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  • La Région wallonne autorise l’inhumation des fœtus

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Belgique : la Wallonie autorise l’inhumation des fœtus

    16 février 2024
     

    Le 15 février, le gouvernement wallon a adopté, en dernière lecture, une modification du décret « funérailles et sépultures » permettant de faire inhumer dans un caveau familial, ou de faire incinérer, les fœtus décédés avant 6 mois de grossesse, et de récupérer une urne avec les cendres afin de les mettre au columbarium ou chez soi.

    Jusque-là, les fœtus sans vie, entre le 106e jour et le 180e jour de grossesse, ne pouvaient être inhumés que dans les « parcelles des étoiles » créées dans certains cimetières. Les parents pouvaient aussi y disperser les cendres sur la pelouse.

    Le ministre Christophe Collignon, en charge des Pouvoirs locaux, déclare qu’il s’agit d’une question « d’humanité » (cf. Deuil périnatal : « je ne peux pas faire comme s’il n’était pas là »). Il fallait « un cadre clair pour une législation respectueuse » a-t-il précisé.

    Ces changements n’ont pas d’incidence sur les critères nécessaire pour pouvoir enregistrer le fœtus à l’état civil. Les parents peuvent demander une inscription au registre à partir de 140 jours de grossesse (cf. Belgique : la reconnaissance des enfants mort-nés de nouveau en débat). À partir de 180 jours, cela devient une obligation.

    Source : La libre (15/02/2024)

  • A ne pas manquer (mardi 20 février) : Quel rôle pour le chrétien face à la politique ? (Conférence de Rik Torfs)

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    Nous avons le plaisir de vous inviter à la conférence suivante :

    Titre : Le chrétien face à la politique

    Conférencier : Prof. Rik Torfs (Ex-recteur de la KULeuven, ex-sénateur, professeur de Droit canonique)

    Date : mardi 20 février 2024  -  Accueil à 19h30

    Lieu :  Auditoire St-Lambert à l’Espace Prémontrés (Rue des Prémontrés 40 à 4000 Liège)

    Inscriptions :

    P.A.F. :

    • En ligne :  étudiant 5€ /  autres 10€
    • A l’accueil : étudiant 7€  /  autres 12€

    Programme :

    • 19h30 : accueil
    • 20h00 : conférence, questions du public
    • 21h30 : drink

    RÉSERVATION :

    Les Belges sont dans l’année de toutes les élections. Pour certains citoyens, il faudra sortir de la torpeur, après tant d’années sans être consulté.

    Les chrétiens sont porteurs de nombreuses valeurs, dont certaines demandent d’être traduites en lois ou en mesures gouvernementales.

    Quelles sont les valeurs auxquelles penser lors de notre évaluation des candidats aux élections ? Y a-t-il une façon chrétienne de voter ?

    La politique a une grande influence sur le comportement des citoyens, sur notre civilisation. A part la responsabilité morale de voter intelligemment, l’Eglise a-t-elle d’autres messages pour les citoyens chrétiens ?

    Les uns et d’autres papes de notre temps ont privilégié eux-mêmes les pistes à suivre par les fidèles :

    Le moraliste Karol Wojtyla, fut un chantre inlassable de la « culture de la vie » et de la liberté citoyenne (spécialement du bloc de l’Est). Puis, avant le militant argentin Jorge Bergoglio (promoteur d’une « Eglise des pauvres » et défenseur intransigeant des migrants), le théologien allemand Joseph Ratzinger s’est concentré sur les fondements éthiques de la politique, les liens entre la raison et la foi ainsi que la liturgie.

    Devant le spectacle que nous offre aujourd’hui le monde politique en cette année électorale, associer politique et Evangile parait bien audacieux ! Est-il possible de croire encore à la politique ? Ne risque -t-on pas de la perdre en s’engageant sur ce terrain ? Incontestablement, c’est un défi. Il s’agit d’être réaliste sur les carences actuelles du monde politique mais de reconnaître aussi la nécessité des institutions incontournables d’un renouveau de la politique.

    La soirée est organisée par un consortium d’associations liégeoises : Sursum Corda, Île-de-Meuse, L’Union (Cercle Royal des Etudiants Catholiques de Liège), RCF Liège, Calpurnia, le Service Diocésain des Jeunes et la Messe des Jeunes de Cornillon.

  • Et si le Vatican faisait faillite ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Et si le Vatican faisait faillite ?

    15 février 2024

    Le Saint-Siège est, selon ses propres dires, en grande difficulté financière. 

    Alors que certains gestionnaires d'actifs curiaux ont commencé à afficher des rendements modestes à modérés ces dernières années, les dons restent en baisse et le Vatican fonctionne toujours avec un déficit budgétaire galopant. 

    À quel point la situation financière de Rome est-elle mauvaise et que fait-on, le cas échéant, pour redresser la situation ? 

    Et que se passera-t-il si le Vatican fait réellement faillite ? 

    Selon certaines personnes qui ont passé des années à travailler sur les finances du Vatican, ce sont des questions qu'il faut commencer à se poser, le plus tôt possible.

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    Quelle est la gravité de la situation ?

    Les facteurs qui pèsent sur les finances du Vatican sont bien connus de la plupart des observateurs. 

    Après des années de scandales financiers et de baisse des recettes mondiales, le Saint-Siège s'efforce depuis de nombreuses années d'équilibrer ses comptes.

