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Débats - Page 178

  • Le célibat sacerdotal : une manière d'aimer avant d'être une discipline

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    D'I.Media

    Le célibat est une manière d’aimer avant d’être une discipline selon Emilio Justo

     Au troisième et dernier jour du symposium sur le sacerdoce organisé au Vatican du 17 au 19 février, le Père Emilio Justo, professeur de théologie dogmatique à l’Université pontificale de Salamanque, a rappelé la légitimité du célibat sacerdotal dans l’Église catholique. Il a notamment assuré qu’il ne s’agissait pas simplement d’une question de discipline ou d’absence de relations sexuelles mais d’abord d’une manière d’aimer et de se donner à Dieu et à la communauté ecclésiale.

    Dans la salle Paul VI et devant quelque 400 participants, le prêtre espagnol né en 1977 est d’abord revenu sur les critiques entendues quant à l’obligation du célibat dans l’Église latine. Il a confié en préambule qu’il s’agissait de questions « constamment soulevées » dans l’histoire. Citant un certain nombre d’arguments – l’exigence du célibat a des motivations païennes, elle n’a pas été une constante, elle limite les vocations, les traditions orientales ont des prêtres mariés, etc. -, le jeune prêtre a reconnu que des éléments plus contemporains remettaient aussi en cause le célibat, à commencer par la crise des abus commis par les clercs. « Des arguments légitimes et éclairants côtoient des approches très contestables », a-t-il expliqué, reconnaissant qu’il était important, pour une bonne compréhension du célibat, de répondre aux questions psychologiques, sociales et pédagogiques qu’il peut soulever.

    Il a cependant assuré que la relation entre le sacerdoce et le célibat était une question fondamentalement théologique. « Le célibat n’est pas une question accidentelle de la vie sacerdotale », a-t-il en ce sens affirmé, « il est lié à la façon dont on comprend ce qu’est l’Église et ce que signifie le ministère ordonné dans l’Église ».

    Retour historique sur le célibat

    Le théologien a alors dressé un bref rappel historique du célibat dans l’Église, revenant d’abord sur l’idée selon laquelle la règle du célibat des prêtres ne remonterait qu’au 12e siècle. En réalité, dès le 4e siècle, « certaines décisions normatives montrent que la continence sexuelle était exigée de ceux qui recevaient le ministère ordonné ». Et de citer par exemple le canon 33 du concile d’Elvire (vers 305) : « Il a paru bon d’interdire absolument aux évêques, aux prêtres et aux diacres, soit à tous les clercs employés au ministère, d’avoir des relations avec leurs épouses et d’engendrer des enfants ».

    Si des hommes mariés pouvaient devenir prêtre, l’exigence de la continence sacerdotale a, dès les premiers siècles de l’Église, été introduite. Et par ailleurs, « dans tous les cas, après l’ordination, le mariage n’est pas autorisé », a-t-il fait constater.

    Une explication à la continence perpétuelle

    Cette continence est d’abord principalement liée à la célébration des sacrements par le prêtre. Elle exige une « pureté cultuelle » pour le service de Dieu. Dans l’Ancien Testament, les prêtres devaient conserver la « sainteté » pour pouvoir faire leur service au temple, et ainsi respecter des règles de pureté. « Les prêtres vivent dans le temple pendant leur service cultuel et sont donc séparés de leurs épouses », détaille le théologien.

    Or, poursuit-il, ce lien entre service sacerdotal et pureté est repris et renouvelé par les Pères de l’Église. Car si le sacerdoce du Christ est « existentiel et donc permanent », la continence sexuelle du ministre ordonné devient perpétuelle.

    Le prêtre n’est pas appelé à la solitude

    Dans son propos d’une trentaine de minutes, le conférencier a insisté pour dire que le prêtre – célibataire – n’était pas appelé à la solitude. « La dimension ecclésiale du célibat présuppose que, dans la communauté chrétienne, le ministre ordonné aime et est aimé ». Il a alors assuré que le « problème spirituel le plus important » de nombreux prêtres ne résidait pas dans leur renoncement au mariage et à leur propre famille, « mais dans l’absence d’une communauté chrétienne vivante dans laquelle ils peuvent se donner ».

    C’est sur ce don que le Père Justo a ensuite insisté. Devant les « tentations individualistes », le célibat est une forme existentielle qui doit façonner la vie des ministres pour le service de la communauté et des autres. « Vivre le célibat signifie aimer, d’une manière différente du mariage, mais très réelle et humaine ». En ce sens, le célibat n’est pas simplement une discipline ou une simple absence de relations sexuelles mais « une manière d’aimer ».

    Lors de l’inauguration du symposium sur le sacerdoce, le pape François a rappelé que « le célibat est un don que l’Église latine conserve ». Il a insisté sur le fait que « sans amis et sans prière, le célibat peut devenir un poids insupportable et un contre témoignage à la beauté même du sacerdoce ».

  • L'Eglise et le "suicide assisté"

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    Du site de la Fondation Jérôme Lejeune :

    Tribune de Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, parue dans l'édition du Figaro du 13 février.

