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  • Pie XII et les Juifs : la conférence de Rome a marqué un tournant

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    De Michael Hesemann sur kath.net/news :

    Pie XII - Un changement de paradigme se profile à l'horizon.

    13 octobre 2023

    A Rome, des historiens et théologiens juifs et catholiques ont discuté des documents récemment découverts sur le pape de la Seconde Guerre mondiale et l'Holocauste.

    En mars 2020, le pape François a ouvert les archives du Vatican sur le pontificat de Pie XII (1939-1958) dans l'espoir de mettre fin à un débat qui dure depuis 60 ans : le pape de la Seconde Guerre mondiale a-t-il réellement gardé le silence sur le crime millénaire de l'Holocauste, comme l'affirmait en 1963 le dramaturge allemand Rolf Hochhuth dans sa pièce "Le Vicaire", et si oui, pour quelle raison ?

    Trois ans et demi plus tard, du 9 au 11 octobre 2023, l'Université pontificale grégorienne a invité des historiens et des théologiens juifs et catholiques à faire part de leurs dernières découvertes et à ouvrir en même temps un nouveau chapitre du dialogue entre juifs et catholiques. Le moment ne pouvait pas être plus symbolique : à l'occasion de la fête juive des Tabernacles, du 65e anniversaire de la mort de Pie XII et juste avant le 80e anniversaire du "sabbat du sang", le 16 octobre 1943, lorsque les SS devaient arrêter les juifs de Rome et les déporter à Auschwitz. C'est ce qui était prévu. Ce que les organisateurs ne pouvaient pas prévoir : La conférence internationale "Nouveaux documents du pontificat du pape Pie XII et leur importance pour les relations judéo-chrétiennes" se tenait au moment même où l'État d'Israël devait repousser l'attaque terroriste la plus brutale de son histoire et déplorer 1200 morts. Seul l'Holocauste en avait tué plus en un jour.

    Les événements tragiques en Israël ont plané comme une ombre sur le congrès de la Grégorienne. Ils ont empêché la délégation israélienne de Yad Vashem, invitée à y participer, de se rendre à Rome. Mais elles ont aussi relativisé la querelle entre les experts, car quel que soit le jugement porté sur le rôle du Vatican pendant la Shoah, on s'est accordé sur la solidarité avec Israël et on a d'autant plus reconnu que la réconciliation entre juifs et chrétiens était un impératif. Un respect mutuel bienfaisant a ainsi dominé l'ambiance de cette conférence, tandis que Rome, sous un beau soleil de fin d'été, apparaissait comme le centre lumineux d'un monde qui s'assombrit. Mais cela a peut-être aussi permis d'éviter le pire - car une sélection assez unilatérale des intervenants, en premier lieu par le musée américain de l'Holocauste à Washington, aurait très vite transformé la conférence en un tribunal avec le pape sur le banc des accusés - et Pie XII ne méritait vraiment pas cela.

    Mais c'est ainsi que l'organisateur du côté "grégorien", l'évêque Etienne Veto, et sa co-hôte américaine, Suzanne Brown-Fleming du United States Holocaust Memorial Museum, se sont présentés côte à côte, délibérément unis, comme un duo intéressant de contradictions et de points communs. On a atteint "un niveau de confiance mutuelle" et on ne jure que par le mot à la mode "diversité". Mais le pluralisme des opinions a souvent fait défaut, une grande partie des intervenants ont présenté une image plutôt unilatérale, tandis que l'on ignorait trop volontiers le travail d'autres experts. Au lieu de cela, on a allègrement relativisé et moralisé : "Nous ne voulons pas juger", a-t-on souvent entendu, "nous voulons plutôt apprendre comment faire mieux". Tous n'étaient d'accord que sur une chose : "Ce n'est que dans dix à quinze ans qu'on aura une image plus complète". Cela garantit au moins des fonds de recherche pour la prochaine décennie et demie, jusqu'à ce que, bien sûr, on ne soit toujours pas d'accord, tant que l'on ignore systématiquement les faits gênants.

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  • Pays-Bas : le nombre d’avortements augmente de 15% en 2022

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Pays-Bas : le nombre d’avortements augmente de 15% en 2022

    13 octobre 2023

    Selon un rapport de l’Inspection néerlandaise de la santé et de la protection de la jeunesse (IGJ) publié le 12 octobre, le nombre d’avortements a augmenté de près de 15% en 2022 (cf. Pays-Bas : un nombre d’avortements en augmentation constante depuis 1990). Au total 35.606 avortements ont été recensés après une baisse en 2020 et 2021 (cf. Avortement : les Pays-Bas suppriment le délai de réflexion).

    L’augmentation est la plus forte parmi les femmes âgées de 30 à 35 ans, puis chez les 25-30 ans. Chez les adolescentes, le taux d’avortements a augmenté de 13%.

    Parmi les femmes qui ont eu recours à l’avortement en 2022, 9,2% d’entre elles étaient d’origine étrangère.

    Aux Pays-Bas, le recours à l’avortement est autorisé jusqu’à 24 semaines de grossesse et au-delà pour des raisons médicales, par exemple si le fœtus n’est pas jugé viable.

    Source : NL Times (12/10/2023)

  • Liturgie 39 ‒ La place de l’obéissance dans le rite liturgique (75 mn) 

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    Liturgie 39 ‒ La place de l’obéissance dans le rite liturgique (75 mn) 

    https://youtu.be/GZtAsDBfrLY 

    Après la première partie du cours qui abordait l'histoire de la liturgie, nous abordons certains points de la théologie de la liturgie.  

    Tous les « bergers spirituels » participent ainsi à la triple fonction assurée par le Christ (les « tria munera ») : enseigner (Magistère), gouverner (fonction de Pasteur) et sanctifier (fonction du Prêtre). Denis Crouan aborde l’obéissance dans ces trois fonctions. L’obéissance est celle de la foi pour ce qui est du Magistère infaillible, celle de la prudence pour les décisions pastorales, et celle de la piété envers le culte catholique pour ce qui est de la liturgie.  

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Institut Docteur Angélique 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan, denis.crouan@wanadoo.fr; 2022-2023 

  • Le cardinal Zen qualifie la réponse du pape François aux "dubia" sur les bénédictions homosexuelles de "pastoralement intenable".

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Zen qualifie la réponse du pape François aux "dubia" sur les bénédictions homosexuelles de "pastoralement intenable".

    L'évêque émérite de Hong Kong a publié sur son site Internet une déclaration datant du 12 octobre.

    12 octobre 2023

    Le cardinal Joseph Zen Ze-kiun a critiqué certaines des réponses du pape François à cinq dubia que lui et quatre autres cardinaux lui ont envoyés avant le Synode sur la synodalité, affirmant entre autres critiques que les orientations du pape sur la bénédiction des unions de même sexe sont "pastoralement insoutenables". 

    Dans une déclaration publiée le 12 octobre sur son site web, l'évêque émérite de Hong Kong, qui a signé les dubia envoyés au pape le 11 juillet, a déclaré que les réponses du pape, envoyées un jour plus tard et rendues publiques par le Vatican le 2 octobre, "n'étaient pas des réponses précises et ne résolvaient pas les doutes", ce qui l'a incité à publier sa propre déclaration "afin que les fidèles comprennent pourquoi nous cinq ne les avons pas trouvées adéquates en tant que réponses".

    Dans le paragraphe (g) de la réponse du Pape au second dubium, qui demandait si les bénédictions homosexuelles pouvaient être autorisées "sans trahir la doctrine révélée", François a déclaré que "le droit canonique ne doit pas et ne peut pas tout couvrir" et qu'un "discernement pratique" serait nécessaire "dans des circonstances particulières". 

    Une telle réponse, a déclaré le cardinal Zen dans son communiqué, est "pastoralement insoutenable", ajoutant : "Comment l'Église peut-elle, dans un domaine aussi important, laisser les gens sans règle claire et faire confiance au discernement individuel ? N'est-ce pas ainsi qu'éclatera un chaos de casuistique très dangereux pour les âmes ?".

    Dans sa déclaration, il a également remis en question d'autres parties de la réponse sur les bénédictions homosexuelles, affirmant que les cardinaux étaient "étonnés" que le pape cite son exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia (La joie de l'amour) pour affirmer qu'une union homosexuelle n'est apparentée au mariage entre un homme et une femme que "de manière partielle et analogue". 

    "Le cardinal Zen a ajouté qu'il était tout aussi difficile de comprendre que ce paragraphe "autorise certaines formes de bénédiction des unions homosexuelles", ce à quoi il a répondu : "Une telle union n'implique-t-elle pas une activité sexuelle entre personnes du même sexe, ce qui est clairement un péché, tout comme toute activité sexuelle en dehors du mariage légitime est un péché ?

    Il a critiqué d'autres aspects de la réponse du Pape à ce dubium, comme le fait d'élever l'importance de la "tendresse" envers les homosexuels dans une union de même sexe tout en reléguant la vérité objective à n'être "qu'une" expression de la charité envers eux. 

    "En fait, nous sommes convaincus qu'avec compréhension et tendresse, nous devons aussi leur présenter la vérité objective selon laquelle l'activité homosexuelle est un péché, qu'elle est contraire au plan d'amour de Dieu", a observé le cardinal Zen. "Nous devons aussi les encourager à une métanoïa dans l'Église et à la confiance dans l'aide de Dieu pour porter leur lourde croix sur le chemin du bonheur éternel".

    La réponse du pape à ce dubium a été lue par les médias du monde entier comme un indicateur de son ouverture à l'acceptation des bénédictions homosexuelles. 

    Le cardinal Zen s'est joint aux cardinaux Walter Brandmüller, Raymond Burke, Juan Sandoval Íñiguez et Robert Sarah pour envoyer les dubia afin d'obtenir des éclaircissements sur des sujets relatifs au développement doctrinal, à la bénédiction des unions homosexuelles, à l'autorité du Synode sur la synodalité, à l'ordination des femmes et à l'absolution sacramentelle. 

    Les cinq cardinaux ont tous trouvé que les réponses du pape n'étaient pas claires et imprécises. Ils ont donc émis des dubia reformulés le 21 août afin d'obtenir des réponses claires par "oui" ou par "non". 

    Le pape n'a pas encore répondu à ces questions.

    Le cardinal a déclaré qu'en raison de "la pression du temps", il n'avait pas consulté les quatre autres cardinaux au sujet de sa réponse du 12 octobre, ajoutant qu'il était par conséquent "personnellement responsable de cette initiative".

