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  • La conversion miraculeuse d'un athée

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    De Marie de Varax sur Famille Chrétienne :

    « À 20 h 30, je suis entré athée dans l’église, à 20 h 31, j’étais croyant »

    « À 20 h 30, je suis entré athée dans l’église, à 20 h 31, j’étais croyant »
    D.R.

    Le jardin embaume du parfum enivrant de dizaines de roses, roses trémières, fleurettes de lilas, et surtout de deux glycines qui croulent sous les grappes violettes. Au milieu de cet Éden, une grange rénovée, en bois et en pierre. Quand la porte s’ouvre après qu’on a fait tinter la cloche suspendue à l’entrée, on tombe nez à nez avec... une crèche ! Notre hôte sourit de cet anachronisme : « Mon cœur est une crèche perpétuelle, depuis la nuit de Noël 2015. »

    Ah, la nuit de Noël !

    Cette nuit où les miracles semblent naturels et s’accomplir sans efforts : en un instant, Claudel crut ; sainte Thérèse de Lisieux sécha ses larmes ; en une minute, Philippe Guillard devint catholique.

    Ce fut à la fois étrange et naturel, nous raconte notre converti. Lui et sa femme s’apprêtaient à réveillonner, comme des milliers de Français. Autour d’un chapon et d’une douzaine d’huîtres, pas en contemplant un santon sur un peu de paille... Tout à coup, poussée par une inspiration irrésistible, Jeanne se tourne vers Philippe et lui dit fermement : « Je dois t’emmener là où tu veux aller. » Stupéfaction de ce dernier : « Quoi ? Mais je ne veux aller nulle part ! » S’ensuit un dialogue surréaliste : « Je t’assure que si, et nous allons y aller. − Mais où veux-tu aller ? − Je t’emmène à la messe ! − À la messe ? ! Non, je ne veux pas y aller, certainement pas ! − Je t’assure que nous allons y aller. » Et voilà que Jeanne, d’autorité, l’entraîne dehors dans le vent et la pluie. L’église n’est pas loin. Ils arrivent pile à l’heure. Jeanne pousse la lourde porte, ils trouvent deux places, tout derrière. L’orgue emplit l’espace. Et soudain, Philippe est envahi d’une lumière, « une lumière bleue, que je saurais plus tard être la lumière incréée, teintée de la couleur mariale », pleine d’une présence vivante, de la Présence, qui l’inonde de joie. En un instant, il croit. « À 20 h 30, je suis entré athée dans l’église, à 20 h 31, j’étais croyant et catholique », résume-t-il.

    La conversion miraculeuse d'un athée

    Comme saint Augustin, Philippe aurait pu s’exclamer : « Tard je T’ai aimée, Beauté ancienne et si nouvelle ! tard je t’ai aimé. Tu étais au-dedans de moi et moi j’étais dehors, et c’est là que je T’ai cherché. » Marqué au fer rouge par une éducation catholique indigente et pleine de caricatures, l’adolescent révolté avait tourné le dos à Dieu. Définitivement, pensait-il.

    Il fallut des années des décennies de patience à Dieu pour lézarder l’épais mur que le scientifique athée avait érigé entre lui et son Créateur.

    Des années marquées par un « désir brûlant vers quelque chose de plus grand », par la recherche désespérée d’un sens à la vie, dans des chemins de traverse insatisfaisants psychanalyse, franc-maçonnerie, spiritualités orientales... Pour que l’orgueil tombe, et que son cœur puisse s’ouvrir, d’un coup, lors de l’estocade finale de cette nuit de Noël.

    Philippe Guillard raconte, avec une plume trempée dans ses larmes de reconnaissance (1), la céleste mécanique à l’œuvre dans son cœur qui permit ce divin rapt. Dans les deux ans qui ont suivi, le « nourrisson dans la foi » est nourri du miel et du lait de grâces mystiques peu communes : locutions de sainte Thérèse de Lisieux, visions... On comprend qu’après cette période bénie est désormais venu le temps du combat et de la Croix, autrement plus âpre et violent. L’homme se veut discret sur cette nouvelle phase qu’il racontera dans un nouvel ouvrage. Mais il ne regrette rien. « Je Lui ai tout abandonné. » Désormais, « c’est Dieu qui pilote. Le Seigneur a pris le volant et il va très vite ! ».

    (1)Et le Ciel s’est ouvert, par Philippe Guillard, Éditions des Béatitudes, 288 p., 18 €.

     
  • Un "Pacte Catholique Mondial sur la Famille"

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    De Vatican News :

    Vers un "Pacte Catholique Mondial sur la Famille"

    L'Année de la Famille - Amoris Laetitia sera l'occasion d'élaborer un document mondial sur la valeur de la famille, à la lumière de la Doctrine sociale de l'Église.

    À l'occasion de l’Année de la Famille - Amoris Laetitia voulue par le Pape François, le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie (DLFV) et l'Académie Pontificale des Sciences Sociales (PASS), avec la collaboration du CISF (Centre International d’Études sur la Famille), ont lancé ces dernières semaines une enquête pour construire un Pacte Catholique Mondial sur la Famille, c'est-à-dire un programme commun d'actions pour promouvoir la famille dans le monde à la lumière de la Doctrine sociale de l'Église.

    Le Pacte impliquera les Centres d'études et de recherches sur la famille présents dans les Universités catholiques des cinq continents, à travers la collecte d'informations et de recherches effectuées sur l'importance culturelle et anthropologique de la famille, avec un regard particulier sur les relations familiales, la valeur sociale de la famille et les bonnes pratiques de politique familiale au niveau international. Le Pacte Catholique Mondial sur la Famille sera présenté dans le cadre d'un événement de clôture, avant la Rencontre Mondiale des Familles en juin 2022.

