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Débats - Page 180

  • Avortement et droits des LGBT : les priorités des rapports de l'Union Européenne

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    De Luca Volontè sur le site de la nuova Bussola Quotidiana :

    Avortement et droits des LGBT, les priorités des rapports de l'UE

    16-02-2022

    Alors que les citoyens et les entreprises regardent avec inquiétude la hausse des prix de l'énergie et les rumeurs de guerre, le Parlement européen prépare plusieurs rapports, dont le plan d'action pour l'égalité des sexes III, afin de promouvoir la cause de l'avortement et des droits des homosexuels et de stigmatiser ceux qui s'y opposent. Les seules bonnes nouvelles viennent de Pologne, de Slovénie et de Hongrie.

    En ces jours de grande inquiétude européenne face à d'éventuels nouveaux conflits et aux difficultés que rencontrent les citoyens, les familles et les industries à cause des augmentations des prix de l'énergie, toutes largement attendues et évitables, le Parlement européen ne trouve rien de mieux que de voter plusieurs résolutions qui marquent des priorités absurdes : l'avortement et les droits LGBT en premier lieu.

    Ce sont les jours où la résolution sur le rapport annuel 2021 sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde est votée à Strasbourg. Dans le rapport, parmi les nombreuses préoccupations vagues et répétitives, pour la plupart reproduites dans le rapport de Human Rights Watch ces dernières semaines, on peut discerner les priorités européennes. Ainsi, le paragraphe 56 exprime une extrême "préoccupation quant à la détérioration du droit à sa propre sexualité, ainsi qu'à la santé et aux droits sexuels et reproductifs (DSSR), sans coercition ni discrimination, notamment en ce qui concerne l'accès libre et sûr à l'avortement légal" ; le paragraphe 60 condamne la "pratique commerciale de la maternité de substitution", mais se garde bien de condamner la maternité de substitution en soi. Le paragraphe 68 est consacré à la lutte contre la discrimination à l'égard des LGBT, dans laquelle l'Europe est invitée à jouer un rôle de premier plan, notamment en éliminant la "thérapie de conversion" ; et ce même si, plus loin, aux paragraphes 69 et 71, elle affirme vouloir défendre la liberté de religion, de conscience et de croyance et invite la Commission à nommer l'envoyé spécial européen pour la liberté de religion.

    Non contents de cela, les députés discutent actuellement avec le commissaire au budget Johannes Hahn de la conditionnalité de l'"État de droit" ainsi que des décisions de la Cour de justice de l'UE concernant les fonds budgétaires à envoyer aux États membres de l'UE. Un mécanisme qui, bien que n'étant pas encore unanimement partagé par les gouvernements, voit une fois de plus la gauche européenne et une grande partie du Parti Populaire se déchaîner en exigeant des sanctions sévères contre la Pologne et la Hongrie. Le mandat de ces journées que la résolution du Parlement, soutenue par une large majorité arc-en-ciel, assigne à la Commission et aux représentants européens en vue de la 66e session des Nations unies sur les droits des femmes, qui se tiendra à New York du 14 au 25 mars, est on ne peut plus clair : soutenir les droits reproductifs des femmes, les organisations qui les promeuvent et les minorités LGBT à grande échelle.

    Louis-Marie Bonneau, chercheur associé au Centre européen pour le droit et la justice (Eclj), a récemment présenté une analyse détaillée de ces organisations de promotion de l'avortement et de leur capacité à persuader et influencer les institutions européennes, y compris leurs financiers, dans le magazine français Valeurs Actuelles.

    Nous en aurons la énième preuve, à partir du 7 mars, en plénière du Parlement européen, où un rapport au titre emblématique "Plan d'action pour l'égalité des sexes III" sera voté et, sauf miracle, approuvé. Son communiqué de presse indique que "l'Union européenne doit faire de la santé reproductive et des droits sexuels et reproductifs une priorité de sa politique étrangère et internationale". Au nom de l'égalité, il faut "faire de la santé et des droits sexuels et génésiques une priorité" dans les programmes de financement externes. L'engagement en faveur de "l'accès universel à l'éducation sexuelle, à la contraception et à l'avortement sûr et légal" est donc une priorité. Autant d'initiatives pour lesquelles l'Europe "devrait être un exemple à suivre au niveau mondial" et "appeler les États membres à garantir l'accès universel à la santé sexuelle et reproductive sur leur territoire".

    Par conséquent, comme déjà anticipé lors du débat de cette semaine au Parlement, ce rapport stigmatisera une fois de plus les ONG chrétiennes qui s'opposent à l'avortement et à l'idéologie LGBT, et demandera à la Commission d'allouer ses propres fonds uniquement aux ONG qui promeuvent l'avortement dans les pays européens, dans le cadre du Plan d'action III pour l'égalité des sexes. Tout cela se passe sous nos yeux, malgré la situation de souffrance énergétique et économique des citoyens et entreprises européens, causée en grande partie par les programmes et décisions "verts" de la Commission.

