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  • Un antidote à la résignation, l'accablement et la haine de soi

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    "Et le christianisme ne doit plus se vivre comme la religion « de la faiblesse et de la honte ». Elle exhorte les chrétiens à « être dignes de leur héritage afin d’enrayer la décadence de la civilisation judéo-chrétienne. » Elle s’interroge : « Face à un islam conquérant est-il possible d’imaginer une chrétienté triomphante ou du moins, soyons plus réalistes, une chrétienté désinhibée ? » Le sacré qu’elle préconise, c’est la France."

    De sur le site de la Revue des Deux Mondes :

    Contre le déclin français, deux femmes puissantes

    12/04/2021

    Vous pensez que la France est un pays en déclin, ramolli, soumis, pessimiste et dans la haine de soi ? Voici deux femmes qui vont vous faire penser le contraire. Deux pépites, issues de l’immigration. Fatiha Boudjahlat et Sonia Mabrouk incarnent ce que la France a de plus intelligent à proposer en matière de lutte contre la décadence. Elles ne pensent pas pareil, n’ont pas les mêmes parcours, la même histoire, mais ce qui les rassemble est plus fort que tout. Une même volonté de refuser le laisser-faire, l’aquoibonisme et toutes ces maladies de l’indifférence et du déni. Leur passion ? La France, sa République, sa laïcité, son universalisme, sa liberté d’expression, sa défense des femmes, de toutes les femmes. Leurs cibles ? Les défenseurs de l’islam politique, les néo-racistes de la gauche antiraciste, les militantes antiféministes du néo-féminisme. Les islamo-compatibles, les tartuffe, les soumis, les idiots utiles.

    Certes, elles ne sont pas les seules. Mais elles dérangent plus que les autres. Parce qu’elles sont issues de l’immigration, parce qu’elles refusent d’être des victimes, parce qu’elles aiment la France qu’elles ont apprise à l’école, son histoire, sa géographie, ses penseurs, ses Lumières. Comment discréditer des femmes qui ne sont pas blanches, occidentales et dominantes, qui sont issues du monde oriental, maghrébin et de la culture musulmane ? Difficile de les taxer d’islamophobes, de racistes et de militantes de l’extrême droite. Alors on les traite de « nègres de maison », de « bounty », de « traîtres à sa race », de dominées au service des Blancs. Les insultes pleuvent. À voir la rage qui anime leurs adversaires sur les réseaux sociaux, on se dit qu’elles visent juste et qu’elles font mal.

    « Fatiha Boudjahlat bouscule les représentations, cherche la vérité. Elle sait « d’où elle parle » mais refuse toute assignation identitaire »

    Fatiha Boudjahlat est une hussarde de la République, enseignante d’histoire-géographie, née en France de parents algériens. Elle a connu la pauvreté, les restaus du cœur, les colis du Secours catholique. De cette jeunesse, elle ne tire ni gloire, ni victimisation. Juste l’envie furieuse d’apprendre et de s’en sortir. Les Nostalgériades, Nostalgie, Algérie, Jérémiades (Cerf) est son livre le plus personnel. Et un magnifique hommage à cette France en laquelle tant de Françaises issues de l’immigration continuent à croire parce qu’elle est la garante de leurs droits et de leur liberté.

    Fatiha Boudjahlat bouscule les représentations, cherche la vérité. Elle sait « d’où elle parle » mais refuse toute assignation identitaire. Petite, son père la faisait lever du lit, la nuit, pour qu’elle change la chaîne de la télé (elle, la fille, pas l’un de ses sept frères). Par flemme. Parce que la fille doit apprendre à servir. Au bled, l’été, on lui interdisait de jouer dehors : « Ici, c’est pas la France ». Message reçu pour la jeune Fatiha. La France c’est le pays où les filles peuvent jouer dehors et prendre leur destin en main. Où les enfants ne sont pas un bien meuble qui appartient au père. Elle raconte les jeunes de sa génération, nés en France, qui sont allés chercher une femme au bled. Pas d’amour, juste un arrangement. La femme veut améliorer sa condition en immigrant vers la France. Le garçon veut une femme soumise… Lorsqu’elle entend les néo-féministes expliquer que le patriarcat est une construction occidentale et que cela n’existe pas en Orient, elle rit et elle enrage.

    L’un des chapitres les plus intéressants de son livre-témoignage est le décryptage du sentiment de trahison, ce conflit de loyauté envers le groupe que savent si bien manier les islamistes : « le chantage émotionnel ou la culpabilité qui aboutit à devoir montrer qu’en dernière instance, on appartient toujours au groupe… » Elle expose précisément la mystification autour de l’Algérie. Le pays décrit comme un Eldorado merveilleux (« au bled ça coûte rien »). La maison construite en Algérie avec l’argent des bourses de scolarité, des allocations familiales. Au détriment du bien-être et de l’éducation des enfants en France. Comment faire sortir les élèves du fantasme, du déni et leur faire aimer notre pays ? Elle écrit : « On se retrouve à égrener devant les élèves tous les bénéfices liés à la vie en France. On réduit la France à ses services. Cela ne construit qu’un attachement de jouissance, d’opportunité. Cela ne construit pas une Nation. Je prends le problème désormais à bras le corps et j’assume de dire aux élèves qu’ils doivent aimer la France. Ils n’ont pas à choisir entre aimer la France et aimer le bled, c’est-à-dire leur famille. Ils peuvent et ils doivent aimer les deux. »