    Il n'y a pas de mal à interroger le pape

    Le cardinal Zen a commencé sa déclaration en soulignant qu'il n'était pas "présomptueux" de remettre en question la réponse du Pape, ajoutant qu'"aucun catholique mûr" ne croit que contredire le Saint-Père fait de lui un "hérétique et un schismatique" - une accusation, a-t-il souligné, émanant du cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi. 

    Il a déclaré que, dans tous les cas, il était d'accord avec le pape "sur une grande partie de ce qu'il dit" et a décrit le pape François comme "merveilleusement humble" en reconnaissant ses propres erreurs et celles des dirigeants de l'Église du passé. 

    En ce qui concerne le premier dubium - à savoir si la Révélation divine doit être réinterprétée en fonction de l'époque - il a déclaré qu'il était d'accord avec la majeure partie de la réponse du Pape. Le pape a répondu que la Révélation divine est "immuable et toujours contraignante" mais qu'elle mûrit également, certains aspects devenant plus explicites. Ceci est acceptable, a dit le Cardinal Zen, "mais pas au point de nier ce qui a été déclaré auparavant par le Magistère", et il a attiré l'attention sur les écrits de St John Henry Newman sur le développement de la doctrine. 

    Le Cardinal Zen a remis en question l'exemple du Pape sur la façon dont l'enseignement de l'Eglise sur l'esclavage a changé, son affirmation que l'Eglise doit constamment discerner ce qui est essentiel ou secondaire pour le salut, et ce qu'il dit dans sa réponse sur le fait de "situer" les vérités dans la "totalité de l'enseignement de l'Eglise". 

    Saint Paul, a dit le cardinal Zen, "a remis en question l'institution même de l'esclavage" ; le salut doit être pris comme un tout, avec une hiérarchie de valeurs, mais "dans un ensemble harmonieux" et non opposé "l'un à l'autre" ; et l'Église a le "devoir de défendre les simples fidèles contre les risques qui peuvent menacer la pureté de la foi". 

    En ce qui concerne la réponse du pape au troisième dubium, à savoir si la synodalité est un "élément constitutif de l'Église", le cardinal Zen a déclaré que le dubium avait été rédigé parce que le synode semble vouloir résoudre les questions comme un concile œcuménique, "ce qui serait une erreur". Il a déclaré que les cardinaux "sont d'accord sur le principe de la synodalité" simplement comme "parler et marcher ensemble", mais il s'est opposé à la réponse du Pape qui suggère que la hiérarchie ne doit pas seulement "entendre" mais "écouter" - "c'est-à-dire obéir à la voix du peuple" - quelque chose qui pointe vers "le renversement de la constitution hiérarchique de l'Église fondée par les apôtres". 

    En ce qui concerne la réponse du Pape au quatrième dubium, qui demandait si la théologie de l'Eglise avait changé pour permettre l'ordination de femmes comme prêtres, le Cardinal Zen s'est opposé à la réponse apparemment contradictoire du Pape. 

    D'une part, il a noté que le Pape reconnaît que l'ordination des hommes est une "déclaration définitive, claire et autoritaire qui doit être respectée par tous", mais il dit aussi qu'elle "peut être un sujet d'étude, comme dans le cas de la validité des ordinations dans la Communion anglicane". 

    Le cardinal Zen a demandé : "Ainsi, malgré la déclaration définitive, il sera toujours possible de discuter à l'infini ! Il a ajouté : "Entre autres, la comparaison utilisée ici n'est pas adéquate, car la validité des ordinations dans la Communauté anglicane [sic] est un problème historique, alors que notre cas est de nature théologique."

    Enfin, concernant le cinquième dubium, qui demandait si "le pardon est un droit humain", étant donné que le pape insiste sur le devoir d'absoudre tout le monde et toujours, de sorte que le repentir ne serait pas une condition nécessaire pour l'absolution sacramentelle, le pape a répondu que le repentir est nécessaire pour l'absolution, mais a souligné que le confessionnal "n'est pas une maison de douane". Le pape a également déclaré que la confession des péchés peut être une "torture cruelle" pour certaines personnes ayant une "estime de soi blessée" et que le simple fait de s'approcher de la confession peut être une "expression symbolique du repentir et de la recherche de l'aide divine". 

    Le cardinal Zen a déclaré : "C'est précisément parce que nous sommes des administrateurs et non des maîtres des sacrements que nous devons suivre les règles, assurer le repentir et la résolution. Pourquoi, en faisant cela, devrions-nous transformer la confession en 'bureau de douane' ? 

    Sur le second point, le cardinal Zen a déclaré qu'un confesseur "ne doit pas humilier le pénitent" et que ce dernier doit exprimer son intention de ne plus pécher. 

    "Mais il est important de faire comprendre aux gens que le péché nous éloigne de Dieu et de notre bonheur, non seulement le bonheur éternel, mais aussi le bonheur ici et maintenant", a déclaré le cardinal. "Nous sommes nous aussi convaincus que nous devons apprendre à devenir vraiment des messagers de l'infinie miséricorde de Dieu, qui est capable de faire de nous, pécheurs, des saints.

    Cardinal Sandoval

    Un autre des cinq signataires, le cardinal Sandoval, archevêque émérite de Guadalajara, au Mexique, s'est récemment exprimé publiquement sur le dubia. Il a déclaré à ACI Prensa, le partenaire espagnol du Register, le 6 octobre, que les cardinaux avaient publié le dubia parce qu'ils voulaient "collaborer à la préservation de la vérité" et pour que ceux qui sont allés "au synode avec bonne volonté aient un guide simple". 

    Le cardinal Sandoval a ajouté : "Nous, les cardinaux dubia, pensons que nous avons l'obligation, en tant que cardinaux, collaborateurs du Pape, conseillers du Pape, de donner des conseils dans cette affaire".

    Il a souligné que les réponses du pape aux dubia étaient "un peu évasives, un peu vagues", de sorte qu'"ils ont été reformulés d'une manière plus claire, plus énergique, afin qu'il puisse répondre par oui ou par non, et il n'a pas répondu. Nous avons donc accepté de les publier". 

    Les dubia ont été soumis "au nom de la vérité et pour le bien de l'Eglise", a-t-il dit, "sans nier qu'il est le Pape, qui a l'autorité dans l'Eglise".

    Edward Pentin Edward Pentin a commencé à faire des reportages sur le Pape et le Vatican à Radio Vatican avant de devenir le correspondant à Rome de EWTN's National Catholic Register. Il a également fait des reportages sur le Saint-Siège et l'Église catholique pour un certain nombre d'autres publications, dont Newsweek, Newsmax, Zenit, The Catholic Herald et The Holy Land Review, une publication franciscaine spécialisée dans l'Église et le Moyen-Orient. Edward est l'auteur de The Next Pope : The Leading Cardinal Candidates (Sophia Institute Press, 2020) et de The Rigging of a Vatican Synod ? An Investigation into Alleged Manipulation at the Extraordinary Synod on the Family (Ignatius Press, 2015). Suivez-le sur Twitter à @edwardpentin.

  • Des documents confidentiels du synode d'octobre du Vatican sur la synodalité ont été publiés sur un serveur non sécurisé

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    Lu sur The Pillar :

    Documents confidentiels sur la synodalité déposés sur un serveur non sécurisé

    13 octobre 2023

    Des documents confidentiels du synode d'octobre du Vatican sur la synodalité ont été publiés sur un serveur non sécurisé dans les jours qui ont suivi le début de l'assemblée synodale ce mois-ci, de nouveaux documents ayant été ajoutés pas plus tard que jeudi.

    Ces documents comprennent les listes des participants au synode et leurs affectations aux groupes de travail, ainsi que les rapports déposés par les groupes de travail à la fin du premier segment de discussion du synode.

    Les groupes de travail du synode sur la synodalité sont composés de délégués laïcs, religieux et clercs nommés par le pape ou élus par les conférences épiscopales nationales, organisés lors de l'assemblée en groupes de discussion basés sur les langues. 

    Au cours de la première semaine de la réunion, les participants ont été invités à réfléchir sur leurs expériences des phases locales du synode de deux ans sur la synodalité, qui a commencé par des consultations dans les paroisses et les diocèses du monde entier. 

    Selon les feuilles de travail affichées sur le serveur en question, les participants devaient indiquer ce qu'ils avaient appris sur "l'écoute en tant que caractéristique d'une Église synodale" et sur "les tensions qui ont émergé le plus fortement" au cours des discussions locales.

    Un échantillon de rapports de groupes de travail examinés par The Pillar contenait des réponses conformes aux mises à jour du synode fournies par les bureaux de presse du Vatican. La plupart des rapports ont exprimé leur soutien au concept de synodalité, mais les points de vue sur la doctrine ont varié - alors que certains groupes de travail ont mis l'accent sur la fidélité doctrinale - au moins un rapport a lancé un appel à l'Église pour qu'elle reconsidère la doctrine sur la morale sexuelle.

    La décision des organisateurs du synode de ne pas publier les listes des membres des petits groupes de discussion a attiré l'attention des journalistes du Vatican cette semaine. Un journaliste a rapporté que Paolo Ruffini, président de la commission d'information du synode, a déclaré cette semaine qu'il n'avait pas accès aux noms et qu'il ne serait pas disposé à les obtenir et à les partager avec les médias.

    Le fait que de telles informations ne soient pas divulguées, même à des participants synodaux de haut rang, alors qu'elles sont librement accessibles en ligne, soulève des questions importantes sur l'approche du secrétariat synodal en matière de partage et de sécurité de l'information interne.

    Bien que les rapports des groupes de travail synodaux permettent d'identifier les membres des groupes de travail individuels en corrélation avec les rapports qu'ils ont produits, le Pillar a choisi de ne pas le faire publiquement, suite à la demande du Pape François d'une "certaine retenue" dans la couverture du processus synodal par la presse.

    Les rapports des groupes de travail sont importants car ils constitueront la base de la relatio intérimaire - un rapport à produire d'ici la fin du mois sur les discussions synodales, qui façonnera la discussion lors de la prochaine réunion d'un mois de l'assemblée synodale, en octobre 2024.

    Le serveur non sécurisé qui héberge les documents synodaux, ainsi qu'un cache de vidéos et de photos des sessions synodales, est connecté à un portail en ligne créé pour les participants, et peut être consulté par toute personne possédant l'adresse web, sans mot de passe ou toute autre mesure d'identification ou de sécurité.