    Au moins une bonne nouvelle est apparue ces derniers jours. La ferme opposition des gouvernements de Hongrie, de Slovénie et de Pologne a empêché l'approbation de la proposition de la Commission européenne sur la reconnaissance mutuelle de la parentalité - y compris celle des couples LGBT - dans tous les pays de l'UE. L'opposition ferme est venue une fois de plus de ces pays chrétiens qui, depuis des années, comme ces jours le confirment également, sont lapidés par Bruxelles et compagnie. Ce n'est pas une coïncidence si les derniers rapports d'Ilga Europe (le lobby international des LGBT) et d'Epf (la branche européenne de la multinationale de l'avortement Ippf) placent la Pologne et la Hongrie au bas de leur classement...

  • Le cardinal tchèque Duka accuse le cardinal Marx de diffamer et ternir la réputation de Benoît XVI

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    De Christopher White sur le National Catholic Reporter :

    Un cardinal tchèque accuse le cardinal allemand Marx de "trahir" le pape Benoît XVI

    15 févr. 2022

    ROME - Dans une prise de bec publique entre membres de la hiérarchie catholique, le cardinal tchèque Dominik Duka a accusé le cardinal allemand Reinhard Marx de "diffamer et ternir" la réputation du pape retraité Benoît XVI.

    Les commentaires de l'homme de 78 ans s'inscrivent dans le cadre des retombées continues de la réponse de Benoît XVI à un rapport allemand critiquant sa gestion des cas d'abus du clergé en tant qu'archevêque de Munich et Freising dans les années 1970 et 1980.

    Mgr Duka, archevêque de Prague, a publié le 8 février une déclaration défendant les actions de Benoît XVI en tant qu'archevêque, affirmant que "même un laïc" ayant un diplôme de théologie devrait être en mesure de comprendre qu'à l'époque, Benoît XVI n'avait "aucune juridiction et aucun moyen de traiter le cas" d'un prêtre notoire qui avait été transféré d'Essen, en Allemagne, à l'archidiocèse de Munich.

    Les enquêteurs allemands ont reproché à Benoît XVI d'avoir mal géré l'affaire, puisqu'il était présent à une réunion de 1980 qui a discuté du transfert de ce prêtre. L'équipe juridique du pape retraité soutient qu'il n'était pas au courant de ces allégations.

    Benoît XVI, l'ancien cardinal Joseph Ratzinger, a dirigé l'archidiocèse de Munich de 1977 à 1982 avant d'être nommé à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi du Vatican, puis d'être élu pape en 2005.

    Mgr Marx, qui dirige l'archidiocèse de Munich depuis 2008, a commandé le rapport indépendant il y a près de deux ans, en chargeant les enquêteurs d'examiner la gestion des cas d'abus par l'archidiocèse entre 1945 et 2019.

    Le rapport final a blâmé Benoît XVI pour sa gestion de quatre cas en tant que chef de l'archidiocèse et Marx pour sa gestion de deux cas.

    Dans sa déclaration, Duka a demandé à Marx et à l'archidiocèse de Munich de "prendre leurs responsabilités" pour avoir porté atteinte à la réputation de Benoît XVI avec l'enquête et la publication du rapport.

    Marx a déjà déclaré que les conclusions du rapport représentaient un "désastre" pour l'Église, mais il n'a pas abordé directement ses conclusions sur Benoît XVI. Le mois dernier, cependant, le président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Batzing, évêque de Limburg, a demandé à Benoît XVI de s'excuser directement auprès des victimes d'abus. (...)

  • Comment il faut voir l'avenir de l'Europe

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    Lire l'article d'Emmanuel Berretta.

  • Monseigneur Gänswein retrace l'histoire de la réponse de Benoît XVI au rapport sur les abus de Munich

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    De Daniel Ibáñez sur le National Catholic Register :

    L'archevêque Gänswein raconte l'histoire de la réponse de Benoît XVI au rapport sur les abus de Munich.

    Dans une interview exclusive diffusée ce soir sur EWTN, le secrétaire personnel de Benoît XVI a défendu les actions du pape retraité, le qualifiant de "père de la transparence".

    L'archevêque Georg Gänswein est le secrétaire personnel du pape émérite Benoît XVI.

    14 février 2022

    CITE DU VATICAN - L'archevêque Georg Gänswein a raconté comment le pape émérite Benoît XVI a répondu à un rapport critiquant sa gestion de quatre cas d'abus lorsqu'il dirigeait l'archidiocèse allemand de Munich et Freising.

    Dans une interview exclusive avec le chef du bureau du Vatican d'EWTN, Andreas Thonhauser, le secrétaire personnel de Benoît XVI a défendu les actions du pape retraité, a décrit son travail de pionnier dans la lutte contre les abus cléricaux malgré la résistance du Vatican, et a parlé du fort soutien personnel du pape François à son prédécesseur. L'interview complète sera diffusée le 14 février à 18h30 dans un épisode spécial du programme Vaticano d'EWTN.

    L'interview a été réalisée le 11 février, quelques jours après que Benoît XVI ait personnellement demandé pardon aux survivants d'abus, suite à la publication du rapport couvrant son mandat d'archevêque de Munich de 1977 à 1982.

    Le pape retraité de 94 ans a déclaré dans une lettre que sa douleur était d'autant plus grande qu'il avait "porté une grande responsabilité dans l'Église catholique." 

    La lettre était accompagnée d'une réfutation de trois pages des critiques du rapport, signée par quatre conseillers du pape émérite.  

    Une erreur a été commise

    Dans l'interview, Mgr Gänswein a reconnu la controverse suscitée par une déclaration de 82 pages soumise au nom de Benoît XVI aux enquêteurs chargés de compiler l'étude.