    L’Église ne peut pas approuver la légalisation du suicide assisté

    Membre de l’Académie pontificale pour la vie, le président de la Fondation Jérôme Lejeune conteste l’hypothèse que l’Église puisse ne plus s’opposer au suicide assisté, alors que certaines voix s’élèvent en ce sens, notamment en Italie.

    « Deux textes sèment le trouble sur le suicide assisté qui fait débat en Italie en ce moment. Le premier est un article du père Carlo Casalone, jésuite, paru le 15 janvier dans la revue La Civilta cattolica, sous le titre « La discussion parlementaire sur le suicide assisté ». Le second est une tribune de Mme Marie-Jo Thiel publiée dans un quotidien. Pourquoi ces articles apportent-ils de la confusion? Leurs signataires sont tous les deux membres de l’Académie pontificale pour la vie et conviennent que leurs propos respectifs sont en contradiction avec la doctrine de l’Église. D’un article à l’autre, le cas italien conduit à une généralisation qui anticiperait un revirement de l’Église universelle sur le suicide assisté. Il n’en faut pas davantage pour que le journal La Croix titre : «Suicide assisté, le tournant stratégique du Vatican sur la bioéthique».

    Comme si l’affaire était entendue. L’article n’hésite pas à affirmer: «L’Académie pontificale pour la vie s’est montrée récemment favorable à ce que l’Église italienne ne s’oppose plus à la législation sur le suicide assisté.»

    Or le fait que des personnes s’expriment à titre personnel est une chose. Le fait que leurs positions engagent officiellement l’Académie pontificale pour la vie en est une autre.

    Le second point est le plus important. On permettra à l’auteur de ces lignes, membre de l’Académie pontificale pour la vie, de lever le doute. Il est clair que les académiciens n’ont pas été consultés, et c’est heureux. Voulue par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II et créée avec le professeur Jérôme Lejeune, qui en a assuré la première présidence, l’académie ne saurait par définition soutenir des propositions contraires au magistère de l’Église dans un domaine où – de surcroît – elle ne fait que transmettre une sagesse millénaire. En effet, le respect de la vie humaine repris par l’Église est une règle d’or très largement antérieure à la Révélation chrétienne. Le commandement négatif de ne pas tuer remonte au Décalogue pour les croyants. Il existe aussi pour les non croyants. Que l’on songe par exemple au serment d’Hippocrate (- 400 ans av. J.C.). Ne pas tuer son semblable fait partie des lois non écrites mais inscrites au cœur de l’homme. Pas plus l’académie que l’Église catholique n’ont le moindre pouvoir sur cet interdit fondateur.

    « L'assistance au suicide est déjà une forme d'euthanasie »

    Il reste à dire un mot sur ces deux textes. L’article du père Casalone croit pouvoir trouver dans le suicide assisté un moyen de faire obstacle à la légalisation de l’euthanasie. Prétexter le moindre mal pour échapper au pire. La suite est inéluctable. Quand on tolère, il est déjà trop tard. Le comble est d’invoquer le pape François qui a toujurs été clair. Le 9 février, à l’audience générale, il a encore rappelé: «Nous devons accompagner jusqu’à la mort, mais non provoquer la mort, ni aider à quelque forme de suicide.» Par ailleurs, il est fallacieux de donner une interprétation personnelle de ce que l’Église enseigne en matière de «lois imparfaites». L’encyclique Evangelium vitae (article 73) précise que le vote d’une loi plus restrictive est légitime pour remplacer une loi plus permissive mais seulement si cette loi est déjà en vigueur. Il n’y a ainsi aucune collaboration à une loi inique mais, au contraire, une limitation de ses effets. Dans le cas du suicide assisté, le raisonnement ne fonctionne pas puisqu’il s’agirait de créer délibérément une loi mauvaise pour en éviter une autre, à venir, qui serait plus mauvaise. Or, l’assistance au suicide est déjà une forme d’euthanasie. Et la loi qu’on prétend éviter arrivera encore plus vite. Rien ni personne n’empêchera de prolonger la transgression initiale qui invite la médecine à procurer la mort. Comme l’encadrement de l’avortement débouche, on le voit, sur sa reconnaissance comme droit fondamental, l’euthanasie suivra le même chemin.

    Quant à la tribune de Mme Thiel, elle apporte un soutien français à l’ingérence du jésuite dans la politique italienne et stigmatise «les partisans de la sacralisation absolue de la vie (qui) s’en donnent à cœur joie pour critiquer et condamner». Tandis que le père Casalone ne mentionnait pas son appartenance à l’Académie pour la vie, Mme Thiel croit devoir apporter cette précision pour lui et pour elle. Il eût été plus respectueux de ne pas compromettre l’Académie pontificale pour la vie. Ses membres, statutairement défenseurs de la vie, ne souhaitent pas que l’on puisse imaginer l’Église posant la première pierre de l’euthanasie en Italie. Ni ailleurs.  »

    Lire également : Pontifical Academy for Life Members’ Support for Assisted Suicide Draws Criticism

  • Ukraine : comment le maître du Kremlin réécrit le roman officiel

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    Recueilli par Emmanuelle Giuliani sur le site du journal La Croix :

    Crise ukrainienne : « Vladimir Poutine réécrit le roman national officiel » 

    Entretien

    L’historien Nicolas Werth décrypte la manière dont Vladimir Poutine se saisit des relations complexes entre la Russie et l’Ukraine pour justifier sa politique.

