Espérance Nouvelle publie la traduction (reprise ICI) de cette intervention du préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements (qui figure par ailleurs parmi les cardinaux signataires de la lettre adressée au pape) :
L'intervention du cardinal Sarah au synode a été traduite de l'italien et publiée ce mardi 13 octobre par le portail anglophone du site Aleteia.
Votre Sainteté, Éminences, participants du Synode,
Je propose ces trois pensées :
1. Plus de transparence et de respect entre nous
Je ressens un profond besoin d’invoquer l’Esprit de Vérité et d’Amour, la source de la parrhésia dans la parole et de l’humilité dans l’écoute, qui seul est capable de créer une véritable harmonie dans la pluralité.
Je dirai franchement que dans le précédent Synode, sur diverses questions, on a ressenti la tentation de céder à la mentalité du monde sécularisé et individualiste de l’Occident. Reconnaître ce qu’on appelle les « réalités de la vie » comme un locus theologicus signifie abandonner tout espoir dans le pouvoir transformant de la foi et de l’Évangile. L’Évangile qui a autrefois transformé les cultures est maintenant en danger d’être transformé par elles.
En outre, certaines des procédures utilisées ne paraissaient pas destinées à enrichir la discussion et la communion autant qu’elles faisaient la promotion d’une façon de voir typique d’une certaine frange des Églises les plus riches. Ceci est contraire à une Église pauvre, signe de contradiction joyeusement évangélique et prophétique face à la mondanité. On ne comprend pas non plus pourquoi certaines déclarations qui ne sont pas partagées par la majorité qualifiée du dernier Synode se sont retrouvées dans la Relatio puis dans les Lineamenta et l’Instrumentum laboris alors que d’autres questions pressantes et très actuelles (comme l’idéologie du genre) sont ignorées.
Mon premier espoir est donc que, dans notre travail, il y ait davantage de liberté, de transparence et d’objectivité. Pour cela, il serait bénéfique de publier les résumés des interventions, afin de faciliter la discussion et éviter tout préjudice ou discrimination dans la réception des déclarations des pères du synode.
nutile de se cacher derrière le paravent de la langue de buis. C’est évidemment le pape qui doit avoir le dernier mot. Mais lequel ? Les enjeux soulevés dans ce synode dépassent un simple propos pastoral et on ne voit pas comment le pontife romain pourrait se soustraire à l’édiction d’un document magistériel requérant l’adhésion de la foi : sous peine d’ouvrir un chemin menant à une Eglise à plusieurs vitesses sur le modèle anglican. JPSC.
« Il y a une grâce à être là. Chaque instant qui passe peut être l’occasion de nous abandonner en toute confiance à la présence amoureuse de Dieu au-dedans de nous. Dieu nous aime au présent. Le passé ne nous trouble plus, on remet à Dieu notre avenir, ainsi nous ne désespérons pas. « Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants » (Ps 114, 9).
Certains se demandent ce que le Synode sur la famille apportera de nouveau. Et si tout avait déjà été dit il y a plus de 2000 ans? Le message de Jésus doit-il être actualisé – remis dans son contexte historique – comme certains le pensent ou est-il au contraire une vérité immuable ? La pastorale est-elle une voie permettant d’assouplir la loi en fonction des situations locales ou bien la pastorale ne peut-elle jamais être séparée de la doctrine comme le disait Jean-Paul II dans l’encyclique Familiaris consortio ? Faut-il accepter toutes les formes d’unions au nom de la miséricorde ou bien la miséricorde implique-t-elle toujours une conversion et donc une reconnaissance de son péché et un changement de vie? Le Christ est-il la Vérité ou faut-il reconnaître une égale vérité en chaque conscience individuelle? Faut-il laisser une grande marge de manœuvre aux évêques en matière de famille ou l’unité est-elle préférable? L’Eglise doit-elle évoluer avec les mentalités du monde ou n’est-elle justement pas du monde? Et si nous laissions le Christ prendre la parole au Synode, que dirait-il?
« (RV) Les travaux du Synode se poursuivent au Vatican [...]
