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Christianisme - Page 11

  • Il y a vingt ans, le 13 février 2005 : la mort de Soeur Lucie, voyante de Fatima

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    D'Anne Bernet sur le site "1000 raisons de croire" :

    La mission de Lucie Dos Santos après Fatima

    Même si ces épisodes sont peu évoqués, les contacts entre le Ciel et Lucie Dos Santos, la plus âgée des trois voyants de Fatima, ne cessent pas en 1917 et se poursuivent jusqu’en 1930. Désormais seule, puisque ses cousins Francisco et Jacintha sont morts en 1919 et 1920 des suites de la grippe espagnole, Lucie continue à témoigner des apparitions et à répandre, selon la demande de Notre Dame, la dévotion à son Cœur immaculé. La Vierge et l’Enfant Jésus l’assisteront.

    Sœur Lucie dos Santos dans la chapelle des apparitions, à côté de la colonne qui marque l'endroit des apparitions de la Vierge, 22 mai 1946. / © CC0, wikimedia.
    Sœur Lucie dos Santos dans la chapelle des apparitions, à côté de la colonne qui marque l'endroit des apparitions de la Vierge, 22 mai 1946. / © CC0, wikimedia.

    Les raisons d'y croire :

    • Entrée en octobre 1925 chez les Sœurs de Sainte-Dorothée, congrégation espagnole où l’on cache son identité, Lucie, désormais sœur Marie des Douleurs, comprend que les autorités religieuses aimeraient clore l’affaire de Fatima et qu’elle aura du mal à réaliser la mission dont Notre Dame l’a chargée. Dans cette situation, la jeune novice n’est nullement en quête de reconnaissance, ni portée à chercher de nouvelles grâces mystiques.
    • Pourtant, le 10 décembre 1925, dans sa cellule, elle voit Marie, accompagnée de l’Enfant Jésus « sur une nuée lumineuse ». La Vierge pose l’une de ses mains sur l’épaule de Lucie et, de l’autre, lui montre son cœur entouré d’épines. Jésus dit alors : « Aie compassion du Cœur de ta Très Sainte Mère entouré des épines que les hommes ingrats y enfoncent à tout moment, sans qu’il y ait personne pour faire acte de réparation afin de les enlever» Puis Marie dit à son tour : « Vois, ma fille, mon Cœur entouré d’épines que les hommes ingrats m’enfoncent à tout instant par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. Toi, au moins, tâche de me consoler et dis que tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi du mois, se confesseront, recevront la sainte communion, réciteront un chapelet et me tiendront compagnie pendant quinze minutes en méditant les quinze mystères du rosaire en esprit de réparation, je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. »
    • Ces paroles font écho à celles du Christ à Marguerite-Marie Alacoque, au XVIIe siècle. Il ne s’agit nullement d’une imitation de Paray-le-Monial mais d’une continuité, dont la portée théologique échappe à Lucie, entre la dévotion au Sacré Cœur de Jésus et celle au Cœur immaculé de Marie. Cela suffit à prouver qu’elle a bien eu une apparition ce jour-là et qu’elle n’a rien inventé.
    • Une lettre de son directeur de conscience, auquel elle a exposé les faits, ne lui apporte pas l’aide espérée. En constatant le mauvais vouloir de sa supérieure, de son confesseur et de son évêque, qui ne veulent pas l’entendre au sujet de cette nouvelle révélation, Lucie craindra un moment avoir imaginé des choses. Ses doutes soulignent l’humilité et la bonne foi de la jeune fille puisque, persuadée d’avoir « mal correspondu » aux grâces reçues durant le cycle des apparitions de Fatima, elle se pense indigne d’en mériter d’autres. Cette attitude prouve la véracité de ses dires.
    • Lucie porte ses difficultés devant le saint sacrement et dit au Christ, présent dans le tabernacle : « Mon Jésus, moi, avec votre grâce, la prière, la mortification et la confiance, je ferai tout ce que l’obéissance me permettra et ce que vous m’inspirerez. Pour le reste, faites-le vous-même ! » Ce ne sont pas les propos de quelqu’un qui se monte la tête ou cherche à se rendre intéressant, tout au contraire.

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  • Quand des millions de musulmans se convertissent au christianisme malgré les risques de persécution

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    De Stanislas Gabaret sur La Sélection du Jour :

    Des millions de musulmans se convertissent au christianisme malgré les risques de persécution

    « Quiconque change de religion, tuez-le. » La phrase attribuée au prophète Mahomet (haddith al-Bukhari 3017) envers les convertis de l'islam est impitoyable. Mais depuis le milieu du XXe siècle, leur nombre ne fait qu'augmenter à travers le monde : ils seraient aujourd'hui près de 10 millions à avoir embrassé le christianisme, plus de la moitié en Indonésie. Les persécutions prévues sont au rendez-vous, comme celle en cours en Algérie, sans toutefois parvenir à supprimer ce souffle dans la maison de l'islam.

    Dans plusieurs pays musulmans, régis par la charia, l'apostasie est passible de la peine de mort : on retrouve sans surprise l'Arabie Saoudite, l'Afghanistan et l'Iran, mais c'est aussi le cas de quelques régions du Nigéria ou de certains États d'Asie du Sud-Est. D'autres gouvernements, comme ceux du Pakistan, de l'Algérie et du Maroc, disposent d'un cadre légal qui criminalise l'offense à la religion ou au sacré et s'avère très élastique pour persécuter les « incroyants ». Même en France, les convertis au christianisme subissent de lourdes menaces. Ils sont condamnés au mieux à une forme de mort sociale traduite par le rejet des amis et de la famille, au pire, à toute sorte de violences, jusqu'au meurtre.

    Pourtantmalgré les risques encourus, le nombre de conversions au christianisme (tous courants confondus) explose. Une étude universitaire datant de 2015, menée par des chercheurs du Texas et de Singapour, estime qu'elles sont passées de 200 000 dans les années 1950 à 10 millions dans les années 2010. Si des statistiques fiables restent difficiles à déterminer  entre chiffres possiblement gonflés par l'enthousiasme des communautés chrétiennes et convertis qui préfèrent rester cachés  ce rapport offre un aperçu intéressant sur une dynamique en expansion partout dans le monde. D'après ses estimations, les principaux pays concernés sont l'Indonésie (6,5 millions de convertis), suivent le Nigéria (600 000), les États-Unis (450 000), l'Éthiopie (400 000), l'Algérie (380 000), le Burkina Faso (200 000), la Tanzanie (180 000), le Bangladesh (130 000), l'Iran (100 000), le Cameroun (90 000), le Kenya (70 000) et l'Arabie Saoudite (60 000). Il faudrait rajouter le cas de la Géorgie où une province entière (l'Adjarie), peuplée de 400 000 personnes, s'est tournée vers la religion orthodoxe.

