie » qui sévirait en Occident. Pour l’ECLJ, cette lutte sacrifie la liberté d’expression en confondant critique légitime de l’islam en tant que système de croyance et attaques contre les individus musulmans. Mais l’hypocrisie du Pakistan ne s’arrête pas là car chez lui, les lois sur le blasphème sont utilisées comme armes contre les minorités chrétiennes, pouvant conduire à des lynchages ou même des condamnations à mort arbitraires telle que celle de Ashan.

    Ashan est un jeune chrétien pakistanais accusé de blasphème et d’acte terroriste pour avoir posté sur TikTok une photo d’une page de Coran profanée. Sans preuves tangibles, il a été condamné à mort pour des charges infondées. Les chrétiens au Pakistan sont également confrontés à d’autres formes de persécution : des croyantes, jeunes filles chrétiennes et hindoues sont kidnappées, converties de force puis mariées. De plus, les convertis de l’islam au christianisme sont particulièrement exposés et visés, ils vivent sous une menace constante de représailles. L’ECLJ agit, au travers du cas Ashan mais aussi Shahzad Masih, pour dénoncer ces abus et amener des réformes pour une protection effective des droits chrétiens au Pakistan.

    1. Algérie – Des lois contre la liberté de culte et la liberté d’association des chrétiens

    L’Algérie est désormais à la 19e place de l’Index 2025, contre la 15e place en 2024. En Algérie, les chrétiens font face à une persécution croissante, marquée par la fermeture de la totalité des 47 églises protestantes évangéliques algériennes. De nombreux chrétiens algériens font face à des condamnations pénales. L’Église catholique souffre aussi de ces restrictions, puisque par exemple son service humanitaire Caritas est fermé depuis octobre 2022. Cette situation s’inscrit dans une dynamique plus large de fermeture politique et culturelle, laissant le pays s’enfermer dans une identité exclusivement arabe et musulmane. Ce repli identitaire est renforcé par un discours de défiance envers l’Occident, et en particulier la France, perçue uniquement à travers le prisme de l’ancienne puissance coloniale.

    Bien que la Constitution algérienne garantisse théoriquement la liberté d’expression et la liberté de culte, la législation pénalise sévèrement toute tentative de conversion d’un musulman, et impose des restrictions aux cultes non musulmans et aux associations chrétiennes. De plus, depuis 2020, la liberté de conscience a même été retirée de la Constitution, démontrant un recul inquiétant des droits de l’homme en Algérie.

    L’ECLJ a organisé, en juillet 2024, une conférence au Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour plaider la cause des chrétiens d’Algérie. Parmi les intervenants à cette conférence figuraient l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, les Rapporteuses spéciales des Nations unies sur la liberté de religion et la liberté d’association, ainsi que le vice-président de l’Église protestante d’Algérie (EPA).

    1. Inde – Des chrétiens persécutés sous le coup de lois anti-conversion

    L’Inde conserve la 11e place dans l’Index 2025, soulignant la gravité persistante de la persécution antichrétienne dans le pays. Bien qu’elle soit souvent qualifiée de « plus grande démocratie du monde » et dotée d’une Constitution laïque, l’Inde demeure un terrain hostile pour les chrétiens, en grande partie en raison de l’influence d’extrémistes hindous prônant une identité exclusivement hindoue pour tous les citoyens indiens. Les violences perpétrées contre les chrétiens continuent et les autorités font preuve d’inaction ou de réponses limitées pour y mettre un terme et vraiment protéger les victimes, comme l’avait déjà souligné l’ECLJ lors d’une intervention orale au Conseil des droit de l’homme des Nations unies en octobre 2022.

    Depuis plusieurs années, le système de « castes » et des lois anti-conversion adoptées par 11 États indiens (sur 29) accentuent les discriminations à l’encontre des chrétiens. Bien que les articles 15 et 25 de la Constitution indienne garantissent, de jure, la liberté religieuse et protègent les minorités de toute discrimination, ces législations locales, de facto, entravent les pratiques chrétiennes, comme l’a souligné l’Examen périodique universel de l’ECLJ en 2022. Malgré un rappel lors de l’EPU de 2017, l’Inde n’a mis en œuvre aucune des recommandations critiques concernant la liberté religieuse. L’EPU de 2022 n’a pas non plus abouti à des résultats concluants sur le terrain.

    L’ECLJ, préoccupé par la situation, organisera en mars 2025 une conférence à Genève, lors de la 58e session du Conseil des droits de l’homme, sur les lois anti-conversion et la persécution des chrétiens en Inde.

    Face à l’augmentation de la persécution antichrétienne dans le monde pour la 12e année consécutive, il est essentiel de prier. Prier pour que Dieu accompagne les chrétiens dans ces épreuves, qu’Il leur donne la force pour rester fermes dans leur foi et que la violence prenne fin. Nous demandons que Sa paix, qui surpasse toute compréhension, remplisse les cœurs de ces croyants et apporte de l’espérance à leurs pays.

    Par Manaëm Huet, Étudiant en Master II Droit International à l'Université de St. Gall, Suisse.

  • Azerbaïdjan : parodie de procès à Bakou pour les anciens dirigeants du Haut-Karabakh

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    De Thibault van den Bossche sur le site de l'ECLJ :

    Parodie de procès à Bakou pour les anciens dirigeants du Haut-Karabakh

    25 Janvier 2025

    Bakou a ouvert le procès de seize Arméniens du Haut-Karabakh, faits prisonniers après la chute de la république autonome en septembre 2023. Dans ce contexte, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe entame le lundi 27 janvier sa première partie de session 2025. L’occasion de rester ferme vis-à-vis de la délégation des députés de l’Azerbaïdjan, qu’elle avait déjà suspendue en janvier 2024. Après une première conférence en octobre 2024 au Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour dénoncer le sort tragique des détenus arméniens, azéris et français en Azerbaïdjan, le Centre européen pour le droit et la justice en organisera une autre en mars 2025.

    Le 17 janvier 2025, le tribunal militaire de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, a ouvert le procès de seize Arméniens du Haut-Karabakh, sur les 23 retenus prisonniers. Parmi eux, l’ancien ministre d’État (l’équivalent de Premier ministre) de l’ancienne république autonome, Ruben Vardanyan, et trois anciens présidents : Arkadi Ghoukassian, Bako Sahakian et Arayik Haroutiounian. Sous le coup de 42 chefs d’accusation différents, dont « terrorisme », « séparatisme » et « crimes de guerre », ces hommes risquent la prison à vie.

