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Débats - Page 514

  • La doctrine de l’Église ressort-elle clarifiée de la nouvelle exhortation apostolique sur l'amour dans la famille ?

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    De l'abbé Claude Barthe dans "Tribune libre" sur le site de l'Homme Nouveau :

    L’instinct de la foi

    Deux assemblées successives du Synode des Évêques à propos de la Famille, bien encadrées par ce que l’on pourrait appeler un « Synode des Médias », ont focalisé l’attention sur l’ouverture dans certains cas des sacrements de pénitence et d’eucharistie aux personnes vivant publiquement dans l’adultère. Nous évoquions dans un article de L’Homme Nouveau du 14 mars 2015, « L’instinct de la foi et la crise de la doctrine du mariage », la possibilité que les paragraphes ambigus des relations finales de ces assemblées puissent être repris par l’exhortation post-synodale qui devait suivre. Nous y sommes.

    Bien des analystes compétents vont faire le commentaire de cette exhortation, intitulée Amoris lætitia, et datée du 19 mars dernier. Ils relèveront de fort beaux passages sur la famille chrétienne, des considérations opportunes sur des aspects rarement abordées par les textes pontificaux (les parents âgés, les difficultés concrètes de l’éducation, etc.) Ils apprécieront le fait que le texte affronte directement les situations véritables de la famille dans le monde contemporain.

    Mais ils noteront aussi que, dès le début, l’exhortation, alors qu’elle va traiter d’un certain nombre de problèmes doctrinaux déjà tranchés par le magistère de l’Église, affirme cependant la légitimité de la libre discussion quant aux applications dans certains cas : « Je voudrais réaffirmer que tous les débats doctrinaux, moraux ou pastoraux ne doivent pas être tranchés par des interventions magistérielles. Bien entendu, dans l’Église une unité de doctrine et de praxis est nécessaire, mais cela n’empêche pas que subsistent différentes interprétations de certains aspects de la doctrine ou certaines conclusions qui en dérivent ». Cela laisse d’ailleurs une grande liberté pour discuter l’exhortation, qui se place donc, en préalable, hors du champ des « interventions magistérielles ».

    En fonction de cela, le huitième chapitre (« Accompagner, discerner et intégrer la fragilité », pp. 221-244), spécialement les nn. 296-312 ouvrent une brèche dans la doctrine morale antérieure : « Les divorcés engagés dans une nouvelle union, par exemple, peuvent se retrouver dans des situations très différentes, qui ne doivent pas être cataloguées ou enfermées dans des affirmations trop rigides sans laisser de place à un discernement personnel et pastoral approprié » (n. 298) ; « J’accueille les considérations de beaucoup de Pères synodaux, qui ont voulu signaler que “les baptisés divorcés et remariés civilement doivent être davantage intégrés dans les communautés chrétiennes selon les diverses façons possibles, en évitant toute occasion de scandale” » (n. 299) ; « Il faut seulement un nouvel encouragement au discernement responsable personnel et pastoral des cas particuliers (…). Le colloque avec le prêtre, dans le for interne, concourt à la formation d’un jugement correct sur ce qui entrave la possibilité d’une participation plus entière à la vie de l’Église » (n. 300). Au passage, la possibilité de vivre « comme frère et sœur » pour des époux en situation irrégulière est contestée en note 329, avec une référence indue au n. 51 de Gaudium et spes, qui traite des actes du mariage à l’intérieur d’une famille légitime, dont l’abstention est difficile. Avec la conclusion pratique tant attendue, et donnée de manière un peu embarrassée en note 336 : une norme [est visée celle concernant les divorcés engagés dans une nouvelle union] peut dans certains cas être assouplie « en ce qui concerne la discipline sacramentelle ».

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  • D'après le cardinal Sarah, les sacrements sont déformés de façon inadmissible

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    Du Vatican Insider (traduit par nos soins) :

    Cardinal Robert Sarah: « aujourd'hui, les sacrements sont victimes de déformations »

    Le Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin, ensemble avec le cardinal Burke et Ettore Gotti Tedeschi, a présenté le livre de Nicola Bux "On ne plaisante pas avec les sacrements" (Cantagalli), préfacé par Vittorio Messori.

