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Actualité - Page 142

  • De nouveaux articles sur "Res Novae"

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    Veuillez trouver ci-dessous les liens vers de nouveaux articles publiés sur le site de Res Novae.

    – L’impossible inculturation du message évangélique dans la modernité, par l'abbé Claude Barthe

    – « Vatican II et la nouvelle liturgie ont inventé un nouveau mode magistériel, la régression dogmatique »

    – Le P. Spadaro a-t-il quitté le premier cercle du gouvernement bergoglien ?, par l'abbé Claude Barthe

    – Un jésuite, des jésuites, par don Pio Pace

  • Emmanuel Todd annonce l'imminence d'un basculement du monde

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    Du site du Point via le site Pour une école libre au Québec :

    Emmanuel Todd : « On est à la veille d’un basculement du monde »

    5 janvier 2024

    Emmanuel Todd, démographe, historien et sociologue publie un nouveau livre. Parmi ses faits d’armes éditoriaux, l’annonce, en 1976, dans La Chute finale, de la dislocation de l’URSS entrevue dans l’indice de mortalité infantile. Quarante-sept ans plus tard, pour ce qu’il dit être son dernier livre (« la boucle est bouclée »), il prédit La Défaite de l’Occident (Gallimard) dans le contexte du conflit en Ukraine

    L’auteur ne déclare pas la victoire de la Russie de Poutine, mais certains liront son livre sans pouvoir se défaire de cette idée. Les causes de ce déclin, selon lui, sont multiples : fin de l’État-nation ; recul de l’industrie, celle qui permet la fabrication des armes livrées à l’Ukraine ; « état zéro » de la matrice religieuse et d’abord du protestantisme ; hausse de la mortalité infantile aux États-Unis (plus élevée qu’en Russie), tout comme celle des suicides et des homicides. La conscience de ce reflux entraînerait un « nihilisme » qui trouverait son expression dans les guerres et la violence. A contrario et en dépit des sanctions occidentales, la Russie, elle, a « une économie et une société stabilisées », nous dit Todd. Le principal handicap russe serait son taux de fécondité, d’où l’urgence, pour Poutine, de gagner la guerre dans les cinq ans. Au regard de ce tableau contrasté, l’auteur entend nous persuader, en somme, que l’agresseur russe est en fait l’agressé, que l’impérialisme poutinien n’est qu’un souverainisme défensif, face à une Otan offensive. Beau joueur, il a accepté d’accorder au Point – journal européen et libéral – son premier entretien, qui fut parfois tendu, mais toujours instructif.
     
    Le Point.—  Dans La Chute finale (1976), vous avez prédit le déclin de l’URSS en partant, notamment, du taux de mortalité infantile. Aujourd’hui, vous annoncez la défaite de l’Occident. Sur quels éléments vous appuyez-vous pour affirmer cela?

    Emmanuel Todd.—  Les choses doivent être considérées à deux niveaux. Il y a le niveau économique qu’on observe actuellement. C’est-à-dire que la globalisation a mis non pas l’Occident en général mais spécifiquement les États-Unis en état d’incapacité de produire les armements nécessaires à l’Ukraine. Les Américains ont envoyé les Ukrainiens à la catastrophe durant l’offensive d’été avec un matériel insuffisant.

    Je consacre tout un chapitre au dégonflement de l’économie américaine, où je démontre le caractère largement fictif de son produit intérieur brut avec l’aggravation continuelle de son déficit commercial. Je montre également que les États-Unis produisent moins d’ingénieurs que la Russie. Je pense que c’est la capacité à produire du dollar à coût zéro qui empêche le redémarrage de l’industrie américaine.

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  • Fiducia supplicans : un enthousiasme prématuré dans l'Eglise de Flandre ?

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    On sait aujourd'hui que Fiducia supplicans est loin de faire l'unanimité et que le Vatican est amené à devoir expliquer et nuancer son propos de façon assez restrictive. Il était dès lors imprudent et prématuré d'applaudir le texte lors de sa sortie en l'interprétant de façon maximaliste comme le firent des porte-paroles de l'Eglise flamande.

    De kerknet.be :

    "Homosexualité & Foi" de l'Eglise catholique flamande voit dans la publication de 'Fiducia Supplicans' un "glissement de terrain"

    22 décembre 2023

    La possibilité de bénir les couples homosexuels témoigne d'un revirement dans le discours et la prise de parole de l'Église, selon le Point de contact "Homosexualité et Foi" (qui bénéficie de l'aval des évêques flamands).

    Un 'Glissement de terrain' dans le discours et la pensée de l'Église

    Dans le monde des fidèles lgbti+, la récente déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, Fiducia Supplicans, est considérée comme un grand pas vers la reconnaissance des relations homosexuelles fidèles et durables. Vous êtes pleinement accepté en tant que personne lgbti+ et vous pouvez même désormais faire bénir votre relation.

    Cela ouvre la porte à une église accueillante et hospitalière. L'Église est là pour tout le monde.
    Para todos, todos, todos", a déclaré le pape François l'été dernier lors des Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne. Il l'a répété à nouveau lors de la célébration d'ouverture du synode sur la synodalité sur la place Saint-Pierre à Rome, en italien : "Per tutti, tutti, tutti". Deux fois, ce furent des moments inoubliables et historiques pour ceux qui y ont assisté. Par deux fois donc, certains ont encore tenté de torpiller ou du moins de minimiser la portée de son discours. Il s'est avéré que c'était prématuré.