    L'un des quatre cas mis en lumière par le rapport concerne un prêtre nommé Père Peter Hullermann, qui est accusé d'avoir abusé d'au moins 23 garçons âgés de 8 à 16 ans entre 1973 et 1996. 

    La déclaration signée par le pape retraité indique qu'il n'était pas présent à une réunion en 1980 au cours de laquelle le transfert du prêtre du diocèse d'Essen à l'archidiocèse de Munich a été discuté.

    Mais quelques jours après la publication du rapport par le cabinet d'avocats munichois Westpfahl Spilker Wastl, le pape émérite a reconnu qu'il avait assisté à la réunion. 

    Cette correction a provoqué un tollé en Allemagne, les détracteurs de Benoît XVI l'accusant de dissimuler sa présence à la réunion, tandis que ses partisans soulignaient que sa présence était déjà de notoriété publique.

    L'archevêque Gänswein a expliqué que l'erreur s'est produite lorsque le pape retraité révisait une ébauche de sa déclaration. 

    Il a rappelé que Benoît XVI a dit : "Cette réunion, la fameuse, le 15 janvier 1980, je ne m'en souviens pas. Mais s'il est dit que j'étais absent, alors cette absence est prouvée - ou était prouvée à l'époque - grâce à un document de la réunion." 

    "Et c'est là que l'erreur s'est produite", a déclaré l'archevêque de 65 ans.

    Mgr Gänswein a déclaré avoir été "choqué" d'apprendre après la publication du rapport qu'il existait des preuves montrant que Benoît XVI avait assisté à la réunion. 

    "J'en ai parlé au pape Benoît, et il a dit : 'Nous devons dire immédiatement que c'était une erreur de notre part'. Ce n'était pas intentionnel, donc ce n'était pas un mensonge - les mensonges arrivent exprès - c'était une erreur." 

    L'archevêque a déclaré que Benoît XVI avait décidé d'écrire une lettre personnelle à la suite du rapport, mais qu'il avait demandé qu'elle soit accompagnée "d'une réponse aux accusations portées contre moi, et pas seulement aux accusations, mais aussi aux insinuations, sur la base des pièces du dossier."

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  • On naît homme ou femme et on le devient

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Neurosciences : « On naît homme ou femme et on le devient »

    Publié le 14 Fév, 2022

    « Par leur biologie, hommes et femmes ont des aptitudes différentes mais aussi complémentaires ». Ce qui est « un riche potentiel » « pour la vie sociale », affirme le docteur René Écochard, professeur à l’université Claude-Bernard (Lyon I) et auteur de Homme-Femme, ce que nous disent les neurosciences, paru aux Editions Artège.

    « Les neurosciences montrent que le genre se développe à partir du sexe », explique le professeur. « Le cerveau est sexué, affirme-t-il. Autrement dit, la science montre que le genre n’est ni une pure construction sociale ni un choix, mais qu’il est inné, et ne demande qu’à se développer selon la nature et l’expérience. »

    « Homme et femme ont une commune humanité qui se traduit par une grande part de similitude entre leurs cerveaux, précise le médecin. Mais les neurosciences montrent aussi de grandes différences : des zones en moyenne plus développées chez les femmes et d’autres chez l’homme, ainsi que des récepteurs hormonaux différents » (cf. Une étude montre des différences anatomiques notables entre le cerveau des hommes et des femmes). Ainsi, « par les neurosciences, nous apprenons que ces différences du cerveau se traduisent par un tempérament et des aptitudes différentes en moyenne », affirme-t-il. « On naît homme ou femme et on le devient en développant ses aptitudes innées », résume le professeur.

    « Il y a, dans les publications scientifiques, un discours clair sur le caractère sexué du cerveau, et ce dès la naissance », certifie le professeur Ecochard, regrettant que « le débat public se prive de ces repères ».

    Source : Aleteia, René Ecochard (08/02/2022)

  • Italie : le suicide assisté au cœur de sombres controverses

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    De gènéthique magazine :

    En Italie, le suicide assisté au cœur de sombres controverses

    14 février 2022
     

    Le Parlement italien doit voter ce mois ci sur une proposition de loi visant à dépénaliser le suicide assisté. Un débat qui intervient alors que les pressions s’accumulent, et que deux membres de l’Académie pontificale pour la vie sèment le trouble. Jean-Marie Le Méné réagit à ces actualités dans une tribune pour le Figaro.

    Sous pression, le Parlement italien débat du suicide assisté

    Interdit par la loi, cet acte y est puni de 5 à 12 ans de prison. Mais ces dernières années, plusieurs pressions s’exercent sur le Parlement pour revenir sur cet interdit.

    En premier lieu, une décision de la Cour constitutionnelle : saisie en 2017 au motif que la pénalisation de l’aide au suicide était contraire au droit à l’autodétermination, la Cour avait, en 2018, donné au Parlement un délai d’un an pour légiférer sur la question. Arrivé à échéance, aucun débat n’ayant eu lieu, la Cour avait alors rendu un arrêt en 2019, dans lequel elle posait les conditions de la dépénalisation du suicide assisté (cf. Italie : la Cour constitutionnelle estime licite l’euthanasie alors que la loi la punit).