    The Pillar a été alerté de l'existence du serveur non sécurisé le 12 octobre et a immédiatement informé le Dicastère des communications du Vatican, tout en demandant des commentaires.

    Les métadonnées des documents synodaux indiquent que les textes synodaux ont été sauvegardés sur des ordinateurs attribués à plusieurs membres du personnel du Secrétariat permanent du Vatican pour le synode, le bureau chargé d'organiser le synode d'un mois sur la synodalité. 

    Le Pillar a également confirmé que le rapport d'un groupe de travail - classé comme photo - comportait la signature manuscrite de l'évêque qui l'avait déposé. 

    Contrairement à la coutume, le pape François a insisté sur le fait que les participants au synode de 2023 devraient respecter la confidentialité des débats.

    Il a également demandé aux participants d'éviter de donner des interviews et a limité les mises à jour à un briefing quotidien du Vatican.

    Les responsables du synode affirment que ces mesures visent à encourager une atmosphère d'écoute au sein de l'assemblée synodale, en l'absence d'influences extérieures ou de perception de manœuvres politiques. 

    Le pape a également limité de manière significative la diffusion des rapports et autres informations du synode.

    Lors des précédents synodes des évêques, y compris celui de 2015 sur la famille, les rapports des groupes de travail avaient été rendus publics par le Vatican. Les évêques ont également été autorisés à publier les textes de leurs discours lors des synodes précédents et à accorder des interviews aux médias.

    Le stockage par le Vatican des données synodales sur un serveur non sécurisé semble en contradiction avec l'importance accordée par le synode à la confidentialité de ses délibérations.

  • Scènes de dévotion eucharistique dans les rues de New York

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    De Jonah McKeown sur le site du National Catholic Register :

    PHOTOS : La procession eucharistique traverse le cœur de la ville de New York

    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 12La croix, précédant le Saint-Sacrement, passe lors d'une procession eucharistique dans les rues de New York, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 1Le père Mike Schmitz, à l'extrême gauche, célèbre la messe dans la cathédrale Saint-Patrick de New York avant une procession eucharistique dans les rues, le 10 octobre 2023. Mgr Edmund Whalen, évêque auxiliaire de New York, est à l'extrême droite. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
     
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 4Un participant à la messe reçoit la sainte communion à la cathédrale Saint-Patrick de New York avant une procession eucharistique dans les rues, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 5Un participant à la messe prie à la cathédrale Saint-Patrick de New York avant une procession eucharistique dans les rues, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 6Un jeune participant à la messe prie à la cathédrale Saint-Patrick de New York avant une procession eucharistique dans les rues, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 7Des religieuses défilent dans les rues de New York avec le Saint-Sacrement, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 9Des motos de la police dégagent la route lors d'une procession eucharistique dans les rues de New York, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 10Des religieuses défilent dans les rues de New York avec le Saint-Sacrement, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 11La croix, précédant le Saint-Sacrement, passe lors d'une procession eucharistique dans les rues de New York, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
    Eucharistic procession NYC 10-10-23 - 13Le Saint Sacrement passe lors d'une procession eucharistique dans les rues de New York, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
     
    Bishop Edmund Whalen, auxiliary of New York, holds aloft the Blessed Sacrament during Benediction immediately preceding a Eucharistic procession through the streets of the city Oct. 10, 2023. Credit: Jeffrey Bruno
    Mgr Edmund Whalen, auxiliaire de New York, èlève le Saint Sacrement pendant la bénédiction précédant immédiatement une procession eucharistique dans les rues de la ville, le 10 octobre 2023. | Crédit photo : Jeffrey Bruno
     
    11 oct. 2023

    Une procession apportant Jésus dans l'Eucharistie au cœur de la plus grande ville des États-Unis a attiré des centaines de participants mardi soir.  

    Les participants ont marché avec révérence tandis que le corps du Christ, logé dans un ostensoir doré, était porté dans les rues animées de Manhattan, passant juste devant le célèbre Radio City Music Hall, tandis que certains spectateurs regardaient avec intérêt et que d'autres s'agenouillaient.

    La procession publique, parrainée par l'organisation catholique Napa Institute, faisait partie de la conférence 2023 Principled Entrepreneurship, qui s'est tenue les 10 et 11 octobre au Metropolitan Club de New York. 

    Le père Mike Schmitz, prêtre du diocèse de Duluth, conférencier et podcasteur catholique populaire, a célébré la messe avant le début de la procession à la cathédrale Saint-Patrick, siège de l'archidiocèse de New York. Des dizaines de prêtres de tout le pays ainsi que Mgr Edmund Whalen, évêque auxiliaire de New York, se sont joints à lui.

    Nous avons des cœurs en désordre et nous avons besoin de Jésus", a déclaré M. Schmitz au cours de la messe. Et nous avons besoin de Jésus", a déclaré M. Schmitz au cours de la messe, s'adressant à une foule de plusieurs centaines de personnes dans la cathédrale. 

    "Nous n'avons pas le genre de cœur qui peut l'aimer comme il le mérite... chacun d'entre nous est un pécheur, et nous avons besoin de Jésus pour nous sauver".

    Réfléchissant à la lecture du livre de Jonas, M. Schmitz a résumé le message de Dieu au prophète réticent et rebelle : "Va vers le peuple que j'aime et amène-moi avec toi".

    Le prêtre a admis s'être "senti comme Jonas" lorsqu'on lui a demandé de célébrer la messe avant la procession. Le père Schmitz a déclaré qu'il était parfois réticent à l'idée de célébrer l'Eucharistie dans des espaces publics, où de nombreux spectateurs peuvent réagir avec incompréhension, indifférence ou même haine. 

    "Je ne veux pas leur tendre une embuscade avec le Seigneur", admet M. Schmitz. "La plupart des gens n'auront aucune idée de ce que nous faisons.

    Mais, après mûre réflexion, il a déclaré : "Je pense que c'est ce que nous devons faire". Il se souvient de Jésus portant sa croix pendant sa passion - à l'époque, Jésus était "inaperçu, incompris ou détesté" par presque tous ceux qui le voyaient.

    Selon M. Schmitz, la procession eucharistique est l'occasion de glorifier Jésus sous une forme "cachée" que la plupart des observateurs ne comprendront pas. Et, peut-être, "quelqu'un lèvera la tête, jettera un coup d'œil, verra les amis de Jésus et demandera : "Qui est-ce ?"".

    "Que cette procession soit votre choix pour dire 'Dieu, je veux que tu me reconnaisses dans ta gloire'. Je veux donc m'accrocher à toi quand tu es caché... Je veux être reconnu comme ton ami quand tu viendras en triomphe. Je veux être connu comme ton ami lorsque tu viendras en triomphe. Laisse-moi donc être ton ami maintenant", a déclaré M. Schmitz.

    La procession solennelle, avec Whalen portant l'ostensoir, a commencé immédiatement après la messe. 

    Les photos prises par Jeffrey Bruno montrent l'ostensoir porté dans les rues animées, suivi par des dizaines de prêtres, de religieuses et de laïcs. Certains observateurs sur le bord de la route se sont agenouillés en signe de révérence au passage de la procession.

    Jonah McKeown
    Jonah McKeown est rédacteur et producteur de podcasts pour la Catholic News Agency. Il est titulaire d'une maîtrise de l'école de journalisme de l'université du Missouri et a travaillé comme rédacteur, producteur pour la radio publique et vidéaste. Il est basé à St. Louis.
  • Qui est assis avec qui au Synode sur la synodalité, et de quels sujets discutent-ils exactement ?

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Les responsables du synode sur la synodalité ne dévoilent pas les noms des membres des petits groupes

    Connaître ces noms donnerait aux observateurs du synode une indication de la direction que les discussions en petits groupes pourraient prendre.

    Delegates sitting at 'Table 28' during the Synod on Synodality.  
    Délégués assis à la "Table 28" pendant le Synode sur la synodalité. (photo : Edward Pentin / National Catholic Register)

    12 octobre 2023

    Qui est assis avec qui au Synode sur la synodalité, et de quels sujets discutent-ils exactement ?

    Les responsables de l'assemblée, qui se tient jusqu'au 29 octobre, refusent de le dire, laissant les personnes extérieures dans l'ignorance de la manière dont les petits groupes de discussion fonctionnent.

    Les 364 délégués du synode sont répartis en 35 groupes qui se réunissent autour de tables rondes installées dans la salle Paul VI du Vatican, à côté de la place Saint-Pierre. 

    Les délégués sont répartis dans les groupes en fonction de leur langue et de l'intérêt qu'ils portent à certains sujets. 

    Ces derniers jours, par exemple, certains groupes se sont vus attribuer le thème de l'inclusion des personnes LGBTQ et des divorcés remariés dans la vie de l'Église, tandis que d'autres se sont concentrés sur des sujets tels que l'œcuménisme et l'accueil des migrants.

    À la fin de chaque cycle de discussion, chaque groupe produit un rapport reflétant le consensus de la table. Ces rapports sont ensuite transmis à l'assemblée plénière et contribueront à l'élaboration du rapport final qu'elle devra approuver lorsqu'elle conclura ses travaux à la fin du mois.

    Les délégués sont tenus par les règles strictes de confidentialité du synode de ne pas divulguer les détails de leurs délibérations. Mais le black-out médiatique s'étend également aux noms des délégués qui sont assis ensemble pour chaque tour et aux sujets spécifiques qui leur ont été assignés.

    Connaître ces noms donnerait aux journalistes qui couvrent l'événement au moins une indication de la direction que ces discussions en petits groupes pourraient prendre. Mais à plusieurs reprises, Paolo Ruffini, président de la commission d'information du synode, a répondu aux questions des médias, y compris du Register, qu'il ne connaissait pas ces noms et qu'il n'était pas disposé à les obtenir et à les partager avec les médias.

    The Register a également demandé au porte-parole du Secrétariat du Synode, Thierry Bonaventura, des précisions sur la répartition des sièges entre les différents groupes. "Malheureusement, je ne peux pas répondre à votre demande", a-t-il répondu, renvoyant la question à Mgr Ruffini. 

    Petit groupe 28

    Malgré le refus des responsables du synode de partager cette information, le Register a obtenu une liste des participants à l'un des petits groupes de cette semaine - un groupe consacré à la discussion sur la manière de faire en sorte que les personnes attirées par le même sexe se sentent mieux accueillies dans l'Église.