    L'amour de Dieu et des autres êtres humains

    Au cours de la première session du synode, les participants ont préconisé une approche pastorale pour ceux qui se sentent exclus par l'Église, par exemple en raison d'une situation (relationnelle) difficile pour l'Église. Il s'agit notamment des couples homosexuels et de la communauté lgbti+ au sens large. Au cours de l'année écoulée, nous avons pu rencontrer des homosexuels fidèles et engagés dans l'Église au sein des points focaux "Homosexualité et foi" mis en place par l'Église flamande. Sans entrer dans les détails, il s'agit de conversations intenses et de rencontres chaleureuses qui ont toujours un point commun : un amour sans limite pour Dieu et pour les autres êtres humains. (!!!) Cet amour s'est également manifesté dans l'atmosphère chaleureuse et priante de la célébration œcuménique de la Pride d'Anvers et, récemment, de la messe arc-en-ciel à Merksem.

    Option privilégiée pour la pratique pastorale

    La déclaration diffusée lundi par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi, gardien de la doctrine, représente donc une confirmation de l'approche pastorale des points de contact "Homosexualité et Foi" dans l'Église flamande de Belgique. Fiducia Supplicans est tout autant une conséquence de la préférence papale pour la pratique pastorale. La personne concrète prime toujours sur les règles générales et généralisantes.

    Le document confirme ce que nous savons tous depuis longtemps : le droit canonique ne peut pas prévoir tous les cas.
    Le discernement commun à travers la conscience formée était déjà privilégié dans l'enseignement social de l'Église. Le fait que la conscience formée prime désormais aussi en matière d'éthique sexuelle n'est ni plus ni moins qu'un glissement de terrain dans le discours et la pensée de l'Église. De plus, la déclaration de l'Église mondiale a un impact significatif sur la réflexion dans les pays où l'homosexualité est encore aujourd'hui criminalisée.

    Pour ceux qui se sont demandés au cours des deux dernières années si l'enquête mondiale auprès des fidèles de l'Église catholique allait changer quelque chose, on peut d'ores et déjà considérer la déclaration de lundi comme un premier fruit de ce processus. Partout, il y a un désir de plus en plus enthousiaste d'une Église accueillante et ouverte. La vie vécue ne se laisse pas enfermer dans des règles immuables.

    La vie et la mort

    Ce n'est pas un hasard si, lors de sa réunion à Rome en octobre, le Synode des évêques a proposé de lancer des initiatives de discernement commun sur les questions sensibles. Le paragraphe sur ce point a été approuvé à une écrasante majorité - comme le reste du document, d'ailleurs. Les témoignages des participants au synode ont mis l'Église sur la voie. L'une des histoires qui a fait la une des médias internationaux est celle d'une jeune femme polonaise. Elle n'avait pas de relation mais s'était déclarée bisexuelle à un moment donné. Après une période d'éloignement de l'Église, elle a cherché à renouer avec elle pour faire l'expérience de la proximité et de la bénédiction de Dieu.
    Le prêtre n'a pas voulu la confesser parce qu'elle était "désordonnée". Elle a été tellement choquée et désillusionnée qu'elle est passée d'une dépression à l'autre et a fini par s'éloigner de la vie. Une approche pastorale mesurée, comme le suggère la déclaration du Dicastère pour la doctrine de la foi, peut littéralement faire la différence entre la vie et la mort pour certains, en particulier dans une situation extrêmement vulnérable comme celle de cette jeune femme.

    Extrême droite

    Ici et là, nous lisons des voix dissidentes sur les médias sociaux. Certaines tentent de semer la confusion par une lecture très sélective et légaliste de certains fragments de la Bible. D'autres, moins nombreuses, se font parfois entendre de manière grossière et bruyante. Ces appelants bruyants ont souvent des liens avec des groupes prêchant une idéologie d'extrême-droite de haine et de violence. De tels appels ne peuvent être condamnés que dans les termes les plus vifs. Même au nom de la liberté d'expression, il y a des limites.

    Écouter et accompagner

    À ceux qui ne sont pas d'accord, nous ne pouvons que réitérer l'appel au dialogue. Nous sommes prêts à discuter avec tous ceux qui se trouvent dans les points de contact. Si nous allons bien vers une Eglise d'écoute et d'accompagnement où chacun a sa place, cela vaut pour les couples homosexuels qui souhaitent une bénédiction, mais aussi pour ceux qui votent contre. Nous invitons donc cordialement tout le monde à une conversation ouverte, dans un "espace sûr" et de préférence aussi loin que possible de toutes les chambres d'écho des médias sociaux.

    Contacts "Homosexualité et foi" de l'Église catholique flamande :

    Willy Bombeek (coordinateur interdiocésain)
    Werner Van Laer (Archidiocèse, Vicariat du Brabant flamand), Saskia van den Kieboom (Diocèse d'Anvers), Luc Boudens (Diocèse de Bruges), Tom Van Wambeke (Diocèse de Hasselt), Geert De Cubber (Diocèse de Gand)

  • 73 millions de morts par avortement en 2023 !

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    De kath.net/news :

    73 millions de morts par avortement en 2023 !

    4 janvier 2024

    En 2023, l'avortement était clairement la première cause de mortalité dans le monde et en tête de toutes les statistiques de mortalité avec 52 %.

    C'est une nouvelle que la plupart des médias passeront sous silence en 2024 et qui devrait également être un sujet de préoccupation pour la plupart des représentants de l'Église en Allemagne, en Autriche ou en Suisse (mais aussi en Belgique ou en France) : en 2023, 73 millions d'enfants ont été tués par avortement. En 2023, l'avortement était clairement la première cause de mortalité dans le monde et, avec 52 %, il était en tête de toutes les statistiques de mortalité. C'est ce que montrent les statistiques de Worldometer et de l'OMS, comme le rapporte "LifeNews". Worldometer collecte différentes statistiques auprès des gouvernements et d'autres organisations, rassemble ces données et les extrapole ensuite à d'autres pays. Aux États-Unis, entre 1500 et 2500 avortements sont actuellement pratiqués chaque jour. Cela signifie qu'environ 20 % des grossesses se terminent par le meurtre d'enfants à naître.