    En France, depuis 10 ans, environ 5 % des baptêmes catholiques d'adultes concernent des ex-musulmans. Ils étaient 350 sur 7135 baptêmes en 2024 et presque deux fois plus si l'on intégrait dans ce groupe ceux dont l'un des deux parents est musulman. Cela sans prendre en compte les conversions chez les évangélistes, qui sont souvent les plus zélés missionnaires. Dans plusieurs cas, les ex-musulmans rejoignent d'abord le protestantisme pour se tourner ensuite vers la foi catholique. En 2021, un rapport du think tank ECLJ (European Center for Law and Justice) proposait une fenêtre situant entre 4000 et 30 000 personnes en France, le nombre de musulmans ayant rejoint le christianisme.

    David Garrison, titulaire d'un doctorat à l'Université de Chicago, est auteur d'un livre intitulé Un souffle dans la maison de l'islam (2014). Il y propose une synthèse de trois années de voyages à travers le monde pour constater l'ampleur du phénomène et soutient qu'il y a aujourd'hui plus de conversions de l'islam au christianisme que jamais dans l'histoire. Selon une méthodologie simple, l'auteur compte les « mouvements vers le Christ » dans Dar al'Islam, « la maison de l'islam », le lieu de la soumission à Dieu qui s'étend sur les 49 pays dans lesquels l'islam est majoritaire. La méthodologie de Garrison s'applique à considérer un mouvement vers le Christ comme tel qu'à partir du recensement de 100 églises construites ou 1000 baptêmes. Il en ressort que, pendant près de 1300 ans, les tentatives d'évangélisation du monde musulman se sont révélées infructueuses sur le plan comptable. Ce ne serait qu'à partir du XIXe siècle que l'on pourrait trouver trace de deux « mouvements » selon les critères de Garrison. Ceux-ci ont été initiés par deux autochtones : l'un en Éthiopie grâce au cheik Zekaryas, un musulman converti, et l'autre en Indonésie grâce à un évangéliste local : Radin Abas Sadrach, « l'apôtre de Java ». Les mouvements se sont multipliés par la suite : 11 au cours du XXe siècle et 69 au XXIe pour un total de 82 mouvements vers le Christ dans toute l'histoire.

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  • Pourquoi les églises sont-elles bombardées en Birmanie ?

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    De Luke Coppen sur le Pillar :

    Pourquoi les églises sont-elles bombardées en Birmanie ?

    11 février 2025

    Lorsque le pape François a établi le diocèse de Mindat en Birmanie à la fin du mois de janvier, l'église locale du Sacré-Cœur de Jésus a été élevée au rang de cathédrale. À peine 12 jours plus tard, des bombes ont frappé le bâtiment, le rendant inutilisable.

    Des bombes ont frappé à plusieurs reprises des églises catholiques en Birmanie depuis que ce pays d'Asie du Sud-Est a plongé dans la guerre civile en 2021.

    Pourquoi les bombes continuent-elles de tomber ? Que s'est-il passé exactement lors du dernier incident ? Et y a-t-il une chance que les frappes cessent ?

    Pourquoi les attentats à la bombe contre des églises continuent-ils à se produire ?

    Le Myanmar, également connu sous le nom de Birmanie, est un pays à prédominance bouddhiste comptant environ 55 millions d'habitants et bordant la Thaïlande, le Laos, la Chine, l'Inde et le Bangladesh.

    Le pays souffre de cycles de violence depuis qu'il a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne en 1948. Le Myanmar compte 135 groupes ethniques officiellement reconnus, dont certains ont cherché à faire sécession de ce qu'ils considèrent comme un État dominé par le peuple Bamar (ou Birmans), le groupe le plus important.

    La dernière flambée de violence a été déclenchée par un coup d'État militaire le 1er février 2021, qui a vu la détention des dirigeants démocratiquement élus du Myanmar, le président Win Myint et la conseillère d'État Aung San Suu Kyi, qui a remporté le prix Nobel de la paix en 1991.

    L'armée a tenté d'écraser une vague de manifestations massives qui a entraîné la mort de centaines de manifestants pro-démocratie. La minorité catholique du pays, qui compte environ 750 000 personnes, a été prise dans la violence. L' image d'une religieuse agenouillée, suppliant les soldats de ne pas attaquer les manifestants, est devenue l'une des images les plus marquantes du conflit.

    Les manifestations et la réponse répressive qui a suivi ont donné un nouvel élan aux groupes insurgés du pays, dont certains combattent les forces de l’État depuis des décennies.

    En 2025, la Birmanie est devenue une mosaïque de territoires contrôlés par différents groupes armés. Face à ce champ de bataille extrêmement complexe, la junte militaire au pouvoir a eu recours en grande partie aux frappes aériennes. Elle aurait mené 2 155 frappes de ce type au cours des six mois allant de juin à décembre 2024.

    Au cours des quatre dernières années, des bombes ont été lancées à plusieurs reprises sur des églises catholiques. Parmi les cibles notables figurent l’ église du Sacré-Cœur à Doukhu, dans l’État de Kayah, en mai 2021, le complexe de la cathédrale de Loikaw, dans l’État de Kayah, en novembre 2023, et deux églises du village de Lungtak, dans l’État de Chin, en mai 2024.

    D’autres moyens ont également contribué à la destruction de l’église. En mai 2021, quatre catholiques ont été tués par des obus d’artillerie qui se sont abattus sur l’église du Sacré-Cœur à Kayanthayar, dans l’État de Kayah. Des soldats auraient incendié l’ancienne église de l’Assomption à Chan Thar, dans la région de Sagaing, en janvier 2023. Et fin 2024, une attaque de drone a gravement endommagé l’église Saint-Michel de Mon Hla, dans la région de Sagaing, où le plus éminent catholique du Myanmar, le cardinal Charles Bo, est né en 1948.

    La minorité catholique est-elle simplement une victime collatérale d’une guerre civile destructrice ou les soldats ciblent-ils délibérément les églises ?

    Benedict Rogers, militant britannique des droits de l’homme et auteur de trois livres sur la Birmanie, estime que les faits indiquent l’existence d’une stratégie délibérée.

