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  • A l'égard de François : préférer la confiance à l'agacement

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    Lu sur aleteia.org (Jules Germain):

    Un grand bol de confiance plutôt que de l’agacement

    Plaidoyer pour faire grandir l’amour envers le successeur de Pierre.

    Pope Francis during his weekly general audience on January 27, 2016 in St. Peter's square at the Vatican.

    Le pape François pendant l'audience générale du 27 janvier 2016 © Antoine Mekary / ALETEIA

    Le Seigneur a appelé à lui un homme simple et faible, qui se contentait de pêcher des poissons, pour faire de lui le rocher de son Église. Si l’on prend au sérieux cet appel, il s’agit pour tout observateur lointain de l’Histoire l’Église d’un fait presque insoutenable : combien de fois, semble-t-il, l’Église n’a-t-elle pas failli à cette mission ?

    Accepter notre Pape et notre Église malgré leurs imperfections

    Notre Église peut se réjouir du fait que le Seigneur, avant de retourner auprès du Père, a donné au monde entier, en la personne de Pierre, une tête visible de sa personne jusqu’à la fin des temps. C’est un homme faible et simple que le Seigneur a choisi. Comme le rappelle Markus Brüning, juriste et théologien catholique, sur le site de nos confrères de kath.net, cet appel se déploie dans toute l’Histoire et jusqu’à l’actuel évêque de Rome, lui aussi héritier de Pierre. Pourtant, il est souvent reproché aux Papes de ne pas toujours avoir été à la hauteur de cet appel.

    La charge perpétuelle de Pierre est une grâce infinie donnée par Dieu à son Église, témoin de la confiance immense qu’il place en elle. Dieu sait la nécessité de cette charge qui seule peut garantir l’unité de son Eglise. Et il ne peut mettre au sommet de cette Eglise qu’un pécheur, que seule la grâce de Dieu peut rendre capable d’exercer ce service. Ici encore, Dieu poursuit son œuvre d’incarnation : c’est à travers un homme précisément désigné qu’il souhaite conduire son troupeau de manière sensible et visible.

    En tant que catholiques, nous ne pouvons qu’être touchés par cette confiance que Dieu nous fait en nous offrant la personne du Pape. Il nous incombe de faire preuve d’une même confiance en Dieu en acceptant notre pape et notre Eglise malgré toutes ses imperfections.

    Makus Brüning poursuit. Je dois maintenant faire une confession personnelle concernant ma propre imperfection : depuis que le Pape François a reçu la charge de saint Pierre, je me suis rendu compte de nombreuses fois qu’il me manquait cette confiance. J’avais sans doute donné trop de poids à des détails superficiels et je n’étais pas prêt à prendre au sérieux la demande spécifique de notre Pape François.

    Arrêtons de nous préoccuper de nous-mêmes

    Très vite, fort d’une assurance déplacée, j’ai ressenti un sentiment de supériorité à me croire « plus papiste que le pape ». De nombreuses déclarations du Pape me semblaient assez irritantes et je voyais en elles la preuve d’un manque d’amour envers son Eglise. Mais j’ai fini par me dire : « Allez, faisons confiance en Dieu et en celui qu’il a choisi à la tête de son Eglise ! Nous verrons bien comment Dieu se débrouille pour que l’héritier de Pierre continue à le servir encore d’une nouvelle manière ».

    Le Pape François veut en effet nous montrer que la vocation de l’Eglise n’est pas d’abord de se préoccuper de son pré-carré mais d’entrer en contact avec les périphéries de la société. Ces dernières décennies, il faut bien reconnaître que nous nous sommes accoutumés à beaucoup nous occuper de nous-mêmes : crise de la liturgie, crise de la confession, crise de l’instruction et de la transmission de la foi, etc. Et la mission de l’Eglise dans le monde ? Pourquoi le Christ a-t-il voulu qu’une telle Église existe ?

    Le rôle des évêques n’est pas de concevoir des plans de pastorale, il ne s’agit pas de se tourner vers l’extérieur comme le ferait une entreprise ou un parti politique. Ce que souhaite le pape François, qui rejoint sur ce point son prédécesseur Benoît XVI, c’est que l’Église apprenne à se distinguer du monde et soit capable de retrouver ses racines évangéliques en allant vers les égarés. Il éprouve plus de joie en voyant le pécheur se convertir qu’en voyant les 99 justes, qui n’ont pas besoin de se convertir.

    C’est pour cette raison que le pape François a raison quand il dit qu’il « préfère une Église blessée, une Église pleine de boue parce qu’elle est allée dans la rue, à une Église qui, à cause de sa fermeture, de son confort, de sa sécurité, est devenue malade ». C’est de cette idée que découle sa vision de l’Église comme un hôpital de campagne.

    Pourquoi ne pas lui faire confiance ?

    Le Pape perçoit avec force à quel point des personnes, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Eglise, sont aujourd’hui puissamment blessées. L’Église est là pour soigner les plaies et non pour les aggraver. Le Pape renouvelle l’image même du Christ qui est venu pour soigner par priorité ceux qui sont malades. Il souhaite que les hommes qui sont tombés, qui souffrent de leurs péchés, puissent trouver une porte ouverte qu’ils avaient crue fermée. Et cela n’est pas possible en les montrant du doigt : seul l’amour du père peut faire ce travail, l’amour du père qui le pousse à embrasser son fils égaré et à le prendre dans ses bras sans y mettre de condition.