  • Le préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi mérite d'être démis de ses fonctions

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le communiqué surréaliste sur Fiducia Supplicans : Tucho est une honte

    Contradictions, phrases illogiques et rites d'horlogerie : sur la bénédiction des couples irréguliers, un nouveau document incroyable signé par le cardinal Fernandez. Qui, pour le bien de l'Eglise, devrait être retiré.

    05_01_2024

    Non, nous ne sommes pas dans l'émission Scherzi a parte (blagues à part) ; nous ne sommes pas non plus confrontés à l'opération d'un hacker farceur. Le communiqué de presse d'hier porte la signature du Cardinal Victor M. Fernández et de Mgr Armando Matteo (respectivement Préfet et Secrétaire du Dicastère pour la Doctrine de la Foi) ; cette fois-ci sans aucun ex audientia de la part du Pape. Un communiqué qui aurait pour objectif hypothétique de "contribuer à clarifier l'accueil des Fiducia supplicans" et qui, au contraire, a pour conséquence certaine d'embrouiller encore plus les fidèles, d'humilier encore plus profondément l'Eglise catholique et de ridiculiser à l'extrême le Dicastère pour la Doctrine de la Foi.

    Avant de le lire, il faut s'asseoir, respirer profondément et avoir du carbonate d'ammonium à portée de main, en cas de défaillance. Face au soulèvement de nombreuses conférences épiscopales aux périphéries de l'Église, auxquelles il serait ridicule d'adresser l'accusation commode de ne pas être pastorales, Tucho Fernandez tente de faire marche arrière, tout en essayant de ne pas mécontenter ces évêques, clairement concentrés dans l'espace germanophone, qui à leur tour sont loin d'être disposés à obéir à un "contre-ordre, camarades" !

    Tucho ressemble à ces conducteurs néophytes (parfois pas tout à fait "néo") qui veulent garer une voiture trop longue dans un espace trop petit et qui, à force de manœuvres incessantes, finissent par s'écraser devant et derrière !

    Et en effet, face aux évêques africains qui ne veulent pas entendre parler des unions de couples irréguliers ou homosexuels, et face aux Allemands qui veulent au contraire bénir précisément ces couples, Fernández réussit à écrire noir sur blanc un chef-d'œuvre de contradiction. Dans la section 2 (Réception pratique), il écrit (en gras) : "La Déclaration contient la proposition de bénédictions pastorales brèves et simples (non liturgiques ou ritualisées) de couples irréguliers (pas d'unions)". Dans la section 4 (La véritable nouveauté du document), il affirme exactement le contraire : "La véritable nouveauté de cette Déclaration, celle qui exige un généreux effort de réception et dont personne ne devrait se déclarer exclu, n'est pas la possibilité de bénir les couples irréguliers". Ainsi, la proposition est de bénir les couples irréguliers, mais la nouveauté du document n'est pas de bénir les couples irréguliers. C'est clair, non ?

    Propositions d'explications pour ce délire ? Hypothèse 1 : Fernández souffre d'un conflit de logique ; hypothèse 2 : les deux paragraphes ont été écrits par des auteurs différents, qui ont compris la Déclaration " très claire " chacun à leur manière (et il n'y a évidemment pas eu de révision finale) ; hypothèse 3 : la première déclaration a été écrite dans le document adressé aux évêques allemands, la seconde dans celui adressé aux évêques africains, mais en fin de compte, un sous-secrétaire a rassemblé le tout. D'autres idées ?

    Cependant, nous nous trouvons maintenant dans la situation paradoxale où non seulement le Dicastère s'est contredit dans deux documents différents (Responsum de 2021 et Déclaration FS), mais même dans le même document. Et comme le pire n'a pas de fin, nous attendons une prochaine "Note de clarification sur la Déclaration de la FS", dans laquelle la contradiction est également soulignée dans le même paragraphe.

    Le deuxième aspect tragicomique de cet hilarant Communiqué réside dans la tentative de Tucho de "distinguer deux formes différentes de bénédictions : 'liturgique ou ritualisée' et 'spontanée ou pastorale'". Attention à l'"explication" : "Puisque certains ont soulevé la question de savoir à quoi pourraient ressembler ces bénédictions, prenons un exemple concret : imaginons qu'au milieu d'un grand pèlerinage, un couple divorcé, engagé dans une nouvelle union, dise au prêtre : "S'il vous plaît, donnez-nous une bénédiction, nous ne trouvons pas de travail, il est très malade, nous n'avons pas de maison, la vie devient très lourde : que Dieu nous vienne en aide". Avant d'en venir à la "solution", rappelons qu'il ne s'agit ni d'une interview à bâtons rompus de Tucho, ni d'une lettre expliquant les "bénédictions pastorales" aux enfants de la crèche, mais d'un document officiel émanant d'un dicastère de la Curie romaine. Ainsi, "dans ce cas, le prêtre peut réciter une prière simple comme celle-ci : "Seigneur, regarde ces enfants, accorde-leur la santé, le travail, la paix et l'entraide. Délivre-les de tout ce qui contredit ton Evangile et donne-leur de vivre selon ta volonté. Amen". Et il conclut par un signe de croix sur chacun d'eux. La durée est de 10 ou 15 secondes. Oui, selon la langue utilisée. C'est clair, non ? La bénédiction pastorale est une bénédiction rapide, une bénédiction version Speedy Gonzales : 10-15 secondes, pas plus.