    Tous ont été arrêtés en septembre 2023, à la suite de la chute du Haut-Karabakh et du nettoyage ethnique des 120 000 Arméniens, après un blocus de neuf mois imposé à partir de décembre 2022, de nature génocidaire selon les termes de Luis Moreno Ocampo, premier procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Le 1er octobre 2024, le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) avait organisé une conférence pour les soutenir au Palais des Nations à Genève, en marge de la 57e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Nous organiserons une autre conférence en mars 2025, lors de la 58e session.

    Une parodie de justice

    Ce procès monté de toutes pièces se déroule à huis clos, empêchant tout contrôle indépendant par des observateurs internationaux, des médias étrangers, des ONG ou les familles des accusés. Les autorités azerbaïdjanaises invoquent des raisons de « sécurité nationale » pour justifier cette opacité. Certains accusés, qui n’ont jamais porté d’uniforme militaire, sont pourtant jugés dans un tribunal militaire. Ce n’est qu’une semaine avant le début de l’audience préliminaire que l’avocat américain de Ruben Vardanyan n’a pu avoir accès au dossier de son client, qui compte plus de 20 000 pages, rédigées en azerbaïdjanais et en russe, langues qu’il ne maîtrise pas. 

    Ruben Vardanyan avait volontairement renoncé à sa nationalité russe pour devenir ministre d’État de la république d’Arstakh (autre nom du Haut-Karabakh), d’octobre 2022 à février 2023. Les conditions inhumaines de sa détention depuis septembre 2023 ont conduit son avocat à déposer en juin 2024 un appel urgent auprès de la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la torture, alléguant des actes de torture et des traitements dégradants tels que l’interdiction de dormir, de boire de l’eau, ou de s’asseoir. Nommé en 2024 pour le prix Nobel de la paix pour ses activités caritatives et humanitaires à la suite de la guerre du Haut-Karabakh de 2020, il attire spécialement l’attention de Bakou et sera jugé séparément. Son procès doit reprendre le 27 janvier, et le 21 janvier pour les quinze autres.

    La négation de l’existence arménienne dans le Haut-Karabakh

    À la tête de l’Azerbaïdjan depuis 2003, Ilham Aliyev concentre les pouvoirs dans ses mains et celles de sa famille élargie par des modifications successives de la Constitution et le contrôle des élections. La corruption est endémique et l’opposition politique officielle, les journalistes et les militants des droits de l’homme ont été affaiblis par des années de persécution, qui touchent les Arméniens, les Azerbaïdjanais, mais également les Français comme le rappelle l’ECLJ dans son rapport de novembre 2024 sur les droits de l’homme en Azerbaïdjan .

    Aujourd’hui, Aliyev instrumentalise le système judiciaire pour humilier les anciens dirigeants de la république d’Artsakh. Son but est de démanteler tout ce qu’il reste de ses organes. Il s’agit d’une suite aussi logique que sinistre : après avoir vidé le Haut-Karabakh de sa population arménienne, Aliyev encourage son remplacement par l’installation d’Azerbaïdjanais et s’attelle à détruire ses églises, monastères, kachkars (croix typiques de l’art arménien) mais aussi ses bâtiments administratifs. Au-delà de simplement vouloir effacer les traces de la présence plurimillénaire des Arméniens, le dictateur azéri s’est lancé dans la négation de leur existence même, comme l’ECLJ le détaillait dans son rapport de juin 2024 sur l’effacement systématique du patrimoine arménien dans le Haut-Karabakh.

    L’Arménie sous la constante menace de l’Azerbaïdjan

    Entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, les tensions restent vives. Ilham Aliev ne cesse d’appeler l’Arménie « l’Azerbaïdjan occidental ». Le 8 janvier 2025, il l’avait accusée d’être « gouvernée depuis 30 ans par des porteurs de l’idéologie fasciste ». À ce titre, elle serait donc une « menace pour la région », et de conclure : « le fascisme sera éradiqué soit par les dirigeants arméniens, soit par nous : il n’y a pas d’autres solutions ». Face aux incitations à la haine raciale et aux menaces répétées d’Aliev à l’égard de l’Arménie et des Arméniens, une affaire à la Cour internationale de justice, lancée par l’Arménie le 16 septembre 2021, est toujours en cours (Application de la convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, Arménie c. Azerbaïdjan).

    Bakou occupe encore 200 km² de territoire souverain arménien, et Aliyev affiche clairement ses ambitions de violer les frontières de l’Arménie pour créer un « corridor » destiné à opérer une jonction territoriale entre l’Azerbaïdjan, son exclave du Nakhitchevan et la Turquie, tout en privant l’Arménie de sa frontière avec l’Iran. Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, assure vouloir des négociations pacifiques et cherche à éviter l’escalade. Il accorde de larges concessions à l’Azerbaïdjan, notamment dans le nouveau tracé de leur frontière et le transfert de villages arméniens à l’importance pourtant cruciale, situés sur la principale route qui relie l’Arménie à la Géorgie.

    Le soutien limité de la communauté internationale à l’Arménie

    En quête de soutien international, l’ex-République soviétique a signé une charte de partenariat stratégique avec les États-Unis le 14 janvier 2025, ouvrant la voie à un renforcement des liens commerciaux, stratégiques et politiques entre les deux pays. Le 9 janvier 2025, le gouvernement arménien a officiellement approuvé un projet de loi lançant le processus d’adhésion à l’Union européenne (UE), qui s’avère déjà semé d’embûches. Ce pays enclavé n’a pas de frontière commune avec l’UE et reste fortement dépendant de Moscou sur le plan économique. Il accueille également une base militaire russe. Cela n’a pas empêché l’Arménie de rejoindre la CPI le 1er février 2024, qui a émis en mars 2023 un mandat d’arrêt contre le président russe pour la « déportation » d’enfants ukrainiens vers la Russie.

