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Débats - Page 514

  • Mgr Charles Chaput élu par ses pairs pour mettre en œuvre « Amoris Laetitia »

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    Chaput.jpgEtats-Unis: une lecture de l’Exhortation du pape François dans la ligne du Cardinal Müller, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Lu sur le blog « Salon beige » :

    « La Conférence épiscopale des États-Unis a élu Mgr Charles Chaput, archevêque de Philadelphie, président de la conférence pour la mise en œuvre de l'Exhortation apostolique Amoris Laetitia pour les Etats-Unis.

    Le choix de la Conférence Épiscopale américaine est un signe clair de l'épiscopat américain, compte tenu du fait que Mgr Chaput a toujours soutenu la nécessité d'être fidèles au Christ dans tous les domaines, y compris l'impossibilité pour les divorcés remariés de recevoir la communion, à moins qu'ils choisissent de vivre dans la chasteté, comme des frères.

    L'archevêque de Philadelphie, dans un article publié  l'année dernière dans la revue First Thing, écrivait :

    «L'Église a toujours insisté sur la nécessité de se repentir des péchés graves comme condition pour recevoir l'Eucharistie".

    Mgr Chaput a dit que l'Église n'a pas à «punir» ou «exclure» les couples divorcés et remariés, mais "ne peut pas ignorer la Parole de Dieu sur la permanence du mariage, ou d'atténuer les conséquences des choix qui les gens matures prennent librement. Vous ne pouvez pas confirmer l'homme dans les comportements qui les séparent de Dieu et en même temps être fidèle à sa propre mission."

    L'archevêque a déclaré que l'ouverture de la communion aux divorcés remariés ne serait pas un acte de vraie miséricorde, mais conduit à un «effondrement» qui existe déjà "en Europe, dans ces églises où la pratique pastorale sur le divorce, remariages et la réception des sacrements a quitté l'enseignement catholique authentique ».

    Mgr Chaput préside un groupe de travail composé de cinq évêques, dont le but est «d'aider le Saint-Père dans la réception et la mise en œuvre future de l'Exhortation post-synodale apostolique Laetitia Amoris".

    Les autres évêques qui forment ce comité sont Mgr Vigneron, archevêque de Detroit, Mgr Hebda, évêque de Saint-Paul et Minneapolis, Mgr Burbidge, évêque de Raleigh et Mgr Malone, évêque de Buffalo. »

    Ref. Mgr Charles Chaput élu par ses pairs pour mettre en oeuvre Amoris Laetitia

    JPSC

  • Un diaconat féminin? Réflexions théologiques sur une discussion remise à l’ordre du jour par le pape François.

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    diaconat-femmes.pngLe pape François envisage une commission pour plancher sur le rôle des « diaconesses » dans l’Eglise primitive: l’agence Zenit rappelle qu’une enquête historique a déjà été menée en 2003, à la demande de saint Jean-Paul II, par la Commission théologique internationale, mettant en évidence la différence entre “diacre” et “diaconesse”, dans un document intitulé : « Le diaconat. Evolution et perspectives » Pour enrichir le débat rouvert par le pape régnant, l’Agence publie une réflexion d’un théologien de la Faculté théologique de Lugano (Suisse) : le professeur Manfred Hauke . En voici le texte, daté du 17 mai 2016 : 

    « Lors de l’audience de l’Union internationale des supérieures générales, le pape, interrogé sur la possibilité, pour les femmes aussi, d’un diaconat permanent, a proposé de charger une commission d’étudier cette question. Le pape a évoqué sa rencontre fortuite, dans la « Domus Paul VI », d’un spécialiste remarquant que la situation des diaconesses dans l’Eglise primitive n’était pas très claire. Il veut « demander à la Congrégation de la Foi qu’elle l’informe sur l’état de la question des études sur ce thème… D’autre part je souhaite », a-t-il dit, « instituer une commission officielle chargée d’étudier cette question… »