    « Le bombardement d’une église dans l’État Chin n’est que le dernier d’une série d’attaques militaires contre des centaines de lieux de culte. Il ne fait aucun doute que les églises sont délibérément ciblées, pour plusieurs raisons », a-t-il déclaré à The Pillar le 10 février.

    « Le régime est alimenté par une idéologie nationaliste bouddhiste birmane extrémiste qui le rend particulièrement intolérant envers les minorités ethniques et religieuses. »

    Il a ajouté : « Les églises sont un symbole de la foi et de l’identité des communautés que le régime réprime particulièrement. En outre, les églises sont également des centres communautaires essentiels, fournissant souvent des services de santé, d’éducation et d’autres services humanitaires à la population, et sont donc ciblées pour cette raison. L’armée les considère également comme des sympathisants de la résistance. »

    « Les églises ne sont bien sûr pas les seules cibles : l’armée a attaqué des mosquées et même des monastères bouddhistes parmi les bouddhistes qui s’y opposent, ainsi que des hôpitaux, des écoles et des maisons. »

    Que vient-il de se passer dans le diocèse de Mindat ?

    Le mois dernier, le Vatican a annoncé que le pape François avait créé un nouveau diocèse en Birmanie. Il a établi le diocèse de Mindat sur un territoire qui appartenait auparavant au diocèse de Hakha, dans l'État Chin occidental, à la frontière avec le Bangladesh.

    Selon le Vatican, le nouveau diocèse, centré sur la ville de Mindat, dessert 14 394 catholiques sur une population totale de 358 866. La paroisse du Très Sacré-Cœur de Jésus de Mindat a été désignée comme église cathédrale.

    La violence fait rage autour de Mindat depuis le début de la guerre civile. La bataille de Mindat, l'un des premiers affrontements militaires majeurs après le coup d'État, a eu lieu en avril 2021. L'escarmouche a opposé la junte au pouvoir à la Force de défense du Chinland, un groupe rebelle formé quelques jours plus tôt.

    Depuis lors, les combats ont reflué et reflué dans la région. La Force de défense du Chinland a récemment déclaré la zone « libérée », indique Fides.

    Le 6 février, plusieurs bombes ont frappé la cathédrale nouvellement baptisée de Mindat, endommageant les vitraux ainsi que le toit. Heureusement, les catholiques avaient déjà évacué les lieux, il n'y a donc eu aucune victime. Le prêtre local, le père Paulinus, a décrit l'attaque comme « une blessure dans notre cœur », mais a déclaré que la communauté réparerait les dégâts.

    Y a-t-il une perspective de paix ?

    En bref, il y a peu de chances que les armes se taisent au Myanmar dans un avenir proche.

    La résolution du conflit n’est pas considérée comme une priorité absolue au sein de la communauté internationale, malgré les appels répétés du pape François à une résolution.

    Aucune des deux parties en guerre civile ne semble en mesure de remporter une victoire décisive. Selon certaines estimations, la junte militaire contrôlerait moins d'un quart du pays, ce qui laisse penser que la guerre civile pourrait se poursuivre pendant des années encore.

    Pendant ce temps, le Myanmar souffre également de crises économiques et humanitaires dévastatrices , ainsi que de catastrophes telles que des inondations et des glissements de terrain .

    Face à ces sombres perspectives, les catholiques du Myanmar et du monde entier se tournent vers la prière. Le 1er février, jour du quatrième anniversaire du coup d’État, la fondation pontificale Aide à l’Église en Détresse a organisé une journée de prière pour les victimes du « conflit oublié ».

    Le cardinal Bo a quant à lui exhorté les catholiques à rechercher l'intercession de la Vierge Marie.

    « Dans un monde souvent plongé dans la tourmente et les conflits, nous tournons nos regards vers Marie, la Mère de la Paix », a-t-il déclaré lors d’un événement organisé avant la fête de Notre-Dame de Lourdes.

    « Son acceptation inébranlable nous invite à cultiver la paix intérieure et à devenir des ambassadeurs de la paix dans notre monde troublé. 

  • Pourquoi les apparitions de Lourdes sont d’authentiques expériences surnaturelles

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    De Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques, sur "1000 raisons de croire" :

    Les apparitions de Lourdes, d’authentiques expériences surnaturelles

    À partir du 11 février 1858, une fillette de Lourdes, Bernadette Soubirous, fillette illettrée issue d’une famille pauvre, affirme voir la Vierge à 18 reprises. D’abord sceptique quant à l’authenticité de ses allégations, clergé, responsables locaux et médecins finissent par admettre l’aspect inexplicable des manifestations. En 1862, l’évêque du diocèse reconnaît canoniquement les apparitions. En effet, les documents très nombreux dont nous disposons depuis 170 ans montrent que Bernadette n’a pas été victime d’hallucinations ou d’illusions diverses. Ces apparitions restent des faits scientifiquement et médicalement inexplicables : la Mère de Dieu est bel et bien apparue à Bernadette et a communiqué avec elle.