    Les sacrements aujourd'hui sont victimes d'abus et de "déformations" en raison de « mauvaises décisions prises délibérément par de nombreux prêtres », qui, par exemple, en dégradant l'Eucharistie « au nom d'un conflit imaginaire de signes », « jettent la confusion parmi les fidèles ». Tel est ce que dénonce le cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et pour la Discipline des Sacrements, qui, ensemble avec le cardinal américain Raymond Leo Burke, patron de l'Ordre Souverain Militaire de Malte, et l'économiste Ettore Gotti Tedeschi, a présenté le livre « on ne plaisante pas avec les sacrements » (Ignatius Press, 222 pages), préfacé par Vittorio Messori.

    La présentation, organisée par la maison d'édition en collaboration avec la Fondation Paventi de Saint-Bonaventure, a eu lieu dans une salle bondée de l’hôtel Columbus sur la Via della Conciliazione, animée par Jacopo Coghe (Generazione famiglia). Lors du débat sont intervenus Paul Rodari (Repubblica) et Guillame Ferluc (Paix Liturgique). Des messages de soutien avaient été envoyés par les cardinaux Gehrard Ludwig Muller, Peter Erdo, Mauro Piacenza, en plus de feu le cardinal Georges Cottier, des prélats Enrico Dal Covolo, Jean Lafitte, Guido Marini, et du même Vittorio Messori, qui signe l'introduction, et qui participera une présentation de livre qui aura lieu à Milan le 2 mai prochain.

    Etaient présents à la réunion, parmi d’autres, les cardinaux Walter Brandmuller, Velasio De Paolis, José Saraiva Martins, Mgr. Agostino Marchetto, Mgr. Carlo Maria Viganò, Mgr. Guido Pozzo, et les parlementaires italiens Quagliariello et Alfredo Mantovano.

    « Comment seulement imaginer que l’on puisse jouer avec la présence de Dieu? », a déclaré le cardinal Sarah dans son allocution d’ouverture. « Les sacrements sont des signes efficaces, des remèdes qui nous relèvent du péché: peut-on plaisanter avec les remèdes qui nous sauvent et nous remettent en bonne santé ? ». Pourtant, a continué le cardinal guinéen, « comme l'a souligné à plusieurs reprises le pape Benoît XVI, dans les décennies qui ont suivi le Concile, on a assisté à des déformations de la liturgie à la limite du supportable, dans un crescendo sans fin. » C’est « pourquoi le Pape Jean-Paul II a écrit l'encyclique ‘Ecclesia de Eucharistia’, suivie par l'instruction ‘Redemptoris sacrementum’, qui soulignaient que dans les sacrements est en jeu la ‘lex credendi’. La même préoccupation a poussé le Pape Benoît XVI à promulguer l'exhortation apostolique ‘Sacramentum Caritatis’ et le motu proprio ‘Summorum Pontificum’ ».

    Pour le cardinal Sarah, « ne pas plaisanter avec les sacrements signifie mettre au centre le sacrement des sacrements, le plus saint, aujourd’hui rétrogradé de façon inexplicable au nom d'un conflit imaginaire de signes, tout comme cela arriva autrefois avec la croix. Mais le tabernacle fournit l’orientation ad Dominum, si nécessaire à l'heure où beaucoup aimeraient vivre comme si Dieu n'existait pas, et agir comme ils veulent ». Aujourd'hui, pour le préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, « se produit un changement culturel et générationnel dans la perception de la liturgie, mais peu de gens s’en rendent compte, en dépit du fait que l’on parle beaucoup des signes des temps. » Et « le pape François écrit lui aussi dans l'encyclique Fidei Lumen que Jésus nous a touchés », tout comme « le Concile Vatican II parle des sacrements de la foi, parce que les sacrements non seulement présupposent la foi, mais la nourrissent et la renforcent ».

    Pourtant, a continué le cardinal Sarah, aujourd’hui « on croit si peu dans leur pouvoir de transformation. Aujourd'hui, le besoin se fait sentir de les comprendre, de les expliquer à nouveau, en raison de déformations et de mauvaises décisions prises délibérément par de nombreux prêtres qui jettent la confusion parmi les fidèles, lesquels finissent par ne pas les comprendre ». Selon le cardinal, « certains prêtres ont des manières de présentateurs de télévision, il arrive d’assister à des sacrements transformés en de longs commentaires. » Mais « pour comprendre les sacrements, on ne doit pas ouvrir les yeux, mais les fermer. Les sacrements ne se comprennent pas avec les yeux de la chair, mais avec ceux de l'esprit ».

