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  • Il y a 105 ans : le génocide des autochtones de Turquie de confession chrétienne

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    D'Alexandre Del Valle sur Atlantico.fr :

    24 AVRIL 2020

    De la nécessité de commémorer le génocide arménien : la solution finale des Chrétiens en pays islamique

    Le 105e anniversaire du génocide arménien a été commémoré. Alexandre del Valle revient sur l'importance de cette date du 24 avril et sur l'importance des commémorations.

    Alexandre del Valle s'est exprimé dans une vidéo sur le génocide arménien, en voici la retranscription :

    Bonsoir chers amis Assyro-Chaldéens, chers descendants des victimes du génocide que l’on a souvent appelé « génocide arménien », que d’autres appellent « génocide des Assyro-Chaldéens », que moi personnellement j’appellerai le « génocide des autochtones de Turquie de confession chrétienne ».

    C’était un génocide qui s’est fait d’ailleurs en plusieurs étapes à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle et qui avait pour but tout à fait explicite de liquider les populations non-turcophones et non musulmanes. Dans la logique d’un plan de purification ethnique, le mot n’était pas abusif, de purification ethnique et religieuse afin de faire de la Turquie un lieu « Christianrein ». On parlait sous le nazisme de l’expression terrifiante « judenrein », faire de l’Allemagne une terre purifiée de ses Juifs, où il n’y a plus de Juifs, on pourrait presque faire la comparaison avec le génocide arménien et le génocide des Assyro-Chaldéens, que j’appelle le génocide des Chrétiens autochtones de Turquie, d’Anatolie.

    Le but était de faire en sorte que cette terre devienne « christianrein », vide de ses Chrétiens. Elle a inspirée de manière tout à fait attestée Hitler qui disait souvent : « Qui se rappelle du génocide arménien ? ».

    J’ai une pensée tout à fait émue en ce 24 avril pour toutes les familles des descendants des victimes, malheureusement victimes dans le silence et dans l’indifférence de l’essentiel des pays Occidentaux. Ce génocide qui inspira Hitler. Ce génocide qui a été salué encore récemment par des islamistes radicaux, notamment l’ancien calife de Daech, de l’Etat islamique, lui-même s’était félicité. Il avait pris comme un exemple l’idée de supprimer les populations chrétiennes du Moyen-Orient, du Proche-Orient. Cette solution finale des Chrétiens, j’en ai souvent parlé dans des ouvrages. Car c’est aussi ce que l’on pourrait dire, encore une analogie avec le génocide juif qui avait beaucoup de points communs, cette solution finale des Chrétiens aujourd’hui est portée non pas uniquement comme jadis par des pans turcs, des nationalistes turcs ou dans d’autres pays des nationalistes arabes qui parfois n’ont pas été beaucoup mieux, même si certains nationalistes arabes furent chrétiens comme Michel Aflak.

    Aujourd’hui cette volonté de purification ethno-religieuse, jadis portée par les jeunes turcs, elle est portée par l’islamisme radical mais aussi par M. Erdogan qui veut rétablir un califat ottoman. Erdogan est à la fois proche de l’extrême droite turque la plus radicale, issue de l’islamisme politique proche des Frères Musulmans, et adepte d’une sorte de synthèse que j’ai appelé nationale-islamiste, ce qui lui donne deux raisons de détester les Chrétiens de Turquie, Assyro-Chaldéens, Arméeniens ou autres car il y a aussi eu des massacres dans les années 2000 de prêtres catholiques italiens ou d’autochtones convertis au protestantisme, sans oublier Hrant Dink.

    Erdogan a aujourd’hui deux raisons, de son point de vue, de vouloir s’en prendre aux minorités : parce qu’il est nationaliste ultra (anti-Kurdes, anti-Arméniens, anti-Assyro-Chaldéens, anti-Occidental, anti-Juifs) et parce qu’il est islamiste.

    Le génocide arménien et le génocide des Assyro-Chaldéens, ce génocide des Chrétiens de Turquie d’Anatolie ne doit pas être oublié car aujourd’hui, il y a non seulement des personnalités politiques et même des nations qui interdisent d’en parler, comme c’est le cas de la Turquie. Mais il y a du côté des islamistes ou des nationaux islamistes turcs et du côté des islamistes des pays arabo-musulmans mais pas que arabes, aussi au Pakistan, en Afghanistan, mais aussi de plus en plus en Afrique, une volonté d’en finir avec les Chrétiens en général, une nouvelle solution finale des Chrétiens.

