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Actualité - Page 23

  • La liberté religieuse est encore largement bafouée dans le monde

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    De Xavier Sartre sur Vatican News :

    Église de l'Assomption détruite par les combats à Kostyantynivka dans la région de Donetsk, en Ukraine.Église de l'Assomption détruite par les combats à Kostyantynivka dans la région de Donetsk, en Ukraine.
    La liberté religieuse encore largement bafouée dans le monde
    Deux-tiers des habitants de la planète ne peuvent exercer pleinement leur liberté religieuse quand ils ne sont pas tout simplement persécutés. Les données du dernier rapport sur la liberté religieuse d’Aide à l’Église en détresse pour la période 2023-2024 montre une aggravation de l’exercice de cette liberté garantie par l’article 18 de la déclaration universelle des droits de l’homme. Ce document met en évidence une nouveauté: certains régimes ont recours à l’IA pour persécuter les croyants.

    Cela fait 25 ans que l'AED suit de près et rend compte de la liberté de pensée, de conscience et de religion dans le monde. Au vu de son rapport 2025, et si l’on considère la liberté religieuse comme le baromètre de l’état du monde, alors deux-tiers de ce monde ne va pas bien. En effet, selon ce dense document couvrant la période 2023-2024, 5,4 milliards de personnes vivent dans des pays qui ne respectent pas cette liberté fondamentale. Sur les 196 États passés au crible, 24 persécutent ouvertement les croyants, quelle que soit leur confession, ce qui affectent 4,1 milliards de personnes. Et la situation s’est détériorée dans 75% d’entre eux. 38 autres pays discriminent religieusement leurs citoyens, soit 1,3 milliard de personnes.

    Voir aussi : https://fr.zenit.org/2025/10/21/rapport-aed-2025-la-liberte-religieuse-nest-pas-un-privilege/

    Les principales menaces qui pèsent sur la liberté religieuse sont représentées par les régimes autoritaires majoritairement. Viennent ensuite les violences jihadistes commises dans plusieurs pays d’Afrique, du Proche et du Moyen-Orient. Autre facteur, le nationalisme religieux pratiqué par les gouvernements, principalement en Inde et en Birmanie, l’un en faveur de l’hindouisme, l’autre du bouddhisme.

    Menaces multiples sur la liberté religieuse

    Mais la liberté religieuse est également menacée par des organisations criminelles, comme c’est le cas entre autres, au Mexique, en Haïti et au Nigeria, où les trafiquants de drogue notamment, n’hésitent pas à éliminer physiquement les prêtres ou les religieux qui dénoncent le crime organisé. Les guerres sont aussi un facteur aggravant. Le conflit dans la bande de Gaza a provoqué une explosion des actes antisémites et antimusulmans. Les actes antichrétiens -profanation de lieux de culte, agressions physiques contre des membres du clergé, objection de conscience restreinte- sont aussi en hausse, eux principalement dans les pays occidentaux. Dans plusieurs pays en guerre, des communautés religieuses sont attaquées, des églises fermées ou détruites. Ces persécutions ou ces discriminations sont un facteur d’émigration pour des millions de croyants qui les fuient.

    L'IA, outil de répression

    L’intelligence artificielle (IA) devient un outil de répression pour plusieurs régimes, dont la Corée du Nord ou le Pakistan. Le rapport souligne que les outils numériques permettent à l’État ou même à des acteurs non-étatiques de censurer, d’intimider ou de criminaliser les croyants, «transformant la foi religieuse en une menace perçue pour la sécurité». L’IA s’ajoute ainsi à la surveillance omniprésente, à la législation restrictive et à la répression des croyances dissidentes.

    Les femmes et les filles issues de minorités religieuses sont doublement vulnérables insiste le rapport d’AED qui relève qu’elles sont victimes dans certains pays comme le Pakistan, l’Égypte ou le Mozambique, d’enlèvements, de conversions forcées et de mariages forcés, le tout commis le plus souvent en toute impunité.

    La 17e édition depuis la première parution en 1999 de ce rapport sur la liberté religieuse dans le monde tient à donner une lueur d’espérance, celle de la résilience «indéfectible» dont font preuve les communautés religieuses en agissant comme artisans de paix. Des initiatives interreligieuses démontrent, estime le document, que la liberté religieuse peut servir de «fondement à l’unité et sauvegarder la dignité humaine».

    carte-ok.pngcliquer sur la carte pour l'agrandir

    L’appel à l’action de l’AED

    Face à ces drames, l’AED réaffirme que la liberté religieuse est un droit humain fondamental inscrit à l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et non un privilège. Elle appelle à une action urgente pour soutenir les communautés religieuses qui font preuve d’une résilience indéfectible face à la persécution. Pour la première fois de son histoire, elle lance une pétition mondiale pour assurer la protection du droit à la liberté religieuse et invite chacun à la signer.

    Lien vers la pétition : https://acninternational.org/fr/petition/

    « La liberté religieuse n’est pas simplement un droit légal ou un privilège qui nous est accordé par les gouvernements (…). Lorsque cette liberté est niée, la personne humaine est privée de la capacité de répondre librement à l’appel de la vérité (…). Depuis plus de vingt-cinq ans, votre Rapport sur la liberté religieuse dans le monde a été un puissant instrument de sensibilisation. Ce rapport fait plus que fournir des informations. Il témoigne, donne la parole à ceux qui n’en ont pas et révèle la souffrance cachée de beaucoup. » – Pape Léon XIV – Audience à l’AED, Rome, 10 octobre 2025.

    Le rapport complet sur la Liberté Religieuse dans le monde qui couvre la période de janvier 2023 à décembre 2024 est disponible en français et dans 5 autres langues : Site web du Rapport : https://acninternational.org/religiousfreedomreport/

  • Ce que dit le rapport annuel de l'Eglise de Belgique

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    De Vincent Delcorps sur cathobel :

    L’Eglise belge publie son huitième rapport annuel ce mercredi : tout savoir en huit questions

    Pour la huitième année consécutive, l’Eglise de Belgique publie son rapport annuel. Si les principaux chiffres ont été communiqués plus tôt dans l’année, l’exercice reste utile – tant pour ses membres que pour l’extérieur.

    1. Quelle est la nationalité étrangère la plus représentée parmi les ministres du culte?

    Le terme "ministre du culte" désigne la personne active dans l’Eglise dont le salaire est pris en charge par les autorités fédérales. Il ne s’agit pas seulement de prêtres mais aussi de diacres ou de laïcs ayant suivi une formation spécifique. En Belgique, on comptait 2.172 ministres du culte en 2024, parmi lesquels 542 femmes. Si la grande majorité de ces ministres sont belges, 480 sont de nationalité étrangère. Les trois nations les plus représentées sont la République démocratique du Congo (160), la France (42) et l’Italie (22).

    2. Quel est le sanctuaire marial le plus fréquenté du pays?

    Notre pays compte quatre grands sanctuaires mariaux. Le plus grand d’entre eux est Scherpenheuvel, en Brabant flamand. L’an dernier, il a accueilli environ 700.000 pèlerins. S’ensuivent Banneux (360.000), Oostakker (270.000) et Beauraing (200.000). Les sanctuaires mariaux constituent des lieux clés pour vivre sa foi en Belgique: au total, c’est plus de 1,5 million de personnes qui s’y sont rendues en 2024. 42 équivalents temps plein y travaillent, aux côtés de 288 bénévoles.

    3. Parmi les personnes qui ont été baptisées, quelle est la proportion de catéchumènes?

    On en a déjà parlé à plusieurs reprises sur nos médias: le phénomène du catéchuménat est en pleine croissance dans notre pays. Chaque année, de plus en plus d’adolescents et d’adultes sont baptisés – le plus souvent durant la nuit de Pâques. Il n’empêche, l’immense majorité des baptêmes concerne encore des enfants. En 2024, 29.769 baptêmes ont été célébrés dans nos paroisses. Parmi eux, seuls 362 concernaient des catéchumènes, soit à peine 1,21%. Il y a toutefois fort à parier que cette proportion croîtra significativement dans le courant des prochaines années.

    4. Combien y a-t-il d’unités pastorales en Belgique?

    De longue date, la paroisse est l’unité de base du quadrillage territorial catholique. Mais depuis plusieurs décennies, un mouvement de regroupement s’opère, plus ou moins vite selon les diocèses. Ce mouvement s’explique par la diminution du nombre de prêtres – et de fidèles – mais aussi par l’évolution des besoins et par le développement de pastorales non territoriales. Fin 2024, notre territoire comptait 3.528 paroisses et 427 unités pastorales. L’objectif établi par les diocèses est d’atteindre 507 unités pastorales.