    (Communiqué du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie)

  • Un plan pour la famille que les États-Unis et les lobbies LGBT et anti-vie abhorrent

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    De Luca Volonte sur le site (en) de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le plan familial que les États-Unis et les lobbies LGBT et anti-vie détestent

    06-08-2021

    Le 25 juillet, le président guatémaltèque Alejandro Giammattei a présenté un plan valable jusqu'à la fin de 2032 pour la protection de la vie dès la conception et de la famille en tant que "cellule de base de la société". Le même jour, le procureur général guatémaltèque Sandoval a été licencié. Cela a conduit le gouvernement américain de M. Biden à adopter des positions fermes et à organiser des manifestations de rue contre le gouvernement guatémaltèque.

    Nous avions déjà rapporté comment le président du Guatemala avait annoncé une politique publique en faveur de la vie (de la conception à la mort naturelle) et de la famille naturelle. Suite à la récente présentation officielle du plan d'action actuel, des réactions et des menaces ont été ressenties dans les rues du Guatemala et au sein du gouvernement des États-Unis. Pendant ce temps, le président guatémaltèque Alejandro Giammattei maintient sa position.

    Le 25 juillet, Giammattei a présenté le plan stratégique de son administration intitulé "Politique publique pour la protection de la vie et l'institutionnalisation de la famille 2021-2032." Il entrera en vigueur dans les prochaines semaines et se poursuivra jusqu'en 2032. Le plan visant à promouvoir, défendre et mettre en œuvre les principes constitutionnels du pays se compose de 99 programmes coordonnés par l'administration exécutive de Gianmattei en partenariat avec les régions, les villes ainsi qu'avec les organisations religieuses et caritatives. Cette politique permettra de conjuguer les efforts et de promouvoir les résultats en faveur du renforcement de la famille, de la prévention des grossesses précoces, du renforcement de l'éducation des enfants et des jeunes filles, des mesures en faveur des personnes âgées, ainsi que de nombreuses autres questions pertinentes.

    Nous avons déjà été témoins de plusieurs politiques familiales introduites par d'autres gouvernements nationaux. Celle du Guatemala est complète et peut donner des résultats exemplaires pour le pays. Le plan de M. Giammattei vise à promouvoir les principes constitutionnels qui reconnaissent la vie et la famille. Il vise également à coordonner ces principes, non seulement sur le plan juridique avec les autres lois et dispositions des codes juridiques actuels du Guatemala, mais surtout par leur mise en œuvre dans tous les domaines de l'action gouvernementale et dans tous les aspects de la vie civile du pays (les neuf premières pages de la feuille de route guatémaltèque traitent de cette question).

    Le plan du Guatemala n'a rien d'idéologique. Il inspire plutôt une prise de conscience de la nécessité de "répondre aux besoins immédiats de protection de la vie dès la conception, la petite enfance, l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte et parmi la population âgée, afin de protéger la famille en tant que cellule de base de la société", a déclaré M. Giammattei. Ce plan est le résultat du travail conjoint (qui a débuté le 16 mars dernier) de son gouvernement avec des représentants religieux, des universitaires et des représentants de la société civile.

    Ce n'est qu'en tenant compte de cette décision radicale prise par le Guatemala et son pouvoir exécutif que nous pourrons comprendre la véritable raison des manifestations de rue qui ont eu lieu et de la position adoptée par le gouvernement américain. Le jour même de la présentation du plan du président pour la vie et la famille, le ministère de la Justice et la procureure générale María Consuelo Porras, avec l'aval de Giammattei, ont licencié le procureur spécial anti-corruption Juan Francisco Sandoval. Porras a affirmé que Sandoval avait promu des enquêtes "sélectives et idéologisées" et a déclaré qu'il avait fermé les yeux sur d'autres enquêtes liées au gouvernement précédent qui l'avait engagé. Évidemment, l'opposition, soutenue par les lobbies qui, l'automne dernier, étaient descendus dans la rue pour réclamer la démission du gouvernement et la libéralisation de l'avortement et du mariage gay, a reproduit les émeutes sur les places de la capitale guatémaltèque. Une fois de plus, ils ont exigé la démission de Giammattei et celle de son cabinet "corrompu".

    Auraient-ils prouvé leur corruption en renvoyant un procureur anti-corruption partial ? Pour confirmer l'ingérence et la menace contre le gouvernement souverain du Guatemala, le 30 juillet, l'envoyé spécial des États-Unis pour le "Triangle du Nord" (Guatemala, Honduras et Salvador), Ricardo Zúñiga, a annoncé la suspension de la collaboration des États-Unis avec le ministère de la Justice guatémaltèque.

    Le 16 juillet, en annonçant sa feuille de route pour la vie et la famille, Giammattei avait demandé à ses concitoyens leur "soutien dans cette lutte pour la foi alors que des mouvements contraires conduisent à la déstabilisation de la démocratie afin d'établir un régime qui promeut l'avortement et un agenda mondialiste... La lutte pour atteindre ces objectifs nous met face à des groupes puissants qui ne ménagent pas leurs efforts pour désinformer, provoquer la polarisation et accéder au pouvoir public par des moyens illégaux parce qu'ils ont échoué dans les urnes".

    Beaucoup plus prudentes, les ambassades d'Allemagne, du Canada, de France, du Royaume-Uni, de Suède et de Suisse ont simplement exhorté le gouvernement guatémaltèque à reprendre sa lutte contre la corruption.

    Suite à la décision incroyable et diplomatiquement grave des États-Unis, M. Giammattei n'a pas cédé à leur pression. Bien sûr, il s'est dit inquiet de l'impact négatif potentiel de la décision, mais il a immédiatement chargé son ministre des finances Álvaro González de "chercher des options" pour soutenir le budget et a demandé au ministre des affaires étrangères Pedro Brolo de "promouvoir la coopération des organisations internationales et des pays amis." En quelques heures, ils ont garanti la viabilité du budget guatémaltèque. Le chantage du gouvernement américain de Biden et les menaces des multinationales pro-avortement et LGBT ont donc échoué.

  • "Pro Liturgia" et "Traditionis custodes"

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    Du site "Pro Liturgia" :

    5 août 2021

    Le dernier Motu proprio « Traditionis custodes » du pape François arrive au moment où les fidèles - évêques y compris – vivent une période de grande confusion touchant tant la doctrine que la liturgie c’est-à-dire ce qui constitue le fond et la forme indissociables de la foi catholique.

