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  • L'inclassable Thibon

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    De Jacques de Guillebon sur le site de La Nef :

    Gustave Thibon © DR

    Thibon l’inclassable

    Gustave Thibon (1903-2001) nous a quittés il y a déjà vingt ans. Cet anniversaire est l’occasion de revenir sur cet immense philosophe, écrivain, poète, dont l’œuvre est plus actuelle que jamais.

    C’est l’une des grandes figures du monde catholique français du XXe siècle, si grande que parfois ça l’en rend intimidant, mystérieux ou même presque incompréhensible : qui fut Gustave Thibon ? Bien malin qui saurait le résumer entièrement, certes comme aucun être n’est résumable dans aucune littérature, mais aussi que chez Thibon cette énigme ontologique se double de sa volonté d’irréductibilité à quelque statut que ce soit, et se triple même de ce que l’on ne dispose aujourd’hui d’aucune biographie complète et fouillée du philosophe-poète-penseur-paysan ardéchois, même si Raphaël Debailiac lui a consacré, il y a quelques années, un court, dense et bel essai (1).

    Traversant presque entièrement le siècle de fer et de sang (1903-2001), le natif de Saint-Marcel d’Ardèche, quand bien même c’est d’un village perdu, ne vient pas entièrement de nulle part : sa famille y possédait de nombreuses terres et son père était un érudit. Aussi, si Thibon fut un autodidacte, c’est dans le sens où il ne suivit pas de cursus universitaire : mais son éducation familiale le mit très tôt, et pour jamais, au contact d’auteurs classiques, qu’ils fussent grecs, latins ou européens en général. Parti explorer le monde quelques années autour de la vingtaine, le jeune Thibon revint cependant rapidement sur la terre de ses pères, pour y vivre tel Ulysse n’ayant pas forcément conquis la toison le reste de son âge.

    Lui dont on dit que sa mémoire lui permettait de se réciter quotidiennement des centaines de vers, devient tertiaire du Carmel et voue une particulière dévotion aux deux grands fondateurs, Thérèse d’Avila et Jean de la Croix. À partir des années 1930, il publie dans de nombreuses revues : Les Études carmélitaines en particulier, mais aussi Orientations, La Vie spirituelle, Civilisation. Maritain lui ouvre à son tour les colonnes de ses revues, puis c’est Gabriel Marcel qui édite son premier ouvrage, Diagnostics, en 1940.

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    Plusieurs nouveaux articles de La Nef ont été mis en ligne récemment, ainsi que d'autres, inédits, exclusivités internet. Vous pouvez les lire librement en cliquant sur le titre de l'article :

    Faut-il commémorer Napoléon ?, par Patrice Gueniffey
    Napoléon, fils des Lumières, entretien avec Xavier Martin
    Napoléon : canevas pour un bilan, par Michel Toda
    Thibon l’inclassable, par Jacques de Guillebon
    Entre le chaos et le déclin : la renaissance, par Nicolas Kinosky
    Le Liban peut-il se relever ?, par Annie Laurent
    La « gueule » du progressisme, par Nicolas Kinosky
    A l’origine des « fake news », par Pierre Mayrant
    Revenir à Saint-Louis (à Strasbourg), par Nicolas Kinosky

  • Les évêques américains et les politiciens catholiques "pro choice" : l'intervention malheureuse du cardinal Ladaria

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    De George Weigel sur le National Catholic Register :

    Une intervention romaine des plus malheureuses

    COMMENTAIRE : Les politiciens " pro-choix " comprennent généralement assez bien ce que l'Église enseigne, mais le rejettent - tout en insistant encore pour se présenter comme des catholiques sérieux en pleine communion avec l'Église.

    20 mai 2021

    Note de la rédaction : La chronique de George Weigel est distribuée par le Denver Catholic, le journal officiel de l'archidiocèse de Denver. Ce commentaire a été modifié pour des raisons de style.

    Le 7 mai, le cardinal Luis Ladaria, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a envoyé une lettre à l'archevêque José Gomez, président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis. Selon toute apparence, cette lettre visait à retarder indéfiniment une déclaration commune des évêques américains sur la cohérence eucharistique dans l'Église, en particulier en ce qui concerne la réception de la Sainte Communion par des fonctionnaires catholiques complices du grave mal moral qu'est l'avortement : une question abordée avec éloquence récemment par Mgr Thomas Paprocki, évêque de Springfield, Illinois, Mgr Thomas Olmsted, évêque de Phoenix, Mgr Samuel Aquila, archevêque de Denver, et Mgr Salvatore Cordileone, archevêque de San Francisco.  