    De son côté, l’Azerbaïdjan échappe à toute sanction. Malgré les remises en question répétées du Parlement européen, l’accord gazier de juillet 2022, visant à doubler les importations de gaz naturel de l’UE en provenance de l’Azerbaïdjan d’ici 2027, est toujours en vigueur. L’accueil de la COP29 à Bakou en novembre 2024 a offert à l’Azerbaïdjan une plateforme internationale pour améliorer son image, sans suffisamment aborder le « greenwashing » qu’il pratique et la privation des libertés fondamentales pour le peuple azerbaïdjanais. En ouverture de session en janvier 2024, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) avait suspendu la délégation des députés de l’Azerbaïdjan, qui reste quant à lui membre du Conseil de l’Europe. Alors que s’ouvre lundi 27 janvier la session 2025, l’APCE doit rester vigilante et ferme face à l’impunité de l’Azerbaïdjan.

  • Royaume-Uni : quand la charia s'installe comme loi parallèle

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    De Max George sur La Sélection du Jour :

    Royaume-Uni : La charia s'installe comme loi parallèle

    15 janvier 2025
     
    Tribunaux islamiques, conseils juridiques, applications informatiques : la ville de Londres est devenue en quelques décennies un centre incontournable de la mise en pratique de la charia en Europe. Tout l'arsenal légal de l'islam est à disposition des musulmans qui souhaitent conformer leur vie matrimoniale à leur religion.

    Selon une enquête du Times de Londres, des milliers de questions matrimoniales au Royaume-Uni sont aujourd'hui réglées par le biais des tribunaux islamiques, pouvant aller du mariage au divorce, en passant par les successions. Ainsi, une véritable jurisprudence matrimoniale islamique se développe à Londres depuis 1982, lorsque les tribunaux islamiques furent instaurés en Angleterre et au Pays de Galles. Il s'agissait de la première institution de cette nature en Europe, alors même que le Royaume-Uni comptait un million de musulmans, contre 3,87 millions en 2023 (5,78 % de la population). Quarante-trois années plus tard, l'on dénombre 85 tribunaux islamiques, aussi appelés « sharia councils » en Angleterre et au Pays de Galles. Au moins 100 000 mariages musulmans ont été contractés au Royaume-Uni via ces tribunaux, dont un bon nombre sont reconnus uniquement par le droit islamique et non la loi anglaise.

    Les femmes musulmanes sont les premières touchées par ce système parallèle, du fait de leur statut inférieur à l'homme, qui est inscrit dans la charia. D'une part, bon nombre d'entre elles doivent se soumettre à un mariage arrangé, souvent organisé depuis leur clan du Pakistan ou d'Afghanistan, dont sont originaires la majorité des musulmans britanniques. D'autre part, lorsque ces femmes souhaitent divorcer, elles sont dans une position sensiblement inférieure aux hommes. Ces derniers peuvent utiliser la procédure expéditive du talaq, par laquelle il leur suffit de clamer par trois fois leur intention de divorcer devant le juge islamique pour que leur demande soit approuvéeLe talaq, pratique controversée, est appliqué par plusieurs tribunaux islamiques en Grande-Bretagne, alors qu'il est banni en Égypte, au Pakistan, au Bangladesh et en Inde.

    Les femmes, en revanche, pour obtenir un divorce devant un tribunal islamique, peuvent parfois attendre jusqu'à trois ans pour qu'une décision soit rendue. Si de plus leur mariage n'est pas reconnu par la loi britannique, elles ne bénéficient d'aucune protection légale, notamment en matière de compensation financière ou de garde des enfants. Les juges, très souvent des hommes, tendent naturellement à être peu favorables aux réclamations de la femme, dans l'esprit même de la charia. Une femme raconte au Times que son mari lui réclamait des dommages « à cinq chiffres » pour rembourser l'argent qu'il avait dépensé pour elle lors du mariage : une somme qu'elle était incapable de payer, même en rendant ses bagues. Les jugements des tribunaux musulmans n'ont aucun statut légal dans la jurisprudence britannique, mais créent de facto une jurisprudence matrimoniale parallèle à celle des autres tribunaux au Royaume-Uni.

    Au-delà de ces jugements, un véritable système de conseil juridique islamique s'est aussi développé outre-Manche. L'application Waseeya, disponible sur l'Apple Store et Google Play Store, démontre l'ampleur de ce phénomène. Celle-ci permet aux hommes musulmans d'obtenir des conseils concernant leur succession, grâce à des spécialistes de la charia et du droit des successions de l'Angleterre et du Pays de Galles. Développée au Royaume-Uni, Waseeya propose à ses usagers masculins de sélectionner le nombre de femmes qu'ils possèdent, qui peut monter jusqu'à quatre, alors même que la polygamie est illégale en Grande-Bretagne. Autre exemple parlant : sur un formulaire de divorce pour les femmes disponible sur le site de l'Islamic Centre of England, une association musulmane basée à Londres, la requérante doit indiquer la dernière fois qu'elle a eu ses périodes, ainsi qu'une relation sexuelle avec son mari. 

    L'institution la plus influente en matière de droit matrimonial islamique est l'Islamic Council of Europe, basé à Londres, qui fait office de référence pour l'interprétation de la charia en Europe. L'un de ses dirigeants, l'imam Haitham Al-Haddad, est titulaire d'un doctorat à la School of Oriental and African Studies (SOAS University of London) et a reçu sa formation religieuse en Arabie Saoudite. Proche des courants du salafisme, Haitham Al-Haddad a fait l'objet de polémiques pour ses propos justifiant les violences conjugales, en particulier pour « la préservation de l'unité du mariage ».

    Une enquête sur les « sharia law courts » avait déjà été lancée par Theresa May en 2016, lorsqu'elle était ministre de l'Intérieur (« Home Secretary »). Dans une déclaration, Theresa May avait manifesté ses inquiétudes face aux pratiques des tribunaux islamiques : « Un bon nombre de femmes ont déjà été victimes de ce qui s'apparente à des décisions discriminatoires prises par les « sharia councils » et il s'agit d'une inquiétude significative. Il n'y a qu'une règle dans ce pays, qui accorde des droits et la sécurité à chaque citoyen. »

    Neuf ans plus tard, deux lois matrimoniales parallèles sont encore en vigueur au Royaume-Uni. Les conclusions du rapport furent rendues en 2018. Celles-ci ont rejeté la solution de supprimer les tribunaux islamiques et ont recommandé de modifier la législation pour imposer aux mariages musulmans les mêmes conditions de légalité que pour un mariage juif ou chrétien. Mais pour l'heure, aucun changement n'est intervenu.

