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  • Motu Proprio Traditionis Custodes : pas de pass liturgique dans l’Eglise Catholique

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    C'est le titre du dernier billet de l'abbé Viot (*) sur son blog. Son analyse mesurée ne suffit pas à masquer que la mercuriale fulminée par le pape François est excessive, tant sur la forme que sur le fond: elle n’appelle aucunement au dialogue et conduit objectivement à une impasse. Le mieux sera (ou serait), pour les évêque chargés de sa mise en œuvre, de donner un peu de temps au temps et passer par pertes et profits, sans autre commentaire, les dispositions inutilement outrancières et humiliantes : à suivre...

    ________

    (*) Michel Viot, né le 25 mai 1944 dans le XVIIe arrondissement de Paris, est un prêtre catholique français. Dignitaire franc-maçon et « évêque » luthérien de Paris de 1996 à 2001, il quitte ses fonctions pour rejoindre la pleine communion avec l'Église catholique. Ordonné prêtre en 2003, il est d'abord incardiné dans le diocèse de Blois où il exerce notamment la charge d'aumônier de prison, puis rejoint le diocèse de Versailles en 2014 et se voit incardiné au sein du diocèse aux Armées françaises en tant qu'aumônier national des anciens combattants jusqu'en 2018.

    JPSC

  • Où s’arrêtera la spirale infernale du « non-art » ?

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    De Jean Staune sur "La Sélection du Jour" :

    La douteuse alchimie de l’art contemporain

    Salvatore Garau est un artiste. Du moins c’est ainsi que les médias le présentent. Récemment, il a vendu pour 15.000 € une « sculpture invisible ». En quoi consiste cette œuvre ? C’est très simple : pour l’installer chez l’heureux propriétaire, « l’artiste » viendra avec un rouleau de sparadrap qu’il découpera et collera au sol pour former un carré d’1m50 sur 1m50.

    La fameuse « œuvre invisible » trônera au centre de ce carré. Certains trouveront qu’il s’agit d’une façon un peu trop facile de faire de l’art, et accessoirement, de gagner de l’argent. A cela, Salvatore Garau répond que : « Ne rien voir rend fou. S’il est mal interprété, le vide crée des angoisses », sous entendant que la béance de son œuvre crée des angoisses auprès de ceux qui n’ont pas assez d’imagination pour se représenter au centre de son carré une œuvre qui n’existe pas. Après tout, Saint Exupéry, faute de pouvoir représenter correctement le mouton demandé par le petit prince, n’avait-il pas dessiné une boite en lui expliquant que le mouton était dans la boite ? Mais lui au moins n’avait pas eu l’outrecuidance d’essayer de vendre son mouton en boite aux enchères… 

    Salvatore Garau est le lointain continuateur d’un autre artiste italien, Piero Manzoni, qui voulait concevoir des peintures invisibles. L’œuvre la plus connue de celui-ci est intitulée Merda d'artista, ce qui ne nécessite pas de traduction. Elle est composée de 90 petits pots de 30 grammes, soigneusement remplis par l’auteur, avec une signature qui garantit l’authenticité de la provenance des 30 grammes d’excréments que contient chaque boite. Manzoni voulant probablement imiter les opérations alchimiques qui transforment ou qui prétendaient transformer le plomb en or, expliquait que le prix de vente de chacune de ces boites devait correspondre au prix de 30 grammes d’or au jour de la vente.

    Le 16 octobre 2015, l’une de ces boites a été adjugée pour 203.000 € lors d’une vente aux enchères chez Christie’s et comme le cours de l’or, ce jour-là, était de 33,4 €/gramme, cela représentait 203 fois le prix de 30 grammes d’or. Piero Manzoni n’était pas là pour assister à ce grand moment, il est mort à 30 ans de la suite de ses excès et de ses débauches, ayant écrit qu’il voulait faire de sa mort elle-même une œuvre d’art. Mais ses boites sont désormais exposées dans les plus grands musées du monde dont le Centre Beaubourg

    Certes, la critique de l’art est un domaine difficile. Cézanne, Van Gogh, Picasso et tant d’autres ont été vilipendés et humiliés pour des œuvres dont tout le monde reconnaît aujourd’hui le génie. Mais ce n’est pas pour cela que toute œuvre critiquée aujourd’hui devrait être considérée comme potentiellement géniale. Une des façons les plus faciles de réussir à faire parler de soi est de produire une œuvre blasphématoire, telle que le « Piss Christ » par exemple, où Andres Serrano exposait la photo d’un crucifix immergé dans son urine. Notons au passage que n’étant pas suicidaire, il n’aurait jamais osé faire la même chose avec un Coran. C’est en général toujours la religion chrétienne qui fait les frais de ce genre de démarche.

    Parfois on assiste néanmoins à des situations intéressantes : Cy Twombly est un artiste connu pour exposer, entre autres, des toiles entièrement blanches. C’est également une façon assez simple de faire fortune. Un jour, une jeune cambodgienne aspirant à devenir elle aussi une artiste, Rindy Sam, déposa lors d’une exposition à Avignon un bisou au cœur de l’une de ces toiles entièrement blanches, avec des lèvres bien chargées en rouge à lèvres.