    La lettre du cardinal Ladaria comprend des déclarations qui ne sont pas évidentes, en partie parce qu'elles semblent incompatibles avec ce que la congrégation qu'il dirige a enseigné dans sa note doctrinale de 2002, intitulée "La participation des catholiques à la vie politique."

    Par exemple, la lettre du cardinal à Mgr Gomez demande instamment aux évêques des États-Unis d'entreprendre un "dialogue" afin qu'"ils puissent convenir en tant que conférence que le soutien à la législation pro-choix n'est pas compatible avec l'enseignement catholique". Pourquoi un tel dialogue est-il nécessaire ? Lors de leur ordination, les évêques prêtent le serment solennel de défendre l'enseignement de l'Église. Et comme l'indique la note doctrinale de 2002, citant l'encyclique de Jean-Paul II Evangelium Vitae (L'Évangile de la vie) de 1995, "ceux qui sont directement impliqués dans l'élaboration des lois ont une "obligation grave et claire de s'opposer" à toute loi qui porte atteinte à la vie humaine. Pour eux, comme pour tout catholique, il est impossible de promouvoir de telles lois ou de voter pour elles." 

    Pourtant, le cardinal écrit que les évêques devraient "discuter et accepter" cet enseignement. Qu'y a-t-il à "discuter" ? Et si, à Dieu ne plaise, certains évêques ne sont pas d'accord avec cet enseignement, pourquoi leur rejet de celui-ci - ou même leur compréhension confuse de ses implications - devrait-il empêcher l'écrasante majorité des évêques qui acceptent cet enseignement de le réaffirmer et de l'appliquer ? 

    Le premier concile de Nicée n'a pas attendu que les partisans épiscopaux d'Arius soient "d'accord" pour enseigner la vérité sur la divinité du Christ. Le concile d'Éphèse n'a pas attendu l'accord de Nestorius et des évêques nestoriens pour enseigner la vérité selon laquelle Marie peut à juste titre être appelée Theotokos, Mère de Dieu. L'unanimité ne peut jamais se faire au détriment de la vérité, n'est-ce pas ?

    Une fois que les évêques seraient parvenus à un "accord" sur ce qui est une vérité élémentaire de la foi catholique, le cardinal demande instamment aux évêques locaux "d'engager le dialogue avec les politiciens catholiques de leur juridiction" comme "moyen de comprendre la nature de leurs positions et leur compréhension de l'enseignement catholique".

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  • Des Européens toujours plus "à droite" ?

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    LES EUROPÉENS SE SITUENT DE PLUS EN PLUS « À DROITE »

    L’Europe se « droitise », constate le groupe de réflexion (« think-tank ») Fondapol – la Fondation pour l’innovation politique – dans une étude parue le 1er mai (en lien ci-dessous). Ce constat ne repose pas seulement sur l’émergence de majorités dites « de droite » au Parlement de l’UE et dans la plupart des pays européens (des majorités plutôt conservatrices sont à la tête de 22 gouvernements sur 28 en comptant le Royaume-Uni) mais, plus profondément, sur l’évolution des opinions publiques. Celles-ci réagissent aux « désordres de la société contemporaine », relève l’auteur de cette étude, Victor Delage, qui les résume ainsi : « …multiplication et enchevêtrement de crises mondiales, déploiement de la globalisation, vieillissement démographique, hausse de l’immigration, accroissement du sentiment d’insécurité suscité par les phénomènes de délinquance et le terrorisme islamiste, recomposition de l’espace médiatique, etc. » Cette « droitisation » ressort en particulier des dernières données du Baromètre de la confiance politique du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) concernant quatre grandes démocraties européennes : la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni.

    En moyenne, dans ces quatre pays, 39% des répondants se situent à droite, 27% à gauche et 20% au centre. Ceux qui se disent le plus à droite sont les Italiens (44% contre 31% à gauche), puis les Britanniques (40% contre 25% à gauche), les Français (38% contre 24% à gauche) et les Allemands (36% contre 26% à gauche). Ce ne sont pas seulement les seniors qui se droitisent mais aussi les jeunes : « Dans l’ensemble des pays, 41% des 18-24 ans et 41% des 25-34 ans se positionnent entre 6 et 10 sur l’échelle [gauche-droite], soit un niveau comparable à celui des 65 ans et plus (40%) mais supérieur de 5 points à celui des 50-64 ans (36%). » Le déplacement vers la droite est continu depuis cinq ans : ainsi, si 33% des Français se situaient à droite en 2017, ils sont 38% en 2021, tandis que le pourcentage des Français se disant de gauche s’est érodé : 25% en 2017, 24% en 2021. L’auteur voit un « basculement historique » dans les « puissants courants de droitisation » qu’expriment ces données, sur fond d’hostilité à l’immigration, de défiance envers l’islam, et d’attachement au libéralisme économique assorti d’un écologisme tempéré par la conviction, partagée par les trois quarts des personnes interrogées, que l’« on peut continuer à développer notre économie tout en préservant l’environnement pour les générations futures ». Le rejet d’une écologie « punitive » est largement partagé.

