Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Débats - Page 179

  • Le cardinal Woelki empêché de reprendre ses fonctions à Cologne ?

    IMPRIMER

    De kath.net/news (Klaus Kelle):

    19 février 2022

    Les "catholiques réformateurs" et les médias locaux vont-ils faire tomber l'archevêque de Cologne ? 

    Le "Kölner Stadt-Anzeiger", qui est toujours en première ligne lorsqu'il s'agit de s'en prendre à l'archevêque dans la ville de la cathédrale, a annoncé aujourd'hui que le conseil consultatif le plus proche du cardinal Rainer Maria Woelki s'était prononcé à la quasi-unanimité contre son retour à la tête du plus grand archevêché d'Allemagne. Le conseil de l'archevêque comprend entre autres l'actuel administrateur de l'archevêché, Rolf Steinhäuser, les évêques auxiliaires Ansgar Puff et Dominikus Schwaderlapp et le vicaire général Markus Hofmann.

    Mgr Woelki est actuellement en congé sabbatique pour une durée de cinq mois, mais il compte reprendre ses fonctions le 2 mars. Des sources ecclésiastiques ont déclaré à propos de l'article du "Kölner Stadt-Anzeiger" qu'aucun vote sur le retour de Woelki n'avait eu lieu au sein du conseil de l'archevêché. Mais on en a parlé, et l'opinion était majoritairement sceptique. Ce qui, à proprement parler, est une différence considérable.

    Nous ne pouvons bien sûr que spéculer sur ce qui se cache réellement derrière ce sentiment. Il est bien possible qu'une majorité du Conseil n'ait rien contre la personne de l'archevêque de Cologne en soi, mais qu'elle doive simplement constater à quel point l'ambiance dans la ville et dans les instances ecclésiastiques est devenue mauvaise à l'égard de Woelki. Mais cela peut-il vraiment être une raison décisive pour renvoyer le cardinal fidèle à la Rome et à la foi ? Jusqu'à ce qu'un libéral prenne enfin place sur le siège épiscopal et veuille marier les couples homosexuels ? Cela serait certainement applaudi par le "Kölner Stadt-Anzeiger" et par les milieux roses à Cologne, où l'on sait que c'est le carnaval.

    Le directeur de la communication de Woelki, Christoph Hardt, l'a laissé entendre aujourd'hui en déclarant que "le conseil de l'archevêque a travaillé dans une atmosphère constructive sur des scénarios pour la période après le 2 mars". Des inquiétudes ont été exprimées quant à l'avenir de l'Eglise de Cologne. Des voix se sont également élevées pour exprimer leur scepticisme quant à la réussite d'un avenir avec le cardinal Woelki à sa tête. Et c'est là que nous entrons dans le vif du sujet. Si le cardinal ose effectivement simplement revenir et commencer son travail, alors - il n'y a aucun doute - les soi-disant "comités de laïcs", la presse monopolistique de gauche et hostile à l'Eglise dans la ville, l'Eglise de la base et tous ceux que l'on appelle ainsi, feront tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre à mal un Woelki en difficulté. Je veux dire que le feu de la critique contre Woelki dure depuis longtemps, alimenté par les mêmes "théologiens réformateurs" autoproclamés et toujours par les mêmes journaux et la chaîne publique WDR.

    Le cardinal Woelki a-t-il tout fait correctement ? Certainement pas, la querelle autour de l'expertise sur les abus sexuels, qui n'a ensuite pas été publiée, n'était pas un chef-d'œuvre stratégique si l'on veut prouver la transparence. Et sa façon de se présenter ? Beaucoup l'aiment, d'autres ne l'aiment pas. Et alors ? Et son numéro de relations publiques embarrassant avec un bateau de réfugiés en bois en guise d'autel lors de la sainte messe - il aurait vraiment pu se passer de cet accommodement avec l'esprit politique du moment. Mais il ne s'agit pas de cela - les mêmes personnes qui ont chassé son prédécesseur, le cardinal Joachim Meisner, parce qu'il était fermement attaché à la doctrine catholique et ne voulait pas bénir les couples homosexuels parce qu'il était convaincu de ne pas pouvoir le faire en raison de l'attitude de son Eglise, veulent aujourd'hui faire tomber Woelki définitivement.

    Mais le seul point décisif est négligé : l'archevêque de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki, s'est-il rendu coupable d'erreurs dans l'élucidation de cas d'abus sexuels, a-t-il commis des fautes ? Pour le savoir, le pape François a spécialement envoyé de Rome deux visiteurs apostoliques sur les bords du Rhin afin de répondre à cette question. Il en est ressorti que Woelki n'avait pas commis de faute en la matière - pas dans ses relations publiques - même si - selon le pape - il avait commis de "grandes erreurs". Depuis, Woelki a pris un congé sabbatique de cinq mois, qu'il a passé entre autres aux Pays-Bas. Il prévoit de revenir le mercredi des Cendres et de célébrer une messe solennelle dans la cathédrale de Cologne.

    Malgré l'acquittement, l'exécution publique aura-t-elle lieu ? Ceux qui connaissent l'Eglise catholique allemande de l'intérieur se doutent de l'issue de cette affaire.

    Les doyens de la ville et des districts du diocèse ont entre-temps signé une "lettre d'avertissement" adressée au Vatican. Il y a quelques semaines, le conseil pastoral diocésain a organisé un vote secret sur Woelki. A cette occasion, 70 à 80 pour cent se seraient prononcés contre un retour de Woelki.

    Comment l'archevêque pourrait-t-il encore tenir ? Et si tout ne semble pas fixé, le "Kölner Stadt-Anzeiger" fera le reste.

  • Le cardinal Barbarin : "les fausses accusations contre moi sont une attaque contre l’Église"

    IMPRIMER

    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana (traduction de "Benoît et moi") :

    Barbarin : les fausses accusations contre moi sont une attaque contre l’Église

    « Même si j’ai été acquitté pour des faits qui se sont produits bien avant mon arrivée à Lyon, mon nom restera lié au scandale de pédophilie des prêtres ». « Ils m’ont peut-être fait payer le succès de la Manif pou Tous, mais un parlement n’a pas le droit de changer l’ordre naturel. » « J’ai réussi à me relever grâce aux prières de très nombreux amis ». « L’incendie de Notre-Dame a changé l’attitude des Français vis-à-vis de l’Église » .

    Le cardinal, ex-archevêque de Lyon, aujourd’hui aumônier des Petites Sœurs des Pauvres dans un petit diocèse, parle.