    22/02/2022

    La Croix : Comment Vladimir Poutine s’empare-t-il de l’Histoire pour en faire une légitimation de sa politique en Ukraine ?

    Nicolas Werth : Depuis quelques années, Vladimir Poutine s’emploie plus que jamais à réécrire le roman national officiel. Il n’est qu’à voir les amendements constitutionnels édictés en 2020, où il est dit que la Fédération de Russie protège « la vérité historique », concept délicat s’il en est. Il s’agit de célébrer les pages glorieuses, notamment durant la Seconde Guerre mondiale. Dans la Constitution également, on peut lire qu’il est interdit de critiquer la gloire militaire de la Russie ou l’héroïsme du peuple russe.

    Cette nouvelle idéologie historique insiste sur la manière dont les Ukrainiens ont été « contaminés » par le fascisme, au prétexte qu’un noyau nationaliste dans l’ouest du pays avait, en effet, fait le mauvais choix de la complaisance à l’égard du IIIe Reich et que l’Ukraine fut un territoire de l’extermination des juifs. La doxa officielle fait ainsi reposer sur les Ukrainiens d’aujourd’hui ce soupçon de fascisme.

    Vladimir Poutine insiste aussi sur l’aspect artificiel et de « construction » de la nation ukrainienne…

    N. W. : En insistant sur la diversité des populations, des langues, des religions, il essaie en effet de montrer que cette hétérogénéité ukrainienne justifie son interventionnisme. C’est l’argument classique pour dépecer une nation qui, au fil de son histoire mouvementée, a évidemment agrégé des réalités différentes.

    J’y retrouve, avec beaucoup d’inquiétude, les arguments de Hitler pour envahir la Tchécoslovaquie en 1938, sous prétexte de protéger la minorité germanophone des Sudètes… N’oublions pas que, malgré cette diversité réelle, l’Ukraine a massivement voté pour son indépendance lors de l’éclatement de l’URSS, y compris l’est du pays.

    Pourquoi une telle « fixation » sur l’Ukraine ?

    N. W. : Les liens entre les deux pays sont multiséculaires. L’Ukraine fut le berceau de la civilisation russe, et Kiev, la première capitale slave avant Moscou. Cette relation fondamentale s’est écrite au fil d’unions et de désunions jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle, où, à la suite de la révolution de 1848, une revendication de l’identité nationale s’est affirmée en Ukraine comme ailleurs en Europe.

    Après la révolution de 1917, l’idée était insupportable aux bolcheviks de perdre l’Ukraine, région riche, dotée d’une paysannerie dynamique. D’où la terrible répression des tentatives d’autonomisation, en particulier la famine de 1932-1933, que les Ukrainiens ont vécue comme une volonté des Russes de les affamer à mort. Souvenir encore vivace aujourd’hui et qui peut, lui aussi, être instrumentalisé dans les discours antirusses…

    Vladimir Poutine martèle que Russie et Ukraine sont indissociables, dans le déni de la manière dont cette dernière s’est écartée de plus en plus du grand frère depuis 1991. Il refuse d’admettre que l’unité de cette diversité ukrainienne s’est plutôt bien réalisée, comme le montrent, par exemple, les mariages mixtes entre Russes et Ukrainiens. Le pouvoir russe préfère instrumentaliser les tensions comme on le voit à la télévision avec ces images en boucle de civils fuyant le soi-disant « génocide » fomenté par les Ukrainiens dans le Donbass.

    La méconnaissance de l’Histoire par les citoyens russes – qui ne sont certes pas les seuls dans ce cas ! – permet de propager tranquillement des énormités historiques, renforcées par la culture de l’héroïsme déjà évoquée. Vladimir Poutine en use et en abuse.

  • Soljenitsyne: "La question ukrainienne est une des plus dangereuses pour notre avenir"

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       Pour faire quelque peu contrepoids au choeur russophobe que le complexe politico-médiatique nous fait entendre à jets continus, il n'est pas sans intérêt de relire les pages qu'un des témoins et auteurs majeurs de notre temps, à savoir Alexandre Soljenitsyne, consacra à la question ukrainienne il y a plusieurs décennies déjà...

       Ayant des racines partiellement ukrainiennes, par son grand-père et sa grand-mère maternelle, Soljenitsyne a connu et aimé dès son enfance les chansons et les paysages ruraux ukrainiens.  "La question ukrainienne est une des plus dangereuses pour notre avenir, prévenait-il dans ses Esquisses d'exil, écrites en 1978, publiées en 1998, elle risque de nous porter un coup sanglant au moment même de notre libération, et nos esprits, des deux côtés, y sont mal préparés". Malgré le souvenir des épreuves communes, "il sera très difficile de ramener le dialogue à la raison" (trad. Fayard, p. 264). Ailleurs dans le même ouvrage, le Prix Nobel de littérature écrit que "réaliser l'amitié entre les Ukrainiens et les Russes, je ressens cela comme ma tâche de toujours" (p. 242). Pendant les années d'exil, il multiplia à cette fin les rencontres avec des Ukrainiens de la diaspora.