    Par ailleurs, en fin d’été dernier, une pétition en faveur de la légalisation de l’euthanasie a atteint 750 000 signatures, dépassant le seuil des 500 000 indispensables pour l’organisation d’un référendum. Ce dernier doit avoir lieu en 2022 (cf. Le débat sur l’euthanasie de retour en Italie).

    Enfin en novembre, un comité d’éthique a autorisé un premier cas de suicide assisté ; une décision largement médiatisée (cf. En Italie, un comité d’éthique autorise un premier cas de suicide assisté.)

    Dans ce contexte, les parlementaires ont débuté mi-décembre l’examen d’une proposition de loi visant à dépénaliser le suicide assisté (cf. Italie : le suicide assisté devant le Parlement). Le vote doit avoir lieu ce mois-ci.

    Le suicide assisté, mauvaise solution

    En Allemagne et en Autriche, des procédures similaires ont abouti à la dépénalisation du suicide assisté : un recours introduit par l’association suisse Dignitas se conclut par un arrêt de la Cour constitutionnelle en faveur du suicide assisté. Le Parlement est alors sommé de légiférer sous peine de laisser un « vide juridique » une fois le délai fixé par la Cour écoulé.

    Mais l’autodétermination invoquée justifie-t-elle la légalisation du suicide assisté ? (cf. GPA, don d’organes, suicide… Est-ce que mon corps m’appartient ?« On pense, du moins du côté du parti euthanasique, que ce qui est donné aux uns restera confiné, ne concernera que ceux qui souhaitent bénéficier de ce doit à ‘mourir dans la dignité’. Les autres resteront à l’écart. Les autres ne seront pas concernés. Là est, je crois, une erreur de taille qui ne tient pas compte d’une loi profonde des sociétés, surtout si elles sont anomiques, la loi des sourdes injonctions morales du groupe qui vient faire pression sur tout un chacun et ce avec une douceur puissante », analyse Damien Le Guay. Par ailleurs, « cette primauté politique de la volonté, cette souveraineté de ma seule décision de moi sur moi, me contraint plus qu’elle ne me libère. Une nouvelle morale s’instaure : celle de l’abnégation sociale, de ma mort au profit du collectif. (…) Vais-je être égoïste jusqu’à continuer, au-delà du raisonnable, à coûter cher, à creuser les déficits, à être à la charge des autres ou, au contraire, retenu par rien d’autre que ma volonté ? C’est cette logique de la décision, d’une mort qui se décide, qui nous fera passer, j’en suis sûr, d’une décision individuelle, dont je n’ai pas à rendre compte, à une décision partagée avec des éléments plus ou moins objectifs et, pour finir, stade ultime, à une décision décidée, pour ne pas dire imposée, par le Système hospitalo-assurantiel ».

    Controverse italienne alimentée par le journal La Croix

    Lors de l’audience générale du 9 février, le Pape François a dénoncé clairement euthanasie et suicide assisté (cf. Pape François : « La vie est un droit, non la mort »). Alors que quelques jours plus tôt, deux membres de l’Académie pontificale pour la vie avaient « semé le trouble » dans deux articles de presse distincts. Tous deux estiment que légaliser le suicide assisté pourrait être un moyen de faire obstacle à la légalisation de l’euthanasie. Sur cette base fallacieuse, le journal La Croix a alors rapidement conclu à un « tournant stratégique du Vatican sur la bioéthique », créant le malaise.

    Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune et membre de l’Académie pontificale pour la vie, réagit dans le Figaro : « l’académie [pontificale pour la vie] ne saurait par définition soutenir des propositions contraires au magistère de l’Église dans un domaine où – de surcroît – elle ne fait que transmettre une sagesse millénaire. En effet, le respect de la vie humaine repris par l’Église est une règle d’or très largement antérieure à la Révélation chrétienne. Le commandement négatif de ne pas tuer remonte au Décalogue pour les croyants. Il existe aussi pour les non-croyants. Que l’on songe par exemple au serment d’Hippocrate (- 400 ans av. J.-C.). Ne pas tuer son semblable fait partie des lois non écrites mais inscrites au cœur de l’homme. Pas plus l’académie que l’Église catholique n’ont le moindre pouvoir sur cet interdit fondateur ».

  • Les archives parlent : Pie XII a bien procédé au sauvetage de milliers de juifs

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    De la revue de presse de l'Homme Nouveau ("Au quotidien, n°340") :

    Pie XII, les archives parlent

    Au quotidien n°340 : Pie XII, les archives parlent

    L’ouverture des archives relatives au pontificat de Pie XII a laissé espérer à un certain nombre d’idéologues que les preuves seraient apporter de la collusion de l’Église avec le nazisme. Selon l’historien Jean-Marc Albert, qui publie une tribune libre sur ce sujet dans Valeurs actuelles (10 février 2022), non seulement il n’en est rien, mais c’est le contraire qui se produit.

    les découvertes réalisées par les chercheurs n'ont fait que conforter cette intuition selon laquelle Pie XII a bien procédé au sauvetage de milliers de juifs. Les faits ne sont pas nouveaux, mais depuis la représentation en pleine guerre froide de la pièce le Vicaire, de Rolf Hochhuth, ancien des Jeunesses hitlériennes, les accusations d'attentisme voire de complicité de Rome avec le IIIe Reich ont terni l'image du souverain pontife jusqu'à jeter l'opprobre sur son procès en béatification. Le Vatican a ouvert les archives de la guerre avant le délai de rigueur pour faciliter le travail des historiens dont le père Blet fut une éminente figure. Ce qui est reproché à Pie XII n'est pas tant son “silence” que d'avoir parlé en tant que pape, non comme le responsable d'une organisation humanitaire. C'est selon les principes de la charité, amour du prochain pour l'amour de Dieu, plutôt qu'au nom des droits de l'homme, qu'il a œuvré à sauver des vies et des âmes.