    En avril dernier, dans un silence général, la Cour de cassation française a rejeté le pourvoi formé par huit parties civiles contre l’arrêt de la Cour d’appel qui, en janvier 2020, avait acquitté le cardinal Philippe Barbarin de l’accusation de dissimulation des abus sexuels sur mineurs commis par l’ex-prêtre Bernard Preynat entre 1971 et 1991. L’ex-archevêque, qui n’est arrivé à Lyon qu’en 2002, est sorti la tête haute d’une affaire judiciaire qui l’a mis à rude épreuve et a déclenché une campagne médiatique sans précédent en France. Après avoir démissionné de la direction de l’archevêché, Barbarin travaille désormais comme simple aumônier dans une maison générale de religieuses à Saint-Pern. Il a raconté sa souffrance d’homme injustement accusé et sa proximité avec la souffrance des victimes de Preynat dans un livre, « En mon âme et conscience », publié il y a deux ans en France.

    Puis il est retourné dans le silence, engagé uniquement dans sa mission sacerdotale auprès des religieuses de Saint-Pern, avec des personnes âgées, des pauvres et des séminaristes. La semaine dernière, en Italie, nous avons de nouveau entendu parler de lui et de l’affaire Preynat après qu’un journal national [ndt: d’après mes recherches, il devrait s’agir du journal communiste Il Manifesto] ait publié la lettre que lui avait envoyée le secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi de l’époque, l’actuel cardinal préfet Luis Ladaria Ferrer. La justice française a pourtant reconnu définitivement, en deux phrases, que Barbarin n’a en aucun cas tenté de couvrir les crimes du prêtre pédophile. Le cardinal a accepté de parler à La Nuova Bussola Quotidiana pour revenir sur son épreuve médiatico-judiciaire.

    Dans quelle mesure votre participation active à la saison de la Manif pour tous a-t-elle influencé le lynchage médiatique dont vous avez été victime ? Vous ont-ils fait payer ce succès?

    Beaucoup de choses ont été dites, mais qui peut le prouver ? Certains articles « de soutien » ont fait le lien. Tout d’abord, je tiens à préciser que je suis l’ami de nombreuses personnes homosexuelles; beaucoup d’entre elles accepteraient de témoigner. Comme tous ses disciples, le Seigneur me demande d’aimer et de servir tous ceux qu’il met sur mon chemin, sans juger personne. Mais si le premier livre de la Bible nous dit que « l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils seront une seule chair », je ne vois pas pourquoi un Parlement a brusquement le droit de changer le sens du mot « mariage ». J’avais dit, comme d’autres, que si on touchait à ce bastion du mariage, toute la société serait bouleversée. Certains se sont moqués de cette déclaration qui était considérée comme « alarmiste » à l’époque. Moins de dix ans plus tard, nous constatons que les décisions de justice normalisent les situations de « multiparentalité » et que la maternité de substitution est à nos portes. Par ailleurs, je garde à l’esprit que nous sommes en démocratie et que, dans ce contexte, nous avons le droit d’exprimer notre accord ou notre désaccord sur un projet de loi, voire sur une loi en vigueur. Il arrive que les députés eux-mêmes souhaitent modifier une loi, même récente. C’est le cas actuellement, à l’Assemblée nationale, de la loi sur l’euthanasie, votée à l’unanimité par le Parlement français il y a tout juste quinze ans et que de nombreux députés veulent aujourd’hui modifier.

    Lire la suite

  • Et pourquoi pas une Ukraine "neutre" ?

    IMPRIMER

    De Henrik Lindell sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    La neutralité de l'Ukraine, une piste évoquée pour sortir de la crise

    Pour tenter d'apaiser une situation militaire et diplomatique tendue entre la Russie et l'Occident, l'idée d'une « finlandisation » de l'Ukraine est évoquée. Mais que recouvre exactement ce terme, né pendant la guerre froide ? Et quelles seraient les implications de sa mise en œuvre ?

    18/02/2022

    Le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine et à l’Occident fait inévitablement penser, jusqu’aux mots employés, à l’ambiance du début de la guerre froide. Quelque 150 000 militaires russes massés aux frontières ukrainiennes font peser une menace terrible sur un pays indépendant.

    L'Ukraine souhaite se rapprocher de l’Occident qui, face au grand voisin de l’Est, se remobilise aussi militairement. On croirait presque au rétablissement des deux blocs du temps de la guerre froide. Le besoin d’un nouvel équilibre se fait sentir, car chacun sait que l’invasion de l’Ukraine par la Russie aurait des conséquences incalculables, une troisième guerre mondiale n’étant pas exclue.

    Des pistes de sortie de crise envisagées

    Dans ce contexte, quelle serait la solution ? Là encore, on convoque des concepts nés de la guerre froide. Alors que Moscou craint surtout l’intégration de l’Ukraine à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) – ce à quoi aspire Kiev –, le plus simple serait que l’Ukraine reste en dehors des alliances militaires et qu’elle soit « neutre ». Une telle attitude, propre aux États tampons situés entre deux camps, évoque ce qu’on appelle, en politique internationale, une « finlandisation » .

    Nombre de dirigeants et de spécialistes ont avancé cette idée. Emmanuel Macron lui-même aurait confirmé le 7 février, dans l’avion qui le conduisait à Moscou, que celle-ci faisait partie des « modèles qui sont sur la table », au grand dam de l’Ukraine. Il a par la suite démenti avoir envisagé une telle perspective, mais celle-ci fait son chemin et depuis longtemps.

    L’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine plaide pour cette solution, comme l’ont fait, avant lui, deux grands acteurs de la politique étrangère américaine durant la guerre froide : l’ancien secrétaire d’État Henry Kissinger sous Richard Nixon et feu Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter. Les trois comptent, encore aujourd’hui, parmi les géopoliticiens les plus expérimentés et les plus respectés du monde.

    Un concept aux relents de guerre froide

    Mais qu’est-ce que la « finlandisation » exactement ? Le terme renvoie à la situation particulière, à partir des années d’après-guerre, de la Finlande, petit pays alors voisin de l’imposante Union soviétique, et à la politique de neutralité, pragmatique ou forcée, c’est selon. On peut étendre la signification de cette notion à l’influence qu’un pays puissant peut exercer sur les choix politiques d’un pays voisin moins puissant.

    On peut retenir aussi une connotation purement péjorative pour évoquer le choix discutable d’un État pusillanime qui se plie trop volontiers aux exigences de son puissant voisin. Ainsi les dirigeants du Parti chrétien-démocrate allemand, la CDU, qui se moquaient de l’Ostpolitik (la normalisation des relations avec l’Europe de l’Est) du social-démocrate Willy Brandt dans les années 1970, la qualifiant de « finlandisation » de l’Allemagne de l’Ouest. Sauf que ce pays n’a guère fait de concessions humiliantes au Pacte de Varsovie, qui liait militairement les pays d’Europe de l’Est à l’URSS. Mais c’est dans ce contexte que le mot fut forgé.

    Pour bien comprendre ce qu’impliquerait une finlandisation proprement dite de l’Ukraine, dont la situation face à la Russie pourrait vaguement évoquer celle de la Finlande il y a 70 ans, il vaut mieux s’en tenir à une définition stricte.