    « Aimer la France et en faire notre cause sacrée, c’est ce que préconise avec cœur et courage Sonia Mabrouk dans son livre, Insoumission française (Éditions de l’Observatoire). Prenant à revers (ou au mot ?) Soumission de Michel Houellebecq, elle prône une entrée en résistance »

    Aimer la France et en faire notre cause sacrée, c’est ce que préconise avec cœur et courage Sonia Mabrouk dans son livre, Insoumission française (Éditions de l’Observatoire). Prenant à revers (ou au mot ?) Soumission de Michel Houellebecq, elle prône une entrée en résistance, une insoumission, la défense de la civilisation française, de l’héritage occidental, du roman tricolore. « Ayons le regard accroché aux cimes », dit-elle joliment. « On ne devient pas français seulement en adhérant aux valeurs de la République mais en épousant l’histoire du pays, sa culture, ses paysages. »

    Pour retrouver la confiance en soi, les Français doivent impérativement s’écarter des nouvelles menaces qui pèsent sur la société : décoloniaux, (pseudo) antiracistes, écologistes radicaux, fous du genre, néo-féministes primaires, islamo-compatibles… L’idéologie de la déconstruction est à l’œuvre partout (médias, universités, débat politique) et la France sait de moins en moins lui tenir tête. La journaliste vedette d’Europe 1 déplore l’ensauvagement, la « haine anti-flics, qui foule aux pieds le contrat social sur lequel est fondée notre société ». Et veut réhabiliter l’idée de progrès si abondamment et, selon elle, injustement décriée. Elle critique « le multiculturalisme, pourvoyeur de séparatisme ». Par solidarité, par loyauté, un Noir se doit d’être un pourfendeur de l’État raciste systémique. Une femme musulmane se doit de défendre les femmes voilées. Pire, si elle est victime de violence de la part de personnes racisées (un Noir, un Arabe, un musulman…), elle doit le taire pour ne pas faire le jeu des dominants.

    Pour Sonia Mabrouk, « l’utopie diversitaire ne peut constituer un projet d’avenir sauf pour ceux qui veulent définitivement instaurer une inversion des rôles et des valeurs entre les immigrants et le pays d’accueil. » L’islam doit se séculariser pour séparer l’islam de l’islamisme et éviter un choc de civilisations. Et le christianisme ne doit plus se vivre comme la religion « de la faiblesse et de la honte ». Elle exhorte les chrétiens à « être dignes de leur héritage afin d’enrayer la décadence de la civilisation judéo-chrétienne. » Elle s’interroge : « Face à un islam conquérant est-il possible d’imaginer une chrétienté triomphante ou du moins, soyons plus réalistes, une chrétienté désinhibée ? » Le sacré qu’elle préconise, c’est la France.

    Contre la résignation, l’accablement et la haine de soi, il faut lire Sonia Mabrouk et Fatiha Boudjahlat. La France, ce sont elles qui en parlent le mieux.

  • Belgique : une Eglise arc-en-ciel ?

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    De Jeanne Smits sur LifeSiteNews :

    Un évêque catholique belge cosigne une charte de protection des LGBT

    Le jour même où l'évêque Johan Bonny a signé la charte au Parlement flamand, le site officiel de l'Église catholique de Belgique a marqué la "Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie".

    25 mai 2021

    L'évêque Johan Bonny d'Anvers, en Belgique, s'est joint à une série de leaders religieux et politiques pour signer une charte par laquelle tous s'engagent à combattre la "discrimination" contre la communauté "LGBTQ+" et ses membres. L'événement a eu lieu au Parlement flamand lundi dernier, à l'occasion de la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie (IDAHOT). Bonny, qui avait déjà fait part de sa "colère" face au récent "responsum" de la Congrégation pour la doctrine de la foi rappelant que l'Église catholique ne peut pas bénir les "unions homosexuelles", était le représentant officiel de l'Église.

    L'événement a eu lieu le lundi 17 mai, en souvenir du jour où l'Organisation mondiale de la santé a officiellement retiré l'homosexualité de la liste des maladies mentales en 1990.

    La journée a été marquée par de nombreuses initiatives, dont le déploiement du drapeau arc-en-ciel sur les bâtiments officiels de toutes les municipalités flamandes "en solidarité avec la communauté LGBTQ+", tandis que les enseignants et les élèves de 190 écoles de la région ont porté du violet (voire des masques violets) en classe en signe de non-discrimination, de même que le personnel et les étudiants des universités. Des écoles évidemment catholiques - reconnaissables sur les reportages vidéo grâce au crucifix accroché au mur de la classe - se sont également jointes à la manifestation. Le grand média VRT a montré une adolescente dans une telle école disant : "Je suis moi-même amoureuse d'une fille. Je pense que c'est formidable qu'ils fassent cela".

    L'idée que les personnes "LGBTQ+" sont victimes de discrimination et de violence même en Belgique a donné de l'élan à ces initiatives. Le ministre belge de "l'égalité des chances", Bart Somers (Open-VLD, parti conservateur-libéral), a déclaré : "Neuf holebi [homosexuel, lesbienne, bi] sur dix ont déjà eu affaire à la violence physique ou verbale. Quatre-vingt pour cent des personnes trans ont déjà pensé au suicide. Une journée comme celle d'aujourd'hui offre un soutien et rend ces questions ouvertes à la discussion."

    La charte signée lundi par les cinq grands partis politiques et les représentants des "visions du monde reconnues" - dont le catholicisme et l'islam - au Parlement de Flandre a été déclenchée par un incident violent qui a conduit à la mort d'un homme homosexuel, David Polfliet, qui a été attiré dans un parc de la ville de Beveren en mars dernier par des messages sur un site de rencontres homosexuelles, puis tué. Plusieurs suspects, tous mineurs et connus de la police pour vol et agression, sont en détention.