    Ainsi, selon le Dicastère, la différence entre les deux bénédictions réside dans le fait que "ce sont des bénédictions de quelques secondes, sans Rituel et sans Bénédiction". Mais le temps pris, ainsi que le "dispositif scénique" qui ne doit pas faire penser à un mariage, ou le lieu où ces bénédictions sont données, ne concernent pas l'essence, ce qu'est une bénédiction, mais des éléments accidentels. C'est pourquoi la bénédiction pastorale, en tant que bénédiction, est un sacramentel à tous égards, ni plus ni moins que la bénédiction rituelle ou liturgique. Et c'est précisément pour cette raison qu'il n'est pas possible de bénir un couple irrégulier ou homosexuel ; FS se trouve ainsi en contradiction flagrante avec le Responsum et la logique d'un sacramentel.

    Par ailleurs, la prétendue distinction entre union et couple est tout simplement spécieuse. Mais, dans le texte, on utilise le terme couple comme synonyme de paire qui permettrait de penser au simple fait que ce sont deux personnes qui se présentent, pas nécessairement unies par des liens sexuels. Il va sans dire que, dans le cas de deux personnes homosexuelles, il n'est même pas possible de parler de "couple", puisque le couple exige une complémentarité sexuelle.

    Mais comme si cela ne suffisait pas, Tucho parvient à brouiller encore plus les pistes et à prouver au monde que la Déclaration est un fourre-tout de contradictions. Immédiatement après l'exemple d'oraison dans le communiqué de presse, nous trouvons écrit : "Et il [le ministre] conclut avec le signe de la croix sur chacun des deux". Pour récapituler : selon le Communiqué, FS propose la bénédiction pastorale des couples irréguliers ; immédiatement après, cependant, il déclare qu'il ne s'agit pas de bénir les couples irréguliers ; et à la fin, il demande de bénir chacun des deux. Donc chacun individuellement. Mais quelle était la nécessité de faire un document pour dire que le prêtre peut bénir des individus, même si deux, trois ou cent se présentent ?

    On se demande alors avec quel courage Tucho, face aux réactions suscitées par ce document, admet "différentes manières de l'appliquer, mais pas un refus total ou définitif de ce chemin proposé aux prêtres" ; avec quelle prétention exige-t-il "le respect dû à un texte signé et approuvé par le Souverain Pontife lui-même, en cherchant à accueillir d'une certaine manière la réflexion qui y est contenue". Le premier à manquer de respect à un document qui porte la signature du Pape est lui-même, faisant preuve d'une incapacité totale à atteindre une simple cohérence logique et d'une incompétence théologique encore plus marquée.

    Quel assentiment peut-il exiger des fidèles si l'on ne comprend même pas ce que l'on est censé approuver ? Couples oui, couples non, couples, mais un à la fois : Fernández humilie l'Église aux yeux du monde entier et la justice et le respect voudraient qu'il soit démis de ses fonctions de préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi. Le plus rapidement possible.

  • Face à la levée de boucliers suscitée par Fiducia supplicans, le Vatican publie un communiqué pour clarifier sa position

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    Ce communiqué suffira-t-il à apaiser le débat ? On peut en douter... C'est en tout cas un beau gâchis qui compromet la crédibilité de l'institution.

    De RCF :

    BÉNÉDICTION DES HOMOSEXUELS : LE VATICAN CLARIFIE SA POSITION DANS UN COMMUNIQUÉ

    4 janvier 2024

    Lundi 18 décembre 2023, le dicastère pour la doctrine de la foi donnait son feu vert pour la bénédiction des couples dits "irréguliers", homosexuels ou personnes divorcées, dans un document validé par le pape François intitulé Fiducia supplicans. Depuis, le texte fait polémique au sein de l'Église. Le Vatican a donc publié un communiqué pour apporter des précisions au texte initial. Retrouvez-le en intégralité.

    Communiqué de presse pour aider à clarifier la réception de Fiducia supplicans, recommandant une lecture complète et attentive de la Déclaration pour mieux comprendre le sens de sa proposition.

    1. Doctrine

    Les déclarations compréhensibles de certaines conférences épiscopales par rapport au document Fiducia supplicans ont le mérite de mettre en évidence la nécessité d'un plus long temps de réflexion pastorale. Ce qu'ont exprimé ces conférences épiscopales ne peut être interprété comme une opposition doctrinale parce que le document est clair et classique sur le mariage et la sexualité. Plusieurs phrases fortes dans la Déclaration ne laissent planer aucun doute :

    «Cette déclaration reste ferme sur la doctrine traditionnelle de l'Église concernant le mariage, n'autorisant aucun type de rite liturgique ou de bénédiction similaire à un rite liturgique qui pourrait prêter à confusion». On agit, face à des couples en situation irrégulière, «sans valider officiellement leur statut ni modifier en quoi que ce soit l'enseignement pérenne de l'Église sur le mariage» (Présentation).

    «Sont inadmissibles les rites et les prières qui pourraient créer une confusion entre ce qui est constitutif du mariage, à savoir "une union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la génération d'enfants", et ce qui le contredit. Cette conviction est fondée sur la doctrine catholique pérenne du mariage. Ce n'est que dans ce contexte que les relations sexuelles trouvent leur sens naturel, propre et pleinement humain. La doctrine de l'Église sur ce point reste ferme»(4).

    «Tel est également le sens du Responsum de l'ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi, lorsqu'il affirme que l'Église n'a pas le pouvoir de donner des bénédictions aux unions entre personnes du même sexe»(5).

    «C'est pourquoi, étant donné que l'Église a toujours considéré comme moralement licites uniquement les relations sexuelles vécues dans le cadre du mariage, elle n'a pas le pouvoir de conférer sa bénédiction liturgique lorsque celle-ci peut, d'une certaine manière, offrir une forme de légitimité morale à une union qui se présente comme un mariage ou à une pratique sexuelle extra maritale»(11).

    Il est clair qu'il n'y aurait pas de place pour se distancer doctrinalement de cette Déclaration ou pour la considérer comme hérétique, contraire à la Tradition de l'Église ou blasphématoire.

