Du site du Parlement Européen :
Minorités en Irak et en Syrie : au bord de la disparition
En Irak et en Syrie, les Chrétiens, les Yézidis ainsi que d’autres minorités religieuses sont la cible de persécutions menées par l’État islamique. Massacrées en masse et parfois obligées de fuir, ces populations risquent de disparaître. Lundi 30 mai, les députés de la sous-commission des droits de l’homme ont organisé une audition autour de leur situation. Nous avons rencontré quelques représentants de ces minorités pour en savoir plus.
Sundus Abbas, représentant des Turkmènes d’Irak
« Troisième plus grand groupe ethnique en Irak, les Turkmènes sont victimes depuis 2003 d’attentats à la bombe, d’assassinats et d’enlèvements. Leurs terres sont confisquées par les Kurdes. Une résolution du Parlement européen de 2013 demande aux autorités irakiennes et kurdes d’assurer la protection des Turkmènes d’Irak. Malheureusement, les deux parties nous ont laissé seuls face à l’État islamique. Les forces irakiennes et kurdes se sont retirées de Tall Afar, une ville composée à 90 % de Turkmènes d’Irak. 350 000 personnes ont dû fuir et plus de 500 femmes et 150 enfants ont été enlevés. La même chose est arrivée dans d'autres régions peuplées par des Turkmènes irakiens. À Taza, juste au sud de Kirkouk, l’État islamique a récemment mené une attaque chimique.
Nous demandons aux pays européens de comprendre que l’Irak est une mosaïque, bien plus que seulement des Chiites, des Sunnites et des Kurdes. Si les autorités irakiennes et kurdes ne peuvent pas nous protéger, alors les Turkmènes d’Irak ont le droit de former une armée, de se défendre et de défendre leurs terres. Nous condamnons bien sûr les atrocités commises par l’État islamique contre les Yézidis et les Chrétiens, mais les Turkmènes d’Irak doivent également être protégés. »
Sam Andrews, Académie arabe des droits de l’homme
« Toute personne qui ne se conforme pas à l’Islam fondamentaliste de l’État islamique est forcée de se convertir ou tout simplement exécutée. Les petites minorités en Irak sont de plus en plus prises en étau entre les forces du gouvernement et l’État islamique. Le gouvernement cherche à écrire une nouvelle histoire de l’Irak où Sunnites, Chiites et Kurdes seraient unifiés, mais il néglige des minorités dont les droits fondamentaux disparaissent peu à peu.
Nous devons nous assurer que les personnes déplacées soient en mesure de survivre. À cause d’une persécution de longue date, certaines personnes n’ont pas de papiers et ne peuvent donc pas prétendre à une aide de la part du gouvernement. Il faut empêcher que ceux qui sont traditionnellement marginalisés n’obtiennent aucune aide. Sur le long terme, la société civile en Irak doit être renforcée. »
Archimandrite Emanuel Youkhana, représentant des Assyriens
« L’existence de notre communauté, vieille de plus de 2000 ans et antérieure à l’Islam, est aujourd’hui sérieusement menacée. On comptait plus d’un million de Chrétiens en Irak en 2003. Aujourd’hui, les estimations les plus optimistes parlent de 250 000 personnes. La richesse du Moyen-Orient vient de sa diversité. De l’école primaire à l’université, un enfant irakien n’entendra jamais parler de minorités non-musulmanes telles que les Juifs, les Mandéens, les Yézidis ou les Chrétiens. Nous avons déjà été éloignés de la conscience nationale, désormais Daesh nous déracine physiquement.
S’ils visent tous ceux qui ne partagent pas leur idéologie, les Yézidis et les Chrétiens sont tout particulièrement touchés. Les gens doivent quitter leurs maisons, les femmes et les filles sont prises en otage, les églises sont bombardées et pillées. 120 000 Chrétiens ont été chassés de leurs villes et villages autour des villes de Ninive et de Mossoul. Pour la première fois en 2000 ans, il n’y a plus de messe de Noël dans la ville biblique de Ninive. Je remercie le Parlement européen pour cette discussion, mais les minorités d’Irak sont fatiguées d’entendre des déclarations de solidarité : nous avons besoin d’une action immédiate. »
La réunion de la sous-commission des droits de l’homme a été présidée par la députée Elena Valenciano.
L’activiste des droits des Yézidis Nadia Murad Basee Taha et le Père Ziad Hilal, ancien responsable du service jésuite des réfugiés à Homs, étaient également présents.
Cliquez ici pour retrouver toutes les interventions de la réunion.

Plain-chant, diaphonies et faux-bourdons sur le Boulevard d’Avroy à Liège, le samedi 11 juin prochain, à l’abbaye des Bénédictines (Bd d'Avroy, 54, 16h00) et à l’église du Saint-Sacrement (Bd d'Avroy,18h00), avec les élèves de l’Académie de chant grégorien (dir. Maurice Besonhé), l’Ensemble vocal parisien « Livre Vermeil » (dir. Alicia Santos) et Thomas Deserranno (orgue). Au programme : Messe et Vêpres grégoriennes de la Vierge Marie, Extraits de Livre Vermeil de Montserrat (XIVe s), motets médiévaux et proses gallicanes. Entrée libre et réception ouverte à tous à l’issue de la manifestation. 

A l’occasion de la Fête-Dieu 2016 à Liège, l’évêque du diocèse, Mgr Jean-Pierre Delville, s’est rendu le samedi 28 mai à l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, où il a célébré la Solennité de la Fête selon la forme extraordinaire du rite romain. Plus de trois cents fidèles ont pris part à cette messe festive que rehaussaient les chants grégoriens de la Schola « Clamaverunt iusti » de Varsovie, dirigée par Michal Slawecki, chef du chœur de l’université polonaise Cardinal Stefan Wyszyński . Son homologue du chœur universitaire de Liège, Patrick Wilwerth, lui fit écho à la tête de l’Ensemble vocal liégeois« Praeludium » qui interpréta des motets polyphoniques anciens dédiés à l’Eucharistie. La célébration s’est terminée par la bénédiction du Saint-Sacrement et la vénération des reliques de sainte Julienne de Cornillon, suivies d’un vin d’honneur auquel Mgr Delville a pris part en parcourant la foule des participants. Au cours de l’homélie de la messe, axée sur le thème de l’eucharistie miséricordieuse, l’évêque de Liège a bien voulu souligner en ces termes la pertinence de l’action entreprise par la communauté de l’église du Saint-Sacrement : « L’évangile de la multiplication des pains se termine par : « on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers ». Douze: le chiffre des tribus d’Israël, le chiffre des disciples, le symbole de l’Église. C’est dans la communion ecclésiale que la communion au Christ donne ses fruits. Nous avons célébré ici dans cette église du Saint-Sacrement, où la communauté a voulu garder la richesse de la liturgie ancienne et la beauté des chants latins. Ainsi cette église est comme l’un des douze paniers qui composent l’Église et qui alimentent l’humanité ! »