    Dès 1928, un décret romain fustige l'antisémitisme. Encore cardinal, Eugenio Pacelli, futur Pie XII, prononce quarante discours hostiles au nazisme et participe à l'encyclique Mit brennender Sorge (mars 1937) qui, rappelant l'unité de la condition humaine, affirme que « quiconque prend la race, le peuple, ou l'État […] et les divinise par un culte idolâtrique, celui-là renverse et fausse l'ordre des choses ». La vision nazie de l'homme s'inspire de la pensée socialiste révolutionnaire incompatible avec la morale évangélique. Dans son encyclique inaugurale, Summi pontificatus (1939), Pie XII s'en prend aux « idéologies » obsédées par « la race ». Les Alliés diffusent alors clandestinement ce texte en Allemagne. Déplorant leurs plus faibles résultats électoraux dans les régions catholiques, les dignitaires nazis n'auront de cesse de persécuter le catholicisme, “surgeon du judaïsme”. Le SS Heydrich dira que le pape « se fait lui-même le porte-parole des criminels de guerre juifs ». Surtout, la parole de Pie XII est isolée au sein des organisations internationales, poussant Albert Einstein à dire que « l'Église catholique a été la seule à élever la voix contre l'assaut mené par Hitler contre la liberté ».

  • La question ukrainienne sans parti pris

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    De Marc Fromager  sur la Sélection du Jour :

    Marc Fromager a été directeur de l’Aide à l’Église en détresse (AED) en France. Il est maintenant responsable de Mission Ismérie. Il a publié : Guerres, pétrole et radicalisme. Les chrétiens d’Orient pris en étau (Salvator, 2015).

    Ukraine : à qui profite le crime ?

    Et si le brouhaha médiatique autour de l’Ukraine servait à camoufler une nouvelle opération américaine sous fausse bannière ? C’est la question que pose Jean-Luc Baslé dans une tribune libre publiée sur le site du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Et de fait, la présentation univoque de la crise ukrainienne dans les médias occidentaux donne l’impression d’un parti pris évident, loin de prendre en compte les différentes perspectives. Les gouvernements russes et ukrainiens expriment des demandes légitimes de garanties mais elles semblent s’opposer. L’Europe a-t-elle encore quelque chose à dire ? Et quel jeu les États-Unis jouent-ils dans ce psychodrame ? Tour d’horizon un peu décalé.

    L’Ukraine est ce qu’on appelle une marche d’empire. Ce n’est ni bien, ni mal, c’est juste comme ça. Mais cela expose à des relations de voisinage plus compliquées. Sans remonter au baptême de la Rus' en 988 où Kiev était la capitale de ces steppes septentrionales, les deux pays ont évidemment des destins liés. Les deux derniers siècles, les frontières de cette région ont fluctué et cela concerne aussi la Pologne et les États baltes. Tous ces pays ont un tropisme de méfiance compréhensible envers la Russie et leurs besoins de sécurité doivent être entendus. La question est bien sûr de savoir comment y répondre. Leur inclusion dans l’OTAN peut leur donner une apparente sécurité, mais comment ne pas voir que cela est une provocation inacceptable pour la Russie ?

    Imaginons un instant que des armes, des instructeurs et des forces spéciales russes soient déployés au nord du Mexique, à la frontière texane. Tout le monde comprendrait assez aisément que Washington serait en droit d’exprimer un certain mécontentement. D’ailleurs, les Américains étaient prêts à déclencher la Troisième Guerre mondiale lors de la crise des fusées à Cuba. Pour les Russes, c’est pareil et il faut vraiment beaucoup de mauvaise foi pour ne pas le comprendre.

    Cela fait trois décennies que les Américains, la main sur le cœur, jurent vouloir œuvrer pour la paix et accessoirement ne pas déployer l’OTAN plus à l’Est. La simple évocation du projet de faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN n’est tout simplement pas possible pour Moscou et on voit bien ici que la source de la tension n’est pas russe !

    Oui, mais alors quid de l’Ukraine ? Le malheur pour ce très beau pays qui a un énorme potentiel et qu’on rêverait de voir prospère et indépendant, c’est qu’il se retrouve otage d’un conflit qui le dépasse. Pour dire les choses autrement, tout le monde, à commencer par les USA, se contrefiche des Ukrainiens.

    L’objectif des Américains est multiple : tenter de redorer l’image très dégradée de Biden sur la scène intérieure, isoler la Russie pour l’affaiblir, conserver le statut d’unique superpuissance et enfin maintenir l’Europe dépendante des USA, notamment en termes d’énergie. Lorsque l’Europe sera définitivement fâchée avec la Russie, elle achètera tout son gaz à « l’ami » américain. Pourquoi pas ? Mais a-t-on prévenu les Européens que ce gaz sera à la fois beaucoup plus cher et beaucoup moins écologique (extraction et acheminement transatlantique) ? Est-ce vraiment ce que nous voulons ? Avec les Ukrainiens, les Européens seront-ils vraiment les dindons de la farce de ce nouvel épisode de conquête économique sous prétexte – comme trop souvent – de défense de la démocratie ?