    5. Combien de mariages ont été annulés?

    La pratique reste méconnue – elle est pourtant largement usitée. Si l’Eglise considère que le sacrement du mariage est indissoluble, elle peut pourtant déclarer certains mariages "nuls". L’Eglise ne dissout donc pas l’union; elle considère plutôt que le mariage n’a jamais été valide. Pareille déclaration ne peut se faire qu’au terme d’une procédure et relève d’un tribunal ecclésiastique. Elle interviendra notamment si l’on considère que le consentement d’un époux n’était pas libre ou éclairé, s’il y avait un vice de consentement, une dissimulation volontaire d’information majeure, ou si des règles formelles n’ont pas été respectées. En 2024, 78 déclarations de nullité ont été prononcées en Belgique.

    6. Y a-t-il plus de religieuses ou de religieux en Belgique?

    Les chiffres sont formels: il y a une nette majorité de femmes qui ont opté pour la vie religieuse. L’an dernier, elles étaient en effet 4.626 pour 2.024 hommes, soit 70%. Un élément est évidemment de nature à expliquer cette différence: les femmes ne peuvent opter pour le sacerdoce ou le diaconat permanent. Or, la Belgique compte encore 1.678 prêtres diocésains et 527 diacres permanents – tous des hommes, donc.

    7. Y a-t-il encore des abus sexuels au sein de l’Eglise?

    Des signalements sont en tout cas encore faits chaque année auprès des points de contact de l’Eglise. Le rapport annuel en évoque 112, dont 78% concernent la Flandre. Fait notable: l’immense majorité des faits mis en cause sont anciens. Seuls 6% des crimes ont été commis après l’an 2000. Et ils ne concernaient pas des mineurs. "Il s’agit de comportements sexuels transgressifs entre adultes dont les victimes se trouvaient en situation de vulnérabilité", indique le rapport.

    8. Quelle proportion de personnes décédées a bénéficié de funérailles catholiques?

    L’an dernier, 35.515 cérémonies de funérailles religieuses ont été célébrées dans notre pays. Cela concerne 31,7% des personnes décédées, soit près d’une personne sur trois. Le chiffre diminue toutefois d’année en année. Dans son rapport annuel 2023, l’Eglise indiquait que 36% des personnes décédées avaient reçu des funérailles en 2022.

  • Première gifle de la Chine au pape Léon qui encaisse en silence

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Première gifle de la Chine au pape Léon. Qui encaisse en silence

    La nouvelle a filtré ce 28 avril, après le pape François et avant le pape Léon, à Rome. Elle révélait qu’à Shanghai, une assemblée de prêtres, de religieuses et de laïcs affiliés au gouvernement avait été convoquée pour ratifier le choix d’un nouvel évêque auxiliaire en la personne d’Ignatius Wu Jianlin, ancien vicaire général du diocèse, mais surtout membre de la très officielle Conférence consultative politique du peuple chinois.

    Il est vrai que, selon les termes de l’accord entre le Saint-Siège et Pékin ratifié en 2018, c’est bien aux autorités chinoises qu’il revient d’abord de choisir chaque nouvel évêque, que le pape peut ensuite approuver ou pas, mais qu’il a dans les faits toujours approuvé jusqu’à présent.

    Mais dans le cas présent, il était plus qu’évident que cette désignation était un énième camouflet pour l’Église de Rome. Non seulement parce qu’elle a été effectuée pendant l’interrègne entre un pape et l’autre, comme si l’un et l’autre comptaient pour rien, mais plus encore par le fait qu’à Shanghai – où le chef du diocèse, Mgr Joseph Shen Bin, également président de la pseudo-conférence épiscopale chinoise jamais reconnue par Rome, a été installé en 2023 par un décision unilatérale du régime qui n’a été communiquée que par après au pape François – il y a déjà pas moins de deux évêques auxiliaires, tous deux empêchés : Joseph Xing Wenzi, 62 ans, ordonné en 2005 puis tombé en disgrâce et contraint de se retirer à la vie privée en 2011, et surtout Thaddée Ma Daqin, 57 ans qui, au moment de son ordination épiscopale a révoqué son adhésion à l’Association patriotique gouvernementale des catholiques chinois, avec pour effet immédiat d’être depuis lors mis aux arrêts au séminaire de Sheshan.

    Et donc, pratiquement six mois après son « élection », le 15 octobre, Wu Jianlin a été ordonné évêque, et une large opération de communication de cette nomination a été lancée par le titulaire du diocèse, Mgr Shen Bin, sous prétexte entre autres que Wu « devait de toute manière être ordonné, puisqu’il était le dernier membre non-évêque des catholiques appartenant à la Conférence consultative politique du peuple chinois ».

    Le tout sous le regard soumis de Rome, qui s’est bornée à une laconique confirmation de l’ordination de Mgr Wu, la présentant comme « approuvée » par le pape le 11 août.

    Au même moment, un communiqué parallèle de l’agence officielle de l’Église catholique chinoise donnait lui aussi l’information de l’ordination de Wu, mais avec précision bien différente qu’il « a été élu évêque le 28 avril 2025 par le diocèse catholique de Shanghai », sans la moindre allusion à une quelconque approbation du pape.

    C’est tout naturellement l’évêque de Shanghai, Mgr Shen Bin (photo), qui a présidé le rite d’ordination. Lui qui, lors de la propre installation dans son diocèse le 4 avril 2023 sur décision unilatérale du régime chinois, avait provoqué un sursaut de réaction à Rome, avec en définitive une approbation par le pape François le 15 juillet assortie d’une déclaration du cardinal Secrétaire d’État Pietro Parolin dénonçant une violation des accords tout en espérant qu’il n’y aurait pas d’autres violations à l’avenir, appelant à « une solution juste et sage » de l’affaire des deux évêques auxiliaire déjà présents dans le diocèse mais toujours empêchés.

    Des protestations et des demandes qui sont donc toutes tombées dans l’oreille d’un sourd et qui ont même été démenties par les récents événements, nonobstant la vague annonce du pape Léon — qui a d’ailleurs déjà ratifié la nomination de trois autres évêques en Chine depuis son élection – faisant allusion au fait qu’il pourrait bien agir différemment à l’avenir, après avoir entendu l’appel de ces « catholiques chinois qui pendant de nombreuses années ont vécu une sorte d’oppression de difficulté à vivre leur propre foi librement et sans se cacher ».

    Il reste donc à voir ce qui se passera avec l’autre évêque chinois annoncé comme « élu » le 28 avril : Li Jianlin, candidat au diocèse de Xinxiang, eet dont on ne se sait encore rien quant à son approbation éventuelle par le pape.

    Mais peut-être est-ce à Hong Kong, l’un des diocèses de Chine, ainsi que celui de Macao, à ne pas être soumis à l’accord de 2018 sur la nomination des évêques, que le pape Léon est attendu au pied du mur.

    En effet, à Hong Kong, la nomination potentielle d’un second évêque auxiliaire, demandée par l’actuel titulaire du diocèse, le cardinal et jésuite Stephen Chow Sauyan, est actuellement source d’agitation.

    Le candidat de Mgr Chow est Peter Choi Waiman, qui est actuellement l’un des trois vicaires généraux du diocèse et en lice depuis au moins six ans pour la charge d’évêque auxiliaire, un rôle déjà exercé depuis 2014 par le franciscain Joseph Ha Chishing.

    Mais tandis que Mgr Ha n’a jamais caché sa proximité avec les revendications du mouvement démocratique de Hong Kong et le cardinal Joseph Zen Sekiun, 93 ans, ancien évêque de la ville entre 2002 et 2009, farouche critique du régime communiste et de l’accord entre Pékin et le Sain-Siège, Mgr Choi est quant à lui l’homme que Pékin verrait bien à la tête du diocèse de Hong Kong, à tout le moins comme évêque auxiliaire.

    La candidature de Choi ne serait pas seulement soutenue par l’actuel évêque de Hong Kong mais également par son prédécesseur, le cardinal John Tong Hon, à tel point qu’une rumeur circulant au sujet de Tong et Choi prétendait qu’une audience était programmée à Rome le 4 octobre entre eux et le pape Léon.

    Avant qu’un tel voyage à Rome ne soit démenti le 2 octobre. Signe que la question reste toujours ouverte.

    Mais ce qui est davantage préoccupant, c’est que l’avenir pour l’Église catholique et les autres confessions religieuses en Chine s’assombrit de plus en plus, principalement à cause des autorités de Pékin.

    Les communautés évangéliques font l’objet d’une persécution qui, au dire de certains observateurs, est « la plus vaste de ces quarante dernières années ». Ces derniers jours en particulier, la Zin Church a été décapitée, avec l’arrestation de dizaines de fidèles et de son leader, Jin Mingri, qui avait fait partie des jeunes protagonistes de la place Tiananmen.

    En outre, le Département pour les affaires religieuses a promulgué un nouveau « Code de conduite pour le clergé religieux sur Internet » truffé de prohibitions, qui interdit toute activité de transmission de la foi et de formation religieuse sur internet, avec à la clé des peines très lourdes pour les contrevenants.