    Rien que pour cela cette date du 24 avril doit rester gravée dans les mémoires. Il faut la commémorer car nous ne pouvons pas regarder ailleurs. Le génocide des Chrétiens de Turquie a inspiré le génocide des Juifs mais il inspire aussi le génocide en cours, l’élimination en cours, progressive, des Chrétiens du Moyen-Orient, de plusieurs pays d’Asie, je pense par exemple au Pakistan qui est un pays terrible pour les Chrétiens mais aussi l’Afrique noire, l’Afrique noire subsaharienne où de plus en plus les Chrétiens sont poussés à l’exil ou massacrés de manière régulière du Nigeria jusqu’au Mali en passant par le Burkina Faso et bientôt peut être la Côte d’Ivoire, cette volonté de s’en prendre au Chrétien parce qu’il est Chrétien.

  • Tous les pèlerinages à Lourdes durant cet été sont annulés

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    Annulation de tous les pèlerinages à Lourdes cet été

    Réunis ce jeudi 23 avril 2020 en vidéo conférence, les 30 directeurs belges des pèlerinages à Lourdes ont pris à l’unanimité la décision d’annuler tous les pèlerinages jusqu’à la fin du mois d’août 2020. Pour la suite, l’évolution de la pandémie sera prise en considération. La précarité de la santé de nombre de pèlerins se rendant à Lourdes est la raison essentielle de cette décision, certes douloureuse, mais nécessaire, a précisé Jos Daems, président de la Fédération des Pèlerinages Benelux à Lourdes. En prenant la décision bien avant la date des départs, les conséquences financières pour les directions de pèlerinages ne devraient pas être trop importantes.

    La Fédération des pèlerinages du Benelux, L’Hospitalité Belge de Notre-Dame de Lourdes, la Conférence des évêques de Belgique

    SIPI – Bruxelles, vendredi 24 avril 2020

  • Les évangiles sont une vraie biographie de Jésus

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    images.jpgL’Evangile : un mythe devenu best-seller ? (catholique.org)

    Ils sont quatre. Quatre livres de petite taille, qui passeraient facilement inaperçus dans une bibliothèque à côté de tant d’œuvres intégrales beaucoup plus impressionnantes. Pourtant ce sont les livres les plus lus de l’humanité. Ils s’appellent simplement évangile, bonne nouvelle selon Matthieu, Marc, Luc et Jean, et prétendent raconter l’histoire d’un homme, Jésus, au destin si exceptionnel.

    Mais cette histoire est-elle authentique ? Pour la science moderne, ils présentent de lourds défauts qui les rendent objet de soupçon : pourquoi par exemple ne disent-ils rien de l’aspect physique de Jésus ? Ils ne nous fournissent même pas l’année exacte de la mort de cet homme qu’ils considèrent comme le plus important de toute l’histoire ! L’accusation est donc lancée : les évangiles seraient des écrits « mythiques » qui ne doivent pas être considérés comme historiques.

    Nous allons montrer au contraire que les évangiles racontent bien l’histoire authentique de Jésus de Nazareth, et que ceci est essentiel pour la foi catholique.

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  • Déconfiner la France : « Interdire les messes après le 11 mai sera très difficile à justifier juridiquement »

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    messe_article.jpg

    Le gouvernement français est-il en droit de maintenir l’interdiction de célébrer la messe publique jusque début juin, comme l’a annoncé Emmanuel Macron le 21 avril ? Éléments de réponse avec le frère Joseph-Thomas Pini, canoniste et dominicain de la province de Toulouse dans une interview réalisée par Antoine Pasquier pour le magazine « Famille chrétienne » :

    "La Conférence des évêques de France et le gouvernement discutent des conditions de reprise des messes publiques après le 11 mai. L’État peut-il imposer ses conditions dans l’exercice du rite ?

    Dans l’édifice cultuel, le ministre du culte affectataire ou propriétaire est maître de l’organisation de la liturgie et de tout ce qui est cultuel, sous la modération de l’évêque. Si l’autorité civile dispose d’un droit de regard, très limité, en cas de trouble grave à l’ordre public, celle-ci n’est pas compétente pour tout ce qui touche au rite et à la liturgie. Le droit canonique rappelle ce principe d’indépendance absolue de l’Église en matière d’organisation du rite par ses autorités légitimes. Et deux autres principes essentiels : la préservation de l’intégrité des sacrements (à célébrer selon ce qui est prévu, même de manière simplifiée), et la légitimité de tout effort possible pour que les fidèles aient accès aux sacrements, s’il n’y a pas d’impossibilité ou d’empêchement.