    Reste à savoir dans quelle mesure les principales « valeurs » qualifiées « de droite », à savoir « le nationalisme via la question identitaire, le libéralisme économique et le libéralisme politique indexé à l’individualisme », sont compatibles entre elles et, surtout, avec la recherche du bien commun. Sont-elles réellement compatibles ? On comprend bien sûr qu’une majorité de Français souhaite un retour à l’autorité de l’État sur les sujets régaliens mais aussi que « l’État fasse confiance aux entreprises et leur donne plus de liberté » – le dirigisme étant une spécificité hexagonale. Mais comment, par exemple, concilier le désir qui s’est exprimé à l’occasion de la pandémie d’une relocalisation industrielle en France, sans remettre en cause le dogme du libre-échange entre des pays « usines du monde » et des pays de consommateurs ? Comment satisfaire l’aspiration des peuples européens à recouvrer leur pouvoir de décision, s’agissant par exemple du défi migratoire, sans s’attaquer à la prééminence des lois édictées par des instances supranationales au nom des droits de l’homme ? Quant au nationalisme – à ne pas confondre avec le patriotisme –, l’histoire du XXème siècle a montré jusqu’où son exacerbation pouvait conduire de grandes et vieilles nations.

    Enfin, cette étude confirme que l’individualisme est aujourd’hui largement partagé à droite comme à gauche. Or il entre en collision avec la justice sociale comme avec une authentique bioéthique, les réformes en cours dans ce domaine (PMA/GPA) ayant pour but de satisfaire les désirs individuels – et les marchés juteux qu’ils induisent. Une remarque semblable s’impose à propos du défi démographique : aucune barrière migratoire ne tiendra à long terme sans une reprise vigoureuse de la natalité dans les pays européens, ce qui implique l’instauration de politiques familiales à rebours de l’individualisme, de l’hédonisme et des idéologies antifamiliales. Autant de contradictions à lever sur des sujets cruciaux pour que se dessinent de véritables programmes politiques fondés sur une vision globale de la société, loin du vieux clivage gauche/droite dont les contours deviennent de plus en plus flous, et de l’opportunisme du « en même temps » macronien qui joue de cette ambiguïté.

    La conversion des Européens aux valeurs de droite

    Fondation pour l’innovation politique 01-05-2021
    La conversion des Européens aux valeurs de droite
    Lire l'article sur le site : Fondapol
  • Allemagne : une nouvelle initiative cherche à remettre en cause la discipline de l'Eglise catholique sur le sacerdoce

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    Du Père Alain Bandelier sur le site de Famille Chrétienne :

    Pourquoi il est impossible d'être femme et prêtre

    A Cologne, le 10 mai, une "pastorale" a béni un couple de même sexe, à l'église catholique St Johannes XXIII. L'Église catholique en Allemagne traverse actuellement une phase tumultueuse. Certains parlent même de schisme.

    « Vous avez beau dire, le discours théorique de l’Église en faveur des femmes est contredit dans les faits : quand verrons-nous des femmes accéder à la prêtrise ? » C’est un reproche récurrent qu’on fait à l’Église catholique : elle refuse que les femmes soient prêtres. Cela paraît un sexisme d’un autre âge et une injustice criante, en contradiction avec l’esprit de l’Évangile. On est obligé de dire « l’esprit de l’Évangile », car le texte même de l’Écriture ne fournit pas d’exemples de femmes apôtres, alors que des femmes disciples y sont présentes et ont un rôle important.

    La pression de l’opinion (ou des faiseurs d’opinion) a beau s’intensifier, le Magistère ne faiblit pas dans sa conviction. Jean-Paul II a même affirmé clairement que ce n’était pas un point révisable, relevant des autorités pastorales, mais une donnée originelle de la constitution de l’Église voulue par le Christ.

    On est donc devant une situation quelque peu étrange

    Une situation qui pourrait même prêter à sourire : des gens qui ne croient ni à la Seigneurie du Christ ni à la mission surnaturelle de l’Église prétendent lui dicter les règles qu’elle devrait se donner. J’ai envie de répondre : de quoi je me mêle ? La moindre association 1901 a des statuts, et tant qu’ils ne sont pas contraires à l’ordre public personne ne vient faire des semonces aux adhérents pour qu’ils les révisent !