    Évidemment, aucun catholique ne cautionnerait un tel crime pour des raisons soi-disant "morales" ou de désapprobation de l'activité homosexuelle. Le meurtre est un crime, et celui de Polfliet a été particulièrement brutal. Des questions ont été soulevées quant aux antécédents des suspects : s'agit-il de musulmans radicaux, fascinés par la répression violente de l'islam fondamentaliste - y compris la peine de mort - à l'encontre des homosexuels condamnés ?

    Mais l'événement a été utilisé pour condamner toute discrimination à l'encontre d'une "minorité" ou d'une catégorie de personnes - ce qui conduit à l'affirmation de l'égalité des droits et de l'interchangeabilité entre les cultures, les religions, les choix de vie, etc. - au lieu de parler de la discrimination injuste, en l'occurrence un crime particulièrement barbare qui serait condamné par toute norme raisonnable, et quels que soient les choix personnels de la victime.

    La charte parlementaire a été mise en place par Lorin Parys, un membre homosexuel autoproclamé du parlement flamand sous les couleurs de la N-VA, un parti "conservateur" de centre-droit et sécessionniste en Flandre. Le 15 mars, il a lancé sur Twitter un appel au dialogue au sein du Parlement entre les politiciens et les chefs religieux "sur l'homosexualité et le rôle de la religion."

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  • Le chemin synodal (2021-2023) du pape François : une longue marche pour quoi faire ?

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    Lu sur le site web "Pro Liturgia":

    « Le Vatican a annoncé la tenue d’un synode mondial. Il commencera en septembre 2021 avec le traditionnel document préparatoire. La cérémonie d’ouverture à Rome aura lieu en octobre et lancera une phase dite « diocésaine ». Cette phase se terminera en avril 2022 et aboutira à la création d’un premier « Instrumentum laboris » à remettre en septembre 2022. On entrera alors dans une « phase continentale », qui devrait permettre l’élaboration de nouveaux documents en mars 2023, lesquels seront ensuite intégrés à un deuxième « Instrumentum laboris » en juin 2023. S’ouvrira alors la « phase universelle », le Synode des évêques, qui se tiendra en octobre 2023 et élaborera un texte final qui sera vraisemblablement remis au Pape qui le transformera en document officiel pour être publié.

    Pour faire court, disons qu’en octobre 2023 se réunira un synode mondial, au cours duquel les évêques discuteront d’un document final dont le pape décidera ce qu’il convient d’en faire.

    Les nombreux échos de cette annonce vont des acclamations euphoriques aux critiques acerbes. Certains craignent un Vatican III que d’autres espèrent. Reste à savoir ce que donnera ce synode dans la pratique. Si ses conclusions sont appliquées comme furent appliquées celles des synodes précédant, alors il n’y aura pas grand-chose à en attendre : on se retrouvera avec un nouveau document qui sera rapidement mis dans un placard pour y être oublié. C’est ce qui est arrivé, pour ne prendre qu’un exemple, à l’Exhortation post synodale « Sacramentum caritatis » signée par Benoît XVI. Comme on l’entend dire au Vatican, le document préparatoire au synode ne donne aucune directive. Au niveau diocésain et local, des laïcs - appartenant aux « clubs » interparoissiaux très orientés - devraient participer aux travaux. Ce qui signifie qu’il ne faut pas s’attendre à des changements dans la situation actuelle : le catéchisme restera vide et la liturgie demeurera un champ de ruines plus ou moins bien conservées.

    Il serait donc nécessaire de contrer dès maintenant ce qui se fera durant ce synode. Pour que les véritables besoins des fidèles de notre époque aient une chance d’être pris en compte lors d’un tel processus, il faudrait rapidement engager la « réforme de la réforme » liturgique et supprimer les bureaucraties diocésaines autoréférentielles. Ce serait une manière de fournir davantage d’ « oxygène spirituel » aux baptisés qui actuellement quittent leurs églises sur la pointe des pieds en espérant trouver un air plus respirable ailleurs.

    A-t-on besoin d’un nouveau synode pour rappeler aux évêques leurs responsabilités ? A-t-on besoin d’un nouveau synode pour rappeler à tous les fidèles que l’Église n’est pas une démocratie et que la vérité de ce qu’elle enseigne est clairement expliquée dans le catéchisme ? A-t-on besoin d’un synode pour rappeler que l’Église est dépositaire de la Vérité que Dieu a révélée par son Fils unique ? Souvenons-nous qu’une impulsion pour un renouveau de l’Église n'a jamais émergé de la hiérarchie (et moins encore de la caste de ces laïcs qui se comportent comme des fonctionnaires paroissiaux et diocésains). Il faut en être conscient : le renouveau de l’Église est toujours venu d’en bas, c’est-à-dire des croyants « ordinaires », des familles et des monastères.

    Certains semblent penser que le processus annoncé de ce synode s’étalant sur plus de deux ans est justement le moyen d’entendre ces croyants ordinaires, ces familles, ces monastères. Mais l’expérience a prouvé qu’il n’en est rien : les véritables besoins de cette « base » sont en effet systématiquement occultés par les rêves de ceux qui s’acharneront à tirer la couverture à eux en remplissant avec frénésie les questionnaires fournis. Encore trois ans de perdus, où chacun se croira autorisé à se disperser dans toutes les directions, à donner un large écho à des questions déjà mille fois débattues, à voir resurgir encore et encore les mêmes thèmes.