    Puis le cardinal a ajouté: « J'ai rencontré le pape samedi et je lui a dit:« Si nous voulons retrouver la vraie liturgie, Vous avez le pouvoir de chasser les photographes de l'autel. Nous avons transformé les liturgies en spectacle. »

    Dans son intervention, le cardinal Burke a notamment souligné que, après le Concile Vatican II, « s’est répandue une mentalité mondaine, séculière, qui a méprisé la riche tradition de l'Eglise. » Pour Gotti Tedeschi, ancien président de l'IOR, depuis longtemps « on a joué avec les sacrements d'une manière qui est devenue insupportable. »

    L'Eglise, lit-on dans une présentation du livre de Nicolas Bux, « semble vouloir dissoudre les contours nets de la foi dans une sorte de brouet indéfini et mélangé aux « d’après moi » de certains prêtres. Et pourtant, les sacrements sont l'expression de la foi, le fruit, le don le plus élevé et précieux. On voit donc notre liturgiste se consacrer au sujet, avec sa passion habituelle. Pour chacun des sept «signes efficaces», l'auteur éclaire le but, le sens et l'histoire. Suit ensuite – nécessaire et plus actuelle que jamais - la mise en garde au sujet des distorsions, des malentendus, des additions ou des soustractions qui menacent aujourd’hui tel sacrement. C'est donc une catéchèse dans un style qui sait être à la fois savant et populaire, suivie par une sorte de "mode d'emploi". A la base de tout ce qui se passe dans la catholicité depuis des décennies, l’auteur dénonce tout autant que dans ses livres précédents, le « tournant anthropocentrique qui a abouti dans l'Eglise à beaucoup de présence de l'homme, mais à peu de présence de Dieu. » La sociologie à la place de la théologie, le monde obscurcissant le ciel, l’horizontal sans le vertical, le profane chassant le sacré. La synthèse catholique – celle qui appartient à ce type de loi du "et" et du "et", unissant les contraires et soutenant tout l'édifice de la foi - a été trop souvent abandonnée au profit d’une unilatéralité inadmissible ».

  • D'après le Vatican, certains textes conciliaires peuvent faire l'objet de discussions avec la Fraternité Saint-Pie X

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    De Marie Malzac sur le site du journal La Croix :

    Certains textes conciliaires peuvent être objet de « discussion » avec la FSSPX, selon le Vatican

    Quelques jours après la rencontre entre le pape François et le supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX), Mgr Guido Pozzo secrétaire de la commission Ecclesia Dei, a indiqué qur les « documents du Concile Vatican II (devaient) être accueillis selon le degré d’adhésion requis ».

    L’acceptation des textes sur les relations avec les autres religions ne constitue pas un pré-requis pour la reconnaissance juridique de la société lefebvriste et certaines questions pourront demeurer « objets de discussion et de clarification », a-t-il précisé à La Croix.

    La rencontre, le 1er avril, entre le pape François et Mgr Bernard Fellay, chef de file des lefebvristes, s’inscrit « dans le contexte du cheminement de la FSSPX vers la pleine réconciliation, qui adviendra avec la reconnaissance canonique de l’Institut », a indiqué à La Croix Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la commission Ecclesia Dei, qui s’occupe des relations avec la Tradition au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    « En ce moment, il est surtout important de contribuer à créer un climat de confiance (…) pour dépasser les raidissements et la méfiance, qui peuvent être compréhensibles après tant d’années de distance et de fracture », poursuit Mgr Pozzo, assurant vouloir les « dissiper » pour retrouver « les raisons de l’unité et de la promotion de l’intégrité de la foi catholique et de la Tradition de l’Église ».

    Différents degrés d’adhésion requis

    Pour le responsable des discussions avec la FSSPX, il convient de rappeler les trois points essentiels qui font d’une personne un catholique : « l’adhésion à la profession de foi, le lien des sacrements et la communion hiérarchique avec le pape ». C’est ce que contiendra la Déclaration doctrinale « qui sera soumise à l’adhésion de la FSSPX au moment opportun ».

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  • Les défis et perspectives d’une population mondiale vieillissante

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    D'Alliance Vita :

    Défis et perspectives d’une population mondiale vieillissante

    Une étude, récemment publiée par le Bureau du recensement américain, indique qu’à l’horizon de 2020, la population âgée de plus de 65 ans, au niveau mondial, sera plus nombreuse que la population des enfants de moins de 5 ans. Elle représentera 17 % des habitants de la planète contre 8,5 % à ce jour.

    Ce processus de vieillissement à l’échelle mondiale s’explique de deux façons :

    • Le « vieillissement par le haut » ou allongement de l’espérance de vie : on est passé de 48 ans en 1950 à 71 ans en 2015. Un enfant sur deux qui naît actuellement sera peut-être centenaire.