    Même le vingt-cinquième anniversaire de la canonisation de 120 martyrs chinois entre 1648 et 1930 célébrée par Jean-Paul II le 1er octobre de l’année saint 2000 a été totalement passée sous silence. Cette canonisation avait à l’époque provoqué la colère du gouvernement chinois qui avait taxé ces martyrs de la foi d’impérialistes et de colonialistes, bien que leurs histoires révèlent l’exact contraire. Jean-Paul II avait ensuite envoyé une lettre au président chinois de l’époque, Jiang Zemin pour demander « pardon et compréhension », sans jamais obtenir de réponse.

    Mais le discours que l’actuel président Xi Jinping a prononcé le 29 septembre lors d’une session d’étude spéciale du Politburo du Parti communiste chinois, qu’il avait convoquée précisément sur le thème de la politique religieuse, est encore davantage révélateur d’un nouvel étranglement des espaces de liberté religieuse en Chine.

    Dans son discours, Xi a encore une fois insisté sur la nécessaire « sinisation » des religions, c’est-à-dire à leur adaptation « aux caractéristiques chinoises » de « doctrines, règles, systèmes de gestion, rituels, coutumes, normes de comportement ». Et ceci parce que « pour l’État socialiste guidé par le Parti communiste chinois, guider activement la religion pour qu’elle s’adapte à la société socialiste » représente une exigence indispensable.

    Pour les autorités chinoises, la nomination des évêques catholiques s’inscrit naturellement dans cette politique de « sinisation » avec une arrogance de plus en plus écrasante de Pékin envers Rome.

    *

    Le 16 octobre, « Asia News » a publié une réflexion lucide d’un fidèle catholique du diocèse de Shanghai concernant les modalités de nomination du nouvel évêque auxiliaire, qui dit entre autres ceci :

    « Si l’on ignore la vérité des faits ; si l’on n’intervient pas sur l’enferment d’un évêque déjà légitimement consacré ; si l’on approuve rétroactivement l’ordination d’évêques non reconnus auparavant ; si l’on reconnaît des évêques qui se bornent à obéir au gouvernement sans annoncer l’Évangile… alors il est inévitable que des doutes émergent. Si le chef de famille, le Saint-Siège, n’enseigne pas à ses propres enfants ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, s’il sacrifie la vérité au nom d’une harmonie dépourvue de tout principe, et qu’il ne soutient pas une foi authentique et saine… s’agit-il encore de la communion voulu par le Christ ? ».
     — — —

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l'hebdomadaire L'Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.
    Ainsi que l'index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • 86 sénateurs français appellent à agir contre la recrudescence des attaques antichrétiennes dans le pays

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    De Solène Tadié sur CNA :

    Les sénateurs français appellent à agir contre la recrudescence des attaques antichrétiennes dans le paysbouton de partage sharethis

    20 octobre 2025

    Dans une initiative sans précédent, 86 sénateurs français ont signé un appel public dénonçant la montée alarmante des actes antichrétiens en France et exhortant le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour protéger les croyants et les lieux de culte.

    La déclaration, dirigée par la sénatrice Sylviane Noël de Haute-Savoie (sud-est de la France) et publiée sur le site conservateur « Boulevard Voltaire », dresse un tableau grave de la violence croissante contre les églises et les chrétiens à travers le pays — et de ce que les signataires décrivent comme une indifférence coupable des pouvoirs publics.

    « Il ne se passe pas une semaine sans que la presse quotidienne régionale ou les réseaux sociaux ne nous informent de ces attaques, allant de la profanation et de l’incendie criminel aux agressions physiques », prévient l’appel.

    Selon les données citées dans le texte, 322 actes antichrétiens ont été enregistrés au cours des cinq premiers mois de 2025 seulement, soit une augmentation de 13 % par rapport à la même période en 2024. Les vols d'objets liturgiques ont également augmenté de plus de 20 % en deux ans, avec 820 cas signalés en 2024 contre 633 en 2022.

    L'appel cite brièvement quelques incidents emblématiques pour illustrer cette tendance alarmante. Dans les Landes, au moins 27 églises ont été vandalisées ou profanées en quelques semaines, tandis qu'à Nice, la profanation d'une croix boulevard de la Madeleine a choqué la population locale.

    Le cas le plus emblématique de ces derniers mois a été le meurtre d'Ashur Sarnaya , un réfugié chrétien assyro-chaldéen de 45 ans originaire d'Irak et souffrant d'un handicap, alors qu'il était diffusé en direct sur les réseaux sociaux le 10 septembre. Son histoire est devenue un symbole à la fois de l'endurance chrétienne et de la vulnérabilité tragique des croyants dans la France d'aujourd'hui.

    « Il avait fui l'Irak et les persécutions pour trouver refuge dans notre pays », notent les sénateurs, soulignant le coût humain et l'urgence morale de ces actes de violence.

    Ils rappellent également le meurtre tragique, en 2016, du père Jacques Hamel, assassiné à l'autel par un musulman radicalisé alors qu'il célébrait la messe.

    Les sénateurs dénoncent l'indifférence des milieux politiques et médiatiques envers les chrétiens. Ils constatent que les incidents impliquant d'autres confessions suscitent souvent des réactions officielles immédiates et une large couverture médiatique, tandis que les attaques contre des sites chrétiens passent souvent inaperçues.

    Pour illustrer ce déséquilibre, ils comparent l'indignation publique provoquée par les têtes de porc abandonnées devant plusieurs mosquées parisiennes le mois dernier avec le quasi-silence qui a suivi l' incendie d'une statue de la Vierge Marie à Guingamp lors d'une messe pour la fête de la Nativité de Marie le 8 septembre. 

    Si la France a mis en place des plateformes de signalement et des systèmes de soutien pour les victimes d’actes antisémites et antimusulmans, aucun mécanisme équivalent n’existe pour les incidents antichrétiens.

    « Aujourd'hui, nous appelons solennellement le gouvernement à agir sans délai », déclarent les sénateurs dans leur déclaration. « Il est urgent de mettre en place un système national de signalement et de soutien aux victimes d'actes antichrétiens, accessible au grand public, clair et efficace. »

    « Cette disparité nourrit chez de nombreux croyants l'impression que certaines victimes de violences religieuses sont traitées comme moins dignes d'attention », poursuit l'appel. « Face à cette indéniable montée d'hostilité, de nombreux chrétiens en France se sentent de plus en plus abandonnés. »

    L'appel insiste sur le fait que la devise de la France — liberté, égalité et fraternité — doit être appliquée de manière égale à tous les croyants.

    « La liberté exige que chaque citoyen puisse pratiquer sa foi sans crainte de menaces ou de profanations », affirme-t-il. « L'égalité exige que l'État, au plus haut niveau, déploie les mêmes moyens de protection pour tous. La fraternité, enfin, nous oblige à considérer que lorsqu'un croyant est blessé, c'est toute la communauté nationale qui est touchée. »

    Sans chercher à monter les communautés les unes contre les autres, les sénateurs concluent que la protection des chrétiens s'inscrit dans un effort plus large de défense de l'unité de la France.

    « Lorsqu'une synagogue est profanée, lorsqu'une mosquée est prise pour cible, lorsqu'une église est vandalisée, c'est toujours la même liberté fondamentale qui est menacée », écrivent-ils. « Aucune haine ne sera jamais tolérée, aucune violence contre un croyant ne sera jamais relativisée. »

    Ce débat plus large sur le respect dû aux chrétiens en France a également été ravivé par la polémique autour du film « Sacré Cœur », qui raconte l'histoire de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus née il y a 350 ans à Paray-le-Monial. Avant sa sortie, les affiches promotionnelles du film ont été refusées par les compagnies ferroviaires nationales, invoquant la « laïcité » et l'opposition au « prosélytisme ».

    Cette décision a suscité une réaction générale et a mis en évidence ce que de nombreux observateurs décrivent comme une hostilité plus profonde envers le christianisme – une attitude qui cherche à marginaliser la présence et l’expression chrétiennes dans la sphère publique, alors même que la foi continue de façonner l’identité morale et culturelle de la France. 

  • Léon XIV : Le retour des symboles

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV : Le retour des symboles

    Lors de sa visite au président italien, Léon XIV a déployé tous les efforts possibles. Le 14 octobre, Léon XIV et le président Sergio Mattarella se sont rencontrés au palais du Quirinal, lors d'une visite qui a respecté le rituel d'une visite d'État, signe distinctif.

    Le pape François avait préféré des visites simplifiées et refusé l'escorte de cuirassiers montés sur la dernière partie du voyage. Il avait également renoncé à l'habit papal, qui comprend la mozzetta et l'étole, non pas – comme on le croit souvent à tort – un symbole du pouvoir temporel du pape, mais de la nature transformée du pouvoir politique sous le signe de l'Évangile.

    La robe papale est rouge et blanche car elle s'inspire des insignes de l'Empire romain, hérités de l'empereur Constantin, qui fit également du catholicisme sa religion d'État. Symboliquement, elle symbolise le passage de l'empire du pouvoir à celui de l'amour, jusqu'au don de la vie.