    À cela se sont ajoutés des chocs importants pour son système financier, notamment la pandémie de coronavirus, qui a pratiquement fermé la Cité du Vatican aux visiteurs pendant un an, réduisant les revenus des musées et des boutiques, sans parler des offrandes votives dans les grandes églises comme la basilique Saint-Pierre.

    En mai 2020, le Secrétariat à l'économie a prédit pour 2021 une baisse des revenus du Vatican comprise entre 30 % et 80 % en raison de la pandémie, même après une baisse de 21 % en 2020.

    Moins d'un an plus tard, le secrétariat a annoncé un déficit de 49,7 millions d'euros pour le budget annuel du Vatican pour 2021 - la baisse de revenus la plus faible possible (30 %) dans sa fourchette de prévision. Mais le déficit était en réalité plus proche de 80 millions, selon la déclaration du secrétariat, une fois que l'argent du Denier de Pierre et d'autres fonds restreints ont été pris en compte.

    Mais en 2022, le secrétariat financier du Vatican brossait un tableau bien plus rose. Le préfet de l'époque, Juan Antonio Guerrero Alves, SJ, a vanté les mérites d'un nouveau processus budgétaire et comptable, prenant en compte un éventail beaucoup plus large d'institutions curiales, et a annoncé un déficit opérationnel de 77 millions d'euros, meilleur que prévu.

    Selon M. Guerrero, les choses allaient dans la bonne direction. Jusqu'à ce que, soudainement, ce ne soit plus le cas.

    Plus tard dans l'année, Guerrero a démissionné, invoquant des raisons de santé, et a été remplacé par son numéro deux, le laïc Maximino Caballero Ledo.

    En 2023, Caballero Ledo était nettement moins optimiste que son ancien patron. Bien que le secrétariat n'ait pas publié son budget pour l'année, comme il l'avait fait en 2021 et 2022, la musique d'ambiance émanant du département était sombre.

    Au début de l'année 2023, le pape François a annoncé qu'il mettrait fin à la pratique consistant à offrir des logements subventionnés au Vatican aux hauts fonctionnaires curiaux, invoquant "un contexte de crise économique comme celui que nous connaissons actuellement, qui est particulièrement grave" et qui, selon le pape, met en évidence "la nécessité pour chacun de faire un sacrifice extraordinaire".

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  • L’Église catholique toujours plus « chinoise » en Chine mais c’est plus Xi qui la dirige que le pape

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    L’Église catholique toujours plus « chinoise » en Chine. Où c’est plus Xi qui la dirige que le pape

    (S.M.) L’auteur de cette analyse éclairante et très actuelle de la situation réelle de l’Église catholique en Chine est Gianni Criveller, 63 ans, de l’Institut pontifical pour les missions étrangères, sinologue et théologien, président depuis sept années du séminaire théologique international du P.I.M.E affilié à l’Université pontificale urbanienne de Rome et, depuis septembre dernier, directeur de l’agence « Asia News » de ce même institut, mais qui a surtout été missionnaire en Chine pendant des décennies, en plus d’être l’auteur de nombreuses études sur l’histoire de la Chine dans ce grand pays, professeur invité à Hong Kong, Pékin et dans d’autres universités et traducteur chevronné aussi bien du mandarin que du cantonais. Cette note a été publiée le 12 février dans « Asia News » en italien, en anglais, en espagnol et en chinois. À lire à tout prix.

    *

    Pékin et le Saint-Siège : des signaux positifs, mais un silence de plomb

    de Gianni Criveller

    J’écris ce billet pendant que l’on fête le nouvel-an chinois, une fête chère à tous les Chinois, au pays comme à l’étranger. C’est l’année du dragon, qui parmi les douze animaux de l’horoscope est le plus fort et le plus aimé : on dit que beaucoup de Chinoises rêvent d’avoir un enfant au cours de cette année qui est considérée comme la plus propice.

    La fête de ce jour me remet en mémoire le souvenir de la foi catholique en Chine, le thème fondamental de ma vie consacrée à la mission. L’année 2024 devrait être, pour autant qu’on le sache, une année décisive pour le dialogue entre la Chine et le Saint-Siège : l’accord de 2018, renouvelé à deux reprises, devra être ratifié de manière permanente ou bien abandonné.

    Ces derniers jours, deux actualités ont été accueillies – à juste titre – de manière positive par les observateurs : trois nouveaux évêques ont été ordonnés (sur la photo le dernier, celui de Shaowu), avec l’accord des deux parties, conformément à l’accord.

    L’année 2023 avait été une « annus horribilis » pour le Saint-Siège, après le scandale du transfert à Shanghai de l’évêque Shen Bin. Il s‘agissait du deuxième acte unilatéral de la Chine, qui avait tenu le Saint-Siège à l’écart de toute consultation. Le Vatican avait protesté, avant de finir par accepter le fait accompli, tout en demandant que la situation ne se reproduise pas.

    Les trois dernières ordinations concertées, accompagnées de la reconnaissance par le Saint-Siège d’un nouveau diocèse (Weifang, dans la province de Shandong, dont les frontières ont été redessinées par les autorités chinoises) ont donné l’impression qu’il y ait, dans le chef de la Chine, la volonté de ne pas rompre avec Rome et de ratifier l’accord de manière permanente.

    Mais il faut rappeler que ces bonnes nouvelles doivent être remises dans leur contexte. S’il est vrai que le pape nomme les évêques, ces derniers ne sont pas choisis par lui mais via un processus autonome dirigé par les autorités chinoises, et dont les détails ne sont pas connus, étant donné que le texte de l’accord demeure secret.