    Cette confusion apparaît dès qu’on parle aux fidèles, qu’ils soient pratiquants ou pas. Selon eux, le pape François « a supprimé le latin ». Point. C’est ainsi qu’a été reçu et compris le Motu proprio. Grosse erreur : l’usage du latin n’est absolument pas le sujet de « Traditionis custodes ». Le sujet du document pontifical touche uniquement à la forme de la liturgie romaine en usage avant Vatican II, forme dont la conservation avait été demandée, pour diverses raisons, par certains fidèles. Une des raisons ayant été clairement énoncée par Benoît XVI et reprise par le pape François : « Je suis également attristé par les abus de part et d’autre dans la célébration de la liturgie. Comme Benoît XVI, je stigmatise moi aussi que “dans de nombreux endroits les prescriptions du nouveau Missel ne sont pas célébrées fidèlement, mais il est même compris comme une autorisation voire une obligation à la créativité, ce qui conduit souvent à des déformations à la limite de ce qui est supportable”. » (Lettre du pape François accompagnant le Motu proprio ». Remarquons bien ce que disent les deux papes, Benoît et François : les prescriptions du nouveau Missel ne sont pas célébrées fidèlement en de nombreux endroits... Pas « en quelques endroits » comme on a longtemps voulu le faire croire aux fidèles qui déploraient la désacralisation et la banalisation des messes paroissiales, mais « EN DE NOMBREUX ENDROITS ». Et les deux papes ajoutent qu’une « créativité » devenue obligatoire a rendu certaines célébrations insupportables.

    On en arrive à la seconde confusion qui est de loin la plus courante chez les fidèles : les messes paroissiales seraient conformes à la liturgie restaurée à la suite de Vatican II. Or, ceci est totalement inexact : à part dans certains monastères et dans quelques très rares paroisses, les messes s’éloignent toutes plus ou moins des principes liturgiques voulus par le dernier Concile :
    - le face-à-face célébrant(s) - assemblée n’a jamais été voulu par le Concile ;
    - la suppression ou la limitation de l’usage du latin n’a jamais été voulue par le Concile ;
    - l’impossibilité de s’agenouiller n’a jamais été voulue par le Concile ;
    - la limitation drastique de l’usage du chant grégorien (conduisant à l’oubli du répertoire) n’a jamais été voulue par le Concile ;
    - la distribution de la communion par des laïcs n’a jamais été voulue par le Concile ;
    - les commentaires et souhaits de bienvenue n’ont jamais été voulus par le Concile ;
    - l’attention des fidèles portée quasi exclusivement sur les ministres de l’autel n’a jamais été voulue par le Concile ;
    - la généralisation des concélébrations n’a jamais été voulue par le Concile...

    Il faut que ces choses-là soient sues, dites, répétées afin que l’on sache de quoi on parle lorsqu’on évoque les questions de la liturgie de l’ « après-Concile ». Car il est impossible de parler de la liturgie « restaurée » en faisant comme si elle existait partout, comme si elle était partout fidèlement célébrée. Pour qu’elle soit fidèlement célébrée, il faut non seulement que les rites soient bien accomplis à leur bonne place ; il faut aussi que le célébrant soit effacé et que l’ensemble de la célébration soit pacifiante, apaisante, respecte le principe du silence qui naît de la contemplation du Mystère par lequel est évoqué la liturgie céleste. Il faut donc que les fidèles - et en premier lieu les ministres de l’autel - soient nourris de cette « spiritualité liturgique » sans laquelle il manquera toujours l’essentiel à une messe même très « correctement » célébrée.

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  • Les raisons de se faire vacciner

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    Du père Bruno Saintôt s.J. sur ce blog :

    Pourquoi se faire vacciner ? Raison, liberté, égalité, fraternité

    Trois confinements depuis mars 2020, plus de 111 700 morts dus au Covid-19, des séquelles prolongées chez certaines personnes, des conséquences économiques ou psychologiques dramatiques pour d’autres, une quatrième vague prévisible de contaminations due au variant Delta, des résistances déterminées à la vaccination et aux dispositifs sanitaires et politiques de limitation de la transmission. Dans ces conditions, comment évaluer éthiquement la décision du Président de la République et la ratification parlementaire de la création d’un « passe sanitaire » en attente de la décision du Conseil Constitutionnel, le 5 août 2021 ?

    Faut-il s’alarmer d’une « dictature sanitaire », d’une « société de l’hygiénisme sécuritaire », d’une « vraie rupture historique pour notre modèle de société » (F.-X. Bellamy), d’une disproportion avérée entre la restriction des libertés individuelles fondamentales et la dangerosité du virus qui la justifie, d’une dérive autoritariste qui empêcherait progressivement la levée des restrictions temporaires à nos libertés fondamentales, d’une exploitation non régulée des données personnelles après l’ouverture de cette brèche ?

    Faut-il soutenir la défiance croissante envers toutes les institutions scientifiques, sanitaires, politiques qui tentent, avec la certitude de l’efficacité vaccinale et devant les difficultés des contestations peu accessibles au débat raisonné, de tracer un chemin pour éviter à la fois un désastre sanitaire, un effondrement économique et un discrédit politique ?

    Faut-il considérer les scientifiques contestataires de l’utilité du vaccin et dénonciateurs de sa dangerosité insoupçonnée (Pr Montagnier, Pr Perronne, Pr Joyeux, Dr Alexandra Henrion-Caude, etc.) comme des éveilleurs lucides ou comme des personnalités qui usent parfois de leur autorité pour se dispenser des critères requis pour la validation scientifique ?

    Parmi les citoyens, les chrétiens pourraient-ils faire entendre une voix commune grâce à leurs ressources spirituelles et éthiques ou sont-ils eux-mêmes voués à se diviser irrémédiablement entre dénonciateurs et promoteurs, entre alarmistes et optimistes, entre complotistes et légitimistes, entre défenseurs des libertés et promoteurs de la fraternité ? Comment pourraient-ils s’aider à résister aux puissances incontrôlées des émotions et de la peur ? Comment pourraient-ils, avec d’autres, prendre position de façon raisonnée en évitant les extrêmes et en contribuant de façon critique et argumentée au bien commun ?

