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Débats - Page 518

  • Pourquoi le pape a eu raison de ramener de Lesbos des migrants musulmans

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    De Henri Hude, sur son blog :

    Pourquoi François a eu raison de ramener avec lui des migrants musulmans

    Voici un bref commentaire politique du geste du pape François ramenant de Grèce au Vatican une douzaine de migrants musulmans.

    Pour comprendre les questions internationales, adopter le point de vue de l’Empire

    Je me place ici à un point de vue simplement politique.

    On peut comprendre que le geste du pape à Lesbos en scandalise certains, s’il est mal interprété. Mais, est-il sage de s’imaginer que le pape sacrifierait tout bien commun, y compris la sécurité publique, à des droits individuels, et toute prudence à une charité sans ordre ni raison ? Son action a un sens sérieux et solide. Que fait donc le pape François ? Il ne tombe pas dans le piège de l’Empire.

    En effet, pour comprendre un problème de politique internationale, il faut l’aborder du point de vue de l’Empire. Cela veut dire : commencer par regarder la chose à partir de Washington et du point de vue de Washington. Je dis « Washington », et non pas « les Etats-Unis », parce que le peuple américain n’a guère plus de pouvoir sur la politique étrangère des Etats-Unis désormais, que le peuple français n’en a lui-même sur celle de la France.

    Car Washington a une politique. Une politique impériale, dont le principe, parfaitement classique, est « diviser pour régner ». Son but, c’est le pouvoir. Sur le plan spirituel, l’Empire est censé croire aux Lumières, ou à ce qu’il en reste, mais fondamentalement il croit à son pouvoir et favorise ce qui le sert. Et comme ce qui le sert est la faiblesse des autres, il pousse toute idée ou sentiment qui déstructure et désoriente ses rivaux potentiels. 

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  • Prochain synode : à qui le tour ?

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    Lu sur « diakonos.be » la traduction d’un éditorial de Lorenzo Bertocchi dans la nuova bussola quotidiana :

    « Le dernier Synode sur la famille s’achève à peine que déjà les futurs chantiers sont lancés. Il n’est pas exclu que le prochain Synode des évêques tourne autour de la collégialité et de la synodalité. C’est ce qui transparait de la réunion du XIV conseil ordinaire du Secrétariat général du Synode des évêque qui s’est déroulée ces 18 et 19 avril sous la présidence du Pape. En ce qui concerne le thème de ce futur synode, la version officielle est que « certains propositions ont été soumises à l’approbation du Saint-Père » mais que la réflexion sur une « salutaire décentralisation » soit décisive.

    Amoris Laetitia avance clairement dans cette direction, il suffit de lire le paragraphe 3 et, en particulier l’approche du discernement au « cas par cas » dans la question de la discipline des sacrements pour les couples de divorcés-remariés. Mais le motu proprio sur la réforme des procès canoniques pour les déclarations de nullité des mariages mettait déjà en évidence le rôle de l’évêque dans la gestion des cas spécifiques, offrant un nouvel exemple de « décentralisation ».

    Le thème est brûlant parce qu’il s’agit de rediscuter du rôle de la papauté, de celui des évêques et des Conférences épiscopales. Ce n’est pas un hasard si un historien comme Alberto Melloni, en commentant Amoris Laetitia dans les colonnes de Il Corriere della Sera, affirmait qu’avec la dernière exhortation synodale, le Pape entamait un nouveau chapitre de sa propre réforme.

    Dans les couloirs du Vatican, on parle beaucoup d’un autre thème qui ne fera sans doute pas directement l’objet du prochain synode mais qui fait actuellement l’objet de toutes les attentions : le célibat des prêtres. Le paragraphe 202 de la dernière exhortation du Pape, Amoris Laetitia n’est en effet pas passé inaperçu : « il a été souligné qu’il manque souvent aux ministres ordonnés la formation adéquate pour traiter les problèmes complexes actuels des familles. De même, l’expérience de la vaste tradition orientale des prêtres mariés pourrait être utile. »

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  • Un pape périphérique au secours des tradis ?