    La Russie doit devenir un de nos partenaires principaux et mérite notre respect et les garanties qu’elle attend. Parallèlement, l’Ukraine doit être sanctuarisée en territoire neutre et retrouver sa place d’intermédiaire au cœur de l’Europe élargie. Sans les rapaces qui voudraient relancer la Guerre froide pour leurs propres intérêts, ce serait finalement assez simple. Malheureusement, les faucons qui ont déjà apporté tellement de bonheur aux peuples irakien, syrien, libyen et autres semblent aujourd’hui toujours aussi menaçants.

    Pour aller plus loin :

    Le brouhaha médiatique autour de l'Ukraine est une guerre de diversion

    >>> Lire l'article sur le site du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R)

  • L'établissement de relations diplomatiques entre le Vatican et Pékin n'est pas à l'ordre du jour

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    D'Andrea Gagliarducci sur le National Catholic Register :

    Des relations diplomatiques entre le Vatican et Pékin sont-elles à l'horizon ?

    Des nominations privent de hauts responsables deux missions diplomatiques du Vatican qui traitent étroitement avec la Chine, ce qui amène à se demander si le Saint-Siège est en train de modifier sa stratégie diplomatique.

    11 février 2022

    CITÉ DU VATICAN - Selon des sources vaticanes, l'établissement de relations diplomatiques avec Pékin n'est pas à l'horizon, malgré ce que certaines nominations récentes pourraient laisser penser. 

    Le 31 janvier, le Vatican a annoncé que Mgr Arnaldo Catalan, son représentant à Taïwan, était affecté au Rwanda, où il fera office de nonce apostolique.

    Quelques jours plus tard, le 5 février, Mgr Javier Herrera Corona, chef de la mission d'étude du Saint-Siège à Hong Kong, a été nommé nonce apostolique en République du Congo et au Gabon.

    Ces nominations privent de hauts responsables deux missions diplomatiques du Vatican qui traitent étroitement avec la Chine, ce qui amène à se demander si le Saint-Siège ne modifie pas sa stratégie diplomatique.

    Le Saint-Siège avait une nonciature à Pékin. Mais en 1949, lorsque Mao Zedong a pris le pouvoir, la Chine et le Saint-Siège ont rompu leurs relations. L'internonce apostolique, l'archevêque Antonio Riberi, se réfugie en 1951 à Hong Kong, alors protectorat britannique, et à partir de 1952 à Taïwan.

    En 1966, l'internonciature est élevée au rang de nonciature, qui prend le nom officiel de nonciature apostolique de la République de Chine, nom officiel de Taïwan. 

    En 1971, les Nations unies ont décidé de remplacer les représentants de Taïwan par ceux de la République populaire de Chine. Depuis lors, le Saint-Siège n'a plus nommé de nonces à Taipei. La nonciature a toujours été dirigée par un chargé d'affaires, qui est un échelon inférieur au nonce. (Mgr Catalan était donc le diplomate du Vatican le plus haut placé à Taipei).

    La diplomatie vaticane observe également la Chine depuis une "mission d'étude" basée à Hong Kong, liée à la nonciature aux Philippines. En 2016, l'Annuaire pontifical a signalé dans une note de bas de page l'adresse et le numéro de téléphone de cette mission pour la première fois.

    Par conséquent, le départ de Catalan et de Herrera Corona semblait suggérer qu'un changement se préparait tant dans les relations Vatican-Taipei que Vatican-Pékin. En effet, si le Saint-Siège devait établir des liens diplomatiques avec Pékin, il devrait d'abord désavouer Taïwan, qui, pour la République populaire de Chine, n'est qu'une province rebelle. (Le Saint-Siège est l'un des 14 États seulement qui reconnaissent encore Taïwan).

    Mais selon une source familière de la diplomatie papale, il est "plutôt improbable" que des relations diplomatiques officielles avec Pékin soient bientôt établies.

    Tout d'abord, tant Catalan que Herrera Corona "sont en course pour une promotion depuis un certain temps". Leur nomination quasi simultanée comme nonces apostoliques est "malheureuse, mais ne fait pas partie d'un quelconque complot ou plan", a soutenu la source.

    Il est en effet nécessaire pour le pape de nommer de nouveaux nonces, et plusieurs autres mouvements sont à prévoir dans les mois à venir. Par exemple, avant les nominations du Catalan comme nonce au Rwanda et de Herrera Corona au Congo et au Gabon, il y avait 14 nonciatures sans nonce pour les diriger. Aujourd'hui, il reste 12 nonciatures vacantes. Certaines sont très importantes, comme celles du Mexique, du Venezuela et de l'Union européenne.