    En France, cette question est rendue complexe par l’arrière-plan historique. Les pouvoirs publics français ont toujours eu la tentation de vouloir se faire les garants des bonnes pratiques religieuses. C’est très bonapartiste comme réflexe. Quelle est la bonne manière de donner la communion ? Quelle est la bonne manière d’organiser une messe ? Tout cela dépend uniquement de l’autorité de l’Église. L’État n’a pas à s’en mêler. Reste que dans la situation sanitaire actuelle, grave et difficile, les choses ne sont pas aussi binaires. Les troubles graves à l’ordre public concernent aussi la salubrité publique dont la préservation, par hypothèse, appellent les mesures les plus intrusives.

    L’État peut-il interdire la reprise normale du culte malgré le déconfinement annoncé le 11 mai ?

    Ce qui fait réagir les évêques dans les annonces d’Emmanuel Macron, et met un peu le feu aux poudres, c’est le risque d’une rupture d’égalité à partir du 11 mai. Certaines activités seraient autorisées, mais pas les offices religieux qui ne pourraient reprendre que début juin. Au nom du principe d’égalité, en quoi serait-il plus dangereux de se rendre dans une église que de prendre les transports en commun ? Pourquoi autoriserait-on des activités dont les conditions sanitaires seraient comparables à celles des célébrations eucharistiques, et interdirait-on toujours ces célébrations ? Si l’Église présente un plan de bonnes pratiques, maintenir une interdiction générale après le 11 mai sera très difficile à justifier, y compris juridiquement.

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  • Benoit Dumon: motet pour un temps de confinement

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    Pour parodier la pandémie du coronavirus, un jeune chanteur de talent interprète un motet de son cru, écrit dans un latin un peu fâché avec la grammaire mais dont l'enregistrement des voix respecte les règles du confinement. Très réussi:

    Ref. Pour les amateurs de latin niveau CM2

    JPSC

  • "Nous sommes sortis à petit bruit du régime démocratique et libéral"

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    Pierre Manent: GRAND ENTRETIEN – Le philosophe* analyse la crise inédite que nous vivons et le rapport à la politique qu’elle révèle. Pour lui, nous subissons un retour des «traits les moins aimables de notre État», notamment avec le confinement, mesure «primitive» et «brutale».

    LE FIGARO. – La crise que nous vivons semble acter un retour de l’État, après des décennies de théorisation de son désengagement. «Nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et européenne», a même admis le président Emmanuel Macron. L’idée de nation est-elle en train de faire son grand retour?

    Pierre MANENT. – En attendant le «jour d’après», nous observons le retour des traits les moins aimables de notre État. Au nom de l’urgence sanitaire, un état d’exception a été de fait institué. En vertu de cet état, on a pris la mesure la plus primitive et la plus brutale: le confinement général sous surveillance policière.

    La rapidité, la complétude, l’allégresse même avec lesquelles l’appareil répressif s’est mis en branle font un pénible contraste avec la lenteur, l’impréparation, l’indécision de la politique sanitaire, qu’il s’agisse des masques, des tests ou des traitements éventuels. Des amendes exorbitantes frappent des écarts innocents ou bénins. Il est interdit de sortir de chez soi sans passeport, mais le rétablissement des frontières nationales est toujours jugé un péché mortel. Je ne pense pas que la crise réhabilite cet État-là.

    Quant à la nation, elle a été abandonnée, discréditée, délégitimée depuis deux générations, comme a été abandonnée, discréditée, délégitimée toute idée de politique industrielle.

    Nous avons renoncé à l’idée même d’indépendance nationale. Ah, n’être plus qu’un nœud mol et souple de compétences «pointues» dans les échanges mondiaux! Oh, surtout ne jamais ralentir les flux!

    Nous découvrons que nous sommes dépendants de la Chine pour presque tout ce dont nous avons besoin? Mais nous nous sommes organisés pour être ainsi dépendants! Nous l’avons voulu! Croyez-vous que, lorsque nous sortirons exsangues de la destruction économique occasionnée par la crise sanitaire, il y aura beaucoup de volontaires pour remonter la pente que nous descendons depuis quarante ans?