    La Commission théologique internationale s’est déjà penchée pendant quelques années sur ce thème du diaconat, étudiant aussi, avec beaucoup d’attention, celui des diaconesses. Le volumineux document, fruit de ces études, est paru en français : Commission théologique internationale, Le Diaconat, évolution et perspectives, Cerf : Paris, 2003, p. 7-141 ; voir aussi (avec plus précision) sur le site internet du Vatican www.vatican.va 

    La discussion sur ce thème est très développée. Il faut avant tout disposer d’une information historique précise. On la trouve surtout dans l’ouvrage fondamental de A. G. Martimort, Les Diaconesses. Essai historique, Rome 1982 ; en anglais : Diaconesses : An Historical Study, Ignatius Press : San Francisco 1986. Outre différents articles, j’ai moi-même fait un complément à l’étude de Martimort, où sont pris en compte les fruits de vingt années de discussions et de recherches après la parution de cet ouvrage de référence : M. Hauke, Die Geschichte der Diakonissen. Nachwort und Literaturnachtrag zur Neuauflage des Standardwerkes von Martimort über Diakonissen, dans L. Scheffczyk (éd.), Diakonat und Diakonissen, St. Ottilien 2002, 321-376. On trouve une courte synthèse de plusieurs articles dans : Diakoninnen waren keine Diakonissen. Klarstellungen zum sakramentalen Diakonat der Frau, dans Theologisches 42 (2012) 309-320 (sur Internet www.theologisches.net…).

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  • La Nef de juin 2016 est parue; au menu : Amoris Laetitia, féminisme, droits de l'homme...

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    Le désormais fameux chapitre VIII de l’exhortation sur la famille Amoris Laetitia a fait couler beaucoup d’encre et suscité d’importants débats dans l’Église : les divergences qui se manifestent appellent une clarification de Rome ; nous y apportons notre modeste contribution en posant dans ce numéro de juin les questions que nous semble soulever cette exhortation. Vous y trouverez également un grand dossier sur l’impasse du féminisme actuel, avec notamment deux interviews de Gabrielle Cluzel et Eugénie Bastié, et aussi un entretien avec les responsables de Mère de Miséricorde qui accomplit un travail admirable trop peu connu. Et n'oubliez pas, enfin, nos pages « Débats » avec un article fort de Philippe Bénéton contre les droits de l’homme.

    Christophe Geffroy
    Directeur de La Nef
    Sommaire du n°282 de juin 2016
    SOMMAIRE DU N°282 DE JUIN 2016

    ÉDITORIAUX
    Zone de turbulences, par Christophe Geffroy
    Le besoin d’être aimés, par Jacques de Guillebon

    ACTUALITÉ
    Amoris Laetitia : interrogations, par l’abbé Christian Gouyaud
    Immigration : que faire ?, par Michel Toda
    Manuels scolaires : du pire au meilleur, par Anne Coffinier
    Géopolitique d’abord : Clinton, Trump et les USA, par Paul-Marie Coûteaux

    ENTRETIEN
    Mère de Miséricorde : la miséricorde et la vie,
    entretien avec Guillaume et Anne-Charlotte de Maupeou

    DOSSIER : L’ÉCHEC DU FÉMINISME
    Origine du féminisme, par Jacques de Guillebon
    Vers l’accomplissement de la personne, par Chantal Delsol
    L’impasse du féminisme, par Christophe Geffroy
    L’escroquerie du féminisme, entretien avec Gabrielle Cluzel
    Vers une utopie totalitaire, entretien avec Eugénie Bastié
    Le féminisme en terre d’islam, par Annie Laurent
    Un choc de culture, par l’abbé Laurent Spriet
    Liberté, égalité, féminité ?, par Marianne Durano
    « Femme, que me veux-tu ? », par Isabelle Solari

    VIE CHRÉTIENNE
    Miséricorde et Sacré-Cœur (6/9), par l’abbé Christian Gouyaud
    Question de foi : « Tout à l’ego », par l’abbé Hervé Benoît