    Ceux qui ont été élus en Chine sont donc bien des évêques catholiques, mais qui sont dans le même temps approuvés par le régime. En outre, il est bon de souligner qu’en aucune manière, en Chine, ni le pape ni le Saint-Siège ni l’accord n’ont été mentionnés à l’annonce de ces nominations. Je crains que la nomination par le pape ne soit pas davantage mise en avant au cours de la liturgie d’ordination elle-même. Cela fait d’ailleurs belle lurette que les célébrations des consécrations épiscopales ne sont plus accessibles aux observateurs extérieurs.

    Le double registre – d’une part des nominations qui semblent renforcer l’accord ; d’autre part le silence sur le rôle de Rome – saute encore plus aux yeux en lisant le « Plan quinquennal pour la sinisation du catholicisme en Chine (2023-2027) ».

    Ce « Plan », très détaillé et articulé en trois parties et 33 paragraphes, a été approuvé le 14 décembre 2023 par l’organisme officiel qui unit la Conférence des évêques catholiques (non reconnue par le Saint-Siège) et l’Association patriotique des catholiques chinois, toutes deux placées sous la supervision du Front uni, le service du parti communiste qui gouverne la vie religieuse du pays. Ce document a été publié le jour de Noël sur le site de l’Église catholique chinoise. Un document similaire était sorti le 19 décembre pour les Églises protestantes.

    Composé de 5000 caractères (soit environ 3000 mots en français), le « Plan » catholique ne nomme pas une seule fois le pape ni le Saint-Siège ; pas plus que l’accord intervenu entre le Vatican et la Chine. Le leader Xi Jinping est quant à lui cité à quatre reprises. Par cinq fois, on répète que le catholicisme doit adopter des « caractéristiques chinoises ». On fait la part belle au mot « sinisation », qui apparaît pas moins de 53 fois.

    Le « Plan » est la feuille de route pour rendre le processus de sinisation plus profond, plus idéologique et plus efficace : « Il est nécessaire d’intensifier la recherche pour doter la sinisation du catholicisme d’un fondement théologique, pour améliorer continuellement le système de pensée théologique sinisé, pour construire une base théorique solide à la sinisation du catholicisme, afin qu’il se manifeste constamment sous des caractéristiques chinoises ».

    Ces dispositions n’ont rien de surprenant pour tout qui s’intéresse à la politique religieuse du gouvernement chinois ces dernières années : ce qui impressionne, en revanche, c’est la fermeté et le style péremptoire du langage. Comme s’il n’y avait eu aucun dialogue et aucun rapprochement avec le Saint-Siège ; comme si la reconnaissance donnée par le pape à tous les évêques chinois comptait pour rien, comme s’il n’y avait pas d’accord entre le Saint-Siège et la Chine donnant au monde entier l’impression que le catholicisme romain ait trouvé hospitalité et résidence en Chine.

    En tant que théologien, le projet de donner un fondement théologique à la sinisation me frappe. Il est trop facile pour des observateurs superficiels de le justifier et de considérer ce terme comme une étape légitime du processus ecclésial d’inculturation. Il n’en est rien : ici ce ne sont pas les croyants qui cherchent librement un dialogue vertueux entre la foi catholique et leur propre appartenance culturelle. Il s’agit au contraire de la part d’un régime autoritaire, d’adapter de force la pratique de la foi à la politique religieuse imposée par les autorités du régime.

    Il y a cent ans, du 15 mai au 12 juin 1924, se tenait le Concile de Shanghai, la première rencontre de tous les évêques de Chine (il n’y avait encore hélas aucun Chinois parmi eux). Ce Concile (l’adoption de ce terme est intéressante) avait été convoqué par le délégué pontifical Celso Costantini. Ce dernier avait été envoyé en Chine à la suite de l’encyclique « Maximum Illud » de 1919, qui imposait aux missions de poursuivre sur la voie de l’inculturation. Plusieurs missionnaires, dont le supérieur général des P.I.M.E. Paolo Manna (aujourd’hui béatifié) avaient dénoncé le caractère étranger de l’Église catholique en Chine. En 1926, six évêques chinois furent finalement ordonnés, et quelques années plus tard, à Pékin, Costantini fondait une école pour créer un art chrétien chinois. C’est ainsi, avec grand retard, que s’est amorcé le processus de sinisation. Et cette année du centenaire du Concile de Shanghai, il convient de réfléchir, du point de vue historique et théologique, sur ces événements et sur les défis pour l’avenir de la foi en Chine.

    Ce que nous considérons comme étant inacceptable, c’est que le contrôle exercé par les des autorités politiques sur les croyants catholiques – un contrôle qui tente de se faire passer pour de la sinisation – soit justifié de manière ambigüe au nom de l’inculturation de l’Évangile.

    Sandro Magister est vaticaniste à L’Espresso.
    Tous les articles de Settimo Cielo depuis 2017 sont disponibles en ligne.

  • À l'Onu, le représentant du Saint-Siège invite à protéger la famille

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    De Vatican News :

    15 février 2024

    À l'Onu, le Saint-Siège invite à protéger la famille

    L'observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies s'est exprimé ce lundi à New York, lors de la 62e session de la Commission travaillant à la mise en œuvre de l'Agenda 2030, pour rappeler la nécessité de s'engager envers ceux qui sont pauvres et en situation de vulnérabilité. Mgr Caccia, dans cette optique, demande au nom du Saint-Siège que soit garantis l'accès à l'éducation pour tous, un travail équitablement rémunéré, des systèmes de retraite consolidés.