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  • Pierre Manent menacé de poursuites en justice

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    De Gérard Leclerc sur France Catholique :

    Pierre Manent, le mauvais procès

    Parce qu'il met en garde contre les difficultés liées à l'islam, le philosophe est menacé de poursuites en justice. La « police de la pensée » veut faire taire la contradiction.
    Pierre Manent est l’objet de deux demandes de poursuite judiciaire au motif que, par ses propos à la chaîne de télévision du Figaro, il aurait provoqué « à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ». Puisqu’il est question de violence, celle de certains réseaux sociaux semble dépasser toute mesure, lorsque le philosophe est accusé de procéder à « une incitation claire à commettre un crime contre l’humanité »… Quand on connaît Pierre Manent, ses écrits, ses convictions, et la façon dont il les exprime, on s’interroge, face à cet acharnement poussé jusqu’à la calomnie, sur la surchauffe d’un certain climat idéologique.

    Les impasses de la laïcité

    Il convient de revenir, bien sûr, à ce qui a provoqué tant de vindicte et qui se rapporte à l’expansion démographique de l’islam en Europe. Pour le philosophe, qui n’a cessé de réfléchir aux fondements des liens sociaux, il y a un réel danger : « Nous allons au-devant de drames qu’aucune version de la laïcité ne permettra de maîtriser. » Voilà qui mériterait au moins une discussion de la part de ceux qui sont en désaccord. Mais plutôt que de se prêter à une controverse argumentée, on préfère répliquer par les procédés de ce qu’Orwell appelait « la police de la pensée ». Pierre Manent ne s’en prend nullement à la personne des musulmans qui vivent dans notre pays. Il ne réclame pas leur expulsion. Il a expliqué dans un essai important, Situation de la France (DDB, 2015), qu’il y avait lieu de procéder avec ces compatriotes à ce qu’on peut appeler des « accommodements raisonnables ». Déjà, il est vrai, il mettait en doute que la « laïcité » soit en mesure de comprendre le véritable défi que constitue l’islam à l’intérieur d’une cité dont le passé, les mœurs lui sont si étrangers. C’est pourquoi il recommandait, à propos d’un phénomène religieux sui generis, l’expertise de l’Église catholique – pour peu que celle-ci soit suffisamment avertie des aléas d’un dialogue interreligieux rendu difficile par la différence, voire l’opposition, des sources et des traditions dogmatiques.

    Défi civilisationnel

    En insistant, dans son intervention au Figaro TV, sur l’importance du nombre de migrants musulmans, Pierre Manent met l’accent sur un problème civilisationnel que ses contradicteurs se refusent obstinément à envisager. Comme si un régime de laïcité pouvait à lui seul résoudre des obstacles considérables. C’est d’abord oublier qu’un tel régime s’enracine dans une histoire qui a mis aux prises un régime anticlérical et l’Église catholique. L’accord qui en est résulté est complètement étranger à un islam qui ne peut s’y reconnaître qu’au prix de révisions radicales de sa nature originelle.

    Par ailleurs, Pierre Manent n’est nullement isolé dans son appréciation de ce défi civilisationnel. Elle est de plus en plus partagée dans l’ensemble de l’Europe, avec des révisions radicales à l’égard de la politique migratoire. Les pays d’Europe du Nord, telle la Suède qui avait été le plus loin dans l’accueil d’une population étrangère, ont désormais complètement revu leurs positions. Ce n’est nullement que ces pays seraient devenus intolérants ou racistes. C’est que la difficulté d’une intégration leur est apparue plus que problématique.

    Interdit de penser…

    Au-delà de l’offensive actuelle à l’égard d’une personne, on est bien obligé de s’interroger sur un climat général qui rend difficile l’expression d’une pensée libre. Lorsqu’on veut faire condamner par les tribunaux un homme de pensée comme notre philosophe, c’est comme si on jetait un interdit sur cette pensée. En l’espèce celle d’un catholique qui sait s’exprimer dans les termes les plus rationnels, mais qui est aussi en mesure de faire rayonner le génie du christianisme dans une époque qui le méconnaît. On ne saurait trop recommander son magnifique Pascal et la proposition chrétienne (Grasset, 2022).

  • Que va-t-il advenir des minorités, notamment chrétiennes, en Syrie ?

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    D' sur Bitter Winter :

    Que va-t-il arriver aux minorités en Syrie ? Un point de vue chrétien

    Des images d'un arbre de Noël incendié par des hommes armés à Al-Suqaylabiyah, provoquant des protestations chrétiennes. D'après X.
    Des images d'un arbre de Noël incendié par des hommes armés à Al-Suqaylabiyah, provoquant des protestations chrétiennes. D'après X.

    Un chef d’équipe de Free Burma Rangers (FBR), une organisation humanitaire confessionnelle, a décrit en direct la situation désespérée près de Kobané en Syrie. Il a décrit en détail une attaque récente menée par des milices soutenues par la Turquie contre un dépôt de céréales, une ressource essentielle pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays, de nombreux Kurdes, des chrétiens et d’autres minorités, qui ont déjà subi la perte de leurs maisons, de leurs moyens de subsistance et, dans certains cas, de membres de leur famille. Dans un appel sincère, le chef a conclu : « Nous prions Jésus pour que ces combats cessent et que l’amour de Jésus règne en maître. Amen. »

    David Eubank, fondateur des Free Burma Rangers, a souligné les conditions contrastées des chrétiens dans les différentes régions de Syrie. « Les chrétiens de la région de Damas, sous le contrôle de Hay'at Tahrir al-Sham (HTS), s'en sortent relativement mieux », a-t-il expliqué. HTS tente de se repositionner comme une entité politique et une autorité administrative légitimes en Syrie. À cette fin, ils se sont engagés à protéger les minorités, y compris les chrétiens, dans le cadre d'un effort pour se distancer de leurs origines, bien que HTS soit issu du Jabhat al-Nusra, l'ancienne filiale syrienne d'al-Qaida, qui a été fondée en tant que groupe djihadiste dans le but d'établir un État islamique en Syrie.

    « Jusqu’à présent, le groupe a largement respecté sa promesse de protéger les chrétiens, même si des attaques continuent de se produire », a noté M. Eubank.