       Dans Comment réaménager notre Russie ?, paru en 1990, peu après la fin de règne du Parti communiste mais avant l'effondrement de l'Union soviétique (les deux n'étaient nullement liés),  Alexandre Issaïevitch rappelle la provenance commune des Russes, des Biélorusses et des Ukrainiens, unis au sein de l'Etat de Kiev (ou Rous de Kiev) du IXè au XIIIè siècles, et désunis ensuite par l'invasion mongole et l'hégémonie polono-lituanienne, jusqu'aux retrouvailles au sein de l'Empire des tsars au XVIIè siècle, sans pour autant jamais perdre leur culture et leurs références politiques communes. Les trois entités présentent aussi des singularités, certes, mais "c'est une imposture de fabrication récente qui fait remonter presque jusqu'au IXè siècle l'existence d'un peuple ukrainien distinct, parlant une langue différente du russe. Nous sommes tous issus de la précieuse ville de Kiev…" (trad. Fayard, p. 19). Aussi Soljenitsyne préconisait-il - et il l'avait déjà fait dans des déclarations publiques bien antérieures - de donner leur indépendance aux douze républiques soviétiques non slaves, et de constituer "une communauté féconde" entre les trois républiques réunissant majoritairement les Slaves de l'Est, en veillant à y assurer "l'intégrité de chacune des cultures" et "la conservation de chacune des langues", en ce compris des minorités non slaves (p. 13).

       Relatant, dans les Esquisses d'exil, ses échanges avec des intellectuels ukrainiens, l'auteur de L'archipel du Goulag fait état des avis divergents qu'il a pu rencontrer. Mais l'un de ses interlocuteurs, qui abondait dans son sens, fit remarquer à ses compatriotes que quand Symon Petlioura constitua en 1918 une armée indépendantiste ukrainienne, il ne mobilisa guère que 30.000 hommes. Les autres restèrent tranquillement chez eux. La soi-disant indépendance de l'Ukraine en 1918 ne fut guère qu'un artifice (p. 264).

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  • Le "ressenti" : une forme de tyrannie du désir individuel sur le bien de tous

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    Une tribune de Blanche Streb sur Aleteia.org :

    La tyrannie du ressenti

    21/02/22

    Essayiste, mère de famille, docteur en pharmacie, Blanche Streb éclaire tous les lundis les grands enjeux de société qui touchent à la vie humaine. Dans la multiplication des lois qui consacrent la suprématie du « ressenti » sur la raison commune, elle voit une forme de tyrannie du désir individuel sur le bien de tous.

    Cela n’aura échappé à personne : les lois qui se fondent sur le « ressenti » s’empilent. On tourne en boucle autour de la volonté individuelle, dans des raisonnements de plus en plus individualistes. Est-ce donc le rôle du droit, de la loi, de l’état civil d’acter le « ressenti » individuel ? Une vision répandue de la liberté la résume au sentiment d’avoir devant soi, sans cesse, tous les choix, et au fond, à l’absence de contraintes. Une sorte de liberté « d’indétermination ». 

    Cette vision réductrice oublie le fait que nous vivons dans un « réel » qui nous résiste : l’univers, la vie, le temps, les événements, notre biologie génèrent nombre de déterminations qui ne sont pas qu’une mauvaise nouvelle, une série de contraintes ou une — toute aussi factice — pure « détermination ». Notre vie se construit avec elles, malgré elles, grâce à elles, elles qui n’empêchent pas à certains de nos rêves et de nos projets de se réaliser, puisque nous avons quand même « la main » sur nombre de nos décisions. 

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  • Bergoglio, imbroglio ? L’étrange « gouvernance » du Pape François

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    Le Pape prévoit-il de tout mener à bien par tâtonnements, sans agenda précis, comme il le dit toujours ? Ou bien le projet est-il en réalité le chaos, créant la confusion pour toucher les choses qui lui importent le plus ? Le pape François a-t-il un plan ? Et quel plan ?

    Commentaire d’Andrea Gagliarducci ici :
    http://www.mondayvatican.com/vatican/does-pope-francis-have-a-plan-and-which-plan traduit et publié en français sur le site « Benoît et moi :

    « Les Motu proprio sont des documents qui émanent de la volonté du Pape. Ils ne proviennent pas de consultations avec la Curie. Ils peuvent ne pas provenir d’une suggestion mais simplement de la volonté du Pape. Contrairement aux rescripta ex audientia santissimi, ils ont une formulation plus normative et doivent être rendus publics. Les motu proprio sont rédigés comme une lettre, avec un règlement. Les rescrits sont des notes que le pape fait à la fin d’une audience. Les motu proprio sont publiés et partagés. Les rescrits peuvent ne pas l’être. Les deux sont cependant d’une importance cruciale dans le gouvernement du pape François.

    Les normes les plus importantes du pontificat sont toutes nées de motu proprio. Toutes les modifications décisives des normes sont le résultat de rescrits. En revanche, la Constitution apostolique sur la réforme de la Curie, dont on ne connaît que le nom Praedicate Evangelium, tarde à venir. Les statuts des nouveaux dicastères ont été inclus, sur le site du Vatican, dans la section du motu proprio.