    «Pour un trop grand nombre de personnes, la satisfaction des besoins fondamentaux reste une lutte quotidienne», constate d’emblée Mgr Gabriele Caccia à New York, lors de la 62e session de la Commission du développement social de l'ONU, dont la tâche est de soutenir les politiques capables d'accélérer les progrès dans la mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable et d'atteindre l'objectif global de l'éradication de la pauvreté.

    Garantir un accès à l'éducation et à un travail décent

    Or, l'observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies souligne l'obligation particulière de l’ONU «envers les pauvres et les personnes en situation de vulnérabilité» et le devoir d'«atténuer les effets de la pauvreté en s'attaquant d'abord à ses causes profondes». Mgr Caccia indique quelques options à promouvoir pour accroître la protection sociale: des systèmes de retraite consolidés ou un accès à l'éducation. Pour le Pape, l’éducation est en effet «le premier vecteur du développement humain intégral parce qu'elle rend les individus libres et responsables». L’éducation doit ainsi être garantie à tous. Mgr Caccia évoque une autre condition essentielle du développement, «l'accès à un travail décent et équitablement rémunéré pour tous», un travail qui «doit être effectué dans des conditions dignes et sûres» et qui doit permettre «aux travailleurs de maintenir et de jouir de leur vie familiale et de leurs loisirs». L'archevêque Caccia note à regret que de nombreux jeunes sont aujourd'hui confrontés au chômage ou à la précarité, tandis que les personnes âgées sont contraintes de retarder leur retraite en raison de l'insécurité économique.

    Le Saint-Siège déplore que la famille soit parfois considérée comme nuisible

    Pour le Saint-Siège, un autre point pivot pour parvenir à un développement social est l'importance «centrale» de la famille. La famille est au cœur du développement, affirme le représentant du Pape. Elle est, souligne-t-il, «la première société que tout le monde connaît» et la Déclaration universelle des droits de l'homme la définit comme «le groupe naturel et fondamental de la société» et lui reconnaît «le droit à la protection de la société et de l'État». Pourtant, poursuit Mgr Caccia, ce n'est pas toujours le cas dans la réalité. Aussi, à l'occasion du 30e anniversaire de l'Année internationale de la famille, il souligne à la tribune combien la délégation du Saint-Siège est «profondément préoccupée par le fait que la famille est de plus en plus dépréciée, voire dénigrée, dans les forums internationaux». Il ajoute que dans la perspective de l'évolution de la société, la famille «n'est pas accessoire, ni périphérique, encore moins nuisible».

    La famille, une école d'humanité

    Mgr Caccia cite le Pape François selon lequel la famille est une «école de l'humanité la plus profonde», «le premier lieu où se vivent et se transmettent les valeurs de l'amour et de la fraternité, de l'union et du partage, de l'attention et du soin des autres». Dans la famille, poursuit l'observateur, ses membres, des plus jeunes aux plus âgés, trouvent un soutien et une attention irremplaçables. «C'est pourquoi, conclut-il, les politiques sociales doivent soutenir la famille dans son rôle essentiel pour la justice sociale et le développement social».

  • Pourquoi, aux yeux de la RTBF, l'entrée en carême n'est plus un sujet

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    Du site de la RTBF :

    Mercredi des Cendres, début du Carême pour les chrétiens : pourquoi la RTBF n’en a-t-elle pas fait un sujet ?

    Saint Valentin, 14 février : reportage sur la fête des amoureux. Ce mercredi 14 février 2024, c’était aussi le mercredi des Cendres et le début du Carême, "la" période importante pour les chrétiens qui entament les préparatifs à la fête de Pâques. Pas de reportage, mais une "simple" mention dans le lancement d’un reportage du journal télévisé sur… Le crossage, une tradition folklorique séculaire à l’honneur à Chièvres. "Le mercredi des Cendres est le premier jour du Carême pour des milliers de chrétiens. La tradition du crossage ne concerne que quelques dizaines de personnes…", reproche un téléspectateur à la RTBF. Un autre : "Je trouve toujours intéressant vos reportages en début de Ramadan, alors que je suis catholique mais pour les événements catholiques, vous déviez toujours vos reportages de l’Avent, de Noël, du Carême, de Pâques… Vers des événements commerciaux ou autres. Seriez-vous allergique à la religion catholique ?"

    Entre mécontentement et émoi en découvrant les journaux télévisés de 13 heures et de 19 heures trente ce 14 février, ces téléspectateurs demandent des explications.

    Françoise Baré est Responsable éditoriale à la cellule Société : "le mercredi des Cendres, on n’a plus fait de sujet - plus autre chose qu’une mention - depuis des années déjà ! Pourquoi ? Mais pour dire quoi, en somme ? Que c’est le début du Carême, une période importante pour les chrétiens, je n’en disconviens pas. Mais encore ? Il y a fort longtemps que nous ne suivons plus le calendrier liturgique. Autrefois, l’abbé Pirard travaillait à nos côtés à la RTBF, délégué par l’institution catholique, mais on a évolué vers une sécularisation. C’est désormais la pratique sociale qui compte, voilà pourquoi à Noël nous parlons des fêtes de famille, des rassemblements, et même, comme lorsqu’à Noël dernier, le nouvel archevêque est entré en fonction, nous suivons sa messe de minuit, car le contenu de son homélie a une portée politique. Mais nous ne comptons pas faire de sujets miroirs systématiques sur chaque étape du calendrier liturgique car cela ne représente plus la société telle que nous la connaissons aujourd’hui. Mais je peux comprendre que cela soit blessant pour les fidèles."

