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Actualité - Page 718

  • Synode : avis de tempête

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    De l'abbé Claude Barthe sur le site de l'Homme Nouveau :

    Tension maximale à l’approche du Synode sur l’Amazonie

    Tension maximale à l’approche du Synode <br>sur l’Amazonie

    Le Pape a profité des conférences de presse qu’il a tenues dans l’avion qui l’amenait, le 4 septembre, puis le ramenait, le 10, de l’Océan indien pour désigner très durement les opposants à la ligne doctrinale de son pontificat, et notamment à celle que l’assemblée synodale paraît devoir adopter. Il l’a fait en recevant l’hommage par Nicolas Senèze, journaliste à La Croix, de son dernier livre : Comment l’Amérique veut changer de pape (Bayard, août 2019). 

    Dans cet ouvrage, complotiste à l’extrême, Nicolas Senèze relie l’opposition d’une part non négligeable, voire majoritaire, de l’épiscopat et de l’Église américaine aux orientations de l’actuel pontificat, avec des puissances financières catholiques, spécialement les Chevaliers de Colomb, « à mi-chemin entre le Rotary et une franc-maçonnerie », déversant leur manne sur la Conférence des évêques, plusieurs diocèses, la Marche pour la Vie, le réseau de télévision Eternal World Television Network, l’hebdomadaire National Catholic Register, Timothy Busch, fondateur du Napa Institute, etc. 

    Nicolas Senèze décrit l’épreuve de force entre le Pape et la Conférence des évêques américains, notamment lors de sa réunion de novembre 2018, où fut retiré par Rome aux évêques le pouvoir de voter les textes qu’ils avaient préparés pour tenter de remédier à la crise provoquée par les affaires d’abus sexuels. Le 2 janvier 2019, il leur envoya une lettre que Nicolas Senèze résume ainsi : « Les divisions qui affligent l’Église d’Amérique sont d’essence diabolique »

    Mais le principal personnage de son livre est en fait Mgr Carlo Maria Viganó, appuyé, selon lui, par les réseaux financiers américains. Il le nomme rien moins que « l’Adversaire » (Satan), le présente comme un escroc vis-à-vis de sa famille et comme homme extrêmement riche, « emblématique de cette caste à laquelle François se heurte ». En août 2018, Mgr Viganó lança ce que Nicolas Senèze appelle son « putsch » : une dénonciation des abus du cardinal américain McCarrick, du soutien que lui a apporté François, assortie et d’une demande de démission de ce dernier. « Dans cette affaire, écrit Nicolas Senèze avec le plus grand sérieux, Mgr Viganó aura en quelque sorte joué le rôle tenu en 1981 en Espagne par le lieutenant-colonel Antonio Tejero, lors de sa tentative manquée de putsch contre la Chambre des députés : un officier vindicatif travaillant pour de plus hautes instances qui voulaient créer un vide institutionnel dans lequel s’engouffrer »

    Dans le vol aller du 4 septembre vers l’Océan indien, le pape François s’était écrié, à propos de livre : « C’est un honneur que les Américains m’attaquent ». Dans le vol retour, sur le même sujet, il a n’a pas hésité à reprendre à son compte l’un des thèmes de l’auteur : « Vers un schisme américain ? », affirmant – de manière, par ailleurs, fort peu œcuménique – que lorsque « la doctrine ruisselle d’idéologie, il y a la possibilité d’un schisme ». Et de répondre aux accusations de progressisme social qui lui seraient faites : « Les choses sociales que je dis sont les mêmes que celles qu’avaient dites Jean-Paul II. Je le copie ! ». En quoi il joue sur du velours, car sa dénonciation du capitalisme ravageur est la part de sa pensée la plus en continuité avec la doctrine de l’Église. 

    Mais il a élargi son attaque à la « rigidité » doctrinale. Les critiques contre lui, a-t-il expliqué, ne viennent pas seulement des Américains mais « d’un peu partout et aussi dans la Curie ». Cette critique non constructive, émane de « petits groupes fermés qui ne veulent pas entendre la réponse » et poursuivent une idée fixe : « changer de pape, changer de style, faire un schisme ». Faire un schisme. Thème qu’il a ensuite assez longuement développé, répétant plusieurs fois qu’il n’avait « pas peur du schisme ».