    Les raisons d'y croire

    • Depuis le XVIIe siècle, une part de la philosophie considère que les faits « surnaturels » sont des non-lieux scientifiques puisque l’on est incapable d’en comprendre la cause et de les reproduire par l’expérimentation. Ainsi, les apparitions sont rangées au rayon des « projections mentales » ou des hallucinations. Ce propos est très réducteur : expliquer le réel par une lecture exclusivement positiviste des faits est illusoire.
    • Les progrès scientifiques plus récents vont en ce sens : physique quantique et mécanique ondulatoire ont bouleversé notre conception de la matière et des interactions de ses composantes. De plus, nos organes sensoriels ne sont pas infaillibles : ils sont même inaptes à percevoir certains phénomènes naturels (ultra-sons, lumière stellaire lointaine, etc.). De même, les apparitions mariales authentiques sont bien des faits réels dont seuls les effets peuvent être l’objet d’une analyse rationnelle (messages, guérisons, comportement du voyant, etc.) ; la cause émettrice – la Vierge Marie dans le cas de Lourdes – demeurant au-delà de la perception humaine (sauf pour Bernadette).
    • Ce que Bernadette voit, ce n’est pas une vague forme dans l’anfractuosité de la Grotte. Elle voit un être vivant, doué d’un corps, d’une personnalité, d’une affectivité et parlant un langage identifiable et clair. L’apparition communique avec la fillette sur un mode extra sensoriel mais néanmoins réel.
    • Tout contredit le postulat selon lequel Bernadette souffrirait de troubles mentaux. Jusqu’en juillet 1858, Bernadette va être examinée plus d’une trentaine de fois par diverses personnes : aucun praticien, même parmi les plus anticléricaux, n’a identifié une pathologie mentale chez elle.
    • L’objection neurologique ne tient pas non plus debout. Ces visions élaborées de la Vierge n’auraient pas pu être produites par une lésion du cerveau. Lorsque cette hypothèse est avancée, c’est sans l’ombre d’une preuve. Les changements physiologiques constatés chez Bernadette lors des extases n’ont d’ailleurs rien à voir avec un problème neurologique, ni dans leur déroulement (pas de crises d’épilepsie, d’évanouissements ou de convulsions) ni dans leur évolution : elles ont lieu uniquement et très précisément juste avant et après l’apparition, sans aucune récidive.
    • La qualité relationnelle du vécu de Bernadette, tant à Lourdes que dans son monastère de Nevers, sa fidélité à ses engagements religieux, son obéissance à ses supérieures, écartent l’éventualité à tout jamais l’éventualité d’une personnalité psychotique.
    • Parmi ses parents, ses camarades, les adultes qu’elle connaît, les ecclésiastiques qu’elle a croisés, personne n’a jamais fait preuve d’un tempérament exalté au point de favoriser chez Bernadette des délires religieux par « contagion affective ». Cela ne colle simplement pas avec l’environnement lourdais du milieu du XIXe siècle. Les extases de Bernadette sont parfaitement circonscrites : elles durent le temps des apparitions. Avant et après elles, la sainte vit normalement.
    • Des hallucinations ne produiraient d’aussi bons fruits chez la personne qui les subit : les visions dont a été témoin Bernadette ont unifié sa personne et structuré sa personnalité, la rendant même capable de mener une vie cloîtrée communautaire.
    • Si les apparitions sont une projection mentale, il est impossible d’expliquer la découverte de la source miraculeuse et les guérisons qui ont lieu alors que les apparitions ne sont pas encore terminées.

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  • Selon le cardinal Sarah, le souci de la beauté dans la liturgie est une préoccupation pastorale

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    Du cardinal Robert Sarah sur le Tagespost :

    L'art de célébrer

    Le souci de la beauté dans la liturgie est une préoccupation pastorale, affirme le cardinal Robert Sarah.

    9 février 2025

    Je voudrais faire référence à l’herméneutique de la réforme dans la continuité dont parle le pape Benoît XVI. a pris la parole (discours du 22 décembre 2005). C'est une opinion personnelle, mais il me semble que les livres liturgiques réformés ont désespérément besoin de cette continuité avec la tradition liturgique que les Pères du Concile Vatican II ont cherché à réformer s'ils veulent être vrais, beaux et bons, et ainsi contribuer au mieux à la sanctification et à l'édification du peuple saint de Dieu. D’autres pourraient ne pas être d’accord avec moi ici. Mais selon mon interprétation du Concile, c’est bien ce qu’il signifiait : une réforme dans la continuité et non une rupture avec le passé.

    Cela soulève deux questions pertinentes : (...) Premièrement, la question apparemment dépassée de la « réforme de la réforme liturgique postconciliaire », par laquelle les livres liturgiques d’aujourd’hui sont révisés en vue de les enrichir d’éléments perdus dans la réforme elle-même. Cela est assez démodé parmi ceux qui sont actuellement au pouvoir, mais la motivation et les raisons de telles mesures n’ont rien perdu de leur validité. Je ne peux pas dire quand le Seigneur, dans sa providence, permettra que cette question soit à nouveau sérieusement considérée, mais peut-être que certains de nos jeunes frères dans le sacerdoce qui sont ici aujourd'hui vivront assez longtemps pour voir les livres liturgiques réformés devenir encore plus beaux. Je pense souvent au Missel des Ordinariats des anciens anglicans et aux richesses qu’il contenait comme exemple de ce qui pourrait être possible.

    Cette liturgie a un avenir

    La deuxième question concerne la célébration du rite liturgique préconciliaire, l’usus antiquior du rite romain. Comme je l’ai déjà dit, surtout au vu des fruits évidents que ce rite a produits au cours des dernières décennies, malgré une attitude cléricale intransigeante contre la vénérable liturgie latino-grégorienne – attitude typique du cléricalisme que le pape François a condamné à plusieurs reprises – une nouvelle génération de jeunes est apparue au cœur de l’Église. Il s’agit d’une génération de jeunes familles qui démontrent que cette liturgie a un avenir parce qu’elle a un passé, une histoire de sainteté et de beauté qui ne peut être effacée ou abolie du jour au lendemain. Je continue à maintenir cela. Et même si je comprends que de nombreux prêtres se trouvent actuellement dans une situation très difficile concernant l’usus antiquior, je vous encourage à ne jamais oublier ni nier la profonde vérité enseignée par le pape Benoît XVI : « Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste sacré et grand pour nous aussi ; cela ne peut pas devenir soudainement complètement interdit ou même nuisible. « Il est bon pour nous tous de sauvegarder les richesses qui ont grandi grâce à la foi et à la prière de l’Église et de leur donner la place qui leur revient » (Lettre aux évêques , 7 juillet 2007). (...) Rappelons-nous le principe de l’intégralité liturgique comme composante essentielle de la beauté liturgique – ainsi que de la vérité et de la bonté liturgiques – et tournons-nous maintenant vers certaines de ses applications pratiques.

    L’Exhortation apostolique Sacramentum Caritatis – Sur l’Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l’Église – du Pape Benoît XVI, fruit des réflexions menées lors du Synode des évêques de 2005, constitue un très bon point de départ. Je voudrais souligner qu’il s’agit d’un document très important pour la formation liturgique, qui est très négligée. Si vous ne l’avez pas encore étudié, faites-le. Si cela fait un moment que vous ne l'avez pas consulté, veuillez le consulter à nouveau. Il vous guidera dans vos efforts pour garantir que vos célébrations liturgiques soient intégrales, qu’elles soient ce qu’elles devraient être et rien d’autre.

    Est-ce que tout dans la liturgie est caractérisé par la beauté ?

    Le pape Benoît XVI offre de nombreux conseils sages, qui ont émergé à la lumière des années turbulentes de la vie liturgique post-conciliaire, reflétées par les Pères synodaux. Peut-être que la meilleure de toutes est sa simple affirmation : « Il est nécessaire qu’en tout ce qui concerne l’Eucharistie il y ait un bon goût pour la beauté » (n° 41).