    2. Réception pratique

    Toutefois, certains évêques s'expriment surtout sur un aspect pratique: les possibles bénédictions de couples en situation irrégulière. La Déclaration contient la proposition de brèves et simples bénédictions pastorales (ni liturgiques ni ritualisées) de couples en situation irrégulière (et non pas des unions), étant entendu qu'il s'agit de bénédictions sans forme liturgique qui n'approuvent ni ne justifient la situation dans laquelle se trouvent ces personnes.

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  • Comment évolue le catholicisme dans la Pologne de l'après COVID ?

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    Du Catholic World Report (Filip Mazurczak) :

    L'état de la foi catholique dans la Pologne post-COVID

    Entre 2019, dernier recensement des fidèles avant la pandémie, et 2022, la proportion de catholiques polonais assistant à la messe a chuté de 7,4 %. Mais il y a aussi de nombreuses tendances positives.

    3 janvier 2024

    En décembre, l'Institut des statistiques de l'Église catholique a publié son rapport annuel sur l'Église catholique en Pologne, le premier à contenir des données obtenues après la levée des restrictions imposées par la pandémie.

    Si le rapport contient quelques données optimistes, comme le fait que presque tous les bébés polonais nés en 2022 ont été baptisés, la publication indique néanmoins un déclin de la pratique religieuse, à l'instar d'autres pays euro-atlantiques. Plutôt qu'un motif de désespoir, le fléchissement de la foi au niveau mondial après la pandémie devrait inspirer les catholiques, clercs et laïcs, à accroître leur ferveur missionnaire.

    Le coup de la pandémie

    Depuis 1980, l'Institut polonais des statistiques de l'Église catholique publie un rapport statistique annuel qui offre une vue d'ensemble quantitative du catholicisme polonais. Les principales conclusions sont résumées en anglais dans cet article.

    Naturellement, la statistique la plus médiatisée du rapport est celle de la fréquentation de la messe, basée sur un comptage effectué un dimanche d'octobre dans l'ensemble des quelque 10 000 paroisses de Pologne. Bien que des facteurs arbitraires tels que le temps ou les enfants de chœur (qui font généralement le décompte) puissent influencer les résultats, il s'agit d'une méthode plus fiable que les sondages pour mesurer la pratique religieuse. En 2022, 29,5 % des catholiques polonais ont assisté à la messe, tandis que 13,9 % ont reçu la Sainte Communion. Ce chiffre est légèrement supérieur à celui de l'année précédente, lorsque des restrictions liées au COVID ont été imposées au nombre de personnes pouvant assister à la messe en Pologne ; en 2022, 28,3 % ont assisté à la messe, tandis que 12,9 % ont reçu l'eucharistie.

    Dans les années 1980, lorsque l'Église polonaise était au premier plan de la lutte du peuple polonais contre l'oppression communiste, environ 50 % des catholiques polonais assistaient à la messe. Dans les années 1990 et au début des années 2000, ce chiffre a légèrement baissé, pour se stabiliser autour de 40 %. Dans les années 2010, la proportion de Polonais baptisés assistant à la messe s'est située dans la partie supérieure des années 30, atteignant 36,9 %, dont 16,7 % ont reçu la Sainte Communion en 2019. Par rapport à 2018, il s'agit d'une baisse de 1,3 % et de 0,6 %, respectivement. Étant donné que 2019 - qui a été à la Pologne ce que 2002 a été aux États-Unis - a connu un énorme débat public sur les abus sexuels dans l'Église catholique polonaise (cette année-là, il y avait des gros titres sur le sujet presque tous les jours), il est remarquable que le niveau de déclin n'ait pas été plus marqué.

    En général, étant donné les énormes changements qui ont eu lieu dans la société polonaise depuis les années 1980 - la disparition du régime communiste et son remplacement par le consumérisme, le décès du fils préféré, le pape saint Jean-Paul II, qui, pour les jeunes générations, devient de plus en plus une figure historique lointaine, et la croissance de la prospérité polonaise (entre 1990 et 2018, le PIB polonais a explosé de façon vertigineuse de 381 %) - le taux de déclin a été étonnamment lent, la fréquentation de la messe polonaise diminuant d'environ 3 à 5 % par décennie.

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  • Les directives du Vatican sur les bénédictions homosexuelles sont une "réponse claire" aux évêques allemands

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    De Jonathan Liedl sur CNA :

    Cardinal Fernández : les directives du Vatican sur les bénédictions homosexuelles sont une "réponse claire" aux évêques allemands

    3 janvier 2024

    Au milieu d'une grande confusion concernant les récentes orientations du Vatican sur les bénédictions homosexuelles, l'architecte du document s'en est pris à ceux qui défendent l'interprétation la plus libérale : Le leadership catholique en Allemagne. 

    Le cardinal Victor Manuel Fernández, préfet du Dicastère du Vatican pour la doctrine de la foi (DDF) et conseiller théologique de longue date du pape François, a décrit Fiducia Supplicans comme une "réponse claire" aux projets allemands visant à officialiser les bénédictions liturgiques pour les couples de même sexe, ce qui est explicitement interdit par les orientations du 18 décembre.

    "Ce n'est pas la réponse que les gens de deux ou trois pays aimeraient avoir", a déclaré Mgr Fernández à propos de Fiducia Supplicans dans une interview accordée le 3 janvier au journal catholique allemand Die Tagespost. "Il s'agit plutôt d'une réponse pastorale que tout le monde pourrait accepter, même si c'est avec difficulté. 

    Les orientations du Vatican proposent la possibilité de "bénédictions spontanées" pour les couples de même sexe et ceux qui ont des "relations irrégulières", mais "sans valider officiellement leur statut ni modifier de quelque manière que ce soit l'enseignement pérenne de l'Église sur le mariage". Pour éviter toute confusion, Fiducia Supplicans interdit la promotion de bénédictions formelles et l'utilisation de tout vêtement ou symbole qui pourrait donner l'impression d'une bénédiction maritale. 