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    Lu sur le site «  France catholique » :

    « Oui, il est vrai que notre pape François surprend souvent par ses initiatives et ses déclarations. Il aime provoquer, secouer les consciences avec une vigueur peu commune. Est-ce à dire qu’il se distinguerait de ses prédécesseurs par une sorte de néo-progressisme qui nous changerait du conservatisme d’hier ? Il faut se méfier de ce genre d’appréciations superficielles qui masquent la vraie nature des enjeux de l’Église d’aujourd’hui. D’ailleurs, ceux qui, par exemple, se félicitent de ce pseudo-progressisme se gardent bien de critiquer les ouvertures du Pape à la Fraternité Saint-Pie-X et ne disent mot du possible dénouement d’une crise ouverte depuis le pontificat du bienheureux Paul VI. Ceux qui ont le plus reproché à Benoît XVI son ouverture aux traditionalistes et sa volonté de réconciliation avec la postérité de Mgr Lefebvre sont muets face à la détermination de François à dénouer un conflit auquel on ne trouvait pas de solution, sauf à s’enfoncer de plus en plus dans la perspective d’une rupture sans retour.

    Faut-il se rappeler des différentes phases d’un face-à-face Rome-Écône, qui commence dès la période post-conciliaire ? Jean-Paul II avait déjà reçu Mgr Lefebvre sans qu’on entrevoie de solution. Benoît XVI, en levant les excommunications des évêques lefebvristes et en réhabilitant le rite dit tridentin avait opéré des avancées importantes, mais les discussions doctrinales entreprises s’enlisèrent dans une impasse.

    Dans ce domaine, François se montre beaucoup plus audacieux que Benoît XVI, qui n’entendait pas procéder à une réintégration de cette mouvance avant que le différend doctrinal ne soit complètement apuré. Il accepte que les doutes émis par Mgr Lefebvre et les siens à propos de certaines orientations de Vatican II soient pris en compte, en dépit de l’importance qu’elles ont de fait dans la vie de l’Église d’aujourd’hui. Le Pape reste, évidemment, attaché à la liberté religieuse, à l’œcuménisme, à la collégialité épiscopale, mais il admet qu’ils fassent difficulté pour certains, qui n’en restent pas moins fidèles aux dogmes centraux du catholicisme, qui forment par ailleurs la substance de Vatican II en continuité avec toute la tradition ecclésiale. Ce n’est nullement par relativisme doctrinal qu’il procède ainsi, mais par discernement prudentiel. Il est inutile de se bloquer sur des questions importantes, mais qui justifient une longue pratique pastorale et des arbitrages doctrinaux pour être paisiblement reçus par tous. Il estime donc que les traditionalistes doivent être accueillis dans la pleine communion de l’Église, avec leurs différences, qu’il serait vain d’abolir dans un avenir proche. Voilà une conséquence inattendue de la miséricorde papale, dont on n’a pas fini de saisir la portée et les conséquences. »

    Ref : François et les tradis

    JPSC

  • A quand un vrai dialogue sur le dossier de fermetures d'églises à Bruxelles ?

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    Le dossier concernant des fermetures d'églises à Bruxelles a déjà été évoqué, certaines églises bien remplies étant même concernées par ces projets.
     
    Outre la Libre de ce vendredi 22 avril où il est à nouveau question de ce dossier, nous constatons que le sujet intéresse au-delà de nos frontières. Ainsi, le journal italien Tempi consacre un article à ce dossier brûlant et fortement contesté à l'intérieur du diocèse : c'est ICILe journal mentionne le fait qu'il existe encore 250 prêtres en activité pour 110 paroisses. Est-il donc si urgent de fermer des églises (le chiffre de 35 est avancé) ?
     
    D'après cet article, des communautés étrangères en quête de lieux de cultes se seraient vues refuser des églises à Bruxelles, le vicariat préférant les fermer.
     
    Ne serait-il par urgent que les autorités ecclésiales améliorent la communication dans ce dossier extrêmement préoccupant  ? De nombreux fidèles se demandent si le rôle des autorités ne serait pas de travailler à un plan plus dynamique comme, par exemple, un nouveau projet à l'instar de "Toussaint 2006" plutôt que de ne penser qu'aux fermetures. Et ce d'autant plus que les vocations au sein de l'archidiocèse sont en croissance (notamment grâce au travail déployé par Monseigneur Léonard) et que de nouveaux prêtres seront bientôt ordonnés.
     
    L'urgence d'un vaste dialogue sur ce sujet se fait sentir. La balle est dans le camp des responsables diocésains.