    Il est probable que cette dramatisation des oppositions a été mûrement pesée. C’est notamment une réponse aux critiques véhémentes par les cardinaux Müller, Brandmüller et Burke du document préparatoire, l’Instrumentum laboris, de l’assemblée du Synode sur l’Amazonie qui va se tenir en octobre, accusant ce document de pencher vers l’hérésie et même l’apostasie. Ces critiques sont en effet très lourdes : elles portent sur la partie du document traitant d’une évolution institutionnelle brouillant les frontières entre ministères sacramentels et laïcat, et surtout sur sa partie concernant la conjugaison du substrat religieux amérindien avec le message de l’Évangile. Les « intuitions » de Nostra Ætate, un des documents conciliaires les plus importants, traitant du dialogue avec les religions non-chrétiennes, reviennent ainsi au centre du débat ecclésial dans un contexte que le Pape entend donc dramatiser à l’extrême.

    Lire aussi : http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2019/09/12/le-pape-botte-en-touche/

  • Le cardinal nigérian Arinze et les migrations

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    Cela date du 4 août mais n'a rien perdu de son actualité :

    Un Cardinal nigérian exhorte les pays occidentaux à cesser d’encourager les Africains à quitter leur pays et immigrer en Europe (source)

    ROME – Le Cardinal nigérian Francis Arinze exhorte les Européens à cesser d’encourager les Africains à immigrer en Europe, insistant sur le fait que les gens sont mieux lotis dans leur pays d’origine.

    Dans une interview accordée au Catholic Herald la semaine dernière, le cardinal Arinze, 86 ans, autrefois considéré comme l’un des principaux candidats à la papauté, a déclaré que lorsque des pays africains perdent leurs jeunes à cause des migrations, ils perdent les personnes qui peuvent le mieux construire l’avenir de leur pays.

    « Ainsi, les pays d’Europe et d’Amérique peuvent parfois aider au mieux, non pas en encourageant les jeunes à venir en Europe comme s’ils considéraient l’Europe comme un paradis – un endroit où l’argent pousse sur les arbres – mais en épaulant les pays d’où ils viennent » a-t-il dit.

    « Il est préférable pour une personne de rester dans son propre pays et d’y travailler », dit-il, tout en reconnaissant que cela n’est pas toujours possible. Il a également déclaré que les chefs de gouvernement des pays africains où le taux d’émigration est élevé devraient examiner leur conscience pour déterminer pourquoi tant de personnes quittent ces pays.

    « Chaque gouvernement doit déterminer le nombre de personnes qu’il est capable d’accueillir », a dit le cardinal. « Ce n’est pas de la théorie. C’est du factuel », a dit M. Arinze. « Où est leur avenir : travail, vie familiale, culture, religion ? Pensez à tout ça. »

    « Ce sont donc toutes ces considérations que nous devons prendre en compte lorsque nous mentionnons le mot « migrant », a-t-il dit.

  • "On peut tout à fait critiquer le pape et son action : il n’y a pas de pensée unique dans l’Église”

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    pape sadresse-journalistes-avion-retour-Madagascar_0_729_486.jpgLors de la conférence de presse organisée dans l’avion qui le ramenait à Rome après son voyage en Afrique de l’Est, le pape François, parlant de schisme, a réagi avec vigueur à l’égard de certains qui contestent des actes de son gouvernement.

    En réplique, le site web du « Salon beige » reproduit, sous la signature de Philippe Carhon,  ces extraits de l’interview accordée à Anne-Bénédicte Hoffner, pour le journal « La Croix », par le père Sylvain Brison, ecclésiologue, maître assistant à la faculté de théologie de l’Institut catholique de Paris à propos de ce qu’est un schisme pour la théologie catholique :