    La question fondamentale, qui reprend ces questions et qui a été l’objet des débats sur le Projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire, déposé le mardi 20 juillet 2021 et voté définitivement le 25 juillet 2021, pourrait s’énoncer ainsi : au regard des connaissances scientifiques et de l’évaluation politique de la situation sanitaire, sociale et économique, dans quelles mesures est-il légitime au niveau éthique et au niveau juridique de restreindre temporairement certaines libertés individuelles fondamentales en instaurant un « passe sanitaire » ?

    Une double exigence de raison et de discernement éthique s’impose.

    Une exigence de raison

    L’exigence des arguments scientifiques et médicaux

    Aucune décision éthique et juridique ne peut être prise sans l’examen rigoureux des connaissances scientifiques et médicales disponibles. Il faudrait donc commencer par tenter de répondre rigoureusement à de nombreuses questions. Quel est le mode de propagation du virus et de ses variants ? Quelle est l’efficacité du vaccin ? Quels sont les effets indésirables connus à court terme et prévisibles à long terme ? Y a-t-il des raisons de craindre des risques majeurs à long terme ? Quelle est la balance bénéfices/risques pour soi et pour les autres ? Quelles sont les personnes à vacciner en priorité ? Quels sont les critères connus pour ne pas vacciner certaines personnes qui présentent des risques à la vaccination ? Comment analyser les différentes statistiques disponibles ? Comment évaluer les différents modèles mathématiques de propagation du virus et de ses variants ? Le vaccin à ARNm peut-il modifier l’ADN des personnes vaccinées, diminuer leur fécondité, transmettre des modifications génétiques à leur descendance ? etc.

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  • Une homélie de saint Léon le Grand pour la Transfiguration du Seigneur (6 août)

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    1954c4882ee3bc44ad92b8303b5466d0.jpgde "jeunes-catho.fr" :

    Les chrétiens d’Orient et d’Occident célèbrent le même jour, le 6 août, la Transfiguration du Seigneur Jésus. Voici une homélie de saint Léon le Grand, pape au Ve siècle et docteur de l’Église.

    Le Seigneur découvre Sa gloire à des témoins choisis, et la forme corporelle qu’Il a pareille à celle des autres hommes, Il l’illumine d’une telle splendeur que Son visage devient éclatant comme le soleil et Son vêtement blanc comme la neige. En cette Transfiguration, Son but principal était sans doute de détruire dans le coeur de Ses disciples le scandale de la Croix et d’empêcher, en leur révélant l’excellence de Sa dignité cachée, que leur foi ne fût troublée par les abaissements de Sa Passion volontaire. Mais Sa Providence avait un autre et non moindre dessein, celui de donner un fondement à l’espérance de la sainte Église. Elle voulait lui faire connaître de quelle transformation tout le corps du Christ devait être gratifié, en sorte que ses membres pussent se promettre d’avoir part un jour à la gloire qui avait resplendi dans le chef.

    Mais pour affermir la foi des Apôtres et les conduire à une science parfaite, une autre instruction est donnée en ce miracle. En effet, Moïse et Élie, c’est-à-dire la Loi et les prophètes, apparurent, s’entretenant avec le Seigneur. La présence de ces 5 hommes (Moïse, Élie et les 3 Apôtres) remplit en toute vérité la condition posée par cette parole de l’Écriture : Le témoignage de 2 ou 3 hommes fait toujours foi (Deut. 19,15). Quoi de plus solidement établi qu’un fait proclamé à la fois par les trompettes de l’Ancien et du Nouveau Testament, où se réunissent dans un commun accord la doctrine évangélique et les instruments des antiques témoignages? Les pages des 2 Alliances se corroborent mutuellement, mais ce que l’ancienne nous avait promis en symboles et sous le voile des mystères, la splendeur de la gloire présente nous le montre à découvert.

    L’Apôtre Pierre, enflammé par la révélation de ces mystères sacrés, n’ayant plus que mépris pour le monde et dégoûté des choses de la terre, était comme ravi hors de lui par le désir des biens éternels. Tout plein de la joie de toute cette vision, il voulait habiter avec Jésus ce lieu même où la manifestation de Sa gloire le rendait heureux. C’est pour cela qu’il s’écrie « Seigneur, il nous est bon d’être ici. Si Tu le permets, faisons ici trois tentes, une pour Toi, une pour Moïse et une pour Élie. » Mais le Seigneur ne répondit pas à cette suggestion, signifiant par là, non pas que ce désir était coupable, mais qu’il était désordonné. Le monde, en effet, ne pouvait être sauvé que par la mort du Christ; et par l’exemple du Seigneur, la foi de ceux qui croient doit être telle assurément qu’ils n’aient aucun doute sur la réalité des promesses de bonheur qui leur ont été faites; mais il faut que nous comprenions aussi qu’au milieu des épreuves de la vie présente, nous devons solliciter la grâce de les supporter avec constance, avant de réclamer la gloire.

    https://www.youtube.com/watch?v=7wOALuW-h3k 

  • 6 août : fête de la Transfiguration du Seigneur

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    23762.jpgLa fête de ce jour est une fête votive. Prescrite en Occident par le pape Calixte III, en 1457, après la victoire remportée sur les Turcs grâce à saint Jean de Capistran sous les murs de Belgrade, elle existait déjà au cinquième siècle en Orient. La Transfiguration est chez les orientaux la grande fête d’été, la vieille fête du Christ-Roi.

    1. La Transfiguration. — Nous célébrons aujourd’hui la Transfiguration du Sauveur, événement que les Pères de l’Église comptent parmi les plus grands miracles opérés par Dieu pour rendre témoignage à son Fils.