    Il convient de noter que, lors de sa visite à Léon XIV le 6 juin dernier, Mattarella a effectué une visite « privée », un rituel bien simplifié par rapport à une visite d'État, et une mesure raisonnable compte tenu des circonstances. Il aurait été compliqué, en cette année jubilaire, de libérer la place Saint-Pierre pour permettre au cortège italien d'entrer sans être dérangé par l'Arc des Cloches, puis de procéder à l'intégralité de la cérémonie, qui, selon le protocole, devrait inclure un échange de discours et même une rencontre entre le président et le corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège.

    Le pontificat du pape François a entraîné une déconstruction des symboles . Le pape argentin avait le désir et la vision d'une papauté à taille humaine, proche du peuple. En cela, sa vision était explicitement ancrée dans le populisme argentin. Pourtant, en se dépouillant de ses symboles et en se présentant comme son égal, le dirigeant fait en réalité l'inverse : il envoie un message de supériorité et s'abaisse au peuple.

    Le pape François n'a pas simplement refusé la mozzetta, qu'il ne portait jamais. En 2020, il a demandé une modification controversée de l'Annuario Pontificio, le « Who's Who » du Vatican. La première page de l'Annuaire est toujours consacrée au pape et à tous ses titres.

    Le pape François a choisi une approche différente : la première page de l’Annuaire présentait le nom de François et sa biographie, tandis que la page suivante comprenait une liste de ce que l’on appelait des « Titres historiques ».

    Le message était clair : le pape soulignait son rôle de pasteur, tandis que les titres devenaient un héritage du passé. Importants, certes, mais historiques.

    Le premier titre historique de l'Annuaire était celui de Vicaire du Christ, ce qui a également créé des problèmes potentiels dans le dialogue œcuménique. Car si le pape est Vicaire du Christ uniquement par titre historique, il n'a pas la primauté, mais est simplement le premier dans le corps des évêques. Un premier parmi ses pairs, dont la décision est reconnue par l'élection, et non par le Saint-Esprit.

    Cependant, le titre de Primat d'Italie figurait également parmi les titres historiques. François avait d'ailleurs demandé à la Conférence épiscopale italienne d'élire son propre président . Or, les évêques italiens, précisément parce que le pape est primat d'Italie, avaient décidé que c'était lui qui choisirait leur président, et qu'ils proposeraient au maximum une liste restreinte de trois personnes. De plus, le pape François a toujours personnellement choisi – ou fait choisir – le président des évêques, sans grande synodalité.

    Léon XIV s'est proclamé primat d'Italie lors de son discours au palais du Quirinal devant le président de la République. Il a accepté la cérémonie d'État, qui comprenait l'accueil du pontife à la frontière italienne, place Saint-Pierre. Il portait la mozzetta et l'étole autrefois portées par Jean-Paul II, dont l'un des symboles était la « tiare », la tiare papale que Paul VI avait abandonnée et vendue, faisant ainsi don symboliquement des bénéfices aux personnes en situation de pauvreté.

    Léon XIV remet ainsi au premier plan les symboles du pontificat que le pape François avait délaissés. Avec lui, la personne du pape occupe une place centrale. Léon XIV, lui, accepte tous les symboles, accorde une attention particulière à la liturgie et souhaite être présent.

    Ce retour aux symboles se manifeste également dans de petits détails. Du fait que les cardinaux portent leur robe de chœur lorsqu'ils le rencontrent – ​​le pape François a demandé aux évêques et aux cardinaux de porter le « clergyman » lors des sessions du Synode – au fait que le pape porte soigneusement l'étole de sa robe de chœur lorsqu'il rencontre les chefs d'État catholiques et ne la porte pas en l'absence des souverains catholiques, en passant par la voiture qu'il utilise pour se déplacer.

    Mais cela est également évident dans l’appel du procès du Vatican sur la gestion des fonds de la Secrétairerie d’État, car le Tribunal a finalement tracé une ligne entre le Vatican et la législation italienne, allant jusqu’à la définir dans un arrêt comme « la République voisine ».

    En fin de compte, il existe une conception de la dignité papale qui transcende la personne, ou l'image que l'on souhaite projeter, mais qui s'inspire plutôt de la substance de l'histoire . Aussi incroyable que cela puisse paraître, celui qui remet au premier plan les symboles anciens du pontificat est un pape américain, un pape du Nouveau Monde, dont on aurait pu raisonnablement s'attendre à ce qu'il ne porte pas le poids culturel d'une tradition bimillénaire. Pourtant, il s'agit du représentant d'une République qui ne fêtera son quart de millénaire que l'année prochaine.

    Léon XIV est encore en train d'apprendre à être pape, et diverses situations en témoignent, comme les interviews impromptues qu'il donne à chaque sortie de Castel Gandolfo. Elles ont suscité de nombreuses discussions. (Vous souvenez-vous de l'histoire du prix décerné au sénateur Durbin ?) Sa décision de publier une exhortation apostolique de François, Dilexi Te, illustre au moins une fois de plus la présence du passé dans son désir évident de rester toujours au-dessus de la mêlée.

    Nous avons affaire à un pape qui comprend les institutions, leur histoire et leur importance durable. Du moins, Léon XIV ne les méprise pas.  Ce pontificat ne cherche pas à rompre avec le passé, comme en témoignent les nombreuses références au pape François dans ses discours. Il s'agit plutôt d'un pontificat qui vise à relier le passé, même le plus lointain, au présent.

    Entre-temps, Léon XIV commence peu à peu à s'attaquer aux dossiers les plus sensibles. Les cinq juges de l'affaire Rupnik ont ​​enfin été nommés. La gestion des fonds du Vatican n'est plus du ressort exclusif de l'Institut pour les œuvres de religion, et un nouveau préfet a été nommé au Dicastère des évêques .

    La transition majeure dans l’épiscopat américain devra attendre, peut-être même jusqu’à la fin de l’année prochaine, après que Léon XIV aura probablement fait son premier voyage de retour aux États-Unis.

    Entre-temps, le cardinal Blaise Cupich, archevêque de Chicago, a été nommé à la Commission de l'État de la Cité du Vatican. L'actuel archiprêtre de la basilique vaticane, le cardinal Mauro Gambetti, a été démis de ses fonctions.

    D'un côté, la décision du pape pousse Gambetti vers l'exil. De l'autre, le pape confie à Cupich un poste qui marque son adieu à Chicago, mais dont il ignore potentiellement tout. Est-ce une façon de lui indiquer la voie de sortie ?

    Est-ce un poste qui remplacera celui d’archevêque de Chicago ?

    Seul le temps nous le dira.

  • One of us demande à l’Union Européenne de soutenir les mères

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    De Pauline Darrieus sur le site de Valeurs Actuelles (accès offert) :

    Avortement : One of us demande à l’Union européenne de soutenir les mères

    Ce 15 octobre, des associations pro-vie organisaient une conférence aux côtés de membres du Parlement européen, à Bruxelles. L’objectif ? Défendre les femmes vulnérables qui souhaitent poursuivre leur grossesse, quand une initiative citoyenne tente de contourner le droit national.

    « La maternité n’est pas seulement un choix personnel, c’est un sujet qui concerne toute la société », introduit Ségolène du Closel, déléguée générale de One of us, une fédération d’associations européennes unies pour la vie et la dignité humaine. Des associations telles que l’ECLJ, ou la Marche pour la vie étaient présentes ce jour à Bruxelles, pour soutenir et accompagner les femmes qui venaient témoigner de leur parcours devant les députés européens.

    Cette conférence se tenait en réponse à l’initiative citoyenne « My Voice, My Choice », reconnue valide par le Parlement européen le 1er septembre 2025. Cette requête déposée auprès des institutions européennes en avril 2024, après avoir reçu plus d’un million de signatures, explique que le manque d’accès à l’avortement dans de nombreuses parties de l’Europe expose les femmes à un risque de préjudice physique, économique et psychologique. Et demande donc à la Commission européenne de « présenter, dans un esprit de solidarité, une proposition de soutien financier aux États membres qui seraient en mesure de réaliser des interruptions de grossesse pour toute personne en Europe qui n’aurait toujours pas accès à un avortement sans danger et légal ». Concrètement, il s’agirait que l’Union européenne prenne en charge les frais de déplacements et de santé des personnes qui doivent aller dans un autre État membre pour recourir à l’IVG. 

    Une initiative « contraire au principe de subsidiarité »

    Une opération qui vise directement des pays comme Malte et la Pologne, qui ont restreint le droit à l’avortement, ou encore l’Italie, qui, grâce à un amendement adopté en 2024 par Giorgia Meloni, a autorisé l’accès aux centres d’IVG pour les groupes pro-vie. En effet, à écouter des associations telles qu’Oxfam, l’avortement serait « un droit menacé en Europe ». Alors même que le droit à l’avortement est rentré dans la Constitution française en mars 2024 et que la clause de conscience des médecins est encore contestée par certains. 