    CULTURE
    Le ralliement de Léon XIII en 1892, par Yves Chiron
    Notes de lecture, chroniques musique, cinéma, internet,
    Sortir, livres jeunes
    Au fil des livres : L’hiver d’une princesse, par Philippe Maxence
    Portrait : Victoria Picone, par Marine Tertrais
    Débats : La subversion par les droits de l’homme, par Philippe Bénéton

    BRÈVES
    Annonces en ligne

  • "Diaconesses" : quand les éditions Fidélité font dire au pape ce qu'il n'a jamais dit

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    Quand les éditions Fidélité font dire au pape ce qu'il n'a jamais dit

    Voici ce qu'on peut lire sur le site des éditions Fidélité pressées de récupérer des propos du pape pour écouler un opuscule consacré à la question des diaconnesses :

    Le pape a ouvert la voie à l'ordination de femmes diacres, à même de prêcher et de célébrer des baptêmes ou des mariages, une révolution pour l'Eglise catholique où seuls les hommes peuvent donner les sacrements.
    S'adressant à plusieurs centaines de religieuses lors d'une réunion à huis-clos, le pape a répondu par l'affirmative à l'une d'entre elles qui lui demandait s'il était possible de créer une commission pour étudier cette question, selon l'Osservatore Romano, le journal du Vatican.
    « Je pense que oui, ce serait bien pour l'Eglise de clarifier ce point. Je suis d'accord. Je parlerai pour qu'on fasse quelque chose dans ce genre », selon des propos rapportés par des agences italiennes et religieuses.

    Or, « Le pape François « n’a pas dit qu’il avait l’intention d’introduire une ordination diaconale des femmes ». C’est la mise au point du directeur du Bureau de presse du Saint-Siège sur Radio Vatican, le 13 mai 2016, au lendemain de l’audience des religieuses de l’Union internationale des supérieures générales (UISG), durant laquelle le pape a exprimé son souhait de constituer une commission pour se pencher sur le rôle des diaconesses dans les premiers siècles du christianisme. (voir la note publiée sur belgicatho à ce sujet)

  • Trop de réfugiés en Europe d'après le Dalaï Lama

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    Lu sur lefigaro.fr :

    Le dalaï-lama a estimé qu'il y avait à présent "trop" de réfugiés en Europe après la vague d'arrivée l'an dernier et que ces migrants cherchant protection ne devaient rester que provisoirement sur place, dans une interview publiée aujourd'hui en Allemagne.

    "Quand nous regardons le visage de chaque réfugié, surtout ceux des enfants et des femmes, nous ressentons leur souffrance et un être humain qui a de meilleures conditions de vie a la responsabilité de les aider. Mais d'un autre côté, il y en a trop à présent" en Europe, a déclaré le chef spirituel des Tibétains au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. "L'Europe, l'Allemagne en particulier, ne peut devenir un pays arabe, l'Allemagne est l'Allemagne", a-t-il ajouté, en référence au fait qu'une majorité des migrants vient de pays arabes comme la Syrie ou l'Irak.

    "Il y en a tant que cela devient difficile sur le plan pratique. Et sur le plan moral, je trouve aussi que ces réfugiés ne devraient être accueillis que provisoirement. L'objectif devrait être qu'ils retournent (dans leur pays) et aident à reconstruire leur pays", a estimé le dalaï-lama, qui vit lui-même en exil en Inde depuis plus de 50 ans. L'Allemagne a accueilli l'an dernier un nombre record d'un million de réfugiés.

  • Laïcité : une parole claire sur un concept ambigu

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    Vu sur le site de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne »:

    Ref. La laïcité exclut-elle l’Église de la sphère politique ?