  • La reconnaissance civile de l'enfant né sans vie : une menace contre l'avortement ?

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    BELGIQUE : RECONNAISSANCE CIVILE DE L’ENFANT NÉ SANS VIE, UNE MENACE CONTRE L’AVORTEMENT ?

    En Belgique, le débat délicat sur le statut civil des « enfants mort-nés » est cette année encore à l’agenda de la commission Justice de la Chambre, laissant prévoir la possible adoption d’un texte avant l’été. Il inquiète certains partisans de l’IVG qui considèrent cette reconnaissance comme une menace.

    Dans la législation belge actuelle, un enfant né sans vie fait, à partir de six mois de grossesse (180 jours), l’objet d’une déclaration de naissance et de décès à la commune : l’article 80bis du Code civil oblige à un acte de déclaration, avec mention éventuelle du prénom. En deçà, il n’y a rien. Dans les textes actuellement en discussion, dont l’objectif premier est « d’adapter la législation sur les enfants nés sans vie aux progrès de la néonatalité », il est question d’abaisser ce seuil à 140 voire 85 jours. Juste après la limite du délai légal d’avortement qui, en Belgique, peut-être pratiqué jusqu’à 84 jours.

    Pour Sylvie Lausberg, directrice du département Etudes et Stratégies du Centre d’action laïque, ces propositions de loi constituent une menace pour l’avortement puisque si elles étaient adoptées, cela équivaudrait à reconnaître l’embryon comme un enfant : « Si on met dans la loi qu’à 85 jours, on peut avoir un acte de naissance et un nom de famille, cela signifie qu’on parle d’enfant ». Elle ajoute : « Cela veut dire que si vous avortez à douze semaines, c’est en sachant que le lendemain votre embryon serait un enfant. Psychologiquement, c’est atroce ».

    Pour elle, cette reconnaissance impliquerait qu’on ne puisse « plus jamais toucher [pour réduire les limites] aux délais pour avorter », puisqu’il « s’agirait de tuer un enfant, donc d’un homicide ». Selon elles, les demandes des familles qui voudraient que cette possibilité soit reconnue afin de les aider à faire leur deuil ne sont pas si nombreuses, et ne doivent pas normaliser la « violence terrible à l’égard des femmes » qui résulterait de la reconnaissance du statut civil des « enfants mort-nés » : la femme qui souffre d’avoir fait une fausse couche « subira une double peine si la loi lui dit qu’elle peut donner un nom, un prénom et obtenir un acte de naissance » manifestant la perte d’un enfant, et celle qui voudrait avoir recours à un avortement médicamenteux se sentira coupable d’avoir tué un enfant.

    Claire Rommeleare, juriste, assistante à la Faculté de droit et membre du Centre de bioéthique de l’Université de Namur, estime qu’il s’agit d’une « reconnaissance sociale importante pour les parents en deuil ». « Il ne s’agit pas d’une mode ou d’une volonté actuelle de 'tout psychologiser' », car « la souffrance causée par une perte périnatale […] a toujours existé ». Reconnaissant que les nouvelles techniques de surveillance de la grossesse participent certainement à donner une dimension nouvelle à cette souffrance, puisqu’il est désormais possible par exemple dès douze semaines de voir à l’échographie « un profil humain miniature », elle affirme que « l’acte de déclaration d’enfant sans vie est une reconnaissance sociale de cet enfant pour ses parents ». Ramener le seuil de 180 à 140 jours lui paraît « pertinent d’un point de vue scientifique ».

    Elle ajoute que cette reconnaissance civile ne doit pas être confondue avec une reconnaissance de la personnalité juridique que le droit belge réserve aux enfants nés vivants et viables, et estime que cette modification ne s’oppose pas à l’avortement...

    Sources: La Libre (20/04/2016)

  • Et si Donald Trump roulait pour Hilary Clinton ?

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    Et si Trump était l’allié d’Hillary ?

    Les primaires de New York  ont confirmé que, sauf événement extraordinaire, c’est bien Hillary Clinton et Donald Trump qui s’affronteront pour la Maison Blanche. En apparence les relations sont très mauvaises entre les deux candidats… Mais ce n’est peut-être qu’une apparence, un article du Figaro rappelle ce matin que les Trump et les Clinton se sont longtemps fréquentés.