    Au fait, pourquoi les chrétiens sont-ils à ce point sur la sellette ? Y a-t-il beaucoup de bonzesses chez les bonzes ? Le Dalaï Lama est-il une femme ? L’islam est-il un champion de l’égalité des sexes ? Et parmi les chrétiens, pourquoi est-ce toujours l’Église catholique qui est prise à partie ?

    Nos frères orthodoxes comprennent comme nous la volonté du Christ sur son Église ; jamais ils ne confèreront le diaconat, le presbytérat ou l’épiscopat à une femme. L’Église anglicane fait le choix contraire, dans des synodes régis par le principe majoritaire ; mais c’est au prix de graves déchirures, car des laïcs et des clercs estiment qu’on ne peut pas mettre aux voix ce qui relève de la foi. Même chez certains protestants évangéliques, par fidélité à la Bible, on n’imagine pas qu’une femme soit pasteur ; on les traite de fondamentalistes, pour annuler leur témoignage.

    Si le Christ est mort et enterré, si la foi en lui n’est qu’un mythe, comme beaucoup le pensent, libre à nous d’organiser le club catho, et d’élire le patron, qui peut être une patronne. Le berger peut être une bergère. Le prêtre peut être une prêtresse, comme dans les cultes archaïques et les religions naturelles.

    Le Berger ne peut avoir que des "apôtres"

    Mais si le Christ est ressuscité, s’il est vivant, « avec nous jusqu’à la fin du monde », c’est lui le Berger. Il ne peut avoir que des « apôtres », revêtus du ministère apostolique, c’est-à-dire des envoyés. Des « lieutenants », institués par ordination. Non pas ceux qui veulent la place, mais ceux qu’il veut à cette place.

    C’est l’ignorance de la sacramentalité du sacerdoce ministériel qui rend ce débat confus et interminable. Depuis l’origine, on devient prêtre (ou diacre, ou évêque) par l’imposition des mains des Apôtres puis de leurs successeurs. Ce n’est ni une prise de fonction dans une multinationale religieuse, ni une accession au pouvoir (le verbe « accéde r» est dans la question initiale), ni la collation d’un honneur. C’est une consécration, don de l’Esprit à quelqu’un qui lui-même se livre à l’Esprit, et devient un autre homme : ambassadeur du Christ.

    Cela n’enlève rien à qui que ce soit : c’est une pure grâce, qu’il est impossible pour un croyant (ou une croyante) de jalouser. Il est vrai que dans l’histoire de l’Église, le ministère ordonné a eu tendance à aspirer tous les autres ministères. Ce fut un grand dommage, une infidélité à l’ecclésiologie des origines ; il était urgent de redéployer l’éventail des ministères, masculins et féminins, et d’intégrer de plus en plus, dans les instances de gouvernement, la voix des femmes et leur charisme.

    Lire également : L'abomination de la désolation en Allemagne

  • Texas : la loi interdit désormais l’avortement dès que les battements cardiaques sont détectables

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Le Texas adopte la loi interdisant l’avortement dès que les battements cardiaques sont détectables

    Publié le 20 Mai, 2021

    Le gouverneur du Texas a signé mercredi la « heartbeat bill », qui interdit l’IVG « dès que les battements de cœur du fœtus sont perceptibles, soit vers la sixième semaine de grossesse » (cf. Avortement au Texas : « Une fois les battements du cœur détectés, la vie est protégée »). En signant, Greg Abbot a déclaré : « la loi garantit que chaque enfant non né dont le cœur bat sera sauvé des ravages de l’avortement ».

    Une douzaine d’Etats américains, dont la Géorgie ou la Louisiane, ont déjà adopté des législations similaires. Elles ont été invalidées en justice au motif que la jurisprudence Cour suprême permettrait l’avortement « tant que le fœtus n’est pas viable ». La limite de viabilité actuelle se situe entre 22 et 24 semaines de grossesse. Cependant, la Cour suprême a annoncé lundi « qu’elle pourrait revoir ce critère de « viabilité » lors de l’examen d’une loi du Mississippi, qui interdit d’avorter au-delà de 15 semaines » (cf. Etats-Unis : L’avortement devant la Cour suprême).

    La loi signée mercredi au Texas a la particularité d’autoriser toute personne à engager des poursuites civiles contre les médecins, les structures et les proches qui participeraient matériellement ou financièrement à un avortement illégal.