    Pourquoi avoir peur que le pape édulcore l’enseignement moral de l’Église ? Il n’a cessé de dire qu’il était un fils de l’Église. Pourquoi ne pas lui faire confiance ? Le cœur de la morale n’est-il pas justement d’avoir le cœur tout prêt à exercer sa miséricorde ? C’est pour cette raison que François a mis la miséricorde au cœur de son enseignement. La lecture de son livre Le Nom de Dieu est miséricorde montre qu’il parle en tant que grand connaisseur de la vie concrète et qu’il ne reste pas simplement dans le domaine de la théorie et de la pure morale. Ce livre laisse paraître le modèle d’un évêque qui ose aller à la rencontre de tout le monde, notamment des prostituées, tel le Christ qui allait, pour le plus grand scandale de beaucoup, manger avec les pécheurs.

    « Celui qui ne prie pas le Seigneur prie le Diable »

    Il faut revenir aux premières paroles prononcées par le Pape après son entrée en fonction pour comprendre ses actes et leur sens : « Nous pouvons aller aussi loin que nous voulons, bâtir tout ce que nous pouvons, mais si nous ne confessons pas Jésus Christ, cela ne sert à rien. Nous serons une belle ONG très efficace, mais pas l’Eglise, l’Épouse du Christ ». Si l’on ne bâtit pas sur la pierre, que se passe-t-il ? Il se passe la même chose que lorsque les enfants construisent des châteaux dans le sable. Cela n’a aucune solidité. Tout finit par s’écrouler. Si l’on ne confesse pas le Christ, alors viennent les mots de Léon Bloy : « Celui qui ne prie pas le Seigneur prie le Diable».

    Celui qui ne prie pas le Seigneur Jésus Christ prie le Diable ! Quelle phrase décapante ! François a l’art de dire la vérité sans fard. Avec cette phrase d’introduction de son pontificat, on ne peut pas lui reprocher de faire du syncrétisme ou de l’humanisme sans Dieu : le pape sait parfaitement sur quel fondement il repose. Et il sait aussi qui est le véritable adversaire de l’Église : Satan. Mais il n’oublie jamais que toutes les femmes et tous les hommes sont des créatures de Dieu, des créatures que Dieu aime infiniment.

    Voir en François l’homme de prière

    Enfin un dernier mot, écrit Markus Brüning : « Je comprends les débats autour des chaussures noires du pape, de sa manière de se vêtir quand il donne la bénédiction Urbi et Orbi, mais ils ne mènent nulle part. Ne voyez-vous pas la si profonde piété de notre Pape ? Que celui qui a encore des doutes sur sa personne le regarde attentivement : c’est un homme de prière. Il passe chaque jour du temps devant le tabernacle. Il vénère la Mère du Seigneur avec un amour très profond, presque comme un enfant. Ses homélies sont comme des prières à haute voix qui laissent entrevoir une vie spirituelle extrêmement riche. Sur ce point, nous avons tous à apprendre du Pape. Quand je le vois, je me dis toujours que je ne prie pas assez, que c’est la prière qui me donnera la joie et la sérénité et me disposera à aimer mon prochain comme le Seigneur me le demande. »

    « Jésus, j’ai confiance en toi ! » : voilà ce qu’on peut lire sur chaque image du Christ miséricordieux que sainte Faustine nous a offerte. Je te remercie Seigneur de nous avoir donné notre très Saint-Père le pape François, qui, par son exemple et son enseignement, nous montre que le Nom de Dieu est Miséricorde. Fais en sorte que nous tâchions de ne pas nous énerver lorsque l’on ne comprend pas notre Pape. Donne-nous plutôt une grande sérénité et un amour sincère envers ton représentant visible sur Terre.

  • La question de la religion dans l’espace public : le Père Xavier Dijon propose un point de vue inédit et passionnant

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    9782204105897-56a8a8a29d001.jpgLa religion et la raison

    Normes démocratiques et traditions religieuses

    La question de la religion dans l’espace public :   un point de vue inédit et passionnant

    de Xavier Dijon

    336 pages - févr. 2016 -

    24,00€

    Est‐ce un hasard si Jean‐Marc Ferry, d’un côté du Rhin, Jürgen Habermas, de l’autre, entrouvrent aujourd’hui la porte de la République au discours religieux ? Si la raison publique faite de liberté et d’égalité semblait suffire pour régir le champ économique et social de notre Modernité première, elle s’avère trop courte lorsqu’il s’agit de formuler la norme commune applicable aux fondamentaux de l’existence tels que la vie, le corps, l’amour, la mort… D’où l’appel de nos deux auteurs aux ressources de sens qu’ont accumulées les religions et, singulièrement, le christianisme. Pour prendre cette requête au sérieux, il fallait revisiter les grands axes de la tradition chrétienne (création, faute, incarnation, salut, trinité, eucharistie) pour en dégager les enseignements qui enrichiraient la raison publique d’aujourd’hui. Mais la foi se laissera‐t‐elle ainsi arraisonner ? Et la raison s’ouvrira‐t‐elle à ce discours qui vient de plus loin qu’elle ? La partie est loin d’être gagnée. Xavier Dijon la mène avec grand talent.
     
    Jésuite, Xavier Dijon a suivi un parcours universitaire de philosophie, de théologie et de droit. Professeur émérite de l’université de Namur et ancien membre du Comité consultatif de bioéthique de Belgique, il a publié aux Éditions du Cerf Les Droits tournés vers l’homme (2009).
  • Des nouvelles de l'Université de la Vie

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    « L’action politique pour le droit et la justice » : retour sur la soirée n°3 de l’Université de la vie !

     

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    Près de 6000 participants - dont ceux de Bruxelles et de Liège - ont suivi la 3e soirée de l’Université de la vie consacrée à « l’action politique pour le droit et la justice ».