    Lire la suite

  • La science peut-elle vraiment prouver l’existence de Dieu ?

    IMPRIMER

    galaxy-11188©Pixabay-620x330.jpg

    Formellement parlant, la science explique le « comment » et se trouve démunie devant le « pourquoi », objet de la philosophie. C’est qu’il ne s’agit pas du même ordre, il convient de les distinguer, trop souvent dans le passé, la science ayant été utilisée à tort comme une arme contre la religion.

    Lu dans le mensuel « La Nef » à propos de la parution de l’ouvrage  « Dieu, la science, les preuves » dont les auteurs, M.-Y. Bolloré et O. Bonnassies, ont vendu 135.000 exemplaires en trois mois (ils étaient la semaine dernière à Bruxelles où ils ont donné une conférence) :

    « Quand la plupart des scientifiques professionnels – fussent-ils croyants – entendent proclamer que « la science prouve l’existence de Dieu », ils lèvent les yeux au ciel, voire tapent du poing sur la table. On peut les comprendre, car si l’on prend le mot « science » en son sens strict, qui est aussi devenu le plus courant, il est faux que la science puisse faire une telle chose. Ce n’est pas une question de fait, mais une question de droit.

    Ce que l’on appelle « science » en effet depuis Galilée, n’a pas pour objet les premiers principes et les premières causes, à la façon de la métaphysique définie par Aristote (qui, certes, s’appelait « science » au Moyen-Âge), mais la réalité matérielle considérée sous son seul aspect quantifiable et mesurable. En d’autres termes, la science s’occupe du fonctionnement du monde physique, dont elle cherche à percer les lois, grâce à la méthode expérimentale et à l’outil mathématique. Elle ne s’occupe nullement de statuer sur son origine ultime – s’il en a une.

    Il est donc constitutivement impossible, par définition même de son objet et de ses méthodes, que la science prise en ce sens, c’est-à-dire la science physique mathématisée rencontre Dieu sous ses microscopes, dans ses tubes à essais ou sur le cadran de ses interféromètres. Même à titre d’entité invisible (la physique des particules n’en manque pas !), Dieu n’est pas une hypothèse scientifique : aucun système d’équations, dans un traité d’astrophysique, n’aura pour solution possible « Dieu ». Le Catéchisme de l’Église catholique affirme d’ailleurs (§ 31) que les preuves de l’existence de Dieu – car il en existe – « ne relèvent pas des preuves que cherchent les sciences naturelles ».

    Mais alors ? M.-Y. Bolloré et O. Bonnassies (B&B ci-après) se sont-ils égarés ? La science n’a-t-elle absolument rien à nous dire sur la question qui nous intéresse ? Non, pas du tout ! Ce serait mal comprendre. Il se trouve simplement qu’il existe un quiproquo sur le rôle de la science dans cette affaire. S’il est exclu que la science, en tant que telle, puisse s’intéresser à l’existence de Dieu, ni encore moins la prouver, on peut soutenir en revanche, avec B&B, que certaines données issues de la science (le Big-Bang, le réglage fin des constantes cosmologiques, l’information spécifique de l’ADN) peuvent être utilisées légitimement par la réflexion philosophique, pour construire des arguments tendant à démontrer l’existence de Dieu. C’est ce que font, sans le dire très explicitement, les auteurs du livre. D’où le potentiel malentendu.

    Lire la suite

  • Un battement de coeur ? Mais non !

    IMPRIMER

    De Jonathan Liedl sur le National Catholic Register :

    Nous entendons tous un "battement de cœur" - le New York Times l'appelle autrement

    Un récent article du New York Times tente de forcer les résultats scientifiques et de manipuler le langage pour arriver à ses propres conclusions préférées.

    16 février 2022

    Quand un battement de cœur n'est-il pas un battement de cœur ? Apparemment, lorsqu'il est détectable dans un enfant à naître et qu'il représente une menace pour la légalité de la plupart des avortements.

    C'est ce qui ressort d'un récent article du New York Times, qui tente de saper le bien-fondé des lois sur les "battements de cœur", comme celle récemment adoptée au Texas, qui interdit la plupart des avortements après la détection d'un battement de cœur fœtal, généralement après six semaines de gestation. 

    Intitulé "Les opposants à l'avortement entendent un "battement de cœur". La plupart des experts entendent autre chose", l'article présentait un certain nombre d'affirmations qui révélaient davantage les manipulations linguistiques auxquelles les défenseurs de l'accès à l'avortement sont prêts à se livrer que tout ce qui est objectivement scientifique.

    L'affirmation centrale de l'article était que l'activité cardiaque détectée à six semaines de grossesse ne provient pas d'un "cœur", mais d'autre chose : "un tube primitif de cellules cardiaques qui émettent des pulsations et pompent le sang".

    "De nombreux futurs parents sont émus par [ces] sons lors d'une échographie", poursuit l'auteur Roni Caryn Rabin. "Mais ce que la loi définit comme le son d'un battement de cœur n'est pas considéré par les experts médicaux comme provenant d'un cœur développé, qui se forme plus tard dans la grossesse."

    Peu importe que le soi-disant "tube de cellules cardiaques" fasse ce pour quoi le cœur existe - pomper le sang - à n'importe quel stade du développement, et que les médecins puissent mesurer l'augmentation du "rythme cardiaque" (leur mot, pas le mien) entre la cinquième et la sixième semaine de gestation. Peu importe que, bien qu'il ne soit peut-être pas complètement développé à six semaines, l'organe distinctif en question soit exactement le même que celui que toute personne raisonnable identifie comme étant le cœur à n'importe quel stade ultérieur du développement - ce que l'auteur ne peut s'empêcher de noter lorsqu'elle laisse échapper que "le cœur est l'un des premiers organes à commencer à se développer" en raison de son importance dans le développement continu du fœtus dans son ensemble, pour ensuite reformuler ce cœur en développement comme étant le "tube de cellules qui deviendra un cœur".  

    (On se demande si le Times écrira ensuite un article sur la façon dont le cerveau humain n'est pas vraiment un cerveau avant l'âge de 25 ans, avant lequel les scientifiques ne le considèrent pas comme "pleinement développé").

    Et peu importe que le "tube cardiaque" n'atteigne le statut de cœur "pleinement formé" sur lequel insiste l'article qu'une semaine plus tard, faisant de l'argument du Times un simple argument sémantique sans principe. 

    Pourquoi ? Parce qu'un "cœur encore en développement mais déjà opérationnel" ne se prête pas au résultat recherché par le Times : miner la crédibilité des lois sur le battement de cœur fœtal. C'est ainsi que l'on avance le langage totalement trompeur et dénaturé du "tube primitif de cellules cardiaques".

    Lire la suite

  • Un synode sur la prêtrise qui ne dit pas son nom ?