    Le propriétaire de l’œuvre comme l’artiste crièrent à la destruction d’ouvrage et affirmèrent être horrifiés. La pauvre femme, qui vivait du RMI fut condamnée non seulement à 1.500 € d’amende, mais pire encore, à 18.800 € pour rembourser les frais de restauration de la toile. Oui, vous avez bien lu, une restauratrice d’art a fait payer 18.800 € le fait d’enlever des traces de rouges à lèvres sur une toile entièrement blanche ! Comme l’ont fait remarquer certains commentateurs, il ne serait pas exagéré de dire ici que c’est Rindy Sam qui est l’auteure d’une véritable performance artistique, et non pas Cy Twombly.

    Enfin, on peut détester le positionnement politique du mystérieux Bansky, mais l’on doit reconnaître que c’est un des rares artistes contemporains à exprimer une pensée cohérente à travers son œuvre. Voulant prendre les marchés de l’art à leur propre jeu, il avait caché au cœur de l’une de ses toiles un système d’autodestruction qui fut activé à distance juste après que l’œuvre ait été adjugé 1,185 M€. Eh bien, c’est raté, la propriétaire est ravie de recevoir une œuvre déchirée en morceaux, et l’œuvre détruite se vendra demain encore plus chère que l’œuvre originale ! 

    Où s’arrêtera la spirale infernale du « non-art » et qui osera dire un jour que le roi est nu ? Quand certaines personnes, même du niveau de Luc Ferry, veulent dénoncer ce type excès, ils se font quasiment insulter…

    Jean Staune

    Pour aller plus loin : En Italie, une sculpture invisible achetée près de 15.000 euros >>> Lire l'article sur : Le Monde

  • 17 chrétiens tués chaque jour au Nigeria au cours des six premiers mois de 2021

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    De Catholic News Agency :

    Rapport : 17 chrétiens tués chaque jour au Nigeria au cours de la première moitié de 2021
     
    31 juillet 2021

    On estime que 3 462 chrétiens ont été tués au Nigeria au cours des 200 premiers jours de 2021, selon une nouvelle étude. Cela équivaut à 17 chrétiens assassinés chaque jour dans le pays le plus peuplé d'Afrique, a rapporté ACI Afrique, le partenaire d'information africain de CNA.

    L'étude réalisée par la Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit (Intersociety) à Onitsha, dans l'est du Nigeria, précise que ce chiffre inclut 10 prêtres et pasteurs qui ont été assassinés entre le 1er janvier et le 18 juillet. "Le nombre de chrétiens sans défense tués à l'arme blanche par les djihadistes islamiques nigérians et leurs collaborateurs au sein des forces de sécurité au cours des 200 derniers jours [...] s'élève à pas moins de 3 462, ce qui représente seulement 68 décès de moins que le nombre total de décès de chrétiens nigérians en 2020, que la liste de surveillance mondiale des chrétiens persécutés d'Open Doors estime à 3 530", a déclaré Intersociety. Ce chiffre est le deuxième plus élevé depuis 2014, année où plus de 5 000 décès de chrétiens ont été enregistrés aux mains de Boko Haram et des bergers fulanis, note l'étude d'Intersociety.

    Le rapport indique que Boko Haram, l'un des plus grands groupes islamistes d'Afrique, était responsable de la mort de plus de 4 000 chrétiens en 2014. Les bergers fulanis, qui se sont fréquemment affrontés aux agriculteurs chrétiens pour les pâturages, ont été responsables de 1 229 décès supplémentaires cette année-là. "Dans notre dernier rapport publié le 11 mai 2021, couvrant la période de janvier à avril 2021, nous avons constaté que pas moins de 1 470 chrétiens ont été tués à l'arme blanche et au cours des 80 derniers jours -- ou du 1er mai au 18 juillet 2021 -- pas moins de 1 992 vies chrétiennes ont été perdues", indique le rapport publié le 18 juillet.

    Intersociety est un groupe de recherche et d'investigation sur les droits qui surveille les persécutions religieuses au Nigeria depuis 2010. Le groupe de défense des droits de l'homme recueille des informations en contactant les victimes et les témoins oculaires, en suivant les médias et en menant des entretiens, entre autres méthodes. Intersociety a constaté que 2 200 chrétiens ont été enlevés entre le 1er janvier et le 30 avril de cette année, et 780 autres entre le 1er mai et le 18 juillet, soit un total de 3 000 personnes enlevées depuis le début de l'année 2020.

    Les enquêteurs ont déclaré qu'au moins trois chrétiens enlevés sur 30 étaient susceptibles d'être morts en captivité, ce qui suggère que quelque 300 chrétiens enlevés sont morts au cours du premier semestre de cette année. Les décès supplémentaires de 150 personnes ont également été ajoutés pour représenter ce que les chercheurs ont appelé les "chiffres sombres", c'est-à-dire les décès qui se sont produits mais n'ont pas été signalés.

