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Christianisme - Page 8

  • Irlande : les fouilles se poursuivent à Tuam, à la recherche des fautes de l'Église

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    De Stefano Magni sur la NBQ :

    Irlande : les fouilles se poursuivent à Tuam, à la recherche des fautes de l'Église

    En Irlande, des fouilles sont de nouveau en cours à Tuam, à la recherche des ossements de 796 enfants hébergés au foyer local pour mères et enfants de 1925 à 1961. Les médias accusent les religieuses, comme si elles étaient les meurtrières. La réalité est tout autre.

    17_07_2025
    Tuam : Conférence de presse pour le début des fouilles (La Presse)

    Les fouilles se poursuivent à Tuam, dans le comté de Galway, à l'ouest de l'Irlande. La recherche des ossements de 796 enfants enterrés près du foyer pour mères et enfants, géré par les Sœurs du Bon Secours de 1925 à 1961, est en cours.

    Il ne s'agissait pas d'orphelinats, car les enfants y étaient accueillis avec leurs mères . C'étaient des lieux où étaient accueillies les mères célibataires et leurs enfants nés hors mariage. À en juger par la culture populaire qui s'est développée autour de ces foyers (livres, films, enquêtes journalistiques), l'Église s'est rendue coupable d'un acte de discrimination de masse, avec un taux de mortalité très élevé. Par conséquent, les femmes hébergées dans ces foyers sont aujourd'hui considérées comme « ségréguées », leurs enfants étant « kidnappés » lorsqu'ils étaient donnés à l'adoption ou « tués » et « oubliés dans une fosse commune ». Un crime de masse dont l'Église est accusée, en somme, à une époque où l'Irlande était « profondément catholique » (l'expression est tirée d'un article du Corriere della Sera ).

    L'affaire a été soulevée il y a huit ans par l'historienne irlandaise Catherine Corless, lorsqu'il est devenu évident que les ossements découverts accidentellement à Tuam au milieu des années 1970 n'étaient pas ceux des victimes de la Grande Famine (du milieu du XIXe siècle), mais ceux d'enfants hébergés dans le foyer local. En janvier 2021, le rapport final de la Commission d'enquête sur les foyers pour mères et enfants a été publié à Dublin (dont La Nuova Bussola Quotidiana avait également parlé ). Ce rapport portait des jugements très sévères sur la société irlandaise de la première moitié du XXe siècle et sur une Église qui n'a pas fait davantage pour préserver la dignité des plus vulnérables. L'évêque d'Armagh, Eamon Martin, a présenté des excuses « sans réserve » pour cet aspect. Mais il a également exonéré les religieuses d'une grande partie des reproches que les médias leur ont adressés.

    Ce sont leurs parents qui ont abandonné les femmes. Selon le rapport, « les institutions étudiées offraient un abri, parfois dur, lorsque les familles n'en fournissaient pas. » L'Église n'était pas responsable de ces traitements plus durs, ni des conditions de vie plus difficiles que dans d'autres institutions laïques. Le rapport, comparant les maisons religieuses à des institutions publiques similaires, a constaté que dans ces dernières : « les conditions étaient bien pires que dans n'importe quel foyer pour mères et bébés, à l'exception de Kilrush et de Tuam. Au milieu des années 1920, la plupart n'avaient pas d'installations sanitaires, peut-être même pas d'eau courante ; le chauffage, lorsqu'il y en avait, était assuré par une cheminée ; la nourriture était mal cuite, souvent dans un autre bâtiment, de sorte qu'elle était froide et encore moins savoureuse lorsqu'elle parvenait aux femmes. »

    Tuam, tout comme Kilrush, était donc l'exception, et non la règle. La règle était un meilleur traitement dans les institutions religieuses que dans les institutions laïques. Le fait que l'Église ne soit pas coupable d'abandon et de « ségrégation » des mères célibataires et de leurs enfants est également démontré par le fait qu'« en 1900, on trouvait des foyers pour mères et enfants dans tous les pays anglophones, et des institutions similaires en Allemagne, aux Pays-Bas et ailleurs » démontre qu'il s'agissait d'une mentalité universelle à l'époque, et pas seulement dans une nation « profondément catholique ».

    Il est tout simplement impossible d'imputer aux religieuses la mort des enfants hébergés dans les foyers. Personne ne le dit, même si de nombreux articles parus ces derniers jours dans les journaux les plus populaires le suggèrent. Ces 796 enfants sont morts à une époque caractérisée par une mortalité infantile extrêmement élevée, dans un pays qui était le plus pauvre d'Europe, et dans des environnements surpeuplés (et des conditions sanitaires inadéquates) qui facilitaient la propagation de toutes les maladies infectieuses. Quoi qu'il en soit, les Sœurs du Bon Secours ont mis à disposition tous les documents.

    Et il ne s'agit pas d'enfants « sans nom », cachés après leur mort. Les recherches de Coreless ont commencé avec les certificats de décès du foyer Tuam. Pour chaque enfant, nous avons un nom, une date de naissance et de décès, ainsi que la cause du décès, due à une maladie. Des investigations complémentaires seront menées dans les cas où la cause du décès n'est pas mentionnée. L'équipe médico-légale qui a repris le travail sur les sépultures de Tuam vise à donner un nom à chaque squelette grâce à des analyses ADN. Mais quelles conclusions peut-on tirer au-delà de celles déjà publiées dans le rapport 2021 ? Presque certainement : aucune. Mais n'importe quel prétexte est bon pour relancer la même campagne contre « l'obscurantisme catholique ».

  • La véritable histoire des carmélites de Compiègne (KTO)

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    De KTO télévision sur youtube :

    Ce documentaire, s'appuyant sur les travaux récents de la recherche historique, raconte la véritable histoire des Carmélites de Compiègne et évoque l'écho actuel de leur offrande. Car ces religieuses, avant de monter à l'échafaud, « voulurent offrir leur vie pour que cette paix divine que le Fils de Dieu était venu apporter au monde fût rendue à l'Église et à l'État ». Dix jours, après leur exécution, prenait fin la Terreur (5 septembre 1793 - 27 juillet 1794). Le film suit le travail de la petite équipe carmélitaine qui ont oeuvré à la cause de canonisation, et offre des témoignages de personnes touchées par les Bienheureuses. Elles ont été canonisée à Rome le 18 décembre 2024 en présence du pape François. Une coproduction KTO/DE GRAND MATIN 2024 - Réalisée par François Lespés

  • Les nouveaux martyrs du djihad. L’islamisme radical massacre les chrétiens

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Les nouveaux martyrs du djihad. L’islamisme radical massacre les chrétiens

    Il n’y a pas que l’Ukraine et Gaza. Le pape Léon a récemment attiré l’attention sur deux massacres qui se sont déroulés ailleurs, ayant fait des victimes chrétiennes, et qui sont tous deux annonciateurs d’une forte reprise d’agressivité de l’islamisme radical, principalement incarné par al-Qaïda et par Daesh, l’État islamique.