    JPSC

  • Au Canada : comme un parti-pris pour l'avortement des enfants trisomiques

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    Un reportage de Tamara Alteresco sur ici.radio-canada.ca :

    Trisomie 21 : lorsque des parents doivent se défendre contre l'avortement

  • Quand la Ligue des Familles fait fi de la solidarité entre les familles et construit une réforme qui les dressera les unes contre les autres

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    De Joseph Junker, cette "opinion" publiée sur levif.be :

    Allocations familiales : le coup de Jarnac de la Ligue des familles

    Ce vendredi 27 mai, la Ligue des familles présentait, au cours d'un débat organisé, sa proposition de réforme des allocations familiales. Réforme dont la mesure phare serait la suppression des rangs (l'augmentation des allocations suivant la place de l'enfant dans la famille) au profit d'une allocation universelle de 150 euros par enfant. Résultat de la mesure : si les familles d'un ou deux enfants recevaient des montants plus importants, les familles dès 3 enfants et au-delà, soit 16% des familles, verront à l'avenir leurs allocations diminuer.

    Un triste épisode qui vient se rajouter au lourd contentieux en train de se former entre la Ligue des familles et les parents qu'elle prétend représenter. Il survient en effet après une proposition d'instauration d'une parenté sociale très loin de faire l'unanimité parmi les parents, et surtout le soutien, en dépit de tout bon sens, du changement des rythmes scolaires et du pacte d'excellence. Et ce malgré l'opposition de 70% ( !) de la population, une pétition conséquente et une série de tribunes enflammées de parents furieux (à raison) partagées des milliers de fois sur les réseaux sociaux. Un phénomène qui n'a en fait rien d'étonnant si l'on considère que la Ligue représente aujourd'hui moins de 5% des familles wallonnes et bruxelloise et dépend à 60% des financements publics[1].

    J'ai eu le privilège au cours d'un débat télévisé avec la Ligue des Familles sur un autre sujet, d'apprendre que la réforme des allocations familiales n'impacterait que 7% des familles (en réalité 16%, nous venons de le voir, et un tiers des enfants). Message qui je dois le dire m'a plutôt interpellé : imagine-t'on un syndicat qui proposerait une mesure défavorable à une partie significative de ses membres au bénéfice des autres, lesquels n'ont en fait jamais demandé qu'on adapte un système fonctionnant jusqu'à présent à la satisfaction générale ? Les "7 %" en question apprécieront d'être les dupes d'une ligue qui a mis ses priorités ailleurs, fait fi de la solidarité entre les familles et construit une réforme qui les dressera les unes contre les autres. On ne s'étonnera guère d'ailleurs d'apprendre que la ligue est en hémorragie constante de membres depuis deux décennies. Les plans sociaux s'y sont égrenés à intervalles réguliers, la Ligue voyant partir près de la moitié de ses collaborateurs sur la seule période 2008-2013. Si elle collait plus à la volonté des familles, n'aurait-elle pas plus de succès ?

    Parmi les arguments pour une rationalisation des allocations familiales et une suppression des rangs, on relèvera le discours suivant : La ligue déclare en effet que Les allocations familiales doivent aider les parents au moment où ils en ont le plus besoin : à la naissance du 1er enfant, ils sont plus jeunes et perçoivent des salaires plus modestes. Or, le coût du 1er enfant est 20 à 30% supérieur à celui du suivant.

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  • Le fondateur du 'Dignitatis Humanae Institute' dénonce le mouvement international de réduction de la population

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    D'Anne Dolhein sur reinformation.tv :

    Benjamin Harnwell du “Dignitatis Humanae Institute” dénonce le mouvement international de réduction de la population

    Dans un entretien accordé à Breitbart, le fondateur du Dignitatis Humanae Institute, Benjamin Harnwell, a commenté la crise de civilisation actuelle en s’autorisant une analyse dont il a reconnu qu’elle pouvait paraître incroyable. Annonçant qu’il gardait son « entonnoir sur la tête » le temps de cette explication, il a déclaré : « Je crois vraiment qu’il existe un mouvement international, conduit par des organisations telles l’Union européenne et l’ONU, visant à réduire la population globale. J’en suis certain. » Harnwell ne parlait pas comme un fou ; à propos de ce mouvement de réduction de la population, il cherchait simplement à souligner combien cela peut sembler difficile à croire.