    Environ 300 églises ont été visées depuis janvier 2021, ont indiqué les enquêteurs. Ils ont noté que l'État de Taraba, dans le nord-est du Nigeria, était la région la plus touchée, avec au moins 70 églises menacées ou attaquées.

    Les auteurs du rapport ont déclaré qu'il était "profondément attristant" que les responsables des attaques antichrétiennes aient continué à échapper à la justice, créant un sentiment d'impunité et conduisant à des atrocités répétées. Selon l'organisation, les victimes survivantes et les familles des victimes de meurtres ont été totalement abandonnées par le gouvernement nigérian. "Les forces de sécurité du pays ont tellement tâtonné et se sont compromises qu'elles interviennent à peine lorsque les chrétiens vulnérables risquent d'être menacés ou attaqués, mais n'apparaissent qu'après ces attaques pour arrêter et piéger la même population menacée ou attaquée", indique le rapport. Il ajoute : "Dans le nord, les djihadistes opèrent librement sous la couverture et la protection des forces de sécurité ; ils enlèvent, tuent, pillent, détruisent ou brûlent et convertissent de force leurs chrétiens captifs et non protégés, ainsi que leurs maisons et leurs lieux sacrés de culte et d'apprentissage." "Mais les mêmes forces de sécurité réagissent avec une férocité totale et haineuse contre les chrétiens du sud et du nord accusés d'infraction ou d'offense à la loi."

    Selon le rapport, les bergers fulanis sont responsables du plus grand nombre de meurtres, ayant assassiné environ 1 909 chrétiens au cours des 200 premiers jours de cette année. Ils sont suivis par Boko Haram, l'État islamique dans la province d'Afrique de l'Ouest (ISWAP) et les bandits peuls musulmans qui ont tué conjointement 1 063 chrétiens. Le rapport précise que l'armée nigériane, aux côtés de la police nigériane et d'autres branches des forces armées, a été responsable de 490 décès de chrétiens. "Les bandits peuls musulmans, formés à l'origine dans l'État de Zamfara (nord-ouest) en 2011, sont conjointement responsables des terreurs qui sévissent dans les régions chrétiennes des États de Kaduna Sud, du Niger, du FCT (territoire de la capitale fédérale), de Nasarawa et de Kogi", indique le rapport. Les bandits fulanis sont également responsables d'attaques contre les musulmans haoussas autochtones à Zamfara, Katsina, Sokoto et Kebbi. Dans l'État de Kebbi, dans le nord-ouest du Nigeria, les bandits peuls musulmans ciblent et tuent ou enlèvent à la fois des chrétiens et des musulmans, alléguant que les "Hausa musulmans indigènes ne sont pas de purs musulmans", selon le rapport. Les bandits organisent également ce qu'Intersociety appelle des "attaques djihadistes féroces" contre leurs compatriotes musulmans à Zamfara, Katsina, Sokoto et dans les zones musulmanes des États de Kaduna et du Niger.

  • Le "wokisme", le nouvel opium des intellectuels

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    « Le wokisme, un opium des intellectuels »

     Illustration pour ordination d’un évêque luthérien transgenre 
    Le chapeau est celui du chapelier fou
    d’Alice au pays des merveilles

    Dans deux notes pour le réseau pensant Fondapol, Pierre Valentin, étudiant en maîtrise ès sciences politiques à l’université Paris-2 Panthéon-Assas, diplômé en philosophie et politique de l’université d’Exeter, trace les contours du nouveau militantisme de gauche aux États-Unis comme en France. Rencontre.

    Mouvement idéologique venu des campus états-uniens, le « wokisme » est au centre des débats médiatiques et intellectuels. Pourtant, une majorité de Français n’en a jamais entendu parler et peu de gens qui emploient le mot sont capables de le définir précisément. De quoi faire dire à certains que le woke n’existe pas, si ce n’est dans les fantasmes de la droite et de la gauche républicaine.

    Deux notes publiées par Fondapol, intitulées « L’idéologie woke. Anatomie du wokisme » et « L’idéologie woke. Face au wokisme », réussissent à tracer les contours de ce mouvement qui tend à prendre de l’ampleur. L’auteur, Pierre Valentin, étudiant en master science politique à l’université Paris-II Panthéon-Assas, diplômé en philosophie et politique de l’université d’Exeter au Royaume-Uni, revient avec nous sur le contenu de son étude.

     — Comment définiriez-vous « l’idéologie woke » ?

    Pierre Valentin — La traduction littérale « stay woke » signifie en anglais « restez éveillés ». Cette expression s’est d’abord popularisée aux États-Unis dans la communauté afro-américaine, où elle fait des apparitions sporadiques tout au long du XXe siècle. Elle ne devient un slogan politique à grande échelle que lorsque le groupe Black Lives Matter s’en revendique en 2013 et 2014.