    • « Est-on schismatique lorsque l’on critique le pape ? Ou lorsque l’on écrit au pape ses dubia (doutes), comme l’ont fait quatre cardinaux après le synode sur la famille ?
    • « Père Sylvain Brison : Dans sa conférence de presse donnée dans l’avion qui le ramenait de Madagascar, le pape rappelle bien que le schisme est une atteinte à l’unité du peuple de Dieu, pas seulement à sa hiérarchie. On peut tout à fait critiquer le pape et son action : il n’y a pas de pensée unique dans l’Église. Celui qui dit que le pape est « communiste » n’est pas à proprement parler schismatique. De même que ces cardinaux qui ont exprimé au pape leurs dubia, tant qu’ils restent avec lui dans un dialogue ouvert (…)
    • « Qu’est-ce qu’un schisme pour la théologie catholique ?
    • « Père Sylvain Brison : Le schisme est une rupture de communion avec l’Église. Cette définition est à la fois la plus simple et la plus traditionnelle. Les pères de l’Église, qui ont été très tôt confrontés à ce problème, étaient particulièrement sensibles aux ruptures de communion sur le contenu de la foi. À leur époque, tout schisme est une hérésie et toute hérésie est un schisme. Ceci tient au fait que l’unité de l’Église repose sur l’unité de la foi et non l’unité de la pratique. Les catholiques croient tous la même chose mais ils ne pratiquent pas tous de la même façon partout (…)
    • « À quel moment les critiques deviennent-elles dangereuses pour la communion de l’Église ?
    • « Père Sylvain Brison : Le problème surgit lorsqu’elles en viennent à porter atteinte à l’unité du peuple de Dieu et donc de la foi. Autrement dit, mettre en cause de manière continue et répétée l’autorité du pape, l’accuser d’hérésie peut déboucher sur un schisme. Au fond, et comme le dit le pape, le problème n’est pas tant la critique mais l’attitude qui est derrière : s’agit-il de construire l’unité ou de diviser ? Aujourd’hui, il y a incontestablement entre le pape et certains courants catholiques – américains, allemands ou autres – des différences doctrinales, disciplinaires et idéologiques. Ces différences d’appréciations sont normales, et on ne considère pas qu’il y a un schisme dès lors qu’un groupe entre en résistance contre le pape… sinon, il y en aurait eu beaucoup dans l’histoire de l’Église ! (…) Le devoir du pape mais aussi de tout chrétien est de préserver l’unité de la foi, coûte que coûte parce que nous croyons qu’il n’y a pas de Salut en dehors de la communion de l’Église. Un schisme est donc toujours un échec, des deux côtés. »

    Ref. On peut tout à fait critiquer le pape et son action : il n’y a pas de pensée unique dans l’Église

     Mais que chacun s’examine loyalement: de part et d'autre.

    JPSC

  • "C'est un honneur pour moi que les Américains m'attaquent" (Pape François)

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    De Life Site News :

    Raymond Arroyo défend les catholiques américains contre la remarque accusatrice du pape: ils aiment l’Église Catholique

    Raymond Arroyo est un auteur à succès du New York Times et producteur américain. Il est le directeur des nouvelles et le présentateur principal d'EWTN News

    WASHINGTON, DC, 9 septembre 2019 (LifeSiteNews) -

    Raymond Arroyo, du EWTN, a défendu les catholiques américains traditionnels et leur fidélité à l'enseignement de l'Église dans une analyse époustouflante de la récente remarque improvisée du pape François: «C'est un honneur pour moi que les Américains m'attaquent . "

    Le pape a fait sa remarque accusatrice à bord de l'avion papal en route pour le Mozambique après avoir reçu un exemplaire du nouveau livre "Comment l'Amérique voulait changer le pape", du journaliste français Nicolas Senèze.

    Dans The World Over d’EWTN, Arroyo a critiqué la prémisse de l’ouvrage selon laquelle "une cabale américaine est déterminée à venir à bout du pape François" - prémisse avec laquelle le pape est apparemment d'accord.

    «C’est fatiguant et, franchement, un récit dénué de tout fait que nous entendons surtout des secteurs européens et des progressistes américains depuis des années», a déclaré Arroyo. "Il est fondé sur l'idée que les catholiques américains fidèles aux idées traditionnelles, des chroniqueurs aux évêques, en passant par les cardinaux et les entrepreneurs - même les types de médias, comme ce réseau - sont résolus à saper le pontificat du pape François."

    Arroyo a rappelé à ses téléspectateurs comment, il y a deux ans, le conseiller papal, le père Antonio Spadaro, "cherchait à promouvoir le fantasme selon lequel le catholicisme américain aurait été infecté par une alliance avec des protestants fondamentalistes menant à ce qu'il a appelé un" œcuménisme de haine "».

    "Austen Ivereigh, biographe du pape, joue actuellement le même air dans un livre à paraître intitulé Wounded Shepherd, qui promeut la même sottise selon lequel l'agenda de la réforme du pape est attaqué par des traditionalistes bénéficiant de larges financements", a déclaré l'hôte du REO.

    Ces représentations "sont une interprétation erronée de la situation sur les plans factuel et culturel", a déclaré Arroyo, qui finissent par "détruire, fustiger ou diaboliser les autres".

    "Ils commettent l'erreur de désigner des catholiques orthodoxes en Amérique comme des membres de la droite, des acteurs d'un complot politique visant à annuler l'ordre du jour de François."

    "La vérité est beaucoup plus simple", a noté Arroyo. "Les catholiques américains croient réellement ce que l'Église a toujours enseigné. Ils sont assez forts et disposent de suffisamment de plates-formes pour diffuser cette conviction."

    Ces catholiques américains "sont pro-vie, dévotionnels" et "ils aiment l'église et le pape", a-t-il ajouté.