    IMPRIMER

    De la revue du presse de l'Homme Nouveau :

    Au quotidien n°343 : un synode non dit sur la prêtrise ?

    Ils veulent changer le sacerdoce, sa signification, sa portée. Après la France, avec le Rapport Sauvé qui met indirectement en cause le rôle traditionnel du prêtre, c’est autours de Rome de se pencher sur ce sujet à travers un symposium organisé par le cardinal Ouellet. La Croix (16 février 2022) en présente l’objectif. Un synode non déclaré sur le sacerdoce ?

    Un symposium international sur les « vocations presbytérales, laïques et consacrées », doit s’ouvrir ce jeudi 17 février à Rome. Trois jours de réflexions théologiques devant 500 personnes, dont plusieurs dizaines d’évêques. Pour la France, une douzaine a fait le déplacement.

    Depuis plusieurs jours, cette réunion de théologiens fait l’objet d’une attention croissante. D’abord en raison de ses protagonistes : inaugurée par le pape François, chaque demi-journée sera présidée par un préfet de la Curie romaine.

    S’y succéderont ainsi le secrétaire d’État Pietro Parolin, mais aussi le préfet de la Congrégation pour le culte divin Arthur Roche, ou encore l’évêque chargé de la Congrégation pour le clergé, Mgr Lazarus You Heung-sik. Une concentration relativement rare de hauts responsables de l’Église au sein d’un même événement.

    Ensuite, parce que cette conférence, voulue et organisée par le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation des évêques, se déroule dans un contexte particulier, alors que les responsables de l’Église catholique s’interrogent avec acuité, et dans le monde entier, sur la meilleure manière de porter leur message dans des sociétés de plus en plus sécularisées. Ainsi que sur la place des prêtres.

    (…)

    Faut-il voir dans ce colloque, qui s’ouvre ce jeudi 17, une manière de défendre une conception classique de la fonction du prêtre, contre la volonté de certains d’en redéfinir les contours ? « Il a d’abord été conçu pour recadrer les choses après le Synode sur l’Amazonie, pour défendre le célibat », témoigne l’un de ceux qui ont suivi de près la construction du programme. Les intervenants du colloque, financé notamment par les Chevaliers de Colomb et la revue française Communio, sont d’ailleurs pour la plupart très proches du thomisme, tenant d’une théologie classique.

    (…)

    « Notre propos n’est pas de répondre immédiatement aux questions les plus médiatiques, comme l’ordination des hommes mariés », souligne le père Vincent Siret, supérieur du séminaire français, à Rome, et membre du comité scientifique qui a préparé ce colloque. Il poursuit : « Il faut aujourd’hui réfléchir à frais nouveau sur la manière dont s’articulent le sacerdoce des prêtres et celui de tous les baptisés. » Un moyen, donc, de repenser les rapports entre prêtres et laïcs.

    « Le pape lui-même est conscient que nous sommes dans une période où il faut mettre les choses à plat en ce qui concerne la place du prêtre dans l’Église et dans la société, ses rapports avec les laïcs, avec le pouvoir », poursuit ce prêtre français, qui souligne que les rapports entre la société et les institutions, quelles qu’elles soient, ont aussi changé.

    Mais le pape François est aussi celui qui n’hésite pas, au fil de ses discours, à critiquer la rigidité et le cléricalisme de certains prêtres, voyant dans cette attitude le terrain propice à tous les abus. « Il critique une sorte d’autosuffisance, que je définirais comme une solitude à laquelle certains peuvent conférer une dimension sacrée, développe le père Siret. En fait, il insiste sur l’importance de la dimension de service. Pour lui, c’est là qu’est le sacré. »

    Lire également :

    Un symposium sur le sacerdoce dans un contexte de crise (source)

    À l’initiative du cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, le Vatican organise un vaste symposium sur le sacerdoce, du 17 au 19 février. Annoncé près d’un an à l’avance, ce colloque, qui sera introduit par le pape François, veut revenir aux fondamentaux du sacerdoce dans un contexte de crise pour l’identité du prêtre et de remise en cause du célibat sacerdotal. C’est la première fois depuis le début de la pandémie qu’un colloque aussi important est organisé au Vatican. « Le cardinal Ouellet a obtenu que cela ait lieu à l’intérieur du Vatican, dans la grande salle Paul VI. C’est un signe », souffle un prêtre qui estime que Rome voit d’un bon œil la tenue de ce symposium qui devrait rassembler quelque 500 participants – principalement des prêtres et des évêques.

    Lire la suite

  • Le "catholicisme liquide" et la voie synodale allemande

    IMPRIMER

    De George Weigel* sur First Things :

    LE CATHOLICISME LIQUIDE ET LA VOIE SYNODALE ALLEMANDE

    16 février 2022

    Il y a vingt ans, pendant le Carême de 2002, j'ai commencé à utiliser le terme "Catholic Lite" (catholicisme allégé) pour décrire un projet qui détachait l'Église de ses fondements dans l'Écriture et la tradition : un catholicisme qui ne pouvait pas vous dire avec certitude ce qu'il croit ou ce qui fait une vie juste ; une Église aux frontières ouvertes, incapable ou non désireuse de définir les idées et les actions par lesquelles la pleine communion avec le Corps mystique du Christ est brisée. Le projet Lite catholique était typiquement promu comme une réponse pastorale aux défis culturels de la modernité tardive et de la postmodernité ; la modernité tardive et la postmodernité ont répondu, non pas avec un enthousiasme pour le dialogue, mais avec un bâillement à peine étouffé.  

    Je ne connais aucun cas où le projet Catholic Lite a conduit à un catholicisme dynamique, accomplissant le travail que le Pape Saint Jean XXIII et le Concile Vatican II ont confié à l'Église : la conversion et la sanctification du monde. Au contraire, le projet Catholic Lite a toujours conduit à une sclérose ecclésiastique. Le catholicisme qui est vivant et vital aujourd'hui est un catholicisme qui embrasse la symphonie de la vérité catholique comme la réponse à l'aspiration du monde à une véritable libération humaine et à une authentique communauté humaine : une Église de pécheurs qui s'efforce d'atteindre la perfection chrétienne. Le catholicisme qui se meurt, partout, c'est l'Église du catholic Lite.

    J'ai appris à mes dépens, cependant, que l'expression "Catholic Lite" ne se traduit pas vraiment bien dans d'autres langues. Pendant des années, j'ai imaginé que l'omniprésence mondiale des produits Coca-Cola rendrait intelligible la phrase non traduite "Catholic Lite" ; idem pour l'image suivante que j'ai commencé à utiliser, "Catholic Zero", comme dans "Catholic Lite mène inévitablement à Catholic Zero". Je vous épargnerai les détails sanglants, mais certaines traductions récentes de mon travail ont été si dégoûtantes que j'ai changé d'image et que je parle maintenant de "catholicisme liquide" : une Église au contenu allégé qui s'inspire de la culture environnante et qui s'imagine qu'elle s'occupe principalement de faire de bonnes œuvres, au sens où le monde l'entend.