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  • Indics, tracing, coronapp et autres big brothers au temps du Coronavirus

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    Big-data©Pixabay-620x330.jpg

    L’épidémie de coronavirus et le confinement viennent de nouveau poser la question de l’usage de nos données. Il se pourrait bien que cette crise change la manière dont les États exploitent cet or noir du XXIe siècle. Au risque de sacrifice les libertés publiques. De Pierre Mayrant sur le site web du mensuel « La Nef » :

    Fin mars dernier, Orange annonçait avoir mené une étude statistique en collaboration avec l’Insee démontrant que 17 % des Franciliens auraient trouvé refuge en province, soit 1,2 million de personnes [1]. L’entreprise s’est appuyée pour cela sur la géolocalisation de ses abonnés. Pour rassurer la population, elle expliquait que les données étaient « anonymisées » et qu’elles ne contrevenaient pas au Règlement général de la protection des données (RGPD).

    Au début du confinement, des professeurs nous expliquaient leur inquiétude à propos de leurs cours destinés à être intégrés dans l’environnement numérique de travail de leur université. Qu’allaient-ils devenir ? Allaient-ils être réutilisés ? Faut-il systématiquement, alors qu’une pression professionnelle légitime est exercée en plein confinement depuis le début du coronavirus, relire les conditions générales d’utilisation pour s’assurer du bon usage de nos données ? Que se passe-t-il si l’on refuse le traitement de nos données personnelles ? Aura-t-on toujours accès à la plateforme ? Dans les situations impérieuses du confinement, alors que le travail à distance se développe, voire s’impose à nous, il est difficile de garder la même vigilance sur ce qui sera fait de nos données.

    Dans le même temps, on apprend que le fondateur de l’agence web ITSS, Christophe Mollet, vient d’inventer une nouvelle application, le CoronApp, destiné à repérer tout porteur du virus afin de s’en éloigner. Il explique : « L’application retrace vos déplacements toutes les heures, durant quatorze jours. Toutes ces données figureront sur une carte accessible à tous ceux qui se sont inscrits. Comme cela, vous pourrez savoir où, et à quel moment, vous avez éventuellement pu croiser une personne porteuse du virus. Libre à vous ensuite de décider ou non de vous confiner à nouveau. Bien sûr, votre anonymat sera strictement respecté. » [2]

    États asiatiques : modèle de lutte contre l’épidémie, mais pilleur de données

    D’où vient cette idée qu’une surveillance de nos citoyens serait un remède à l’épidémie ? Les exemples nous viennent de Taïwan et de Corée du Sud, deux démocraties asiatiques. À Taïwan, il faut éviter d’éteindre son portable trop longtemps. La police est alertée dès lors qu’une personne en quarantaine sort, et les amendes sont sévères pour le non-respect du confinement : 30 000 € [3]. Si un tel traçage est possible dans ce continent désormais plus puissant que la vieille Europe, pourquoi ne pas l’envisager chez nous ? En France, le téléchargement de l’attestation de déplacement sur le smartphone est un préalable évident à ce type de fonctionnement. Un moyen efficace et sans contrainte pour assurer la géolocalisation de la population.

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  • Temps pascal en confinement; feuillet du vendredi (24 avril) de la 2e semaine du temps pascal : le trésor caché

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    2020_04_24_10_50_59_Greenshot.pngTELECHARGER le PDF

     

  • Pandémie : la foi des catholiques chinois toujours plus fervente à l’issue d’un long confinement

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Malgré la pandémie, la foi des catholiques chinois toujours plus fervente à l’issue d’un long confinement

    24/04/2020

    Durant la période de confinement strict, qui a duré du 23 janvier jusqu’au mois d’avril en Chine, les fidèles chinois ont rencontré de nombreuses difficultés avec l’impossibilité de suivre la liturgie physiquement, à travers non seulement 40 jours de carême mais aussi 80 jours d’isolement. Malgré tout, nombre d’entre eux ont également expérimenté une croissance spirituelle, grâce à la prière en famille et aux diffusions en direct via Wechat (le Whatsapp chinois). Cette période a notamment pu être bénéfique pour les jeunes – en Chine, selon les Nouvelles règles sur les activités religieuses de 2018, l’éducation religieuse des moins de 18 ans est interdite. Le confinement et l’utilisation des réseaux sociaux a permis de contourner ces règles.

    « Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! » : la proclamation de la liturgie de Pâques exprime parfaitement l’enthousiasme ressenti après non seulement 40 jours de carême, mais aussi 80 jours d’isolement en raison de la pandémie. À travers cette période, les fidèles catholiques chinois ont rencontré de nombreuses difficultés, mais beaucoup d’entre eux ont également expérimenté une véritable croissance spirituelle. Durant plusieurs semaines, la plupart des prêtres du pays ont célébré la messe en privé. Le dimanche et les jours de fête, ils ont malgré tout essayé de diffuser la liturgie en direct via Wechat (une application locale très répandue, équivalente à Whatsapp), et les fidèles suivant les célébrations à distance se comptaient par centaines de milliers. Cela s’est produit ainsi dans de nombreux diocèses chinois : Ningbo, Zhengding, Shanghai, Ningde, Pékin, Shantou, Jinzhou… De nombreux catholiques chinois ont également suivi les messes célébrées en direct depuis Hong-Kong, Macao, Taïwan, les Philippines ou la Malaisie. Beaucoup d’entre eux ont également pu suivre les célébrations de la semaine sainte et du triduum pascal diffusées depuis le Vatican et présidées par le pape François. Durant la période de confinement, qui remonte au 23 janvier en Chine et qui a duré jusqu’en avril, tout le pays est resté bloqué. Cela a bien sûr eu des conséquences sur les activités pastorales des prêtres chinois, qui ont été nombreux à diffuser via Wechat afin de permettre à plusieurs milliers de fidèles de suivre leurs vidéos : messes, homélies et lectures bibliques…

    Cette période était également bénéfique pour les familles et l’éducation religieuse des enfants – en Chine, selon les Nouvelles règles sur les activités religieuses établies en 2018, l’éducation religieuse des mineurs de moins de 18 ans est interdite. La crise sanitaire et l’utilisation des réseaux sociaux a donc permis de contourner cette règle. En l’absence de liturgie en semaine, de nombreuses familles se sont davantage réunies pour prier, avec des partages d’Évangile, des hymnes chantés et des lectures bibliques. À plusieurs reprises, des familles ont organisé des lectures bibliques quotidiennes – les livres bibliques les plus lus par les catholiques chinois semblent être le Livre de la Sagesse et les quatre Évangiles. Plusieurs familles ont fait part de leur enthousiasme en voyant leurs enfants étudier et approfondir leur foi directement par les lectures bibliques et la liturgie. Durant la semaine sainte, la quarantaine s’est allégée et les prêtres et religieuses ont pu à nouveau rendre visite aux malades et entendre les confessions (en continuant de respecter les mesures sanitaires et en portant un masque). Avant le dimanche de Pâques, les prêtres ont béni des œufs de Pâques en demandant aux catéchistes de les distribuer aux fidèles à domicile. Avec Pâques, les fidèles Chinois ont donc recommencé à espérer malgré la pandémie qui continuer de marquer le reste de la planète.

    (Avec Asianews, Shanghai)

  • Quand l'hebdomadaire Dimanche se fourvoie

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    "Dimanche" de cette semaine (n°17 du 26 avril) publie une pleine page (4) consacrée à une interview de Jacques Brotchi.
     
    Jacques Brotchi, médecin et homme politique (sénateur MR), est connu pour son engagement en faveur de la libéralisation de l'euthanasie et son implication dans les textes de lois relatifs à cette pratique. Il est notamment l'auteur d'un livre intitulé "Dis, c'est quoi l'euthanasie?".
     
    Alors que la Belgique baigne dans une atmosphère ultralibérale qui l'a conduite à avoir des législations parmi les plus permissives du monde en matière d'éthique, notamment en ce qui concerne l'euthanasie et l'avortement, on peut se demander s'il est vraiment judicieux de la part d'un hebdomadaire catholique accrédité par l'autorité ecclésiastique d'offrir une tribune de cette dimension à un apôtre "du droit de mourir dans la dignité". Comme si l'opinion publique belge n'était déjà pas assez formatée par des médias largement acquis à ces pratiques en opposition radicale avec les positions éthiques de l'Eglise catholique...
     