    Les modifications statutaires de certains dicastères de la Curie se sont souvent traduites par des changements minimes ou par un copier-coller d’idées antérieures – pensons à l’Autorité de renseignement financier qui a changé de nom pour devenir l’Autorité de surveillance et d’information financière, une idée à laquelle le cardinal Attilio Nicora, premier président de l’Autorité, avait déjà pensé mais qu’il avait mise de côté. Les grandes réformes législatives, comme celle du code pénal, étaient déjà en préparation depuis un certain temps. Les nouvelles réformes législatives, comme celle du code des marchés publics, sont des nécessités qui découlent des traités internationaux.

    À ce stade, il est légitime de se demander quel est l’agenda du pape François. Et il est encore plus approprié de le faire à la fin d’une semaine au cours de laquelle le pape François a publié deux motu proprio, tous deux significatifs.

    Le premier, publié le 14 février, a modifié la structure de la Congrégation pour la doctrine de la foi : auparavant, elle était divisée en quatre bureaux, désormais elle sera divisée en deux sections. Auparavant, les quatre bureaux travaillaient en harmonie, et la question doctrinale, théologique, était toujours mise au premier plan. La doctrine et la discipline sont maintenant deux sections séparées, avec deux secrétaires dédiés (et vraisemblablement les deux archevêques) placés sur le même niveau.

    Le second motu proprio, publié le 15 février, modifie le code de droit canonique et attribue aux évêques certaines compétences jusqu’ici détenues par le Siège apostolique. Plus que tout, le Siège apostolique est désormais appelé à confirmer, et non plus à approuver, les décisions des évêques sur divers sujets, comme la rédaction des catéchismes. D’où plus d’autonomie pour les évêques, qui seront cependant plus démunis, sans l’aide du Siège Apostolique pour harmoniser les décisions. En même temps, plus d’arbitraire pour le Siège Apostolique car tout dépend de la façon dont il décide, à chaque fois, d’appliquer l’instrument de confirmation.

    Un regard sommaire sur le motu proprio, sans entrer dans les détails, peut révéler l’agenda du Pape François.

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  • Liturgie : recul ou stabilisation du front dans la guerre contre la liturgie traditionnelle ?

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    Un commentaire du site web « Riposte Catholique » :

    « La Fraternité Saint-Pierre vient de faire connaître le décret que le pape François a promulgué le 11 février dernier, suite à la visite de deux de ses membres au pape François. Le pape a tenu à préciser, explique le supérieur général, lors de la visite des deux prêtres,

    « les instituts comme la Fraternité Saint-Pierre n’étaient pas concernés par les dispositions générales du motu proprio Traditionis custodes, l’usage des livres liturgiques anciens étant à l’origine de leur existence et prévu par leurs constitutions. »

    Le décret du pape a pour objet de préciser que sont toujours concédés à cette Fraternité l’usage de tous les livres liturgiques traditionnels dans leurs maisons propres, et avec la permission de l’évêque du lieu dans les autres églises. C’est en soi une très bonne nouvelle, qui permet à bien des prêtres et aux fidèles qui s’adressent à eux de respirer. Dans la situation de guerre ouverte inaugurée en juillet dernier, il convient bien entendu, de la recevoir avec une grande prudence et en même temps d’en tirer le meilleur parti possible.

    Diviser pour régner ?

    Ce décret ne présume en rien, malheureusement, du contenu du texte que doit publier au mois de mars la Congrégation pour les Religieux, qui pourrait obliger les prêtres de ces instituts à célébrer aussi la liturgie nouvelle, puisque le décret pontifical ne parle pas d’usage « exclusif ».

    En toute hypothèse, Rome semble ainsi réduire la célébration de la liturgie romaine traditionnelle, bien universel, à un charisme particulier. Il n’est pas parlé des autres instituts Ecclesia Dei, soit de droit pontifical (Icrsp, Ibp, Oratoire de Berlin), ni de droit diocésain (par exemple en France, la Communauté de la Miséricorde divine), mais ces communautés ne sont pas non plus exclues, et la présentation du supérieur de la FSSP les assimile à la concession en vertu des paroles expresses du pape.

    En revanche, il est clair que la faveur concédée appuie par comparaison les dispositions drastiques en forme de mort annoncée de l’usage de la liturgie traditionnelle : à l’exception de certains prêtres auxquels un statut particulier est concédé, l’ensemble des prêtres de rite latin, religieux et diocésains, n’ont plus le droit natif à célébrer la liturgie traditionnelle que leur avait reconnu Summorum Pontificum.

    Le commencement de la fin pour Traditionis custodes

    Ces prudentes réserves faites, il reste que cette « permission » apparaît comme un recul, ou au minimum comme une stabilisation du front dans la guerre contre la liturgie traditionnelle. Beaucoup de commentateurs ont analysé cette offensive à visée destructive lancée par le pape François, la liturgie d’avant le Concile étant assimilée par lui à la doctrine d’avant le Concile, comme le tir des dernières cartouches (de la liturgie nouvelle qui apparaît comme un formidable raté ? de Vatican II lui-même, que ne défend plus qu’une sorte d’association d’anciens combattants ?)