    Nous pourrions bien faire de cela la base d’un examen de conscience concernant notre propre pratique liturgique : tout dans la liturgie que nous célébrons avec notre peuple est-il empreint de beauté, selon les moyens dont nous disposons ? Ou bien nous contentons-nous de pratiques, d’objets, de rituels, de musiques, etc. moins beaux – voire clairement inappropriés ?

    Si l’Eucharistie est véritablement la source et le sommet de la vie et de la mission de l’Église, nous ne pouvons pas nous contenter d’un pis-aller ou d’un résultat moindre. Si nous faisons cela, nous bâtirons sur de mauvaises fondations. Tout ce que nous construisons sur ces fondations fragiles s’effondrera d’une manière ou d’une autre. Rappelons-nous les paroles du cardinal Ratzinger : « L’Église se tient et tombe avec la liturgie. … C’est pourquoi la célébration appropriée de la sainte liturgie est au centre de tout renouveau de l’Église.

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  • États-Unis : « Word on Fire », une congrégation pour l’évangélisation en ligne est née

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    D'Andrea Galli sur Avvenire :

    États-Unis. « Word on Fire », une congrégation pour l’évangélisation en ligne est née

    5 février 2025

    L'évêque Robert Barron, créateur d'un apostolat multimédia très suivi dans les pays anglophones, annonce son intention de créer une congrégation dédiée au monde numérique

    L'évêque de Winona-Rochester, Robert Barron

    L'évêque Robert Barron de Winona-Rochester - site Web

    Tout a commencé à la fin des années 1990 avec une série d’homélies évangéliques du dimanche diffusées sur WGN, alors la principale station de radio de Chicago. Le prédicateur était un prêtre d'une quarantaine d'années, Robert Barron, ordonné en 1986 dans l'archidiocèse de l'Illinois par le cardinal Joseph Bernardin. Fort d'un important cursus d'études entre les États-Unis et la France, professeur de théologie systématique, Barron était déjà un orateur assez recherché pour l'efficacité de son éloquence et la clarté de ses idées. C'est un ami qui lui a fait remarquer que ses interventions à la radio le dimanche matin à 5h15 n'étaient pas le meilleur moyen d'atteindre un large public et que télécharger ses homélies sur un site Web dédié permettrait de les diffuser plus largement. Une idée banale, mais qui marqua le début d’une activité axée sur Internet qui s’est développée comme une graine de moutarde évangélique. « Word on Fire » , le nom que cet apostolat a pris, a connu une telle croissance qu’il est aujourd’hui considéré comme l’un des projets multimédias les plus réussis au service de la nouvelle évangélisation aux États-Unis et au-delà. Le saut de niveau a eu lieu en 2011 avec « Catholicisme », un documentaire en 10 parties dans lequel Barron, tel un Alberto Angela en ecclésiastique – pardonnez la comparaison – voyageant dans différents pays présente la beauté de la foi catholique et la civilisation qu’elle a générée au fil des siècles. Une production de haut niveau technique, comme l'est le style que Barron a toujours poursuivi, dans la conviction que l'attention à la forme est une condition nécessaire à la diffusion du message surtout parmi ceux qui sont éloignés, qui a gagné un consensus bien au-delà des frontières ecclésiastiques.

    Les vidéos « Word on Fire », également créées par un réseau de collaborateurs et mises en ligne sur YouTube, qui reste la plateforme de référence, ont dépassé les 200 millions de vues. Barron compte désormais 3 millions d’abonnés sur Facebook et près de 2 millions sur YouTube, ce qui fait de lui le prélat catholique le plus « suivi » en ligne dans le monde anglophone après le pape. Sa présence sur le web est allée de pair avec son engagement pastoral dans la vie hors ligne : en 2015, Barron a été nommé évêque auxiliaire de Los Angeles et en 2015, il s'est vu confier le diocèse de Winona-Rochester, une communauté de 136 000 baptisés dans le Minnesota. Il abrite également l'Institut Word on Fire, qui produit des livres, des podcasts, des catéchèses innovantes et des vidéos de débats entre Barron et diverses personnalités du monde de la culture.

    Vidéo
    Il y a quelques jours, le 15 janvier, un communiqué de presse a été publié sur le portail « Word on Fire » qui a suscité un intérêt considérable. « Nous sommes ravis d'annoncer que l'évêque Barron a l'intention de créer une congrégation de prêtres », peut-on lire dans le communiqué, « pour poursuivre son travail à l'avenir et assurer l'efficacité et l'expansion continue des efforts d'évangélisation de Word on Fire. L'objectif est de recruter initialement trois à cinq prêtres et trois à cinq novices pour l'ordre, en respectant une règle que l'évêque Barron a déjà élaborée. L’idée est en effet de créer une véritable congrégation qui aurait pour charisme l’annonce dans le monde numérique. Quelque chose qui rappelle le feu sacré qui animait le bienheureux Giacomo Alberione, son appel à évangéliser à travers les moyens de communication modernes, mais évidemment placé dans le panorama actuel : pour certains ce serait donc la première congrégation à avoir Internet dans son ADN apostolique. « Grâce à un généreux donateur », poursuit l’annonce, « Word on Fire » a obtenu un foyer à Rochester, dans le Minnesota, où les prêtres peuvent commencer à vivre en communauté selon la règle et recevoir une formation avancée pour apprendre à évangéliser selon l’éthique de « Word on Fire ». Le recrutement des prêtres va bientôt commencer, mais votre générosité est nécessaire pour financer les frais liés aux frais de subsistance, à la formation et à l'éducation, et finalement pour envoyer ces prêtres en mission d'évangélisation. L'objectif de la campagne de collecte de fonds est ambitieux, mais la réponse jusqu'à présent n'a pas déçu les attentes : en quelques jours, plus de 300 000 dollars ont été récoltés pour le projet. « Nous prions pour que cet ordre existe à perpétuité, ouvrant la voie à l’évangélisation et conduisant les gens vers une relation plus profonde avec Jésus-Christ. » C'est le dernier espoir du communiqué de presse. Le temps et le jugement de l’Église, avec les démarches canoniques nécessaires, diront si l’œuvre répond vraiment aux desseins de la Providence.
  • Tenneville, 12 février : le Collège Notre-Dame au Coeur d'Or ouvre ses portes

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    Nous sommes heureux de vous accueillir le mercredi 12 février de 14h à 19h pour notre journée Portes Ouvertes. Venez découvrir le collège ! Prévoyez une à deux heures de visite.