    « Si vous êtes ici aujourd’hui, c’est que vous voulez créer une prise de conscience chez les Européens sur la beauté de la maternité », affirme Tonio Borg, le président de One of us. Cette initiative citoyenne suscite également un questionnement en termes légaux. « C’est contraire au principe de subsidiarité », souligne le président de la fédération pro-vie. Un principe selon lequel une action ne doit être réalisée au niveau de l’Union que si les objectifs de l’action ne peuvent être réalisés de manière suffisante par les États membres, et si l’Union est plus efficace à agir.

    « J’ai eu l’impression de me rendre à l’abattoir »… L’ECLJ veut mettre en lumière les angles morts du débat sur l’avortement

    L’UE veut imposer l’avortement à des pays qui le refusent

    De nombreux politiques européens étaient présents pour défendre le droit des femmes à choisir la vie, et pour demander à l’Union européenne de mieux aider celles qui se retrouvent seules face à ce choix. « Si les associations ‘pro-choix’ sont financées par l’UE, pourquoi ne pas financer aussi celles qui défendent la maternité ? », s’interroge Tonio Borg. Laurence Trochu, du parti Identités-Libertés, Peter Agius, député maltais, ou encore la députée Slovaque Myriam Lexmann, ont pris la parole en faveur de ces femmes souvent esseulées, qui pensent que l’avortement est la seule voie possible. 

    Nous recevons beaucoup de haine, mais cela importe peu, car nous savons que nous défendons le Bien.

    « Je suis très triste de voir les institutions européennes que j’aime, vouloir imposer l’avortement à des pays qui n’en veulent pas », déclare Peter Agius. « La dignité humaine est désormais protégée dans la Constitution slovaque : les lois bioéthiques appartiennent à la souveraineté nationale. Nous recevons beaucoup de haine, mais cela importe peu, car nous savons que nous défendons le Bien », ajoute la députée slovaque Myriam Lexmann. « Nous lançons un appel solennel à l’Union européenne pour défendre la vie, mieux protéger les femmes vulnérables et leur permettre de faire un choix éclairé », affirment-ils.

    Permettre un choix éclairé

    Parce que les partisans de l’avortement oublient généralement de consulter les premières concernées, One of us a souhaité donner la parole à plusieurs femmes, originaires de pays différents, qui ont subi des IVG, ou bien, ont été confrontées à ce choix. Charlène, 39 ans, française, raconte avoir avorté à 27 ans, alors qu’elle était dans une relation sérieuse, sous la pression de son conjoint. « Le planning familial m’a dit que ce n’était pas un bébé, mais un amas de cellule. Et lorsque j’ai fait part de mes doutes à propos de l’avortement au médecin, il m’a demandé si ça avait un rapport avec mes convictions religieuses », explique la jeune femme. « J’ai mis des années à comprendre ce que j’avais vécu », conclut celle qui souhaiterait que le personnel médical soit mieux former à déceler les pressions de l’entourage.

    Des années après, ces femmes demeurent bouleversées par cette étape de leur vie qu’elles qualifient toutes de « traumatisme ». Évoquer cette épreuve est toujours difficile. Nirvana, âgée 34 ans, est aujourd’hui mère de 4 enfants âgés de 15 à 2 ans. Elle tombe enceinte la première fois alors qu’elle n’a que 18 ans. Elle n’en parle pas à ses parents. Elle aussi est abandonnée par le père de l’enfant. Elle avorte, faute d’autres perspectives. Aujourd’hui, elle regrette que les femmes enceintes ne soient pas mieux accompagnées. « J’ai dû travailler pendant mes grossesses, j’ai élevé mes enfants seule. Mais j’aurais aimé être mieux accompagnée », parvient-elle à dire entre deux sanglots.

    La personne au téléphone m’a écoutée, sans jugement. Elle m’a redonné confiance en moi. Cet échange a joué un rôle crucial dans ma décision.

    Malgré tous les obstacles, Ana Mafalda, une portugaise, mère de triplés âgés de six ans, montre qu’un autre chemin est possible. Livrée à elle-même lorsqu’elle tombe enceinte, elle a la chance de trouver le contact d’une association alors qu’elle se trouve dans la salle d’attente d’un médecin qui la destinait probabelement à l’avortement. « La personne au téléphone m’a écoutée, sans jugement. Elle m’a redonné confiance en moi. Cet échange a joué un rôle crucial dans ma décision », raconte-t-elle. Le jour de l’avortement arrive, et alors qu’on lui tend le médicament : « J’ai réussi à dire ‘non’. Sans cette association, j’aurais surement pris une autre décision. » La jeune mère souhaiterait que de telles associations soient plus nombreuses pour épauler les mères en devenir : « Mes filles sont le plus grand cadeau de ma vie. »

  • L'Église compte sept nouveaux saints

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    La foi qui excelle, l'Église compte sept nouveaux saints

    Hier, Léon XIV a canonisé les Italiens Bartolo Longo, Maria Troncatti, Vincenza Maria Poloni, l'Arménien Ignazio Maloyan, le Papou Peter To Rot et les Vénézuéliens Carmen Rendiles Martínez et José G. Hernández. Tous témoins de la foi « capables de diffuser la lumière du Christ ».

    20_10_2025

    Canonisations 19 octobre 2025 (Vatican Media - LaPresse)

    L'Église compte sept nouveaux saints. Hier, Léon XIV a canonisé Bartolo Longo, fondateur du sanctuaire de Notre-Dame de Pompéi ; Maria Troncatti, fille de Marie Auxiliatrice ; Vincenza Maria Poloni, fondatrice de l'Institut des Sœurs de la Miséricorde ; Ignacio Maloyan, archevêque arménien catholique ; Peter To Rot, catéchiste papou ; et ceux qui sont ainsi devenus les premiers saints vénézuéliens de l'histoire : María Carmen Rendiles Martínez et José Gregorio Hernández Cisneros.

    Dans son homélie lors de la célébration d'hier à Saint-Pierre , le pape a déclaré que « ce qui est le plus précieux aux yeux du Seigneur », c'est « la foi, c'est-à-dire le lien d'amour entre Dieu et l'homme ». À cet égard, les sept nouveaux saints, a déclaré Prevost, « ont maintenu allumée la lampe de la foi ; ils sont même devenus des lampes capables de diffuser la lumière du Christ ». La date d'hier pour ces sept nouvelles canonisations a été fixée par Léon XIV lors du premier consistoire public ordinaire de son pontificat, tenu le 13 juin 2025 au Palais apostolique. Lors de cette convocation, il a fait en sorte que Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati soient canonisés ensemble le 7 septembre.

    L'homélie de Prevost a mis l'accent sur l'importance de la foi, qui surpasse « les grands biens matériels, culturels, scientifiques et artistiques (...) non pas parce qu'ils sont méprisables, mais parce que sans la foi, ils perdent leur sens ». Analysant le passage de l'Évangile, le pape a expliqué que Jésus se demandait ce qui arriverait si la foi disparaissait du monde. « Le ciel et la terre resteraient comme avant », a expliqué Leon XIV, « mais il n'y aurait plus d'espoir dans nos cœurs ; la liberté de tous serait vaincue par la mort ; notre désir de vie s'effondrerait », concluant que « sans la foi en Dieu, nous ne pouvons espérer le salut ». Étaient également présents à la cérémonie le président de la République, Sergio Mattarella, et le président de la Chambre des députés, Lorenzo Fontana.

    Trois Italiens furent élevés aux honneurs des autels : un laïc et deux religieuses. Bartolo Longo, avocat des Pouilles, anticlérical et même sataniste, se convertit grâce à une rencontre avec la comtesse Marianna De Fusco et, sur ses terres de la Vallée de Pompéi, entendit une voix l'exhorter à répandre le Rosaire pour le salut. De cet épisode naquit l'engagement de construire un sanctuaire dédié à Notre-Dame du Rosaire à Pompéi, approuvé par Léon XIII, devenu son ami. Sœur Vincenza Maria Poloni fut la fondatrice de l'Institut des Sœurs de la Miséricorde de Vérone, présent dans des maisons et des communautés en Italie, en Allemagne, au Portugal, en Tanzanie, en Angola, au Burundi, en Argentine, au Brésil et au Chili. Figure entièrement vouée à la charité envers les pauvres et les malades, son engagement puisait force et inspiration dans sa proximité avec le Saint-Sacrement, jour et nuit. Sœur Maria Troncatti devint également sainte, la deuxième après sainte Maria Domenica Mazzarello à appartenir à l'institut des Filles de Marie Auxiliatrice.

    Deux martyrs furent également canonisés : l'archevêque Ignatius Maloyan, tué en 1915 lors du génocide arménien perpétré par l'Empire ottoman ; et Peter To Rot, le catéchiste papou tué en 1945 pendant l'occupation japonaise parce qu'il s'opposait à la réintroduction de la polygamie et qui devint le premier saint de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

    La foi, a dit le Pape, « soutient notre engagement pour la justice, précisément parce que nous croyons que Dieu sauve le monde par amour, en nous libérant du fatalisme » et que le Christ est « l'humble qui appelle les puissants à la conversion, le juste qui nous rend justes » comme en témoignent les sept nouveaux saints que Léon XIV définit comme « non pas des héros, ni des champions d'un idéal, mais des hommes et des femmes authentiques ».