    Selon cette liste, les délégués participant au "Small Group 28" comprenaient le père jésuite James Martin, qui dirige Outreach, un groupe pour "les catholiques LGBTQ, leurs familles et leurs amis, et ceux qui s'occupent d'eux dans l'Église catholique à travers le monde". L'action du père Martin a été critiquée par le cardinal Robert Sarah et d'autres responsables de l'Église. 

    Assise à la droite du père Martin dans le petit groupe, Cynthia Bailey Manns, directrice de la formation des adultes à la communauté catholique Sainte Jeanne d'Arc de Minneapolis, est l'une des quatre délégués laïcs votants des États-Unis. L'une des quatre déléguées laïques des États-Unis ayant le droit de vote, Cynthia Bailey Manns est favorable à une plus grande ouverture aux LGBT et à l'ordination de femmes diacres. Des défenseurs de l'avortement se sont exprimés dans son centre. Elle a été élue par les autres membres du groupe pour être le rapporteur du groupe et rendre compte de ses discussions au Secrétariat du Synode. 

    "La feuille de travail B 1.2 prend en compte "ceux qui ne se sentent pas acceptés dans l'Église, comme les divorcés et les remariés, les polygames ou les catholiques LGBTQ+". Le Register a confirmé, par l'intermédiaire d'une source synodale, que le "Petit groupe 28" était consacré à ce module, B1.2. Le sujet a également été choisi par "de nombreux autres petits groupes, bien plus que d'autres sujets tels que l'œcuménisme ou l'immigration", a déclaré la source. 

    Le module visait à examiner l'importance de "l'accueil authentique" dans l'Église, qui, selon l'instrumentum laboris (document de travail) du synode, était "un sentiment exprimé par les participants au synode dans divers contextes". 

    Dans le cadre de ce module, le "petit groupe 28" a été invité à réfléchir à la manière de "créer des espaces" pour ceux "qui se sentent blessés par l'Église et non accueillis", tels que "les divorcés remariés, les personnes polygames, les personnes LGBTQ+, etc. Une question associée au discernement était : "À la lumière de l'exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia, quelles mesures concrètes sont nécessaires pour accueillir ceux qui se sentent exclus de l'Église en raison de leur statut ou de leur sexualité (par exemple, les divorcés remariés, les personnes polygames, les personnes LGBTQ+, etc).

    Un autre délégué à la table 28 était Mauricio López Oropeza, ancien secrétaire exécutif du Réseau ecclésial panamazonien (REPAM), qui a joué un rôle majeur dans l'organisation et le déroulement du Synode amazonien 2019. Il est désormais membre du Dicastère du Vatican pour la promotion du développement humain intégral. L'archevêque Paul Etienne de Seattle et l'évêque auxiliaire Nicholas Hudson de Westminster, en Angleterre, faisaient également partie du groupe. Anna Teresa Peter Amandus, du diocèse de Sandakan (Malaisie), l'un des deux délégués malaisiens de la conférence épiscopale de Malaisie-Singapour-Brunei choisis comme membres laïcs votants, a également pris part à la réunion.

    Délégués orthodoxes

    Le groupe comprenait également l'archevêque Anthony Fisher de Sydney, un dominicain connu pour son orthodoxie et membre du conseil ordinaire du synode, ainsi que l'évêque Czesław Kozon de Copenhague et Sœur Anna Mirjam Kaschner des Sœurs Missionnaires du Précieux Sang. Mgr Kozon et Sœur Anna Mirjam ont tous deux critiqué la voie synodale allemande et son approbation des bénédictions homosexuelles et des changements apportés à l'enseignement de l'Église sur la moralité sexuelle. Un autre membre était l'archevêque Ignatius Kaigama d'Abuja, au Nigeria, qui est connu pour être solidement orthodoxe.

    Le délégué fraternel était le métropolite orthodoxe Job (Getcha) de Pisidie du patriarcat œcuménique, qui a fait une intervention au synode cette semaine en soulignant qu'un synode pour les orthodoxes "est une réunion délibérative d'évêques, et non une assemblée consultative clergé-laïcs".

    La source a indiqué que chaque délégué a eu l'occasion d'exprimer son point de vue et de réagir à tout ce qu'il a entendu. En ce qui concerne le débat sur le module B1.2 dans l'ensemble de l'assemblée, la source a déclaré que les délégués étaient répartis de manière équilibrée entre ceux qui souhaitaient plus d'accommodements sur la question homosexuelle et ceux qui s'y opposaient. 

    Edward Pentin a commencé à faire des reportages sur le Pape et le Vatican à Radio Vatican avant de devenir le correspondant à Rome de EWTN's National Catholic Register. Il a également fait des reportages sur le Saint-Siège et l'Église catholique pour un certain nombre d'autres publications, notamment Newsweek, Newsmax, Zenit, The Catholic Herald et The Holy Land Review, une publication franciscaine spécialisée dans l'Église et le Moyen-Orient. Edward est l'auteur de The Next Pope : The Leading Cardinal Candidates (Sophia Institute Press, 2020) et de The Rigging of a Vatican Synod ? An Investigation into Alleged Manipulation at the Extraordinary Synod on the Family (Ignatius Press, 2015). Suivez-le sur Twitter à @edwardpentin.

  • 13 octobre 1917 : "Je suis Notre-Dame du Rosaire"

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    SAMEDI 13 OCTOBRE 1917 :
    « Je suis Notre-Dame du Rosaire »

    Jacinta le 13 octobre 1917Un chauffeur prit Jacinthe dans ses bras.

    « Le 13 octobre, raconte le père de Jacinthe et François, après beaucoup d'efforts, et après avoir été arrêtés souvent en chemin, nous parvînmes enfin à la Cova da Iria.

    « La foule était si serrée qu'on ne pouvait la traverser. Alors, un chauffeur prit dans ses bras ma Jacinthe et, à force de bourrades, s'ouvrit un passage jusqu'aux poteaux où pendaient les lanternes, en criant :

    – Laissez passer les petits qui ont vu Notre-Dame !

    « Je me mis à leur suite. Jacinthe, en me voyant au milieu de tant de gens, se mit à crier, effrayée :

    – N'étouffez pas mon Papa ! N'étouffez pas mon Papa !

    « L'homme qui portait Jacinthe la mit enfin à terre, près du chêne-vert. Mais là aussi, la foule était dense, et la petite pleurait. Alors Lucie et François la mirent entre eux.

    « Mon Olimpia était par là, d'un autre côté, je ne sais où. Mais ma commère Maria Rosa réussit à se mettre tout près de nous. Poussé par la foule, je me trouvai un peu écarté à un certain moment, et je remarquai un homme de mauvaise mine, qui appuya un bâton sur mon épaule. Je pensai en moi-même :

    – Cela pourrait être le commencement du désordre !

    « La foule faisait des remous, d'un côté et de l'autre. Mais au moment de l'Apparition, tout le monde se tut et resta tranquille. »

    Cova da Iria, le 13 octobre 1917Aperçu sur la Cova da Iria durant la matinée du 13 octobre 1917. Soixante-dix mille personnes seront témoins du grand miracle.

    Quant à Antonio, qui avait réussi à faire passer sa femme à travers la foule, il se trouva éloigné de Lucie par ces mêmes remous, et sa fille ne le revit plus jusqu'à ce qu'elle le retrouve le soir, au sein de la famille.

    Il était à peu près 1 heure de l'après-midi, heure légale, et il continuait à pleuvoir.

    « Nous étions parvenus à la Cova da Iria, près du chêne-vert, raconte Lucie, quand je me sentis poussée par un mouvement intérieur, et demandai à la foule de fermer les parapluies pour réciter le chapelet. »

    Du haut de la route, abrités dans leurs voitures, tous ceux qui n'avaient pas eu le courage de s'aventurer dans le bourbier argileux de la Cova assistèrent alors à un spectacle stupéfiant :

    « À un moment donné, nota l'un d'eux, cette masse confuse et compacte fenna les parapluies, se découvrant ainsi dans un geste qui devait être d'humilité ou de respect, mais qui me laissa surpris et plein d'admiration, car la pluie, avec obstination, mouillait toujours les têtes, détrempait et inondait tout. »

    Cependant, quelques minutes avant le miracle, il cessa de pleuvoir. Le soleil perça victorieusement l'épaisse couche de nuages qui le cachait jusque-là, et brilla intensément.

    À l'heure des montres, il était presque 13 h 30, c'est-à-dire environ midi à l'heure solaire. En effet, pour adopter l'heure des belligérants, le gouvernement portugais avait alors imposé au pays une heure légale qui avançait de quatre-vingt-dix minutes sur l'heure solaire.

    Tout à coup, les trois enfants virent l'éclair, et Lucie s'écria :

    « Silence ! Silence ! Notre-Dame va venir ! Notre-Dame va venir ! »

    Maria Rosa, qui avait réussi à rester là, toute proche, n'oublia pas de donner à son enfant un conseil maternel :

    « Regarde bien, ma fille. Prends garde de ne pas te tromper ! »

    Mais Notre-Dame apparaissait déjà au-dessus du chêne-vert, posant ses pieds sur les rubans de soie et les fleurs, pieusement disposés la veille par la fidèle Maria Carreira.

    Alors, le visage de Lucie devint de plus en plus beau et prit une teinte rose ; ses lèvres s'amincirent. Jacinthe, dans un geste de sainte impatience, donna un coup de coude à sa cousine et lui dit :

    « Parle, Lucie, Notre-Dame est déjà là ! »

    Lucie revint à elle-même, respira deux fois profondément, comme quelqu'un qui n'avait plus le souffle, et commença son entretien, d'une politesse toujours aussi exquise, avec Notre-Dame.

    Apparition du 13 octobre à Fatima

    « Que veut de moi Votre Grâce ?

    – Je veux te dire que l'on fasse ici une chapelle en mon honneur. Je suis Notre-Dame du Rosaire. Que l'on continue toujours à réciter le chapelet tous les jours. La guerre va finir et les militaires rentreront bientôt chez eux.

    – J'avais beaucoup de choses à vous demander : de guérir quelques malades et de convertir quelques pécheurs, etc.

    – Les uns oui, les autres non. Il faut qu'ils se corrigent, qu'ils demandent pardon pour leurs péchés.

    Et, prenant un air plus triste :

    – Que l'on n'offense pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé !

    – Vous ne voulez rien de plus de moi ?

    – Non, je ne veux rien de plus de toi.