    La mort susmentionnée du projet du Catholic Lite ou du Liquid Catholicism est maintenant pleinement exposée dans la "Voie synodale" allemande : un processus pluriannuel, dominé par les bureaucrates et les universitaires de l'Église, qui semble déterminé à réinventer l'Église catholique comme une forme de protestantisme libéral. Plus récemment, le Sentier synodal a décidé d'utiliser la crise des abus sexuels commis par des clercs de l'Église comme une justification pour une reddition totale à l'esprit du temps en matière d'idéologie du genre et d'éthique de l'amour humain. Il est important de comprendre, cependant, que l'échec prévisible du Sentier synodal sur ces questions "brûlantes" reflète une apostasie plus profonde qui s'exprime par deux notions évangéliques mortelles.

    La première apostasie soutient, tacitement mais sans équivoque, que la révélation divine dans l'Écriture et la tradition n'est pas contraignante dans le temps. Le Seigneur Jésus dit que le mariage est éternel ; la voie synodale peut changer cela. Saint Paul et toute la tradition biblique enseignent que l'activité homosexuelle viole le plan divin pour l'amour humain inscrit dans notre création mâle et femelle ; la Voie synodale peut changer cela, parce que nous, les postmodernes, savons mieux. Deux mille ans de tradition catholique, confirmée définitivement par le pape Jean-Paul II en 1994, enseignent que l'Église n'est pas autorisée à ordonner des femmes au diaconat, à la prêtrise ou à l'épiscopat, car cela fausserait la relation sponsale du Christ Grand Prêtre avec son Épouse, l'Église ; l'esprit du temps dit que c'est absurde et la Voie synodale allemande est en accord avec l'esprit du temps. Ainsi, voilà la première apostasie : l'histoire juge la révélation ; il n'y a pas de points de référence stables pour l'auto-compréhension catholique ; c'est nous qui sommes responsables, pas le Christ Seigneur. 

    La deuxième apostasie enseigne une fausse notion de la liberté comme "autonomie". Pourtant, la liberté authentique n'est pas "l'autonomie". L'"autonomie" est un enfant de trois ans qui tape volontairement sur un piano, ce qui n'est pas de la musique, mais du bruit (à l'exception de Mozart). La liberté authentique, c'est un musicien qui a maîtrisé les disciplines du jeu au piano (souvent par la corvée d'exercices ennuyeux), de la lecture et de l'exécution d'une partition musicale (une autre forme de règles), créant ainsi une belle musique. Comme l'Église catholique l'entend, la liberté authentique consiste à faire la bonne chose pour la bonne raison, par habitude morale (aussi appelée "vertu"). La liberté authentique n'est pas le "choix", ou tout autre mantra stupide de l'époque. La liberté en tant que volonté est un esclavage auto-induit. La liberté authentique est la libération par la vérité morale pour la bonté et la beauté.

    Le catholicisme liquide règne en maître dans les délibérations du chemin synodal allemand. Le résultat ne sera pas un renouveau évangélique mais un nouvel abandon de l'Evangile. 

    * George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques.

  • Une responsabilité de Vatican II dans la crise des abus sexuels ?

    IMPRIMER

    De Maike Hickson sur LifeSite news :

    Un auteur catholique traditionnel allemand affirme que Vatican II est à l'origine de la crise des abus sexuels dans l'Église.

    Quiconque s'interroge sérieusement sur les causes de cette catastrophe, qui s'amplifiait à l'époque, devra également tenir compte de son 'moment' - les années qui ont suivi la 'Nouvelle Pentecôte' du Concile Vatican II", écrit Martin Mosebach.

    15 février 2022

    FRANKFURT AM MAIN, Allemagne (LifeSiteNews) - Martin Mosebach, un catholique traditionnel allemand et auteur de livres renommés, a écrit l'une des meilleures analyses de la crise actuelle des abus sexuels cléricaux (voir le texte intégral ci-dessous). Au lieu d'utiliser l'indignation concernant les abus sur les enfants au sein de l'Eglise comme une excuse pour promouvoir un énième programme de réforme visant à poursuivre le déclin, Mosebach attire notre attention sur le fait que la crise des abus a été favorisée par un relâchement de la doctrine et de la discipline en premier lieu.

    Écrivant pour le journal suisse Neue Zürcher Zeitung, l'auteur souligne que même le pape Benoît, dans sa propre critique de la révolution sexuelle des années 1960 et de ses effets sur le sacerdoce catholique, "n'a pas osé discuter du rôle que les développements post-conciliaires ont joué [dans la crise des abus sexuels]".

    "Ce qu'il n'a pas mentionné, poursuit Mosebach, c'est la condition dans laquelle le clergé s'est trouvé à la suite des développements désintégrateurs après le Concile, lorsque l'influence de la révolte politique a commencé à avoir un effet sur lui."

    La condition des prêtres, selon Mosebach, avait été fortement affaiblie par l'adoucissement de la discipline traditionnelle imposée aux prêtres. Avant le Concile, ils étaient obligés d'offrir quotidiennement le Sacrifice de la Sainte Messe et bénéficiaient d'autres mesures de soutien dans leur vie, déclare l'auteur :

    Du jour au lendemain, l'ordre qui caractérisait jusqu'alors la vie quotidienne d'un prêtre a été bouleversé. La soutane et le col du prêtre ont disparu - le prêtre est devenu invisible en public. L'obligation de célébrer quotidiennement la Sainte Messe a été abandonnée - seuls ceux qui connaissent la Tradition catholique peuvent apprécier le soutien disciplinaire que cette pratique quotidienne, combinée à l'obligation de se confesser fréquemment, est capable de fournir.

    Grâce à ce manque de structure et de discipline, un prêtre pourrait plus facilement tomber dans les tentations. LifeSiteNews a appris lors de conversations avec des prêtres plus âgés que l'obligation de prier le bréviaire quotidiennement était une ancienne discipline également très utile pour les prêtres, tout comme la règle habituelle selon laquelle ils devaient vivre en communauté si possible et rentrer le soir à une certaine heure - avec des exceptions, bien sûr. Un prêtre a souligné à quel point ces règles aidaient les prêtres à se tenir à l'écart des tentations.

    Mosebach fait également remarquer à juste titre que les papes post-conciliaires, tout en soutenant le caractère sacré du sacerdoce en théorie, ne sont pas suffisamment intervenus pour protéger le sacerdoce dans la pratique.