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  • Quand deux membres de l'Académie pontificale pour la vie prennent l'institution en otage

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    De Jean-Marie Le Méné sur le site du Figaro (via Le Salon Beige) :

    L’Académie pontificale pour la vie prise en otage par deux de ses membres

    Deux textes sèment le trouble sur le suicide assisté qui fait débat en Italie en ce moment. Le premier est un article du père Carlo Casalone, jésuite, paru le 15 janvier dans la revue La Civilta cattolica, sous le titre « La discussion parlementaire sur le suicide assisté ». Le second est une tribune de Mme Marie-Jo Thiel publiée dans un quotidien. Pourquoi ces articles apportent-ils de la confusion ? Leurs signataires sont tous les deux membres de l’Académie pontificale pour la vie et conviennent que leurs propos respectifs sont en contradiction avec la doctrine de l’Église. D’un article à l’autre, le cas italien conduit à une généralisation qui anticiperait un revirement de l’Église universelle sur le suicide assisté. Il n’en faut pas davantage pour que le journal La Croix titre : « Suicide assisté, le tournant stratégique du Vatican sur la bioéthique ». Comme si l’affaire était entendue. L’article n’hésite pas à affirmer : « L’Académie pontificale pour la vie s’est montrée récemment favorable à ce que l’Église italienne ne s’oppose plus à la législation sur le suicide assisté. » Or le fait que des personnes s’expriment à titre personnel est une chose. Le fait que leurs positions engagent officiellement l’Académie pontificale pour la vie en est une autre.

    Le second point est le plus important. On permettra à l’auteur de ces lignes, membre de l’Académie pontificale pour la vie, de lever le doute. Il est clair que les académiciens n’ont pas été consultés, et c’est heureux. Voulue par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II et créée avec le professeur Jérôme Lejeune, qui en a assuré la première présidence, l’académie ne saurait par définition soutenir des propositions contraires au magistère de l’Église dans un domaine où – de surcroît – elle ne fait que transmettre une sagesse millénaire. En effet, le respect de la vie humaine repris par l’Église est une règle d’or très largement antérieure à la Révélation chrétienne. Le commandement négatif de ne pas tuer remonte au Décalogue pour les croyants. Il existe aussi pour les non-croyants. Que l’on songe par exemple au serment d’Hippocrate (– 400 ans av. J.-C.). Ne pas tuer son semblable fait partie des lois non écrites mais inscrites au cœur de l’homme. Pas plus l’académie que l’Église catholique n’ont le moindre pouvoir sur cet interdit fondateur.

    Il reste à dire un mot sur ces deux textes. L’article du père Casalone croit pouvoir trouver dans le suicide assisté un moyen de faire obstacle à la légalisation de l’euthanasie. Prétexter le moindre mal pour échapper au pire. La suite est inéluctable. Quand on tolère, il est déjà trop tard. Le comble est d’invoquer le pape François, qui a toujours été clair. Le 9 février, à l’audience générale, il a encore rappelé : « Nous devons accompagner jusqu’à la mort, mais non provoquer la mort, ni aider à quelque forme de suicide. » Par ailleurs, il est fallacieux de donner une interprétation personnelle de ce que l’Église enseigne en matière de « lois imparfaites ». L’encyclique Evangelium vitae (article 73) précise que le vote d’une loi plus restrictive est légitime pour remplacer une loi plus permissive mais seulement si cette loi est déjà en vigueur. Il n’y a ainsi aucune collaboration à une loi inique mais, au contraire, une limitation de ses effets. Dans le cas du suicide assisté, le raisonnement ne fonctionne pas puisqu’il s’agirait de créer délibérément une loi mauvaise pour en éviter une autre, à venir, qui serait plus mauvaise. Or, l’assistance au suicide est déjà une forme d’euthanasie. Et la loi qu’on prétend éviter arrivera encore plus vite. Rien ni personne n’empêchera de prolonger la transgression initiale qui invite la médecine à procurer la mort. Comme l’encadrement de l’avortement débouche, on le voit, sur sa reconnaissance comme droit fondamental, l’euthanasie suivra le même chemin.

    Quant à la tribune de Mme Thiel, elle apporte un soutien français à l’ingérence du jésuite dans la politique italienne et stigmatise « les partisans de la sacralisation absolue de la vie (qui) s’en donnent à cœur joie pour critiquer et condamner ». Tandis que le père Casalone ne mentionnait pas son appartenance à l’Académie pour la vie, Mme Thiel croit devoir apporter cette précision pour lui et pour elle. Il eût été plus respectueux de ne pas compromettre l’Académie pontificale pour la vie. Ses membres, statutairement défenseurs de la vie, ne souhaitent pas que l’on puisse imaginer l’Église posant la première pierre de l’euthanasie en Italie. Ni ailleurs.

  • Grand carnaval et foutoir théologique à Saint-Sulpice

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    Du Père Danziec sur le site de Valeurs Actuelles :

    Prière musulmane dans une église : est-ce bien sérieux ?

    Les images de la rencontre organisée en l’église Saint-Sulpice à Paris entre catholiques et musulmans a légitiment soulevé une vague d’indignations. Peut-on raisonnablement discuter avec l’islam d’une façon aussi ingénue ? Pour notre chroniqueur, le Père Danziec, la réponse est résolument négative.