    Deux critiques sont régulièrement formulées à l’encontre de ceux qui analysent le « wokisme ». La première est de critiquer la rigueur de ce terme, qui serait « fourre-tout » et « flou ». Chacun serait le woke de quelqu’un d’autre. La seconde — dans la même veine — est de dire que ce terme est une création inventée post-hoc par des gens de droite et les détracteurs de ce mouvement.

    Prenons ces critiques dans l’ordre. La définition donnée par Radio-Canada, citée Mathieu Bock-Côté (La Révolution racialiste et autres virus idéologiques, Presses de la Cité, 2021, p. 72.), est la suivante : « Dans un contexte de combat en matière de justice sociale, cette expression définit quelqu’un qui est sensibilisé aux injustices qui peuvent avoir lieu autour de lui. »

    Source : « Notoriété et adhésion aux thèses de la pensée “woke” parmi les Français », sondage Ifop pour L’Express, février 2021, p. 36.

    Ce terme renvoie à l’imaginaire de la gnose, hérésie chrétienne qui conceptualise une petite élite qui posséderait un savoir qualitativement supérieur ; une paire de lunettes qui permettrait de voir comment la réalité quotidienne est en réalité entachée par la trace du mal partout présent. Ailleurs, la notion de wokisme a été traduite sous le nom de « vigilitantisme ».

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  • La rupture ?

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    De Pierre Nespoulos sur la Semaine de Castres et du Tarn :

    La rupture ? 

    Le « motu proprio » (décret pris par le pape François) « Traditionis custodes » soit « Les gardiens de la tradition » (!) secoue ces temps derniers les milieux catholiques, voire au-delà. La possibilité ouverte par Jean-Paul II et libéralisée par Benoît XVI en 2007 de célébrer la messe communément appelée « messe en latin » est désormais abrogée, du moins soumise à de multiples autorisations, doublées de vexations. Le 7 juillet 2007 en effet, Benoît XVI avait ouvert un nouvel horizon à la liturgie traditionnelle et son « Introibo ad altare dei » (je m’approcherai de l’autel de Dieu). Dans un décret devenu célèbre, le motu proprio « Summorum pontificum », il accordait une place nouvelle à l’« ancienne messe » qui avait été marginalisée par le Concile Vatican II, avec l’argument : « Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous ». D’ailleurs, n’est-il pas paradoxal que ce qui était le rite millénaire soit désormais appelé « extraordinaire » ?

    La stupéfaction, l’indignation et la colère ont envahi une partie de l’Eglise pour qui cette remise en cause est pour le moins déconcertante, outre le fait qu’elle est une insulte à la face du prélat en retraite. Elle semble ajouter du sel sur des plaies dont on avait l’impression qu’elles étaient cicatrisées. Le compromis de Benoît XVI visant à apaiser le débat entre les diverses sensibilités catholiques est remis en cause de manière absurde, bien plus menée par une volonté disciplinaire que doctrinale. Le message de François est inacceptable tel qu’il est formulé. L’unité de l’Eglise ne peut être visée par des oukases mais par le dialogue fraternel. Je pensais naïvement que l’épithète « conciliant » dérivait de « concile ». L’interprétation (jésuistique?) me semble ici éloignée. Les tenants du courant moderniste imposent leur ligne, pourtant dénoncée par les critiques comme responsable de l’effondrement de la pratique religieuse, car cela ne répond pas à leurs attentes de transcendance, de sacralité, de recueillement, de mystère…

    Il faut que ce soit l’écrivain et philosophe Michel Onfray qui, bien que se revendiquant athée, explique pourquoi la décision du pape François de porter atteinte à la messe en latin dans le patrimoine liturgique le consterne : « La vie de l’Eglise catholique m’intéresse parce qu’elle donne le pouls de notre civilisation judéo-chrétienne bien mal en point. Le christianisme a façonné une civilisation qui est la mienne et dont j’estime que je peux l’aimer et la défendre ». Avant lui, Georges Brassens avait donné son avis de manière plus triviale dans une chanson célèbre « Sans le latin, la messe nous em…, à la grande fête liturgique plus de pompes soudain, plus de mystère magique et les fidèles s’en f… »

    Du passé faisons table rase. Offrons à l’avenir un monde banalisé à coup de cantiques débiles. Quand on pense au sublime héritage de la musique liturgique en latin, Mozart, Haydn, Haendel, Bach ! Est-il urgent de les remplacer par du moderne consensuel bâclé, voire du rap ? Est-ce l’Eglise de la synodalité, du décolonialisme et du paupérisme face à l’Eglise du sacré, de l’identité chrétienne assumée et de l’évangélisation ? La théologie de la Libération était une façon de comprendre le catholicisme fortement coloré de communisme : cela pouvait s’expliquer à défaut de se justifier au regard des régimes très durs d’Amérique latine dont Bergoglio eut à souffrir, mais on ne peut de notre côté ignorer les bases du christianisme qui ont façonné l’Europe. Peu concerné par le destin de l’Europe, le sud-américain François est très préoccupé par les questions sociales et peu par les questions liturgiques. Mais le pape n’est pas le président d’une ONG écolo-humanitaire !