    Arroyo a qualifié de «risibles» et absurdes les théories du complot avancées jusque dans les échelons supérieurs de l’Église.

    "Si cette cabale américaine est si puissante et si bien financée, pourquoi n'a-t-elle absolument rien à produire pour ses efforts?", a demandé Arroyo. «Je pense pouvoir dire que les vents progressistes soufflent assez puissamment sur Rome ces jours-ci avec rendez-vous, dissimulations et synodes, à toute vitesse."

    Et au cours des dernières décennies, ces «vents progressistes» de changement ont eu de graves conséquences inattendues. Arroyo observe:

    La fréquentation de la messe hebdomadaire est passée de 55% en 1970 à 21% aujourd'hui;
    Il y a maintenant 30 millions d'ex-catholiques aux États-Unis;
    Le nombre de personnes s'identifiant comme catholiques en 2015 était de 81,6 millions. En 2017, il était tombé à 74,3 millions.

    «Pourquoi cela se passe-t-il?» interroge-t-il. "Certes, la crise des abus sexuels et la perte de confiance est un facteur énorme, mais il en va de même pour la croyance en l'Eucharistie, le mariage, le clergé célibataire."

    «Nous devons poser ces questions et nous continuerons de le faire», a-t-il promis.

    Arroyo pense que les catholiques américains traditionnels sont diabolisés simplement pour avoir posé des questions importantes à ceux qui voudraient les faire taire. «Il s’agit là d’une tentative insensée de… purger les voix de l’Église qui ose s’interroger sur les changements radicaux en cours et sur la tactique brutale utilisée pour les incarner [.]».

    «Étant donné la corruption sexuelle et financière dans l'Eglise, il nous incombe à tous, laïcs et membres du clergé, de poser des questions et d'exiger des réponses avec amour.

    «Si les gens veulent critiquer les catholiques traditionnels, il faut y aller! Ils l'ont fait à l'égard de Mère Angélique, de Jean-Paul II, de Benoît XVI », s'est exclamé Arroyo. "Mais ne diabolisons pas les gens qui s'engagent dans un dialogue."

    «Ne créons pas de théories du complot stupides dans le but de rejeter leurs préoccupations ou leurs questions. La plupart de ces catholiques traditionnels ont un profond respect pour la charge et la personne du pape. Et comme les saints de jadis, ils essaient, dans la mesure de leurs moyens, de l’empêcher de commettre des erreurs tragiques ou de se laisser tromper par des voix qui défendent leurs propres objectifs », at-il ajouté.

  • HonKong : qui sont ces jeunes manifestants ?

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Hong-Kong : qui sont les jeunes manifestants derrière le mouvement de contestation ?

    Publié le 11/09/2019

    Le mouvement de contestation hongkongais se poursuit, malgré la décision de Carrie Lam, la cheffe de l’exécutif, de retirer le projet de loi sur l’extradition. Face à la résistance inflexible des jeunes manifestants, beaucoup se sont demandé qui était derrière la campagne, accusant parfois les contestataires d’être manipulés par des puissances étrangères opposées à la Chine. Pourtant, ce 8 septembre, les manifestants qui ont défilé avec des drapeaux américains devant le consulat des États-Unis à Hong-Kong l’ont fait pour appeler la communauté internationale à faire pression sur Pékin. Sans compter que beaucoup de gouvernements tiennent à protéger leurs intérêts commerciaux en restants partenaires avec la Chine, aux dépens des Hongkongais.

    Au cours des trois derniers mois, des millions de Hongkongais, en majorité des jeunes, ont manifesté dans différentes parties du territoire. Ils ont fait plusieurs demandes, dont le retrait du projet de loi sur l’extradition et une démocratie à part entière. Les manifestations, qui se sont déroulées pacifiquement pour la plupart, sont cependant devenues plus violentes, entre les actions des plus radicaux et la réaction disproportionnée de la police, qui n’a pas hésité à utiliser du gaz lacrymogène et des canons à eaux. Il y a eu des blessés et des milliers de manifestants ont été arrêtés, dont des adolescents de douze ans et de simples passants. Les manifestants ont également appelé à mener une enquête indépendante sur les violences policières, la police hongkongaise ayant été accusée d’être conseillée, dirigée et soutenue par la police chinoise. Après presque trois mois de contestation, la cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, a finalement accepté de retirer le projet de loi, tout en rejetant les autres demandes. Le mouvement reste pourtant insatisfait et continue de militer pour la démocratie hongkongaise. La question du suffrage universel avait déjà été soulevée en 2014 lors du mouvement Occupy Central with Love and Peace, sans succès. Depuis trois mois, beaucoup de gens se sont demandé qui était derrière la résistance inflexible des jeunes hongkongais. Certains sceptiques ont par exemple accusé ces jeunes d’être manipulés par une puissance étrangère opposée à la Chine.