    Tugdual Derville a introduit la soirée en partageant son regard lucide et impliqué sur la politique, invitant à prendre conscience que « nous sommes ‘’tous politiques’’ et appelés à nous engager au service de la justice ». Le délégué général d’Alliance VITA nous a proposé une boussole pour déployer un humanisme intégral : respecter tout l’homme et tous les hommes, toute la vie et la vie de tous. Puis il a exposé ses conseils pour agir pour « la vie dans la vérité » : assumer la complexité, adopter un langage au service de la vérité, travailler à conquérir sa propre liberté, agir avec prudence et avoir l’audace de se relier.

    De son côté, Thibaud Collin, philosophe, auteur et conférencier, a expliqué aux participants les fondements, les ressorts, les rôles et la pertinence de la « loi naturelle ». Cet expert des questions de philosophie morale et politique a démontré que la loi naturelle offre des points de repères indispensables pour une démocratie, pour qu’elle œuvre pleinement au respect des droits humains fondamentaux.

    Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA et directrice de VITA International, en duplex depuis Washington, a introduit une séquence sur des regards croisés des enjeux bioéthiques à l’étranger.

    Par vidéo, 3 personnalités sont intervenues. Pour la Suisse, François-Xavier Putallaz, professeur de philosophie à l’Université de Fribourg. Pour le Canada : la journaliste Michèle Boulva. Et pour la Belgique ce fut Carine Brochier, coordinatrice de projets à l’Institut européen de bioéthique de Bruxelles qui organise localement une Université de la vie.

    Le « grand fondateur » de cette 3e soirée était Christian de Cacqueray, directeur du Service catholique des funérailles. Invité à expliquer comment en tant qu’« homme de terrain » au service des personnes endeuillées, il a réagi, mobilisé, alerté suite à une injustice se profilant dans le projet de loi Santé.

    L’article du Gouvernement visant à interdire les soins de thanatopraxie à domicile, rendant plus complexe les démarches et plus difficile la veille des défunts, lui était apparu comme injuste, inutile et néfaste. Il s’est alors mobilisé, par des rencontres avec des élus et la presse, pour défendre le bien commun en faisant barrage à cette réforme. Fort de son expérience, l’auteur de Parcours d’adieux, chemins de vie souhaite rappeler à tous que la mort a une parole à dire à tous les vivants sur le sens de l’existence, raison pour laquelle «la mort ne doit pas nous être confisquée ».

    Puis les participants ont été invités à visionner une vidéo intitulée « Je suis un OGM ». Ce court métrage, qui présente avec humour un sujet grave, met en lumière l’ère qui se profile sous nos yeux : celle du « bébé à la carte ». L’avènement de techniques permettant de modifier le génome humain soulève de graves enjeux éthiques.

    Puis Henri de Soos, Secrétaire général d’Alliance VITA et responsable des relations politiques, a invité à réfléchir aux moyens ajustés pour une action politique juste, une action politique au sens noble du terme, c’est-à-dire au sens de s’occuper des affaires de la Cité, en se mettant au service du peuple. En s’appuyant sur quelques exemples d’actions, il nous a offert des enseignements, méthodes et repères qui peuvent être utiles à chacun d’entre nous.

    La soirée s’est conclue par une table ronde avec les 4 invités, un temps de réponse aux questions des quelques 120 villes interconnectées qui a permis d’approfondir la question du relativisme, de la liberté de conscience, de l’importance de voter en conscience (…).

    >> Inédit pour la prochaine et dernière soirée :

    Consacrée à « l’Action globale pour une culture de vie », cette 4e soirée se conclura par l’intervention de Tugdual Derville qui sera disponible en direct par Internet et visible par tous ceux qui le souhaiteront sur le site d’Alliance VITA. L’objectif, inviter chacun à réfléchir à une question cruciale qui se pose à tous : devant une humanité aujourd’hui capable de s’autodétruire, comment « choisir l’homme » ?

    Avec ses 6000 participants, ses 120 villes en France et 11 à l’étranger, ce cycle de formation bioéthique inédit rencontre un vrai succès, y compris sur les réseaux sociaux puisque la soirée a rencontré un fort rayonnement : pour la deuxième fois le hashtag #UDVie était dans les 5 tendances de tête de Twitter.

  • France : un évêque au charbon

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    Lu sur le "Salon beige":

    Communiqué de Monseigneur Marc Aillet:

    « Ouvrons nos yeux pour voir les misères du monde, les blessures de tant de frères et sœurs privés de dignité, et sentons-nous appelés à entendre leur cri qui appelle à l'aide. Que nos mains serrent leurs mains et les attirent vers nous afin qu'ils sentent la chaleur de notre présence, de l'amitié et de la fraternité. Que leur cri devienne le nôtre et qu'ensemble, nous puissions briser la barrière d'indifférence qui règne souvent en souveraine pour cacher l’hypocrisie et l'égoïsme. » (Pape François, extrait de la Bulle d’indiction de l’Année Sainte de la Miséricorde)

    « Alors que le gouvernement amorce de nouvelles mesures pour faciliter l’accès à l’avortement, nous appelons de nos vœux que ce débat, trop longtemps ostracisé, caricaturé, voire interdit, soit ouvert à nouveau. Parce qu’il engage l’avenir de notre pays dans une logique que le pape François appelle la « culture du déchet », ce combat assumé et mené par la classe politique doit être interrogé honnêtement, sans devenir un tabou social dont même les dérives ne peuvent être soumises à la critique.

    Il est en effet surprenant de constater la vigueur avec laquelle le gouvernement engage de nombreux moyens pour faire taire –non seulement le délai de réflexion légal pour les femmes- mais la réflexion autour de l’avortement elle-même, à grand renfort de campagnes médiatiques et aux frais du contribuable.