    Les Clinton invités au mariage de Donald Trump.

    Les Clinton invités au mariage de Donald Trump.

    Le Figaro publie une belle photo prise sur un terrain de golf, on y voit une dizaine de quinquagénaires américains, visiblement assez aisés, qui posent le club à la main après une partie qu’on imagine  sympa. Au milieu Bill Clinton,  et à sa droite coiffé d’une casquette rouge, Donald Trump !  Photo prise en 2008, sur un green qui d’ailleurs appartient au milliardaire.

    Des voisins New yorkais.

    Donald Trump a longtemps côtoyé les Clinton en bon voisin dans la haute société new yorkaise. Il était d’ailleurs à l’époque un des soutiens les plus fidèles du parti démocrate, oui, oui, démocrate ! Le parti des Clinton. Donald Trump a fait cinq dons d’un montant total de 4.100 dollars à la campagne d’Hillary Clinton pour le Sénat, où elle a représenté New York de 2001 à 2009. Sur le site de la fondation Clinton, l’ONG humanitaire fondé par Bill après son départ de la maison blanche, le nom de Donald J. Trump apparaît dans la liste des donateurs qui ont donné entre 100 000 et 250 000 dollars. Cerise sur le gâteau, en 2005, les époux Clinton ont assisté en Floride au mariage de Donald Trump avec son épouse actuelle Mélanie…

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  • La famille est-elle naturelle ou culturelle ?

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    De Chantal Delsol sur le site Cyrano.net , cette réflexion qui vient à son heure :

    Reunion-de-famille-Frederic-Bazille-1867-660x330.jpeg« La question que vous posez « La famille est-elle naturelle ou culturelle ? » revient à poser la question de la légitimité de nos arguments. Car en face de nous, nous avons des gens qui arguent du caractère circonstanciel de la famille que nous défendons. Des gens qui nous disent : mais la famille que vous défendez n’existe ni partout ni toujours ! Les humains ont pu et peuvent être heureux autrement. Vous érigez en modèle universel une particularité à laquelle vous êtes habitués… Autrement dit : pourquoi faudrait-il défendre la famille telle que nous l’avons toujours connue ?

    A cela je répondrai : ils ont raison. Le type de famille que nous défendons n’est pas universel. Ce qui est universel, c’est la famille comme lieu d’éducation et de transmission des enfants, mais il existe dans l’histoire et la géographie toutes sortes de familles.

    Alors pourquoi faudrait-il défendre la famille telle que nous l’avons toujours connue ? Non parce qu’elle est naturelle : elle ne l’est pas. Mais en raison de la culture qu’elle porte.

    La question de la validité des modèles de famille n’est pas une question d’anthropologie, mais d’anthropologie culturelle.

    Dans son ouvrage L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat (1884), Engels s’appuyait sur les travaux de l’ethnologue Morgan pour souligner que les plus anciennes formes de familles sont polygames et polyandres, et que le mariage que nous connaissons apparaît récemment dans l’histoire. Les temps anciens se caractérisent à la fois par le mariage de groupe et la propriété collective. Le mariage apparaît avec la propriété privée et correspond à une expression de la domination masculine. Engels, et le marxisme à sa suite, justifie l’abolition de la famille bourgeoise par son caractère aliénant, mais il va plus loin : il justifie la possibilité de cette abolition en établissant que cette forme de famille est apparue historiquement, après d’autres formes qui pourraient donc réapparaître.

    Les débats d’aujourd’hui sur les formes de familles s’établissent sur les mêmes postulats. L’ouvrage de l’ethnologue Cai Hua sur les Na de Chine (Une société sans père ni mari, PUF, 1997) décrit une société matriarcale vivant aujourd’hui dans la province du Yunnan, et dans laquelle prévaut le « système de visite », système sexuel à la fois polygame et polyandre. La conclusion de l’auteur est éloquente : « Le mariage n’apparaît plus comme le seul mode de vie sexuelle institutionnalisée possible. Sans mariage, une société peut parfaitement se maintenir et fonctionner aussi bien que les autres » (p.360), « le cas Na témoigne du fait que le mariage et la famille ne peuvent plus être considérés comme universels, ni logiquement ni historiquement » (p.359).