    Drapeau de Hay'at Tahrir al-Sham. Crédits.
    Drapeau de Hay'at Tahrir al-Sham. Crédits .

    En revanche, la situation à Manbij est bien pire. « L’Armée nationale syrienne (SNA), qui a pris le contrôle de Manbij , fait preuve de beaucoup moins de retenue que HTC », a-t-il déclaré. « À Manbij, personne n’est vraiment en sécurité : les chrétiens, les Kurdes ou qui que ce soit d’autre. »

    Avant la récente attaque, Manbij, une ville située au nord-est du gouvernorat d’Alep, près de l’Euphrate, jouissait d’une paix et d’une stabilité relatives sous l’administration des Forces démocratiques syriennes kurdes (FDS) dans le cadre de l’Administration autonome kurde du nord et de l’est de la Syrie (AANES). L’administration kurde est connue pour sa tolérance et sa protection des chrétiens et des autres minorités. Bien qu’il y ait eu des lacunes en matière de gouvernance, comme dans d’autres villes syriennes, les habitants vivaient sans perturbations significatives dans leur vie quotidienne. Cependant, pendant des années, la Turquie a menacé à plusieurs reprises d’envahir Manbij en utilisant des factions de l’ANS, souvent qualifiées de « mercenaires ». Le 8 décembre 2024, l’ANS, un groupe qui comprend des éléments liés aux extrémistes et d’anciens membres de l’EI et d’al-Qaïda, a lancé une attaque à grande échelle contre Manbij. L’attaque brutale, menée par Abu Amsha et soutenue par la Turquie, a marqué une escalade significative du conflit, caractérisé par des bombardements intensifs et une violence aveugle. Au moins trente civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués, laissant de nombreuses familles dévastées et en deuil après la perte de leurs proches.

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  • Un prêtre catholique assassiné au Nigéria par des « agresseurs non identifiés »

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    De

    Un prêtre catholique assassiné au Nigéria par des « agresseurs non identifiés »

    Le Nigeria est confronté à une vague de violence orchestrée par des gangs dont les membres commettent des attaques aveugles, des enlèvements contre rançon et, dans certains cas, des meurtres.

    Le père Tobias Chukwujekwu Okonkwo était directeur des écoles d'infirmières, de sages-femmes et de laboratoire médical de l'hôpital Notre-Dame de Lourdes d'Ihiala au Nigéria. Le prêtre, ordonné en 2015, aurait été assassiné le 26 décembre 2024.
    Le père Tobias Chukwujekwu Okonkwo était directeur des écoles d'infirmières, de sages-femmes et de laboratoire médical de l'hôpital Notre-Dame de Lourdes d'Ihiala au Nigéria. Le prêtre, ordonné en 2015, aurait été assassiné le 26 décembre 2024. (Photo : Diocèse de Nnewi / Avec l'aimable autorisation)

    Le diocèse de Nnewi au Nigeria lance un appel aux prières pour le repos de l'âme du père Tobias Chukwujekwu Okonkwo, qui aurait été assassiné le 26 décembre.

    Dans une déclaration partagée avec ACI Africa, le partenaire d'information de CNA en Afrique, le chancelier du diocèse, le père Raphael Ezeogu, a déclaré que le défunt prêtre « a été abattu par des agresseurs non identifiés à Lhiala, le long de l'autoroute Onitsha-Owerri, vers 19 heures ».

    « Le père Tobias, pharmacien originaire d'Ekwulumili dans la zone de gouvernement local de Nnewi Sud, était directeur des écoles respectives d'infirmières, de sages-femmes et de laboratoire médical de l'hôpital Notre-Dame de Lourdes d'Ihiala », a déclaré le père Ezeogu.

    « Nous sollicitons vos prières et vos saintes messes pour sa joie éternelle », a déclaré Ezeogu, ajoutant que les arrangements funéraires seront communiqués dès qu'ils seront disponibles.

    « Que le père Tobias se réjouisse à jamais au paradis ; amen. Que Dieu console les endeuillés », a-t-il ajouté.

    Né en août 1984, le père Okonkwo a été ordonné prêtre en juillet 2015.

    Le Nigeria est confronté à une vague de violence orchestrée par des gangs dont les membres commettent des attaques aveugles, des enlèvements contre rançon et, dans certains cas, des meurtres.

    Boko Haram, un groupe qui aurait pour objectif de transformer la nation la plus peuplée d'Afrique en une nation islamique, constitue un défi majeur dans le pays depuis 2009.

  • N'oublions pas les catholiques du Kazakhstan

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    D'Émilie Koczela sur le Pillar :

    « Ne nous oubliez pas » – L’Église catholique au Kazakhstan

    C'est un dimanche de la mi-septembre et je suis à la messe à Karaganda, au Kazakhstan.

    L'un des cinq « stans » d'Asie centrale, avec l'Ouzbékistan, le Turkménistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan, le Kazakhstan est le neuvième plus grand pays du monde, en grande partie composé de steppes peu peuplées, limitrophe de la Russie, de la Chine, de trois des autres « stans » et de la mer Caspienne.

    Un groupe de personnes debout dans une église Description générée automatiquement
    Des enfants lors de leur première communion au Kazakhstan. Crédit photo : Jacob Schmiedicke

    Bien que le Kazakhstan soit une nation post-soviétique à prédominance laïque, je fais partie d'une scène catholique familière, alors que les cloches de la cathédrale sonnent dans la ville, que la dernière famille se précipite sur les marches de l'église et que quatre petits garçons en chemises blanches propres prennent les premiers bancs car aujourd'hui c'est leur première communion.

    Après la messe, nous nous rendons dans la salle de réunion paroissiale, où les dames de l'église ont préparé un festin pour la congrégation, mettant l'accent sur la pizza car nos personnes honorées ont en moyenne 11 ans.

    Le père Vladimir, qui vient de prononcer un sermon dynamique, est là pour féliciter les garçons. L’évêque est là aussi, profitant tranquillement de la fête. Les religieuses qui ont servi de catéchistes aux garçons sont là pour les embrasser. Tout cela est si reconnaissable que j’ai du mal à me rappeler que je suis loin de chez moi.