    Au programme :
    •⁠ ⁠Rencontre avec la direction, les professeurs, les élèves qui se feront un plaisir de répondre à toutes vos questions.
    •⁠ ⁠Visite guidée des locaux : salles de classe, internat, lieux de vie.
    •⁠ ⁠Présentation de nos enseignements et des piliers éducatifs du collège.
    •⁠ ⁠Animations assurées par les élèves et leurs professeurs.

    N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez prendre rendez-vous à une autre date.

    Explorer le site du Collège : https://www.collegecoeurdor.be/

  • Vandalisme à Saint-Pierre : il saute sur l'autel majeur et endommage les candélabres

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    Du Nuovo Sismografo :

    Choc au Vatican. Actes de vandalisme dans la basilique : embarras pour la sécurité

    Un scandale mondial. L'homme, qui était entré dans la basilique avec un sac à dos, est monté sur l'autel sans être dérangé et a endommagé quelques candélabres. La question est la suivante : est-il possible de monter sur le maître-autel de la basilique Saint-Pierre, construit sur le tombeau de l'apôtre et premier pontife, en échappant à la sécurité et sans être arrêté avant de poser le pied sur le lieu sacré ? 

    La réponse est : oui, c'est possible. 

    En plein Jubilé, la Basilique Saint-Pierre montre toute sa vulnérabilité face au flux ininterrompu de pèlerins parmi lesquels ne manquent pas de personnes mal intentionnées. Après le spectacle d'une artiste féministe sur la crèche pendant Noël, c'est désormais l'acte de vandalisme au Vatican qui montre la fragilité de la sécurité du Vatican. Le risque est que, au lieu des candélabres, ce soient des œuvres plus précieuses qui soient endommagées ou que des accidents beaucoup plus graves se produisent... 

    Ps. Le protagoniste de l’incident a été immédiatement libéré. Il sera donc possible de le revoir bientôt fouler quelque autel, au Vatican ou à Rome . 

    Corriere della Sera - Les images des candélabres de la basilique Saint-Pierre jetés à terre par un homme qui était monté sur l'autel de la confession sont devenues instantanément virales sur le web. Sur X, un internaute français a posté deux vidéos filmées à quelques pas de l'endroit où, hier matin, à 10h30, cinq officiers de la gendarmerie du Vatican vêtus de noir ont immobilisé un Roumain de 40 ans, le cachant ensuite aux yeux - et aux smartphones - des nombreux fidèles présents, avec une cloison en amarante, avant de l'emmener au bureau.

    Finalement, l'homme - qui portait une veste bleu clair, une casquette et un sac à dos sur les épaules - a été remis à une patrouille de l'Inspection du Vatican, qui dépend du ministère de l'Intérieur et du Département de la sécurité publique, qui est intervenue sur la place Pie XII. 

    Emmené au bureau pour des contrôles 

    Dans l'après-midi, après l'identification de l'intéressé, une plainte a été déposée contre lui pour dommages divers. Il a ensuite été libéré et il n'est pas exclu qu'une interdiction de séjour dans la municipalité de Rome soit prononcée. Les raisons de son geste ne sont pas claires, s'agissait-il d'un acte démonstratif dicté par une raison ou d'un moment de folie. L'alarme dans la basilique, qui est plus que jamais surveillée, et plus encore en cette année jubilaire - pas la première à Saint-Pierre ces derniers temps - a été donnée lorsque le quadragénaire est monté sur l'autel et a commencé à jeter les six candélabres de bronze posés sur la nappe de lin, qui ont subi le même sort. Les objets, réalisés en 1865, chacun d'environ un mètre de haut, avec une bougie y insérée, et d'une valeur de 5 000 euros, ont été récupérés par les ouvriers de la basilique et remis à leur place après avoir été vérifiés.

  • Rendre au christianisme son "étrangeté"

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    De Tracey Rowland sur le CWR :

    Rendre le christianisme à nouveau étrange

    La pénétration du naturel par le surnaturel n’est pas banale, n’est pas ennuyeuse, n’est pas une question de conformisme bourgeois.

    (Photo : Eric Mok)
    Il est rare que j'occupe un poste à la mode, mais je suis ravi d'être en compagnie de personnes de premier plan, de l'historien Tom Holland à l'évêque Robert Barron et aux auteurs Michael Frost et Nijay Gupta, qui recommandent tous de rendre le christianisme à nouveau « étrange ».

    Pour les catholiques, cela signifie mettre en marche arrière notre voiture ecclésiale et sortir du fossé corrélationniste dans lequel les théologiens – notamment ceux portant des patronymes flamands – nous ont plongés dans les années 1970.

    Le « corrélationnisme » était une stratégie pastorale visant à associer la foi à la culture de la modernité. Dans les années 1970, cette stratégie prenait des formes banales, comme celle de décorer les salles de classe catholiques d’affiches représentant des animaux mignons déclarant « Jésus est cool ».

    Plus récemment, j'ai lu un compte rendu de l'homélie donnée à l'église paroissiale où se trouvait la famille royale britannique ce Noël. Le vicaire aurait brandi un chocolat Terry's Orange. Il s'agit d'un chocolat très populaire au Royaume-Uni qui a la forme d'une orange et dont les éclats de chocolat se désagrègent comme les quartiers d'une vraie orange. Selon le rapport, le vicaire aurait ensuite expliqué à la congrégation que le christianisme est comme un chocolat Terry's. La forme sphérique du chocolat nous rappelle que le message chrétien était destiné au monde entier, et les éclats de chocolat individuels sont comme la bonne nouvelle de l'Évangile à partager comme les quartiers d'une orange. La révélation chrétienne a donc été corrélée à un chocolat Terry's.

    L’argument intellectuel qui sous-tend ces stratégies de commercialisation de la foi en la corrélant à quelque chose de populaire et de banal était que la culture du catholicisme paraissait étrange au laïcisme sophistiqué moderne. Les robes blanches de première communion, les confréries des Saints Anges, les chapelets, les jours de jeûne et de fête, les saints patrons, les noms de confirmation, la consommation de poisson le vendredi, les heures saintes d’adoration, les neuvaines, sans parler de concepts comme la chasteté et la naissance virginale, semblaient et semblent certainement étranges au rationaliste moderne.