    • Le « vieillissement par le bas » ou abaissement de la fécondité quasi général sur toute la planète : on est passé de 5 enfants en 1950 à 2,5 enfants en 2015.

    « Les gens vivent plus longtemps mais pas nécessairement en meilleure santé… et cette population vieillissante pose plusieurs défis de santé publique auxquels nous devons nous préparer », a souligné le Dr Richard Hodes, directeur de l’Institut national américain du vieillissement (NIA).

    La préparation des différents pays au vieillissement de sa population varie sensiblement d’un continent à l’autre. La population africaine, encore majoritairement très jeune, n’a pas encore connu cette transition, contrairement aux populations d’Europe, des Etats-Unis et du Japon, où la transition s’est faite assez naturellement.

    Il en va autrement en Chine : c’est le pays qui semble poser le plus de problèmes sur ce plan, puisqu’il est passé, pratiquement sans transition, du statut « de pays jeune » au statut de « pays vieux ».  Il faut rappeler que la Chine a abandonné, il y a quelques mois, la politique de l’enfant unique menée dans les années 70, mais peut-être un peu trop tard… La contrepartie de ce vieillissement rapide est l’énorme opportunité que la Chine représente pour la « silver économie ».

    Qu’en est-il en France ?

    Les Français sont très préoccupés par leur santé, et plus spécialement par leur vieillissement, selon un sondage HSBC effectué fin avril. La plupart d’entre eux n’ont pas anticipé leur vieillesse, que ce soit sur le plan financier ou matériel. Par ailleurs, un bon nombre de seniors doit également s’occuper de ses parents très âgés.

    Une première conséquence positive d’une population vieillissante serait le développement des services d’aide à la personne, créateurs d’emplois, ainsi que des infrastructures nécessaires à la prise en charge des personnes âgées. La loi sur l’adaptation de la société au vieillissement de décembre 2015 apporte quelques premiers éléments de réponse face à cet enjeu.

    Une deuxième conséquence, qui pourrait être à la fois positive mais aussi négative, serait le développement du marché des robots d’assistance aux personnes en perte d’autonomie, face à une pénurie potentielle de personnel qualifié. Le Japon joue un rôle de leader sur ce marché et la France n’est pas en reste dans ce domaine. Il faudra alors sans doute fixer des règles éthiques face à ce nouveau marché qui pourra nous aider à affronter cette problématique démographique encore totalement inédite dans l’histoire de l’Humanité.

  • Quand un dominicain nous invite à "passer aux barbares"...

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    "Passer aux Barbares !", telle est la perspective à laquelle nous convie le Frère Guy Musy o.p. sur son blog; à chacun d'apprécier... :

    Je viens de lire un petit livre[1] très documenté écrit par un spécialiste de ceux qu’on appelle « Pères de l’Eglise », prêtres, évêques ou papes du premier millénaire qui ont joué un rôle religieux, mais aussi social et politique, dans l’Eglise et la société civile de leur temps. Comme leurs compatriotes contemporains, ces hommes ont dû faire face à l’invasion de « barbares » qui sans crier gare passaient le Danube ou le Rhin pour piller les opulentes cités gallo-romaines. Le pire arriva sans doute avec le sac de Rome, capitale de l’Empire devenu chrétien, par les hordes d’un chef de bande wisigoth en 410. Saint Jérôme poussa des cris d’orfraie, jugeant que la fin du monde était arrivée. Saint Augustin pensait au contraire que la destruction d’une société corrompue laissait entrevoir l’avènement d’une cité nouvelle qui serait celle de Dieu. D’autres cachaient mal leur révulsion pour ces brutes épaisses, hirsutes, malodorantes, vêtues de peaux de bêtes, mais ne désespéraient pas de s’en faire des alliés et même des coreligionnaires. La monde a survécu à ce tsunami. Le christianisme aussi.

    Comparaison n’est pas raison ! Les réfugiés d’aujourd’hui n’ont pas tous le couteau entre les dents ou des grenades attachées à leur ceinture. Contrairement aux montures d’Attila, le sol reverdit là où passent leurs chevaux. Il se pourrait même que devenus eux aussi chrétiens – hypothèse qui n’a rien d’absurde – ils puissent redynamiser notre Eglise et assainir notre société.