    Les membres de la controversée Voie synodale allemande, une collaboration entre la Conférence épiscopale allemande (DBK) et un puissant lobby laïc (ZdK), ont approuvé à une écrasante majorité l'élaboration de textes rituels formalisés pour les bénédictions de personnes de même sexe lors d'une assemblée qui s'est tenue en mars 2023 à Francfort.

    Depuis lors, plusieurs évêques allemands ont autorisé la bénédiction publique de couples de même sexe dans leurs diocèses. Suite à la publication de Fiducia Supplicans, Birgit Mock, vice-présidente du ZdK, a déclaré que l'Église en Allemagne n'abandonnerait pas son projet d'élaborer un texte officiel pour les bénédictions de couples de même sexe, malgré les interdictions de la directive.

    Mgr Fernández a suggéré que certains catholiques allemands pourraient ne pas apprécier les perspectives des catholiques d'autres parties du monde sur les questions liées à la sexualité.

    "En écoutant certaines réflexions faites dans le cadre du chemin synodal allemand, il semble parfois qu'une partie du monde se sente particulièrement 'éclairée' pour comprendre ce que les autres pauvres misérables sont incapables de saisir parce qu'ils sont fermés ou médiévaux, et ensuite cette partie 'éclairée' croit naïvement que grâce à elle, toute l'Église universelle est réformée et libérée des vieux schémas", a déclaré Mgr Fernández à Die Tagespost.

    De même, le chef du DDF a suggéré que certains dirigeants catholiques allemands n'apprécient pas les efforts du pape François pour maintenir l'unité de l'Église.

    "Certains évêques allemands ne semblent pas comprendre qu'un pape libéral ou éclairé ne pourrait pas garantir cette communion entre les Allemands, les Africains, les Asiatiques, les Latino-Américains, les Russes, et ainsi de suite", a déclaré Mgr Fernández. En revanche, un pape "pastoral" est en mesure de le faire, car il préserve l'enseignement de l'Église tout en lui permettant "d'entrer en dialogue avec la vie concrète, souvent si blessée, des fidèles".

    Mgr Fernández a également remis en question le fondement de la Voie synodale pour essayer de changer radicalement l'enseignement et la pratique de l'Église en matière de sexualité et de gouvernance, à savoir la nécessité de s'attaquer aux causes systémiques de la crise des abus sexuels. 

    "Croire que dans une partie du monde, la crise causée par les abus sexuels peut être résolue par des décisions contraires à l'enseignement de l'Église universelle n'est, à mon avis, même pas raisonnablement justifié", a déclaré Mgr Fernández, notant que "certaines communautés chrétiennes non catholiques" ayant des conceptions différentes de la sexualité et de l'autorité sont également en proie à des problèmes liés aux abus sexuels. 

    La publication de Fiducia Supplicans a été marquée par une grande confusion et des interprétations contradictoires, les évêques de pays d'Afrique et d'Europe de l'Est interdisant les bénédictions proposées dans leurs juridictions, tandis que les prélats de pays comme l'Allemagne ont qualifié le document de confirmation de leur volonté de changement. 

    L'interview de mercredi n'était pas la première fois que Mgr Fernández abordait l'impact de Fiducia Supplicans, et notamment son importance pour l'Église catholique en Allemagne. 

    Dans une interview accordée le 23 décembre, il a déclaré à The Pillar que la promotion par certains épiscopats de bénédictions rituelles de couples irréguliers était "inadmissible" et qu'"ils devraient reformuler leur proposition à cet égard". 

    L'Argentin a également déclaré qu'il "prévoyait un voyage en Allemagne pour avoir des conversations que je crois importantes".

    Dans l'interview accordée à Die Tagespost, le cardinal a également évoqué les dialogues en cours entre le Vatican et les représentants de la DBK. Deux d'entre eux ont déjà eu lieu, le prochain devant se tenir à Rome ce mois-ci. 

    Mgr Fernández a réaffirmé que la discussion sur les changements de l'enseignement de l'Église sur la sexualité et les ordres sacrés réservés aux hommes ne serait pas à l'ordre du jour des prochaines réunions, ce que le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, avait déjà fait savoir à la DBK dans une lettre datée du mois d'octobre. Toutefois, le chef du DDF a laissé entendre que "la porte reste ouverte" pour discuter de la manière dont les aspects réformables des questions concernées "peuvent être approfondis" et éventuellement conduire à "un développement pastoral" similaire à Fiducia Supplicans. 

    Le cardinal a également abordé les préparatifs en cours des dirigeants de l'Église allemande en vue d'établir un "conseil synodal" d'évêques et de laïcs - ce qui a été interdit par les hauts responsables du Vatican dans une lettre de janvier 2023 explicitement approuvée par le pape François. 

    Le comité synodal qui prépare le terrain pour le Conseil synodal a tenu sa première réunion les 10 et 11 novembre, bien qu'elle ait été boycottée par quatre ordinaires allemands, tandis que quatre autres n'ont pas été en mesure d'y assister, invoquant des conflits d'horaire. Le DBK devrait voter sur l'adoption des statuts du comité lors de sa session plénière de février à Augsbourg. Dans son interview au quotidien Die Tagespost, Mgr Fernández a mis l'accent sur la patience. 

    La condition de la poursuite du dialogue entre le Vatican et la DBK est que "nous ne continuions pas à prendre des décisions qui ne seront discutées que lors de réunions ultérieures". 

    Nous devons nous rappeler que "le temps vaut plus que l'espace", a-t-il déclaré, citant Evangelii Gaudium, l'exhortation apostolique de 2013 du pape François que Mgr Fernández aurait rédigée. "Restons donc calmes et pensons à la situation dans son ensemble". 