    "Aucun des derniers papes, explique-t-il, n'a résisté à cette érosion du sacerdoce catholique, même s'ils ont proclamé le contraire ex cathedra. Il ne s'agit pas de dire qu'un prêtre de la tradition classique ne peut pas devenir l'auteur d'un délit sexuel - il y en a eu de tout temps, même sous une stricte observance - mais on peut très bien dire qu'il est plus facile pour un prêtre ancré dans la discipline traditionnelle de maîtriser ses tentations."

    Outre l'aspect de la discipline, l'auteur souligne également que de nombreux séminaires ont remis en question les doctrines de l'Église : à tel point que l'Église elle-même semble avoir perdu son chemin - et certainement aussi sa prétention à enseigner la vérité.

    Là encore, le problème semble être que les papes ne souhaitent pas mettre en œuvre la discipline pour protéger la doctrine de l'Église. Dit l'auteur : "Aujourd'hui, Rome peut toujours publier un catéchisme de la doctrine catholique qui est à peu près conforme à la tradition de deux millénaires, mais elle ne peut plus garantir que ce catéchisme serait même considéré dans la théologie académique officielle, et encore moins dans les séminaires et l'éducation religieuse. Pour l'histoire de l'Église, soixante ans est une période très courte : en elle, avec une constance imparable, l'Église, qui jusqu'alors avait survécu aux chocs les plus sévères, s'est pratiquement effondrée en de nombreux endroits."

    Il faudrait une discussion plus approfondie pour réfléchir à l'affaiblissement des propres enseignements de l'Église qui a eu lieu au cours de ces dernières décennies, dont certains sont également entrés dans le catéchisme de l'Église, comme le journaliste de LifeSite Michael Haynes l'a récemment analysé plus en détail dans son livre A Catechism of Errors. Haynes montre, par exemple, comment le nouveau catéchisme de l'Église catholique de 1994 a contribué à l'affaiblissement du sacerdoce en soulignant le sacerdoce commun des fidèles et en décrivant la Sainte Messe comme un "banquet". Mais cette discussion pourrait être développée à un autre moment.

  • Autant de catholicismes que de diocèses ?

    IMPRIMER

    Avec le nouveau Motu proprio "Assegnare alcune competenze", il semble qu'il sera difficile d'empêcher des dérives pastorales et doctrinales déjà d'actualité dans des pays comme l'Allemagne...

    De Maurizio Blondet sur son blog

    C'est la fin de l'unité du catholicisme.

    16 février 2022

    (...) Par un motu proprio, François a établi que les Ordinaires des Eglises locales pourront intervenir dans la gestion des séminaires, la formation des prêtres, la rédaction des catéchismes et dans d'autres secteurs sans demander l'approbation du Vatican mais une simple confirmation.

    Ce n'est plus une "approbation" mais une "confirmation". La principale nouveauté du motu proprio par lequel le pape François a décidé de modifier l'attribution de certaines compétences prévues par le Code de droit canonique, tant de l'Église latine que des Églises orientales, repose sur le passage du témoin du premier au second mandat. Il s'agit notamment de la compétence des conférences épiscopales pour la publication des catéchismes. Une des premières nouveautés concerne le transfert du Saint-Siège à l'évêque diocésain du pouvoir d'établir un séminaire sur son territoire sans avoir à attendre l'approbation de Rome mais simplement sa confirmation. L'objectif, tel que défini dans l'introduction du motu proprio, est d'encourager une "saine décentralisation" qui rende plus dynamique la prise de décision dans le domaine ecclésial.

    Les évêques disposent de possibilités similaires en ce qui concerne la formation des prêtres (les évêques peuvent l'adapter "aux besoins pastoraux de chaque région ou province") et l'incardination des prêtres, qui peuvent désormais être incardinés non seulement dans une Église particulière ou dans un Institut religieux, mais aussi dans une "association cléricale publique", reconnue par le Saint-Siège, afin d'éviter les "clercs acéphales et errants". Le critère de décentralisation, mais aussi de "proximité", se traduit également par l'allongement de 3 à 5 ans de la période d'"exclaustration", c'est-à-dire de la possibilité qui autorise un religieux à vivre hors de son Institut pour des raisons graves. Le motu proprio, ainsi que sur la compétence des Conférences épiscopales pour la publication des catéchismes, intervient en transférant du Saint-Siège à la responsabilité des Églises locales les décisions sur les éventuelles réductions du nombre de messes à célébrer en fonction des intentions reçues.

    Mgr Marco Mellino, secrétaire du Conseil des cardinaux et membre du Conseil pontifical pour les textes législatifs, explique les principes généraux qui ont inspiré le motu proprio du pape.

    Mgr Mellino, de manière générale, le motu proprio du pape François présente les changements avec la volonté de décentraliser de Rome vers les Églises particulières l'exercice de certaines compétences : qu'est-ce qui a inspiré ce choix ?

    Rép. : Le motu proprio, avec lequel certaines normes des deux codes de l'Église catholique sont modifiées - le code de droit canonique pour l'Église latine et le code des canons des Églises orientales pour l'Église orientale - est une pièce qui rejoint le travail de réforme que le pape François a commencé depuis le début de son pontificat et qu'il poursuit.

    Elle répond à l'esprit de "saine décentralisation" indiqué dans l'Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, n° 32, visant à favoriser et à valoriser la dynamique de proximité dans l'Église, sans pour autant compromettre la communion hiérarchique.

    Lire la suite

  • Le célibat sacerdotal vu par le cardinal Ouellet

    IMPRIMER

    D'I.Media via cathobel.be :

    Ce que pense le cardinal Ouellet du célibat sacerdotal

    À la veille de l’ouverture, au Vatican, du symposium sur le sacerdoce, I.Média revient sur la façon dont le cardinal québécois, Marc Ouellet, pense le sacerdoce ordonné. 

    Dans cet ouvrage, le cardinal Marc Ouellet décrit «une vague de contestation sans précédent sur l’Église et sur le sacerdoce», et «des assauts du dehors et même de l’intérieur pour diviser l’Église». Les 400.000 prêtres de par le monde «se sentent inconfortables dans leur rôle, plus que jamais incompris», note-t-il alors que la figure du prêtre se trouve entachée par les scandales des abus. «Il faut se poser la question de savoir s’il ne serait pas contre-productif pour l’évangélisation d’introduire une alternative au célibat sacerdotal», écrit le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation des évêques, dans son récent livre Amis de l’époux (ed. Paroles et Silence, 2019).

    Le célibat du prêtre « ridiculisé »

    Dans «un monde qui n’estime pas la chasteté et ne croit pas à un engagement d’amour définitif», le cardinal canadien constate que «le célibat du prêtre est non seulement soupçonné d’hypocrisie et ridiculisé, mais parfois même honni et dénoncé comme une honteuse mascarade»

    Pourtant, «ce n’est pas en baissant pavillon devant les contestations ou les lamentations, ni en abaissant les exigences de la formation qu’on suscitera de nouvelles vocations», écrit celui qui invoque son histoire personnelle de prêtre ordonné en mai 1968 «dans une ambiance de contestation généralisée». 