    Aujourd’hui, l’église n’est plus au milieu du village

    Pierre Marlet, référent Info de la Première, qui occupe régulièrement le poste de coordinateur de l’Info, mais qui a aussi été longtemps éditeur du journal télévisé, résume : "aujourd’hui, l’église n’est plus au milieu du village, en quelque sorte ! Il suffit de voir la fréquentation des églises, justement, et de constater que la pratique religieuse catholique n’est pas en progression, bien au contraire. Tout récemment, il a encore été fait mention que sans la présence de prêtres africains, il n’y aurait plus assez de prêtres pour administrer les paroisses. Et le fait religieux catholique est indéniablement plus discret, moins présent dans la vie des Belges qu’autrefois." L’un et l’autre le précisent, la volonté n’est pas de gommer le fait religieux – catholique ou autre – de la couverture de l’information, mais de refléter ce qui se passe dans la réalité : "si les Belges montrent encore un certain attachement à Noël ou Pâques, n’hésitent pas à assister à (ou s’engager dans) des funérailles religieuses, des baptêmes, des mariages (mais peut-être alors pour des questions de décorum), combien de gens pratiquent encore le Carême, comme on a pu le connaître quand j’étais enfant ?" interroge Pierre Marlet.

    Pas privilégier une religion au détriment d’une autre

    En revanche, note Françoise Baré, si nous évoquons la fête du Ramadan, "ce n’est pas parce que nous voulons privilégier une religion par rapport à une autre, mais parce que la religion musulmane est une religion totalisante, c’est-à-dire que même si on n’est pas pratiquant, on y participe car socialement, cela a un sens. Il y a un véritable impact dans le paysage social."

    "Oui," renchérit Pierre Marlet, "et plus encore dans certaines régions du pays. A Bruxelles, notre décrochage radio bruxellois en fera plus état que notre décrochage de Libramont." Françoise Baré : "il y a une mobilisation sociologique vu le nombre de gens concernés, et économique également. Nous tenons à traiter de l’information, sans ostracisme, sans privilège. Et nous nous attachons également à couvrir les aspects liés à l’Histoire et aux traditions. Accorde-t-on trop de place au Carnaval ? C’est peut-être une question qu’on pourrait se poser, c’est un autre débat, mais le Carnaval s’inscrit aussi comme tradition dans les anciens temps chrétiens, concerne des milliers de personnes, s’est imposé dans les pratiques de lien social, de réunion, où on gomme les inégalités."

    L’un et l’autre soulignent qu’il serait certainement intéressant de se pencher sur les pratiques, leur constance, leur disparition, leur éventuel renouveau pour réaliser des sujets de fond, qui échappent aussi en quelque sorte à une date calendrier. "Le Carême c’est une période de 40 jours, il ne nous est pas interdit de nous pencher sur des personnes qui le pratiquent encore, pour interroger leur motivation." Et si, pour répondre au reproche de ce téléspectateur qui s’inquiète de voir la RTBF dévier du calendrier des événements catholiques pour couvrir d’autres aspects, y compris commerciaux, Françoise Baré reconnaît que pour Pâques, "on parlera sûrement d’œufs en chocolat, on ne boudera pas pour autant la traditionnelle bénédiction papale urbi et orbi."

  • Philo à BXL; 20 février : « Aristote : Le maître de ceux qui savent » avec Stéphane Mercier

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    Logo 'Philo à Bruxelles'.

    INVITATION CONFÉRENCE

    Le mardi 20 février, à 19h30, venez philosopher sur le thème

    « Aristote : Le maître de ceux qui savent »

    Adresse sur place :

    Salle - FCE
    Rue du Cornet, 51
    1040 Bruxelles

    Depuis chez vous :
    Vous pouvez également suivre la conférence en direct ici.

    P.A.F. libre :

    Participez à l’enseignement de la bonne philosophie !

    Affiche de la conférence intitulée 'Aristote : Le maître de ceux qui savent' présentée par Stéphane Mercier. L'événement est organisé par 'Philo à Bruxelles' et se tiendra à 19h30 le mardi 20 février 2024. L'image montre le Mont des Arts de Bruxelles avec ses jardins au coucher du soleil.

    Si, contrairement à Platon, il a connu plusieurs siècles d’éclipse durant l’Antiquité, Aristote s’est finalement imposé, en Occident, comme « le maître de ceux qui savent », selon les mots de Dante (un autre classique — seulement de la littérature ?), et son œuvre a incontestablement rang de classique.

    Mais cette œuvre, telle qu’elle nous a été conservée, est plus considérable encore que celle de Platon, et sa lecture n’est pas moins déroutante. S’il nous est difficile de suivre Platon, imprégné d’une conceptualité pythagoricienne largement impénétrable, lire Aristote n’est pas moins difficile, mais pour d’autres motifs : le style, l’allure générale et l’expression sont d’une étrange densité qui nous déconcerte et ne peut manquer de nous rebuter.

    Alors, comme pour Platon, nous commencerons, dans le cadre de cette cinquième conférence, par baliser le terrain en proposant une approche générale de la philosophie aristotélicienne, avant que de traiter, ultérieurement, de quelques-uns de ses aspects les plus déterminants pour la pensée occidentale.