    Alors, courons le risque d’être éclaboussés par ces flots qui n’ont rien de tumultueux ? Les premiers barbares, selon les experts, n’ont jamais dépassé le 5 % des populations qu’ils prétendaient conquérir. Les réfugiés de notre temps sont loin d’atteindre ce seuil. Serions-nous plus timorés, moins confiants en notre culture et nos convictions ? Si la peur nous étreint, ne serait-ce pas que nous serions devenus vides, flasques, sans aucune richesse consistante à opposer à ces nouveaux « envahisseurs », ou mieux à leur proposer ? La peur du vide finalement, dont la nature a horreur et que l’« autre » se presse de remplir ? Si c’était le cas, il serait grand temps de « passer aux barbares ». Ne serait-ce que pour assurer notre survie !

    [1] Philippe Henne, Les invasions barbares. L’Evangile et les Pères face aux migrants, Cerf, Paris 2016, 160p.

  • Bruxelles (Maison Saint-Paul), 12 avril : conférence sur l'histoire de Vatican II par Roberto de Mattei

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  • Le journaliste, incarnation et gardien de la pensée dominante

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    Lu sur le Salon Beige :

    Ces journalistes qui se prennent pour des moralistes

    Ingrid Riocreux décrypte dans “La langue des médias” le parler journalistique qui implique un jugement éthique sur les événements. Pour l’auteur, “on passe de la destruction de la langue à la fabrication du consentement”. Ingrid Riocreux relève la faiblesse de la compétence linguistique chez les journalistes, leur volonté d’utiliser des “mots valises” ou des expressions convenues comme le mot “dérapage” ou “phobie”. L’auteur dénonce la dérive du journalisme qui assure de plus en plus nettement une fonction d’évaluation morale. Elle appelle à avoir une saine distance critique envers le traitement de l'information, même à l'égard de la réinformation.

  • Après Charlie, non rien n’a changé. Tout a continué...

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    De Joseph Junker, cette opinion parue hier sur le site de la Libre.be :

    Après Charlie, rien n’a changé. Tout a continué

    "Après Charlie, rien ne va changer, tout va continuer", écrivais-je en février 2015. J'étais naturellement loin de me douter à l'époque d’à quel point l'année serait sanglante et nos pays frappés à répétition par le terrorisme. J'en suis d'autant plus amer de constater que rien n’y fit et que de fait, rien n'a changé. Une opinion de Joseph Junker, ingénieur civil, originaire de Verviers.

    Rien n’a changé parce que Charlie, et nous tous avec lui, avons continué à confondre liberté d’expression et provocations vulgaires. Et pourtant nous aurions pu nous détacher d’une conception pré-pubère de ce bien si précieux qu’est le droit d’affirmer haut et fort ce qu’on pense être juste. Et pourtant nous aurions pu cesser d’ériger en monument ce qui n’est en réalité qu’un reliquat de gaudriole estudiantine mal évacué. Le terrorisme ne doit pas nous faire changer de vie, dit-on ? Eh bien il se trouve que l’indignation profonde qui m’a soulevé le cœur après le lâche et ignoble assassinat des dessinateurs de Charlie n’a pas fait changer la bien faible estime dans laquelle je tenais ladite publication. Las ! Elle a continué à repousser toujours plus loin les frontière de la décence, avec en lamentable point d’orgue la "Une" stupide de la semaine dernière. Et tout a continué.

    Rien n’a changé parce qu’une partie de notre élite a continué d’affecter de croire que c’est en niant un peu plus nos racines, en faisant taire les cloches, en renommant les vacances de pâques et les marché de noël ou encore en retirant les crucifix des écoles catholiques qu’on allait recréer le vivre-ensemble. Comme si accéder aux exigences d’un laïcisme délirant, amalgamer terrorisme islamique, moine bouddhiste et frère catholique, renier tout patrimoine chrétien et endoctriner patiemment nos petites têtes blondes au nihilisme ambiant… pardon les "initier à la citoyenneté" pouvait être de quelque secours que ce soit face au défi posé par le radicalisme ! Et tout a continué.

    Rien n’a changé parce qu’une autre partie de notre élite s’est appliquée à prouver son (in)utilité en nous proposant des gadgets législatifs dispendieux et inutiles, comme si la perpétuité effective et la déchéance de nationalité allaient dissuader des kamikazes de frapper notre pays. N’est-ce pas la même élite pourtant qui refuse de regarder ses responsabilités en face, d’affronter le monstre qu’elle a elle-même créé par son clientélisme, son inconstance et son manque de vision ? N’est-ce pas elle qui toujours se complaît dans un somptueux déni, ne pensant qu’à refiler la patate chaude au gouvernement qui l’a précédé ou suivi ? Et tout a continué.