    C’était pendant la seconde partie de la vie publique ; déjà le regard du Sauveur se portait vers la Croix du Calvaire. Un soir, il se rendit sur le Thabor avec ses trois Apôtres préférés. La nuit survint, et, tandis que le Maître priait, les disciples s’endormirent. Jésus était toujours en oraison lorsque, soudain, l’éclat de sa divinité perça à travers l’enveloppe de sa nature humaine : il est transfiguré. Les disciples s’éveillent, éblouis, et sont témoins du prodige. — Au lieu de nous borner à l’habituel passage de l’Écriture relatant ce miracle, nous ferons bien de nous reporter à tous ceux qui relatent l’événement du Thabor : saint Mathieu, XVII, 1-9 ; Saint Marc, IX, 2-9 ; saint Luc, IX, 28-30 ; le dernier se trouve dans la seconde épître de saint Pierre, I, 10-21.

    Quel est le sens de cette fête ? 

     a) Nous devons contempler avec respect et adoration notre Dieu éternel ; aujourd’hui encore, nous célébrons sa Royauté. 

     b) Nous devons voir en sa Transfiguration l’image de la nôtre, un jour : Nous attendrons le Sauveur... qui transformera notre corps misérable et le rendra semblable à son corps glorieux. 

     c) Ici commence la portée morale de la fête ; sans cesse, il nous faut travailler en vue de cette transfiguration par la pratique de la vie intérieure et spirituelle, par le détachement des choses terrestres. 

     d) Nous avons un sacrement de la Transfiguration : celui de l’Eucharistie. A la messe, le Seigneur Transfiguré est parmi nous ; dans la sainte communion, nous recevons le « germe de la gloire » et le gage de la résurrection future.

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  • RDC : La dangereuse dérive du parti présidentiel

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    Lu sur le site web de la Libre Afrique, sous la signature d'Hubert Leclercq:

    "Eglises et lieux de culte martyrisés à Mbuji Mayi, résidence d’un archevêque caillassée à Kinshasa après que cet homme d’église a été menacé verbalement dans un discours public du secrétaire général du parti du président de la République. La dérive violente de cette formation politique va son chemin sans que l’homme qui est à la fois à la tête du pays et, actuellement, à la présidence de l’Union africaine ne se sente suffisamment concerné pour réagir.

    Dès  le mois de décembre 2020, moins de 24 heures après l’annonce du divorce entre les plateformes Cach et FCC, les hommes de l’UDPS ont saccagé l’Assemblée nationale. Les images ont fait le tour de la toile, difficile, même pour les « combattants » les plus déterminés, de nier les faits. Les acteurs de cette mise à sac se font filmer sans sourciller, fiers de leur coup de force.

     

    Face à cette dérive qui ne peut être vue que comme une atteinte aux valeurs essentielles de la démocratie, pas une condamnation des leaders de ce parti, pas un mot de la part du président Félix Tshisekedi. La justice congolaise n’a jamais jugé bon de poursuivre les fauteurs de trouble qui, aujourd’hui, se sentent au-dessus des lois. Intouchables.

    Ce que l’on vit aujourd’hui, découle en droite ligne de cette impunité. A moins, bien sûr, qu’il s’agisse d’un plan élaboré pour ériger la menace, le coup de poing et la manipulation de la justice en nouvelle stratégie politique.

    Le secrétaire général de l’UDPS, après ses menaces verbales contre l’archevêque de Kinshasa, Mgr Ambongo, a publié un communiqué justifiant sa sortie. Jamais, il n’a remis en question la violence de ses propos. Pis, il tente de justifier cette violence au nom de « son long combat de 37 ans pour l’avènement de l’Etat de droit », il ajoute même, au point suivant, que « l’UDPS/Tshisekedi a toujours tenu pour inadmissible le recours à des pratiques telles que l’abus de pouvoir, les intimidations, ainsi que les menaces contre les paisibles citoyens et la violation systématique de leurs droits ».

    A se demander où se trouvait Monsieur Kabuya le 7 décembre 2020, lors du saccage de l’Assemblée nationale ou ce qu’il a retenu de son propre discours contre l’église catholique ?

    Ce lundi 2 août, le Premier ministre congolais Sama Lukonde Kyenge a condamné à travers un simple tweet les actes de violence perpétrés contre l’église catholique. « Le gouvernement de la République condamne fortement les actes de profanation, de violence et de vandalisme qui ont été observés à Kinshasa et à Mbuji-Mayi contre l’église catholique. Le vandalisme et la violence n’ont aucune place dans le Congo d’aujourd’hui. »

    Une déclaration bienvenue, mais le Premier ministre et son gouvernement ne parlent ni au nom de l’UDPS, ni au nom du président de la République.

    RDC: le Premier ministre condamne les attaques contre l’Eglise catholique

    La dérive du parti présidentiel et le silence du président de la République sont dangereux. Dangereux pour la démocratie, dangereux pour le bon fonctionnement des institutions et, partant, pour la stabilité du pays entier.

    Cette dérive est évidemment essentiellement un problème à traiter entre Congolais. Mais la communauté internationale ne peut fermer les yeux sur cette dérive et sur le silence du président sous peine de signer un chèque en blanc aux éléments les plus excessifs de cette formation politique aujourd’hui au pouvoir.

    L’alternance a eu lieu au plus haut niveau de l’Etat. Cette alternance a été saluée par la communauté internationale malgré les énormes manquements dans le processus qui a installé Félix Tshisekedi à la présidence congolaise. Un « pragmatisme » qui se justifiait, expliquait-on dans les chancelleries, au nom de la chute de Kabila et de son pouvoir. Aujourd’hui, Kabila n’est plus en place, son pouvoir non plus. Il ne faudrait pas que toutes ces entorses à la légalité  aboutissent à l’installation d’une nouvelle dictature.

    Une plainte a été déposée contre Augustin Kabuya pour « incitation à la rébellion ». Le dossier est aujourd’hui entre les mains du parquet général de Matete. Un dossier à suivre…"

    Ref. RDC : La dangereuse dérive du parti présidentiel

    Quoi de vraiment neuf ? Les seules élections congolaises vraiment démocratiques ont eu lieu en mai 1960 sous le régime colonial finissant : il en est résulté un curieux attelage « à la belge » mariant le nationaliste Lumumba et le régionaliste Kasavubu qui, au bout de deux mois d'indépendance anarchique,  disparut définitivement de la scène, pour faire place à la vieille recette coutumière du combat des chefs.  Olobi na ngai, mundele : Demokrasi azali nani: mobali soko mwasi ?