    Ainsi, l’idée est née que la façon de ramener le rationaliste moderne au christianisme était de trouver quelque chose dans la culture sécularisée qui lui plaisait et d’y lier la foi. Jésus est ainsi devenu un activiste politique « cool », intéressé par la justice sociale. Sa divinité a été occultée, sa relation avec les deux autres personnes de la Trinité rarement reconnue, et ceux qui voulaient faire référence à sa mère, et surtout aux circonstances de sa naissance, ont été ridiculisés.

    En outre, des départements universitaires entiers se sont engagés dans des projets visant à traduire les enseignements catholiques dans les idiomes de la culture moderne. Même l’opposition catholique à l’avortement a été défendue sur le terrain laïc selon lequel l’enfant en développement avait droit à la vie – et non sur le terrain théologique selon lequel toute vie humaine est sacrée. Le domaine du sacré a dû être mis de côté, car aucun terrain d’entente n’a pu être trouvé dans ce domaine. La tradition du droit naturel s’est trouvée transposée dans le langage des « droits » politiques.

    Cependant, entre la fin des années 1960 et la fin des années 1980, la modernité elle-même a cessé d’être à la mode. Certains sociologues situent le moment du changement dans le séisme culturel de 1968, qui a marqué la fin de l’enthousiasme des élites occidentales pour des concepts tels que la « raison pure » ou la « nature pure ». La lecture de Nietzsche a convaincu la génération de 1968 que des « mythes » (des présupposés théologiques) se cachaient derrière tout appel à la raison, et l’idée est née que la nature était également relative puisqu’elle pouvait être modifiée par les progrès scientifiques. Avec le temps, la nature pourrait être ce que nous désirions qu’elle soit. Il nous suffisait de développer la technologie pour manipuler l’ADN.

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  • Le Sommet international sur la liberté religieuse se penche sur la persécution religieuse en Occident

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    De Tyler Arnold sur CNA :

    Le Sommet international sur la liberté religieuse examine la persécution religieuse en Occidentbouton de partage sharethis

    Sommet international sur la liberté religieuse 2025Les intervenants discutent de la persécution religieuse en Occident lors du Sommet international sur la liberté religieuse (IRF) à Washington, DC, le 4 février 2025. De gauche à droite : le rabbin Emile Ackermann, cofondateur d'Ayeka ; Janet Buckingham, directrice du plaidoyer mondial à l'Alliance évangélique mondiale ; Todd Huizinga, chercheur principal au Religious Freedom Institute ; Sean Nelson, conseiller juridique d'Alliance Defending Freedom International. | Crédit : Tyler Arnold/CNA

    Plusieurs défenseurs de la liberté religieuse ont signalé de nouveaux indicateurs de persécution contre les chrétiens qui vivent leur foi dans les démocraties libérales occidentales lors d'une session en petits groupes du Sommet international sur la liberté religieuse (IRF) 2025 à Washington, DC, cette semaine.

    « Le fait que des personnes soient arrêtées en raison de leur foi et de la manière dont elles vivent leur foi est en contradiction avec une société de plus en plus laïque et progressiste », a déclaré Sean Nelson, conseiller juridique d’Alliance Defending Freedom International, qui a modéré le panel du 4 février.

    Nelson a été rejoint sur scène par Todd Huizinga, chercheur principal au Religious Freedom Institute, spécialisé en Europe ; Janet Buckingham, directrice du plaidoyer mondial à l'Alliance évangélique mondiale ; et le rabbin Emile Ackermann, cofondateur d'Ayeka, la première communauté juive orthodoxe moderne en France.

    Nelson a montré un bref clip de cinq minutes détaillant les histoires de chrétiens confrontés à la persécution pour avoir parlé ou pratiqué leur foi religieuse en Finlande, au Royaume-Uni et à Malte – mais les panélistes ont noté que la tendance est répandue dans toute l’Europe et l’Amérique du Nord.

    La vidéo faisait référence aux accusations de discours de haine portées contre l'ancien député finlandais Päivi Räsänen pour avoir défendu les enseignements chrétiens sur l'homosexualité, qui sont maintenant devant la Cour suprême du pays . Elle évoquait également Isabel Vaughan-Spruce, qui a été arrêtée deux fois pour avoir prié en silence devant une clinique d'avortement en Angleterre, et Matthew Grech, qui fait face à des accusations à Malte pour avoir partagé son témoignage sur la façon dont il a surmonté les tentations et les actes homosexuels.

    Huizinga a déclaré lors de la table ronde que les chrétiens des pays occidentaux « sont confrontés à des désaccords diamétralement opposés… sur de nombreuses questions fondamentales auxquelles les sociétés doivent faire face » concernant les opinions sociales dans les cultures hautement sécularisées qui étaient autrefois à prédominance chrétienne.

    L’une des questions qui a souvent provoqué des tensions entre les chrétiens et ces gouvernements, a-t-il noté, est la sexualité humaine, car la croyance selon laquelle une famille est fondée sur « l’union exclusive d’un homme et d’une femme » entre en conflit avec les concepts selon lesquels « le genre est fluide » et « la sexualité est un choix humain ».

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  • Il y a 80 ans : le martyre des franciscains d'Herzégovine

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    80e anniversaire

    Široki Brijeg, le martyre des franciscains qui ont façonné l'Herzégovine

    Le 7 février 1945, onze franciscains du monastère de Široki Brijeg furent assassinés par les partisans de Tito. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans la seule province d’Herzégovine, 66 franciscains ont été tués. En les éliminant, les communistes voulaient également détruire la culture du peuple qui s’était formée à Široki Brijeg.

    07_02_2025

    L'église de Široki Brijeg immédiatement après la guerre

    Široki Brijeg, Mostar-Čekrk, Mostarski Gradac, Ljubuški, Zagvozd, Kočerin, Izbično, Čitluk, Čapljina, Macelj. Ce ne sont là que quelques-unes des stations du très douloureux Chemin de Croix parcouru par les Franciscains de la Province d'Herzégovine il y a exactement quatre-vingts ans, à partir de février 1945.

    Onze frères du monastère franciscain de Široki Brijeg ont été assassinés par des soldats appartenant à la tristement célèbre onzième brigade dalmate de l'armée de Tito le 7 février 1945 ; Le lendemain, neuf autres frères furent capturés, qui, avec une centaine de civils, s'étaient réfugiés à la centrale hydroélectrique franciscaine sur la rivière Lištica, située non loin du monastère. Ces frères n'eurent pas un meilleur sort que leurs frères : ils furent transférés vers la Dalmatie et massacrés dans des lieux inconnus.