    Ne laissons pas le prochain synode tomber entre les mains de réformateurs autoproclamés qui semblent savoir mieux que Dieu lui-même comment conduire l’Église. »

    Ref. https://www.proliturgia.org/actua.html

    JPSC

  • Le "spirituellement et pastoralement correct" du cardinal De Kesel

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    Des propos recueillis par Christophe Henning (à Malines) sur le site du journal La Croix :

    Cardinal Joseph De Kesel : « L’Église de demain sera plus modeste et humble »

    Entretien 

    Foi & religion dans une société moderne | Salvator

    Dans son nouveau livre (1), qui paraît mercredi 26 mai, le cardinal Joseph De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, engage l’Église dans un dialogue avec la société moderne.

    Cardinal Joseph De Kesel : J’ai été opéré trois fois, en août et décembre 2020 et il y a quelques semaines encore. Je suis en voie de guérison aujourd’hui. J’ai toujours gardé confiance, mais c’est éprouvant, et encore aujourd’hui la chimiothérapie provoque une fatigue durable… Coïncidence, on a découvert mon cancer au moment même où survenait l’épidémie de Covid-19.

    Jamais je n’avais pensé au cancer, et notre société moderne n’imaginait pas non plus une pareille pandémie : c’était bon pour l’Afrique ou l’Asie, mais pas chez nous ! Et nous sommes tous confrontés à notre fragilité… Je resterai marqué par cela.

    La foi d’un cardinal a-t-elle été mise à l’épreuve ?

    Card. J. D. K. : Chaque jour, je récite la liturgie des heures. Petit à petit, je découvrais que les paroles des psaumes étaient mes propres paroles. Mon cri, mon angoisse, ma gratitude… Je ne l’ai pas décidé, je n’ai pas dit : « Je vais m’investir dans la prière. » Cela m’a été donné. Avec la maladie, le Seigneur m’a invité à un détour. On ne sort pas d’une épreuve pareille comme on y est entré. C’est l’histoire du peuple de Dieu : sorti d’Égypte, il y avait un chemin plus court pour la Terre sainte, mais le Seigneur fait faire un détour pour découvrir certaines choses très importantes pour l’avenir.

    La pandémie a-t-elle aussi des conséquences pour l’Église ?

    Card. J. D. K. : Il nous faut peut-être aussi faire un détour… Par exemple, les chrétiens ont bataillé pour pouvoir se réunir et célébrer pendant l’épidémie, je le comprends, et l’eucharistie est évidemment très importante. Mais n’y a-t-il pas d’autres voies ? Se mettre à l’écoute de la parole de Dieu qui est nourriture, par exemple.

    Le catholicisme occidental traverse une crise profonde. L’Église est-elle menacée, en voie de disparition ?

    Card. J. D. K. : Je suis absolument convaincu que ce n’est pas le cas. Nous traversons une crise, mais l’épreuve peut être aussi un moment de kairos. Dans l’Église comme dans la société, il reste dans notre inconscient collectif l’idée que le christianisme ne peut être lui-même que lorsque la société est chrétienne. Cela n’est pas vrai. Certains pensent que la sécularisation est l’ennemi numéro un, à l’origine de toutes nos difficultés ; ce n’est pas vrai.

    Ce n’est pas l’Église qui est sur le déclin, c’est la société qui a changé. Je dirais même que la modernité est une autre culture. Ce n’est pas sans risque : tout comme les religions, la sécularisation peut dévier, se radicaliser. La laïcité, quand elle devient laïcisme, est une espèce de substitution à la religion, qui impose la pensée unique.

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  • Cette révolution racialiste qui nous gagne

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    De Philippe Maxence, cet éditorial publié sur le site de l'Homme Nouveau :

    Vers une révolution racialiste ?

    Notre quinzaine : Vers une révolution racialiste ?

    Sommes-nous confrontés à une révolution racialiste ? La question surprendra certainement alors que notre at­ten­tion est constamment sollicitée par la lutte contre la Covid-19. Et, pourtant ! Souvenez-vous : le 25 mai 2020 – il y a tout juste un an –, un Noir américain, George Floyd, meurt au cours d’une interpellation policière, à Minneapolis aux États-Unis. Aussitôt, toute la police est accusée d’être l’instrument d’une violence systémique anti-Noirs. Le mouvement « Black lives matter » mobilise alors et organise la guérilla urbaine dans tout le pays.

    L’affaire aurait pu en rester là. Mais non contente d’être nord-américaine, l’onde de choc s’est aussitôt déplacée vers l’Europe. Début juin 2020, l’affaire Adama Traoré, un jeune Noir décédé après son interpellation par la gendarmerie en 2016, est ravivée et donne lieu à des manifestations importantes. Alors ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner les justifie en déclarant : « Je crois que l’émotion mondiale, qui est une émotion saine sur ce sujet, dépasse au fond les règles juridiques qui s’appliquent. » La référence à l’affaire George Floyd est évidente, comme si les situations des États-Unis et de la France étaient comparables.

    L’avertissement de Mathieu Bock-Côté

    L’avouerai-je ? J’ai regardé d’un œil distrait l’effet « Black lives matter » importé chez nous. Je n’y ai vu que le dernier avatar des tentatives de la gauche pour remobiliser ses troupes. Plus fondamentalement, comment ­pouvions-nous prendre au sérieux l’appel à la décolonisation de la France, la mise en cause des Blancs parce que blancs et, plus encore, cet appel constant à la race, bannie pourtant de l’univers conceptuel depuis 1945 ?