    Voici ce qu’a déclaré Léon lors de l’Angélus du 15 juin au sujet du premier de ces massacres, survenu au Nigéria :

    « Dans la nuit du 13 au 14 juin, dans la ville de Yelwata, dans la zone administrative locale de Gouma, dans l’État de Benue au Nigeria, un terrible massacre a eu lieu, au cours duquel environ deux cents personnes ont été tuées avec une extrême cruauté, la plupart d’entre elles étant des personnes déplacées à l’intérieur du pays, hébergées par la mission catholique locale. Je prie pour que la sécurité, la justice et la paix prévalent au Nigeria, pays aimé et si durement touché par diverses formes de violence. Je prie en particulier pour les communautés chrétiennes rurales de l’État de Benue, qui ont été sans cesse victimes de violences. »

    Tandis qu’à propos du second massacre, survenu en Syrie (voir photo), voici ses déclarations, à l’audience générale du mercredi 25 juin :

    « Dimanche dernier, un attentat terroriste lâche a été perpétré contre la communauté grecque orthodoxe dans l’église Mar Elias à Damas. Nous confions les victimes à la miséricorde de Dieu et élevons nos prières pour les blessés et leurs familles. Aux chrétiens du Moyen-Orient, je dis : je suis proche de vous ! Toute l’Église est proche de vous ! Cet événement tragique rappelle la profonde fragilité qui continue de marquer la Syrie après des années de conflits et d’instabilité. Il est donc essentiel que la communauté internationale ne détourne pas son regard de ce pays, mais continue de lui offrir son soutien par des gestes de solidarité et par un engagement renouvelé en faveur de la paix et de la réconciliation. »

    La chute du califat institué par Daesh en 2014 entre la Syrie et l’Irak, et de ses capitales Raqqa et Mossoul, défait en 2019 par une milice kurde appuyée par les États-Unis, avait marqué l’ouverture d’une phase d’accalmie du terrorisme islamique, mais celle-ci n’était qu’apparente et dissimulait une réorganisation active qui a aujourd’hui repris de plus belle, avec une reprise massive des agressions aussi bien dans les zones où il sévissait déjà auparavant, comme l’Afrique et l’Asie, qu’en Occident.

    La revue des jésuites de Rome « La Civiltà Cattolica », qui ne sort qu’après avoir été contrôlée au plus haut niveau par les autorités vaticanes, a consacré dans son dernier numéro une analyse attentive de ce retour du terrorisme islamique, sous la plume de Giovanni Sale, qu’il est intéressant de reparcourir sommairement.

    La galaxie djihadiste, de l’arabe « jihad », guerre sainte, ne se cantonne plus dans un territoire donné, elle s’est décentralisée et infiltrée, et recrute activement y compris à grande distance des théâtres des opérations. On vient par exemple de démanteler ces derniers jours en Malaisie un réseau de Daesh qui recrutait des adeptes parmi les migrants en provenance du Bengladesh.

    En Occident, le recrutement vise notamment à mobiliser des loups solitaires, et à les inciter à passer à l’action contre les musulmans hérétiques, les chrétiens et les juifs, mais en pratique à massacrer des gens ordinaires, souvent écrasés par des voitures-bélier lancées à l’improviste contre la foule. Ces actes terroristes ont surtout été perpétrés aux États-Unis, en France et en Allemagne et « La Civiltà Cattolica » en dresse un compte-rendu impressionnant. Ils sont faciles à mettre en œuvre et font toujours un grand nombre de victimes, ce qui permet d’instaurer un climat de terreur.

    Mais c’est surtout contre les ennemis historiques de Daesh que la terreur s’étend à nouveau. Le 3 janvier 2024, deux attentats dans la ville de Kerman, au Sud de l’Iran, ont fait plus de cent victimes, rassemblées à l’occasion de la célébration du quatrième anniversaire de l’assassinat du général des gardiens de la révolution Qassem Soleimani. Daesh, qui a revendiqué cet attentat, n’a pas fait mystère qu’il considérait les hérétiques chiites au pouvoir en Iran comme son principal adversaire, pour des raisons davantage religieuses que politiques, et a même déclaré prendre ses distances avec le Hamas, précisément parce qu’il est financé par les renégats de Téhéran, bien qu’ils partagent tous deux l’objectif de détruire Israël.

    Un autre adversaire, moins évident, contre lequel Daesh s’en prend, c’est la Russie.  Le 22 mars 2024, une de ses cellules terroristes a assassiné plus de 130 personnes et en blessé 180 lors d’un concert au Crocus City Hall de Moscou.

    Et à présent que le régime de Bachar el-Assad est tombé en Syrie et que Moscou a dû démanteler ses garnisons, Daesh espère à nouveau reprendre des territoires. Dix mille de ses hommes sont détenus dans des camps de prisonniers surveillées par des kurdes avec l’appui de deux mille soldats américains, mais si Donald Trump devait retirer une bonne partie de ces derniers, comme il l’a laissé entendre, Daesh pourrait parvenir à libérer ces prisonniers, comme il a déjà tenté de le faire à plusieurs reprises, ce qui lui permettrait de doubler ses effectifs sur le terrain.

    Le massacre du 22 juin dernier dans l’église de Mar Elias à Damas a été un signal tragique de cette reprise du terrorisme islamiste en Syrie.

    Mais il y a un endroit dans monde où les partisans du djihad n’ont jamais perdu de terrain, et où ils ont même consolidé leur présence, il s’agit de l’Afrique subsaharienne, dans un territoire qui s’étend du Mali au Burkina Faso, en passant par le Niger et le Tchad. Là-bas, ce sont plutôt les troupes françaises, ou américaines, ou des Nations Unies, qui se sont retirées, pour être remplacées par une présence croissante de la Russie, via les mercenaires du groupe Wagner, pour soutenir les régimes locaux.

    Dans cette vaste région, les terroristes islamistes appartiennent à deux courants. Au Mali, c’est principalement le GSIM, Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, qui sévit, composé en grande partie de Touaregs convertis à l’islam radical par des prédicateurs arabes et pakistanais. Tandis qu’ailleurs, c’est l’ISWAP, l’État islamique d’Afrique de l’Ouest, qui est à l’œuvre.

    Le premier appartient à la galaxie d’al-Qaïda, tandis que le second se réclame de Daesh. Et les différences ne sont pas des moindres, à tel point qu’elles provoquent des conflits armés entre ces deux formations, qui font un grand nombre de morts.

    Les premiers sont salafistes, de l’arabe ‘salaf’, ancien, c’est-à-dire qu’ils se réclament de l’âge d’or de l’islam et condamnent comme apostats les dirigeants des États musulmans qui ne suivent pas leur vision de l’islam, mais pas le peuple. Tandis que les seconds sont takfiristes, de l’arabe « takfir », excommunication, autrement dit ils soutiennent que le peuple aussi est apostat et qu’il doit être condamné. On peut donc tout aussi bien tuer des civils. Tous deux représentent les deux branches du djihadisme contemporain.

    Et tous deux sont en expansion. « La Civiltà Cattolica » cite un récent rapport de l’ONU d’après lequel les djihadistes sont déjà « en train de menacer les États côtiers d’Afrique de l’Ouest et pourraient instituer, comme cela s’est déjà produit, ‘un sanctuaire terroriste’ pour attaquer aussi bien l’Afrique que l’Occident ».

    Mais cette expansion se déroule également au Nigéria, un pays très peuplé, où l’islamisation progresse aux dépens des chrétiens, soutenue par les deux formations djihadistes, celle appelée Boko Haram affiliée à al-Qaïda et l’ISWAP affilié à Daesh.

    Les États où les islamistes radicaux sont dominants sur le terrain sont ceux de Borno et d’Adamawa, au Nord-Est du Nigéra, à la frontière avec le Tchad. Tandis que plus au Sud, dans les États de Benue et d’Enugu, la tribu musulmane des Fulani, composée de bergers, maltraite et persécute avec toujours plus d’agressivité les cultivateurs chrétiens avec, selon ces derniers, la complaisance du gouvernement central.

    Le terrible massacre auquel le pape Léon faisait référence à la mi-juin a justement eu lieu dans l’État de Benue et c’est le dernier d’une série d’agressions contre des églises et des villages chrétiens.

    Mais pour en revenue à cet autre massacre rappelé par le Pape, celui survenu dans l’église grecque orthodoxe de Mar Elias à Damas, le gouvernement syrien a attribué l’attaque à Daesh et a déclaré avoir arrêté certains de ses combattants et détruit une cellule. Mais c’est une autre formation djihadiste, appelée Saraya Ansar al-Sunna, qui a revendiqué l’attentat.