    Il a poursuivi, à ce propos : « J’ai passé quinze ans dans la politique aussi bien dans la Chambre des communes qu’au Parlement européen, et j’ai étudié ces choses de très près. Cela dépasse le hasard lorsqu’on voit des lois, introduites dans un pays après l’autre, qui sont rédigées de manière presque identique. Il faut bien qu’il y ait une forme de coordination. »

    Benjamin Harnwell a vu les dépopulationnistes à l’œuvre

    Pour Harnwell, ces initiatives anti-humaines remontent à la révolution sexuelle des années 1960, qui a également fait naître le mouvement environnementaliste moderne et ses obsessions malthusiennes, liées au « changement climatique ». Il y a une ligne droite entre ces concepts, assure Harnwell : « Les gens sont mauvais, la nature est bonne. »

    « La conséquence réelle à la fois de la révolution sexuelle avec ses lois, le divorce sans faute, l’avortement et tout cela, et l’avancée vers le changement climatique, est que les gens auront moins d’enfants. Voilà la ligne droite qui unifie ces choses », a-t-il affirmé, ajoutant que le slogan « Les gens sont mauvais, la nature est bonne », est aussi le « credo » des religions païennes auxquelles s’intéresse la gauche, ce qui a donné naissance au mouvement néo-païen. « C’est exactement ce que l’on peut s’attendre à voir surgir, lorsqu’on tolère la déchristianisation de nos sociétés : quelque chose va forcément remplir le vide. »

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  • Face à la crise migratoire, une révolution mentale des Européens ?

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    Crise des migrants | Pour une révolution mentale des Européens

    Analyse | Alors que la crise des migrants constitue assurément le principal défi géopolitique auquel l’Union européenne et ses membres sont confrontés, il convient de s’interroger sur la nature des événements et la manière dont nous y avons répondu jusqu’ici, afin d’adopter enfin une politique efficace | Par Gérard-François DUMONT, professeur de géographie à l’Université Paris IV-Sorbonne, spécialiste des migrations internationales, directeur de la revue Population et avenir et membre du Conseil d’orientation de l’Institut Thomas More | Cet article reprend l’essentiel de l’audition de Gérard-François DUMONT devant la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat (France), le mercredi 11 mai 2016

    La situation est assez grave, puisque c'est l'avenir de l'Union européenne qui est en cause. Il convient donc de la regarder lucidement, au risque de tenir des propos qui ne seront pas très adoucis. Ce propos sera organisé en trois points : quelle est, d'une part, la nature de cette migration en nous concentrant sur ce qu’on peut appeler les migrants venus de Mésopotamie, c'est-à-dire de Syrie et d'Irak ; d'autre part, l'analyse de la réaction des États européens ; enfin, quelle politique étrangère devrait être conduite dans les prochains mois. 

    | Une migration assez spécifique

    Sur le premier point, la nature de cette migration est assez spécifique. Au premier re-gard, on pourrait penser qu'il s'agit d'une migration classique, certes intense, mais qui est liée à un conflit civil. Nous savons dans l'histoire que toute guerre civile entraîne le déplacement de populations qui, pour assurer leur survie, quittent leur pays et se rendent dans le premier territoire où elles peuvent assurer leur sécurité. Ce qui peut paraître également classique, c'est que l'exode se prolonge au fil des années car le conflit perdure dans les territoires d'origine, comme dans la guerre de l'ex-Yougoslavie où les exodes n'ont cessé qu'après les accords de Dayton. Ce qui est également classique, c'est que, lorsque les perspectives de retour sont faibles et que le premier pays refuge n'offre pas de conditions satisfaisantes, on cherche ailleurs une solution meilleure. 

    Pourtant, cet exode est tout à fait spécifique : en raison de la nature plurielle des com-bats, alors que dans beaucoup de guerres civiles seuls deux belligérants s'affrontent, de la présence d'une organisation dénuée de scrupules, l'État islamique, du jeu trouble de certaines puissances régionales et enfin, du fait que cet exode est pris dans un tourbillon géopolitique impliquant des acteurs locaux, régionaux et d'autres au-delà du Moyen-Orient. De ce fait, cette migration peut être considérée comme sans précédent historique.