    Déjà dans la nuit du 6 au 7 février , à Mostarski Gradac, cinq autres frères, professeurs et étudiants du séminaire franciscain, avaient été exécutés sans raison apparente. Ils s'étaient réfugiés dans cette paroisse de montagne pour continuer tant bien que mal leurs études de théologie loin des bombardements et des combats qui se déroulaient dans la plaine.

    Une semaine plus tard, le 14 février 1945, ce fut le tour de sept autres frères – dont le provincial, frère Leo Petrović – qui se trouvaient au couvent de Mostar. Une fois cette ville conquise, les partisans les enlevèrent du couvent, les enchaînèrent et les emmenèrent au lieu-dit Čekrk, où ils les tuèrent après les avoir dépouillés de leur habit franciscain, puis jetèrent leurs corps sans vie dans la Narenta (Neretva, en bosniaque).

    Dans les mêmes jours, d'autres massacres de frères eurent lieu à Ljubuški, Izbično, Čitluk, Čapljina, Zagvozd et Vrgorac. En mai, deux frères furent tués dans la maison paroissiale de Kočerin, tandis que trois autres perdirent la vie dans la lointaine Macelj, non loin de la Slovénie et de l'Autriche, en revenant de Bleiburg par la soi-disant Via Crucis du peuple croate . À la fin de la guerre, les frères de la Province franciscaine pleurent 66 de leurs frères tués.

    La Via Crucis continua pour les frères restants . Dans l'après-guerre, le régime communiste organisa des procès-spectacles et, en l'absence totale de preuves sérieuses de culpabilité, 91 frères furent condamnés à des peines de prison , souvent aux travaux forcés, pour un total de 348 ans, dont 225 purgés. Dans les années 1950, la maison d'arrêt de Zenica fut à un moment donné la plus grande communauté franciscaine d'Herzégovine, puisqu'une trentaine de frères y étaient détenus en même temps . Une véritable persécution collective.

    De tels événements ne se sont pas seulement produits en Herzégovine ou contre les franciscains , mais partout dans la Yougoslavie communiste, surtout entre 1945 et 1955. Selon les données du père Anto Baković, il y a eu au final 663 victimes : quatre évêques, 523 prêtres (dont 17 sont morts du typhus suite aux conséquences de leur captivité), 50 grands séminaristes, 38 petits séminaristes, 17 laïcs, 31 religieuses.

    Le plan visant à éliminer l'Église catholique de la Yougoslavie de Tito en persécutant les pasteurs était particulièrement virulent en Herzégovine, lieu de naissance de Poglavnik (Duce) Ante Pavelić et de trois ministres du gouvernement de l'État indépendant de Croatie ; une région que les communistes considéraient donc comme le noyau originel du « nationalisme » et du « chauvinisme » croates qui donneraient naissance au mouvement oustachi, et dont les franciscains étaient considérés comme les principaux responsables, puisqu'ils détenaient l'hégémonie religieuse et culturelle dans cette région.

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  • Le pape dénonce l'indifférence à l'égard des souffrances des enfants et condamne fermement l'avortement

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    D'Elise Ann Allen sur le Catholic Herald :

    Le pape dénonce la « crise morale mondiale » provoquée par l'indifférence à l'égard des souffrances des enfants

    5 février 2025

    Le pape François a déploré que des millions d’enfants dans le monde subissent chaque jour la guerre, la pauvreté, les abus, l’exploitation, la dépression et le manque d’espoir pour l’avenir. Il a également critiqué ce qui apparaît trop souvent comme une indifférence mondiale face à une réalité aussi calamiteuse.

    Les commentaires du Saint-Père interviennent au début de la semaine du 3 février, alors que le Pape organisait un Sommet international sur les droits de l'enfant intitulé « Aimez-les et protégez-les ».

    Le pape a également annoncé son intention d’écrire un document, une lettre apostolique ou exhortation, consacré aux enfants. Avec ce document, a-t-il ajouté, il espère « donner une continuité à cet engagement [en faveur des enfants] et le promouvoir dans toute l’Église ».

    Tenu dans la salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican, le sommet a été marqué par des discours liminaires du pape François et du secrétaire d'État du Vatican, le cardinal italien Pietro Parolin, ainsi que du secrétaire du Vatican pour les relations avec les États, l'archevêque britannique Paul Gallagher, entre autres.

    Elle a attiré des participants de haut niveau venus du monde entier, dont l'ancien vice-président américain et lauréat du prix Nobel de la paix Al Gore, la reine Rania Al Abdullah de Jordanie et de nombreux représentants des gouvernements d'Italie, de Gambie, d'Indonésie, d'Égypte et d'Afrique du Sud, ainsi que des représentants d'institutions telles que le Programme alimentaire mondial, la FIFA, Interpol et Mary's Meals.

    Le pape François s'adresse aux participants au Sommet international sur les droits de l'enfant dans la salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican, État de la Cité du Vatican, le 3 février 2025. (Crédit : Vatican Media, via Crux.)

    Dans son discours d’ouverture, le pape a déploré que partout dans le monde, les droits des enfants « soient quotidiennement bafoués et ignorés ».

    Il a souligné que de nombreux enfants sont confrontés à la pauvreté, à la guerre, au manque d’accès aux soins de santé et à l’éducation, ainsi qu’à l’injustice et à l’exploitation, et que même dans les pays les plus riches, « les petits sont souvent vulnérables et souffrent de problèmes que nous ne pouvons pas sous-estimer ».

    Les enfants du monde entier doivent faire face à diverses difficultés, a déclaré le pape, et ceux des pays développés souffrent souvent d’anxiété et de dépression, et beaucoup sont « attirés par des formes d’agression ou d’automutilation ».

    « En outre, une culture de l’efficacité considère l’enfance elle-même, comme la vieillesse, comme une « périphérie » de l’existence », a déclaré le pape, notant que de nombreux jeunes ont du mal à trouver l’espoir en eux-mêmes et dans leur situation, qualifiant cela de « triste et troublant ».

    « Ce que nous voyons tragiquement presque tous les jours ces derniers temps, à savoir des enfants mourant sous les bombes, sacrifiés aux idoles du pouvoir, de l’idéologie et des intérêts nationalistes, est inacceptable », a-t-il déclaré, ajoutant que « rien ne vaut la vie d’un enfant ».

    Le pape François a souligné : « Tuer des enfants, c'est nier l'avenir », et a déploré que là où la guerre est absente, d'autres problèmes tels que la violence liée à la drogue et aux gangs sont répandus, ainsi qu'un « individualisme pathologique » destructeur.

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