    – Alors, moi, je ne demande rien non plus. "
    Comme le 13 septembre, pendant que Notre-Dame s'entretenait avec Lucie, la foule put voir par trois fois se former autour du chêne-vert la même nuée qui s'élevait ensuite dans l'air avant de se dissiper.

    Un autre signe se renouvela pour la seconde fois, lorsque Notre-Dame remonta dans le ciel, au moment où Lucie s'écria :

    « Elle s'en va ! Elle s'en va ! »

    « À cet instant, rapporte Maria dos Anjos, ma mère sentit le même parfum que celui du 19 août ! »

    Puis Lucie cria :

    « Regardez le soleil ! »

    « Ouvrant alors les mains, raconte Lucie, Notre-Dame les fit se réfléchir sur le soleil et, pendant qu'Elle s'élevait, le reflet de sa propre lumière continuait à se projeter sur le soleil. »
    « Ce fut alors que l'on put regarder parfaitement le soleil, rapporte le père de Jacinthe et de François, sans en être incommodé. On aurait dit qu'il s'éteignait et se rallumait, tantôt d'une manière, tantôt d'une autre. Il lançait des faisceaux de lumière, de-ci, de-là, et peignait tout de différentes couleurs : les arbres, les gens, le sol, l'air. Mais la grande preuve du miracle était que le soleil ne faisait pas mal aux yeux. »

    Nul n'aurait pu imaginer ce qui survint alors : le soleil eut quelques secousses puis se mit à tourner sur lui-même.

    « Tout le monde demeurait immobile. Tout le monde se taisait... Tous regardaient le ciel. À un certain moment, le soleil s'arrêta, et puis recommença à danser, à tournoyer ; il s'arrêta encore une fois, et se remit encore une fois à danser, jusqu'au moment, enfin, où il parut se détacher du ciel et s'avancer sur nous. Ce fut un instant terrible ! »

    Pèlerins lors de l'apparition du 13 octobre 1917 à FatimaQuelques pèlerins durant la danse du soleil.

    Maria Carreira décrit dans les mêmes termes la stupéfiante chute du soleil :

    « Il produisait différentes couleurs : jaune, bleu, blanc ; et il tremblait, tremblait tellement ! il semblait une roue de feu qui allait tomber sur la foule. On criait : “ Ô Jésus ! nous allons tous mourir ! ” “ Ô Jésus ! nous mourons tous ! ” D'autres s'écriaient : “ Notre-Dame, au secours ! ” Et ils récitaient l'acte de contrition. Il y avait même une dame qui faisait sa confession générale, et disait à haute voix : “ J'ai fait ceci, j'ai fait cela... et cela encore ! ”

    « Finalement, le soleil s'arrêta, et tous poussèrent un soupir de soulagement. Nous étions vivants, et le miracle annoncé par les enfants avait eu lieu. »

    La promesse de Notre-Dame s'était réalisée à la lettre. Tous avaient vu. Maria Rosa aussi ! Son témoignage fut donc d'autant plus probant que son opposition avait été, depuis le début, tenace et systématique.

    « Maintenant, déclarait-elle, on ne peut pas ne pas y croire ; car le soleil, personne ne peut y toucher. »

    Durant les dix minutes où la foule put contempler le grandiose miracle cosmique, les trois voyants jouissaient d'un spectacle différent. La Vierge Marie réalisait pour eux ses promesses du 19 août et du 13 septembre. Il leur fut donné d'admirer, en plein ciel, trois tableaux successifs. Écoutons Lucie :

    LA VISION DE LA SAINTE FAMILLE

    Vision de la Sainte-Famille le 13 octobre 1917 à Fatima

    « Notre-Dame ayant disparu dans l'immensité du firmament, nous avons vu, à côté du soleil, Saint Joseph avec l'Enfant-Jésus et Notre-Dame vêtue de blanc avec un manteau bleu. Saint Joseph et l'Enfant-Jésus semblaient bénir le monde avec des gestes qu'ils faisaient de la main en forme de croix. »

    LA VISION DE NOTRE-DAME DES DOULEURS

    « Peu après, cette Apparition ayant cessé, j'ai vu Notre-Seigneur, et Notre-Dame qui me donnait l'impression d'être Notre-Dame des Douleurs. Notre-Seigneur semblait bénir le monde, de la même manière que Saint Joseph. »

    LA VISION DE NOTRE-DAME DU MONT-CARMEL

    La vision de Notre-Dame du Mont-Carmel

    « Cette Apparition disparut, et il me sembla voir encore Notre-Dame sous l'aspect de Notre-Dame du Carmel, parce qu'Elle avait quelque chose qui pendait de sa main. » Ce “ quelque chose ” était le scapulaire.

    Lorsque le soleil reprit sa place, mais pâle et sans éclat, se produisit un fait inexplicable naturellement. Tous ces gens, qui avaient été trempés par la pluie, se trouvèrent soudain, avec joie et stupéfaction, complètement secs. La Très Sainte Vierge avait ainsi multiplié les merveilles, en Mère attentive et bienfaisante, pour confirmer la vérité des affirmations des enfants.

    On remarqua aussi avec étonnement et soulagement que, dans la masse des gens qui empruntèrent des moyens de transport si nombreux et si divers, pas un seul accident ne fut à déplorer ni un seul désordre à enregistrer.

    « Alors, raconte le docteur Carlos Mendès, je pris Lucie dans mes bras pour la porter jusqu'à la route. Ainsi, mon épaule fut la première tribune d'où elle a prêché le message que venait de lui confier Notre-Dame du Rosaire.

    « Avec un grand enthousiasme et une grande foi, elle criait :

    – Faites pénitence ! Faites pénitence ! Notre-Dame veut que vous fassiez pénitence. Si vous faites pénitence, la guerre finira... »

    Faire pénitence, en portugais, équivaut à “ se convertir ”, “ revenir à Dieu ”,“ fuir le péché ”, et non “ faire des pénitences, des mortifications ”.

    « Elle paraissait inspirée... C'était vraiment impressionnant de l'entendre. Sa voix avait des intonations comme la voix d'un grand prophète. »

    Aussitôt après le miracle, les témoins harcelèrent de nouveau les voyants d'innombrables questions. Autour d'eux, la foule des curieux était comme une fourmilière.

    « Un souvenir que j'ai conservé de ce jour, rapporte Lucie, est que j'arrivai à la maison sans mes nattes, qui me tombaient plus bas que la ceinture. Je me rappelle le mécontentement de ma mère quand elle me vit avec encore moins de cheveux que François ! Qui me les a volés ? Je ne sais pas. Dans la foule qui nous serrait, il ne manquait pas de ciseaux ni de voleurs. Mon foulard, lui, aurait pu se perdre facilement, sans qu'il fût volé. Mes tresses avaient été pas mal écourtées les deux derniers mois. Patience ! Rien ne m'appartient. Tout appartient à Dieu. Qu'Il en dispose donc comme il Lui plaît ! »

    Une telle presse autour des trois petits et cette avalanche de questions avaient commencé dès le matin et n'avaient pas cessé depuis, sans leur laisser le moindre instant de répit. Ils passèrent ensemble l'après-midi de cette journée, mais la multitude cherchait à les voir et à les observer, comme s'ils étaient des bêtes curieuses. Le soir, ils étaient épuisés.

    « Plusieurs personnes qui n'avaient pu m'interroger, dit Lucie, restèrent jusqu'au lendemain à attendre leur tour. Quelques-uns voulurent encore me parler à la veillée. Mais moi, vaincue par la fatigue, je me laissai tomber sur le plancher pour dormir. » (...)

    Extraits de Francisco et Jacinta, si petits et si grands !,
    Sœur Françoise de la Sainte Colombe, p. 265-276

    source

  • (Exclusif) Müller écrit à Duka : Fernandez va contre la doctrine catholique, et avec lui, il y a le pape

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    De Settimo Cielo (Sandro Magister) :

    Exclusif : Müller écrit à Duka : Fernandez va contre la doctrine catholique, et avec lui, il y a le pape

    Votre Éminence, cher frère cardinal Dominik Duka,

    J’ai lu avec grand intérêt la réponse du Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF) à votre “dubia” sur l’exhortation apostolique post-synodale “Amoris Laetitia” (”Risposta a una serie di domande”, ci-après “Risposta”) et je voudrais partager avec vous mon évaluation.

    L’un des doutes (”dubia”) que vous avez présentés au DDF concerne l’interprétation d’”Amoris Laetitia”, donnée dans un document des évêques de la région de Buenos Aires du 5 septembre 2016, qui permet l’accès aux sacrements de la confession et de l’Eucharistie aux personnes divorcées qui ont contracté une seconde union civile, même si elles continuent à vivre comme mari et femme, sans avoir l’intention de changer de vie. La “Risposta” affirme que ce texte de Buenos Aires appartient au magistère pontifical ordinaire, ayant été accepté par le Pape lui-même. François a en effet affirmé que l’interprétation proposée par les évêques de Buenos Aires est la seule interprétation possible d’”Amoris Laetitia”. Par conséquent, la “Risposta” indique que le texte de Buenos Aires doit recevoir un assentiment religieux de l’intelligence et de la volonté, comme les autres textes du Magistère ordinaire du Pape (cf. “Lumen Gentium” 25,1).

    Tout d’abord, il est nécessaire de clarifier, du point de vue de l’herméneutique générale de la foi catholique, quel est l’objet de cet assentiment de l’intelligence et de la volonté que tout catholique doit offrir au magistère authentique du Pape et des évêques. Dans toute la tradition doctrinale, et en particulier dans “Lumen Gentium” 25, cet assentiment religieux se réfère à la doctrine de la foi et des mœurs qui reflète et garantit toute la vérité de la révélation. Les opinions privées des papes et des évêques sont expressément exclues du magistère. Toute forme de positivisme magistériel contredit également la foi catholique, car le magistère ne peut enseigner ce qui n’a rien à voir avec la révélation, et ce qui contredit spécifiquement la Sainte Écriture (“norma normans non normata”), la tradition apostolique et les décisions définitives antérieures du magistère lui-même (“Dei Verbum” 10 ; cf. DH 3116- 3117).

    Y a-t-il un assentiment religieux à rendre au texte de Buenos Aires ? Sur la forme, il est déjà contestable d’exiger l’assentiment de l’intelligence et de la volonté à une interprétation théologiquement ambiguë d’une conférence épiscopale partielle (la région de Buenos Aires), qui interprète à son tour une déclaration d’”Amoris Laetitia”e qui requiert d’être expliquée et dont la cohérence avec l’enseignement du Christ (Mc 10,1-12) est discutable.