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  • Acte d’offrande de soi-même au Sacré-Coeur de Jésus, composé par saint Claude La Colombière

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    Acte d’offrande de soi-même au Sacré-Coeur de Jésus, composé par Saint Claude La Colombière (source)

    Sacré Coeur de Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, puisque c’est la seule voie par où l’on peut entrer en Vous. Enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre amour, duquel Vous m’avez inspiré le désir. Je sens en moi une grande volonté de Vous plaire, et une grande impuissance d’en venir à bout sans une lumière et un secours très particuliers que je ne puis attendre que de Vous…

    Faites en moi votre volonté, Seigneur! Je m’y oppose, je le sens bien, mais je voudrais bien, ce me semble, ne pas m’y opposer. C’est à Vous à tout faire, divin Coeur de Jésus-Christ ; Vous seul aurez toute la gloire de ma sanctification, si je me fais saint : cela me paraît plus clair que le jour ; mais ce sera pour Vous une grande gloire et c’est pour cela seulement que je veux désirer la perfection. 

    Ainsi soit-il.

    * Jésuite, que Notre-Seigneur Lui-même qualifia de « fidèle serviteur et parfait ami » et qu’Il envoya à Paray-le-Monial afin qu’il y devienne le confesseur de Sainte Marguerite-Marie (cf. > ici) et que, par là, soit reconnue la vérité des voies mystiques de la religieuse jusque là soupçonnée d’être le jouet d’illusions diaboliques (voir sa biographie et son acte de confiance en Dieu > ici).

  • Saint Claude La Colombière (15 février)

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    St-Claude-Claude-Alliez.jpgClaude La Colombière, S.I. (1641-1682) (source)

    Claude La Colombière, troisième enfant du notaire Bertrand La Colombière et Marguerite Coindat, naquit le 2 février 1641 à St. Symphorien d'Ozon dans le Dauphiné.

    La famille s'étant déplacée à Vienne (France), Claude y fit ses premières études, qu'il compléta ensuite à Lyon jusqu'aux classes de Rhétorique et de Philosophie.

    C'est alors qu'il se sentit appelé à la vie religieuse dans la Compagnie de Jésus; mais nous ne connaissons pas les motifs de son choix et de sa décision. Par contre, dans ses écrits, il nous a livré cet aveu: "J'avais une horrible aversion pour la vie que je choisissais". Cette affirmation se comprend facilement pour qui connaît la vie de Claude, dont la nature, sensible au charme des relations familiales et aux amitiés, était portée vers l'art et la littérature et attirée par tout ce qu'il y avait de plus digne dans la vie de société. Mais il n'était pas homme à se laisser guider par le sentiment.

    A 17 ans, il entre au Noviciat de la Compagnie de Jésus, installé à Avignon. C'est là qu'en 1660 il passe du Noviciat au Collège pour terminer ses études de philosophie. Il y émet aussi ses premiers voeux de religion. A la fin des cours, il est nommé professeur de Grammaire et de Littérature; tâche qu'il assumera pendant cinq ans dans ce Collège.

    En 1666 il est envoyé à Paris pour étudier la Théologie au Collège de Clermont; il reçoit à la même époque une charge de haute responsabilité. Sa compétence notoire pour les études d'humanités, unie à des dons exquis de prudence et de finesse, amènent les Supérieurs à le choisir comme précepteur des fils de Colbert, Ministre des Finances de Louis XIV.

    Ses études terminées et ordonné prêtre, il retourne de nouveau à Lyon: il y est professeur pendant quelque temps, et ensuite se consacre entièrement à la prédication et à la direction de la Congrégation Mariale.

    La prédication de La Colombière se distingue surtout par sa solidité et sa profondeur; il ne se perdait pas en idées vagues, mais s'adressait avec à propos à un auditoire concret. Son inspiration évangélique avait le pouvoir de transmettre à tous sérénité et confiance en Dieu. La publication de ses sermons produisit dans les âmes, comme elle continue à le faire, de grands résultats spirituels; en effet, si l'on considère l'endroit où ils ont été prononcés et la brièveté de son ministère, ils semblent avoir moins vieilli que les textes d'orateurs plus célèbres.

    L'année 1674 est décisive dans la vie de Claude. Il fait son Troisième an de probation à la "Maison Saint-Joseph" de Lyon et au cours du mois traditionnel d'Exercices Spirituels, le Seigneur le prépare à la mission qu'il lui avait destinée. Les notes spirituelles de cette époque nous permettent de suivre pas à pas les luttes et les triomphes de son caractère, singulièrement sensible aux attraits humains, mais aussi généreux envers Dieu.

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  • Le message du pape pour le carême 2024

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    MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
    POUR LE CARÊME 2024

    À travers le désert Dieu nous guide vers la liberté

    Chers frères et sœurs !

    Lorsque notre Dieu se révèle, il communique la liberté : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage » (Ex 20, 2). C’est ainsi que s’ouvre le Décalogue donné à Moïse sur le mont Sinaï. Le peuple sait bien de quel exode Dieu parle : l’expérience de l’esclavage est encore gravée dans sa chair. Il reçoit les dix consignes dans le désert comme un chemin vers la liberté. Nous les appelons « commandements », pour souligner la force de l’amour avec lequel Dieu éduque son peuple. Il s’agit en effet d’un appel vigoureux à la liberté. Il ne se réduit pas à un seul événement, car il mûrit au cours d’un cheminement. De même qu’Israël dans le désert conserve encore en lui l’Égypte – en fait, il regrette souvent le passé et murmure contre le ciel et contre Moïse – de la même façon, aujourd’hui, le peuple de Dieu garde en lui des liens contraignants qu’il doit choisir d’abandonner. Nous nous en rendons compte lorsque nous manquons d’espérance et que nous errons dans la vie comme sur une lande désolée, sans terre promise vers laquelle tendre ensemble. Le Carême est le temps de la grâce durant lequel le désert redevient – comme l’annonce le prophète Osée – le lieu du premier amour (cf. Os 2, 16-17). Dieu éduque son peuple pour qu’il sorte de l’esclavage et expérimente le passage de la mort à la vie. Comme un époux, il nous ramène à lui et murmure à notre cœur des paroles d’amour.