    C’est dans cette perspective qu’il faut délibérément considérer cette « concession » romaine. Concrètement, d’ailleurs, il ne sera pas possible aux évêques de distinguer ceux qui « ont le droit » de ceux qui ne l’ont pas. Il est clair que l’offensive contre le monde traditionnel et tout ce qu’il représente est en train de s’essouffler.

    Ref. Liturgie : recul ou stabilisation du front dans la guerre contre la liturgie traditionnelle ?

  • Quand on abuse des abus

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    Un éditorial du National Catholic Register :

    L'abus de l'abus

    EDITORIAL : La dureté des attaques dirigées contre Benoît XVI à la suite de la publication du rapport n'est pas justifiée par les preuves réelles contenues dans le rapport, et semble étrangement tomber à point nommé compte tenu du récent chemin synodal allemand.

    19 février 2022

    Les abus sexuels du clergé sur des mineurs sont un crime épouvantable. C'est un scandale si grave qu'il a complètement sapé la confiance de nombreux fidèles dans leurs dirigeants catholiques. Il a aussi profondément blessé la capacité de l'Église à entreprendre sa mission évangélique fondamentale de salut des âmes.

    C'est pourquoi il est si inquiétant de voir cette question cyniquement réquisitionnée par certains catholiques progressistes. L'Eglise doit continuer à s'efforcer de trouver des solutions authentiques pour combattre les abus sexuels, soutenir les victimes d'abus, punir les abuseurs sexuels et tirer les leçons des erreurs passées. Au lieu de cela, ces catholiques l'exploitent comme un instrument pour faire avancer des agendas qui contredisent les enseignements établis de l'Eglise - comme dans le cas de la dissidence doctrinale qui est actuellement promue ouvertement par le très problématique "Chemin synodal" de l'Eglise allemande. 

    Tout aussi inquiétante est la volonté de ces catholiques d'utiliser le scandale des abus pour dénigrer certains dirigeants de l'Eglise, plus que d'autres qui sont perçus plus favorablement en raison de leur vision particulière du monde. 

    L'exemple le plus flagrant est la critique adressée au pape émérite Benoît XVI - par certains responsables de l'Église allemande et par de nombreux médias - au rapport du cabinet d'avocats allemand Westpfahl Spilker publié le mois dernier après avoir enquêté sur la gestion des cas d'abus sexuels par l'archidiocèse de Munich. Ce rapport conclut que Benoît XVI "peut être accusé de mauvaise conduite" pour sa gestion de quatre cas dans l'archidiocèse de Munich et Freising entre 1977 et 1982, alors qu'il y était archevêque. 

    Dans une récente interview de EWTN News défendant Benoît XVI, l'archevêque Georg Gänswein, secrétaire personnel de longue date de l'ancien pape, a fait référence à une expression révélatrice que certains catholiques allemands ont inventée pour décrire ce qui se passe lorsque la question des abus sexuels est détournée pour effectuer de vastes changements doctrinaux et pour dénigrer les dirigeants de l'Église dont les points de vue ne sont pas conformes à ces programmes progressistes : ils le décrivent avec précision comme "l'abus de l'abus".

    Comme l'archevêque Gänswein l'a également souligné, la dureté des attaques dirigées contre Benoît XVI à la suite de la publication du rapport n'est pas justifiée par les preuves réelles contenues dans le rapport, en termes de sa culpabilité limitée dans la mauvaise gestion des abus. 

    Corriger les faits n'est cependant pas d'une grande aide pour atténuer le préjudice causé par ces surestimations généralisées des conclusions du rapport. 

    L'exactitude des faits ne semble pas importer à ceux qui veulent "abuser de l'abus" pour faire avancer leur programme doctrinal, pas plus que l'exactitude n'a compté lorsque certains membres de l'Église allemande ont mené une campagne d'exagération similaire contre le cardinal Rainer Woelki de Cologne à la suite de l'enquête historique de cet archidiocèse sur le traitement des abus sexuels commis par des clercs. En revanche, des personnalités telles que le cardinal Reinhard Marx, l'actuel archevêque de Munich, ont été épargnées par des réactions aussi dures de la part des progressistes concernant l'étendue de leur propre implication documentée dans des cas d'abus cléricaux qui ont été mal gérés.

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  • La Voie romaine

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    Tous les chemins mènent-ils encore rapidement à Rome, comme les voies romaines de jadis ?  Lu dans le mensuel « La Nef » (février 2022) :

    Sévillia-Diane-2021©DR-620x330.jpg« Diane Sévillia est mère de prêtre et membre de l’équipe de La Voie romaine qu’elle nous présente.

    La Nef – Qu’est-ce que La Voie romaine, comment est née cette initiative, qui en est à l’origine et quel but poursuivez-vous ?