    Nous regrettons que dans ce débat les premiers acteurs de l’acte d’avortement, les femmes, soient souvent trop peu écoutées, au profit d’un « combat pour les droits des femmes » fréquemment instrumentalisé. Il est tout autant regrettable de constater que la violence des propos dont on accuse régulièrement les défenseurs de la vie n’est que la pâle expression de la violence –occultée mais bien réelle et physique- vécue par les enfants à naître et leur mère à l’occasion d’un acte d’avortement. Violence létale pour les premiers, et conséquences souvent dramatiques pour les secondes dont les issues psychologiques voire physiques ne sont malheureusement pas assez prises en considération.

    « Le droit à disposer de son corps », dont la ministre de la santé madame Marisol Touraine a fait état à l’occasion de ses vœux du 25 janvier dernier, ne suffit plus pour justifier cette politique mortifère. Il est acquis pour la science et le bon sens que l’enfant dans le ventre de sa mère est l’hôte de ce corps dont il ne partage pas le code génétique, dès ses premiers instants de vie. A ce titre, ce même droit à disposer de son corps doit pouvoir lui être accordé avec d’autant plus de rigueur qu’il est le plus faible et le plus petit d’entre nous. A l’heure où le monde et notre pays sont marqués par des drames terribles, quelle société peut prétendre faire l’impasse sur la défense des plus faibles et des plus fragiles d’entre les siens ?

    Nous disons notre refus d’opposer dans ce débat le droit des femmes et le droit des enfants. A la suite du pape François qui disait à l’occasion de ses vœux au Corps diplomatique en 2014 : « la seule pensée que des enfants ne pourront jamais voir la lumière, victimes de l’avortement, nous fait horreur », nous appelons au droit à la vie pour tous, de la conception à la mort naturelle. Et au droit à l’avis.

    + Marc Aillet
    Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

    « Et je ressens quelque chose que je voudrais partager avec vous. Le plus grand destructeur de la paix, aujourd'hui, est le crime commis contre l'innocent enfant à naître. Si une mère peut tuer son propre enfant, dans son propre sein, qu'est-ce qui nous empêche, à vous et à moi, de nous entretuer les uns les autres ? […] Car l'enfant est le plus beau présent de Dieu à une famille, à un pays et au monde entier. Dieu vous bénisse !» (Mère Teresa, Discours à Oslo lors de la remise de son Prix Nobel)

    Ref. Mgr Aillet : Avortement : le débat est-il permis ?

    JPSC

    Lire aussi : http://www.bvoltaire.fr/francoisteutsch/tweets-de-mgr-aillet-sattirent-foudres-de-nos-gouvernants,235035

  • Manifestation du 30 janvier contre le projet de loi italien d’union civile : le pape François et les évêques restent au balcon

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    L’Italie se déchire sur le projet de loi sur la création d’une union civile, discuté au Sénat à partir du 2 février. La manifestation du 30 janvier, contre l’union civile et l’adoption pour les couples homosexuels, n’a pas le soutien officiel de l’épiscopat italien. Le pape François reste distant, tout en rappelant le caractère irremplaçable du mariage chrétien. C'est la méthode Bergoglio. Commentaire de Sébastien Maillard dans « La Croix »:

    À la proposition de loi permettant à des personnes homosexuelles de s’unir civilement et d’adopter des enfants, les évêques italiens disent « non », en particulier à l’adoption. Ils ne sont pas pour autant convaincus de descendre dans la rue le 30 janvier à Rome. Ni de cautionner officiellement cette mobilisation.

    Le 25 janvier, le président de la Conférence des évêques d’Italie (CEI), le cardinal Angelo Bagnasco, n’a fait aucune référence publique au Family Day. Sur le fond, il a réaffirmé que la famille fondée entre un homme et une femme n’avait pas d’autre équivalent, argumentant en particulier contre le volet adoption de la loi : « Les enfants ne sont jamais un droit, parce qu’ils ne sont pas des choses à produire. » À chaque catholique d’en tirer les conséquences politiques.

    Une distance de l’épiscopat et du Vatican

    L’épiscopat italien avait déjà marqué sa distance lors d’un rassemblement du 20 juin 2015 contre le même projet. De grands mouvements catholiques n’avaient pas appelé à s’y joindre, à l’exemple de la communauté de Sant’Egidio ou de Communion et libération dont le dirigeant, le prêtre espagnol Julian Carron, avait expliqué que son expérience en Espagne l’avait laissé sceptique.

    > Lire aussi: L’Italie va devoir reconnaître l’union civile des couples homosexuels

    « Chaque fois que, pour défendre une valeur, on descend dans la rue, il en ressort pour résultat… un mur. Cela n’arrête ni ne ralentit le processus, mais l’accélère », avait-il averti, préférant « montrer un peu plus d’humanité dans le témoignage de la vie quotidienne ».

    À l’inverse, le Chemin néo-catéchuménal ou le Renouveau charismatique apparaissent, parmi d’autres, en première ligne. Mais sans mandat de l’épiscopat italien. Moins encore du Vatican qui, en retrait, envoie des signaux.

    Le 22 janvier, veille d’une mobilisation en faveur de la loi, le pape François avait réaffirmé qu’« il ne pouvait y avoir de confusion entre la famille voulue par Dieu et tout autre type d’unions ». De même, avant la manifestation du 20 juin, il avait dénoncé, sans nommer le mariage gay, « ces colonisations idéologiques, (qui) font beaucoup de mal et détruisent une société, un pays, une famille ». Avant un référendum sur cette question en Slovénie, le mois dernier, il s’était montré plus explicite, encourageant lors d’une audience publique, le 16 décembre, « tous (les Slovènes), spécialement ceux qui ont des responsabilités publiques, à soutenir la famille, structure de référence de la vie en société ».