    Sources : AFP (19/05/2021) ; AP News, Paul J. Weber (19/05/2021)

  • Arménie : la population en danger face à de nouvelles intrusions de l’Azerbaïdjan

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    Arménie : la population en danger

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    Arménie : la population en danger face à de nouvelles intrusions de l’Azerbaïdjan.

    Paris, le 17 mai 2021.

    SOS Chrétiens d’Orient alerte sur la situation des habitants de la région du Syunik, en Arménie, suite à de nouvelles intrusions de l’armée azerbaïdjanaise depuis mercredi 12 mai. Malgré la sommation des autorités arméniennes et russes de se retirer, les troupes azerbaïdjanaises sont toujours présentes, et des renforts ont été positionnés dans le Nakhitchevan.

    Alors que les habitants de la région du Syunik, province du sud-est de l’Arménie frontalière avec les territoires d’Artsakh récemment annexés par l’Azerbaïdjan, font face à des intrusions en toute impunité de l’armée voisine, il y a tout lieu de s’inquiéter que cette population soit une fois de plus abandonnée à son sort. En effet, le monde entier a les yeux rivés sur la reprise des hostilités en Israël et les autorités arméniennes sont monopolisées par les élections présidentielles qui s’annoncent dans un climat tendu.

    Les équipes locales de SOS Chrétiens d’Orient sont particulièrement inquiètes pour la ville de Goris et les régions alentours, suite à l’occupation du lac Sev dans la nuit du 12 mai par 300 soldats azerbaïdjanais qui se sont infiltrés en toute illégalité sur le territoire arménien en franchissant la frontière avec l’Artsakh voisin, passés sous leur contrôle depuis la fin de la dernière guerre (septembre-novembre 2020), et au positionnement en parallèle de 15 000 soldats dans l’enclave azerbaïdjanaise du Nakitchevan, au sud du Syunik.

    De fausses cartes topographiques sont utilisées par les soldats azéris qui prétendent établir un tracé réel en annexant des territoires arméniens, notamment une patie de la région de Syunik. Ces données sont contraires à celles établies par les cartes soviétiques qui furent utilisées pour le tracé des frontières.

    A l’aune de ces derniers événements et de ces revendications territoriales controversées, qui sont autant de provocations émises par l’Azerbaïdjan pour tester l’impunité dont ils semblent bénéficier jusque là, SOS Chrétiens d’Orient craint une résurgence du conflit et signale que si rien n’est fait pour secourir la population en danger, c’est encore une guerre impitoyable et meurtrière qui se profile pour l’Arménie, particulièrement démunie face à la double menace turco-azerbaïdjanaise. L’association salue la réaction du Président Emmanuel Macron qui a vivement condamné ces événements et demandé le retrait immédiat des troupes azerbaïdjanaises.

    Corentin Clerc, chef de mission en Arménie pour SOS Chrétiens d’Orient se tient à la disposition des journalistes pour toute interview ou entretien sur la situation dans la région du Syunik.

    Fondée en 2013, SOS Chrétiens d’Orient est présente de manière continue en Syrie, Irak, Liban, Égypte et Arménie. Elle effectue également des missions ponctuelles au Pakistan, en Jordanie et en Ethiopie. Son objectif est d’apporter une aide matérielle et un soutien moral aux chrétiens d’Orient et aux populations vulnérables. Elle apporte une aide d’urgence sur les terrains de crise. Elle réalise également des projets qui touchent au développement économique, à l’éducation, au développement culturel et contribue à la construction ou la reconstruction des zones endommagées par la guerre. En six ans, SOS Chrétiens d’Orient a envoyé 2 000 volontaires dans les cinq pays de mission pour aider régulièrement 20 000 familles et plusieurs centaines de milliers de personnes de manière ponctuelle. L’association a distribué 60 tonnes de matériels médicaux et logistiques - générateur, kits médicaux, 9 millions d’euros de médicaments… - et 95 tonnes de jouets, vêtements, paniers d’hygiène et alimentaires. Des projets d’enracinement sont menés dans plus de 60 villes et villages en Irak, au Liban, en Syrie, en Égypte, en Jordanie et au Pakistan. Aidez-nous ici à les aider là-bas.