    Rien n’a changé parce que la Belgique est resté la Belgique : un Etat morcelé, où le moindre débat de fond ou même de forme mène à des discussions sans fin de marchands de tapis… pendant que rien ne se passe. Un Etat où la rationalisation des compétences n'est admissible qu'en la dispersant encore plus ; un Etat où de laborieux compromis sont érigés en dogmes et d'autant mieux observés qu'ils sont incompréhensibles. Un Etat faible, pour un pays qu'on aime. Et tout a continué.

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  • Les auteurs des attentats sont-ils nihilistes ou tout le contraire ?

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    Arnaud Dumouch nous propose d'analyser les motivations des auteurs des attentats qui, d'après lui, sont à l'opposé du nihilisme.

    Arnaud Dumouch est philosophe et théologien catholique. Il s'est spécialisé dans l'eschatologie, théologie des fins dernières.

    Sur l'islam, dans un regard catholique, consulter "Le mystère de l'islam", Editions Docteur Angélique, http://www.docteurangelique.com/titres.htm

    De nombreux experts, dans les médias, analysent en termes de « nihilisme » les attentats suicides.

    C’est une erreur d’analyse grave, due à une projection de nos mentalités sécularisées occidentales sur des mentalités hyper-religieuses qui n’ont rien à voir.

    Ces assassins sont au contraire dans un culte de Dieu à travers une espérance théologale dévoyée : ils attendent avec certitude la vie éternelle s’ils meurent au combat. Ils attendent la gloire terrestre s’ils gagnent leur guerre.

    Ainsi, tout est avantage pour ces djihadistes qui sont dans le « culte de Dieu poussé jusqu’au mépris des hommes mécréants », tandis que l’Occident est souvent dans « le culte de l’homme jusqu’au mépris de Dieu ». 

  • Nous, les catholiques, n’avons aucune raison de célébrer le 31 octobre 1517, la date qui marque le début de la Réforme et qui mena à la rupture du christianisme occidental

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    De Pierre Wolf-Mandroux sur le site du journal "La Croix" :

    Pour le cardinal Müller, les catholiques n’ont « aucune raison de célébrer » la Réforme

    À l’approche des 500 ans de la Réforme, le cardinal Gerhard Müller a déclaré dans un livre que les catholiques n’ont « aucune raison de célébrer » cette date, « qui mena à la rupture du christianisme occidental ».

    Dans un long livre d’entretiens, récemment paru en espagnol, Informe sobre la esperanza (Rapport sur l’espérance), le cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, met en garde contre une « protestantisation » de l’Église catholique. Et déclare : « Nous, les catholiques, n’avons aucune raison de célébrer le 31 octobre 1517, la date qui marque le début de la Réforme et qui mena à la rupture du christianisme occidental. »

    Plus loin, le cardinal allemand précise sa pensée : « Si nous sommes convaincus que la révélation divine est restée inchangée et préservée à travers les Écritures et la Tradition, dans la doctrine de la foi, dans les sacrements, dans la constitution hiérarchique de l’Église, fondée sur le sacrement de l’ordination sacerdotale, nous ne pouvons accepter qu’il existe des raisons suffisantes pour se séparer de l’Église. »

    Texte commun

    Un texte commun a été rédigé récemment par une commission internationale de dialogue luthéro-catholique en vue des commémorations de 2017 : « Du conflit à la communion ». Il était notamment écrit que « les chrétiens luthériens et catholiques célébreront ensemble le 500e anniversaire des débuts de la Réforme. »

    Le pape François lui-même se rendra auprès de l’Église de Suède à Lund, le 31 octobre prochain, accompagné de plusieurs représentants protestants. Soit un an avant les 500 ans du jour où le prêtre Luther rendait public ses 95 thèses.« Cela permet au pape de garder ainsi plus de distance », estimait une source diplomatique citée par La Croix.

    Le cardinal Gerhard Müller, qui a consacré sa thèse de doctorat au théologien protestant Dietrich Bonhoeffer, ne rejette pas le dialogue œcuménique avec les différentes communautés protestantes. Mais il souhaite que celui-ci se déroule de « manière réaliste » : « Le théologien Karl-Heinz Menke a raison d’affirmer que la relativisation de la vérité et l’adoption non-critique des idéologies modernes sont les obstacles principaux à l’unité dans la vérité. »

    Dans une interview donnée en décembre au journal allemand Die Zeit, il esquissait déjà des limites au dialogue œcuménique entre catholiques et protestants : «  Nous devons nous garder de forcer une unité, en faisant violence à la conscience de la vérité. Une unité sans vérité, où le christianisme serait réduit au statut d’une religion civile, ne peut pas réussir. (...) Dans le passé, aujourd’hui et en tous temps, la préoccupation commune doit être celle-ci : voir Jésus-Christ au centre de toute pensée, de toute action et de toute aspiration chrétiennes. »

  • La loi sur l'euthanasie, une loi défectueuse ?