    Je suis ici avec un photographe et un interprète pour écrire sur la vie des enfants catholiques de ce pays, dans le cadre d' une série sur l'Église universelle , telle qu'elle est présentée à travers la vie des enfants catholiques du monde entier. Le Kazakhstan est un pays extraordinaire, avec une histoire mouvementée qui englobe Gengis Khan, la Route de la soie et les pires moments de Staline.

    En ces temps post-soviétiques, le pays est en paix et libre. Les Kazakhs viennent d'accueillir les World Nomad Games, un spectacle biennal qui existe depuis dix ans et qui est la réponse nomade aux Jeux olympiques. Outre les prouesses équestres et la célébration de sports nomades traditionnels comme la chasse à l'aigle, les Jeux ont un message supplémentaire. Staline a fait de son mieux pour détruire la culture nomade dans toute l'Asie centrale. Les Jeux sont une célébration jubilatoire de son échec.

    « Nous sommes toujours là ! » disent les Jeux. « Et vous, vous êtes partis. »


    De la même manière, Staline a fait de son mieux pour éliminer tous les croyants, mais il a échoué là aussi. Nous sommes ici pour mettre en lumière ce deuxième échec.

    Pour commencer, demandons-nous combien de catholiques il y a au Kazakhstan. (1) 100 000 à 150 000 ? (2) 300 000 à 500 000, mais personne ne le sait exactement ? (3) Y a-t-il des catholiques au Kazakhstan ?

    La bonne réponse est (1). Il y a entre 100 000 et 150 000 catholiques au Kazakhstan, avec quatre paroisses sur le seul territoire de Karaganda – cinq, si l’on compte la paroisse gréco-catholique ukrainienne. Et il faut la compter, car l’Église gréco-catholique ukrainienne est en pleine communion avec l’Église catholique.

    Un groupe de personnes debout devant une image religieuse Description générée automatiquement
    Le père Vassily et les sœurs Vera et Olena s'occupent de cette paroisse et accueillent chaleureusement et chaleureusement les visiteurs. Crédit : Jacob Schmiedicke.

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  • L'UE devrait protéger le christianisme comme elle le fait pour l'islam et le judaïsme

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    Du Catholic Herald :

    L'UE devrait protéger le christianisme comme elle le fait pour l'islam et le judaïsme  

    12 décembre 2024

    L'Union européenne est appelée par les chefs religieux catholiques à remédier à son manque de représentation lorsqu'il s'agit de faire face à la haine anti-chrétienne dans ses États membres.

    La Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE) - l'organisme qui représente officiellement l'Église catholique auprès de l'Union européenne (UE) - a appelé l'UE à nommer un coordinateur pour la lutte contre la haine antichrétienne, de la même manière qu'elle emploie déjà des coordinateurs pour combattre la haine et la persécution dirigées contre les juifs et les musulmans, rapporte l'Agence de presse catholique (CNA).

    « Le temps est venu de nommer un coordinateur de l'UE pour la lutte contre la haine anti-chrétienne en Europe », a déclaré Alessandro Calcagno, conseiller des évêques pour les droits fondamentaux, lors d'un discours au Parlement européen le 4 décembre.

    Il ne s'agit pas de « victimisme » (adoption d'une mentalité de victime), mais d'un accès égal aux outils de protection », a déclaré M. Calcagno.

    Il a également abordé la tendance à ne voir les choses qu'à travers le prisme de la protection des communautés de foi qui sont des minorités religieuses, expliquant que le droit à la liberté de religion, ainsi que les dispositions visant à lutter contre la discrimination fondée sur la religion, doivent être appliqués à toutes les religions, quelle que soit leur taille.

    « Il est nécessaire de briser la dynamique 'majorités contre minorités' qui sous-tend l'approche de certains acteurs et décideurs politiques », a déclaré M. Calcagno.

    La nomination d'un tel coordinateur pour la lutte contre l'animosité anti-chrétienne n'est qu'une des priorités que M. Calcagno, au nom des évêques européens, a soulignées en relation avec la question plus large et l'exercice de la liberté religieuse dans l'UE.

    Trop souvent, la liberté de religion est décrite comme un droit « problématique » et sa dimension collective, comparée à sa dimension individuelle, est négligée », a déclaré le conseiller pour les droits de l'homme, ajoutant qu'il était “nécessaire d'assurer une protection égale à toutes les dimensions de ce droit fondamental essentiel, y compris la dimension institutionnelle”.

    La nécessité de protéger les lieux de culte et de mieux intégrer la défense de la liberté religieuse dans les politiques de l'UE a également été abordée lors de l'événement organisé au Parlement européen.

    Au cours de la dernière décennie, les incendies d'églises se sont multipliés en Europe, notamment en France. Nombre de ces incidents, comme le cas récent de Saint-Omer, sont des incendies criminels suspectés ou confirmés, souvent commis pour des motifs antireligieux ou apparemment islamistes.

    En 2021, le ministère français de l'intérieur a publié un rapport sur les crimes classés comme antireligieux en France. Au total, 1 659 actes de ce type ont été recensés, dont 857 ont été qualifiés d'antichrétiens. 589 ont été qualifiés d'antisémites et 213 d'antimusulmans. 

    En 2022, la Commission européenne (CE) a été confrontée à Virginie Joron, 50 ans, membre du Parlement européen, pour avoir ignoré « la haine anti-chrétienne... [et] les incendies d'églises ». La contestation formelle qui a été soumise documente le fait qu'en 2020, il y a eu 613 attaques contre des lieux de culte chrétiens, 80 contre des lieux de culte musulmans et 38 contre des lieux de culte juifs.

    En 2023, l'Observatoire sur l'intolérance et la discrimination envers les chrétiens en Europe (OIDAC) a publié un rapport détaillant la forte augmentation de ce qu'il a décrit comme des « crimes de haine anti-chrétiens ».

    Il note une augmentation de 44 % au cours des 12 derniers mois, tout en soulignant que cette agression n'est pas seulement physique - comme les agressions ou la profanation d'églises - mais aussi idéologique, sous la forme de « violations de la liberté de religion, d'expression, d'association et de conscience ». 