    Cette époque, ajoute-t-il, «aurait pu faire dévier ou même interrompre ma course, comme ce fut le cas pour beaucoup de prêtres et de religieux à cette époque». Si le cardinal – qui après son ordination a rejoint la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice – a survécu aux turbulences, confie-t-il, « c’est grâce à l’expérience missionnaire, l’amitié sacerdotale et la proximité des pauvres ».

    Au fil de son ouvrage apologétique, il exhorte à ne rien sacrifier «des valeurs permanentes de la tradition chrétienne». Sous peine d’être condamnée à l’échec, explique-t-il, la nouvelle évangélisation ne peut être «une modernisation des mœurs et des coutumes afin de rendre le christianisme plus recevable».  

    Par un argumentaire théologique, le cardinal Ouellet entend montrer la pertinence de la loi du célibat. «L’heure présente de l’Église ‘en sortie’ ne gagnerait pas, à mon sens, à réduire les exigences du sacerdoce au nom d’impératifs culturels et pastoraux régionaux», martèle-t-il. 

    Il souligne que l’abandon de cette pratique aurait «un impact incalculable et tout à fait prévisible» sur la vie religieuse: «Si le célibat n’est plus une valeur décisive pour l’exercice du ministère sacerdotal, la vie religieuse elle-même en ressort dévalorisée et reléguée au second plan au profit de la fonction sacerdotale.»

    Retrouver l’amour et la foi

    Dans ses nombreuses conférences, notamment à Ars en France, retranscrites dans cet ouvrage, le préfet canadien tente une nouvelle approche de la question qui sorte de la dialectique de «l’idéal de la virginité», ou d’une perspective «purement ascétique et spirituelle». Les motivations anciennes ne suffisent plus, reprend-il en leitmotiv, il faut une conversion en profondeur. 

    Alors, quelle est la nouvelle direction à emprunter? Voir le sacerdoce comme une «représentation du Christ-Époux», répond-il. Tout comme Jésus «a livré son Corps une fois pour toutes», le prêtre est alors appelé à «une réponse du même ordre, c’est-à-dire totale, irrévocable et sans condition». Le cardinal Ouellet souhaite que les prêtres gardent «une vive conscience d’agir in persona Christi» – en la personne du Christ. 

    Cette vision théologique est aussi, selon le cardinal sulpicien, «une réponse à la prétention féministe au ministère ordonné»

    En filigrane de la vocation au sacerdoce ordonné, le préfet du dicastère chargé de la nomination des évêques dans le monde insiste sur l’amour: «C’est la conscience d’un appel personnel d’amour, soutenu par la grâce, qui est la première condition pour réussir le dépassement de soi qu’exige le célibat sacerdotal»

    Il inscrit plus globalement «la crise du célibat dans une cause anthropologique», à savoir la «perte du sens de la nuptialité et de la fécondité» qui touche aussi les laïcs. 

    Mais au fond, pour le cardinal Ouellet, le point crucial est de retrouver la foi. Car sans elle, affirmait-il à I.MEDIA, le célibat sacerdotal «est incompréhensible».

  • Remplacer les politiciens "catholiques" par des musulmans ou des mormons ?

    IMPRIMER

    De Robert Siedlecki sur IFN (International Family News) :

    Le professeur Kreeft et les politiciens “catholiques”

    Alors que la bataille de Lépante était une défense de la chrétienté, Peter Kreeft affirme que la guerre culturelle actuelle est "une plus grande bataille" qui peut être gagnée par les chrétiens qui rejettent les "catholiques" et soutiennent les musulmans et les mormons.

    16 février 2022

    Peter Kreeft est probablement le meilleur théologien, auteur et apologiste catholique de ces 50 dernières années. Professeur au Boston College, il a écrit des dizaines de livres et donné des milliers de conférences dans tout le pays. En raison de sa formidable vision du christianisme et de son style d’écriture unique, qui fait notamment un usage remarquable de l’analogie, de l’allégorie et de l’esprit, on l’a surnommé le “C.S. Lewis catholique”. L’une des choses les plus sages qu’il ait jamais dites se trouve dans son livre Ask Peter Kreeft de 2019 . En réponse à la question “Je pense que les musulmans sont nos ennemis. Qu’en pensez-vous ?” Kreeft a dit :

    “George Weigel, biographe officiel de Jean Paul II, a déclaré que l’Église catholique pourrait gagner la guerre culturelle et faire légaliser sa morale sociale en remplaçant simplement chaque politicien “catholique” à Washington par un musulman ou un mormon.”

    Jamais des mots plus vrais n’ont été prononcés. Il suffit de regarder certains des politiciens et fonctionnaires “catholiques” les plus en vue aux États-Unis – le président Joe Biden, la présidente de la Chambre des Représentants Nancy Pelosi, le Sénateur Dick Durbin, la juge de la Cour suprême Sonia Sotomayor, la Gouverneure de New York Kathy Hochul, pour n’en citer que quelques-uns – pour se rendre compte de la véracité de la déclaration de Kreeft. L’Église catholique a clairement échoué dans sa mission de catéchiser correctement ces personnes ; en effet, toutes ces personnes ont des positions diamétralement opposées aux doctrines majeures et bien connues de l’Église. Ils soutiennent tous une culture de la mort, que ce soit dans l’utérus ou en fin de vie, le mariage des homosexuels, la croyance qu’un homme biologique peut devenir une femme et vice versa, et la croyance que Dieu a créé plus de deux genres, entre autres choses.

    Kreeft compare les convictions de ces fonctionnaires “catholiques” à celles d’un musulman moyen : “Vous auriez du mal à trouver un seul musulman dans le monde qui soit pro-avortement. Ou anti-famille. Ou pro-révolution sexuelle”.

    Il poursuit en montrant comment le pape Jean-Paul II, lors de la Conférence Internationale des Nations Unies sur la population et le développement qui s’est tenue au Caire en 1994, a réussi à empêcher que le soutien à l’avortement soit une condition préalable pour qu’un pays puisse recevoir l’aide de l’ONU en travaillant avec les pays musulmans contre l’Occident chrétien/catholique. Kreeft écrit :

    “Le pape Jean-Paul II a mené et gagné une plus grande bataille en travaillant avec les musulmans que celle que les chrétiens ont gagnée contre eux lors de la bataille de Lépante, un demi-millénaire plus tôt. Il l’a fait lors de la conférence des Nations Unies au Caire dans les années 1990 en alliant l’Église aux musulmans pour bloquer un règlement parrainé par les États-Unis qui aurait exigé de chaque nation qu’elle légalise l’avortement afin de bénéficier de tout avantage ou aide de l’ONU. Le règlement aurait été adopté sans cela.”