  • Vague d'apostasies en Flandre

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    S'il faut en croire Jacques Hermans, dans la Libre de ce jeudi 20 mai, "des centaines de Flamands se feraient débaptiser pour protester contre l’Église". Ce phénomène résulterait de l'interdiction réitérée par la Congrégation pour la doctrine de la foi de bénir les unions de couples homosexuels. L'ampleur du phénomène : 700 personnes auraient quitté les paroisses du diocèse d'Anvers à la fin mars, selon Mgr Bonny. Il ne devrait plus en rester beaucoup quand on sait le peu d'ouailles qui fréquentent encore les églises flamandes ! On peut évidemment s'interroger sur le rôle de l'évêque d'Anvers. Au lieu de réserver un accueil prudent et nuancé à la note romaine et d'aider ses diocésains à l'accueillir à la lumière de l'enseignement constant de l'Eglise, il s'est cru obligé de se lancer dans une opération médiatique, s'érigeant en champion de la cause LGBTQI. Complètement en phase avec une société flamande libérale et permissive, il a livré l'Eglise en pâture à toutes les critiques et à l'hostilité des médias. Cela ne pouvait que provoquer un rejet dont cette "vague d'apostasies" est le résultat. Mgr Bonny n'a-t-il pas allumé et attisé l'incendie et n'est-il pas, pour une large part, responsable des dégats occasionnés ? Peut-il feindre de s'en étonner ou de s'en inquiéter ?

    Il faut évidemment relativiser les choses. Cette crise ne fait que mettre en lumière le phénomène de décomposition de l'Eglise dans des diocèses flamands où il ne subsiste pas grand chose de la forte chrétienté de jadis comme en témoigne la désertion massive des lieux de culte et l'absence de relève sacerdotale et religieuse. Les affaires scandaleuses de pédophilie, dont celle qui a impliqué l'ancien évêque de Bruges, Mgr Vangheluwe, n'y sont pas pour rien., mais le phénomène est bien plus profond : la Flandre riche et profondément matérialiste est aujourd'hui acquise aux valeurs hédonistes et libertaires; elle a massivement tourné le dos au catholicisme qui l'inspirait jadis avec tant d'éclat et non sans dérives dont celle d'un cléricalisme parfois étroit et autoritaire. Ce qui se passe aujourd'hui ne constitue dès lors que l'épiphénomène d'une évolution profonde qui semble irréversible.

  • Ce qui préoccuperait le pape

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    Du site de la Fraternité Saint-Pie X :

    Le pape François s’inquiète des positions traditionalistes

    20 MAI, 2021

    Alors que la dérive de l’Eglise d’Allemagne s’accroît quotidiennement, et que les lois contre la vie s’étendent toujours plus, le pape François serait préoccupé de la formation « traditionaliste » des prêtres. C’est du moins ce qu’a affirmé le cardinal João Braz de Aviv, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique.

    Le cardinal Braz de Aviv, intervenant dans un colloque par visioconférence pour la 50e semaine nationale pour les instituts de vie consacrée, a révélé que, lors d’une récente rencontre avec François, le successeur de Pierre a exprimé sa crainte d’une « certaine tendance à s’éloigner un peu du concile Vatican II, en prenant des positions traditionalistes ».

    Il est difficile de se faire une idée précise de ce qu’entendait le pontife argentin avec aussi peu d’éléments. Mais il est déjà intéressant de constater que « prendre des positions traditionalistes », c’est « s’éloigner un peu du concile Vatican II ».

    Cette confidence, affirme le cardinal, a été donnée dans le cadre plus large de la formation des prêtres. Ainsi, le pape s’inquiète que la formation sacerdotale soit déviée, déformée, parce que l’on enseigne « des positions traditionalistes » aux séminaristes ou aux jeunes religieux.

    Le cardinal a aussi a appelé les consacrés à actualiser le sens de l’obéissance, loin de l’abus de pouvoir. Nous reconnaissons là ce que le pape appelle le danger de « cléricalisme », qui peut d’ailleurs concerner dans sa bouche non seulement les clercs, mais aussi les laïcs.

    A considérer le nombre de fois où ce danger a été dénoncé par François, il faut que, soit cette menace lui semble importante, soit qu’il l’ait en particulière horreur.

    C’en serait presque à croire que le fantôme de Gambetta hante les palais apostoliques. Cet homme politique avait en effet lancé une véritable guerre contre la religion, en prononçant son fameux « le cléricalisme, voilà l’ennemi », le 4 mai 1877, à la chambre des députés.

    Si l’abus de pouvoir dans l’Eglise reste toujours à déplorer, à dénoncer et à sanctionner, il faut rappeler que « l’abus n’enlève pas l’usage », et que le pape et les évêques doivent surtout encourager les détenteurs d’une autorité à se sanctifier, seul moyen vraiment efficace de diminuer les abus.