    Très clairement, j’avais tort ! Comme le démontre Mathieu Bock-Côté dans La Révolution racialiste et autres virus idéologiques (1), un petit essai vif et particulièrement bien étayé, nous avons affaire à une véritable révolution qui entend tout revisiter à l’aune de critères raciaux. Elle part de l’idée que l’Occident (Europe et États-Unis) repose sur le principe d’une suprématie blanche, génocidaire des Noirs et, par extension, des autres minorités. Dès lors, l’appel à la convergence des luttes est aisé.

    Il faut donc lire ce remarquable essai dans lequel Bock-Côté expose – et démonte – cette révolution « woke » née dans les universités américaines et exportée à la fois par ses bras armés et ses idiots utiles. Son but ? Construire une société inclusive qui passe au préalable par la nécessité de « décoloniser » l’Occident du privilège blanc. Pour ce faire, comme le note l’essayiste québécois : « On ne devrait plus débattre de la valeur de cette théorie mais débattre obligatoirement à l’intérieur de ses paramètres, qui baliseront la conscience collective. L’Occident serait raciste : qui n’accepte pas ce point de départ ne devrait plus être convié dans la conversation publique. »

    Que faire ?

    Mais que faire face à cette folie ? D’abord en prendre la mesure. Et, à ce titre, La Révolution racialiste de Bock-Côté tombe à pic. L’énervement qu’il suscite (je renvoie par exemple à un article de La Presse de Montréal signé Chantal Guy) en est un bon indice. Visiblement, il ne s’agit pas d’un mal passager, ni de débats dans le cadre de l’entre-soi médiatique. Conjugués à d’autres luttes – le féminisme #MeToo, les ligues de surveillance LGBT, etc. –, ses effets sont ceux d’une vraie Révolution et d’une vraie Terreur. Comme le souligne encore Bock-Côté, « les concepts racialistes sont des concepts révolutionnaires qui se font passer pour réformistes mais engendrent en fait une société nouvelle, radicalement conflictuelle, et qui devient incapable d’envisager même théoriquement un monde authentiquement commun. »

    Ensuite, comme l’indique encore notre essayiste, ne pas se contenter du « proverbial bon sens » qui devant ces attaques « est condamné à s’éroder, jusqu’à devenir purement résiduel, et décoratif ». Le retour au réel doit passer par un retour aux principes vrais qui ont fondé la civilisation occidentale, hérités du meilleur de l’Antiquité et du christianisme. Il faut donc se mettre au travail et cesser de gémir sur la fin des temps. Ne pas se contenter non plus d’ersatz qui s’arrêtent à mi-chemin. Il convient de remonter aux causes premières de cette révolution qui se trouve finalement dans l’exaltation de la démocratie, non comme régime politique parmi d’autres, mais comme la religion fondatrice de cet oxymore qu’est la « société individualiste » dont la révolution racialiste constitue finalement le dernier avatar. Un effort constant et sur le long terme qui devra trouver un jour une concrétisation politique.

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    1. Mathieu Bock-Côté, La Révolution racialiste et autres virus idéologiques, Les Presses de la Cité, 240 p., 20 €.

  • "Sans l'Eucharistie du dimanche, nous ne pouvons pas vivre" (Martyrs d'Abitène)

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  • Le « droit à la messe traditionnelle » : une atteinte à Vatican II ?

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    De "La Lettre de Paix liturgique" (lettre 798 du 25 Mai 2021) :

    SUMMORUM PONTIFICUM

    L'OEUVRE MAJEURE DE BENOIT XVI EN PERIL ?

    Depuis quelques temps, les signaux d’alerte à propos de Summorum Pontificum se multiplient : la majorité des évêques italiens et les poids lourds de la Curie, notamment à la Secrétairerie d’État, ont convaincu le pape que la traditionalisation liturgique du jeune clergé était « préoccupante » et que le « droit à la messe traditionnelle », institué par le motu proprio de Benoît XVI, était une atteinte à Vatican II.

    Le lundi de Pentecôte, ouvrant à Rome la réunion de la Conférence des Évêques Italiens, la CEI, le pape a d’abord lavé la tête des évêques italiens, qui traînent des pieds pour mettre l’Église italienne en état généralisé de synode car ils considèrent que c’est une idée coûteuse et totalement inutile. Manie de vieillard, disent même certains.

    Puis, une fois les journalistes sortis de la salle des débats, le pape a abordé un thème qui unit beaucoup d’évêques de la Péninsule : l’exécration de Summorum Pontificum. François a confirmé la parution prochaine d’un document qu’on l’a pressé de rédiger, destiné à « réinterpréter » le motu proprio de Benoît XVI. La parution a en effet tardé, car le document semble avoir provoqué des objections et freinages, spécialement de la part du cardinal Ladaria et de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qui ont fait valoir qu’il allait provoquer dans le monde entier des troubles des oppositions incontrôlables. Malgré tout, la Secrétairerie d’État pousserait à la parution du texte, dont les dispositions essentielles seraient les suivantes :

    - les communautés célébrant selon la forme antique pourraient continuer à le faire ;

    - en revanche, les prêtres diocésains devraient désormais obtenir une permission spécifique.

    Il est évident que ce document, inapplicable dans de nombreux pays dont la France, aura surtout une portée symbolique : faire que la célébration de la messe traditionnelle ne soit plus un droit, mais une exception tolérée.