    Jonathan Liedl est rédacteur en chef du National Catholic Register. Il a travaillé pour des conférences catholiques d'État, a suivi une formation de trois ans au séminaire et a été tuteur dans un centre d'études chrétiennes à l'université. Liedl est titulaire d'une licence en sciences politiques et en études arabes (Univ. de Notre Dame), d'une maîtrise en études catholiques (Univ. de St. Thomas) et termine actuellement une maîtrise en théologie au Séminaire Saint-Paul.

  • Bruxelles (Forum Saint-Michel), 16 janvier : Benoît XVI un an après

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    La Nouvelle revue théologique organise, en partenariat avec les éditions Chora, une soirée "Benoît XVI, un an après"

    avec, comme intervenants, 

    Alban Massie s.j., Directeur de la Nouvelle revue théologique
    et Clément Imbert, Traducteur de la biographie de Benoît XVI
     
    à l'occasion de l'anniversaire du décès du Benoît XVI et de la parution de ces ouvrages
     
    Benoît XVI, Une vie par Peter SEEWALD, éd. Chora, 2023
    L’héritage théologique de Benoît XVI. Coopérateur de la vérité par des enseignants du Collège des Bernardins, Cahier de la NRT, CLD, 2023
     
    Elle aura lieu le 16 janvier 2024 au Forum Saint-Michel (Bruxelles). 
  • La "damnatio memoriae" de Benoît XVI se poursuit, jusque dans les ornements de la sacristie pontificale

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    De D.H.E. sur Silere Non Possum :

    LE PAPE FRANCOIS ORDONNE : "SUPPRIMEZ TOUS LES BLASONS DE BENOÎT". LA DAMNATIO MEMORIAE DE RATZINGER CONTINUE

    Le pape François ordonne la suppression des armoiries de Ratzinger

    Les énormes chagrins que le défunt pontife a dû endurer au cours des dix années de cohabitation n'ont pas suffi. Les funérailles célébrées dans l'incapacité de porter l'héritage de son prédécesseur, véritable père de l'Église, n'ont pas suffi. Aujourd'hui, un an après la mort de Benoît XVI, l'ordre est parti de Santa Marta : "Enlevez les armoiries de Benoît XVI des chasubles ! 

    C'est ce qu'on a dit au maître des célébrations liturgiques papales et au personnel de la sacristie papale. C'est ainsi que les chasubles (dans les quatre couleurs liturgiques) ont été envoyées chez le tailleur pour remplacer les armoiries du défunt pontife par la tiare et les clés croisées.

    Il s'agit d'un choix qui ne trouve aucune justification, surtout dix ans après la fin de son pontificat et seulement un an après sa mort. D'un point de vue historique, en effet, le souvenir des vêtements voulus par Benoît XVI et rappelant son pontificat est en train de s'effacer. Il s'agit également d'une indication temporelle : les vêtements ont été souhaités et créés pendant cette période. D'ailleurs, tous les autres vêtements portant les armoiries de saint Paul VI, de saint Jean XXIII ou de saint Jean-Paul II sont tous dans la sacristie pontificale et personne n'a jamais osé y toucher.

    D'un point de vue économique, aspect si cher au pape François, il s'agit d'une dépense insensée. Il aurait été moins coûteux d'acheter des chasubles sans armoiries ou avec les armoiries du pontife régnant. Pourquoi donc procéder encore à cette damnatio memoriae du pontificat de Joseph Ratzinger ? 

    Dans les jours qui ont suivi sa mort, François a manifesté son impatience à l'égard de l'ensemble de l'héritage de Joseph Ratzinger. Personne n'oubliera jamais les images de la dépouille de Benoît XVI embarquée dans un minibus, à l'aube, dans l'obscurité, et conduite dans la basilique vaticane en entrant par la porte latérale. Un tel traitement n'a jamais été réservé aux excommuniés.

    Un an après sa mort, S.E.R. l'archevêque Georg Gänswein a célébré une Sainte Messe en suffrage de l'âme de Benoît XVI. La demande de participation était telle que la célébration n'a pas pu avoir lieu dans les grottes du Vatican, mais la messe a été déplacée à l'autel de la cathèdre pour permettre à tous d'y participer.

  • Bénédiction des couples homosexuels : toutes les faussetés de Fiducia supplicans

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    De Riccardo Cascioli et Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Bénédiction des couples homosexuels : toutes les faussetés de Fiducia supplicans

    La doctrine changée tout en affirmant le contraire, falsification de la notion de couple, jeux de mots et formules ambiguës, rejet de la loi naturelle. La Bussola et l'Observatoire Van Thuan proposent une vision concise du document du Vatican qui divise l'Eglise.

    3_1_2024

    La Nuova Bussola Quotidiana et l'Observatoire du Cardinal Van Thuân proposent dans ces lignes une évaluation globale de la Déclaration Fiducia supplicans. Nous avons laissé passer un certain temps depuis sa publication afin de favoriser une réflexion précise et complète. En effet, la Déclaration soulève de nombreuses et graves questions qui doivent être abordées séparément, mais aussi et surtout dans un cadre unifié. Elle semble avoir franchi une étape fatale, un tournant dans la doctrine et la pratique de l'Église, une limite semble avoir été franchie de manière décisive. Certains commentateurs ont parlé de "catastrophe" et de "scandale". Cela appelle une analyse responsable et complète.