    Depuis l’explosion de violence qui a frappé sans discrimination au printemps les musulmans alaouites et les chrétiens, coupables d’avoir entretenu des liens avec le régime déchu d’Assad, le nouveau président syrien autoproclamé Ahmed al-Charaa, qui a été un combattant djihadiste dans sa jeunesse, a renouvelé les appels à la réconciliation dans une Syrie ouverte à toutes les confessions. Et l’accord sans précédent qu’il a signé avec le leader de la communauté kurde syrienne Mazloum Abdi laisse espérer que l’on avance dans cette direction, tout comme l’accord conclu avec les élites druzes de la ville de Soueïda et la future adhésion, donnée comme probable, aux accords d’Abraham avec la reconnaissance qui s’en suivrait de l’État d’Israël par Damas.

    Entretemps, depuis le début du conflit en 2011, la population chrétienne en Syrie s’est réduite de deux tiers et elle ne compterait plus aujourd’hui que 300 000 fidèles.

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l’hebdomadaire L’Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.
    Ainsi que l’index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • Pourquoi le ministre des Affaires étrangères du Vatican est-il en Inde ?

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    De Luke Coppen sur le Pillar :

    Pourquoi le ministre des Affaires étrangères du Vatican est-il en Inde ?

    Bien qu'ils constituent une infime minorité, les catholiques indiens sont plus nombreux que ceux de Belgique, d'Irlande et du Portugal réunis.

    L'archevêque Paul Richard Gallagher, secrétaire du Vatican pour les relations avec les États, photographié en 2017. Domaine public.

    Le Secrétariat d'État du Vatican a déclaré le 13 juillet que l'archevêque Paul Richard Gallagher visitait le sous-continent « pour consolider et renforcer les liens d'amitié et de collaboration entre le Saint-Siège et la République de l'Inde ».

    La phraséologie diplomatique n'apportait que peu de détails. Qui l'archevêque anglais rencontrera-t-il en Inde ? Quels types de questions abordera-t-il ? Et à quoi pourrait ressembler un renforcement de la collaboration entre le Saint-Siège et l'Inde ? L'annonce n'a répondu à aucune de ces questions.

    Néanmoins, ces relations sont pertinentes car l'Inde joue un rôle de plus en plus important dans les affaires mondiales, grâce à sa puissance économique croissante et à sa vitalité démographique. Curieuse coïncidence, le Saint-Siège et le gouvernement indien supervisent chacun une population d'environ 1,4 milliard d'habitants, soit environ 17 % de la population mondiale.

    Ce n'est pas la seule raison pour laquelle les relations entre le Vatican et l'Inde sont importantes. Environ 23 millions d'Indiens sont catholiques, ce qui place l'Inde parmi les 20 pays comptant la plus grande population catholique. À titre de comparaison, c'est plus que les populations catholiques de Belgique, d'Irlande et du Portugal réunies.

    Mais malgré la taille relativement importante de la communauté catholique indienne, les catholiques constituent une minorité minuscule et vulnérable au sein d’une population composée à 80 % d’hindous, à 14 % de musulmans et à seulement 2 % de chrétiens.

    Alors, que pourrait faire exactement Gallagher en Inde cette semaine ?

    Rencontrer Modi ?

    L'horaire de Gallagher en Inde n'est actuellement pas disponible, peut-être pour des raisons de sécurité ou parce que certains rendez-vous peuvent ne pas être finalisés.

    Le point le plus important à surveiller est de savoir si l’archevêque obtient une rencontre avec le Premier ministre Narendra Modi, qui domine la vie politique indienne depuis sa première victoire électorale en 2014. On ne s’attend pas nécessairement à ce que Modi rencontre un ministre des Affaires étrangères en visite, donc un rendez-vous avec Gallagher enverrait un signal qu’il apprécie personnellement des relations plus fortes avec le Vatican.

    Gallagher a rencontré Modi en 2021, lorsque le Premier ministre indien s'est rendu au Vatican et a invité le pape François à se rendre en Inde. Modi semblait entretenir une relation chaleureuse avec le pape argentin. Lors de leur nouvelle rencontre en 2024, lors d'un sommet du G7 en Italie, ils se sont embrassés et Modi a renouvelé son invitation. Après le décès du pape François, Modi a décrété trois jours de deuil national en Inde.

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  • Le roi Abdallah II de Jordanie et les églises chrétiennes de Jérusalem protestent contre la violence croissante des colons en Cisjordanie

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    Lu sur le Tagespost :

    Attaques systématiques contre les chrétiens en Terre Sainte

    Le roi Abdallah II et les églises chrétiennes de Jérusalem protestent contre la violence croissante des colons en Cisjordanie.

    14 juillet 2025

    Les patriarches et responsables des Églises de Jérusalem, réunis lundi à Taybeh pour exprimer leur solidarité avec la communauté locale, ont évoqué les violences persistantes perpétrées par des colons israéliens radicaux qui ont attaqué un village chrétien en Cisjordanie. Les responsables des Églises ont évoqué une « vague d'attaques systématiques et ciblées » et ont appelé le monde, et en particulier les chrétiens du monde entier, à prier, à prêter attention et à agir.

    Il y a une semaine, des Israéliens radicaux des colonies voisines ont délibérément allumé des incendies près du cimetière local et de l'église Saint-Georges, datant du Ve siècle. Taybeh est la dernière ville purement chrétienne de Cisjordanie. Selon les patriarches, ces actes constituent « une menace directe et délibérée pour notre communauté locale, mais aussi pour le patrimoine historique et religieux de nos ancêtres et nos lieux saints ».

    Pas d’avenir pour les chrétiens ?

    Bien que les pompiers aient pu éteindre l'incendie avant la destruction des lieux saints, les responsables des Églises grecque orthodoxe, latine et melkite demandent du soutien face aux « attaques répétées et systématiques de ces radicaux, qui deviennent de plus en plus fréquentes ». Leur appel précise : « Ces derniers mois, les radicaux ont conduit leur bétail vers des fermes chrétiennes à l'est de Taybeh, les rendant au mieux inaccessibles et, au pire, détruisant les oliveraies dont dépendent les familles. »

    Le mois dernier, plusieurs maisons ont été attaquées et une pancarte a été érigée sur laquelle on pouvait lire : « Il n’y a pas d’avenir pour vous ici. » Les responsables de l’Église ont écrit : « L’Église est fidèlement présente dans cette région depuis près de 2 000 ans. Nous rejetons fermement ce message d’exclusion et réaffirmons notre engagement en faveur d’une Terre Sainte, mosaïque de différentes confessions vivant ensemble en paix, dans la dignité et la sécurité. »

    Le Conseil des Patriarches et Chefs d'Églises exige que les autorités israéliennes tiennent les radicaux violents responsables de leurs actes. Même en temps de guerre, les lieux saints doivent être protégés. « Nous exigeons une enquête immédiate et transparente sur les raisons pour lesquelles la police israélienne n'a pas répondu aux appels de détresse de la communauté locale et pourquoi ces actes odieux restent impunis. Les attaques des colons contre notre paisible communauté doivent cesser, ici à Taybeh comme ailleurs en Cisjordanie. »

    Il s'agit clairement d'« attaques systématiques contre les chrétiens que nous observons dans toute la région ». Les diplomates, les responsables politiques et les représentants des Églises du monde entier devraient « défendre notre communauté œcuménique de Taybeh par la prière et une voix claire, afin que sa présence soit assurée et qu'elle puisse vivre en paix, prier librement, cultiver ses terres sans danger et jouir d'une paix qui semble bien trop rare ».