    Le groupe de pression anti-messe traditionnelle, à l’Université Saint-Anselme, à la Curie et à la CEI, entraîne ainsi le pape vers une erreur politique majeure : le mécontentement latent de toute une partie des catholiques devant les approximations doctrinales, les faiblesses devant les dérives allemandes, la multiplication des déclarations pour le moins déconcertantes, risque de se transformer en un véritable « ras-le-bol ». Au lieu de s’efforcer de sentir ce que pense et ce à quoi aspire toute une partie très vivante du peuple chrétien, on la pousserait au désespoir et à l’exaspération.

    La paix de l’Église, spécialement la paix liturgique, à laquelle Benoît XVI avait beaucoup contribué avec son texte sage libérateur, est délibérément déchirée : un retour aux pires années de l’après-Concile s’annonce.

  • Le Liban peut-il se relever ?

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    Épuisé par ses divisions internes, la crise économique aggravée par la pandémie, la corruption endémique, le Liban, sans gouvernement, est à terre. Le cardinal Béchara Raï a proposé une solution. Une analyse d’Annie Laurent publiée sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « Depuis l’été 2020, le pape François manifeste une vive préoccupation pour l’avenir du Liban. La crise existentielle dans laquelle s’enfonce le pays du Cèdre, déclenchée en octobre 2019 (1), ne cesse de s’aggraver, menaçant même la survie de ce petit État du Levant auquel le Saint-Siège a, dès 1946, trois ans après son indépendance, reconnu une vocation unique, ce qui inspirera à saint Jean-Paul II la formule de « pays-message » (2).

    Parmi les diverses interventions du Souverain Pontife, celle du 9 février dernier est significative par le choix de sa date et par son contenu. Publiée à l’occasion de la fête de saint Maron, patron de l’Église maronite, la plus nombreuse au sein de la chrétienté locale et la plus influente puisque c’est à l’un de ses patriarches, Élias Hoayek (1843-1931), dont le procès en béatification est en cours, que les Libanais doivent la création de leur État en 1920, raison pour laquelle le 9 février est une fête nationale chômée.

    Dans son message, le pape a insisté sur le rôle et la responsabilité des chrétiens. « Il est plus que jamais nécessaire que le pays garde son identité unique, pour assurer l’existence d’un Moyen-Orient pluriel, tolérant et divers, où la présence chrétienne peut offrir sa contribution et n’est pas réduite à une minorité qu’il faut protéger. » Affirmant que « les chrétiens constituent le tissu conjonctif historique et social du Liban et, à travers les multiples œuvres éducatives, sanitaires et caritatives, la possibilité de continuer à œuvrer pour le bien du pays, dont ils ont été les fondateurs, doit leur être assurée ». Or, a-t-il ajouté, « affaiblir la communauté chrétienne risque de détruire l’équilibre interne du Liban et la réalité libanaise elle-même » (3).

    Le Saint-Père a également demandé à ce que la présence des réfugiés, syriens et palestiniens, majoritairement musulmans, soit abordée dans cette optique. Les premiers, qui ont quitté leur pays en guerre depuis 2011, sont au nombre d’un million et demi ; les seconds, environ 400 000, sont les descendants de ceux qui avaient été chassés de Palestine lors de la création de l’État d’Israël en 1948. C’est donc une charge bien lourde que supportent les cinq millions de Libanais dont le territoire est à peine plus étendu que la Gironde. François a aussi émis la crainte qu’« en l’absence d’un processus urgent de reprise économique et de reconstruction, on risque la faillite du pays, avec la conséquence possible de dangereuses dérives fondamentalistes ». Appelant tous les responsables politiques et religieux libanais à renoncer à leurs intérêts particuliers, il les a engagés « à poursuivre la justice et à mettre en œuvre de vraies réformes pour le bien des citoyens, en agissant de manière transparente ». Il a enfin plaidé pour un engagement politique international aux côtés du Liban (4), pays où il se sait attendu et où il espère se rendre, comme il l’a confié début mars à son retour d’Irak.

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  • Ontario : l'idéologie LGBT s'installe dans l'enseignement catholique

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    L'idéologie LGBT a bel et bien contaminé les milieux catholiques et s'est introduite dans la sphère éducative comme on peut le voir ici, en Ontario (source : François Gloutnay sur Présence) :

    Ontario: le drapeau de la fierté gaie à la une de 'Catholic Teacher'

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    25 mai 2021

    Le drapeau de la fierté gaie flotte sur la couverture du numéro de mai du Catholic Teacher, la revue de l'influente Association des enseignantes et des enseignants catholiques anglo-ontariens (OECTA), un syndicat qui représente 45 000 professeurs des écoles primaires et secondaires de l'Ontario.

    Sur la une de la revue, deux grands titres s'affichent au dessus du drapeau arc-en-ciel. Le mot-clic TIME TO #DoMore précède Pride in catholic education (La fierté dans l'éducation catholique), le titre d'un article rédigé par Shannon Hogan, une conseillère syndicale de l'OECTA.

    Son texte débute par un verset de la lettre de Paul aux Galates (3, 28): «Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus.»

    L'auteure y déplore ensuite la «rhétorique vitriolique» qui a entouré la décision de faire flotter ou non le drapeau de la fierté, durant tout le mois de juin, sur les différentes écoles catholiques de l'Ontario.