  • France : un rapport de l'Institut Montaigne montre combien l'Islam a envahi le monde du travail

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    De Lorenza Formicola sur la NBQ :

    RAPPORT DE L'INSTITUT MONTAIGNE

    Comment l'Islam change la manière de travailler en France

    Le dernier rapport de l'Institut Montaigne sur l'impact des religions sur la vie professionnelle des Français. Dans 7 cas sur dix, la religion influence le management. C'est presque toujours l'Islam. La France change comme le prédisait l’écrivain Houellebecq.

    13_12_2024

    Comme chaque année depuis 2013, l'Institut Montaigne - un groupe de réflexion d'orientation libérale très proche du président Macron - publie son  rapport  pour déterminer le poids de la religion dans le monde du travail en France. L'enquête approfondie, signée par le professeur universitaire de sciences de gestion à l'Institut d'administration des entreprises de Brest, Lionel Honoré, met en évidence combien l'espace, l'influence et les circonstances marquées par la foi dans le monde du travail sont en nette augmentation par rapport à 2022 et combien l'Islam apparaît comme la religion la plus représentée. Le rapport entre dans le détail et utilise l'expression  de surreprésentation  de l'Islam. 

    Honoré a concentré ses travaux de recherche sur le fonctionnement des entreprises et le comportement des dirigeants et des salariés lorsque la religion est impliquée. Étant donné qu'il fait partie d'un pays où l'athéisme est en croissance - environ 40% de la population - un peu moins de 50% de ceux qui se disent encore chrétiens se situent entre 8% et 10% musulmans déclarés. 

    Selon l'Institut Montaigne, 71% des personnes interrogées déclarent avoir été témoins d'un épisode où la religion a influencé la gestion du travail, contre 66,7% il y a deux ans : cela signifie que sept entreprises sur dix identifient dans leur fonctionnement quotidien des situations que la religion régule. , c'est le chiffre le plus élevé depuis la publication du rapport. L'islam est présent dans 81 % des situations, contre 73 % en 2022. Le catholicisme est en baisse, apparaissant dans 19 % des cas et les cultes évangéliques dans 16 % des cas. 

    La vaste étude, basée sur les réponses de 1.348 managers et 1.401 salariés, vise à fournir un indicateur efficace de l'évolution de la religion au sein de la société. Si « dans la majorité des entreprises, la présence du religieux est régulée et gérée sans difficultés notables », constate l'auteur du rapport, Lionel Honoré, « les tensions et conflits enregistrés s'accroissent sensiblement ».  

    Et la surreprésentation de la religion musulmane se traduit notamment par le recours en forte hausse aux symboles religieux - à 36% en 2024 contre 19% en 2022 -, mais aussi en termes d'absences et de demandes de changement d'horaire : 52% des demandes viennent de l'Islam. Cependant, 44 % des personnes interrogées ont déclaré que certains symboles religieux sont préoccupants et perturbent la paix au travail. 

    Les comportements négatifs envers les femmes sont également cités comme une conséquence importante des « faits religieux » observés au travail. En 2024, 15 % des salariés interrogés ont été témoins d’attitudes désagréables, contre 13 % en 2022. Selon le rapport, « les faits et comportements négatifs à l’égard des femmes se révèlent exclusivement liés à l’Islam ». Plus généralement, « chaque épisode transgressif sur le lieu de travail est lié à l'Islam » : dans 91 % des cas contre 89 % en 2022. 

    6% déclarent modifier leur comportement avec leurs collègues pour des raisons religieuses et 6% ont déjà demandé à ne pas travailler directement avec ou sous la supervision d'une femme.

    Selon  l'enquête , le judaïsme est la religion la plus touchée par les actes discriminatoires. Les actes fréquents de stigmatisation sont à 15% (+2 points), tandis que les actes occasionnels sont à 23%, soit une augmentation de 15 points de pourcentage. Ces deux chiffres sont en forte croissance par rapport à l’enquête de 2022 (respectivement 2% et 13%). Dans le détail, la stigmatisation envers les personnes de confession juive a particulièrement augmenté par rapport à 2022, passant de 16 % à 32 %. 

    L'indicateur de l'Institut Montaigne démontre également que la manifestation d'événements religieux en cours est avant tout une question d'âge. Ainsi, la grande majorité des situations (79 %) concernent des personnes de moins de 40 ans. Les cas de comportements négatifs envers les femmes, attribués par le rapport exclusivement aux salariés musulmans, sont significativement présents avant 35 ans puis se raréfient au-delà de 40 ans. 

    L'étude souligne ainsi comment l'impact croissant de certaines croyances religieuses dans le monde professionnel est susceptible d'influencer les comportements, les habitudes et la consommation. Celui du think tank parisien n'est donc pas un rapport sui generis. Mais il se veut un instantané statistique révélateur d’un pays qui souffre dans sa relation avec l’Islam dans l’espace public. Il suffit de remonter une dizaine d'années en arrière, qui est aussi le moment où l'Institut Montaigne a inauguré ses enquêtes annuelles.

    Quelques jours après les attentats islamistes du Bataclan, et suite à l'annonce de la recherche de Samy Amimour, l'un des kamikazes, comme chauffeur de bus de la RATP, la société de transport en commun parisien, les inquiétudes concernant l'ingérence de l'islam dans le monde du travail ont commencé. à émerger. Cet attentat a ouvert toute une série d'  enquêtes  en France et ce que l'on savait déjà est apparu : à Pavillons-sous-Bois - siège du service bus et tramway de la RATP - les dirigeants ne commandaient pas grand-chose. La direction a expliqué comment les revendications des communautés islamiques régulaient déjà à l'époque la dynamique du lieu de travail : du refus des conducteurs de train de serrer la main des femmes ou de conduire derrière une voiture qui était à son tour conduite par une femme jusqu'au aux bus garés, au milieu de l'agitation quotidienne, pour réciter des prières. 

    Entre manifestations de piété, relations entre hommes et femmes, intégration des nouveaux salariés ou encore peur du terrorisme, la RATP condensait il y a dix ans, dans la même entreprise, toutes les thématiques de l'expression du religieux au travail et qu'analyse aujourd'hui l'Institut Montaigne à au niveau national, rendant compte de ce qui n'étaient que des alarmes et qui constituent désormais des faits consolidés. 