    Les tenants de la libre-pensée et de l'action laïque doivent être éberlués de voir le rare petit organe de presse catholique qui subsiste encore offrir ses colonnes à un éminent promoteur du droit à l'euthanasie, pour s'y présenter tout à son avantage, sous le titre "Les convictions d'un grand médecin", "sommité mondiale" et "très grand médecin portant bien haut dans le monde la médecine de notre pays"... Quelle aubaine !
     
    Dans le climat actuel où les repères sont devenus tellement flous et incertains, on peut douter que le brave catholique abonné à Dimanche soit à même de faire la part des choses et puisse discerner, par exemple, qu'il est scandaleux de ne réserver la clause de conscience qu'aux médecins en la refusant aux institutions catholiques, notamment aux maisons de repos qui restent encore fidèles à l'injonction fondamentale : "Tu ne tueras point".
     
    Imprégnés par les arguments en faveur de l'euthanasie par les médias dominants, le brave paroissien n'a nul besoin de les retrouver encore dans une publication quasi-officielle de son Eglise, auréolés par le prestige d'une sommité scientifique et politique.
     
    L'ouverture et le dialogue ont leurs limites, surtout quand il s'agit d'enjeux aussi fondamentaux que le respect de la vie humaine. Et surtout lorsque l'ouverture et le dialogue ne trouvent pas de réciprocité de l'autre partie.

  • Covid 19 : ce que la mortalité élevée en Belgique nous révèle des pays ayant légalisé l’euthanasie

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    Du site d'Atlantico.fr :

    Coronavirus : Ce que la mortalité record en Belgique nous révèle des pays ayant légalisé l’euthanasie

    Dans quelle mesure ce que nous voyons à l'occasion de la crise du covid illustre le problème de l'euthanasie légale ? En Belgique, cela provoque le rétrécissement des alternatives proposées à l'euthanasie et une moindre valorisation de la vie des personnes les plus âgées.

    Avec Alexandre Delaigue

    Atlantico : En quoi les chiffres de la mortalité record en Belgique face au Covid 19 sont-ils à mettre en lien avec la légalisation de l'euthanasie ?

    Alexandre Delaigue : Il faut se méfier de toute interprétation des chiffres et des comparaisons internationales dans ce domaine tant chaque pays a des manières de procéder à ce comptage macabre différemment. Si les chiffres de mortalité du Covid sont élevés en Belgique c'est largement parce que leur critère pour compter est large. Néanmoins comme le souligne un récent article du journal le Soir https://plus.lesoir.be/294338/article/2020-04-14/carte-blanche-la-belgique-est-desormais-le-deuxieme-pays-le-plus-affecte-par-le il semble qu'il y ait un problème spécifique d'accès au soin pour les personnes les plus âgées.

    Dans un ouvrage récent consacré à la fin de vie le docteur Gawande (https://www.amazon.fr/Nous-sommes-tous-mortels-Documents-ebook/dp/B015XOZETO/ref=sr_1_2?__mk_fr_FR=ÅMÅŽÕÑ&dchild=1&keywords=atul+gawande&qid=1587386019&sr=8-2) notait un problème lié à l'autorisation de l'euthanasie; le fait que les pays dans lesquels elle est légalisée tendent à avoir des systèmes de soins palliatifs moins développés, l'euthanasie y apparaissant comme une "solution" meilleure que des soins palliatifs coûteux, ou des systèmes permettant d'améliorer la vie des personnes âgées dépendantes, très difficiles à mettre en place. On peut se demander dans quelle mesure ce que nous voyons là à l'occasion de la crise du covid illustre ce problème: l'euthanasie légale a des conséquences qui ne se limitent pas aux seules personnes concernées mais qui touchent l'ensemble de la population, puisque nous serons tous confrontés un jour à la mort, la maladie et la souffrance. Ces conséquences, c'est le rétrécissement des alternatives proposées à l'euthanasie et une moindre valorisation de la vie des personnes les plus âgées.

    Cette crise sanitaire peut-elle relancer le débat sur la légalisation de l'euthanasie en France ?

    Alexandre Delaigue : Elle aura montré en tout cas que dans l'esprit de beaucoup, la vie des personnes n'a guère de valeur au delà de 80 ans. Combien de fois aura-t-on entendu "cette maladie n'est pas grave, elle ne touche que les très vieux"? Dans quelle mesure le manque d'alarmiste en début de crise est-il dû à cette idée, selon laquelle la mort des plus âgés, dans le fond, ce n'est pas si grave? Y a t'il seulement une volonté (compréhensible) de permettre à ceux qui souffrent de mettre fin à leurs jours, ou un projet de société plus large dans lequel à partir d'un certain moment, on a suffisamment vécu? Comment notre rapport à la mort va-t-il évoluer?