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  • Emancipation ou enracinement ? Le vrai débat contemporain abordé par Chantal Delsol

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    Sur Canal Académie :

    unnamed.jpgLe vrai débat contemporain : émancipation ou enracinement ?

    Entretien avec Chantal Delsol, philosophe, membre de l’Académie des sciences morales et politiques à propos de son dernier ouvrage : La haine du monde

    Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse”, écrivait Albert Camus. Le dernier ouvrage de Chantal Delsol s’inscrit dans cette perspective. Pour la philosophe, nos sociétés postmodernes sont en effet animées par un désir jamais assouvi d’émancipation poursuivant, sous de nouvelles formes, le dessein totalitaire de forger un homme et un monde nouveau. Mais rien n’est cependant joué car, face à ces démiurges, un autre courant, partisan de l’enracinement, s’affirme avec l’humble ambition de cultiver le monde tel qu’il est avec la prudence et la patience de jardiniers.

    Ecouter l'émission sur Canal Académie

    Extrait de "La haine du monde" :

    Le combat des démiurges et des jardiniers

    « Le moment contemporain est habité par deux courants de pensée adverses. Le premier continue la modernité en déployant encore son prométhéisme, quoique sous d’autres auspices qu’au XXe siècle : l’attente des lendemains qui chantent ou du Reich de mille ans, laisse place, par exemple à l’attente de l’homme immortel du post-humanisme. Ici nous sommes encore des démiurges. Et nous le sommes aussi en poursuivant l’ouvrage commencé par le totalitarisme rouge : tentative de produire un humain insoucieux des questions existentielles, récusant toute anthropologie susceptible de nous précéder, croyant vivre dans une pré-histoire en attendant la parousie prochaine.
    Le deuxième courant s’oppose au premier, qu’il voit comme une espèce sauvage du prométhéisme fanatique, un héritier de Lumières dévergondées. Il s’intéresse à cultiver le monde qui existe au lieu de le refaire. Il s’emploie à l’attention et au respect davantage qu’à la fabrication. Ici nous sommes des jardiniers. Notre époque produit donc des démiurges et des jardiniers, dont les visions du monde et les projets sont antithétiques. »

    Extrait de La haine du monde. Totalitarismes et postmodernité,
    par Chantal Delsol, Editions du Cerf, février 2016, 238 p., 19 €

  • Chantal Delsol : Le nouveau clivage émancipation contre enracinement

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    Chantal Delsol sur TV Libertés :

    ZOOM - Chantal Delsol : Le nouveau clivage émancipation contre enracinement

    Philosophe, historienne des idées et romancière, Chantal Delsol est membre de l’Académie des Sciences morales et politiques. Elle vient de publier un essai puissant et sans compromission intitulé :”La haine du monde” aux Editions du Cerf. Pour l’auteur, le clivage traditionnel gauche/droite s’estompe en faveur d’un autre, plus récent mais durable : la séparation entre démiurges et jardiniers, représentant deux courants de pensées adverses. Les démiurges, les enfants des lumières, possèdent le pouvoir. Ils veulent émanciper l’homme des particularismes, des emprises familiales, religieuses, nationales ou culturelles; En cela, ils se situent dans la continuité des totalitarismes du XXième siècle. L’esprit ultime du démiurge est le transhumansime, l’homme amélioré qui rêve d’immortalité. Par opposition au démiurge, Chantal Delsol fait appel à l’image du jardinier “qui ne cherche pas l’efficacité mais la fécondité”. Chantre de l’enracinement, le jardinier s’apparente à la représentation de la contre-culture face au pouvoir et aux puissants. Le but du jardinier n’est pas de créer un nouveau monde mais parfaire celui qu’il a trouvé en arrivant. Plus observatrice que militante, Chantal Delsol se garde bien de choisir son camp. Haut et fort, elle prône un équilibre nécessaire entre l’enracinement et l’émancipation. Cependant, au fil des pages, elle finit par affirmer qu’elle ne croit pas au triomphe de la démurgie. L’auteur s’écrit :”jamais les pensées absurdes n’ont gagné !”.