    Un changement de façon de faire par rapport aux précédents pontificats

    L’implication vaticane s’arrête là. Jorge Bergoglio incite les jeunes à ne pas craindre d’aller à contre-courant et de s’investir en politique, mais en termes généraux. Il a aussi déclaré ne pas reprendre à son compte l’expression de « valeurs non négociables » chère au précédent pontificat.

    « C’est un changement par rapport au temps où le Vatican, sous Jean-Paul II et Benoît XVI, et la Conférence épiscopale italienne, sous le cardinal Ruini, bloquaient des projets de loi », relève Marco Politi, auteur de François parmi les loups. Le projet de loi sur les droits et devoirs des personnes vivant ensemble (Dico) du gouvernement Prodi avait été vivement combattu en 2007, tout comme le référendum sur la procréation assistée de 2005.

    > En 2007: Les catholiques italiens manifestent pour défendre la famille

    « Les évêques italiens misent à présent sur l’efficacité des laïcs, observe l’historien Giovanni Marie Vian, directeur de l’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican. L’époque où ils intervenaient directement dans le champ politique est révolue. »

    « C’est un signe de maturité des laïcs italiens », ajoute Marco Tossati, du quotidien La Stampa, qui ignore si certains évêques seront au rassemblement : « Sans attendre des évêques jugés ambigus sur ces sujets, ils prennent leurs responsabilités à la lumière de ce qu’enseigne l’Église et à l’égard de la société ».

    Ref. Les évêques italiens laissent agir les laïcs 

    Le peuple au charbon, les épiscopes au balcon ?

    JPSC

  • Conscience, liberté et sainteté

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    Lu sur le site « Benoît et moi », cette réflexion du Cardinal Raymond Burke :

    « S'il nous faut rechercher la sainteté de vie, vivre le plus totalement et fidèlement pour le Christ, c'est-à-dire donner nos vies au Christ, sans aucune réserve, nos cœurs doivent rechercher leur sagesse et leur force dans le glorieux Cœur transpercé de Jésus; notre conscience doit être formée à écouter la seule voix de Dieu et à rejeter ce qui affaiblirait ou compromettrait, de quelque manière, notre témoignage de la vérité en laquelle Lui seul nous instruit à travers l'Église. Par notre prière et notre dévotion quotidienne, et par notre étude de l'enseignement officiel de l'Église, notre conscience est formée en accord avec la volonté de Dieu, en accord avec Sa loi, qui est vie pour nous. 
    C'est la conscience, la voix de Dieu, qui parle à nos âmes, qui, selon les paroles du Bienheureux Cardinal John Henry Newman, est «le premier de tous les vicaires du Christ» (Cardinal John Henry Newman, "Lettre au Duc de Norfolk". Cité dans le Catéchisme de l'Église Catholique, n. 1778).

    En tant que telle, la conscience est toujours en accord avec le Christ Lui-même, qui l'instruit et l'informe par Son Vicaire, le Pontife Romain, et les Évêques en communion avec celui-ci. Le Cardinal Newman a souligné que la conscience «est un messager de celui qui, en nature et en grâce, nous parle derrière un voile, et nous instruit et gouverne par ses représentants» (Ibid).

    Il nous faut aujourd'hui être attentif à une fausse notion de conscience, qui utiliserait en réalité la conscience pour justifier des actes peccamineux, la trahison de notre appel à la sainteté. 
    Dans son discours de Noël 2010, le Pape Benoît a réfléchi en profondeur à la notion de conscience dans les écrits du Cardinal Newman, qui contraste avec la fausse idée de conscience répandue dans notre culture. 
    Le Saint-Père a décrit la différence de la conception de la conscience selon l'Église, ainsi qu'elle est fidèlement et brillamment enseignée par le Cardinal Newman, avec ces mots:

    Dans la pensée moderne, la parole « conscience » signifie qu’en matière de morale et de religion, la dimension subjective, l’individu, constitue l’ultime instance de la décision. Le monde est divisé dans les domaines de l’objectif et du subjectif. A l’objectif appartiennent les choses qui peuvent se calculer et se vérifier par l’expérience. La religion et la morale sont soustraites à ces méthodes et par conséquent sont considérées comme appartenant au domaine du subjectif. Ici, n’existeraient pas, en dernière analyse, des critères objectifs. L’ultime instance qui ici peut décider serait par conséquent seulement le sujet, et avec le mot « conscience » on exprime justement ceci : dans ce domaine peut seulement décider un chacun, l’individu avec ses intuitions et ses expériences. La conception que Newman a de la conscience est diamétralement opposée. Pour lui « conscience » signifie la capacité de vérité de l’homme : la capacité de reconnaître justement dans les domaines décisifs de son existence – religion et morale – une vérité, la vérité. La conscience, la capacité de l’homme de reconnaître la vérité lui impose avec cela, en même temps, le devoir de se mettre en route vers la vérité, de la chercher et de se soumettre à elle là où il la rencontre. La conscience est capacité de vérité et obéissance à l’égard de la vérité, qui se montre à l’homme qui cherche avec le cœur ouvert.
    (Discours à la Cuie Romaine, 22 décembre 2010w2.vatican.va)


    La conscience n'établit donc pas chacun de nous comme arbitre de ce qui et juste et bon, mais nous unit dans la recherche de l'unique vérité, celle finalement de Notre Seigneur Jésus-Christ qui est l'unique arbitre du juste et bon, afin que nos pensées, nos paroles et nos actes mettent en pratique cette vérité. 