    C'était en 2005, lorsqu'une clause de neutralité fut introduite dans  les contrats de travail  en raison des premières difficultés rencontrées. Et en 2011, un premier code de déontologie a même été publié en France. Mais l’initiative avait une signification plus symbolique que réelle. C'est l'époque où l'acronyme syndical historique français, Force ouvrière, était surnommé « Force de l'Est » parce qu'il apparaissait extrêmement ouvert aux demandes de la communauté islamique. En 2014, Force ouvrière a suspendu l'adhésion de près de 200 syndicalistes parce qu'ils ne correspondaient pas aux valeurs de l'État. Une décision qui coûtera très cher : fin 2014, le syndicat n'obtient que 9,6 % des voix et perd sa représentation à la RATP. Au profit d'un nouveau syndicat, tout juste né, le  SAP , rebaptisé parmi les experts « l'Union des musulmans ».

    L'actualité française de 2024 parle de coursiers qui refusent de livrer des caisses de vin ou de bière, ou encore de sociétés d'aide à domicile chargées de faire les courses des personnes âgées non autonomes avec des salariés voilés qui rayent le porc des listes de courses. Et puis il y a toute la question de savoir quand, comment et s’il faut travailler pendant le Ramadan.

    En 1987, Gilles Kepel proposait de parler d'« extension du domaine halal » pour décrire la transformation des formes de religiosité qui, depuis les banlieues, gagnaient le centre avec une rigidité identitaire inédite au point de les pousser à gouverner leur existence et la monde qui les entoure. En 1900 : en France 0% des nouveau-nés portaient un prénom arabo-musulman. En 2021, ils étaient 21,1 %. Une dynamique, non marginale, qui a déjà profondément transformé le visage culturel de la France.

    Houellebecq, le célèbre écrivain français, a déclaré le 11 décembre au Corriere della Sera : «Quand j'ai quitté la France en 1999, on ne parlait pas du tout de l'islam. Quand je suis revenu, 12 ans plus tard, nous ne parlions que de cela, continuellement." Ajoutant, quant à savoir si la France a changé ou non, après les attentats de 2015, « le pire, c'est que rien n'a changé. L'islamisme a continué à progresser. 

    Le cœur du roman politique fantastique  Soumission  qui a probablement rendu Houellebecq véritablement célèbre est la pénétration de l’Islam dans la société à travers l’université. Ce que l’Islam a déjà fait. Aujourd'hui, le rapport de l'Institut Montaigne nous apprend que l'Islam a envahi le monde du travail français, et donc la société, et l'a façonné. 

  • Chrétiens en Syrie, la crainte que le pire soit à venir

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    D'Élisa Gestri sur la NBQ :

    Chrétiens en Syrie, la crainte que le pire soit à venir

    Depuis la diaspora et depuis Damas, les voix des chrétiens syriens oscillent entre le soulagement face à la fin du régime et l'inquiétude face aux nouveaux maîtres de la Syrie, les djihadistes, et à l'implication d'autres nations.

    9_12_2024

    Quelques heures se sont écoulées depuis la prise de pouvoir soudaine du régime à Damas, avec l'entrée des milices HTS dans la matinée du 8 décembre. Dans cette situation toujours en évolution, nous avons interviewé quelques chrétiens, en Syrie et dans la diaspora, leur demandant d'exprimer leurs craintes, leurs craintes et leurs espoirs face à ce changement de régime rapide et inattendu. Avec la promesse de prier pour eux.

    Youssef (pour des raisons de sécurité, nous utiliserons des noms fictifs) a quitté la Syrie avec sa femme et sa fille en 2012, après que la guerre ait atteint la région au nord de Hama. Comme tous les villages chrétiens de la région, Al-Sekelbiya, Morek, Kafr Zita, Lataminah, ont vécu pendant des années dans la terreur des jihadistes d'Al Nosra, la branche locale d'Al-Qaïda , l'organisation terroriste fondée par Oussama Ben Laden. Avec dans les yeux les horreurs dont il a été témoin - "Je ne pourrai jamais oublier ce que j'ai vu", dit-il encore aujourd'hui - Youssef a rejoint le Liban avec sa famille pour refaire sa vie à Beyrouth. Ici, dans le quartier de Bourj Hammoud, lui et sa femme ont trouvé du travail, leur deuxième fille est née et ils ont été accueillis dans la communauté chrétienne locale. Bien que bien intégrés dans la nouvelle réalité, Youssef et sa famille conservent le statut limitant de « réfugiés » que le gouvernement libanais attribue aux Syriens et à leurs enfants. Avec la crise financière et la récente guerre au Liban, Youssef a pensé à émigrer à nouveau, cette fois en Europe.

    Quelques heures après la chute du régime de Bachar al Assad, je lui demande s'il considère la Syrie à nouveau sûre pour les chrétiens et s'il a envisagé un éventuel retour de sa famille dans leur pays d'origine. «Certes, en Syrie, c'est maintenant le temps de la liberté», répond-il, «mais nous ne savons toujours pas ce qui nous attend, et surtout nous ne savons pas pour l'instant comment "ils" traiteront les minorités religieuses, en particulier les chrétiennes. Au fil des années, Al-Qaïda a changé plusieurs fois de nom, elle s'appelle désormais Hayat Tahrir Al Sham, mais l'objectif des miliciens est toujours le même : fonder un véritable califat et donc persécuter les minorités religieuses non musulmanes. 

    Et Bachar al Assad ? Son régime était-il tout aussi dangereux pour les chrétiens ? je demande. « Comme vous le savez, nous avons fui la Syrie parce que la situation était devenue intenable et aussi parce que le gouvernement avait imposé des restrictions croissantes à la liberté religieuse. Mais pour défendre les communautés chrétiennes menacées par les djihadistes, dans ces années de guerre, seule l'armée régulière s'est manifestée, il faut le dire." Alors, que prédit-il ? Je l'exhorte. "En tant que chrétiens, nous ne pouvons toujours pas dire si la situation est sûre pour nous, car les intentions des jihadistes et de leurs alliés sont encore vagues." La réponse de Youssef semble en fait logique, car tout scénario qui émergera sera beaucoup moins linéaire qu’on pourrait le croire. Même les opinions des chrétiens concernant le changement de régime ne sont pas unanimes, ce qui est naturel.

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  • Muhammad est le prénom de garçon le plus populaire en Angleterre

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    De sur The European Conservative :

    Muhammad est le prénom de garçon le plus populaire en Angleterre