    C'est que, durant le printemps, des conseils scolaires catholiques ainsi que des directions d’écoles ont voté sur leur participation au mois de la fierté, célébré au mois de juin. Le conseil scolaire catholique du district de Toronto s'y est montré favorable, tout comme celui du district de Waterloo. Le conseil scolaire catholique du district de Halton, qui regroupe les écoles catholiques des villes de Burlington, Georgetown, Halton Hills, Milton et Oakville, a voté contre la présence du drapeau tant sur ses écoles que devant son siège administratif. Chacune des neuf écoles secondaires que regroupe ce district scolaire ont rapidement tenu à déplorer cette décision sur Twitter.

    «Voir le drapeau de la fierté flotter sur nos bâtiments est un signe que l'on enseigne à tous les élèves sous notre responsabilité la valeur évangélique de l'amour inconditionnel», écrit Shannon Hogan dans le Catholic Teacher du mois de mai.

    Chacun de ces votes a été précédé par des nombreux débats sur les réseaux sociaux et dans les cercles catholiques. Le cardinal Thomas Collins, archevêque de Toronto, a même émis une déclaration sur l'inclusion, au début du mois de mai, après avoir reçu «de nombreuses demandes de renseignements de la part d'administrateurs, d'enseignants, d'élèves et des parents» à ce sujet.

    Le cardinal reconnaît que ce débat entraîne des «sentiments passionnés» et dit souhaiter que «le dialogue puisse être mené de manière respectueuse et réfléchie».

    «Il est douloureux que le débat public sur la meilleure façon de promouvoir l'inclusivité ait, par lui-même, causé de telles divisions au sein de notre communauté», observe-t-il.

    Les parents qui choisissent d'inscrire leurs enfants dans une école catholique «s'attendent à ce que les conseillers scolaires, les directeurs d'école, les enseignants veillent à ce que l'enseignement catholique soit présenté, vécu et insufflé dans tout ce que nous faisons», estime  l'archevêque.

    «À cet égard, le symbole approprié qui représente notre foi, ainsi que l'inclusion et l'acceptation des autres, est la croix», bien visible à l'entrée de chaque école catholique.

    L'archevêque reconnaît toutefois que c'est la prérogative des conseils scolaires de «déterminer la voie à suivre» dans ce dossier.

  • Mgr Rey : « Le grand témoignage que le christianisme peut apporter au monde, c’est celui de l’espérance »

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    L’évêque de Toulon-Fréjus, Monseigneur Dominique Rey, a célébré lundi dernier la messe de clôture du pèlerinage traditionnel de Pentecôte Paris-Chartes, organisé par l’association Notre-Dame de Chrétienté. Le site web « Boulevard Voltaire » publie l’interview du prélat recueillie dans ce contexte par Iris Bridier :

    Rey E2BFQoLWUAQU4jm.jpg« Monseigneur, vous célébrez la messe de clôture du pèlerinage de Notre-Dame de Chrétienté lundi. Quel message adresserez-vous aux pèlerins qui auront marché ce week-end de Pentecôte ?

    En considérant cette magnifique flèche de la cathédrale de Chartres qui se dégage à l’horizon et qui entraîne le pèlerin marchant sur les routes poudreuses, cette flèche qui lui désigne le Ciel, je dirai que le grand témoignage que le christianisme peut apporter au monde, c’est celui de l’espérance. Dieu ne nous abandonne pas. Comme le disait Gustave Thibon, « pour n’espérer qu’en Dieu seul, il faut avoir désespéré de tout ce qui n’est pas Dieu ».

    Notre société traverse de nombreuses crises entraînant des inquiétudes pour l’avenir. Comment garder la confiance dans un monde où la violence, l’insécurité, le chômage, la peur du virus, les privations de liberté viennent troubler notre paix ?

    « L’espérance est un désespoir surmonté », écrivait Bernanos. Ces moments anxiogènes de culture hygiénique sont l’occasion de prendre de la hauteur, de rapporter tout cela à Dieu pour essayer de trouver un sens dans ce qui n’en a pas beaucoup aux yeux de nos contemporains. Comment cette crise, avec cette question de la mort et de la fragilité qui nous éclatent en pleine figure, nous amène à du réalisme et de l’humilité. C’est toute la question de l’espérance chrétienne qui est en jeu. Nous avançons vers Dieu quand nous sommes mis à terre. Cette crise que nous traversons est une opportunité de revenir à des essentiels. Le christianisme est né de la mort, il est sorti d’un tombeau. Le christianisme a changé le tombeau en berceau. Dans un monde qui manque d’horizon, le christianisme, en nous ramenant à l’essentiel, nous offre une perspective.

    La France, fille aînée de l’Église, est en proie à un double phénomène de déchristianisation et de montée de la radicalisation. L’islam, une menace ou un défi ?

    C’est d’abord un défi et cela peut devenir une menace. Un défi parce que géographiquement, sociologiquement, démographiquement, une réalité s’impose à nous incontestablement. Comment se frayer un chemin entre un relativisme et un fondamentalisme qui soumet Dieu à une image de violence ? C’est sur cette ligne de crête que se situe le témoignage chrétien, qui est pour nous un défi et une crainte si on ne prend pas l’exacte mesure de notre identité chrétienne et de notre mission de pouvoir témoigner à travers l’annonce et le dialogue.

    Certaines voix politiques s’élèvent pour reléguer le religieux dans la sphère privée pour lutter contre le séparatisme. Que pensez-vous de cette conception de la laïcité ?