    Dans le même discours de Noël, le Pape Benoît XVI clarifie un passage souvent mal compris du Bienheureux Cardinal Newman qui est en effet utilisé afin de promouvoir la fausse idée subjective de conscience. 
    Notre Saint Père observe:

    Pour pouvoir affirmer l’identité entre le concept que Newman avait de la conscience et la compréhension moderne subjective de la conscience, on aime faire référence à la parole selon laquelle lui-même – dans le cas où il aurait dû porter un toast –, l’aurait d’abord porté à la conscience, puis au Pape. 
    Mais dans cette affirmation, « conscience » ne signifie pas le caractère obligatoire ultime de l’intuition subjective. C’est l’expression de l’accessibilité et de la force contraignante de la vérité : en cela se fonde son primat. Au Pape, peut être dédié le second toast, parce que c’est son devoir d’exiger l’obéissance à l’égard de la vérité (ibid).

    Autrement dit, il ne peut jamais y avoir d'opposition entre ce que la conscience nous demande et ce que nous demande la vérité de la foi, comme l'énonce le Saint Père. La conscience en effet nous attire dans une compréhension de plus en plus profonde de la vérité et une adhésion à elle dans nos pensées, nos paroles et nos actions.

    Dans son discours au Parlement allemand en Septembre 2011, se référant au texte de la lettre de Saint Paul aux Romains (Romains 2, 14-16), au sujet de la loi morale naturelle et de son témoin primordial la conscience, le Pape Benoît XVI déclare: i
    ci apparaissent les deux concepts fondamentaux de nature et de conscience, où «conscience» n’est autre que le «cœur docile» de Salomon, la raison ouverte au langage de l’être.

    Un peu plus loin, illustrant les sources de la loi dans la nature et la raison en faisant référence à l'intérêt populaire pour l'écologie comme moyen de respecter la nature, il observe:

    Je voudrais cependant aborder avec force un point qui aujourd’hui comme hier est – me semble-t-il - largement négligé: il existe aussi une écologie de l’homme. L’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté. L’homme n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi. L’homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais il est aussi nature, et sa volonté est juste quand il respecte la nature, l’écoute et quand il s’accepte lui-même pour ce qu’il est, et qu’il accepte qu’il ne s’est pas créé de soi. C’est justement ainsi et seulement ainsi que se réalise la véritable liberté humaine.


    Réfléchissant à la culture européenne qui s'est développée "de la rencontre entre Jérusalem, Athènes et Rome - de la foi d'Israel en Dieu, de la raison philosophique des Grecs, et de la pensée légale Romaine, il conclut: 

    Dans la conscience de la responsabilité de l’homme devant Dieu et dans la reconnaissance de la dignité inviolable de l’homme, de tout homme, la culture européenne a fixé des critères du droit, et les défendre est notre tâche en ce moment historique. (Discours devant le Bundestag, 22 septembre 2011, w2.vatican.va)


    Alors que la réflexion du Pape Benoît XVI est inspirée d'un souci pour l'état du droit dans la culture européenne, ses conclusions concernant les fondements du droit et, par conséquent, de l'ordre dans la société sont clairement d'application universelle.

    Ref. La conscience, guide infaillible vers une vie sainte 

    Plutôt que de liberté de conscience, il faudrait parler de liberté des consciences. C’est la vérité qui les rend libres. « Veritas liberabit vos » (Jn 8, 32)

    JPSC

  • Quand Jacqueline Herremans tweete à propos de la venue au monde d'enfants trisomiques

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    La vision de la personne handicapée par la trésorière du CAL (et accessoirement présidente de l'ADMD)... Le genre de commentaires que l'on n'oserait même pas accuser les ennemis de la vie d'avoir tenu un jour, écrit publiquement en toutes lettres...

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    Mais ce n'est pas la première fois que les tweets de Madame Herremans nous inquiètent : http://www.belgicatho.be/archive/2015/10/30/les-tweets-inquietants-de-jacqueline-herremans-admd-5708669.html

  • Inde : 355 attaques antichrétiennes en 2015

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    Du site "Portes Ouvertes" :

    Inde : une attaque par jour contre les chrétiens

    Un rapport recense 355 attaques antichrétiennes en 2015 en Inde.

    Pasteurs tués, religieuses violées, chrétiens arrêtés… En 2015, on a rapporté 355 attaques antichrétiennes dont 200 qualifiées de graves. Ces chiffres alarmants sont issus d’un rapport publié le 18 janvier par le Forum Séculier Catholique, basé à Bombay, qui conclut qu’aujourd’hui « il est dangereux d’être chrétien en Inde ».

    Nombre de ces attaques sont perpétrées sous couvert des lois anticonversionsadoptées dans plusieurs Etats du pays. En 2015, 7 pasteurs ont été assassinés, victimes de ces lois et en janvier 2016, 12 nouvelles personnes ont été arrêtéesdans l’Etat du Madhya Pradesh.

    Dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2016, l’Inde est classée en 17ème place des pays où les chrétiens sont le plus persécutés.

  • Turquie (Cappadoce) : découverte d'une église du 5e siècle avec un riche ensemble de fresques

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    ASIE/TURQUIE - Découverte en Cappadoce d’une église du V° siècle présentant de précieuses fresques sur la vie du Christ

    Nevsehir (Agence Fides) – Les fouilles archéologiques dans la ville souterraine découverte à partir de 2012 sous celle de Nevsehir, dans la région historique de la Cappadoce, ont porté au jour une église souterraine creusée dans le roc qui pourrait remonter au V° siècle après Jésus Christ, présentant des fresques en bon état de conservation qui suscitent actuellement l’enthousiasme des experts et des historiens de l’art. L’église se trouve à l’intérieur d’une zone souterraine s’étendant sur 360.000 m2 au sein d’un site archéologique se développant en 11 groupes d’habitat, avec un méandre de galeries s’étendant sur au moins 7 Km et reliant des temples et des centres habités.