    Je me garderai bien de décerner des brevets de catholicité en fonction d’une pratique liturgique, vivant en outre dans un diocèse où il n’y a pas de guerre ni ouverte ni larvée entre les rites. Mais je trouve excessif d’imputer aux tenants d’une fidélité à l’Histoire du catholicisme des velléités séparatistes en filigrane, comme, récemment, l’évêque de Dijon ou le Conférence des évêques de France, dans son retour sur expérience du « Summorum pontificum ».

    Si j’étais athée, il me semble qu’un appel vers le catholicisme ne viendrait certainement pas de son modernisme (pour cela j’ai Netflix!) mais par un besoin de sublime, de transcendance et de l’exemple de ceux qui s’agenouillent plus devant la croix que devant l’esprit du temps. Ce « motu proprio » liquidant l’héritage de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI  (du vivant de celui-ci, dernier irrespect) réveille les consciences endormies, devant un fallacieux progressisme dont le cheminement suicidaire n’est plus à démontrer : les églises se vident. Dans ces conditions, pousser quelques brebis vers la sortie n’est guère ni habile ni miséricordieux. L’Eglise doit-elle être « dans le vent » de l’évolution sociétale ?  Dans le vent, c’est le destin des feuilles mortes…

  • Quand les jeunes s'essaient aux pratiques divinatoires

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    Un entretien réalisé par Manuella Affejee sur Vatican News :

    Ésotérisme 2.0: quand les jeunes s'essaient aux pratiques divinatoires

    L’ésotérisme est à la mode, surtout chez les jeunes. Les rituels de magie et initiation aux arts divinatoires fourmillent sur le réseaux sociaux. Mais ces pratiques sont loin d'être anodines. Éclairage.

    Astrologie, divination, cartomancie, médiumnité: ces pratiques ésotériques ont le vent en poupe depuis quelques années et suscitent de plus en plus l’engouement des jeunes, notamment via les réseaux sociaux. Cet ésotérisme 2.0 se pare d’une couleur pop, presque glamour qui le ferait presque paraître inoffensif, alors qu’il recèle des dangers spirituels.

    Le père Jean-Christophe Thibaut est prêtre du diocèse de Metz où il exerce un ministère de délivrance depuis une vingtaine d’années. Il est également l’auteur, sous le pseudonyme de Michaël Dor, de la tétralogie de La Porte des Anges (Éditions Médiaspaul) et des enquêtes de l’Abbé Nicolas Stock (Éditions Salvator). Il décrypte ce phénomène:

    Entretien avec le père Jean-Christophe Thibaut
    Le phénomène n’est pas très nouveau. Il a commencé dans les années 1980, qui correspond à la fin du «Nouvel Âge», cette période marquée par de nouvelles spiritualités. Ce regain d’ésotérisme qu’on voit aujourd’hui est lié au fait que tout passe par l’individu. Nous sommes dans un monde très individualiste, chacun peut devenir une sorcière ou pratiquer tel ou tel art divinatoire, sans passer par un groupe, une structure ou un mouvement, comme autrefois.

    Il faut reconnaître aussi que, depuis la crise du Covid, l’on note un développement énorme de tout ce qui touche à l’ésotérisme et je pense que cela est lié au fait que la science a montré ses limites. On peut y voir aussi une peur de l’avenir. Aux États-Unis par exemple, les consultations des voyants ont été multipliées par dix depuis le début de la crise.

    Internet et les réseaux sociaux jouent-ils un rôle particulier dans cet ésotérisme personnalisé et à la carte?

    Effectivement, cela passe par Instagram, Tik Tok, etc. C’est une sorte de «cocktail» avec de nouvelles spiritualités -issues pour beaucoup de thérapies alternatives ou des recherches de bien-être-, un peu de féminisme et d’écologie. L’on voit un retour en grâce de la figure de la sorcière, considérée à la fois comme l’ancêtre des féministes et des écologistes. C’est très «tendance» et l’on constate ce phénomène surtout en milieu urbain, chez des jeunes filles qui proposent des rituels magiques de sorcellerie pour s’attirer de bonnes grâces, se sentir bien, etc.

    L’on valorise le côté ludique, esthétique voire «glamour» de certaines pratiques. Mais n’est-ce pas mésestimer le danger qu’elles peuvent receler?

    Si, complètement. C’est présenté comme quelque chose d’anodin. Il ne faut pas oublier aussi que tous ces jeunes gens ont été baignés par Harry Potter lorsqu’ils étaient adolescents. C’est donc la continuité de ce phénomène où la magie était présentée comme quelque chose de plutôt positif et esthétisant.

    Bien sûr, il y a toujours une méfiance envers la magie qu’on dirait «noire», encore que, aujourd’hui, les repères entre magie blanche et magie noire tendent à s’effacer. À la limite, peu importe ce que l’on cherche, même l’utilisation d’une certaine magie noire peut être considérée comme un acte de justice. Si quelqu’un vous veut du mal ou si vous avez des problèmes avec votre patron, il est légitime de pouvoir proposer un rituel.