    Terrorisation quotidienne

    Le roi Abdallah II de Jordanie a également condamné les attaques de colons extrémistes contre l'église Saint-Georges et le cimetière chrétien historique de la ville de Taybeh. Il a qualifié l'incendie des arbres du cimetière par les colons de « violation flagrante du caractère sacré des morts, des lieux saints chrétiens et de la présence chrétienne en Terre sainte ».

    Le roi Abdallah a déclaré lundi que « la gravité des attaques des colons, leur terreur quotidienne des Palestiniens et leur agression systématique contre des dizaines de villages, villes et camps dans les territoires palestiniens occupés exigent une réponse internationale immédiate et décisive pour mettre fin à ces attaques ». Il a ajouté qu'il était important de protéger la population civile palestinienne, de sécuriser ses lieux saints et de défendre son droit à vivre dans la liberté et la dignité.

  • Notre-Dame de Guadalupe : des faits surprenants qui défient toute explication

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    De Bradley Shumaker sur le NCR :

    Notre-Dame de la Guadalupe

    Notre-Dame de Guadalupe : des faits surprenants qui défient toute explication

    Vous connaissez peut-être l’histoire, mais ces miracles et mystères moins connus entourant Notre-Dame de Guadalupe ne manqueront pas de renouveler votre émerveillement.

    La plupart des catholiques connaissent bien les détails des apparitions mariales qui ont eu lieu en Europe à Lourdes en 1858 et à Fatima en 1917. Bien que beaucoup aient connaissance des apparitions de Notre-Dame de Guadalupe dans les années 1500, il existe un certain nombre de détails étonnants liés à cet événement que certains peuvent trouver surprenants. 

    Notre-Dame fit quatre apparitions en 1531 près de l'actuelle Mexico. Selon les documents, le sanctuaire qui se trouve actuellement sur la colline de Tepeyac fut construit à la demande de Notre-Dame, à une époque où seuls quelques habitants locaux s'étaient convertis à la foi. L'un des grands miracles qui résulta de cette apparition fut qu'en un laps de temps relativement court (en 1539), plus de huit millions d'Aztèques devinrent chrétiens grâce à l'apparition de la Vierge Marie.

    L'Apparition

    Bien qu’il y ait eu de nombreuses apparitions mariales au fil des ans, celle-ci diffère sur quelques points essentiels.

    Premièrement, contrairement à Lourdes et Fatima, le nom « Guadalupe » n'est pas lié à la ville où Marie est apparue. À l'époque où Marie est apparue à saint Juan Diego, le nom n'avait aucun lien avec la région, mais était plutôt celui d'un célèbre sanctuaire marial situé en Espagne (ce qui lui donnait une signification particulière pour les immigrants espagnols). Pour les Aztèques locaux, cependant, le mot Guadalupe , prononcé en espagnol, était phonétiquement similaire (mais pas nécessairement identique) à une expression de leur langue nahuatl, qui signifie « celle qui écrase le serpent ». Il est intéressant de noter que c'est exactement ce qui s'est produit suite à son apparition lors de la plus grande conversion de masse de l'histoire du christianisme, mettant fin à la pratique locale du sacrifice humain.

    Une deuxième différence réside dans le fait que Notre-Dame de Guadalupe est l'une des seules apparitions mariales où Marie est enceinte. Notre Sainte Mère est apparue à saint Juan Diego afin de présenter aux habitants son fils à naître, Jésus-Christ, ce qui a finalement été un succès, convertissant des millions de personnes à la foi chrétienne. Parce qu'elle est apparue enceinte, Notre-Dame de Guadalupe sera à jamais considérée comme la « patronne des enfants à naître ».

    Troisièmement, ce cas diffère sensiblement des autres apparitions mariales par ce qu'il a laissé derrière lui. Outre la conversion de millions d'âmes, un second miracle, né des apparitions de 1531, est la création de l'image que nous connaissons tous aujourd'hui sous le nom de Notre-Dame de Guadalupe. Elle fut miraculeusement placée par Notre-Dame sur le manteau ou « tilma » de saint Juan Diego, et fut finalement révélée lorsqu'il déploya sa tilma , accompagnée de quelques roses castillanes que Notre-Dame avait offertes – roses hors saison et non indigènes de la région – à l'évêque local comme preuve de cette interaction. Ainsi, si d'autres apparitions mariales ont également donné lieu à des miracles, l'image de Notre-Dame de Guadalupe est unique en ce qu'elle a offert au monde un objet physique qui peut être observé, médité et étudié.

    L'image

    Plusieurs mystères étonnants sont liés à cette image. Certains vous sont peut-être familiers, d'autres pourraient vous surprendre. En voici quelques-uns :

    L'examen microscopique infrarouge n'a révélé aucun coup de pinceau ni pigment sur la cape contenant l'image. Après examen, il a été conclu que les colorants utilisés n'étaient ni d'origine animale, végétale ni minérale. La coloration synthétique est également exclue, car elle n'a été développée que trois siècles plus tard. La manière dont l'image a été créée et la méthodologie utilisée pour la transférer sur la cape tiennent du miracle.

    L'image est représentée sur un vêtement (une cape) en tissu naturel tissé. Ces matériaux ont généralement une durée de vie estimée de 20 à 30 ans. Étant donné qu'il a près de 500 ans, qu'il ne semble pas avoir de vernis protecteur et qu'il a été conservé à l'extérieur, sans protection, pendant ses 100 premières années (où il a été touché par des millions de mains et de lèvres), il est inexplicable qu'il existe encore aujourd'hui.

    La cape est faite de fibre d'ayate , issue de l'agave (une plante succulente, mais pas un cactus, puisqu'elle possède des feuilles). Le côté de la cape contenant l'image semble être en soie, ce qui défie toute explication scientifique.

    De loin, la couleur du visage et des mains est olive, mais de près, elle est gris-blanc. Cela reflète un effet que l'on retrouve dans la nature : les couleurs changent selon l'angle d'observation, comme sur les plumes d'oiseaux, les écailles de papillons et les élytres des coléoptères aux couleurs vives. Cette technique de diffraction de la lumière semble impossible à réaliser pour un artiste (tant en 1531 qu'aujourd'hui), surtout lorsqu'elle est utilisée sur un tissu brut.

    L'image a survécu à un accident survenu en 1791 : un ouvrier nettoyant le cadre en or et en argent a accidentellement renversé une bouteille d'acide nitrique dessus. On ne comprend pas comment l'acide n'a pas détruit le tissu délicat, laissant seulement une marque d'eau à peine visible sur l'image.

    Une tentative intentionnelle de destruction de l'image eut lieu en 1921 : une bombe dissimulée dans un grand vase de fleurs placé en dessous fit exploser l'image. L'explosion brisa les vitraux de la basilique et tordit même une lourde croix de bronze et de fer posée sur l'autel voisin, sans toutefois briser la fine vitre qui protégeait alors l'image de Notre-Dame. Il est symbolique que Jésus ait permis que le crucifix soit plié, mais sans laisser l'image subir de dommages. Autre fait miraculeux : bien que la bombe ait explosé pendant une grand-messe, personne dans l'église n'a été blessé.

    Un mystère resté enfoui pendant plus de 400 ans fut finalement percé en 1929, lorsque des images microscopiques furent découvertes dans les yeux de Marie. Plus tard, en 1956, lorsqu'on observa ses yeux à l'ophtalmoscope, on observa qu'ils produisaient des images similaires à celles qu'ils produisent dans l'œil humain. Personne (quel que soit son talent) n'aurait pu peindre des images aussi petites, et un créateur humain potentiel n'aurait même pas eu connaissance des reflets cornéens en 1531, car ils ne furent scientifiquement vérifiés que bien des années plus tard, à la fin du XIXe siècle.