    Parmi les fresques – indique aux moyens de communication locaux le maire de Nevsehir, Hasan Unver – les plus précieuses représentent des scènes rarement représentées de l’iconographie chrétienne. « Il nous a été indiqué – a déclaré à la presse le maire – que certaines fresques retrouvées sont uniques. On trouve des représentations suggestives comme celle de Jésus laissant tomber des poissons de Ses mains, ou encore celle de Jésus montant aux cieux ou luttant contre les esprits mauvais. Lorsque l’église sera reportée à la lumière, la Cappadoce pourrait devenir, encore davantage, un but de pèlerinages ». D’autres fresques représentent la crucifixion de Jésus et des Apôtres, Saints et Prophètes tels que Moise et Elie. La poursuite des fouilles, non encore achevées, pourrait porter au jour d’autres environnements dont les murs auraient été décorés de fresques. (GV) (Agence Fides 28/01/2016)

  • Bioéthique : le pape en appelle à la prudence et au respect de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle

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    De Radio Vatican :

    Bioéthique : l'appel du Pape François à la prudence

    (RV) Le Pape François a exprimé ce jeudi sa préoccupation face au développement accéléré des sciences et des technologies biologiques et médicales. Le Saint-Père recevait les membres du Comité italien de bioéthique institué il y a plus de 25 ans. L’occasion pour lui de mettre en garde contre le risque de perdre toute référence autre que l’utilité et le profit, surtout dans le contexte actuel marqué par le relativisme et scepticisme quant aux facultés de la raison humaine.

    «Le respect de l’intégrité et de la bonne santé des êtres humains de la conception jusqu’à la mort naturelle, a-t-il insisté, est un principe éthique fondamental auquel n’échappent pas les applications biotechnologiques dans le domaine médical. Celles-ci ne doivent jamais faire tort à la dignité humaine ni être guidées uniquement par des objectifs industriels et commerciaux.»Parmi les défis actuels, le Pape François a cité le cas des embryons humains que l’on traite comme du matériel que l’on peut éliminer, et celui des personnes malades et âgées proches de la mort.

    Le Souverain Pontife demande par ailleurs au Comité d’éthique de «réfléchir au thème du handicap et de la marginalisation des personnes vulnérables dans une société qui tend vers la compétition et l’accélération du progrès».

    Autre recommandation : l’analyse interdisciplinaire des causes de la détérioration de l’environnement. Il faut mettre au point des lignes de conduite destinées aux sciences biologiques ; faire une étude comparative des théories biocentriques et anthropocentriques ; chercher des parcours permettant de reconnaître le rôle central des êtres humains dans le respect des autres créatures vivantes et de l’environnement tout entier.

    Enfin, le Pape François souhaite une harmonisation des normes et des règles s’appliquant aux activités biologiques et médicales. C’est une tâche «complexe mais possible». «Le témoignage de la vérité contribuera au développement de la conscience civile.»

    Au début de son discours le Saint-Père avait tenu à faire une précision : «tout le monde sait que l’Église est sensible aux questions éthiques ; mais tous ne comprennent peut-être pas que l’Église ne revendique aucun espace privilégié dans ce domaine. Au contraire, elle se réjouit quand la conscience civile, à différents niveaux, est capable de réfléchir, de discerner et d’agir sur la base d’un raisonnement libre et ouvert et des valeurs qui fondent la personne et la société.»

  • Plus de 2000 euthanasies en Belgique en 2015 : une hausse de 78% en quatre ans

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    Une note d'AllianceVita.org :

    FA_28janvier2016_euthanasieBelgique-300x150.pngBelgique : hausse de 78 % des euthanasies en 4 ans, plus de 2 000 en 2015

    La commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie a annoncé le 27 janvier 2016 que le nombre d’euthanasies officiellement déclarées a atteint 2.021 cas en 2015, contre 1.133 en 2011, soit une augmentation de 78,4 % sur cette période.

    Cette commission, chargée de vérifier l’application de la loi de 2002 dépénalisant l’euthanasie en Belgique, publie tous les deux ans un rapport complet, mais celui couvrant les années 2014 et 2015 est encore en cours d’élaboration.

    Le précédent rapport, concernant les années 2012 et 2013, avait déjà révélé une hausse considérable des cas officiels les années précédentes (voir notamment la courbe p 14). Par ailleurs, les médias se font régulièrement l’écho de dérives de plus en plus nombreuses sur l’application de la loi, en particulier l’euthanasie de personnes dépressives qui ne sont pas en fin de vie. Le cas le plus récent concerne une jeune fille de 24 ans, Laura, qui avait obtenu l’aval de trois médecins pour être euthanasiée au titre de sa « souffrance psychique » (elle a finalement renoncé à son acte le jour-même, en septembre 2015). Plusieurs procédures judiciaires sont également en cours, notamment contre un médecin qui aurait euthanasié une personne âgée ne remplissant pas les conditions, ou à l’inverse contre une maison de retraite qui n’aurait pas accepté de pratiquer l’euthanasie demandée par une femme de 74 ans.