    L’exode de l’esclavage vers la liberté n’est pas un chemin abstrait. Pour que notre Carême soit aussi concret, la première démarche est de vouloir voir la réalité. Lorsque, dans le buisson ardent, le Seigneur attira Moïse et lui parla, il se révéla immédiatement comme un Dieu qui voit et surtout qui écoute : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel » (Ex 3, 7-8). Aujourd’hui encore, le cri de tant de frères et sœurs opprimés parvient au ciel. Posons-nous la question : est-ce qu’il nous parvient à nous aussi ? Nous ébranle-t-il ? Nous émeut-il ? De nombreux facteurs nous éloignent les uns des autres, en bafouant la fraternité qui, à l’origine, nous liait les uns aux autres.

    Lors de mon voyage à Lampedusa, j’ai opposé à la mondialisation de l’indifférence deux questions de plus en plus actuelles : « Où es-tu ? » (Gn 3, 9) et « Où est ton frère ? » (Gn 4, 9). Le parcours de Carême sera concret si, en les écoutant à nouveau, nous reconnaissons que nous sommes encore sous la domination du Pharaon. Une domination qui nous épuise et nous rend insensibles. C’est un modèle de croissance qui nous divise et nous vole l’avenir. La terre, l’air et l’eau en sont pollués, mais les âmes sont elles aussi contaminées. En effet, bien que notre libération ait commencé avec le baptême, il subsiste en nous une inexplicable nostalgie de l’esclavage. C’est comme une attirance vers la sécurité du déjà vu, au détriment de la liberté.

    Je voudrais souligner, dans le récit de l’Exode, un détail qui n’est pas sans importance : c’est Dieu qui voit, qui s’émeut et qui libère, ce n’est pas Israël qui le demande. Le Pharaon, en effet, anéantit même les rêves, vole le ciel, fait apparaître comme immuable un monde où la dignité est bafouée et où les relations authentiques sont déniées. En un mot, il réussit à enchaîner à lui-même. Posons-nous la question : est-ce que je désire un monde nouveau ? Suis-je prêt à me libérer des compromis avec l’ancien ? Le témoignage de nombreux frères évêques et d’un grand nombre d’artisans de paix et de justice me convainc de plus en plus à devoir dénoncer un défaut d’espérance. Il s’agit d’un obstacle au rêve, d’un cri muet qui monte jusqu’au ciel et touche le cœur de Dieu et ressemble à ce regret de l’esclavage qui paralyse Israël dans le désert, en l’empêchant d’avancer. L’exode peut prendre fin : autrement, on ne pourrait pas expliquer pourquoi une humanité qui a atteint le seuil de la fraternité universelle et des niveaux de développement scientifique, technique, culturel et juridique capables d’assurer la dignité de tous, tâtonne dans l’obscurité des inégalités et des conflits.

    Dieu ne s’est pas lassé de nous. Accueillons le Carême comme le temps fort durant lequel sa Parole s’adresse de nouveau à nous : «  Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage » (Ex 20, 2). C’est un temps de conversion, un temps de liberté. Jésus lui-même, comme nous le rappelons chaque année à l’occasion du premier dimanche de Carême, a été conduit par l’Esprit au désert pour être éprouvé dans sa liberté. Pendant quarante jours, il sera devant nous et avec nous : il est le Fils incarné. Contrairement au Pharaon, Dieu ne veut pas des sujets, mais des fils. Le désert est l’espace dans lequel notre liberté peut mûrir en une décision personnelle de ne pas retomber dans l’esclavage. Pendant le Carême, nous trouvons de nouveaux critères de jugement et une communauté avec laquelle nous engager sur une route que nous n’avons jamais parcourue auparavant.

    Cela implique une lutte : le livre de l’Exode et les tentations de Jésus dans le désert nous le disent clairement. À la voix de Dieu, qui dit : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Mc 1, 11) et « Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi » (Ex 20, 3), s’opposent en effet les mensonges de l’ennemi. Les idoles sont plus redoutables que le Pharaon : nous pourrions les considérer comme sa voix en nous. Pouvoir tout faire, être reconnu par tous, avoir le dessus sur tout le monde : chaque être humain ressent en lui la séduction de ce mensonge. C’est une vieille habitude. Nous pouvons nous accrocher ainsi à l’argent, à certains projets, à des idées, à des objectifs, à notre position, à une tradition, voire à certaines personnes. Au lieu de nous faire avancer, elles nous paralyseront. Au lieu de nous rapprocher, elles nous opposeront. Mais il y a une nouvelle humanité, le peuple des petits et des humbles qui n’a pas succombé à l’attrait du mensonge. Alors que les idoles rendent muets, aveugles, sourds, ou immobiles ceux qui les servent (cf. Ps 114, 4), les pauvres en esprit sont immédiatement ouverts et prêts : une silencieuse force de bien qui guérit et soutient le monde.