    Afin de gagner la guerre culturelle, ou du moins d’enrayer son avancée agressive, Peter Kreeft semble offrir aux catholiques plusieurs choix. Tout d’abord, ils pourraient exiger de l’Église catholique qu’elle fasse un meilleur travail de catéchisation de ses membres, de sorte que lorsqu’un “catholique” se présente aux élections, les gens sachent qu’il soutient en fait les positions de l’Église. Deuxièmement, ils pourraient exiger que les politiciens qui ne croient pas vraiment ce que l’Église enseigne ne puissent pas dire qu’ils sont catholiques. Troisièmement, ils pourraient retirer leur soutien aux politiciens “catholiques” et élire à la place des musulmans (ou des mormons) qui soutiendraient des positions sociales conformes à l’enseignement catholique. Quatrièmement, ils pourraient faire deux ou plusieurs des éléments ci-dessus. Espérons que les catholiques choisiront rapidement la quatrième option avant que nos fonctionnaires “catholiques” ne causent davantage de dommages à notre culture judéo-chrétienne.

  • Les raisons pour lesquelles la Russie n'envahira pas l'Ukraine

    IMPRIMER

    De Gianandrea Gaiani sur le Daily Compass :

    Raisons pour lesquelles la Russie n'envahira pas l'Ukraine

    16-02-2022

    Bien que l'administration Biden, 17 agences de renseignement américaines et le Pentagone n'aient cessé de tirer la sonnette d'alarme, depuis décembre dernier, quant à l'invasion imminente de l'Ukraine par la Russie, la perspective que Vladimir Poutine ordonne la prise de contrôle de l'ancienne république soviétique est très éloignée, si ce n'est une fiction politique.

    L'alarmisme américain semble suivre le rythme permanent de la propagande, non sans résultats ridicules : en décembre dernier, Washington a cru qu'une attaque en janvier était inévitable, puis l'a reportée à février, puis après la fin des Jeux olympiques d'hiver de Pékin (un hommage de Poutine à Xi Jinping), jusqu'à il y a quelques jours, lorsque les mêmes sources de renseignement américaines ont révélé que les troupes russes étaient désormais prêtes à 70% à envahir l'Ukraine. Pourtant, Moscou, qui n'a jamais menacé d'envahir l'Ukraine, n'a aucun intérêt à déplacer ses troupes à Kiev ou dans d'autres États voisins. Au contraire, elle a toujours fermement démenti l'hypothèse d'une invasion poussée en Occident. Il est paradoxal d'accuser les Russes de déployer 100 000 soldats sur leur propre territoire ou dans la Biélorussie voisine et alliée pour des exercices, alors que des milliers de soldats américains et européens sont déployés (et d'autres affluent) dans les républiques baltes, en Pologne, en Roumanie ou en Bulgarie. En outre, des centaines de conseillers militaires américains, britanniques, canadiens et polonais se rangent désormais du côté des forces de Kiev, qui ne fait pas partie de l'OTAN mais reçoit une aide militaire substantielle de l'Occident.

    L'invasion d'une nation européenne de 44 millions d'habitants, dont un quart possède la double nationalité russe et ukrainienne, aurait des coûts financiers prohibitifs, sans parler des pertes militaires et des coûts d'occupation ultérieurs. La population ukrainienne est peut-être la plus pauvre d'Europe et Moscou devrait assumer cette responsabilité en occupant une nation dépourvue de ressources et qui devrait être dotée de centaines de milliers de soldats et de policiers. Pour les Russes, ce n'est pas comparable à l'envoi de quelques milliers de soldats et de quelques dizaines d'avions et d'hélicoptères en Syrie pour aider Bachar Assad.

    Les coûts militaires et financiers de l'invasion et de l'occupation prolongée de l'Ukraine avec les sanctions internationales qui seraient sollicitées par les USA et l'OTAN et le blocage définitif des exportations de gaz vers l'Europe ne sont pas compatibles avec la stratégie de Moscou ni avec ses ressources économiques. Le PIB russe est égal à celui de l'Espagne et Moscou dépense moins d'un septième des Etats-Unis et un douzième de l'ensemble de l'OTAN pour sa défense. Néanmoins, les Russes demandent que leurs besoins liés à la sécurité de leurs frontières occidentales soient reconnus.

    Bien que les Anglo-Américains et tous les États membres de l'OTAN aient exclu d'envoyer leurs soldats en Ukraine en cas d'invasion russe, il suffit de comparer une carte de l'Europe de 1990 avec celle d'aujourd'hui pour constater que, depuis la chute de l'URSS et la dissolution du Pacte de Varsovie, ce ne sont pas les Russes qui ont avancé vers le Rhin, mais l'OTAN qui s'est étendue vers l'est jusqu'aux frontières russes, menaçant également d'incorporer deux anciennes nations soviétiques comme l'Ukraine et la Géorgie. De tels développements sont inacceptables pour la Russie, qui conteste depuis des années les bases de missiles américaines, en Pologne et en Roumanie, qui devrait défendre l'Europe contre la menace des missiles balistiques iraniens, au lieu d'employer des lanceurs verticaux capables de tirer des missiles de croisière qui peuvent atteindre Moscou en quelques minutes.

    Moscou ne veut donc pas la guerre mais, à l'avenir, l'éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN ou le déploiement de troupes de combat américaines et alliées sur le sol ukrainien ne laisserait guère d'alternatives à la Russie.

    Dans une telle éventualité, qui ne serait certainement pas dans l'intérêt de l'Europe, les Russes pourraient évaluer une offensive s'étendant jusqu'au fleuve Dniepr, frontière naturelle entre l'Ukraine occidentale et orientale, dans le but d'obtenir une bande de terre stratégique et qui éloignerait l'OTAN de quelques centaines de kilomètres de Moscou (la capitale russe est à 500 kilomètres de la frontière ukrainienne).

    Cependant, la possibilité de guerre la plus crédible est peut-être le risque d'une attaque ukrainienne qui, avec l'aide de l'OTAN, tenterait de reconquérir les provinces rebelles du Donbass. La réponse de Moscou serait inévitable, peut-être à une échelle limitée, et peut-être pas seulement limitée à repousser les troupes de Kiev visant à conquérir Marioupol, sur la mer d'Azov, pour réaliser une continuité territoriale entre le Donbass et la Crimée annexée par la Russie en 2014.

    Il est toutefois peu probable que le gouvernement de Kiev, où le mécontentement monte, pour la façon dont la pression de la propagande de Washington attise la crise, et dont les Ukrainiens seront les premiers à en payer le prix, offre à Moscou un prétexte pour étendre les territoires ukrainiens aux mains des Russes pro-rebelles. Un développement militaire qui ébranlerait également la crédibilité militaire résiduelle et la stabilité politique de l'OTAN, marqué par la défaite cuisante subie contre les talibans en Afghanistan, humiliant même l'UE, incapable de faire face à la grave crise à ses frontières orientales.