    Si toutes les apparitions confirmées de Marie sont uniques, Notre-Dame de Guadalupe est particulière à plusieurs égards. Ses apparitions, ainsi que l'image qu'elle a laissée, ont été à l'origine de la plus grande conversion de masse de l'histoire du christianisme et ont fait découvrir à l'humanité la patronne des enfants à naître. De plus, Notre-Dame nous a également laissé une preuve matérielle remarquable, à méditer et à étudier, qui continue de défier les explications conventionnelles et scientifiques.

    Il n'est donc pas surprenant que la basilique Notre-Dame de Guadalupe soit le sanctuaire marial le plus visité au monde. Chaque année, des millions de pèlerins se rendent à Mexico pour prier Jésus, honorer Marie et admirer la magnifique image. Quant aux non-croyants qui partagent une vision du monde différente, qu'ils la voient en personne ou qu'ils l'étudient ou la recherchent simplement de loin, nous pouvons prier pour que leur rencontre avec Notre-Dame de Guadalupe entraîne de nouvelles conversions.

  • Au Pakistan, les chrétiens accusés de blasphème continuent de réclamer justice

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Les chrétiens accusés de blasphème continuent de réclamer justice

    14 juillet 2025  
     

    Lahore (Agence Fides) – Depuis 12 ans, Asif Pervaiz, un chrétien pakistanais de 42 ans, est en prison et a été condamné à mort en 2020 par un tribunal de Lahore pour blasphème. Son cas est l’un des nombreux cas où les accusations sont fausses et où un innocent a été piégé. Aujourd'hui, sa famille dénonce à l'Agence Fides les retards de la justice au Pakistan : « En avril dernier, grâce à l'avocat Saif-ul-Malook, la date de l'appel avait enfin été fixée. Mais le juge l'a annulée de manière inattendue, sans donner de raisons », explique Waseem Anwar, frère du condamné, qui, avec sa famille et celle d'Asif Pervaiz, a dû déménager pour des raisons de sécurité, craignant des représailles, comme cela peut arriver aux proches des personnes accusées de blasphème. Waseem Anwar, qui travaille dans une usine textile comme son frère, s'occupe également de la femme d'Asif et de ses quatre enfants.

    L'affaire dans laquelle il a été impliqué s'est déroulée en 2013, dans l'usine textile où Asif travaillait. Quelqu'un a pris son téléphone portable et a envoyé des SMS blasphématoires. « C'est l'un de ses collègues qui a fait cela, par envie, jalousie et mépris envers les chrétiens », raconte Waseem. « Malheureusement, lors du procès en première instance, le tribunal a rejeté son témoignage dans lequel Asif niait les accusations et l'a condamné à mort ». Asif Pervaiz a également expliqué que le superviseur de son usine l'avait confronté, l'invitant à se convertir à l'islam, mais qu'il avait refusé. Muhammad Saeed Khokher, le plaignant, a nié avoir voulu convertir Parvaiz. Après la condamnation en première instance, la famille a péniblement cherché de l'aide pour organiser l'appel. Mais à ce jour, il n'a toujours pas été possible d'ouvrir un nouveau procès.

    « Les cas de fausses accusations de blasphème, après un long processus judiciaire, peuvent finalement aboutir à une issue favorable », rappelle à Fides l'avocat catholique Khalil Tahir Sandhu, qui a défendu de nombreuses victimes devant les tribunaux. « Il n'en reste pas moins que les accusés innocents peuvent passer de nombreuses années en prison et que leurs familles subissent des dommages irréparables, sans aucune indemnisation ni sanction pour ceux qui portent de fausses accusations », note-t-il.

    Parmi les affaires qui ont connu une issue favorable, le 8 juillet dernier, un tribunal de Lahore a acquitté deux jeunes chrétiens d'une fausse accusation de blasphème, née d'une dispute mineure. Adil Babar et Simon Nadeem étaient âgés respectivement de 18 et 14 ans lorsqu'ils ont été accusés en 2023 et, deux ans plus tard, ils ont été acquittés.

    Le cas d'un catholique acquitté de blasphème après avoir passé 23 ans en prison a fait grand bruit. Anwar Kenneth, aujourd'hui âgé de 71 ans, avait été arrêté en 2001 pour blasphème présumé et condamné à mort en juillet 2002 par un tribunal de Lahore. En juin dernier, après avoir examiné cette affaire chaotique, la Cour suprême a ordonné son acquittement en reconnaissant sa maladie mentale.

    Un rapport de l'ONG « Human Rights Watch » (HRW), publié en juin 2025 et intitulé « A conspiracy to grab the land » (Une conspiration pour s'emparer des terres), affirme : « Les lois pakistanaises sur le blasphème sont discriminatoires, elles refusent l'égalité devant la loi aux non-musulmans et facilitent les violences à l'encontre de toute personne accusée de ce délit. Le blasphème est un crime officiellement passible de la peine de mort au Pakistan et les lois sont depuis longtemps utilisées pour assouvir des vendettas personnelles et persécuter les membres de communautés religieuses minoritaires, avec de graves conséquences. Une simple accusation de blasphème peut, en fait, équivaloir à une condamnation à mort : au cours de la dernière décennie, des dizaines de personnes ont été tuées dans des violences collectives à la suite d'accusations (non prouvées, ndlr) de blasphème ».. En outre, poursuit le texte, « les personnes qui portent des accusations de blasphème le font souvent pour des raisons économiques, telles que l'intention d'acquérir des terres appartenant à autrui. Bien que les cibles des accusations de blasphème et de la violence encouragée par la loi appartiennent à tous les groupes socio-économiques et religieux du Pakistan, la plupart des victimes proviennent de groupes marginalisés ».

    Pour des raisons économiques, ces personnes ne peuvent pas bénéficier d'une bonne défense juridique : « Un préjugé profondément ancré dans le système pénal pakistanais, explique le rapport de HRW, se traduit par des erreurs judiciaires à l'encontre des personnes accusées de blasphème. Les autorités ne traduisent presque jamais en justice les auteurs de violences commises au nom du blasphème, tandis que les personnes accusées en vertu de lois discriminatoires – généralement sans preuve – sont soumises à de longues périodes de détention provisoire, à l'absence d'un procès équitable et à des procès inéquitables pouvant entraîner des peines d'emprisonnement de plusieurs années ».

    (PA) (Agence Fides 14/7/2025)

  • L'obsession des médias pour les « nonnes maléfiques » est remise en question par un rapport irlandais sur le foyer pour mères et bébés de Tuam

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    De David Quinn sur The Catholic Herald :

    L'obsession des médias pour les « nonnes maléfiques » est remise en question par un rapport irlandais sur le foyer pour mères et bébés de Tuam
     
    1er juillet 2025

    Les lecteurs se souviendront peut-être de l'affirmation sensationnelle qui a fait le tour du monde en 2014, selon laquelle près de 800 bébés avaient été retrouvés dans une fosse septique sur le terrain d'un ancien foyer pour mères et bébés à Tuam, dans le comté de Galway, à l'ouest de l'Irlande.

    L'affirmation a été faite lorsqu'une historienne locale, Catherine Corless, a examiné les certificats de décès de 796 bébés et jeunes enfants décédés dans ce foyer au cours de son existence, de 1925 à 1961.

    Sous les terrains restants de l'ancienne maison se trouvent des chambres situées dans ce qui faisait autrefois partie du système d'égouts de la maison. Beaucoup ont immédiatement conclu - mais pas Corless, il faut le souligner - que les corps avaient tous été jetés dans une fosse septique.