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  • Pologne : un bébé de vingt-quatre semaines survit à un avortement et provoque le débat

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    De la synthèse de presse bioéthique de genethique.org :

    EN POLOGNE, UN BÉBÉ DE 24 SEMAINES SURVIT À UN AVORTEMENT ET RELANCE LE DÉBAT

    Alors qu’en Pologne une proposition de loi visant à restreindre l’avortement a été déposée (Synthèse Gènéthique du 30 mars 2016), Gènéthique revient sur les raisons pour lesquelles le sujet de l’avortement revient sur le devant de la scène polonaise. 

    Republika Television rapporte qu’à la suite d’un avortement bâclé, les médecins et le personnel médical de l’hôpital de la Sainte Famille à Varsovie ont laissé un bébé de 24 semaines pleurer pendant une heure avant de mourir. L’enfant, né vivant le 7 mars 2016, était atteint de trisomie 21. Interrogé par les médias, l’hôpital se défend en arguant que l’avortement s’est déroulé dans le respect de la loi et des procédures médicales. 

    Plusieurs associations polonaises appellent le procureur à poursuivre l’hôpital dans la mesure où l’enfant né vivant était devenu un patient et à ce titre aurait du recevoir un soutien médical. Mi-mars, le Ministère de la Santé, face à l’ampleur émotionnelle de l’évènement, a lancé un contrôle de l’hôpital de la Sainte Famille. 

    Depuis, le Parlement polonais travaille sur une proposition de loi visant à rendre illégal l’avortement dans tous les cas, sauf lorsque la vie de la mère est en danger (Synthèse Gènéthique du 30 mars 2016). 


    Sources: 
  • Bernie Sanders, un adepte de la doctrine sociale de l'Eglise ?

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    Lu sur lavie.fr :

    Bernie Sanders loue la doctrine sociale de l’Église

    Le candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine, qui était au Vatican à l’occasion d’un congrès pour le 25e anniversaire de l’encyclique sociale de Jean Paul II Centesimus Annus, a également rencontré le pape François

    « Il existe peu d’éléments dans la pensée moderne capables de rivaliser avec la profondeur et la perspicacité de la doctrine sociale de l’Eglise dans le domaine de l’économie de marché », a affirmé Bernie Sanders. Le candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine était au Vatican les 15 et 16 avril, à l’occasion d’un congrès pour le 25e anniversaire de l’encyclique sociale de Jean Paul II Centesimus Annus, rapporte l’agence Apic.

    L'homme politique américain a cité à cet effet l’encyclique du pape Léon XIII Rerum novarum (1891), dont celle du pape polonais marquait, en 1991, le 100e anniversaire. Ce texte de Léon XIII a décrit les problèmes posés par « l’immense richesse de quelques uns en opposition à la pauvreté des masses », a rappelé Bernie Sanders. « À notre époque, où un si petit nombre possède tant de biens et où tant de personne ont si peu pour vivre, nous devons rejeter les fondations de cette économie contemporaine, qui est immorale et non durable. »

    Le pape, « contre le désespoir et le cynisme »

    Le sénateur a cité à plusieurs reprises le pape François, mettant notamment en garde contre les « nouvelles idoles » que représentent en particulier l’argent et le pouvoir. En face de la corruption financière, Bernie Sanders a assuré que le pape François représentait un exemple « contre toute velléité de baisser les bras, contre le désespoir et le cynisme ». « Il a ouvert les yeux du monde une fois encore aux appels de la miséricorde, de la justice et des possibilités de créer un monde meilleur. Il inspire le monde à trouver un nouveau consensus global pour notre maison commune », a salué le candidat à la primaire démocrate.

    Bernie Sanders, qui logeait à la maison Sainte-Marthe – où réside le pape – comme la plupart des participants de cette rencontre, selon le National Cartholic Reporter (en anglais), a par ailleurs rencontré François. « C’était un moment extraordinaire et j’ai pris beaucoup de plaisir à échanger avec lui », a affirmé Bernie Sanders à CNN (en anglais). « Je voulais simplement lui exprimer mon affection et lui dire combien il joue un rôle extraordinaire dans le monde, en éveillant les consciences sur les inégalités abyssales de revenus et de richesses. »

    Une rencontre rapide, dont le pape a tenu à préciser qu’elle n’avait aucune nature politique. « Je l’ai salué, lui et sa femme (…). Tous les membres exceptés les deux présidents participants, déjà dans leur ambassade, sortaient de Sainte-Marthe. Je les ai salués, une poignée de main et rien de plus. Cela s’appelle l'éducation et non s’immiscer en politique. Si quelqu’un pense que donner une salutation c’est s’immiscer en politique, je lui recommande de trouver un psychiatre ! » s’est-il exclamé, selon l’agence Apic.