  • Dimanche des missions : Qui va leur dire ?

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    Une homélie de l'abbé Christophe Cossement (Tournai) (archive 2013) :

    Qui va leur dire?

    homélie du 29e dimanche, « des missions »

    Le pape François fait des déclarations interpellantes, qui ne laissent pas les médias indifférents. Dernièrement il a dit que le prosélytisme était une bêtise grandeur nature1. Il pourrait y avoir des gens qui en concluraient qu’il ne faut pas parler explicitement de Dieu, du Christ, de notre foi en lui, mais plutôt servir, transformer l’Église en un grand service social. Or, le pape est bien clair : le service fait partie de l’action normale de toute communauté chrétienne et de tout chrétien, mais ce n’est pas à ce service que se résume la mission de l’Église et du baptisé. S’il ne faut pas de prosélytisme, il faut la mission, en faveur de tous ceux qui connaissent mal ou pas du tout l’amour de Dieu que le Christ nous révèle et nous fait vivre. Depuis le moment où il a été élu successeur de Pierre, le pape Bergoglio n’a pas arrêté d’inciter l’Église à « s’ouvrir », à atteindre les hommes jusque dans leurs plus lointaines « périphéries existentielles ». Il ne faut pas persuader, mais il faut annoncer.

    Sommes-nous convaincus que le Christ est pour tous, et que c’est manquer l’essentiel de sa vie que de l’ignorer ? Jadis on parlait du salut de l’âme et on craignait de ne pas être sauvés ou que des gens ne soient pas sauvés. Cela motivait à parler du Christ, mais c’était une motivation piégée, où la peur avait au moins autant d’importance que l’amour, où on répandait l’image d’un Dieu qui finalement demande des comptes et présente la facture de nos bêtises. Aujourd’hui on a tendance à penser que la foi n’est plus quelque chose de fondamental. Elle est un élément facultatif de la vie, un « si tu veux » qui ressemble à la crème fraîche qu’on peut ajouter sur ses fraises « si on veut, si on aime ça »… Nous considérons que le monde se sauve bien tout seul, ou qu’en tous cas les hommes de bonne volonté suffisent. « Qu’est-ce que la foi ajoute ? On n’a tout de même pas besoin d’être croyant pour faire le bien ! » Dieu devient une aide facultative, pour ceux qui ont le goût de la croyance.

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  • L'Opus Dei, au bord de la disparition ?

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    D'InfoVaticana :

    L'Opus Dei, au bord de la disparition

    Proposition de nouveaux statuts de l'Opus Dei
    Fernando Ocáriz remet au pape Léon XIV la proposition de nouveaux Statuts de l'Opus Dei.

    À Rome et au siège de l'Opus Dei, personne ne le nie désormais : les nouveaux statuts, dont l'approbation par le Saint-Siège est attendue prochainement, marqueront une rupture définitive avec la structure originelle conçue par saint José María. Les sources consultées au sein de la Curie et de l'Opus Dei s'accordent à dire que le texte est définitif et que sa promulgation est une question de semaines.

    Une division en trois parties

    Les nouveaux statuts, élaborés après l'entrée en vigueur du motu proprio Ad charisma tuendum (2022) et adaptés à la nouvelle rédaction du Code de droit canonique, diviseront l'Opus Dei en trois entités juridiques distinctes :

    • Une prélature cléricale , qui regroupera uniquement les prêtres numéraires incardinés en son sein, conformément au nouveau cadre canonique.
    • La Société Sacerdotale de la Sainte Croix , reformulée pour intégrer les prêtres diocésains qui désirent s'associer spirituellement au charisme fondateur.
    • Une association publique de fidèles , qui réunira des laïcs – numéraires, associés, surnuméraires et coopérateurs – jusqu’ici liés à la prélature.

    En pratique, cela signifie que l'Opus Dei cessera d'exister en tant qu'unité juridique et spirituelle . Le nom pourra continuer à être utilisé par commodité, mais il ne désignera plus un organisme organique unique, mais trois entités autonomes dotées de leur propre personnalité et de leur propre gouvernance.

    Le prélat perd son pouvoir sur les laïcs

    Le point le plus sensible du nouveau texte est qu'il retire toute autorité au prélat sur les laïcs . Sa juridiction sera limitée au clergé incardiné dans la prélature, ce qui exclut la majorité des membres de l'Œuvre, qui seront subordonnés à une association distincte. Cette association aura son propre gouvernement et ses propres statuts, sans lien hiérarchique avec le prélat.

    Ainsi, le système d'obéissance et de direction spirituelle qui a défini l'Opus Dei pendant près d'un siècle est juridiquement désactivé. Le prélat ne pourra plus émettre de normes ni de directives aux laïcs, ni exercer une autorité effective sur leurs activités apostoliques. La célèbre expression de saint Josémaria – « unité d'esprit et de gouvernement » – n'aura plus de véritable sens.

    Ce qui se dit à Rome

    Au Vatican, la réforme est présentée comme une adaptation nécessaire à la doctrine actuelle sur les prélatures personnelles et une application cohérente de la doctrine Ad charisma tuendum . Mais entre les lignes du texte, on perçoit une autre intention : réduire le pouvoir institutionnel de l'Opus Dei et limiter son influence dans l'Église universelle, un désir des jésuites depuis les années 1960.

    Un responsable de la Curie romaine, consulté par InfoVaticana, a résumé ainsi l'opinion dominante : « Il ne s'agit pas de punir, mais de remettre les choses à leur place. L'Opus Dei s'était comporté comme une Église dans l'Église. Il était inévitable que Rome rétablisse l'ordre. »

    Un autre observateur proche du processus l'exprime encore plus crûment : « Le Pape ne veut pas abolir l'Œuvre, mais il veut l'empêcher de se comporter à nouveau comme un État parallèle. La solution juridique trouvée – diviser, distinguer et décentraliser – est élégante et définitive. »

    confusion interne

    Au sein même de l'Opus Dei, le silence règne. L'ordre officiel est de s'abstenir de tout commentaire jusqu'à la publication du décret, mais au sein des institutions de l'Opus Dei, l'inquiétude grandit. Des membres vétérans – des membres consacrés – reconnaissent en privé que la réforme « modifie l'essence même de l'institution » et que, même si le nom persiste, l'Opus Dei tel que nous le connaissions disparaîtra .

    Certains tentent de se consoler en parlant d'« opportunité providentielle » et de « maturité ecclésiale », mais d'autres admettent qu'il s'agit d'un coup structurel : « Ils nous ont enlevé l'épine dorsale, et maintenant nous allons devoir apprendre à marcher avec des béquilles. »

    Conséquences prévisibles

    La fragmentation entraînera des effets difficiles à prévoir :

    • La prélature, réduite à un clergé numéraire, aura peu de pertinence pratique et une influence minimale dans les diocèses.
    • La Société sacerdotale de la Sainte-Croix continuera d’exister, mais sans le pouvoir symbolique qu’elle avait autrefois.
    • La nouvelle association de fidèles sera dépourvue d’autorité hiérarchique et dépendra des évêques locaux, brisant ainsi l’autonomie historique de l’Opus Dei.

    Pris ensemble, le mouvement qui, pendant des décennies, a cherché à être l’emblème du laïcat organisé et militant dans l’Église se transformera en trois pièces déconnectées , avec le risque de se concurrencer ou de se dissoudre progressivement.

    La réforme des statuts de l'Opus Dei, annoncée comme imminente, n'est pas une simple mise à jour canonique. C'est une profonde intervention chirurgicale, menée depuis l'intérieur du Saint-Siège, qui redéfinit à jamais la relation entre l'Œuvre et le reste de l'Église. Le prélat sera réduit à un rôle symbolique ; les laïcs seront émancipés mais orphelins ; et Rome se contentera d'avoir clos l'un des chapitres les plus tendus du pontificat précédent.

    L’Opus Dei, en tant que tel, ne sera plus jamais ce qu’il était.

  • Les théologiens et les érudits qui nient la virginité de Marie constituent un « défi » pour l’Église

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    De Victoria Cardiel sur ACI Prensa via CWR :

    Les théologiens et les érudits qui nient la virginité de Marie constituent un « défi » pour l’Église

    Détail de "L'Immaculée Conception" (1767-69) de Giovanni Battista Tiepolo, au Musée du Prado, Espagne. (Wikipédia)
    17 octobre 2025

    Le père Stefano Cecchin, OFM, président de l' Académie mariale pontificale internationale (PAMI), qui dépend directement de la Curie romaine, a déclaré dans une récente interview que l'Église est confrontée à des défis persistants concernant les vérités sur la Vierge Marie.