    Le foyer était géré par les sœurs du Bon Secours pour le compte du conseil du comté de Galway et fait à nouveau parler de lui parce que des fouilles viennent de commencer sur le site, financées par l'État, pour tenter de retrouver les corps, prélever des échantillons d'ADN et tenter ensuite de les associer à des membres vivants de la famille des défunts qui sont disposés à fournir des échantillons d'ADN (14 au total l'ont fait jusqu'à présent). Il s'agit d'une opération complexe qui prendra environ deux ans.

    Les gens étaient parfaitement disposés à accepter que les bébés aient été affamés ou négligés jusqu'à la mort, ou qu'ils aient été tués par les méchantes religieuses avant d'être jetés dans la fosse septique (qui était toujours utilisée à cette fin, selon les rumeurs les plus folles).

    Lorsque les religieuses sont aujourd'hui représentées à l'écran dans des films tels que le récent Small Things Like These, The Magdalene Sisters ou Philomena, elles sont presque invariablement dépeintes comme des personnages issus d'un film d'horreur gothique, sortant parfois littéralement de l'ombre. J'ai du mal à imaginer un groupe de femmes plus diabolisé.

    À la suite de l'hystérie qui a entouré les premières plaintes en 2014, le gouvernement irlandais a créé une commission d'enquête officielle qui, il y a quatre ans, a publié un énorme rapport sur les foyers pour mères et bébés du pays, ainsi que sur les maisons de comté qui étaient les successeurs directs des maisons de travail de l'histoire de Dickens.

    Le nombre de décès dans les foyers pour mères et bébés, ainsi que dans les foyers de comté, était extrêmement élevé. Ils fonctionnaient principalement à une époque d'extrême pauvreté, de faim généralisée et de mauvaise santé.

    La mortalité infantile et juvénile était très élevée à l'époque et avant l'utilisation généralisée des vaccins et des antibiotiques dans les années 1950. Mais elle était encore plus élevée dans les maisons de retraite parce qu'elles étaient surpeuplées et que les maladies s'y propageaient rapidement. Les enfants mouraient par groupes, comme ce fut le cas dans les maisons de retraite lors de la pandémie de Covid-19.

    Mais le fait est qu'ils sont tous morts de causes naturelles. On peut arguer à juste titre que ces maisons manquaient de ressources et étaient surpeuplées, et qu'elles n'auraient pas dû exister, mais les religieuses n'ont pas délibérément négligé les bébés, sans parler de les tuer ou de les jeter dans une fosse septique en activité.

    Les femmes qui entraient dans les foyers pour mères et bébés pour y avoir leurs enfants étaient presque toujours célibataires et très pauvres, bien qu'environ 10 % des femmes qui entraient au Tuam Children's Home, pour donner à ce lieu son nom propre, étaient mariées et y avaient été poussées par la pauvreté. Elles n'avaient littéralement aucun autre endroit où élever leurs enfants.

    Ces foyers pour mères et bébés n'étaient d'ailleurs pas l'apanage de l'Irlande. La Grande-Bretagne, entre autres, en a connu un grand nombre jusque dans les années 1970 et la grande majorité d'entre eux n'étaient pas gérés par l'Église catholique.

    Si les foyers pour mères et bébés n'existent plus aujourd'hui, c'est parce que les mères célibataires ont les moyens d'élever elles-mêmes leurs enfants, ou parce que l'État leur apporte son soutien, ou encore parce que les futures mères interrompent leur grossesse.

    Le rapport susmentionné de la commission d'enquête jette un éclairage considérable sur la question, même s'il ne peut répondre à toutes les questions car trop de temps s'est écoulé.

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  • Les catholiques et « Sodome et Gomorrhe »

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    De John M. Grondelski sur le CWR :

    Les catholiques et « Sodome et Gomorrhe »

    Malheureusement, trop de gens aujourd'hui finissent par considérer le mal comme le bien et le bien comme facultatif.

    14 juillet 2025

    Au cours de cette longue période du temps ordinaire, les célèbres villes de Sodome et Gomorrhe sont mentionnées à plusieurs reprises dans les lectures de la messe.

    Lorsque les catholiques d'aujourd'hui entendent « Sodome et Gomorrhe », qu'est-ce qui leur vient à l'esprit ? Je crains que, pour beaucoup, il s'agisse d'une phrase vide de sens. Sa signification morale et théologique est perdue. Tout comme le fait d'appeler « Hitler » tout politicien désagréable, l'étiquette « Sodome et Gomorrhe » peut avoir un poids émotionnel mais peu de contenu réel.

    Au début de son ministère, Jésus a envoyé ses disciples devant lui pour « préparer le chemin » en prêchant et en guérissant. Il leur a demandé de s'aventurer simplement, en s'en remettant à la Providence et à la bonne volonté de leurs auditeurs potentiels. Ceux qui étaient réceptifs devaient recevoir une bénédiction.

    Mais qu'en est-il des villes qui n'étaient pas réceptives ? Nous lisons :

    Quiconque ne vous reçoit pas et n'écoute pas vos paroles -
    - sortira de cette maison ou de cette ville et secouera la poussière de ses pieds.
    Amen, je vous le dis : au jour du jugement,
    le pays de Sodome et de Gomorrhe sera plus supportable
    que cette ville-là". (Mt 10, 14-15)

    Si l'on considère que Sodome et Gomorrhe ont été incinérées par le feu et le soufre venus du ciel, il ne s'agit pas là d'une menace mineure.

    L'ignorance historique permet de transformer en Hitler un personnage public dont les politiques vont de la fermeté à la coercition. Cela se produit même si, en réalité, très peu de personnes s'approchent de la manie génocidaire programmatique qu'Adolf Hitler a incarnée. La lâcheté théologique fait de « Sodome et Gomorrhe » des lieux que l'on ne voudrait pas visiter, même si les raisons de leur châtiment semblent souvent entourées d'un voile de silence.

    La tradition chrétienne attribue la destruction de Sodome et Gomorrhe à leurs péchés. Le récit commence par la rencontre d'Abraham avec ses trois visiteurs après leur arrivée dans sa tente, et la promesse que Sarah serait mère dans l'année. Au moment du départ, le Seigneur dit à Abraham :

    La clameur contre Sodome et Gomorrhe est si grande, et leur péché si grave, qu'il faut que je descende pour voir si leurs actions sont aussi mauvaises que la clameur qui vient à moi contre elles. (Gn 18, 20-21).

    Un marchandage s'engage alors entre Abraham et Dieu sur le nombre minimum de « justes » pour lesquels Dieu épargnerait la ville. Ils se mettent d'accord sur dix, ce qui, nous le verrons plus tard, dépasse encore la population des bons de Sodome.

    Et quel est, selon la tradition chrétienne, le péché pour lequel Sodome et Gomorrhe ont été détruites ? La sodomie, le péché qui a pris le nom du lieu. Pour une grande partie de la tradition chrétienne, le lien entre Sodome et la sodomie était évident.

    Bien entendu, cela ne correspond pas aux efforts contemporains visant à réhabiliter l'activité homosexuelle comme étant compatible avec la morale catholique. Ceux qui sont prêts à s'engager dans cette contradiction adoptent généralement l'une des deux voies suivantes : redéfinir le péché ou l'ignorer.

    Redéfinir le péché signifie généralement que Sodome a été punie non pas pour la sodomie mais pour son « inhospitalité » - ses habitants n'étaient pas aimables avec leurs invités. Mais le texte biblique est clair. Lorsque les trois anges ayant l'apparence d'hommes qui ont rendu visite à Abraham se rendent à Sodome et logent dans la maison de Lot, les Sodomites exigent de les maltraiter. Sensible au droit à la sécurité de ses hôtes, l'hospitalité étant une question de vie ou de mort dans l'ancien Proche-Orient, Lot offre même ses filles pour satisfaire les désirs des Sodomites. (Je ne le défends pas, mais je cite simplement ce que dit l'Écriture et ce que l'esprit d'il y a environ 4 000 ans considérait comme un moindre mal). Ils refusent, fixés sur leurs désirs homosexuels au point que, sans intervention divine, ils auraient envahi la maison de Lot.