     JPSC

  • Le cardinal van Thuan, l'héroïque "témoin de l'espérance" qui a passé 13 ans dans une prison communiste

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    De Regis Martin sur le National Catholic Register :

    Le cardinal van Thuan, l'héroïque "témoin de l'espérance" qui a passé 13 ans dans une prison communiste

    L'archevêque vietnamien a passé neuf ans en isolement, mais a déclaré : "Grâce à l'aide de Dieu, je n'ai jamais regretté mon destin."

    3 août 2021

    Peu de temps après la chute de Saigon - la plus belle des villes, autrefois connue comme le Paris de l'Orient - face à l'avancée des forces de l'armée nord-vietnamienne en avril 1975, marquant ainsi la fin du Sud-Vietnam indépendant, des centaines de milliers de soldats et de civils ont été systématiquement rassemblés et placés dans des camps dits de rééducation, où beaucoup d'entre eux ont langui pendant des années.

    L'un d'entre eux était l'archevêque coadjuteur de Saigon récemment nommé, Francis Xavier Nguyen van Thuan, qui, en plus d'être visé en tant qu'homme de foi profonde et résolue, était le neveu du premier président de la nation, Ngo Dinh Diem, et donc un ennemi présumé de l'État. Les communistes étaient déterminés à réduire au silence toute opposition, en particulier lorsque sa source était quelque chose qu'ils ne pouvaient pas contrôler. Dieu, par exemple, et tous ceux qu'il inspire. À cette fin, l'archevêque a passé 13 ans en prison, dont neuf en isolement.

    Qu'est-ce que cela a dû être d'être enfermé dans des circonstances où, non seulement vous n'êtes pas autorisé à sortir, mais vous êtes forcé de rester entièrement seul ? Pendant neuf années ininterrompues, pas moins ? Certains d'entre nous (moi y compris) trouveraient sans doute que neuf minutes seraient presque insupportables.

    Mais pour l'archevêque van Thuan, dont la vie avait été si récemment merveilleusement productive, la douleur de voir tout cela soudainement dépouillé par un système cruel et injuste a dû être indicible.

    "Seul dans ma cellule de prison, se souvient-il, je continuais à être tourmenté par le fait que j'avais 48 ans, dans la force de l'âge, que j'avais travaillé pendant huit ans comme évêque et acquis tant d'expérience pastorale, et que j'étais là, isolé, inactif et loin de mon peuple."

    Ce fut le moment le plus bas de sa vie. Et le fait de savoir, bien sûr, qu'il ne pouvait rien y faire - aucun tribunal n'allait intervenir pour défendre sa cause, rétablir l'honneur de son nom ou apporter la preuve des innombrables bonnes œuvres accomplies - lui a laissé le plus âpre sentiment d'abandon.

    "Le plus dur, avouera-t-il plus tard, c'est que j'ai commencé à me sentir impuissant. Mes plans, mes activités, mes efforts, tout cela ne servait à rien. Cette impuissance pratique a décrit mon état pendant 13 ans. Je voulais faire tant de choses pour servir mon peuple, mais je ne le pouvais pas."

    C'est alors qu'il a commencé à penser d'une manière nouvelle et plus profonde à la Croix, à l'impuissance pure et simple de l'Homme-Dieu qui y était suspendu dans une agonie mortelle. Il se rendit compte qu'il y avait là une âme sœur, quelqu'un qui avait plongé encore plus profondément que lui dans le bourbier du découragement.

    "Lui aussi était immobilisé. Il ne pouvait ni prêcher, ni administrer aucun sacrement. Lui aussi était impuissant." Et pourtant, malgré la profonde impuissance et la douleur que le Christ lui-même a supportées, "c'est de là qu'il a accompli sa plus grande action : il nous a rachetés, nous les pécheurs. Grâce à son aide, je n'ai jamais regretté mon destin".

    En effet, tout s'est cristallisé pour lui un soir où, au plus profond de son propre cœur, il a senti une voix, claire et sans équivoque, qui lui demandait directement : "Pourquoi te tourmenter ? Tu dois discerner entre Dieu et les œuvres de Dieu. Tout ce que vous avez fait et désirez continuer à faire, les visites pastorales, la formation des séminaristes, des sœurs et des membres des ordres religieux, la construction d'écoles, l'évangélisation des non-chrétiens. Tout cela est un excellent travail, l'œuvre de Dieu, mais ce n'est pas Dieu ! Si Dieu veut que vous abandonniez tout cela et que vous remettiez le travail entre ses mains, faites-le et faites-lui confiance. Dieu fera le travail infiniment mieux que vous ; il confiera le travail à d'autres qui sont plus capables que vous. Vous n'avez qu'à choisir Dieu et non les œuvres de Dieu !

    Quelle découverte stupéfiante ! Qu'au milieu de toutes ses douleurs, Dieu l'ait poussé à voir la différence, qui n'est pas plus grande que celle que peuvent imaginer la foi ou la théologie, entre les œuvres de Dieu, dont nous avons tous reçu l'abondance, et le Dieu qui les accomplit. Que nous sommes d'abord sauvés par ce que Dieu est, bien avant que nous puissions être sauvés par ce qu'il fait. 

    "Cette lumière", nous dit-il, dont la source ne pouvait être que Dieu lui-même, "a totalement changé ma façon de penser. Lorsque les communistes m'ont mis dans la cale du bateau, avec 1 500 autres prisonniers, et nous ont déplacés vers le nord, je me suis dit : "Voici ma cathédrale, voici les gens dont Dieu m'a donné la charge, voici ma mission - assurer la présence de Dieu parmi ces frères désespérés et misérables. C'est la volonté de Dieu que je sois ici. J'accepte sa volonté". 