    C’est une très mauvaise réponse car le religieux a une dimension publique. Être chrétien, ce n’est pas simplement dire sa prière ou faire son examen de conscience en privé. On veut soumettre le christianisme à l’individualisme ambiant. Le christianisme fait partie de la conscience personnelle, de l’intime de l’âme, mais il implique une relation à l’autre et il s’exprime, c’est sa vocation. Ce serait renier le christianisme que de le reléguer à la conscience individuelle. Ce serait l’amputer de son expressivité et, donc, de cette dimension de mission. Dans notre patrimoine, le grand nombre d’églises est une manifestation de cette foi dans la pierre. Il ne faut pas oublier que l’ADN du christianisme, c’est d’aller dans toutes les nations faire des disciples. »

    Ref. Mgr Rey : « Le grand témoignage que le christianisme peut apporter au monde, c’est celui de l’espérance »

    JPSC

  • Samedi dernier, 22 mai 2021, ordination à Rome de 27 nouveaux prêtres de la Prélature de l’Opus Dei :

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    En la Basilique Saint-Eugène, par l’archevêque Mgr Georg Gänswein, Préfet de la Maison pontificale et Secrétaire particulier de Benoît XVI

    JPSC

  • Allemagne : bénédictions et blasphème

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    Du cardinal Gerhard Ludwig Müller sur First Things :

    BÉNÉDICTION ET BLASPHÈME

    24 mai 21

    Le 10 mai, plus de cent prêtres catholiques de toute l'Allemagne ont procédé à la bénédiction d'unions entre personnes de même sexe. Il s'agissait d'une réponse à une déclaration de février de la Congrégation pour la doctrine de la foi réaffirmant que l'Église ne pouvait pas bénir de telles unions. Cette mise en scène de pseudo-bénédictions de couples d'hommes ou de femmes homosexuellement actifs est, théologiquement parlant, un blasphème - une contradiction cynique de la sainteté de Dieu. Saint Paul écrivait à l'église de Thessalonique que Dieu ne veut rien d'autre que "votre sanctification : que vous vous absteniez de toute impudicité ; que chacun de vous sache prendre une femme pour lui dans la sainteté et l'honneur, et non dans la passion du désir, comme les païens qui ne connaissent pas Dieu" (1 Thess. 4, 3-5).

    Le lieu légitime et sacré de l'union corporelle de l'homme et de la femme est le mariage naturel ou sacramentel du mari et de la femme. Toute activité sexuelle librement choisie en dehors du mariage est une grave violation de la sainte volonté de Dieu (Héb. 13:4). Le péché contre la chasteté est encore plus grand si le corps d'une personne du même sexe est instrumentalisé pour stimuler le désir sexuel. "Tout autre péché que l'homme commet est extérieur au corps ; mais l'homme immoral pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit ?" (1 Cor. 6:18).

    Les péchés graves contre les dix commandements, qui sont résumés dans le commandement d'aimer Dieu et son prochain, entraînent la perte de la grâce sanctifiante et de la vie éternelle tant que nous ne nous repentons pas de ces péchés dans notre cœur, que nous ne les confessons pas à un prêtre et que nous ne recevons pas l'absolution qui nous réconcilie avec Dieu et l'Église. "Ne vous y trompez pas ! Ni les immoraux, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les pervers sexuels, ni les ivrognes, ni les blasphémateurs, ni les voleurs n'hériteront du Royaume de Dieu" (1 Cor. 6:9). 

    Dans la Bible, la bénédiction de Dieu est mentionnée pour la première fois lorsque l'homme est créé à son image et à sa ressemblance. L'institution du mariage participe à la vérité selon laquelle notre création en tant que "mâle et femelle" (Gn 1,27) exprime la bonté essentielle de Dieu. Lorsqu'un homme et une femme y consentent librement et deviennent dans le mariage "une seule chair" (Gn 2,24 ; Mt 19,5), la promesse que Dieu a faite dès le début s'applique à eux : Dieu les bénit, et Dieu leur dit : "Soyez féconds et multipliez". (Gen. 1:28).

    Dieu a déterminé le nombre de personnes qui, par l'œuvre générative de leurs parents, naîtront dans cette vie et qui, en tant qu'individus uniques, sont destinés "dans l'amour, à lui appartenir par Jésus-Christ, selon le dessein de sa gracieuse volonté" (Eph. 1:5). Chaque individu engendré et chéri par un père et une mère est une révélation de la gloire de Dieu, ce qui montre que la différence créée entre les hommes et les femmes et leur communion dans le mariage sont des bénédictions pour eux, pour l'Église du Dieu trinitaire et pour toute l'humanité. 

    La bénédiction nuptiale du prêtre dans le rite catholique du mariage fait appel à la bonté révélée de Dieu et demande sa grâce secourable dans la prière d'intercession de l'Église (ex opere operantis). Elle communique également au couple la grâce sanctifiante du mariage à travers leurs vœux conjugaux (ex opere operato). C'est pourquoi le potentiel de vie corporelle et spirituelle de l'acte conjugal et son ouverture aux enfants, dans lesquels Dieu veut révéler sa gloire et son salut, n'est pas seulement bon en soi et exempt de péché, mais il est aussi un acte procréateur méritoire qui compte pour la vie éternelle (voir Thomas d'Aquin, Commentaire sur 1 Cor. 7, lectio 1 ; Summa Contra Gentiles IV, Cap. 78). 

    La bénédiction nuptiale est étroitement liée au mariage en tant qu'institution de la création et sacrement institué par le Christ. La bénédiction nuptiale est la puissante prière de l'Eglise pour les époux afin qu'ils participent au salut : que leur mariage puisse édifier l'Eglise et promouvoir le bien des époux, de leurs enfants et de la société (Lumen Gentium 11). 

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