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  • D'étonnants propos pontificaux...

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    Dans l'avion, lors du vol Madagascar-Rome (10 septembre) (source) (traduit de l'anglais à l'aide du moteur de traduction automatique) :

    (...) Bruni: La prochaine question vient de Jason Horowitz du New York Times, qui est ici.

    Jason Horowitz (New York Times): Bonjour, Saint-Père. Dans l'avion à destination de Maputo, vous avez reconnu avoir été attaqué par un secteur de l'église américaine. De toute évidence, il y a de fortes critiques, et il y a même des cardinaux et des évêques, des chaînes de télévision, des catholiques, des sites Web américains - de nombreuses critiques. Même des alliés très proches ont parlé d'un complot contre vous, certains de vos alliés de la curie italienne. Y a-t-il quelque chose que ces critiques ne comprennent pas à propos de votre pontificat ou bien avez-vous appris quelque chose des critiques [venant des] États-Unis? Autre chose, craignez-vous un schisme dans l’Église américaine et si oui, pouvez-vous faire quelque chose, dialoguer pour l’éviter?

    Pape François: Tout d'abord, les critiques aident toujours, toujours, quand on reçoit une critique, il doit immédiatement faire une autocritique et dire ceci: pour moi, est-ce vrai ou n'est-il pas vrai jusqu'à quel point? Des critiques, je vois toujours les avantages. Parfois, vous vous fâchez, mais les avantages sont là.

    Puis lors du voyage pour Maputo, l'un de vous est venu ... c'est vous qui m'avez donné le livre? ... L'un de vous m'a donné ce livre ... en français ... le vôtre? En français ... L'église américaine attaque le pape ... les américains ... Non, le pape est attaqué par les américains ... [Ed. note: il fait référence au livre français "Comment l'Amérique voulait changer le pape" de Nicolas Seneze de La Croix]. [Une voix de journaliste: “Comment les Américains veulent-ils changer le pape”]. C’est le livre dont vous m'avez donné une copie. J'en avais entendu parler, je l'avais entendu parler, mais je ne l'ai pas lu. Les critiques ne viennent pas seulement des Américains, elles viennent un peu de partout, même de la Curie, du moins de ceux qui me le disent, qui ont l’avantage d’honnêteté de le dire, et j’aime ça. Je n'aime pas quand les critiques sont sous la table. Ils sourient, ils vous laissent voir leurs dents puis ils vous poignardent dans le dos. Ce n'est pas loyal, pas humain. La critique est un élément de construction et si votre critique n’est pas juste, vous devez être prêt à recevoir la réponse et à dialoguer, à avoir une discussion et à arriver à un point juste. C’est la dynamique de la vraie critique au lieu de la critique des pilules d’arsenic, que cet article que j’ai donné au p. Vuela parlait de - lancer la pierre mais cacher la main. Ce n’est pas nécessaire, cela n’aide pas, aidez les petits groupes fermés qui ne veulent pas entendre la réponse aux critiques. Une critique qui ne veut pas entendre la réponse jette une pierre et cache la main. Au lieu de cela, une critique juste, je pense ceci, ceci, cela ... Cela est ouvert à une réponse, et vous construisez, aidez.

    Avant le cas du pape, "Mais je n’aime pas cela du pape", je critique et attend la réponse, je le quitte, je parle et j’écris un article et je lui demande de répondre. C'est juste, c'est l'amour pour l'Eglise. Critiquer sans vouloir entendre la réponse et sans dialogue, ce n'est pas vouloir le bien de l'Église. C’est revenir en arrière à une idée fixe, changer le pape, changer le style, créer un schisme, c’est clair non? Une critique juste est toujours bien reçue, du moins par moi.

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  • Des entreprises américaines de vente d’enfants s’invitent pour la cinquième fois à Bruxelles

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    De l'Institut Européen de Bioéthique :

    Des entreprises américaines de vente d’enfants s’invitent pour la cinquième fois à Bruxelles

    A Bruxelles, les 21 et 22 septembre prochains, des entreprises américaines et canadiennes proposeront sur catalogue un éventail de femmes qui acceptent de porter un enfant contre rémunération pour le remettre ensuite aux commanditaires à la naissance. Des adultes belges et étrangers verront ainsi s'offrir la possibilité de commander la gestation et la délivrance d'un enfant pour un prix situé entre 80.000 et 150.000 euros. C'est la cinquième année de suite que ces organisations promeuvent en Belgique la gestation rémunérée d'enfants portés à l'étranger.