    C'est devenu, dit-il, le moment de sa libération. "Et à partir de ce moment, une paix nouvelle a rempli mon cœur et est restée avec moi pendant 13 ans." À chaque instant par la suite, malgré tout ce que les circonstances extérieures conspiraient pour contrecarrer et même pour tuer son esprit, il recuit sa volonté, désormais fortifiée plus que jamais par la grâce de Dieu, "pour vivre le moment présent, en le remplissant à ras bord d'amour."

    Francis Xavier Nguyen van Thuan est finalement libéré de prison en 1988, et passera les 14 années restantes de sa vie (il est mort en 2002), "devenant", comme nous le rappellera le pape Benoît dans son encyclique Spe Salvi, "pour les gens du monde entier, un témoin de l'espérance - de cette grande espérance qui ne vacille pas même dans les nuits de solitude".

    En 2001, il a été créé cardinal par le pape Jean-Paul II, et en 2017, il a été déclaré vénérable par le pape François.

  • Dom Pateau répond à Andrea Grillo

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    source

    Cher Professeur,

    Soyez remercié d’avoir porté attention à l’interview de Famille Chrétienne et d’y avoir répondu par un texte intitulé : Construisons des ponts entre les personnes, pas entre les rites.

    De fait la liturgie est le lieu par excellence pour édifier des ponts : pont avec le Christ afin de retrouver en lui tous les membres du peuple de Dieu.

    Vous relevez à juste titre la difficulté à construire des ponts entre des fidèles qui participent à des formes différentes du rite romain et qu’il serait plus facile d’établir des ponts entre les personnes qui utiliseraient la même forme commune du rite romain. Je vous rejoins.

    Jean-Paul II a promulgué après les sacres d’Ecône le motu proprio Ecclesia Dei, le 2 juillet 1988. Seuls les deux premiers mots du document ont été retenus en guise de titre, c’est dommage ! Le troisième mot est adflicta. La Commission du même nom n’est pas née dans les fastes d’une Église triomphante, mais plutôt sur la croix d’une division entre frères, une division qui dure.Faut-il souligner que les deux premiers numéros de ce texte mentionnent la tristesse : tristesse de l’Églisequi voit s’éloigner de la pleine communion quelques-uns de ses enfants, tristesse « particulièrement ressentie par le successeur de Pierre à qui revient en premier de veiller à l’unité de l’Église ».

    Nous retrouvons cette tristesse chez François qu’il exprime à travers Traditionis Custodes.

    Oui, vous l’avez compris, lassitude et tristesse sont mon pain quotidien autour de la question liturgique. Mon propos dans ces lignes est tout de réconciliation et de paix… de vérité aussi. En cela nous nous retrouvons. Comme vous le dites, j’ai essayé pour pacifier des chrétiens de tous bords de « trouver le ton le plus approprié pour donner du nouveau texte une vision qui ne soit pas source de division, intolérante, d’opposition frontale. »

    Il faut bien reconnaître que beaucoup reçoivent TC comme un signe de rupture et ne comprennent pas. Certains ne se reconnaissent pas dans les fidèles décrits et se sentent agressés. Que dire à ces prêtres, ces fidèles, qui depuis des années travaillent souvent de façon cachée et peu reconnue à soigner des blessures, à ramener dans le troupeau. Ils sont découragés, accusés faussement de refuser Vatican II, de refuser la Messe 69, de parler de la “Vraie Messe”, de la “Vraie Église”.

    TC gère des situations très différentes par une même norme, amalgame sans sembler reconnaître les grandes différences des fidèles assistant au VO, ignore surtout l’existence de fidèles ou de communautés qui ne sont pas opposés à un chemin de réflexion sur la liturgie et qui parfois l’ont même anticipé.

    Comme Abbé, saint Benoît me demande de veiller à conserver toutes les brebis qui me sont confiées, à marcher à leur pas… celles qui courent et celles qui boitent aussi. C’est aussi la sollicitude que partage François pour l’ensemble du troupeau, lui qui demande au pasteur d’être à la fois à l’avant, au milieu et à l’arrière du troupeau.

    Oui, nous sommes d’accord pour travailler autourde deux exigences centrales : construire des ponts entre les fidèles et mettre fin aux batailles liturgiques.

    Voici donc quelques éléments que je vous partage :

    a) Au sujet de Summorum Pontificum et l’introduction de deux formes dans l’unique rite romain.

    Vous reprochez à Benoît XVI, l’usage des termes de “forme extraordinaire” du rite romain comme « quelque chose qui a été inventé en 2007, qui n’a aucun fondement dans le passé ecclésial », une « astuce », un « trucage systématique »… quelque chose qui a apporté la « bataille », non pas la « paix », créant des illusions, des distorsions de perspectives, des mirages et des cauchemars… Une sorte de « folie collective ».

    Le constat me semble vraiment excessif car en bien des endroits, un vrai chemin de réconciliation s’est opéré. Les évêques français le soulignaient dans une synthèse controversée reprenant les résultats de l’enquête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur la mise en œuvre de SP : « Dans la plupart des diocèses, la situation semble apaisée. » Par l’action persévérante et non sans mérite d’évêques, de prêtres, de vrais lieux de paix liturgique et d’enrichissement mutuel se sont peu à peu établis. Cela a demandé et demande beaucoup d’humilité de la part de tous… mais c’est ainsi que grandit l’Église.

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  • La dédicace de la Basilique Sainte Marie Majeure (5 août)

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    NPOyHwoJlrCvLDbPjEAI4tlpe80@401x299.jpgDe missel.free.fr :

    Depuis sa fondation, « Santa Maria Maggiore » est la principale basilique de Rome et de toute la Chrétienté consacrée au culte de la Vierge Marie. Si l'image de la Vierge qu'on y vénère et que la légende attribue au saint évangéliste Luc, est dite « Salus Populi Romani » (Salut du Peuple Romain), le pape Eugène III (1145-1153), dans une inscription qu'il fit mettre au-dessus du portail de l'église, invoquait Marie « comme via, vita, salus, totius gloria mundi » (voie, vie, salut, gloire du monde entier).