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    De Jean-Jacques Durré sur cathobel.be :

    « La loi sur l’euthanasie est défectueuse »

    Ancien ministre des Finances et des Affaires étrangères, est en charge des questions éthiques au sein de son parti, le. Le sénateur démocrate-chrétien plaide pour une évaluation de la dépénalisant l’. Mais il parle aussi de l’importance pour la religion d’avoir sa place dans la société.

    Steven Vanackere nous a accordé cet entretien au lendemain des attentats sanglants du 22 mars 2016. « Ces événements m’ont rendu silencieux », dit-il, ajoutant qu’il faut maintenant tenter de comprendre et surtout de remédier à ce type d’actes. « Ces attentats vont engendrer une solidarité qui, heureusement, est déjà apparue. Des initiatives ont montré que, malgré ce climat de peur et d’angoisse, beaucoup de gens ressentent l’envie humaine d’aider l’autre. Il faudra bâtir sur ces sentiments, qui vont au-delà des convictions, des races, des religions, des langues. » Le sénateur démocrate-chrétien flamand craint aussi que ces événements n’engendrent une stigmatisation de la communauté musulmane.

    Dans ce contexte de société en mutation et chahutée, ne pensez-vous pas qu’il existe une tendance à vouloir éradiquer le fait religieux de la société? Certains affirment que la religion relève du domaine privé et n’a rien à voir dans la vie publique. Partagez-vous cette idée?

    Bien sûr que non. Cette interprétation de la laïcité veut transformer le principe selon lequel la religion se limite à la vie privée. Cette forme de laïcité, je ne la partage pas. Il y a beaucoup d’états démocratiques civilisés qui ne la partagent pas non plus. J’ai la conviction que si nous voulons lutter contre l’extrémisme, il ne faut pas le faire en promouvant l’indifférence mais en projetant l’idée d’un pluralisme actif. C’est-à-dire en encourageant tout le monde à afficher sa conviction et en respectant celle de l’autre. En nous engageant dans un dialogue. Si l’appartenance à sa propre conviction est éradiquée de la vie publique, il ne pourra pas y avoir de dialogue. Selon moi, il est erroné de croire qu’afficher sa conviction dans la vie publique, crée un climat d’intolérance. L’inverse est vrai. En ne parlant pas de sa conviction, on promeut chez certains jeunes un climat de rejet de la société. La philosophe Susan Neiman affirme qu’une des causes de la radicalisation des jeunes est due à cette incapacité de l’Occident de montrer ses convictions. Un climat où les gens parleront de leurs valeurs, contribuera de façon adéquate au vivre ensemble. La neutralité est un principe qu’on peut, à la limite, demander à des entités abstraites comme un gouvernement. Mais demander la neutralité à une personne, c’est impossible.

    Plusieurs parlementaires veulent faire inscrire le concept de laïcité dans la Constitution belge. Est-ce que le terme actuel de « neutralité » est trop vague?

    Je n’aime pas beaucoup ce terme de neutralité. Dans mon chef, il n’y a pas lieu de modifier la Constitution. Celle-ci est parfaitement apte à représenter les valeurs que nous souhaitons mettre en avant. C’est l’exécution sur laquelle il faut travailler pour rendre vivantes ces valeurs. On n’a pas besoin de modifier une Constitution pour changer quoi que ce soit. Et s’il fallait mettre une action sur des mots, je préfère le mot impartialité quand il s’agit de l’autorité plutôt que le mot neutralité. De plus, ce que je crains, c’est que les normes qu’on avance par rapport à l’Etat vont se transformer par la suite en une exigence vis-à-vis de personnes ou d’organisations. Et là, je me dis qu’un amalgame est fait.

    N’avez-vous pas l’impression qu’il y a un combat laïque aujourd’hui qui tente de profiter des événements actuels pour éradiquer les religions de la vie civile?

    Essayons de ne pas voir trop vite des conspirations. Toutefois, je trouve que la synchronisation de certaines initiatives est quand même très parlante. Je crois que, plutôt que de se fatiguer à chercher la conspiration, il faut que ceux qui croient que la foi peut apporter de la valeur à la société et au vivre ensemble, avancent leurs idées avec conviction et sérénité, sans être nécessairement dans une logique de conflit.