    La gestation pour autrui (GPA) n'est pas formellement interdite en Belgique, malgré quelques tentatives de la pénaliser, mais les contrats de gestation pour autrui n'y ont aucune valeur légale.  Pratiquement, l'opération est suivie d'une procédure d'adoption plénière par le couple commanditaire.

    En accueillant des entreprises commerciales qui proposent la gestation pour autrui, la Belgique, carrefour de l'Europe, semble oublier la position du Parlement européen, qui dans son rapport de 2015 sur les droits de l'Homme et la démocratiea explicitement condamné « la pratique des mères porteuses, qui porte atteinte à la dignité humaine de la femme dans son corps et ses fonctions de reproduction utilisés comme une marchandise ».

    Une mobilisation citoyenne aura lieu le samedi 21 septembre à 14h30 devant l'hôtel qui accueille ce salon, The Hotel (Porte de Namur), pour demander l'interdiction de la promotion commerciale de la GPA en Belgique.

    Pour une analyse juridique et éthique plus approfondie sur la GPA : voir le Dossier de l'IEB « Faut-il légaliser la gestation pour autrui ».

  • Le monde démocrate-libéral moderne n’est pas si différent de celui rêvé par l’homme communiste

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    De Michèle Tribalat, en version de synthèse sur le site "causeur.fr" :

    Nos sociétés libérales et démocratiques engluées dans un totalitarisme soft?

    Des similarités entre l’homme “démocrate-libéral” et les communistes d’antan


    Le Polonais Ryszard Legutko soutient une thèse dérangeante mais qui a connu bien peu d’échos dans son essai The Demon in democracy: totalitarian temptations in free societies… Michèle Tribalat l’a lu.


    Ryszard Legutko est un professeur de philosophie polonais. Député européen, membre du PIS (Droit et justice), il est coprésident depuis 2017 du groupe des Conservateurs réformistes européens. En 2016, il a publié un livre très dérangeant qui explore les similarités entre le communisme et la démocratie libérale telle qu’elle a évolué au cours des dernières décennies. Ce livre nous éclaire sur les sources de la singularité des anciens pays communistes et des incompréhensions qu’elle génère à l’intérieur de l’UE.

    L’UE représente l’esprit de la démocratie-libérale dans sa version la plus dégénérée

    Ryszard Legutko, lors de ses séjours à l’Ouest dans les années 1970, avait été troublé par l’empathie des Occidentaux envers le communisme et leur hostilité aux anti-communistes. Les démocrates-libéraux d’alors partageaient-ils des principes et des idéaux avec les communistes ? Cette idée lui revint en tête dans la Pologne post-communiste.

    There is no alternative

    Si Ryszard Legutko voit bien les différences fondamentales entre les deux systèmes, il s’interroge sur les similarités difficiles à ignorer. Comme le système communiste, la démocratie libérale a un projet modernisateur qui amène à voir le monde comme l’objet d’un travail technique novateur. Mais, en démocratie libérale, les gardiens officiels de la doctrine n’existent pas et si elle perdure c’est par l’adhésion des gens eux-mêmes. La démocratie-libérale, comme le communisme, est censée être le stade ultime de l’histoire de la transformation politique et est perçue comme n’ayant pas d’alternatives. Par leur caractère ultime, les deux systèmes constituent des utopies.

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  • Le pape admet l'hypothèse de schismes dans l'Eglise

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    Lu sur le Forum catholique :

    Le pape François contre-attaque, et contre-attaque fort. Lors de la conférence de presse qu’il a tenue dans l’avion qui le ramenait de son voyage dans trois pays africains de l’océan Indien, mardi 10 septembre, le chef de l’Eglise catholique a répondu vertement aux cercles conservateurs qui le critiquent de manière de plus en plus bruyante, au point, pour certains, de mettre en cause sa légitimité pontificale. « Je n’ai pas peur », leur a-t-il opposé.

    Durant le vol aller, le 4 septembre, il avait lancé : « C’est un honneur que les Américains m’attaquent », à propos du livre de Nicolas Senèze, Comment l’Amérique veut changer de pape (Bayard), qui décrit les efforts de cénacles catholiques conservateurs américains pour « changer de pape », notamment en raison de désaccords sur son discours économique et ses critiques contre la mondialisation.