    Quels leviers économiques et politiques peuvent être actionnés pour sortir d'une réalité sociale où le bien être de nos aînés est sacrifié ?

    Alexandre Delaigue : L'un des principaux problèmes vient du fait que nous considérons le grand âge uniquement sous un angle médical, une série de dysfonctionnements physiques qu'il faut corriger, une médicalisation dans laquelle il faut avant tout prolonger les gens, même si cela est coûteux. Cette perspective mettant la survie en premier aboutit à des ehpad construits dans une logique hospitalière, plus que dans une logique visant à améliorer la qualité de vie des personnes concernées. Et une réglementation très forte du secteur qui crée des monopoles de fait, élevant le prix et restreignant la variété de l'offre. Il serait impossible à un entrepreneur de créer aujourd'hui une autre forme de lieu pour personnes âgées, d'expérimenter, de proposer des alternatives à l'existant. le résultat est un système dont les limites apparaissent au grand jour. Il serait tragique que la seule alternative qu'on offre à l'existant soit uniquement de mettre fin à ses jours. 

  • Le coronavirus nous fait comprendre que nous ne pouvons exister que dans l’interdépendance (Laura Rizzerio)

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Laura Rizzerio (UNamur) : « Le coronavirus nous fait comprendre que nous ne pouvons exister que dans l’interdépendance »

    22/04/2020

    Quels enjeux éthiques et philosophiques profonds la crise sanitaire actuelle révèle-t-elle ? Laura Rizzerio, Professeur de philosophie à l'Université de Namur, a répondu aux questions de l'IEB.

    Sur la crise actuelle

    Dans votre chronique publiée la semaine dernière dans La Libre Belgique, vous avez insisté sur l'importance de la notion de bien commun, tant à court qu'à plus long terme, pour faire face à la pandémie. Comment, dans ces moments de crise, parvenir à définir ce qui constitue précisément le bien commun d'une société ?

    La notion de « bien commun » n'est pas facile à préciser. Je voudrais dire ici qu'elle n'est pas, selon moi, à comprendre comme l'identification de ce bien avec un bien "substantiel" qui serait "quelque part" et qui constituerait le but vers lequel les intérêts de tous devraient converger. Comme précisait déjà Aristote en son temps, le bien peut être estimé bien parce qu'il est avant tout le bien "pour moi". Le point est alors de comprendre ce que « pour moi » signifie. Après avoir dit que le "bien" est le bien pour moi », Aristote lui-même insistait sur le fait que l'homme est un "vivant politique", en comprenant par là que l'humain est un vivant conscient d'être en relation avec d'autres vivants et capable de viser le bien et le juste reconnus comme tels pour tous les autres vivants lui ressemblant. Aujourd'hui, dans notre société, s'est imposée l'idée que le vivant humain doit être pensé comme un individu dont la réalisation se mesure à la conquête qu'il peut faire de son autonomie, comprise celle-ci comme "indépendance" et comme "liberté" presque absolues, dont les limites ne sont marquées que par la "non-nuisance" envers autrui.

    C'est cette compréhension du « pour moi » qui rend difficile la visée du bien commun, parce qu'elle rend difficile de se saisir comme un être en relation avec autrui et avec l'environnement. Or, la crise du coronavirus nous fait comprendre que notre indépendance, ainsi que la conception de notre liberté comme absolue sont un leurre et que, de fait, dans le bien comme dans le mal, nous sommes tous liés, ne pouvant exister que dans l'interdépendance. C'est une évidence dans les sociétés frappées par la pandémie. On peut en citer mille et un exemples. Personne ne peut aujourd'hui affirmer qu'il pourra sortir de la crise sans l'aide d'autrui. Le slogan le plus répété est d'ailleurs « restez à la maison, pensez aux autres ». Il serait très improbable d'entendre quelqu'un dire aujourd'hui qu'il peut « faire seul », sans tenir compte d'autrui. La notion d' « individu indépendant » est en train de voler en éclat. Et c'est un bien. Il faut qu'on en tire profit.

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