    Une très belle légende médiévale raconte que le saint pape Libère (352-366) construisit une église au sommet de l'Esquilin, sur le lieu où la neige était tombée, dans la nuit du 4 au 5 Août, pour indiquer au patricien Giovanni, à son épouse et au Pontife lui-même l'emplacement sur lequel devait s'élever une basilique dédiée à la Vierge. La basilique actuelle fut, en réalité, construite au cinquième siècle par le pape Sixte III (432-440), au lendemain de la définition dogmatique de la maternité divine de Marie par le concile d'Ephèse (431) contre l'hérésie nestorienne qui admettait qu'on appelât Marie « Mère du Christ-homme », mais non pas « Mère de Dieu. »

    Les pèlerins peuvent encore admirer les magnifiques mosaïques commandées par Sixte III pour illustrer la très haute dignité de Marie Mère de Dieu : celles qui se trouvent de chaque côté de la nef centrale, au-dessus des colonnes, représentent des scènes de l'Ancien Testament, tandis que celles de l'arc triomphal montrent certains épisodes de l'Enfance du Christ, représenté comme Dieu aux côtés de sa Mère ; au centre, on voit l'inscription apposée par Sixte III : « Xystus episcopus plebi Dei » (Sixte, évêque, au peuple de Dieu). Dès cette époque, l'église fut appelée basilique de Santa Maria et aussi dite, à partir du sixième siècle, ad Præsepe (de la Crèche), puis ad Nives (des Neiges) ou Liberiana, à partir du douzième siècle où l'on commença de l'intituler Santa Maria Maggiore, pour indiquer qu'il s'agit de la plus vénérable et de la plus précieuse des églises consacrées à la Sainte Vierge.

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  • Le communiqué de l'évêque de Bayonne, Lescar et Oloron sur la crise sanitaire

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    Communiqué sur la crise sanitaire

    LETTRE DE MGR MARC AILLET AUX DIOCÉSAINS DE BAYONNE, LESCAR ET OLORON,  SUR L’EPIDEMIE DE COVID-19

     Chers frères et sœurs,

    La problématique que pose actuellement la contagion mondiale du virus de Covid 19 ne peut pas laisser l’Eglise indifférente face à la maladie et à la détresse morale des populations.

    Une situation complexe et un profond malaise

    Comme évêque, c’est-à-dire comme pasteur appelé à prendre soin du troupeau qui m’a été confié par le Seigneur, je partage l’inquiétude d’un nombre croissant de personnes désemparées devant l’affolement sanitaire actuel. Les solutions préconisées par le Gouvernement pour endiguer l’épidémie, avec force moyens médiatiques et législatifs, si elles partent de l’intention louable de garantir la sécurité publique, engendrent chez beaucoup un état de détresse psychologique et morale. Si la vaccination est présentée par le pouvoir politique et les autorités de santé comme le seul moyen de stopper l’épidémie, les contraintes mises en place par décret ou en discussion au Parlement – vaccination obligatoire pour certaines professions, pass-sanitaire pour certains lieux ou activités de la vie quotidienne – suscitent des interrogations chez un nombre non négligeable de personnes qui craignent pour la sauvegarde de leurs libertés.

    Si de très nombreux citoyens se sont laissés convaincre par les incitations gouvernementales et sur le conseil de très nombreux médecins de bonne foi, d’autres recourent au vaccin, contraints et forcés, pour ne pas perdre leur travail, ne pas mettre en péril leur famille ou pour jouir de la liberté d’aller au restaurant, au cinéma ou en voyage… L’obligation du pass-sanitaire n’est pas sans interroger beaucoup, y compris des élus de tous bords, sur le régime de discriminations, de suspicion ou de contrôle mutuel qui sera ainsi mis en place. Les discussions animées à l’Assemblée Nationale en témoignent. Un député de la Majorité, s’opposant au pass- sanitaire, a même dénoncé devant la commission des lois le risque de « fractionner la société ».

    La pression quotidienne du discours médiatique, qui fonctionne comme un appel incitatif à la vaccination, les approximations et les contradictions de la parole publique, ont conduit nombre de nos concitoyens au doute, au scepticisme, voire à des durcissements et des réactions qui ne laissent pas d’inquiéter. Il serait préjudiciable à la paix et à la cohésion sociale d’instaurer une situation de « discrimination » entre vaccinés et non vaccinés, incitant même les uns à culpabiliser les autres, à les marginaliser et à les condamner à une quasi mort sociale. D’un côté comme de l’autre, il arrive que l’on joue sur le ressort de la peur et que l’on verse dans l’irrationnel.

    Il ne se passe pas un jour où je ne ressente pas ce profond malaise, ce climat de tension voire de dépit qui affecte nombre de personnes que je rencontre. Je ne vous cache pas non plus mon inquiétude en constatant des germes de division dans les familles, les communautés, les groupes où la question de la vaccination devient peu à peu un sujet tabou, tant elle apparaît comme une question qui fâche.

    Une information au service de la liberté de conscience

    Vous aurez compris qu’il ne s’agit pas pour moi de dicter sa conduite à quiconque, ni de prendre position, de manière dogmatique, pour ou contre le vaccin. Mais il est de mon devoir de pasteur de vous inviter à la sérénité, dans le plus grand respect de tous, quelle que soit votre option, en vous refusant à stigmatiser ceux qui font d’autres choix. C’est la mission de l’Eglise de prendre de la hauteur et d’inviter à un débat apaisé, mieux : d’éclairer les consciences pour favoriser le « consentement libre et éclairé » exigé par la Loi. En reprenant la trilogie bien connue de la pensée sociale de l’Eglise – voir, juger, agir –, il s’est agi pour moi, avec l’aide de membres de « l’Académie diocésaine pour la vie », de procéder à un gros travail de recherche, en faisant le choix de n’utiliser que des informations référencées, provenant des services officiels de l’Etat français, d’autres Etats ou des Institutions internationales. Même s’il ne manque pas de scientifiques éminents, de médecins et autres professionnels de santé et de juristes pour alerter, de manière sereine et constructive, les pouvoirs publics et les populations sur les moyens alternatifs au vaccin et au pass-sanitaire pour endiguer l’épidémie et atteindre l’immunité collective, sans attenter aux libertés publiques.

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