    Interrogé mardi sur cette confrontation, il a évoqué à plusieurs reprises la possibilité d’un « schisme » (la question lui avait été posée à propos de l’Eglise américaine). Il a accusé ses adversaires d’introduire de « l’idéologie » dans la doctrine de l’Eglise. « Et quand la doctrine ruisselle d’idéologie, il y a la possibilité d’un schisme », a-t-il affirmé.

    Il a pris pour exemple ceux qui l’accusent d’être « trop communiste » et a expliqué qu’il suivait simplement les traces et les enseignements de ses prédécesseurs, à la suite du concile Vatican II (concile qui, de 1962 à 1965, a actualisé la place et le discours de l’Eglise dans la société contemporaine). « Par exemple, les choses sociales que je dis, c’est la même chose que ce qu’avait dit Jean-Paul II. La même chose ! Je le copie ! » La référence ne manque pas de malice, Jean-Paul II étant une référence absolue pour les courants conservateurs.

    « Je n’ai pas peur des schismes »

    Le pape François s’est attardé sur l’histoire des schismes, nombreux dans l’histoire du christianisme et du catholicisme. De ce survol, il a tiré une conclusion : « Les schismatiques, systématiquement, se coupent du peuple, de la foi du peuple. » Selon lui, « le chemin du schisme n’est pas chrétien ». Mais, a-t-il répété sans se lasser : « Moi, je n’ai pas peur des schismes. » Cependant, il dit « prier pour qu’il n’y en ait pas », par sollicitude pour la santé spirituelle de ceux qui seraient tentés d’en provoquer un. « Je prie pour qu’il n’y ait pas de schisme, mais je n’ai pas peur », a-t-il résumé.

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  • Nouveau cardinal, Matteo Zuppi est un "fervent défenseur des droits LGBT+"

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    Du site TETU, site LGBT :

    Matteo Zuppi, un nouveau cardinal pro-LGBT+ à Rome

    Matteo Zuppi, un archevêque italien pro-LGBT+, a été promu cardinal de l’Église catholique romaine. Une première au sein du Vatican.

    Il semblerait que l’Eglise se modernise un peu plus. Dimanche 1er septembre, le pape François a annoncé que 10 nouveaux cardinaux  allaient promus, le 5 octobre prochain. Ce rang religieux confère une grande influence dans l’Eglise et, pour les moins de 80 ans, le pouvoir de voter pour le prochain pape si l’actuel venait à se retirer ou mourir. Parmi les 10 membres du Haut Clergé, plusieurs sont portés sur les questions LGBT+ dont Mgr Matteo Zuppi.

    Un cardinal supporter de la communauté LGBT+

    En tant qu’archevêque de Bologne, Matteo Zuppi était connu pour ses nombreux plaidoyers en faveur de la question migratoire et s’est maintes fois confronté à la politique de Matteo Salvini. L’homme d’église s’est également toujours positionné comme un fervent défenseur des droits LGBT+. En 2017, il avait écrit l’avant-propos dans l’édition italienne du livre du Révérend américain, James Martin : “Building a Bridge: How the Catholic Church and the LGBT Community Can Enter Into a Relationship of Respect, Compassion, and Sensitivity” (Construire un Pont : Comment l’Eglise Catholique et la communauté LGBT peuvent entrer dans une relation de Respect, Compassion et Sensibilité).

    “L’intention de ce livre est d’aider les pasteurs à développer une attitude de compréhension, ainsi qu’une capacité d’accompagnement, envers leurs frères et soeurs homosexuels”, a t-il écrit en avant-propos. « Et aussi l’inverse, parce qu’il y a aussi la tentation miroir de se fermer ou d’adopter des positions idéologiques. … L’ouvrage du père Martin, l’une des premières tentatives à cet égard, est utile pour encourager le dialogue, ainsi que la connaissance et la compréhension réciproques, dans la perspective d’une nouvelle attitude pastorale que nous devons rechercher avec nos frères et sœurs L.G.B.T. » Le cardinal n’hésite pas à approuver le “gradualisme” lorsqu’il s’agit d’appréhender les questions LGBT+

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  • Amazonie : des diacres mariés célèbreraient la messe. Avec l'aval du pape?

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    De Sandro Magister en traduction sur le site diakonos.be :

    En Amazonie, les diacres mariés disent déjà la messe. Et le Pape le sait

    Depuis quelques jours, circule sur le web une vidéo dans laquelle un prêtre italien très connu, appartenant à l’entourage proche de Jorge Mario Bergoglio, prétend qu’en Amazonie, la célébration de la messe par les diacres mariés est déjà une réalité dans les faits, avec l’autorisation des évêques locaux. Et le Pape François, informé de la chose, aurait déclaré : « Allez de l’avant ! ».