    Le texte de Buenos Aires semble en discontinuité au moins avec les enseignements de Jean-Paul II (“Familiaris Consortio” 84) et de Benoît XVI (“Sacramentum Caritatis” 29). Et, bien que la “Risposta” ne le dise pas, les documents du magistère ordinaire de ces deux papes doivent aussi recevoir un assentiment religieux de l’intelligence et de la volonté.

    Cependant, la “Risposta” soutient que le texte de Buenos Aires propose une interprétation d’”Amoris Laetitia” en continuité avec les papes précédents. Est-ce bien le cas ?

    Examinons d’abord le contenu du texte de Buenos Aires, qui est résumé dans la “Risposta”. Le paragraphe décisif de la “Risposta” se trouve dans la réponse à la troisième question. Là, après avoir dit que Jean-Paul II et Benoît XVI permettaient déjà l’accès à la communion lorsque les divorcés-remariés acceptaient de vivre dans la continence, on indique la nouveauté de François:

    “François maintient la proposition de la pleine continence pour les personnes divorcées et remariées (civilement) dans une nouvelle union, mais admet qu’il peut y avoir des difficultés à la pratiquer et permet donc, dans certains cas et après un discernement approprié, l’administration du sacrement de la réconciliation même si l’on ne parvient pas à être fidèle à la continence proposée par l’Église” [souligné dans le même texte].

    En soi, la phrase “même si l’on ne parvient pas à être fidèle à la continence proposée par l’Église” peut être interprétée de deux manières. La première : ces personnes divorcées essaient de vivre dans la continence, mais, compte tenu des difficultés et à cause de la faiblesse humaine, elles n’y parviennent pas. Dans ce cas, la “Risposta” pourrait s’inscrire dans la continuité de l’enseignement de saint Jean-Paul II. La seconde : ces personnes divorcées n’acceptent pas de vivre dans la continence et n’essaient même pas de le faire (il n’y a pas d’intention d’amendement), étant donné les difficultés qu’elles rencontrent. Dans ce cas, il y aurait une rupture avec le magistère précédent.

    Tout semble indiquer que la “Risposta” se réfère ici à la seconde possibilité. En fait, cette ambiguïté est résolue dans le texte de Buenos Aires qui sépare le cas où la continence est tentée (n.5) des autres cas où la continence n’est même pas tentée (n.6). Dans ce dernier cas, les évêques de Buenos Aires disent : “Dans d’autres circonstances plus complexes, et lorsqu’une déclaration de nullité n’a pu être obtenue, l’option mentionnée [tentative de vivre dans la continence] peut en fait ne pas être réalisable”.

    Il est vrai que cette phrase contient une autre ambiguïté, en affirmant : “et lorsque la déclaration de nullité n’a pu être obtenue”. Certains, notant que le texte ne dit pas “et quand le mariage était valide”, ont limité ces cas complexes à ceux où, même si le mariage est nul pour des raisons objectives, ces raisons ne peuvent pas être prouvées devant le for ecclésial. Comme nous le voyons, bien que le pape François ait présenté le document de Buenos Aires comme la seule interprétation possible d’”Amoris Laetitia”, la question herméneutique n’est pas résolue, car il existe encore diverses interprétations du document de Buenos Aires. En fin de compte, ce que nous observons, que ce soit dans la “Risposta” ou dans le texte de Buenos Aires, c’est un manque de précision dans la formulation, qui peut permettre des interprétations alternatives.

    Quoi qu’il en soit, en laissant de côté ces imprécisions, ce que veulent dire le texte de Buenos Aires et la “Risposta”, semble clair. On pourrait le formuler ainsi : il existe des cas particuliers où, après un temps de discernement, il est possible de donner l’absolution sacramentelle à un baptisé qui, ayant contracté un mariage sacramentel, a des relations sexuelles avec une personne avec laquelle il vit une seconde union, sans que le baptisé doive prendre la résolution de ne pas continuer à avoir ces relations sexuelles, soit parce qu’il discerne que ce n’est pas possible pour lui, soit parce qu’il discerne que ce n’est pas la volonté de Dieu pour lui.

    Voyons tout d’abord si cette déclaration peut être en continuité avec les enseignements de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI. L’argument de la “Risposta” selon lequel Jean-Paul II a déjà admis à la communion certains de ces divorcés et que François ne fait donc qu’un pas dans la même direction ne tient pas. En effet, la continuité n’est pas à rechercher dans le fait que quelqu’un soit autorisé à recevoir la communion, mais dans le critère d’admission. En effet, Jean-Paul II et Benoît XVI admettent à la communion des personnes qui, pour des raisons sérieuses, vivent ensemble sans avoir de relations sexuelles. Mais ils ne le permettent pas lorsque ces personnes ont habituellement des relations sexuelles, parce qu’il y a là un péché objectivement grave, dans lequel les personnes veulent rester, et qui, en attaquant le sacrement du mariage, acquiert un caractère public. La rupture entre l’enseignement du document de Buenos Aires et le magistère de Jean-Paul II et de Benoît XVI est perceptible si l’on considère l’essentiel, qui est, comme je l’ai dit, le critère d’admission aux sacrements.

    Pour être plus clair, imaginons que, par souci d’absurdité, un futur document de le DDF présente un argument similaire dans le cas de l’avortement, en disant : “Les Papes Jean-Paul II, Benoît XVI et François ont déjà autorisé l’avortement dans certains cas, par exemple lorsque la mère a un cancer de l’utérus et que ce cancer doit être traité ; maintenant, il est autorisé dans d’autres cas, par exemple en cas de malformation du fœtus, dans la continuité de ce qu’ils ont enseigné”. On voit bien le caractère fallacieux de cet argument. Le cas d’une opération pour un cancer de l’utérus est possible parce qu’il ne s’agit pas d’un avortement direct, mais d’une conséquence involontaire d’une action curative sur la mère (ce que l’on a appelé le principe du double effet). Il n’y aurait pas continuité, mais discontinuité entre les deux doctrines, car la seconde nie le principe qui régissait la première position, et qui soulignait le caractère erroné de tout avortement direct.

    Cependant la difficulté de l’enseignement de la “Risposta” et du texte de Buenos Aires ne réside pas seulement dans sa discontinuité avec l’enseignement de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI. En effet, cette formulation s’oppose à d’autres enseignements de l’Église, qui ne sont pas seulement des affirmations du magistère ordinaire, mais qui ont été enseignés de manière définitive comme appartenant au dépôt de la foi.

    Le Concile de Trente enseigne en effet les vérités suivantes : la confession sacramentelle de tous les péchés graves est nécessaire au salut (DH 1706-1707) ; vivre dans une seconde union comme mari et femme alors que le lien conjugal existe est un péché grave d’adultère (DH 1807) ; une condition pour donner l’absolution est la contrition du pénitent, qui comprend la douleur du péché et la résolution de ne plus pécher (DH 1676) ; il n’est pas impossible à toute personne baptisée d’observer les préceptes divins (DH 1536,1568). Toutes ces affirmations ne requièrent pas seulement un assentiment religieux, mais doivent être crues avec une foi ferme, comme étant contenues dans la révélation, ou au moins acceptées et tenues fermement comme des vérités proposées par l’Église de manière définitive. En d’autres termes, il ne s’agit plus d’un choix entre deux propositions du Magistère ordinaire, mais de l’acceptation d’éléments constitutifs de la doctrine catholique.

    Le témoignage de Jean-Paul II, de Benoît XVI et du Concile de Trente est, en fait, redirigé vers le témoignage clair de la Parole de Dieu, que le Magistère sert. C’est sur ce témoignage que doit se fonder toute la pastorale des catholiques qui vivent en secondes noces après un divorce civil, car seule l’obéissance à la volonté de Dieu peut servir au salut des personnes. Jésus dit : “Celui qui répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère à son égard. La femme aussi commet un adultère lorsqu’elle répudie son mari et en épouse un autre” (Mc 10, 11s). Et la conséquence est la suivante : “Ni les fornicateurs, ni les adultères… n’hériteront du royaume de Dieu” (1 Co 6,10). Cela signifie également que ces personnes baptisées ne sont pas dignes de recevoir la Sainte Communion avant d’avoir reçu l’absolution sacramentelle, qui à son tour exige le repentir de ses péchés, ainsi que la résolution de s’amender à partir de ce moment. Il ne s’agit pas ici d’un manque de miséricorde, bien au contraire. En effet, la miséricorde de l’Évangile ne consiste pas à tolérer le péché, mais à régénérer le cœur des fidèles pour qu’ils puissent vivre selon la plénitude de l’amour que le Christ a vécu et qu’il nous a appris à vivre.

    Il s’ensuit que ceux qui rejettent l’interprétation d’”Amoris Laetitia” proposée par le texte de Buenos Aires et la “Risposta” ne peuvent pas être accusés de dissidence. En effet, ce n’est pas qu’ils voient une opposition entre ce qu’ils comprennent et ce que le Magistère enseigne, mais ils voient une opposition entre différents enseignements du même Magistère, dont l’un a déjà été affirmé de manière définitive par le Magistère. Saint Ignace de Loyola nous invite à considérer que ce que nous voyons comme blanc est noir si l’Église hiérarchique en décide ainsi. Mais saint Ignace ne nous invite pas à croire, en nous appuyant sur le Magistère, que ce que le Magistère lui-même nous a dit auparavant, et de manière définitive, être noir est désormais blanc.

    En outre, les difficultés soulevées par le texte de la “Risposta” ne s’arrêtent pas là. En effet, la “Risposta” va au-delà de ce qui est affirmé dans “Amoris Laetitia” et dans le document de Buenos Aires sur deux points graves.

    Le premier touche à la question de qui décide de la possibilité d’administrer l’absolution sacramentelle au terme du chemin de discernement ? Dans le “dubium”, que vous avez présenté à la DDF, cher frère, vous proposez plusieurs alternatives qui vous semblent possibles : ce pourrait être le curé, le vicaire épiscopal, le pénitencier…. Mais la solution donnée par la “Risposta” a dû être pour vous une vraie surprise que vous ne pouviez même pas imaginer. En effet, selon le DDF, la décision finale doit être prise en conscience par chaque fidèle (n.5). Il faut en déduire que le confesseur se limite à obéir à cette décision en conscience. Il est frappant de constater qu’il est dit que la personne doit “se placer devant Dieu et lui exposer sa propre conscience, avec ses possibilités et ses limites” (ibid.). Si la conscience est la voix de Dieu dans l’homme (“Gaudium et Spes” 36), on ne comprend pas bien ce que veut dire “placer sa propre conscience devant Dieu”. Il semble qu’ici la conscience soit plutôt le point de vue privé de chaque individu, qui se place ensuite devant Dieu.