    ... dommage que Monsieur Sanders ne mette pas autant d'enthousiasme à défendre le droit à la vie des petits d'homme en gestation, lui qui est partisan du maintien de l'avortement légalisé et du versement de subventions au Planned Parenthood. "En 1993 déjà, le sénateur du Vermont avait co-parrainé le Freedom of Choice Act, une proposition de loi visant à permettre aux femmes de mettre un terme à leur grossesse à tout moment, que ce soit pour des raisons personnelles ou de santé." (source)

  • Le pape et les réfugiés musulmans : une concession à l'air du temps ?

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    De Jean-François Colosimo sur Figaro Vox (lefigaro.fr) :

    Pape François et les réfugiés musulmans : derrière la provocation, une posture prophétique

    FIGAROVOX/TRIBUNE - A l'occasion de son déplacement d'une journée sur l'île de Lesbos, le pape François a ramené au Vatican douze réfugiés musulmans. Pour Jean-François Colosimo, la provocation du Saint-Père n'est pas une concession à l'air du temps.


    Jean-François Colosimo est écrivain et essayiste. Président du Centre national du livre de 2010 à 2013, il dirige désormais les éditions du Cerf. Son dernier livre, Les Hommes en trop, la malédiction des chrétiens d'Orient, est paru en septembre 2014 aux éditions Fayard.


    Sa prédication, le pape François la mène en actes et en personne. Il se rend à Lesbos, au milieu des migrants, et en revient avec douze d'entre eux qui sont des «musulmans» de naissance, de milieu ou d'adhésion. Scandale! Pourquoi aucun chrétien? Cette question même montre l'incompréhension de son magistère qui, comme la crise actuelle, est d'abord d'ordre spirituel.

    Le communiqué final, résolument œcuménique, qu'ont cosigné le patriarche Bartholomée de Constantinople, figure tutélaire des chrétiens d'Orient, et l'archevêque Hieronymos d'Athènes, primat d'une Grèce à la souffrance, dément tout angélisme béat ou laxisme bêtifiant. L'impuissance des puissants à imposer la paix par les armes au Levant, à y réprimer les nouveaux esclavagistes qu'ils soient djihadistes, trafiquants, ou les deux, à sécuriser la Méditerranée devenue un cimetière, y est clairement dénoncée. Dans la suite de son discours devant le parlement européen à Strasbourg en novembre 2014, François fustige implicitement le troc entre l'Union de Merkel-Hollande et la Turquie d'Erdoğan: une rançon de milliards d'euros contre un très hypothétique cadenas anti-réfugiés ne relève pas seulement du leurre politique, mais aussi de la faute historique. Plus gravement encore, un tel abandon souligne cette «culture du déchet» que le Vieux Continent substitue toujours plus à sa prétention d'être le «berceau des droits de l'homme».

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  • Défendre la vie, c'est bien mais...

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    De Henri Hude, ces réflexions interpellantes :

    "... je suis déçu de voir nombre de jeunes catholiques, justement soucieux d’engagement politique, militer pour la famille et la vie de manière trop abstraite, sans préoccupation suffisante pour les conditions de vie de plus en plus précaires d’un peuple qui n’a plus d’avenir économique.

    La défense de la vie (Amoris Laetitia, n°83) est probablement de tous les sujets chers (et à raison) aux catholiques (...), celui où ils s’y prennent le plus mal. Qu’on me comprenne bien. Beaucoup d’efforts individuels sont admirables. Malheureusement, ils ne pourront jamais déboucher sur un changement structurel, tant qu'ils ne prendront pas place dans une action politique transpartisane plus audacieuse et plus large. Faute de cet appui, l’approche reste trop partiale, trop étroite et pas assez en lien avec l’expérience des (...) gens.