    Ce n’est malheureusement pas en traquant la Tradition et les « positions traditionalistes » que ce résultat sera obtenu. Mais en s’attachant à l’enseignement intégral de la foi, en formant de saints prêtres, et en rétablissant la discipline morale, tant pour les clercs que pour les fidèles. C’est ce qu’a fait toute vraie réforme dans l’Eglise.

  • "L’interdiction du culte à cause de la pandémie était illégale"

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    Lu sur "Riposte catholique" :

    Genève : l’interdiction du culte à cause de la pandémie était illégale

    19 MAI 2021

    Le 1er novembre dernier, le Conseil d’Etat de Genève – l’exécutif du canton de Genève en Suisse – avait interdit « les services religieux et autres manifestations religieuses accessibles au public » au motif de la pandémie. Le prieur de l’Oratoire Saint-Joseph de Carouge, de la Fraternité Saint-Pie X, M. l’abbé Jean de Loÿe avait alors déposé un recours de droit administratif, le 6 novembre, demandant un effet suspensif.

    Le 3 décembre dernier, la chambre constitutionnelle de la cour de Justice avait accordé l’effet suspensif, les cultes avaient pu reprendre. A l’époque, un groupe de fidèles avait émis un recours et réclamé l’application de la jauge fédérale suisse – 50 personnes par célébration. Plusieurs communautés de croyants, dont les catholiques, les réformés et la communauté juive, s’étaient émues dans des courriers communs de l’interdiction des cultes, et avaient entamé des démarches en commun pour obtenir leur rétablissement.

    Le 6 mai 2021 la chambre constitutionnelle de la cour de justice de Genève a statué sur le fond et donné raison à la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X . La décision d’origine, est qualifiée “d’ingérence non justifiée” dans l’exercice des libertés publiques de culte. Les juges genevois constatent aussi que si les mesures sanitaires sont strictement appliquées et que leur respect est contrôlé par un service d’ordre, rien ne permet de justifier que la pratique du culte constituerait un danger en soi.

    Le prieuré Saint-François de Sales de la FSSPX a commenté la décision dans un communiqué : “Cette décision rend justice à la messe contre une décision politique arbitraire et irrespectueuse des droits fondamentaux des catholiques à leur pratique dominicale“.

  • Quand "l'école catholique" redéfinit sa mission de fond en comble...

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    Autre chose que du vent ? On notera en particulier que "le concept d'évangélisation" ne fait plus partie de ce projet. Mais y avait-il encore quelqu'un pour se faire des illusions à ce sujet ? A quand l'abandon de l'étiquette catholique ?

    Lu dans les colonnes de La Libre Belgique, ce mercredi 19 mai  (pp. 4-5); extraits :

    L’école catholique redéfinit sa mission de fond en comble

    C’est l’aboutissement d’un énorme travail qui a duré une bonne année auquel s’ajoutent neuf mois de délibérations : l’assemblée générale du Segec (Secrétariat général de l’enseignement catholique) a adopté, le 5 mai, le nouveau texte qui définit “la mission de l’école chrétienne”. Ce texte succède aux éditions précédentes de 1975 et de 1995 dont il constitue une réécriture complète. “Ce travail est fondamentalement tourné vers l’avenir et vise à actualiser la philosophie de l’éducation catholique dans le contexte de notre époque” , précise le directeur général du Segec, Étienne Michel. La rédaction du document a été confiée à un groupe de travail placé sous la houlette du sociologue à l’UCLouvain Jean De Munck, qui en présente le contenu à La Libre. … La cinquième dimension est spirituelle et religieuse. “La religion est évidemment un point important. Nous savons que nous vivons dans une société sécularisée. … Les écoles catholiques savent qu’elles doivent changer (et elles l’ont déjà fait) dans la manière d’introduire le religieux, en tenant compte à la fois des élèves qui n’en ont jamais entendu parler, et de la pluralité de l’offre. Le défi est donc d’initier les élèves à la culture religieuse et, en particulier, au christianisme.” Comment ? “Pas sur le mode de l’histoire des religions. La question centrale est d’entrer dans une parole religieuse, dans une interprétation religieuse. »
     
    Vers une introduction systématique aux grands courants religieux et de la pensée ?