    Mais laissons cela de côté pour nous pencher sur l’affirmation surprenante du texte de le DDF. Il s’avère que les fidèles décident eux-mêmes de recevoir ou non l’absolution, et que le prêtre n’a qu’à accepter cette décision ! Si cela s’applique de manière générale à tous les péchés, le sacrement de la réconciliation perd son sens catholique. Ce n’est plus l’humble demande de pardon de celui qui se présente devant un juge miséricordieux, qui reçoit l’autorité du Christ lui-même, mais l’absolution de soi-même après avoir exploré sa propre vie. On n’est pas loin d’une vision protestante du sacrement, condamnée par Trente, lorsqu’elle insiste sur le rôle du prêtre comme juge dans la confession (cf. DH 1685 ; 1704 ; 1709). L’Évangile affirme, en se référant au pouvoir des clés : “Tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel” (Mt 16,19). Mais l’Évangile ne dit pas : “ce que les hommes décident en conscience de délier sur la terre sera délié au ciel”. Il est surprenant que le DDF ait pu présenter à la signature du Saint-Père, au cours d’une audience, un texte comportant une telle erreur théologique, compromettant ainsi l’autorité du Saint-Père.

    La surprise est d’autant plus grande que la “Risposta” tente de s’appuyer sur Jean-Paul II pour soutenir que la décision appartient à chaque fidèle, tout en ignorant que le texte de Jean-Paul II est directement opposé à la “Risposta”. En effet, la “Risposta” cite “Ecclesia de Eucharistia” 37b, où il est dit, dans le cas de la réception de l’Eucharistie : “Évidemment, le jugement sur l’état de grâce appartient au seul intéressé, puisqu’il s’agit d’un jugement de conscience”. Mais voyons la phrase que Jean-Paul II ajoute aussitôt et que la “Risposta” ne mentionne pas, et qui est l’idée principale du paragraphe cité de “Ecclesia de Eucharistia” : “Toutefois, en cas de comportement extérieur gravement, manifestement et durablement contraire à la norme morale, l’Église, dans son souci pastoral du bon ordre communautaire et par respect pour le Sacrement, ne peut pas ne pas se sentir concernée. Cette situation de contradiction morale manifeste est traitée par la norme du Code de Droit canonique sur la non-admission à la communion eucharistique de ceux qui « persistent avec obstination dans un péché grave et manifeste »” (ibid).

    Comme on peut le voir, le DDF a sélectionné une partie mineure du texte de saint Jean-Paul II et a omis la partie principale, qui est opposée à l’argument de le DDF. Si le DDF veut présenter un enseignement contraire à celui de saint Jean-Paul II, le moins qu’elle puisse faire est de ne pas essayer d’utiliser le nom et l’autorité du saint Pontife. Il vaudrait mieux reconnaître honnêtement que, selon le DDF, Jean-Paul II s’est trompé dans cet enseignement de son Magistère.

    La deuxième nouveauté incluse dans la “Risposta” est que chaque diocèse est encouragé à produire ses propres directives pour ce processus de discernement. Il en découle une conclusion : si les directives sont différentes, certaines personnes divorcées pourront recevoir l’Eucharistie selon les directives d’un diocèse et non selon celles d’un autre. Or, l’unité de l’Église catholique signifie depuis les temps les plus anciens l’unité dans la réception de l’Eucharistie : en mangeant le même pain, nous sommes le même corps (cf. 1 Co 10, 17). Si un fidèle catholique peut communier dans un diocèse, il peut communier dans tous les diocèses qui sont en communion avec l’Église universelle. C’est là l’unité de l’Église qui se fonde et s’exprime dans l’Eucharistie. Par conséquent, le fait qu’une personne puisse recevoir la communion dans une église locale et ne puisse pas recevoir la communion dans une autre est une définition exacte du schisme. Il est impensable que la “Risposta” de la DDF veuille promouvoir une telle chose, mais tels seraient les effets probables de l’adoption de son enseignement.

    Face à toutes ces difficultés, quelle est l’issue pour les fidèles qui veulent rester fidèles à la doctrine catholique ? J’ai souligné précédemment que le texte de Buenos Aires et celui de la “Risposta” ne sont pas précis. Ils ne disent pas clairement ce qu’ils veulent dire, et laissent donc ouvertes d’autres interprétations, aussi improbables soient-elles. Cela laisse place à des doutes quant à leur interprétation. D’autre part, la manière dont la “Risposta” note l’approbation du Saint Père, par une simple signature datée en bas de page, est inhabituelle. La formule habituelle serait : “Le Saint-Père approuve le texte et ordonne (ou permet) la publication”, mais rien de tout cela n’apparaît dans cet “Appunto” peu soigné. Cela ouvre encore un doute sur l’autorité de la “Risposta”.

    Ces questions nous permettent de soulever un nouveau “dubium”: existe-t-il des cas dans lesquels, après un temps de discernement, il est possible de donner l’absolution sacramentelle à un baptisé qui a des relations sexuelles avec une personne avec laquelle il vit en seconde union, si ce baptisé ne veut pas prendre la résolution de ne plus avoir ces relations?

    Cher frère, tant que ce “dubium” n’est pas résolu, l’autorité de la réponse à votre “dubia” et de la lettre de Buenos Aires reste en suspens, étant donné l’imprécision qu’elles reflètent. Cela ouvre une petite place à l’espoir qu’il y aura de réponse negative à ce “dubium”. Les bénéficiaires ne seraient pas en premier lieu les fidèles, qui de toute façon ne seraient pas obligés d’accepter une réponse positive au “dubium” comme contredisant la doctrine catholique. Le principal bénéficiaire serait l’autorité répondant au “dubium”, qui serait préservée intacte, puisqu’elle ne demanderait plus aux fidèles un assentiment religieux pour des vérités contraires à la doctrine catholique.

    En espérant que cette explication clarifiera le sens de la réponse que vous avez reçue du DDF, je vous adresse mes salutations fraternelles “in Domino Iesu”,

    Card. Gerhard Ludwig Müller, Rome

  • Les 522 bienheureux martyrs de la guerre civile espagnole (13 octobre)

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    D'Evangile au Quotidien : 

    BBx 522 martyrs de la guerre d’Espagne († 1936-1939)

    Fête Le 13 Octobre

    Commémoration commune : le 13 octobre (jour de la béatification)

    Quand nous parlons des martyrs espagnols des années 1930, nous les appelons par erreur « les martyrs de la guerre civile ». Ce n’est pas le cas, car les premiers martyrs nous les trouvons en octobre 1934, au cours de la révolution des Asturies (neuf d'entre eux furent canonisés par St Jean-Paul II en 1999). Il manquait, alors, près de deux ans au début de la guerre civile, avec laquelle ces témoins n’avaient rien à voir.

    Dans ces années terribles beaucoup de membres du clergé et de consacrés furent assassinés simplement parce qu’ils appartenaient à l’Église ; et le martyre des hommes et des femmes de l’Action  Catholique et d’autres mouvements ecclésiaux était de même nature. Mais aucun d’eux ne fut impliqué dans des luttes politiques ou idéologiques. 

    Il est attesté que la persécution a commencé bien avant la guerre civile et qu’elle n’était pas la conséquence d’une prise de position de l’Église qui, seulement à partir de juillet 1937, appuya ouvertement une des parties en conflit parce l’autre avait cessé d’exister et on continuait de tuer les ecclésiastiques et les catholiques pratiquants.

    Le dimanche 13 octobre 2013, le cardinal Angelo Amato s.d.b., préfet de la congrégation pour les causes des saints, a béatifié cinq cent vingt-deux nouveaux martyrs au cours d'une messe célébrée à Tarragone en Catalogne. Une cérémonie exceptionnelle à laquelle ont participé de très nombreux prêtres, religieux et religieuses, des familles des martyrs et près de 25.000 personnes.

    Parmi ces martyrs figurent trois évêques, 97 prêtres, 3 séminaristes, 412 consacrés et 7 laïcs provenant de différents diocèses espagnols. Ils ont été tués pour la plupart entre 1936 et 1939 par les forces républicaines. Sept d'entre eux étaient étrangers: trois Français, un Cubain, un Colombien, un Philippin et un Portugais... « Louons le Seigneur pour leurs courageux témoignages, et par leur intercession, supplions-le de libérer le monde de toute violence » a dit le pape François à l'issue de l'angélus ; il a également enregistré un message vidéo qui a été retransmis au cours de la cérémonie espagnole dans lequel il demande aux nouveaux martyrs d’intercéder pour que nous ne soyons pas des chrétiens « sans substance », eux qui étaient des chrétiens « jusqu’au bout ».

    Liste des 522 martyrs selon les 33 causes de béatification (en bleu entre parenthèses) et par nom ou groupe avec en tête (par ordre alphabétique) le premier membre du groupe.

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  • 34 pays publient une déclaration commune sur le Haut-Karabagh lors de la session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU

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    Lu sur Nouvelles d'Arménie :

    34 pays publient une déclaration commune sur le Haut-Karabagh lors de la session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU

    Lors de la 54e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies qui s’est tenue à Genève le 11 octobre, 34 pays ont publié une déclaration commune exprimant leur profonde inquiétude face à la grave crise humanitaire et des droits de l’homme dans le Haut-Karabakh. La déclaration commune a été lue par la mission permanente de la France auprès du Bureau des Nations unies à Genève.

    Armenpress cite ci-dessous le texte intégral de la déclaration :

    "Nous sommes extrêmement préoccupés par la grave crise humanitaire et des droits de l’homme au Haut-Karabakh et par la situation de la population qui s’y est réfugiée au cours des dernières semaines.

    Selon un rapport de la mission des Nations unies dans la région, la quasi-totalité de la population arménienne du Haut-Karabakh, soit plus de 100 000 personnes, a fui vers l’Arménie. Ce rapport souligne à juste titre les souffrances que cette expérience a dû causer.

    Ce déplacement massif des Arméniens de souche a été provoqué par l’opération militaire azerbaïdjanaise lancée le 19 septembre et par le blocus de neuf mois du corridor de Latchine, qui a entraîné des conditions humanitaires désastreuses.