    Le Pr Wim Distelmans, président de la commission de contrôle, a commenté les statistiques 2015 en reconnaissant que les euthanasies officielles ne représentaient qu’une partie des euthanasies réellement effectuées en Belgique : « Reste dans l’ombre, rappelons-le, le nombre d’euthanasies posées mais non-déclarées, ce qui nous empêche d’avoir une vue réelle sur l’ampleur de la question ». S’il est par définition impossible de recenser les euthanasies clandestines, une étude menée par l’Université de Bruxelles et de celle de Gand, publiée dans Social Science & Medicine en juillet 2012, a tenté d’évaluer cette pratique : d’après cette enquête réalisée auprès de médecins belges, les déclarations à la Commission de contrôle ne concerneraient seulement que 73% des euthanasies pratiquées par les médecins flamands et 58% pour les médecins wallons. Autrement dit, 10 ans après la mise en œuvre de la loi, 27% des euthanasies en Flandre et 42% en Wallonie ne seraient toujours pas déclarées.

    Plus globalement, la commission de contrôle a fait l’objet de fortes critiques ces derniers mois, pour son laxisme dans la vérification des dossiers remplis par les médecins qui accomplissent des euthanasies, et pour son manque de représentativité. Fin 2015, elle n’a pu être renouvelée en temps voulu, faute de candidats présentant toutes les conditions requises.

  • Les Belges francophones plus religieux qu'on ne le croit ?

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    Lu sur le site du journal Le Soir :

    75% des francophones revendiquent une identité religieuse

    Les résultats de notre sondage Ipsos-ORELA-RTBF-Le Soir sur la religion surprennent.

    La religion se porte bien, merci.

    C’est sans doute le grand enseignement et la grosse surprise de notre sondage Ipsos-ORELA-RTBF-Le Soir, lancé dans le cadre du colloque « La religion dans la cité » ces 29 et 30 janvier à Flagey. On aurait pu s’attendre, dans le climat que l’on connaît – Etat islamique, terrorisme, tensions communautaires, crise migratoire – à un rejet massif du religieux et notamment de l’islam. Il n’en est rien. Tous les indicateurs sont au vert, même si, sur certains points, les Belges francophones se montrent divisés. Voici les premiers grands chiffres du sondage, effectué par téléphone auprès de 600 Belges francophones de 18 ans et plus (300 en Wallonie, 300 à Bruxelles) entre le 12 et le 20 janvier dernier.

    1. L’identité religieuse revendiquée

    Seule une personne sur quatre se dit athée, incroyant, agnostique ou indifférent. Tous les autres revendiquent donc si ce n’est une croyance (la question posée était « êtes-vous… » et non « croyez-vous… ») au moins une identité culturelle liée à une religion. Ainsi, nombreux sont les interrogés à privilégier l’identité de « catholique non pratiquant » (43 % de l’ensemble des personnes interrogées) à celle d’incroyant. Les « pratiquants » de toutes les religions restent néanmoins minoritaires.

    A noter : les musulmans ne représentent que 6 % de la population belge francophone. Mais ils sont nettement plus représentés à Bruxelles (23 %).

    2. La religion, davantage facteur de paix que de violence

    Les sondés ont été interrogés sur leur perception de la religion comme facteur de renforcement identitaire, de paix, de violence et de repli identitaire. On ne constate pas de condamnation massive de la religion. En effet, aucune majorité ne se dégage sur aucun de ses points pour décrier la religion. Même si ces questions divisent fortement. 

    Ainsi les personnes interrogées sont légèrement plus nombreuses à juger que la religion est un facteur de paix (46 % approuvent… même si 52 % ne sont pas d’accord) que de violence (43 % estiment que c’est le cas, contre 56 % qui rejettent cette idée). S’ils ne stigmatisent pas aveuglément, quatre personnes sur dix en ont tout de même globalement une perception plutôt négative. L’association du religieux à un repli identitaire est plus franchement contestée : six personnes sur dix rejettent cette idée et ils sont seulement 35 % à le penser. Une personne sur deux considère enfin que la religion est un facteur de renforcement identitaire, et une personne sur deux n’adhère pas à cette thèse… Mais il est difficile d’apprécier si ce constat est connoté positivement ou négativement.

    Sur ces questions, les réponses des musulmans interpellent. Ainsi, ils sont 93 % à affirmer que la religion est un facteur de paix, et de façon symétrique à récuser l’idée que la religion fournisse son lot de violences (à 94 %). A titre de comparaison, les catholiques se montrent nettement plus critiques par rapport aux croyances : ils sont ainsi 45 % à juger que oui, la religion peut être à l’origine de violences. Outre une réelle conviction que la religion – et la leur en l’occurrence – est bien un facteur de paix, on devine chez ces répondants comme un besoin de défendre le religieux et l’islam à l’heure où ils se sentent sans cesse stigmatisés.

    3. L’islam divise

    L’islam, religion intolérante ? 44 % le pensent… Mais 49 % affirment l’inverse. L’islam demeure cependant le courant religieux qui clive le plus et celui qui recueille le plus haut taux « d’intolérance » aux yeux des personnes interrogées. Le judaïsme et l’évangélisme n’incarnent cependant pas pour les Belges francophones des mouvements très ouverts. A contrario, le catholicisme remporte tous les suffrages. Considéré par 77 % des sondés comme tolérant, il est talonné par la laïcité avec 72 %.

    Pour Jean-Philippe Schreiber, fondateur de l’Observatoire des Religions et de la Laïcité (ORELA), à l’origine de ce colloque, les résultats du sondage, s’ils sont nuancés, se révèlent globalement rassurants : « De manière générale, dans le contexte actuel, il est remarquable de noter qu’on ne stigmatise pas la religion de manière exacerbée. Nous ne sommes pas dans le conflit culturel : les données ne le montrent pas, en tout cas. Il semble au contraire que la tolérance à l’égard de la religion de l’autre soit importante, même si dans le même temps, on observe un besoin d’affirmer une identité. »