    Parmi les questions que l’on oublie de poser, quand on parle d'éthique familiale, n’ayons pas peur de répéter celles-ci : comment peut-on fonder une famille quand on ne peut pas payer un loyer et qu’on est forcé de rester chez papa maman[1] ? Comment peut-on nourrir des enfants, quand on n’a pas de travail[2] ? Comment être largement ouvert à la vie quand on sait qu’on ne pourra jamais acheter plus de 50 mètres carrés ? Et peut-être même pas.

    Un système économique où le travail ne permet pas d’élever une famille est profondément immoral. Et prêcher la famille aux pauvres dans ces conditions sans faire en même temps quelque chose pour remédier à des injustices qui crient vers le Ciel, c’est une hypocrisie. Ceux qui installent ce système d’injustice économique portent une grande partie du péché de l’avortement. Quant à ceux qui y vivent bien, qui s’en contentent, et qui font la morale aux gens, ils ne convaincront personne, s’exposant aux reproches de pharisaïsme, de pensée trop superficielle, et bien souvent aussi, d’arrivisme."

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    [1] « Le manque d’un logement digne ou adéquat » (A.L., n°44).

    [2] « La société vit tragiquement dans beaucoup de pays… ce manque de sources de travail affecte de diverses manières la sérénité des familles (A.L.,n°25). » Il s’agit de « créer les conditions législatives et d’emploi pour garantir l’avenir des jeunes et les aider à réaliser leur projet de fonder une famille (A.L., n°43). »

  • Amoris laetitia : une lecture optimiste par l’abbé Guillaume de Tanoüarn

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    Figure du catholicisme traditionaliste, Guillaume de Tanoüarn, né le 2 novembre 1962, est un prêtre catholique, docteur en philosophie. Membre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, il rejoint la pleine communion avec Rome en 2006 et cofonde l’Institut du Bon-Pasteur à la demande du pape Benoît XVI. Il est aujourd’hui directeur du Centre Saint-Paul et de Monde & Vie. Son dernier ouvrage Délivrés, méditation sur la liberté chrétienne, vient d’être publié aux éditions du Cerf. Voici son point de vue sur « Amoris laetitia », diffusé par le site web « aleteia »:

    « Le pape François vient de publier l’exhortation post-synodale « Amoris laetitia » par laquelle il entend faire le bilan des deux synodes sur la famille qui se sont tenus à Rome en 2014 et 2015. Ce texte est révolutionnaire par sa manière d’aborder le sacrement de mariage, non pas d’abord comme une donnée doctrinale dont l’Église aurait à enseigner les modalités, mais avant tout comme une réalité concrète, qui se vit aujourd’hui aussi bien en Europe qu’en Afrique ou en Amérique, avec des problèmes spécifiques ici ou là et toujours une diversité irréductible d’un couple à l’autre qui fait que chaque couple est absolument unique. 

    Le document est particulièrement long, c’est vrai, mais le pape insiste, dans sa préface, pour que chacun en prenne ce dont il a besoin, les « animateurs pastoraux » pouvant aller au huitième chapitre et les époux ayant plutôt rendez-vous avec le cœur de l’exhortation, les chapitres quatre et cinq. Le premier et le troisième chapitres sont théologiques ; le deuxième est plus sociologique, listant les difficultés que doit affronter le couple. Dans le sixième chapitre, on découvrira de merveilleux et paternels conseils du pape pour les couples en crise tandis que le septième réfléchit à « renforcer l’éducation des enfants » et que le neuvième donne quelques pistes pour une spiritualité du couple. Vue de cette manière thématique, le document, qui comporte plus de 300 paragraphes et fait une large place à la réflexion des Pères synodaux, longuement cités, en devient malgré tout plus digeste. Il me semble que lorsque l’on manque de temps, on peut très bien se rendre à tel ou tel chapitre, après avoir lu l’introduction, qui donne l’esprit de cette mise au point, qui par ailleurs cite aussi abondamment saint Jean-Paul II et Benoît XVI.

    Les médias attendaient François sur deux thèmes : l’intégration des divorcés remariés dans l’Église et les homosexuels. Sur ces deux thèmes, le Pape a été très sobre. Trop diront les contempteurs compulsifs. Pour ce qui est des homosexuels, l’exhortation insiste sur le fait qu’il n’y a « aucune analogie même lointaine » (AL 251) à chercher entre le couple homosexuel et le couple hétérosexuel.

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