    Oui, les Sodomites n'étaient pas gentils avec leurs invités, mais leur manque de « gentillesse » avait un contour spécifique et sexuel.

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  • Un ancien leader de la théologie de la libération appelle les évêques d'Amérique latine à se concentrer sur le Christ

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    De Monasa Narjara sur CNA via le CWR :

    Un ancien leader de la théologie de la libération appelle les évêques d'Amérique latine à se concentrer sur le Christ

    Frère Clodovis Boff appartient à l'Ordre des Servites de Marie. (Crédit : Lennoazevedo, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons)

    Sao Paulo, Brésil, 12 juillet 2025

    Le frère Clodovis Boff a écrit une lettre ouverte aux évêques du Conseil épiscopal d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAM), réunis récemment en assemblée, demandant : « Quelle bonne nouvelle ai-je lu ? Pardonnez ma franchise : aucune. Vous, évêques du CELAM, vous répétez toujours la même histoire : problèmes sociaux, problèmes sociaux et problèmes sociaux. Et cela dure depuis plus de cinquante ans. »

    « Chers frères aînés, ne voyez-vous pas que cette musique vieillit ? » a demandé le prêtre, membre de l'Ordre des Servites de Marie, en réaction au document final de la 40e Assemblée générale ordinaire du CELAM, tenue fin mai dans l'archidiocèse de Rio de Janeiro, au Brésil.

    « Quand nous apporteras-tu la bonne nouvelle de Dieu, du Christ et de son Esprit ? De la grâce et du salut ? De la conversion du cœur et de la méditation de la Parole ? De la prière et de l'adoration, de la dévotion à la Mère du Seigneur et d'autres thèmes semblables ? Bref, quand nous enverras-tu un message véritablement religieux et spirituel ? »

    Clodovis Boff, avec son frère Leonardo Boff, fut l'un des philosophes les plus importants de la théologie de la libération. Cependant, en 2007, il publia l'article « Théologie de la libération et retour aux fondamentaux » dans le 68e numéro de la Revue ecclésiastique brésilienne.

    Il y affirme que « l’erreur de la théologie de la libération… a été de mettre les pauvres à la place du Christ, d’en faire un fétiche et de réduire le Christ à un simple rôle de soutien ; alors que le Christ a fait le contraire : il s’est mis à la place des pauvres, pour les rendre participants de sa dignité divine. »

    La lettre, écrite le 13 juin — fête de saint Antoine de Padoue, docteur de l'Église — a été envoyée « en premier lieu au président général du CELAM », le cardinal Jaime Spengler, archevêque de Porto Alegre au Brésil, et « à tous les présidents du CELAM régional », a déclaré Boff à ACI Digital, le partenaire d'information en langue portugaise de CNA.

    Le prêtre a déclaré aux évêques qu’il avait osé leur écrire « parce que depuis longtemps » il voit « avec consternation, des signes répétés que notre Église bien-aimée court un danger vraiment grave : celui de s’aliéner son essence spirituelle, à son propre détriment et à celui du monde ».

    « Quand la maison brûle, n'importe qui peut crier », a expliqué Boff. Après avoir lu le message du CELAM, il a ressenti quelque chose il y a près de vingt ans : « Ne supportant plus les tergiversations répétées de la théologie de la libération, un tel élan est né du plus profond de mon âme » et il a dit : « Assez ! Je dois parler. »

    « C'est sous l'impulsion d'une impulsion intérieure similaire que j'ai écrit cette lettre, espérant que l'Esprit Saint y aurait contribué », a-t-il souligné. « Jusqu'à présent, je n'ai reçu que la réaction de Don Jaime, président du CELAM, et de la CNBB », la Conférence nationale des évêques du Brésil, a déclaré le frère à ACI Digital.

    Selon Boff, Spengler, qui était son « élève dans les années 1980 à Petrópolis », était « réceptif à la lettre, appréciant le fait que j’aie exprimé mes pensées, ce qui pourrait aider à réviser les voies de l’Église dans les Amériques ».

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  • Assisterons-nous passifs au drame qui se joue au Nigéria ?

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    De John Pontifex sur The Catholic Herald :

    Attaques meurtrières au Nigéria

    11 juillet 2025

    « C'était terrifiant pour nous. Quand nous avons entendu des coups de feu, nous nous sommes écroulés par terre. Nous avons donné notre vie à Dieu. »

    Malgré tous ses efforts pour paraître calme, la voix du père Ukuma Jonathan commença à faiblir tandis qu'il racontait les événements catastrophiques de la nuit précédente.

    Soudain, tout s'est écroulé : c'était une nuit pluvieuse à Yelwata, dans l'État de Benue au Nigeria, lorsque des militants peuls ont débarqué sur la ville de plusieurs directions.

    Les hommes armés se sont d'abord dirigés vers l'église Saint-Joseph de Yelwata, où le père Jonathan est curé. À l'intérieur, plus de 700 chrétiens déplacés dormaient. Il a expliqué que la police avait repoussé les militants, mais qu'elle manquait de puissance de feu pour les empêcher de lancer une attaque sur la place du marché voisine, où des centaines d'autres personnes déplacées à l'intérieur du pays dormaient dans des hébergements provisoires.

    Au cours d'une tuerie de deux heures, jusqu'à 200 personnes ont péri. Nombre d'entre elles ont été piégées et brûlées vives après que les militants ont utilisé du carburant pour incendier les portes de leurs logements. D'autres ont été abattues, et d'autres encore ont été tuées à coups de machette alors qu'elles tentaient de s'échapper.

    Le lendemain matin, alors qu'il venait de se rendre sur les lieux du massacre, le Père Jonathan m'a confié : « Ce que je viens de voir est horrible. Ceux qui tentaient de s'échapper avaient été massacrés. Des cadavres étaient éparpillés partout. »

    Ce qui s'est passé à Yelwata cette nuit-là, le vendredi 13 juin, n'était pas un incident isolé de persécution. Durant le week-end de Pâques, du 18 au 20 avril, 72 chrétiens auraient été tués lors d'attaques, également dans l'État de Benue. Le week-end précédant le dimanche des Rameaux, d'autres attaques ont eu lieu dans des villages de certaines régions de l'État, tuant plus de 100 chrétiens. Le même mois, 40 autres chrétiens ont été tués dans l'État voisin du Plateau.

    En mai, des militants ont tué au moins 20 personnes dans la zone de gouvernement local de Gwer West à Benue.

    Les preuves recueillies par des organisations de soutien aux chrétiens persécutés, notamment l'Aide à l'Église en Détresse (AED) et Portes Ouvertes, illustrent clairement l'ampleur de la persécution au Nigeria. Rien que l'année dernière, 3 100 fidèles auraient été tués et 2 830 autres enlevés.

    Ce qui rend l'atrocité de Yelwata si particulière, c'est le nombre impressionnant de morts lors d'une seule attaque. Comme me l'a confié un prêtre : « C'est de loin la pire atrocité que nous ayons jamais vue. Il n'y a rien eu de comparable. »

    Collectivement, ces atrocités – centrées sur l’État de Benue mais en aucun cas exclusives à celui-ci – portent les caractéristiques d’un génocide en devenir.

    La Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide définit le génocide comme « des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».

    Les dirigeants religieux et les organismes de surveillance des persécutions ont affirmé que les atrocités commises à Benue et ailleurs présentent de nombreuses caractéristiques inhérentes au génocide, telles que définies par la Convention de 1948. Il s'agit notamment de « tuer des membres du groupe, de causer de graves atteintes à leur intégrité physique ou mentale, et de soumettre délibérément le groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ».