    Aux éditions Buchet-Chastel, Soazig Quéméner et François Aubel, respectivement journalistes à Marianne et au Figaro, viennent de cosigner un ouvrage La dictature des vertueux au sous-titre évocateur : Pourquoi le moralement correct est devenu la nouvelle religion du monde. Une religion pour en chasser une autre ? Depuis cinquante ans en effet, on ne le voit que trop, l’influence de la religion catholique s’étiole. Les progressistes des années 70 avaient pour grand rêve de réconcilier l’Église avec le monde. Ils n’auront réussi qu’à la faire disparaître du champ des hommes. Finis les rites sacrés, la grande pompe liturgique et les mystères magiques qui subjuguaient les humbles, transportaient la nef et savaient édifier petits et grands.  Disparue l’aura intellectuelle de l’Église, experte en sagesse et en recul. La nature ayant horreur du vide, le progressisme s’est fait une place au soleil des renoncements des autorités ecclésiastiques. Le printemps merveilleux que l’esprit du concile Vatican II promettait de faire bourgeonner au-delà des sacristies aura finalement laissé place à un grand hiver au cœur même de l’Occident. Certains se féliciteront que l’Église ait perdu de sa superbe. Réalisent-ils seulement qu’elle a surtout perdu de sa saveur et de son goût. Or, « si le sel vient à s’affadir, avec quoi le salera-t-on ? » (Matthieu 5, 13).

    Des jeunes adolescentes en niqab dans le chœur de l’église Saint-Sulpice

    Oui, le moralement correct est une nouvelle religion et parmi ses prophètes, certains portent un col romain. Tandis que la culture de l’effacement contribue à façonner un nouvel ordre sociétal, les hommes d’Église font l’étalage de leurs carences et brillent par leur discrétion, hélas. Où se trouvent les veilleurs authentiques face à l’effondrement des murs porteurs de la société occidentale et chrétienne ? Trop de clercs donnent le sentiment d’être passifs et dépassés. Un grand nombre préfère nier le désastre quand d’autres se rangent eux-mêmes à la cohorte des destructeurs.

    L’épisode atterrant du week-end dernier dans le chœur de Saint-Sulpice (VIe arrondissement de Paris) est à cet égard suffisamment éloquent pour être passé sous silence. Que s’est-il donc produit dans la plus grande des églises de la capitale le dimanche 6 février ? En apparence, chrétiens et musulmans se sont vus proposer un moment unique de fraternité. Prier ensemble, se rencontrer, dialoguer. En réalité, dans l’édifice sacré, un panneau indiquait même aux disciples de Mahomet qu’un lieu (temporaire) leur avait été réservé garantissant un « espace de silence pour la prière musulmane » (sic). Des lectures coraniques et des récitations de sourates eurent lieu à l’ambon. Le rassemblement islamo-chrétienne se clôturait par une danse autour de l’autel accompagnée de chants et de tapements de main. Le tout en compagnie de jeunes adolescentes en niqab dans le chœur. Qui peut se laisser séduire par un dialogue interreligieux vécu de la sorte ?

     

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  • France : l’avortement à 14 semaines voté en 3ème lecture par une poignée de députés

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    L’avortement à 14 semaines voté en 3ème lecture par une poignée de députés

    La proposition de loi Gaillot visant à « renforcer le droit à l’avortement » a été votée en 3ème lecture, jeudi soir, 10 février. Ce texte a été adopté par 46 voix contre 16… après 4 heures de débats dans l’hémicycle très clairsemé de l’Assemblée nationale.

    Mise à part la clause de conscience spécifique du personnel de santé heureusement préservée (contrairement à la clause dite générale, cette clause spécifique n’est restreinte par aucune exception d’urgence), toutes les dispositions de la proposition de loi Gaillot sont donc adoptées, sans amendement notable. Elles consistent essentiellement à : – allonger le délai légal de l’IVG à 14 semaines de grossesse ; – autoriser les sages-femmes à pratiquer les IVG instrumentales ; – utiliser la téléconsultation pour les parcours d’IVG ; – supprimer le délai de réflexion de deux jours après l’entretien psychosocial ; – mettre à disposition le registre de praticiens pratiquant l’IVG. Bref, c’est une porte d’entrée béante au « tout IVG » (cf. LSDJ n°1445).

    Signalons parmi quelques interventions courageuses de députés opposés à ce texte, celle d’Emmanuelle Ménard (NI) : « Faire croire que l’émancipation de la femme trouverait son achèvement dans l’extension du délai d’avortement est une erreur et un mensonge à l’égard de toutes ces femmes ». Ou encore cette question pertinente – mais généralement systématiquement éludée – de Marie Tamarelle-Verhaeghe (LREM) : « Le processus de vie qui habite notre corps de femme peut-il être considéré comme notre propre corps ? »

    Le 16 février prochain, ce sera au tour des sénateurs d’examiner ce texte pour la troisième fois. Divisés, ils l’avaient rejeté les deux fois précédentes sans le discuter. De toute façon, comme le veut la Constitution, l’Assemblée nationale aura le dernier mot. Sa lecture définitive est annoncée pour le 23 février prochain. Ce serait le sombre aboutissement, en pleine campagne présidentielle, d’un an et demi d’un parcours parlementaire chaotique quoique sans cesse ranimé par un groupe de militants minoritaires mais déterminés à l’emporter face à une majorité de parlementaires sans réelles convictions ou tétanisés par le « droit à l’avortement ». Rappelons qu’Emmanuel Macron lui-même s’était prononcé à plusieurs reprises contre l’allongement du délai de l’IVG, évoquant « le traumatisme que c’est d’avorter » avant que le gouvernement ne reprenne ce texte à son compte par surprise, en décembre dernier.

    La PPL Gaillot votée en 3e lecture : dialogue de sourds à l’Assemblée nationale