    Aujourd’hui, dans les grandes villes comme Paris, c’est très «tendance», d’inviter une cartomancienne, un médium ou une voyante lors de diners mondains. On retrouve un peu ce qui se faisait au XIXe siècle, lorsque le spiritisme était à la mode. (…)

    Quel est le danger que vous percevez dans cet engouement?

    La magie n’est pas anodine, la distinction entre blanche ou noire n’existe pas. D’ailleurs, dans la Bible, on met toujours en garde contre la magie. Il n’y a qu’à lire les Actes des apôtres pour voir que l’évangélisation s’est heurtée aux magiciens -l’exemple le plus connu est Simon le magicien- qui s’opposaient à elle.

    Je vois beaucoup de gens marqués par l’ésotérisme qui veulent s’en sortir, parce qu’il y a toujours un moment où cela se retourne contre les personnes. Très clairement, avec la magie, on touche au monde démoniaque. Vous pouvez demander à tous les exorcistes ou ceux qui pratiquent un service de délivrance : la première porte de tout problème spirituel d’ordre démoniaque, c’est le fait de s’adonner à la magie, l’ésotérisme ou l’occultisme.

    Cette soif de spiritualité des jeunes est quand même à exploiter. Ne pensez-vous pas qu’il existe là un terrain de mission spécifique qui s’ouvre pour l’Église?

    Je pense qu’il ne faut pas en avoir peur. Au contraire, derrière ces recherches d’ésotérisme, se cache une soif du sens de la vie, une soif spirituelle.

    La difficulté est que, généralement, la religion est considérée par la plupart de nos jeunes contemporains comme très contraignante, comme un ensemble de dogmes auxquels croire, sans réfléchir, pensent-ils. Or il faut les conduire vers le Dieu vivant en leur montrant qu’il y a des réponses, qu’ils pensent connaitre, mais qu’ils ne connaissent pas en réalité; il faut orienter cette recherche qu’ils portent vers un sens plus positif que celui qu’ils sont en train de prendre, et cela, sans savoir qu’ils sont sur un chemin de ténèbres.

    Actuellement, j’ai environ une vingtaine de demandes par semaine émanant de personnes voulant me rencontrer car elles ont fait une mauvaise expérience d’ésotérisme ou d’occultisme.

  • Motu Proprio « Traditionis Custodes » : les portes claquent

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    Andrea Grillo hqdefault (1).jpgD’aucuns se sont réjouis un peu vite de l’ouverture méritante quoique prudente au Motu Proprio « Traditionis custodes » esquissée par le Père-Abbé de l’importante abbaye bénédictine de Fontgombault dans un commentaire publié par l’hebdomadaire « Famille chrétienne ». Cliquez ici: Dom Pateau : « Il faut sortir de ce combat liturgique qui épuise l’Église »

    Voici la réponse fourchue que vient de lui adresser Andrea Grillo (photo ci-jointe) le plus connu des inspirateurs avérés de la prose militante du Motu Proprio signé par le pape François.

    “Cher Père Abbé,

    Dans l’interview publiée par “Famille Chrétienne” le 19/7, reprise avant-hier par le blog Messainlatino dans une traduction italienne, j’ai trouvé avant tout un esprit bénédictin de réconciliation et de paix. En cela, je suis pleinement d’accord avec vous. L’année dernière, avec un groupe de théologiens européens et américains, nous avons écrit un livre électronique sur le thème de la “réconciliation liturgique”, perspective que vous considérez également comme absolument décisive. Vos propos sont également très clairs en soulignant l’objectif de “ne pas rejeter” le texte du nouveau Motu Proprio (=MP) du Pape François, qui abroge “Summorum Pontificum” (=SP). Vous avez eu le courage de prononcer ce mot fort, spécialement dans votre milieu, et j’y trouve un signe de la grande tradition bénédictine qui caractérise non seulement votre Abbaye, mais aussi les Abbayes dans lesquelles j’ai appris à connaître et à reconnaître la force de la liturgie : Sainte Justine à Padoue, Saint Anselme à Rome, Camaldoli dans le Casentino, Dominus tecum à Prad Mill, ainsi que les nombreuses Abbayes féminines (Grandate, Fabriano, Tarquinia…).