    L'atrocité de Yelwata était une attaque contre des personnes déplacées. Nombre d'attaques à Benue et ailleurs dans la région témoignent d'une volonté répétée de déplacer de force des communautés. Dans le cas de Yelwata, il s'agissait manifestement de cibler un groupe déjà chassé de ses foyers.

    Le père Jonathan m’a dit que dans les 12 heures qui ont suivi le massacre, la ville était presque déserte, des milliers de personnes fuyant vers les villes voisines comme Daudu.

    Un facteur crucial pour que la violence atteigne le seuil technique du génocide est la démonstration d'intention. Aucune déclaration ou indication de ce type n'a été rapportée par les auteurs des attaques à Benue et ailleurs dans la ceinture centrale. Mais pour les responsables de l'Église de la région, le caractère systématique et constant des attaques illustre clairement les motivations des agresseurs.

    De son côté, l’ordinaire du diocèse, l’évêque Wilfred Chikpa Anagbe de Makurdi – que l’Aide à l’Église en Détresse a accueilli en mars lors d’événements à Westminster et en Écosse – a clairement indiqué à plusieurs reprises que les attaques dans son diocèse étaient de la plus haute ampleur.

    Reprenant ses propos au Parlement et plus tôt au Congrès américain, l’évêque Anagbe m’a récemment dit : « En effet, [c’est] à cause du nombre de personnes tuées et délogées des terres ancestrales [que] nous parlons d’un génocide. »

    L'évêque s'exprimait début juin, juste après une soudaine recrudescence des attaques qui, selon lui, avaient forcé la fermeture de 17 paroisses en une semaine.

    Parmi ces attaques, l'une d'elles a visé son propre village, Aondona. Les commentateurs nigérians sur les persécutions perpétrées contre lui ont suggéré que cette attaque était une réponse directe à sa décision de dénoncer les violences dans une déclaration faite au Congrès américain en mars.

    L'évêque Anagbe a également clairement indiqué que les attaques étaient motivées par l'idéologie islamiste. Il m'a confié : « Ces terroristes mènent un djihad, conquièrent des territoires et les rebaptisent en conséquence. »

    Des témoins qui ont survécu au massacre de Yelwata ont déclaré au père Jonathan qu’ils avaient entendu les militants qui avançaient crier « Allahu Akbar » (« Dieu est grand »).

    L'islamisme militant n'est pas toujours perceptible dans les attaques qui ont ravagé de nombreuses régions du Nigéria, notamment dans le nord. Lors de mon voyage dans le nord-ouest en mars, notamment dans les États de Kebbi, Katsina et Sokoto, les responsables religieux que j'ai rencontrés ont décrit les motivations variées des bandits, de nombreux bergers cherchant principalement à accéder aux pâturages pour leur bétail.

    D'autres, y compris des survivants d'enlèvements et d'agressions, ont déclaré que le principal motif des militants était l'enlèvement contre rançon, beaucoup croyant apparemment - à tort dans la plupart des cas - que les chrétiens étaient plus susceptibles que les musulmans de payer.

    Bien que l’identité et les motivations des assaillants puissent être remises en question dans certaines régions du nord du Nigeria, le schéma systématique et prévisible de la violence dans la ceinture centrale, en particulier à Benue, indique non seulement un motif militant islamiste mais aussi des signes indiquant que les attaques atteignent un point de basculement.

    Exprimant son espoir que « les gens du monde entier soient informés du génocide qui se déroule contre notre peuple à Benue », l’évêque Anagbe m’a dit : « Ce qui se passe dans mon village et mon diocèse n’est rien d’autre que des attaques terroristes contre des villageois innocents afin de s’emparer de leurs terres et de les occuper. »

    Certains responsables politiques occidentaux ont attribué ces attaques au changement climatique, affirmant que les bergers nomades recourent à des mesures de plus en plus désespérées pour trouver des pâturages face à la désertification. Le clergé sur place a dénoncé ces explications, avertissant qu'elles masquent la véritable nature idéologique de la violence.

    Le Nigéria est souvent cité comme le pays le plus dangereux au monde pour les chrétiens, avec des milliers de prêtres et de fidèles menacés de déplacement, d'enlèvement et d'assassinat. Derrière ces statistiques se cachent les histoires de personnes qui vivent quotidiennement en danger pour des raisons liées à leur foi.

    Des membres du clergé de haut rang, dont l’identité reste confidentielle pour des raisons de sécurité, m’ont averti qu’à moins que la communauté internationale n’agisse rapidement et de manière décisive, l’attaque contre les chrétiens de Benue s’aggravera, menaçant d’une catastrophe bien plus vaste dans toute la ceinture centrale et au-delà.

    Un homme, Salomon, que j'ai rencontré dans un village presque désert du diocèse de Zaria, m'a raconté comment, après avoir été kidnappé, il a été contraint de réciter le credo islamique. Devant son refus, il a été fouetté, entravé aux chevilles et jeté dans une fosse remplie d'eau froide jusqu'au cou.

    Il m'a raconté comment sa foi l'avait aidé à survivre et à rester fort mentalement. « Je savais qu'il y avait des gens comme vous, qui priaient pour nous. »

    Pour Solomon, et bien d'autres comme lui, l'espoir de changement ne pourra naître que lorsque la communauté internationale prendra conscience de la gravité de la situation au Nigeria. Le monde doit reconnaître que l'idéologie extrémiste joue un rôle crucial dans une catastrophe qui, si elle n'est pas déjà un génocide, semble en devenir un. Le courage et l'exemple de l'évêque Anagbe, qui s'exprime ouvertement, signifient que nul ne pourra dire qu'il n'a pas été prévenu.

    John Pontifex est responsable de la presse et des affaires publiques de l'Aide à l'Église en Détresse (Royaume-Uni).

  • Les Eglises orientales de Belgique organisent une manifestation ce dimanche pour réclamer la protection des chrétiens en Syrie

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    De cathobel :

    Les Eglises orientales de Belgique organisent une manifestation ce dimanche pour réclamer la protection des chrétiens en Syrie

    Les Eglises orientales de Belgique organisent une manifestation ce dimanche pour réclamer la protection des chrétiens en Syrie
    Cette manifestation pacifique se tiendra ce dimanche 13 juillet au coeur du quartier européen à Bruxelles. © CC-BY-Bernard Gagnon
     

    Les Eglises orientales de Belgique invitent les citoyens belges à les rejoindre le dimanche 13 juillet à 14h devant le Conseil européen pour réclamer la protection des chrétiens de Syrie et un soutien aux victimes de l’attentat dans l’église Mar Elias de Damas, le 22 juin dernier.

    Cette initiative, à laquelle s’associe Solidarité-Orient, est portée par différentes communautés chrétiennes orientales : syriaque catholique et orthodoxe, grecque orthodoxe, chaldéenne et maronite.

    Même si nous sommes en période de vacances, nous pensons qu’il est important de bouger avant qu’il ne soit trop tard, exprime le père Thomas Dibo Habbabé, responsable de la paroisse syriaque catholique Notre-Dame de la Délivrance à Woluwé-Saint-Lambert. Les minorités chrétiennes qui vivent en Syrie sur leur terre ancestrale ont le droit de vivre leur foi en liberté et le nouveau régime doit assurer la protection de tous ses citoyens.”

    Les différentes communautés orientales espèrent donc interpeller responsables politiques et mandataires européens. Certains représentants de ces communautés prendront la parole et des pancartes avec les visages des martyrs de Damas seront exposées.

    Source : Solidarité-Orient

    Affiche de l'évènement :