    L’auteur de cette révélation explosive n’est pas n’importe qui. Il s’agit de Giovanni Nicolini, 79 ans, un prêtre très estimé de l’archidiocèse de Bologne et dont l’archevêque est Mgr Matteo Zuppi que le pape François vient de créer cardinal il y a quelques jours.

    Le P. Nicolini est actuellement assistant ecclésiastique national des Associations Catholiques des Travailleurs Italiens (les ACLI) et a été par le passé directeur de la Caritas de Bologne en plus d’être curé dans le quartier résidentiel qui jouxte la prison. Il est surtout connu comme étant le prêtre des pauvres, des prisonniers et des immigrés.

    Mais bien avant cela, il a été le fils spirituel de Giuseppe Dossetti (1913-1996), un homme politique célèbre dans l’Italie de l’après-guerre qui, devenu ensuite moine et prêtre, a joué un rôle dans le Concile Vatican II aux côtés du cardinal Giacomo Lercaro.

    Dans le sillage de Dossetti, le P. Nicolini a fondé dans les années soixante-dix la Famiglia della Visitazione, une communauté aujourd’hui composée d’une trentaine de moines et de moniales et d’autant de couples mariés qui se partagent entre les campagnes de la région de Bologne et les missions de l’archidiocèse en Tanzanie et à Jérusalem.

    En outre, le P. Nicolini est lié à cet influent think tank catholique progressiste connu sous le nom d’« école de Bologne » fondée par ce même P. Dossetti et qui a aujourd’hui respectivement comme dirigeant et comme gourou l’historien de l’Église Alberto Melloni et Enzo Bianchi, le fondateur du monastère de Bose, tous deux ultra-bergogliens.

    Voici donc le lien vers la vidéo-choc du P. Nicolini :

    > « Sento l’opportunità di ricordare… »

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  • Erythrée : le gouvernement ferme les écoles catholiques

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    De Lucie Sarr sur le site du journal La Croix :

    09/09/2019

    En Érythrée, l’État ferme les écoles catholiques

    En Érythrée, après les hôpitaux et centres de santé de l’Église catholique dont une trentaine a été fermée en juin par le gouvernement, c’est au tour des écoles privées catholiques d’être empêchées de fonctionner.

    Huit ont vu leurs établissements bouclés par des soldats mardi 3 septembre.

    En Érythrée, la rentrée scolaire ne s’est pas déroulée comme prévu dans les écoles privées catholiques. Les huit plus importants établissements d’enseignement de l’Église catholique ont, en effet, été fermés, mardi 3 septembre, par des soldats.

    Selon un prêtre érythréen cité par RFI, il y a quelques semaines, il avait été « conseillé » aux responsables de la cinquantaine d’établissements d’enseignement catholique que compte le pays de ne pas accueillir de nouveaux élèves pour cette rentrée.

    « En Érythrée, la confiscation des hôpitaux catholiques est une mesure de représailles contre l’Église »

    Cette mesure répressive intervient trois mois après qu’une mesure analogue a frappé une trentaine de structures de santé gérées par l’Église catholique. Dans ce pays d’Afrique de l’Est dirigé par le régime totalitaire de Issayas Afeworki, l’Église assurait jusque-là, en grande partie, les services sociaux comme l’éducation et la santé dont l’État a démissionné.

    Une loi datant de 1995

    La répression subie par l’Église catholique érythréenne s’appuie sur une loi datant de 1995, jamais entrée en vigueur, et qui prévoit que toutes les structures sociales (écoles, centres médicaux) soient gérées par l’autorité publique. En réaction à ce texte, l’Église catholique avait, en son temps, remis au gouvernement par écrit, « une présentation claire et articulée de la nature, de l’esprit et des objectifs de son service spirituel et social ».

    L’application brusque de cette loi de 1995, 24 ans après son vote, est considérée par les observateurs comme une tentative de museler l’Église catholique. Dans ce pays d’Afrique de l’Est, majoritairement chrétien (62 %, dont une majorité d’orthodoxes), les catholiques sont quasiment les seuls, au sein de la société civile, à s’exprimer pour dénoncer les injustices ou encore appeler à la réconciliation.

    Le 24 juillet, à l’occasion du jubilé d’or du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam), Mgr Menghesteab Tesfamariam, archevêque d’Asmara la capitale s’est confié à ses pairs sur les difficultés que vit l’Église de son pays, exprimant son désespoir et se confiant à leurs prières.

    L’Église catholique n’est pas la seule à subir des mesures répressives. Des établissements de l’Église orthodoxe ont été saisis il y a quelques années. Une école musulmane a également été fermée en 2017.