    Cecchin a déclaré à ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de CNA, que le PAMI est confronté chaque jour à des défis de la part des protestants ainsi que de certains groupes au sein de l'Église catholique, ouvertement et indirectement, qui nient le dogme de la virginité de Marie établi au concile d'Éphèse en 431 après J.-C. et au concile du Latran de 649.

    « Il y a des théologiens et des biblistes qui disent que la virginité de Marie est un mythe, et c'est très dangereux parce que les Pères de l'Église, et même le Coran, défendent la virginité de Marie », a déclaré le prêtre.

    Le diable est derrière les attaques contre l'Immaculée Conception

    Cecchin est un expert en mariologie et du dogme de l'Immaculée Conception, qui fait référence à la préservation de Marie du péché originel dès sa conception dans le ventre de sa mère et a été officiellement défini par le pape Pie IX le 8 décembre 1854.

    Marie a toujours été la cible des attaques du diable, explique Cecchin, notamment en raison de son rôle dans l'économie du salut.

    « Le diable travaille dur ; je l'ai souvent vu, surtout contre l'Immaculée Conception », a-t-il déclaré. « Je vois comment il continue d'attaquer la figure de Marie, et en ce moment même, il l'attaque au sein de l'Église avec ceux qui, par exemple, disent que Marie n'est pas vierge. »

    « La première attaque contre le Christ concernait la virginité de Marie, qui aurait couché avec un soldat romain. Jésus n'était donc pas le véritable fils de Dieu. Si nous remettons en question la virginité de Marie, nous remettons en question toute la chrétienté », a-t-il souligné.

    Cecchin a rappelé que, d'un point de vue biblique et théologique, Marie occupe une place unique dans l'histoire du salut, en tant que mère de Dieu et figure de l'Église. Il a expliqué que son rôle ne se limite pas à l'Incarnation passée, mais qu'elle continue d'être active dans la vie spirituelle des croyants.

    « Le fait est que ce n'est pas nous qui cherchons Dieu, mais lui qui nous cherche. C'est pourquoi, après l'ascension de Jésus au ciel, les anges ont dit [aux apôtres] qu'ils ne le reverraient pas avant son retour au jour glorieux. Mais Jésus confie l'Église à Marie : “Voici ta mère.” C'est pourquoi Marie continue de prendre soin de nous et s'efforce de nous ramener à lui », a-t-il expliqué.

    « Dieu ne veut pas que quiconque aille en enfer »

    Le directeur du PAMI, qui est chargé de coordonner tous les chercheurs et sociétés mariologiques du monde entier, a souligné que les apparitions mariales et les appels à la conversion doivent être compris comme des expressions de la miséricorde divine, et non comme des manifestations de peur ou de punition.

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  • Bartolo Longo, ancien sataniste devenu apôtre du Saint Rosaire et de Notre-Dame de Pompéi, sera canonisé ce 19 octobre

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    Sept nouveaux saints seront canonisés par le pape Léon XIII le 19 octobre

    Dans une célébration mondiale de sainteté, le pape Léon XIV canonisera sept nouveaux saints ce dimanche 19 octobre, lors d'une messe solennelle à la basilique Saint-Pierre.

    Parmi ces sept personnes figurent trois femmes et quatre hommes, représentant un puissant échantillon de l'Église : missionnaires, martyrs, laïcs et religieux. Leurs origines s'étendent de Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Venezuela, de Turquie et d'Italie, signe manifeste de l'universalité de l'Église.

    Un futur saint, autrefois membre d'une secte satanique, s'est converti de manière spectaculaire et est devenu un fervent promoteur du Saint Rosaire en Italie, offrant un message de rédemption radicale. 

    D'Antonio Tarallo sur la NBQ :

    Bartolo Longo, le converti qui fait aimer la Madone

    Anticlérical et même, pendant un an et demi, « prêtre sataniste », Bartolo Longo a vécu une conversion extraordinaire, notamment grâce à trois personnes. Voici l'histoire de ce bienheureux natif de Latiano, grand apôtre du Saint Rosaire et de Notre-Dame de Pompéi.

    07_05_2022

    Marie entre dans la vie de chacun de nous avec une force et une douceur incroyables. Sa voix, un murmure, un vent qui souffle dans le cœur et l'élargit jusqu'à prendre pleinement racine dans l'âme. C'est le miracle de la conversion. Nombreux sont ceux qui ont fait l'expérience de cette effusion de l'Esprit : et en vivant ce changement de vie, ils sont devenus, à leur grande surprise, enfants (et même, dans une certaine mesure, bien-aimés) de la Mère par excellence, la Vierge Marie.

    Bartolo Longo est l'un des exemples les plus illustres de ces conversions extraordinaires . Son nom est inextricablement lié à la Vierge de Pompéi, la Madone à laquelle chaque Napolitain est attaché. Mais qui était Bartolo Longo, « l'homme de la Madone », comme l'appelait saint Jean-Paul II en 1980, le jour de sa béatification ? Quelle vie menait-il avant de rencontrer la Vierge sur son chemin ? Et comment sa vie a-t-elle changé à partir de ce moment ? Pour répondre à ces questions, il nous faut voyager, en imagination, jusqu'à Latiano, une petite ville de la province de Brindisi. C'était le 10 février 1841, lorsque naquit le petit Bartolomeo. Enfant intelligent et extraverti, il aimait les plaisirs de la vie, en particulier la musique. Il l'aimait tellement qu'il ne mangea que des pommes de terre pendant un an pour économiser afin de s'acheter un piano et une flûte. Mais une ville sera fondamentale dans sa vie : Naples, où il s'inscrivit à la faculté de droit en 1863.

    Naples représente une pierre angulaire de son anticléricalisme : dans les années suivant l’unification de l’Italie, un fort sentiment antireligieux et antipapal prévalait dans les salles de classe des universités napolitaines. Les manifestations contre l’Église, le clergé et la foi catholique étaient alors quotidiennes. Bartolo Longo fut emporté par ce courant. Mais ce n’est pas tout : après avoir lu la Vie de Jésus du philosophe français Ernest Renan, il adhéra pleinement au mouvement de protestation anticlérical. C’est durant ces années qu’il assista avec enthousiasme aux cours de littérature et de philosophie de professeurs ouvertement anticatholiques tels qu’Augusto Vera, Bertrando Spaventa et Luigi Settembrini : des cours universitaires marqués par le positivisme ambiant et, par conséquent, par le déni du surnaturel. Ce fut le tremplin décisif pour rejoindre une secte satanique, où il devint même « prêtre sataniste » pendant environ un an et demi. Les adeptes de ce mouvement avouaient communiquer fréquemment avec le diable, qui leur apparaissait sous les traits de l'archange Michel.

    Mais quelle est l'origine de ce changement de vie ? Dans cette histoire de conversion, trois noms seront déterminants pour le changement d'orientation du jeune Longo : le premier est le professeur Vincenzo Pepe, son compatriote et homme à la foi inébranlable. C'est vers lui que Bartolomeo se tournera, lui expliquant la détresse physique et mentale qu'il ressentait à cause de son engagement dans le spiritisme. Et le professeur Pepe l'orientera vers un directeur spirituel, le dominicain Alberto Radente, deuxième personnage clé de sa conversion. Peu après, le père Radente parviendra à le faire entrer dans le Tiers-Ordre dominicain. C'est là un tournant dans l'histoire : l'Ordre fondé par saint Dominique – comme chacun sait – est profondément lié à la Vierge Marie et, surtout, à la pratique du Saint Rosaire, une dévotion ancienne qui trouve ses racines dans la fondation même des Frères Prêcheurs (XIIIe siècle). Et c'est ainsi que Barthélemy commence son chemin vers Marie, à travers ces grains du Rosaire qui deviennent pour lui les étapes vers l'ascèse, vers le Paradis : des profondeurs de l'enfer jusqu'au Ciel marial bleu.

    De Naples, il retourna dans sa ville natale et commença à se consacrer à une vie de charité et d'œuvres caritatives. Mais peu après, Naples reprit vie : aspirant à de plus grandes œuvres, il s'y installa de nouveau. Il y rencontra une femme qui contribua à sa formation religieuse et à sa conversion de plus en plus radicale : la noble Marianna Farnararo, veuve de De Fusco, troisième personnage clé de l'épopée de Longo. À partir de ce moment, Bartolo connut un tournant décisif, devenant le compagnon inséparable de la comtesse dans ses œuvres caritatives.