    Nous sommes d’accord sur deux exigences tout à fait centrales : construire des ponts est devenu un impératif, ainsi que mettre fin aux batailles liturgiques s’avère être une priorité incontournable pour tous. Vous essayez de trouver le ton le plus approprié pour donner du nouveau texte une vision qui ne soit pas source de division, intolérante, d’opposition frontale. C’est un noble objectif qui vous honore. En même temps, cependant, votre texte semble rester complètement sourd au contenu du MP “Traditiones Custodes” (=TC), et cela me surprend quelque peu. Dès le titre, que vous n’avez peut-être pas déterminé, mais qui semble néanmoins fidèle au contenu de vos propos, la relation entre le texte de François et la construction de ponts est déplacée : ce que François demande, avec TC, c’est de construire des ponts “entre les personnes” dans l’unique rite commun ordinaire, et non “des ponts entre deux formes du rite romain”. Ce malentendu initial, qui trouve de nombreuses confirmations tout au long de votre interview structurée, manifeste une sorte d’ “angle mort” que je tente d’éclaircir, dans une série de brèves observations, que je vous soumets volontiers :

    a)  D’une manière générale, votre option de “ne pas rejeter le texte de François”, si on l’observe attentivement, apparaît plutôt singulière. Pour le fait que, en évaluant le texte de TC, vous le remplissez continuellement avec le contenu de SP. Mais TC a abrogé SP et la logique avec laquelle SP prétendait faire la paix. Si l’intention est de “faire la paix”, il faut donner aux mots leur véritable sens. Vous poursuivez, dans votre discours, en parlant de “deux formes du même rite”, auxquelles les baptisés “auraient droit”. Mais c’est la vision que SP a tenté d’introduire d’une façon disruptive avec des principes que la tradition n’a jamais connus. L’interprétation sur le “missel tridentin” – que vous n’êtes pas le premier à répéter et qui a vu le jour dans les déclarations du Card. Giuseppe Siri en 1951 et de M. Lefebvre après le Concile Vatican II – selon laquelle il n’aurait pas éliminé les “autres formes” du rite romain, est une élucubration sans fondement : vous devriez savoir que les “autres formes”, avec lesquelles le rite tridentin est comparé, avaient des déterminations géographiques ou personnelles très particulières. Ni le rite ambrosien ni le rite dominicain ne sont des “rites universels”, mais un ordo conditionné par des dimensions géographiques ou personnelles qui délimitent structurellement leur impact. Le Concile de Trente n’a jamais conçu, même de loin, “deux formes” du même rite existant dans la même unité d’espace, de temps et de personnes. Seul SP a tenté d’émettre l’hypothèse de l’existence simultanée de deux formes différentes et conflictuelles du même rite romain. Cette “astuce” – car il s’agit d’un trucage systématique – a apporté la “bataille”, pas la “paix”. C’est pourquoi TC a abrogé SP : parce qu’il n’est pas possible de construire des “ponts” entre différentes formes du rite romain, mais seulement des ponts entre les personnes diverses qui utilisent toutes la même forme commune du rite romain.

    b) Toujours au début, puis à plusieurs reprises dans vos réponses, vous soulignez la “dureté” et la “sévérité” de TC, qui se résume dans la perception que vous exprimez ainsi : “Le texte du Pape suggère que tout doit être fait pour que le mode de célébration sous forme extraordinaire disparaisse le plus rapidement possible. Cela inquiète à juste titre les fidèles qui sont attachés à cette forme”. D’une certaine manière, vous semblez évaluer cette histoire sous un angle privilégié. Certains monastères bénédictins, dont le vôtre, avaient en quelque sorte anticipé, sous une forme particulière et non sans éléments de rigidité et d’obstination, la solution que l’on pensait transformer en 2007 en “droit commun”. Dure et sévère a été la précipitation voulue en 2007. Elle a créé des illusions, des distorsions de perspectives, des mirages et des cauchemars. L’invention – à la limite de la mystification – d’une “forme extraordinaire” ajoutée 50 ans plus tard à la forme ordinaire rédigée sur instruction du Concile et rendue “facultative” est une démarche trop dure et trop sévère. Face à cette “dure accélération de la nostalgie”, CT apparaît au contraire comme un acte de modération et de reprise organique de la véritable histoire commune. Ce n’est pas une “prétention absurde de François” que le VO (=Vetus Ordo) disparaisse : c’est toute la tradition qui a toujours su – au moins jusqu’à l’amnésie institutionnelle de 2007 – qu’une réforme générale du rite romain remplace le rite précédent par le nouveau. Et le rite romain se trouve être celui qui résulte de la réforme. Comme cela a toujours été le cas, à travers les âges.

    c) Vous pensez que certains liturgistes “méprisent” la forme extraordinaire du rite romain et que la seule voie vers la paix serait la reconnaissance mutuelle entre les deux “formes” : ceux qui célèbrent le NO (=Novus Ordo) devraient reconnaître le VO et ceux qui célèbrent le VO devraient reconnaître le NO. Mais là aussi, les choses ne peuvent pas fonctionner ainsi, que ce soit sur le plan théologique, spirituel ou pastoral. En ce qui concerne les liturgistes, je ne peux parler qu’en mon nom et je ne me permets pas de parler au nom de tiers. Mais en ce qui me concerne, je n’ai aucun mépris pour le VO : simplement, je ne le connais pas et ne peux pas le connaître : c’est le Concile Vatican II qui le veut ainsi. Parce que c’est la forme du rite romain que le Concile a voulu réformer et qui m’est parvenue sous la seule forme que j’ai jamais célébrée : celle d’après 1969. Je trouve curieux que moi, qui suis né en 1961, je puisse dire cela en toute conscience, alors que vous, qui êtes né cinq ans après moi, pouvez célébrer ordinairement avec la forme extraordinaire. Bien sûr, je sais bien que votre identité française, vos origines vendéennes, l’histoire de l’Église de France, qui a mis en œuvre la réforme liturgique de manière beaucoup plus lente et avec moins de finesse qu’en Italie, parlent d’elles-même ici. En Italie, avec toutes nod limites, nous avons effectivement mis en œuvre et appliqué la réforme. L’accès au rite romain s’est fait dans la nouvelle forme qui est rapidement devenue ordinaire et unique, comme cela s’est toujours produit dans l’histoire de l’Église. C’est mon expérience, depuis le début, qui me parle du rite romain dans la seule forme en vigueur, depuis que j’ai l’âge de raison. Non pas par mépris personnel, mais par invraisemblance traditionnelle.