    Diane Sévillia – La Voie romaine est une association fondée par des catholiques attachés à la liturgie traditionnelle et qui, jeunes parents ou célibataires, appartiennent à la génération qui a grandi dans l’esprit du motu proprio Ecclesia Dei de Jean-Paul II en 1988 puis du motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI en 2007. Sans nier la légitimité et la validité de l’Ordo de 1970, qu’ils pratiquent selon leurs activités ou leurs déplacements, ils ont fait le choix préférentiel de la messe traditionnelle, comme l’Église leur en a donné le droit, parce qu’ils estiment que leur foi est mieux nourrie par cette liturgie. L’initiative de la Voie romaine revient à Benoît Sévillia, frère et ami de nombreux prêtres des instituts Ecclesia Dei. L’objectif de l’association est de faire connaître au Saint-Père, par des lettres qui seront portées à Rome, la stupeur et l’incompréhension des fidèles attachés à la liturgie ancienne face au motu proprio Traditionis custodes, et plus encore devant ses conditions d’application très strictes. Mises en œuvre littéralement, celles-ci aboutiraient à la suppression du rite tridentin et empêcheraient les prêtres voués à cette liturgie d’exercer leur ministère. Il y a là une injustice face à laquelle les laïcs sont en droit de manifester respectueusement leur peine, et un ébranlement très profond pour eux qui doit être entendu par l’Église car il les frappe au cœur de leur foi.

    Qui sollicitez-vous pour écrire au pape François ? Et pensez-vous que de tels témoignages puissent modifier le motu proprio Traditionis custodes ?

    Des mères de prêtres, inquiètes pour leurs fils, ont eu l’idée d’envoyer un message au pape. De là est né le projet de faire écrire les catholiques attachés de différentes manières à ce rite et de les porter à Rome, à pied, lors d’une longue marche-pèlerinage à travers la France et l’Italie. Le but poursuivi est d’attirer l’attention du clergé, des fidèles et surtout du pape, afin de lui montrer à quel point les catholiques restés fidèles au Saint-Siège et attachés au rite traditionnel ne sont pas des catholiques de seconde zone. Nous espérons obtenir une audience à Rome. Quel en sera le résultat ? Dieu en décidera. Nous espérons au moins que les dispositions touchant les prêtres célébrant le rite tridentin seront allégées. Nous allons prier et implorer la Vierge Marie et tous les saints lors de notre longue route.

    Comment expliquez-vous ce ton si sévère de Rome à l’égard de catholiques qui sont pourtant des brebis parmi d’autres dans l’Église ? Voyez-vous quand même une part de vérité dans les reproches du pape aux « traditionalistes » ?

    Je sais qu’il existera toujours des personnes plus ultras que d’autres, mais on ne fait pas une loi pour un cas particulier. Si je regarde autour de moi, parmi mes amis qui assistent habituellement à la messe traditionnelle, aucun ne refuse d’aller à la messe de Paul VI, aucun ne nie la légitimité de Vatican II, même si certains textes du concile peuvent donner matière à discussion, comme il en a toujours été dans l’Église, et aucun ne croit appartenir à la « vraie Église ». Les reproches exprimés dans le motu proprio Traditionis custodes me semblent donc hors de propos. Dans le diocèse où j’habite, celui de Versailles, les relations entre les communautés traditionnelles et le clergé diocésain sont totalement pacifiées. Quant aux questions qui se posent aux prêtres, je n’ai pas à en juger car je ne suis qu’une mère de famille. Tout ce que je sais est qu’ils n’ont commis aucune désobéissance par rapport aux règles qui leur ont été données par l’Église. Et qu’ils ont un dévouement sans limite pour leurs brebis.

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  • Le dernier jour pour approuver la proposition #ONEOFUS sur la plateforme "Conférence sur l'avenir de l'Europe"

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    #AbortionEurope : Tous ceux qui croient en la dignité de chaque être humain dès sa conception doivent se mobiliser. Vous êtes invité à approuver la proposition #ONEOFUS sur la plateforme "Conférence sur l'avenir de l'Europe" ⤵️
     https://futureu.europa.eu/processes/ValuesRights/f/12/proposals/152329

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    #AbortionEurope, today is the last day to support @oneofuseu on the platform Conference on The Future of Europe.
    Go to ↘️https://futureu.europa.eu/processes/ValuesRights/f/12/proposals/152329… and click on "Endorse"

  • Cardinalis : un magazine pour informer les cardinaux

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    Les cardinaux ne se connaissent pas et sont souvent mal informés par des médias pas ou peu au fait des subtilités ecclésiales.

    C’est pourquoi les princes de l’Eglise doivent être bien informés par un journal fidèle au Magister et qui leur permettra de se connaître mutuellement afin de prendre les bonnes décisions durant les moments importants de la vie de l’Eglise. En effet, « les Cardinaux assistent également le Pontife Romain (…) par les divers offices qu’ils remplissent en apportant leur concours au Pontife Romain surtout dans le soin quotidien de l’Église tout entière. » (Can. 349).

    C’est le rôle du magazine Cardinalis qui est traduit en anglais, italien, français et espagnol afin que chaque cardinal puisse le lire sans difficulté. Il est ensuite envoyé directement à l’adresse personnelle de tous les cardinaux.