    Et comment Pompéi est-elle née dans le cœur de Longo ? Laissons-le raconter par ses propres mots :

    Un jour d'octobre 1872, la tempête qui s'abattait sur mon âme me brûla le cœur plus que jamais et me remplit d'une tristesse profonde, presque désespérée. Je quittai le casino De Fusco et me mis à marcher précipitamment à travers la vallée, sans savoir où. Et ainsi, en marchant, j'atteignis l'endroit le plus sauvage de ces régions (…). Tout était enveloppé d'un profond silence. Je regardai autour de moi : pas une âme en vue. Puis je m'arrêtai brusquement. Je sentis mon cœur éclater. Dans cette obscurité de l'âme, une voix amicale sembla me murmurer à l'oreille : « Si tu cherches le salut, répands le Rosaire. C'est la promesse de Marie. Quiconque répand le Rosaire est sauvé ! »

    Cette pensée fut comme un éclair qui brisa l'obscurité d'une nuit d'orage. Satan, qui me tenait captive comme une proie, entrevit sa défaite et resserra son étreinte sur moi. Ce fut la lutte finale, une lutte désespérée. Avec l'audace du désespoir, je levai le visage et les mains au ciel et, me tournant vers la Vierge céleste, je me suis écriée : « S'il est vrai, m'écriai-je, que vous avez promis à saint Dominique que quiconque répand le Rosaire sera sauvé, je serai sauvée, car je ne quitterai pas cette terre de Pompéi sans y avoir répandu votre Rosaire. » Personne ne répondit : un silence de mort m'enveloppa. Mais d'un calme qui succéda soudain à la tempête dans mon âme, je devinai que peut-être ce cri d'angoisse serait un jour exaucé. Un écho lointain venu de la campagne parvint à mes oreilles et me secoua : c'était l'Angélus de midi. Je me prosternai et articulai la prière qu'un monde de fidèles adresse à Marie à cette heure-là. En me relevant, je vis une larme couler sur ma joue. La réponse du ciel ne s'est pas fait attendre .

    Ces mots semblent sortis de la plume de Paul Claudel : poétiques, vrais, touchants. Le voyage de Bartolo Longo avait enfin atteint sa destination : Pompéi. En 1982, l’historien Gabriele De Rosa décrivait le fondateur du sanctuaire de Notre-Dame de Pompéi comme le plus grand promoteur laïc de la dévotion à Notre-Dame du Rosaire au XXe siècle. Un texte de Giovanni Croiset, intitulé « Esercizi di Pietà » , se distingue dans sa bibliothèque privée ; il s’agit du septième volume des œuvres complètes du jésuite français. En le feuilletant, on est frappé par un commentaire de Longo : « Quelle est ma vocation ? Écrire sur Marie, faire louer Marie, faire aimer Marie . » En bref, toute sa mission.

  • Les statistiques de l'Église catholique 2025 : pas de quoi se réjouir vraiment

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    VATICAN - Les statistiques de l'Église catholique 2025

    17 octobre 2025

    Cité du Vatican (Agence Fides) – À l'occasion de la 99e Journée Mondiale des Missions, qui sera célébrée dimanche 19 octobre 2025 sur le thème « Missionnaires d'espérance parmi les peuples », comme de coutume, l'Agence Fides présente quelques statistiques choisies afin d'offrir un panorama de l'Église dans le monde.

    Toutes les données contenues dans ce dossier et dans ses tableaux, préparés par Elena Grazini et Luca Mainoldi, sont tirées du dernier « Annuaire statistique de l'Église » publié cette année et concernent tous les membres de l'Église catholique, les structures pastorales, les activités dans le domaine de la santé, de l'aide sociale et de l'éducation.

    Les données contenues dans le volume relatives à la population mondiale totale et au nombre de catholiques baptisés sont mises à jour au 30 juin 2023. Les autres données sont mises à jour au 31 décembre 2023.

    L'Église catholique dans le monde : synthèse des données

    Au 30 juin 2023, la population mondiale comptait 7 914 582 000 personnes, soit une augmentation de 75 639 000 personnes par rapport à l'année précédente. La tendance positive se confirme pour tous les continents, y compris l'Europe.

    Au 30 juin 2023, le nombre de catholiques s'élevait à 1 405 454 000 personnes, soit une augmentation totale de 15 881 000 catholiques par rapport à l'année précédente. Dans ce cas également, l'augmentation du nombre de catholiques concerne les cinq continents, y compris l'Europe, où la tendance à la baisse observée dans le recensement précédent, qui avait enregistré une diminution du nombre de catholiques en 2022 par rapport à 2021, s'est inversée.

    Comme les années précédentes, l'augmentation du nombre de catholiques est plus marquée en Afrique (+8 309 000) et en Amérique (+5 668 000). Viennent ensuite l'Asie (+954 000), l'Europe (+740 000) et l'Océanie (+210 000).

    Le pourcentage de catholiques dans la population mondiale a légèrement augmenté (+0,1) par rapport à l'année précédente, pour atteindre 17,8 %. Si l'on considère chaque continent individuellement, les variations de ce chiffre par rapport à l'enquête précédente sont minimes.

    Le nombre total d'évêques dans le monde a augmenté de 77 unités par rapport à l'année précédente, atteignant 5 430. Le nombre d'évêques diocésains a augmenté (+84) et celui des évêques religieux a diminué (-7). Les évêques diocésains sont au nombre de 4 258, tandis que les évêques religieux sont 1 172.

    Le nombre total de prêtres dans le monde continue de diminuer : 406 996 (-734 par rapport au recensement précédent). Une fois de plus, c'est l'Europe qui enregistre la baisse la plus importante (-2 486), suivie par l'Amérique (-800) et l'Océanie (-44). Comme l'année dernière, des augmentations significatives sont enregistrées en Afrique (+1 451) et en Asie (+1 145). Le nombre de prêtres diocésains dans le monde a diminué globalement de 429 unités, pour atteindre le nombre de 278 742. Inversant la tendance à la hausse observée l'année précédente, le nombre de prêtres religieux diminue également, s'établissant à 128 254 (-305) selon le dernier recensement effectué.

    Dans le dernier recensement annuel, le nombre de diacres permanents dans le monde continue d'augmenter (+1234), atteignant 51 433. Cette augmentation est enregistrée en Amérique (+1257) et en Océanie (+57). De légères baisses sont enregistrées en Asie (-1), en Afrique (-3) et en Europe (-27).

    Le nombre de religieux non prêtres a diminué de 666 unités par rapport à l'année précédente, pour atteindre un total de 48 748. Les diminutions sont enregistrées en Europe (-308), en Amérique (-293), en Asie (-196) et en Océanie (-46), tandis qu'en Afrique, les religieux non prêtres augmentent (+107).

    Même dans les données les plus récentes, la tendance à la baisse globale du nombre de religieuses, observée depuis un certain temps, se confirme : elles sont 589 423 (-9 730). Une fois encore, on observe une augmentation en Afrique (+1 804) et en Asie (+46), tandis que le nombre continue de diminuer en Europe (-7 338), en Amérique (-4 066) et en Océanie (-251).

    Le nombre de séminaristes majeurs, diocésains et religieux, diminue également dans le dernier recensement annuel : ils sont 106 495 dans le monde entier (contre 108 481 l'année précédente). Seule l'Afrique enregistre une augmentation (+383), tandis que l'Amérique (-362), l'Asie (-1331), l'Europe (-661) et l'Océanie (-15) connaissent une baisse.

    Le nombre total de séminaristes mineurs, diocésains et religieux, a également diminué pour atteindre 95 021 (-140) . Dans le détail, la tendance s'inverse en Afrique, passant d'une augmentation enregistrée lors du dernier recensement annuel (+1065) à une baisse enregistrée lors du dernier recensement (-90). Des baisses sont également enregistrées en Europe (-169) et en Océanie (-31), mais on observe une augmentation sensible en Asie (+123) et une augmentation moins marquée en Amérique (+27).

    Dans le domaine de l'instruction et de l'éducation, l'Église soutient dans le monde 74 550 écoles maternelles fréquentées par 7 639 051 élèves ; 102 455 écoles primaires pour 36 199 844 élèves ; 52 085 collèges et lycées pour 20 724 361 élèves. En outre, 2 688 625 étudiants fréquentent des établissements d'enseignement supérieur et 4 468 875 étudiants fréquentent des universités affiliées à l'Église catholique.

    Les établissements sanitaires, caritatifs et d'assistance liés à l'Église catholique sont au nombre de 103 951 et comprennent : 5 377 hôpitaux et 13 895 dispensaires ; 504 léproseries ; 15 566 maisons pour personnes âgées, malades chroniques et handicapés ; 10 858 crèches ; 10 827 centres de consultation conjugale ; 3 147 centres d'éducation ou de rééducation sociale et 35 184 institutions d'autres types.

    Les circonscriptions ecclésiastiques (c'est-à-dire les métropoles, les archidiocèses, les diocèses, les abbayes territoriales, les vicariats apostoliques, les préfectures apostoliques, les missions sui iuris, les prélatures territoriales, administrations apostoliques et ordinariats militaires) dépendant du Dicastère pour l'évangélisation (Section pour la première évangélisation et les nouvelles Églises particulières) sont au nombre de 1 130, selon la dernière variation enregistrée (+7). La plupart des circonscriptions ecclésiastiques confiées au Dicastère, dont le siège se trouve place d'Espagne, se trouvent en Afrique (530) et en Asie (483). Viennent ensuite l'Amérique (71) et l'Océanie (46). (Agence Fides 17/10/2025)

    Pièces jointes à la dépêche