    d) Vous parlez, en même temps, de “ne pas rejeter le texte de François” et d’”attachement à la forme extraordinaire”. Le premier est une “norme”, le second une “affection”. Je crois qu’il y a là le côté le plus délicat de la question, qui ne peut être résolu ni par des “décrets d’en haut” ni par le “populisme d’en bas”. Avec TC, la façon d’aborder la question a changé. Il n’y a plus de “forme extraordinaire” du rite romain (quelque chose qui a été inventé en 2007 par SP et qui n’a aucun fondement dans le passé ecclésial) mais une seule forme du rite (celle dite “ordinaire”) et quelques concessions à l’usage du rite “non en vigueur”, qui sont destinées avec le temps à être réduites à néant. C’est la physiologie ecclésiale, pas la pathologie de François. Ainsi, le défi de faire la paix passe des “ponts entre deux formes rituelles” aux ponts “entre les fidèles qui utilisent la seule forme commune”. Beaucoup des choses que vous désignez comme “inaliénables” dans la VO doivent être découvertes, introduites ou reconnues dans l’Ordo voulu par le Concile Vatican II. Et ne serait-ce pas un petit signe de paix si une abbaye bénédictine comme la vôtre, qui a nourri une certaine hostilité à l’égard de Vatican II, se donnait progressivement à la découverte des trésors liturgiques du NO et les mettait en commun, dans l’expérience monastique et dans l’expérience ecclésiale. Et aidait ainsi toute l’Église à vivre la continuité de l’essentiel du depositum fidei (=dépôt de la foi) dans la nouvelle formulation de sa présentation.

    e) Les paroles des jeunes qui disent “la réforme n’est pas terminée” sont importantes et tout à fait vraies. La réforme ne fait que commencer. Mais cela ne justifie pas une réponse décevante : soit parce qu’elle leur fait croire qu’ils peuvent rester de ce côté de la réforme, dans un rite artificiel qui n’a plus aucun fondement ; soit parce qu’elle leur fait croire au manque de style et au laisser-aller d’une routine sans soin et sans expérience vivante. Le travail commun, transgénérationnel, sur le seul rite commun est l’horizon que le Pape François a voulu, avec autorité, remettre au centre de l’attention. Contre le détournement introduit dans l’église par la théorie de la “double forme”, qui a trompé et chagriné tout le monde. Sur un plan strictement théologique, il y a eu, au cours de ces 14 années, une sorte de “folie collective” dont François nous a réveillés, avec des mots d’une grande clarté, en vue d’une véritable réconciliation. Ce travail de réconciliation ne peut être réalisé par l’invention d’une “compétition” entre deux formes rituelles, la seconde ayant été créée pour corriger et amender la première.

    Cher Père Abbé, vous dites bien : ” Il est temps de construire des ponts “, en supprimant les lectures idéologiques. Tout d’abord, celles qui créent artificiellement un régime de “concurrence déloyale” entre des formes rituelles qui n’ont pas été faites pour ça et qui ne peuvent coexister, sinon exceptionnellement, que par un indult. Je comprends le désarroi de ceux qui s’étaient bercés de l’illusion qu’ils pouvaient vivre “universellement” avec cette contradiction embarrassante. Mais pour consoler les déçus et les trompés, nous devons utiliser les mots de TC, pas ceux de SP : sinon la blessure ne sera pas guérie et les ponts ne seront que la dénomination opportuniste par laquelle nous continuerons à appeler et à construire de nouveaux murs infranchissables”. 

    (traduzione dall’italiano al francese di Pierre Vignon)

    http://www.cittadellaeditrice.com/munera/cher-pere-abbe-sur-la-paix-liturgique-en-dialogue-avec-dom-pateau/

    Bref, un dialogue avorté: cela commence bien! Pour mémoire, l’abbaye de Fontgombault compte, sauf erreur, une soixantaine de moines auxquels il faut ajouter quelques 170 moines issus d’un essaimage de cette abbaye-mère vers ses quatre abbayes filles fondées (Triors, Randol, Donezan) ou reprise (Wisques) par elle en France et une cinquième abbaye fondée aux Etats-Unis (Clear-Creek)...

    JPSC