    Le magazine Cardinalis est envoyé en quatre langues à tous les cardinaux du monde et rédigé par les meilleurs vaticanistes du moment. Le but : offrir une information véritable sur l’Eglise aux cardinaux pour qu’ils puissent prendre les bonnes décisions dans les moments importants de la vie de l’Eglise.

    Aujourd’hui l’Eglise est en crise. Les fidèles sont souvent perdus. Certains évêques, remettent parfois directement en cause le Magister de l’Eglise. L’abrogation récente du motu proprio de Benoît XVI Summorum Pontificum a suscité également de nombreuses incompréhensions chez une grande partie des fidèles. Cardinalis se propose de décrypter en profondeur cette actualité en réunissant les meilleurs vaticanistes de la planète afin d’offrir aux cardinaux une information claire et de qualité. En effet, ce sont les cardinaux qui sont les principaux conseillers du Pape durant son pontificat et qui élisent son successeur. Il est donc vital qu’ils puissent avoir accès à une information de qualité.

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  • La liturgie : un témoignage de communion d'après le pape...

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    Et la liturgie, un témoignage de communion

    « En ce moment, où il y a partout tant de guerres », l’appel « des papes comme des hommes et des femmes de bonne volonté, n’est pas écouté », a dénoncé le pape François, ce matin encore, rappelant entre autres l’avertissement du pape Benoît XV à la veille de la première guerre mondiale. L’humanité « est championne pour faire la guerre », a-t-il déploré.

    Le pape François a reçu en audience les participants à l’assemblée plénière de la Congrégation pour les Eglises orientales, dirigée par le cardinal argentin Leonardo Sandri, ce vendredi matin 18 février 2022, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican.

    Après les « massacres des conflits au Moyen-Orient, en Syrie et en Irak », au « Tigré dans la région éthiopienne », sans oublier le « drame du Liban » qui perdure, « des vents menaçants soufflent encore sur les steppes de l’Europe orientale, allumant les mèches et le feu des armes et glaçant le cœur des pauvres et des innocents » qui, « eux, ne comptent pas », a alerté le pape.

    Le pape a invité les responsables des Eglises catholiques orientales à donner au monde « le témoignage de la communion » à travers la liturgie : « que chaque composante de l’unique et symphonique Eglise catholique reste toujours à l’écoute des autres traditions, de leurs parcours de recherche et de réforme, tout en maintenant, chacune sa propre originalité », a-t-il encouragé, tout « en évitant les particularismes liturgiques ».

    Voici notre traduction du discours que le pape a prononcé en italien (Texte entier).

    Discours du pape François

    Je remercie le cardinal Sandri pour ses paroles de salutations et de présentation ; et je remercie chacun d’entre vous d’être là, en particulier les personnes qui viennent de loin.

    Ce matin, vous avez prié devant la Confession de l’apôtre Pierre, renouvelant ensemble votre profession de foi : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Nous avons accompli la même démarche avant la messe du début de mon pontificat, pour manifester, comme le disait le pape Benoît XV, que « dans l’Eglise de Jésus-Christ, qui n’est ni latine, ni grecque, ni slave, mais catholique, il n’existe aucune discrimination entre ses enfants et que tous, latins, grecs, slaves et d’autres nationalités, ont la même importance » (Encyclique Dei Providentis, 1er mai 1917). C’est vers lui, le fondateur de la Congrégation pour les Eglises orientales et de l’Institut pontifical oriental, que se tourne notre mémoire reconnaissante, cent ans après sa mort. Il a dénoncé l’incivilité de la guerre comme un « massacre inutile ». Son avertissement n’a pas été écouté par les chefs des nations engagées dans le premier conflit mondial. L’appel de saint Jean-Paul II n’a pas été écouté non plus pour empêcher le conflit en Irak.

    De même en ce moment, où il ya partout tant de guerres, cet appel des papes comme des hommes et des femmes de bonne volonté, n’est pas écouté. Il semble que le plus grand prix pour la paix doive être donné aux guerres : une contradiction ! Nous sommes attachés aux guerres, et c’est tragique. L’humanité, qui se vante de progresser dans la science, la pensée, dans beaucoup de belles choses, construit la paix à reculons. Elle est championne pour faire la guerre. Et cela nous fait honte à tous. Il faut que nous priions et demandions pardon pour cette attitude.

    Nous avons espéré qu’il ne serait pas nécessaire de redire ces paroles au troisième millénaire, et pourtant l’humanité semble encore tâtonner dans les ténèbres : nous avons assisté aux massacres des conflits au Moyen-Orient, en Syrie et en Irak ; à ceux du Tigré dans la région éthiopienne ; et des vents menaçants soufflent encore sur les steppes de l’Europe orientale, allumant les mèches et le feu des armes et glaçant le cœur des pauvres et des innocents ; eux, ils ne comptent pas. Et pendant ce temps, le drame du Liban perdure, laissant désormais de nombreuses personnes sans pain ; les jeunes et les adultes ont perdu espoir et quittent ces terres. Et pourtant, elles sont la mère-patrie des Eglises catholiques orientales : c’est là qu’elles se sont développées, conservant des traditions millénaires et beaucoup d’entre vous, parmi les membres du dicastère, en êtes les fils et les héritiers.

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