    Il est temps d’agir, et durant le Carême, agir c’est aussi s’arrêter. S’arrêter en prière, pour accueillir la Parole de Dieu, et s’arrêter comme le Samaritain, en présence du frère blessé. L’amour de Dieu et du prochain est un unique amour. Ne pas avoir d’autres dieux, c’est s’arrêter en présence de Dieu, devant la chair de son prochain. C’est pourquoi la prière, l’aumône et le jeûne ne sont pas trois exercices indépendants, mais un seul mouvement d’ouverture, de libération : finies les idoles qui nous alourdissent, finis les attachements qui nous emprisonnent. C’est alors que le cœur atrophié et isolé s’éveillera. Alors, ralentir et s’arrêter. La dimension contemplative de la vie, que le Carême nous fera ainsi redécouvrir, mobilisera de nouvelles énergies. En présence de Dieu, nous devenons des frères et des sœurs, nous percevons les autres avec une intensité nouvelle : au lieu de menaces et d’ennemis, nous trouvons des compagnons et des compagnes de route. C’est le rêve de Dieu, la terre promise vers laquelle nous tendons une fois sortis de l’esclavage.

    La forme synodale de l’Église, que nous redécouvrons et cultivons ces dernières années, suggère que le Carême soit aussi un temps de décisions communautaires, de petits et de grands choix à contre-courant, capables de changer la vie quotidienne des personnes et la vie d’un quartier : les habitudes d’achat, le soin de la création, l’inclusion de celui qui n’est pas visible ou de celui qui est méprisé. J’invite chaque communauté chrétienne à faire cela : offrir à ses fidèles des moments pour repenser leur style de vie ; se donner du temps pour vérifier leur présence dans le quartier et leur contribution à le rendre meilleur. Quel malheur si la pénitence chrétienne ressemblait à celle qui attristait Jésus. À nous aussi, il dit : « Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent » (Mt 6, 16). Au contraire, que l’on voie la joie sur les visages, que l’on sente le parfum de la liberté, qu’on libère cet amour qui fait toutes choses nouvelles, en commençant par les plus petites et les plus proches. Cela peut se produire dans chaque communauté chrétienne.

    Dans la mesure où ce Carême sera un Carême de conversion, alors l’humanité égarée éprouvera un sursaut de créativité : l’aube d’une nouvelle espérance. Je voudrais vous dire, comme aux jeunes que j’ai rencontrés à Lisbonne l’été dernier : « Cherchez et risquez, cherchez et risquez. À ce tournant de l’histoire, les défis sont énormes, les gémissements douloureux. Nous assistons à une troisième guerre mondiale par morceaux. Prenons le risque de penser que nous ne sommes pas dans une agonie, mais au contraire dans un enfantement ; non pas à la fin, mais au début d’un grand spectacle. Il faut du courage pour penser cela » ( Rencontre avec les jeunes universitaires, 3 août 2023). C’est le courage de la conversion, de la délivrance de l’esclavage. La foi et la charité tiennent la main de cette « petite fille espérance ». Elles lui apprennent à marcher et elle, en même temps, les tire en avant [1].

    Je vous bénis tous ainsi que votre cheminement de Carême.

    Rome, Saint-Jean-de-Latran, le 3 décembre 2023, 1er dimanche de l’Avent.

    FRANÇOIS


    [1] Cf. Ch. Péguy, Le porche du mystère de la deuxième vertu, in Œuvres poétiques et dramatiques, Gallimard, Paris, 2014, p. 613.

  • Homélie pour le Mercredi des Cendres

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    Du Père Joseph-Marie Verlinde sur homélies.fr (Archive 2004) :

    « Revenez à moi » : le Seigneur nous invite lui-même à cet acte d’audace inouïe qui consiste à revenir à lui, alors que dans notre folie, nous nous étions éloignés de la Source de tout bien. Et comme pour nous rassurer et vaincre nos ultimes résistances, il proteste de ses bonnes intentions : « Le Seigneur votre Dieu est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment » (1ère lect.) ; bien plus : « Il désire vous combler de ses bienfaits ».

    En ce jour où nous commençons par un saint jeûne le temps de pénitence du Carême, il est bon de nous imprégner de ces paroles pleines d’espérance, qui doivent orienter tout notre cheminement vers Pâques.

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  • Alarmant : le mal être des adolescentes

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    De Mathilde de Robien sur Aleteia :

    Pourquoi les jeunes filles vont-elles si mal ?

    13/02/24

    Une étude de la Drees publiée le 5 février dernier révèle des chiffres alarmants sur la santé mentale des jeunes filles (10-14 ans). La psychologue Rita de Roucy avance des causes et fournit des pistes pour que les jeunes filles se réconcilient avec leur corps.

    Les jeunes filles sont de plus en plus nombreuses à s’infliger des automutilations – ecchymoses volontaires, scarifications, abrasions, brûlures – et le font de plus en plus jeunes. Une récente étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) alerte sur la hausse spectaculaire du nombre d’hospitalisations pour un geste auto-infligé chez les filles et les jeunes femmes. Entre les périodes 2015-2019 et 2021-2022, les filles de 10 à 14 ans sont 63% de plus à avoir été hospitalisées pour tentative de suicide ou automutilation. Une hausse également observée chez les 15-19 ans (+42%) et les 20-24 ans (+32%). Des augmentations que la Drees qualifie de « brutales ». 

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