    Quelques observations formelles

    La déclaration a été publiée le 18 novembre 2023. Elle est signée par le préfet, le cardinal Victor Manuel Fernández et, avec la formule ex audientia, par le pape François. Elle n'a pas été examinée par l'assemblée du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, mais seulement, comme l'indique le texte, par la Section doctrinale. La formule d'approbation papale est parmi les plus faibles : elle semble dire seulement que le pape a été informé, ce qui contraste avec la grande pertinence magistérielle d'une Déclaration. Une chose similaire s'était produite avec le Responsum de 2021, qui, comme nous le savons, disait le contraire et envers lequel François n'avait pas caché son impatience. Dans ce cas, au bas du texte, il était seulement dit que le pape avait été informé.

    Deux autres aspects formels de la Déclaration sont à noter. Le premier est que la plupart des références magistérielles renvoient à des interventions de François. Il n'y a jamais eu de document aussi limité dans ses références au magistère précédent. Il est dit que la Déclaration est "basée sur la vision pastorale du Pape François", comme s'il s'agissait d'un unicum. Troisièmement, l'argumentation du texte est très faible et son niveau est défiguré par rapport à la structure argumentative, par exemple, de Dominus Jesus (2000), qui était également une Déclaration comme celle-ci, c'est-à-dire un document de haut rang magistériel.  

    La thèse centrale de la Déclaration

    Fiducia supplicans soutient que la doctrine catholique sur le mariage et la sexualité reste inchangée et que les nouvelles indications qu'elle contient sont uniquement pastorales et, en tant que telles, complètent, sans le nier, le Responsum de 2021, qui se serait limité au seul domaine doctrinal. La nouveauté pastorale consisterait en une révision du sens des bénédictions, prévoyant, outre les bénédictions déjà doctrinalement clarifiées qui ont lieu dans des contextes liturgiques, également des bénédictions dans des contextes non liturgiques que la Déclaration appelle "privés" ou "spontanés".

    Ces arguments n'ont aucun fondement plausible. Si ce n'est pas un laïc qui bénit, comme un père bénissant ses enfants, mais un prêtre, cette bénédiction est déjà liturgique en elle-même, même si elle ne suit pas une formulation préparée par l'autorité compétente. Elle est liturgique en substance, parce qu'elle est donnée par un prêtre et qu'elle implique donc l'Église. Il ne s'agit pas seulement de constater qu'une telle bénédiction purement pastorale et non liturgique n'a jamais été envisagée par l'Église, mais aussi qu'elle n'existe pas et qu'elle n'a pas été envisagée et réglementée parce qu'elle ne peut pas exister. 

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  • France 2024 : une année sous le regard du Sacré-Coeur

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    D'Aymeric Pourbaix sur France Catholique :

    2024 : Sous le regard du Sacré-Cœur

    2 janvier 2024

    C'est à la chapelle des Apparitions que le Christ est apparu à la sainte Marguerite Marie entre 1673 et 1675. La fresque représente la seconde apparition.

    © Pascal Deloche / Godong

    Moins de 50 ans après les premières apparitions du Christ à sainte Marguerite-Marie en 1673, la peste se déclare à Marseille. Grâce à la consécration de la ville au Sacré-Cœur, des vies sont épargnées. Cent vingt ans après les événements de Paray-le-Monial, en 1793, le Sacré-Cœur devient l’emblème d’une résistance vendéenne à un régime qui veut s’attaquer à l’existence même de la foi dans notre pays. Tout au long du XIXe siècle, la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, encouragée par les papes, ne cessera d’inspirer l’action de multiples œuvres, congrégations et missions, et culminera avec la construction de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.

    Ainsi la France a-t-elle été dotée d’un trésor qu’on nous envie, mais que les Français eux-mêmes semblent délaisser : la révélation d’un amour inouï, et qui s’est incarné dans un cœur de chair et de sang pour notre salut. Ce n’est donc pas uniquement un symbole ! Ni une simple dévotion privée d’ailleurs, mais « le cœur de la religion », disait Pie XI. De fait, depuis les origines, les Pères de l’Église et les mystiques n’ont eu de cesse de contempler cette blessure ouverte du côté du Christ. Avant que par une pauvre religieuse, Marguerite-Marie, ce culte se popularise, devienne public et s’étende à l’Église universelle.

    Il n’est pas anodin non plus que ce culte ait pris son essor au moment où l’humanisme athée allait imposer son règne de fer sur les sociétés, par le biais des révolutions. Car il constitue l’exact antidote à la lutte des classes, aux divisions, et à l’individualisme : à lui seul, le Sacré-Cœur apporte un démenti au pessimisme sur la nature humaine, sur sa capacité à se réformer et à aimer. C’est toute l’inspiration d’un grand éducateur, le Père Timon-David, qui, après 1789, a placé son œuvre de rechristianisation de la jeunesse ouvrière sous la protection du Sacré-Cœur. Une inspiration qui se poursuit aujourd’hui, malgré le manque de vocations… Le Christ avait pourtant prévenu Marguerite-Marie que son Cœur serait blessé par bien des « ingratitudes ».

    Résistance au défaitisme

    Il est donc urgent, en ce début d’année, de résister au défaitisme ou au fatalisme, en se mettant sous la protection de ce divin Cœur qui a tant aimé les hommes, afin d’étendre le règne social du Christ à tout notre pays, comme il avait été demandé, sans succès, à Louis XIV. À commencer par les familles, les écoles, les lieux de formation de la jeunesse, les paroisses… et les cités difficiles ?! Rappelons-nous que le XIXe, le grand siècle du Sacré-Cœur, a aussi été celui d’un extraordinaire renouveau de la foi. « L’amitié du Christ, souligne le Père Jean Galot, s’insinue par la tendresse mais opère une révolution intérieure avec une force prodigieuse. » Il faut puiser dans cette force d’amour et dans cette histoire glorieuse pour aider la France à surmonter ses épreuves actuelles et à conserver son unité, qui n’a jamais été aussi menacée.

    Voir également : https://www.france-catholique.fr/une-annee-placee-sous-le-theme-du-sacre-coeur.html