    Nous apprécions la déclaration du Haut Commissaire Turk du 26 septembre appelant à la protection des droits des Arméniens de souche, à la protection des civils et au respect du droit international. Nous sommes tout à fait d’accord pour dire que « les rapports de violations des droits de l’homme ou du droit humanitaire international nécessitent des mesures de suivi, y compris des enquêtes rapides, indépendantes et transparentes ».

    Nous pensons que la prochaine étape consiste pour le Haut-Commissariat à suivre de près la situation des droits de l’homme dans le Haut-Karabakh, à rencontrer les réfugiés, les personnes déplacées et celles qui restent, et à tenir le Conseil informé. Nous demandons donc à l’Arménie et à l’Azerbaïdjan d’offrir cette assistance technique au Haut-Commissariat dès que possible.

    Nous demandons maintenant à l’Azerbaïdjan de garantir les droits et la sécurité des Arméniens du Haut-Karabakh qui sont restés, et de créer rapidement les conditions d’un retour volontaire, sûr, digne et durable de ceux qui souhaitent rentrer chez eux. Leur patrimoine culturel et religieux doit également être garanti et protégé.

    Nous appelons également l’Azerbaïdjan à se conformer aux mesures provisoires adoptées par la Cour européenne des droits de l’homme le 22 septembre et aux mesures provisoires de la Cour internationale de justice adoptées le 7 décembre 2021, le 22 février 2023 et le 6 juillet 2023.

    Nous appelons l’Arménie, avec le soutien de la communauté internationale, à continuer de fournir une aide humanitaire aux personnes déplacées par la crise.

    L’accès international au Haut-Karabakh est crucial pour la fourniture de l’assistance et la surveillance indépendante, y compris pour rendre compte de la situation des droits de l’homme.

    En outre, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan doivent être pleinement respectées. Nous soutenons fermement le dialogue entre toutes les parties afin de garantir une paix globale et durable.

    Nous continuerons à suivre la situation de près et à envisager toute nouvelle mesure que pourrait prendre le Conseil".

    Liste des pays signataires de la déclaration : Allemagne, Arménie, Australie, Autriche, Belgique, Bulgarie, Canada, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Irlande, Islande, Japon, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Uruguay.

  • Un Synode n’a pas d’autorité doctrinale mais le danger est qu’elle lui soit attribuée

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    De David Ramos sur ACI Prensa :

    Cardinal Sandoval : « Un Synode n’a pas d’autorité doctrinale », mais « le danger est qu’elle lui soit attribuée »

    10 octobre 2023

    Le cardinal Juan Sandoval Íñiguez, archevêque émérite de Guadalajara (Mexique) et l'un des cinq signataires des récents dubia (doutes, en latin) envoyés au pape François sur des questions de doctrine et de discipline dans l'Église catholique, a assuré qu'« un synode n'a pas une autorité doctrinale (...) et le danger est qu'on la lui donne."

    Dans un entretien téléphonique avec ACI Prensa, vendredi 6 octobre, le cardinal de 90 ans a assuré que « l'autorité doctrinale réside dans le Pape ou dans l'épiscopat mondial avec le Pape. Un Synode n'a que des pouvoirs pastoraux, il doit veiller à la meilleure application de l'Évangile aux fidèles dans la pastorale. "Il n'a aucune autorité doctrinale."

    Les dubia sur le Synode de la Synodalité

    L'archevêque mexicain a signé le dubia avec les cardinaux Robert Sarah, préfet émérite de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements de l'époque, Joseph Zen Ze-kiun, évêque émérite de Hong Kong, Raymond Leo Burke, préfet émérite de la Signature apostolique, la Cour suprême de l'Église et Walter Brandmüller, président émérite du Comité pontifical pour les sciences historiques.

    Les dubia abordent les préoccupations concernant la réinterprétation de la Révélation divine, les bénédictions sur les unions homosexuelles et le fait que la synodalité soit une « dimension constitutive de l’Église ». De plus, les cardinaux consultent le pape François sur la possibilité d'une ordination sacerdotale pour les femmes et sur le fait que le repentir n'est peut-être pas nécessaire pour recevoir l'absolution sacramentelle en confession.

    Les dubia ont été initialement envoyées au pape François le 10 juillet de cette année et ont reçu une réponse un jour plus tard, le 11 juillet. Non satisfaits des réponses du Saint-Père, qui, selon eux, "n'ont pas résolu les doutes que nous avions soulevés, mais les ont plutôt approfondis", les cardinaux ont réitéré leurs questions et les ont renvoyées le 23 août.

    Ces dernières n'ont pas reçu de réponse. Ainsi, les cinq cardinaux ont décidé de rendre publiques les questions le 2 octobre, deux jours avant le début du Synode de la Synodalité.

    Pourquoi le cardinal Sandoval a-t-il signé les dubia ?

    En dialogue avec ACI Prensa, le cardinal Sandoval a indiqué que les motivations et les préoccupations qui l'ont amené à signer le dubia provenaient de « certaines expressions imprécises qui peuvent prêter à des interprétations erronées des questions dont nous discutons ici ».

    Pour le cardinal mexicain, les réponses du Saint-Père aux dubia étaient « un peu évasives, un peu vagues », donc « elles ont été reformulées de manière plus claire et plus ferme, pour qu'il puisse répondre par oui ou par non, et il n'a pas répondu ». "Nous avons donc accepté de les publier."

    Il a insisté sur le fait qu'ils s'adressaient d'abord « au Pape, de manière très privée » et « nous avons convenu de les publier pour aider à guider un peu les personnes de bonne volonté au Synode. C’était la raison.

    Le jour même où les cardinaux publiaient leur nouveau questionnaire, le Vatican publiait la réponse que le pape François leur avait envoyée le 11 juillet.

    Les critiques du cardinal Fernández

    Le cardinal Víctor Manuel Fernández, qui a assumé le poste de préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi le 11 septembre et a été créé cardinal par le pape 19 jours plus tard, ont critiqué les signataires des dubia.

    Dans des déclarations au journal espagnol ABC du 2 octobre, le cardinal Fernández a déclaré : « Le pape y a déjà répondu, et maintenant ils publient de nouvelles questions comme si le pape était un garçon de courses. »

    Pour le cardinal Sandoval, ces déclarations constituent « une défense un peu naïve et exagérée », car tous « les cardinaux sont les collaborateurs du Pape, les conseillers du Pape ».

    Il a insisté sur le fait que les éclaircissements étaient demandés "pour le bien de la vérité et pour le bien de l'Église", "sans nier qu'il est le Pape, qui a autorité dans l'Église".

    « Ce n'est pas qu'il soit notre garçon de course, pas du tout. Un dialogue avec lui est un dialogue sur des vérités importantes de la foi et de la morale de l'Église », a-t-il exprimé.

    L'archevêque émérite de Guadalajara a assuré que, depuis sa rédaction jusqu'à sa diffusion publique, les cinq cardinaux, "à l'unanimité, ont voulu avancer dans cette affaire des dubia".

    Des discussions dans l’Église catholique « il y en a toujours eu »

    Face à l'inquiétude des catholiques face aux débats doctrinaux au sein de l'Église, le cardinal Sandoval a rappelé que ces discussions ont existé « depuis toujours et se poursuivront jusqu'à la fin du monde ».

    Pour le cardinal, il est important que tout catholique « adhère avec simplicité à la vérité de l’Évangile, à ce qui est écrit dans les Saintes Écritures et que l’Église a toujours enseigné, pour ne pas se laisser décourager ».

    « Nous sommes des gens de foi qui se réfèrent à la Révélation, qui est un grand mystère, jamais complètement compréhensible, saisissable, compréhensible. Mais il y a des lignes qui sont toujours très claires, elles ont été très claires dans la foi et dans la Tradition de l'Église. "C'est ce que nous voulons dire", a-t-il déclaré.

    L'inquiétude des cardinaux : Une possible déviation doctrinale au Synode

    Le Cardinal Sandoval a indiqué à ACI Prensa que « le souci est que le Synode va s'écarter un peu sur le plan doctrinal. Et ce serait quelque chose de très, très triste qui serait écrit dans les annales de l’Église.

    "Ce ne serait pas la première fois. Il y a eu des réunions, des synodes, des conciles qui étaient à moitié faux. Il y en a eu tout au long de l’histoire de l’Église. Nous sommes sur le chemin de la foi, non de la vision, et l’intelligence, notre compréhension du mystère, est limitée comme notre tête, nos capacités.

    Cependant, il a souligné qu'« il y a toujours des choses dans la foi qu'il faut accepter telles que le Christ les a dites, sans chercher d'accommodements », car « lorsqu'on cherche des accommodements pour les modes, les temps modernes et les goûts des gens », on commence à falsifier la vérité. "

    En réponse aux questions sur le style personnel du cardinal – qui reçoit généralement plus d'attention médiatique que le fond de son message – l'archevêque émérite de Guadalajara a expliqué qu'il essaie de « faire tout ce qu'il peut pour maintenir l'orthodoxie, la fidélité à la foi que nous avons transmise ». "On fait ce qui est possible, ce qui est en son pouvoir et ce qu'on doit faire."

    "Et nous, les "cardinaux dubia", pensons que : que nous avons l'obligation en tant que cardinaux, collaborateurs du Pape, conseillers du Pape, de donner des conseils dans ce cas", a-t-il conclu.

    Qui est le cardinal Juan Sandoval Íñiguez ?

    Né le 28 mars 1933 dans la ville de Yahualica, dans l'État mexicain de Jalisco, le cardinal, âgé de 90 ans, a été ordonné prêtre le 28 octobre 1957, incardiné dans l'archidiocèse de Guadalajara. Il est titulaire d'un doctorat en théologie de l'Université pontificale grégorienne de Rome.

    Le pape Jean-Paul II l'a nommé évêque coadjuteur de Ciudad Juárez en 1988, diocèse qu'il a assumé en 1992.

    En 1994, saint Jean-Paul II le nomme lui-même archevêque de Guadalajara, comme successeur du cardinal Juan Jesús Posadas Ocampo, assassiné en 1993.

    Il a occupé ce poste pendant 17 ans, jusqu'à ce que Benoît XVI accepte sa démission pour cause de limite d'âge le 7 décembre 2011, à l'âge de 78 ans. Aujourd'hui, le cardinal Sandoval vit à Guadalajara.

    David Ramos est rédacteur en chef d'ACI Prensa. Il a couvert les voyages du pape François en Équateur, au Paraguay, au Mexique, en Colombie, au Chili et au Pérou.