    Vous avez récemment déclaré que la loi sur l’euthanasie devait être revue. Pourquoi?

    C’est une loi défectueuse. Ma tendance politique ne l’a pas votée notamment parce qu’elle présentait certains flous. Un exemple: beaucoup de citoyens ignorent que la demande d’euthanasie, dans le chef du médecin qui exécute l’acte d’euthanasie l’oblige à consulter un deuxième voire, dans certains cas, un troisième confrère. Et que cette consultation n’implique pas du tout que le deuxième ou le troisième praticien doive être d’accord avec la volonté de passer à l’acte d’euthanasie. Il est faux de croire que le second avis n’est là que pour renforcer un accord entre confrères. Dans le cas de la souffrance psychique, il est clair que le temps entre la formulation de la demande et l’exécution-même prévue par la loi, qui est d’un mois, ne suffit pas pour sauvegarder toutes les garanties d’avoir une position prudente.

    Peut-on comprendre que plus de dix ans après la dépénalisation de l’euthanasie, on voit seulement arriver maintenant les premières plaintes? N’a-t-on pas fermé les yeux?

    C’est aussi la troisième raison pour laquelle cette loi pose quelques problèmes. Le contrôle est fait sur base de documents remplis par le médecin qui a pratiqué l’acte. Il est clair que s’il y a des choses irrégulières, il est fort improbable que la personne le déclare. Donc, si pendant treize ans, il n’y a eu qu’une seule fois où une plainte a été déposée au Parquet en demandant une investigation, c’est évident que le contrôle est défectueux.

    Vous proposez de revoir la loi. Mais, n’avez-vous pas peur que ce soit la porte ouverte à d’autres demandes d’extension de celle-ci? 

    C’est exactement la raison pour laquelle mon parti demande d’abord une évaluation. Nous avons toujours la conviction qu’une bonne partie de l’opinion publique, même ceux qui ne sont pas inspirés par nos valeurs, est convaincue qu’on peut améliorer cette loi. La première que nous demandons, ce n’est pas un débat parlementaire, c’est un débat sociétal. Une conscientisation par un débat sociétal est la première chose à faire. Le débat parlementaire viendra ensuite. Mais, il faudra le faire sérieusement, en parlant de tout. Si nous pouvons avoir une discussion plus équilibrée, il y a des chances d’arriver à une meilleure législation. J’ai toujours la conviction que les Belges, les Flamands, les Bruxellois, les Wallons, sont des gens qui ont une certaine sagesse et qui ont compris que ce type de discussions est fort délicat. Imaginer une loi qui soit apte à régler tous les problèmes est fort difficile mais en même temps, il nous faut une loi qui exprime les valeurs de notre société et, aujourd’hui, ce n’est pas le cas.

    Malgré l’actualité, en ce temps pascal, avez-vous un message?

    Plus que jamais, il faut se dire qu’après le Vendredi saint, il y a Pâques. Et Pâques est la promesse que pour l’amour, rien n’est impossible ultimement. Malheureusement, cet ultimement vient à un moment que l’on ne connaît pas, tout comme les drames, mais il y a la promesse que la victoire de l’amour viendra aussi.

    Propos recueillis par
    Jean-Jacques Durré

    Extraits de l’émission ‘En débat’ diffusée sur RCF Liège et à réécouter en podcast sur www.rcf.be

  • Serrano et son "Piss Christ" accueillis à Bruxelles par les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique

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    De lavenir.net :

    "C’est une expo (un peu) polémique et (très) attendue: les Beaux-Arts offrent leurs cimaises suréclairées au photographe new-yorkais Andres Serrano. Cette large rétrospective, grand public mais qu’on déconseillera peut-être aux âmes les plus sensibles, immerge le visiteur dans la longue quête de sens de l’artiste. «Immerger», c’est le cas de le dire puisque l’œuvre la plus emblématique de Serrano, «Piss Christ», plonge justement un petit crucifix dans l’urine. On le concède: «Unsencored Photographs» a quelque chose de putassier. Membres du Klux Klux Klan, corps inertes, prisonniers torturés, fluides corporels, flingues, figures christiques et sexe déviant (qui en a fâché certains, les cadres brisés en témoignent) jalonnent le parcours..."

    On redoute des attentats terroristes meurtriers perpétrés par de redoutables filières chrétiennes radicalisées...