    Etienne Michel : « L’école participe à construire, de manière pleine et entière, une éducation à la philosophie et à la citoyenneté, de manière transversale dans ses cours et ses programmes. Cette approche permet de conjuguer une tradition référée au christianisme avec les exigences contemporaines de la citoyenneté. »  … Un des débats au Parlement porte aussi sur l’idée de sortir les cours de religion de la grille horaire obligatoire. Qu’en pensez-vous ? « Ce cours doit rester obligatoire. Ramener l’enseignement de la religion dans la sphère privée n’est pas sans danger. L’inculture religieuse et l’appropriation du religieux par des groupes fondamentalistes se nourrissant l’une l’autre constituent une réelle menace. » Les précédentes éditions de la “Mission de l’école chrétienne” mettaient d’emblée l’accent sur les Évangiles. Ce n’est plus le cas. Pourquoi ? « Le nouveau texte montre le chemin qui a été fait dans les écoles catholiques et dans les cours de religion pour s’ajuster à une situation nouvelle. La mise en avant d’un concept d’évangélisation avait donné lieu à un malentendu sur notre position. Cette référence explicite a été prise, à tort, pour du prosélytisme, alors que nous prônons la liberté de penser et de croire. »

  • Jérôme Lejeune, portrait spirituel au fil des vertus; 3 questions à Aude Dugast

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    3 questions à Aude Dugast : Jérôme Lejeune, portrait spirituel au fil des vertus.

    29 avr. 2021
    Avec son nouvel ouvrage, Jérôme Lejeune, portrait spirituel au fil des vertus, Aude Dugast offre un portrait plus intime du Professeur Lejeune, à la lumière des vertus de foi, espérance, charité, force, justice et tempérance, qu'il a pratiqué tout au long de sa vie et qui l'ont mené sur le chemin de la sainteté.
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    (Famille Chrétienne)
  • L’avortement devant la Cour suprême des Etats-Unis

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Etats-Unis : L’avortement devant la Cour suprême

    18 mai 2021

    « Un Etat peut-il constitutionnellement interdire l’avortement lorsque le fœtus est trop jeune pour survivre hors de l’utérus ? » C’est la question que la Cour suprême des Etats-Unis a accepté d’examiner lundi 17 mai. Un examen qui aura lieu lors de la session d’octobre 2021, la décision étant attendue en 2022.

    Une loi du Mississippi en cause

    L’affaire en question, Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization, implique une loi du Mississippi adoptée en 2018. Le Gestational Age Act y interdit les avortements au-delà de 15 semaines de grossesse, sauf en cas d’« urgence médicale » ou d’« anomalie fœtale grave ».

    Après sa signature par le gouverneur, Phil Bryant, la loi avait été bloquée par les tribunaux suite au procès intenté par la seule clinique d’avortement de l’Etat. Et l’affaire avait été inscrite 17 fois au programme de la conférence hebdomadaire des juges de la Cour suprême avant l’annonce de lundi.

    Vers une remise en cause de l’arrêt Roe v. Wade ?

    Aux Etats-Unis, l’arrêt Roe v. Wade rendu par la Cour suprême en 1973, permet d’interdire l’avortement une fois la « viabilité » du fœtus atteinte, c’est-à-dire le moment où il peut survivre hors de l’utérus. Soit environ 22 semaines de grossesse. Mais « la ‘viabilité’ n’est pas un critère approprié pour évaluer la constitutionnalité d’une loi réglementant l’avortement », estime Lynn Fitch, procureur général du Mississippi.

    Pour James C. Ho, juge du cinquième circuit de la Cour d’appel des États-Unis, « rien dans le texte ou la compréhension originale de la Constitution n’établit un droit à l’avortement ». « Au contraire, ce qui distingue l’avortement des autres questions de politique de santé en Amérique (…) c’est la jurisprudence de la Cour suprême », assure-t-il.

    L’avortement, un droit ?

    De son côté, la Thomas More Society souligne que dans l’arrêt Roe v. Wade, « le droit constitutionnel d’une femme enceinte de choisir d’avorter est « subordonné aux lois de l’Etat qui promeuvent un intérêt gouvernemental impérieux » ». Ainsi, « la question essentielle est de savoir si l’intérêt du Mississippi à protéger les fœtus de 15 semaines est impérieux », affirme l’organisation.

    La décision de la Cour suprême dans l’affaire Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization pourrait « éliminer Roe en tant qu’obstacle constitutionnel à la protection de la vie humaine à naître », estime Thomas Olp, vice-président de la Thomas More Society. Pour l’avocat, cet arrêt « n’est plus fondé sur les connaissances scientifiques actuelles ».

    Les « experts » jugent « probable » que la Cour « n’invalide pas totalement l’arrêt Roe v. Wade mais en diminue la portée, en fournissant de plus en plus de latitude aux Etats pour interdire les IVG ».

    Sources : AFP (17/05/2021) ; NPR, Nina Totenberg (17/05/2021) ; Aleteia, John Burger (17/05/2021)