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Débats - Page 606

  • L'argument de la mort dans la dignité est une horreur absolue

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    De François Teutsch, sur Boulevard Voltaire :

    (...) Ce qui glace le sang, chez les partisans de l’euthanasie, c’est la prétention de l’homme à décider de qui est digne de vivre ou non. L’humanisme de façade d’un tel projet ne trompe personne. Parce que l’argument de la mort dans la dignité est une horreur absolue : il fait dépendre la dignité de la personne de son état physique. François est un homme digne parce qu’il est capable d’écrire ces lignes, mais il perdrait toute dignité parce qu’un AVC le clouerait au lit pour des années ?

    Se rend-on compte de ce que cette vision a de terrible ? Elle réduit l’homme à son utilité sociale, à l’image qu’il renvoie de notre propre faiblesse, au refus obstiné de la mort. Elle réfute notre humanité au profit d’un bas utilitarisme. En refusant à l’homme une dignité ontologique, en exprimant même qu’il pourrait ne plus être digne, elle décide qu’il pourrait – dans certaines conditions – ne plus être un homme.

    Le squelette en pyjama rayé sortant d’un camp de concentration : homme digne, ou individu tellement diminué qu’il perd sa dignité ? Et notre vieille grand-mère incontinente : indigne ? Plutôt infiniment digne d’être aimée, dans sa faiblesse qui l’oblige à se livrer à nous !

    La vie, la mort, l’homme sont des mystères que tout homme de bien devrait contempler sans chercher à s’en rendre maître. Nul n’a le droit de dire qui est homme, qui est digne de vivre, qui mérite d’être aimé. À moins de vivre dans une terrible désespérance. C’est en contemplant ces mystères qui nous échappent que nous trouverons notre véritable dignité.

  • La sécularisation du monde occidental

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    3558570168.JPGLu sur le site didoc.be, sous la plume de Monseigneur Cabello (photo: source Manifestation de rentrée à l’église du Saint-Sacrement à Liège),Vicaire Régional de la Prélature de l’Opus Dei en Belgique :

    « On appelle sécularisation le fait de reconnaître l’autonomie des diverses sphères de l’activité humaine (la politique, la science, l’art, etc.) par rapport à la religion. Cette séparation peut être considérée comme relative ou totale. Une autre acception, plus répandue, du vocable sécularisation, se réfère à la perte d’importance de la religion dans la société. Ces deux acceptions ne sont pas opposées. Dans ces lignes, nous utiliserons la deuxième, qui est plus générale et qui, dans un certain sens, inclut aussi la première.

    Comme le philosophe canadien Charles Taylor l’a fait dans son œuvre A Secular Age, nous partirons de la question suivante : pourquoi tout le monde était-il croyant en l’an 1500 alors qu’aujourd’hui la majorité des gens considèrent le rejet de la foi comme un choix presque inévitable ? La genèse de cette évolution complexe peut être attribuée à de multiples causes. Nous essaierons de les synthétiser en trois causes principales

    1. Le changement du modèle de rationalité

    La critique de la métaphysique. Aux 17ème et 18ème siècles, une école de philosophes britanniques — dont Locke et Hume sont les plus illustres représentants — appelle à renoncer à la métaphysique, c’est-à-dire à la réflexion philosophique sur les réalités suprasensibles telles que l’âme, Dieu, l’au-delà, etc. La métaphysique, estiment-ils, ne nous a jamais procuré la moindre connaissance certaine sur ces questions.

    Quelques années plus tard, Kant parlera de l’intelligence qui prétend connaître par ses seules forces des réalités suprasensibles (l’âme, Dieu, etc.), sans faire recours à l’expérience sensible — ce qu’il appelle la « raison pure », une raison qui veut faire de la métaphysique. Elle est comparable — toujours d’après Kant — à une colombe qui, faisant l’expérience que l’air freine son vol, prétend voler dans le vide, sans se rendre compte que l’air qui la freine est aussi celui qui la porte. Sans l’air, la colombe s’écrasera au sol. Tel est le sort de la raison pure : elle ne peut connaître sans l’expérience sensible ; elle n’est pas faite pour la métaphysique, mais pour l’étude des faits empiriques, pour la science positive.

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  • Euthanasie des enfants : accélération pour un passage en force (bulletin de l'I.E.B.)

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    Sommaire (cliquer sur les titres pour accéder aux articles)

  • Euthanasie des enfants : Michel Schooyans dénonce un processus de corruption du droit

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    Lu sur l'Homme Nouveau que nous remercions d'avoir placé cet article en libre accès :

    Euthanasie des enfants : vers une corruption du droit en Belgique

    par Mgr Michel Schooyans

    Alors qu’en France l’offensive en faveur de l’euthanasie est passée à une nouvelle vitesse, le projet belge de légaliser l’euthanasie pour les enfants démontre l’absence totale de limites de cette logique mortifère que décrypte Mgr Michel Schooyans, professeur émérite de l’Université de Louvain et membre de l’Académie pontificale des Sciences sociales.

    Le piège d'une fausse compassion

    Le 12 décembre 2013, le Sénat de Belgique adoptait un texte autorisant l’euthanasie des enfants dans certaines conditions. D’ici le printemps prochain, le texte devrait passer en Commission, puis au vote des députés, avant la dissolution des Chambres. Déjà en 1990, la loi sur l’euthanasie était passée, en Belgique, comme une lettre à la Poste, dans l’indifférence quasi générale. Plus que jamais la vigilance s’impose partout aujourd’hui, si l’on ne veut pas être vite confronté à de durs réveils. Voyez ce que nous apprennent les négociations actuellement en cours, en Belgique, pour légaliser l’euthanasie des enfants. Mus par une fausse compassion, des parlementaires proposent de « faire bénéficier » les enfants du « droit » à l’euthanasie. Ce bénéfice pourrait être revendiqué par des adolescents chavirant dans un épisode aux cœurs brisés, par des enfants victimes de la séparation de leurs parents, par des élèves peu doués et en mal d’emploi, par des délinquants chroniques habitués des prisons. Moyennant une procédure accélérée, ce nouveau « droit » serait accordé aux enfants porteurs d’un handicap physique ou mental. Les parents pourraient invoquer ce « droit » pour échapper au « fardeau » qu’ils devraient supporter durant toute leur vie.

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  • Manifestations et signes d'appartenance religieuse

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    Faut-il, lors de manifestations organisées autour de problèmes de société tels que l'avortement ou l'euthanasie, porter ostensiblement des signes d'appartenance religieuse? Cela fait débat. Une amie formule les observations suivantes qui nous paraissent procéder du meilleur bon sens :

    Comment (ré)agir publiquement pour défendre une juste cause.

    La stratégie à utiliser lors de manifestations publiques divise les uns et les autres. Nous n’avons aucun lieu en Eglise pour nous exercer à un tel discernement et exercice ; il est normal que les sensibilités divergentes affleurent ou s’entrechoquent, sachant que chacun pourra extraire de la Bible ou de l’enseignement de l’Eglise de quoi argumenter sa position. Restons cependant unis de cœur et de prière, même si nous ne tenons pas tous la même « place »  ni position, dans ce combat/débat.

    Permettez-moi d’apporter encore d'autres éclairages :

    - Ce n’est pas parce que des organisateurs demandent une discrétion au niveau des signes religieux qu’il y a intolérance religieuse : le Christ a vécu Lui-même incognito pendant 33 (30 ?) ans dans un village de Palestine. Il ne se révèle pas à n’importe qui, n’importe quand, n’importe comment.

    - Le Christ puis les apôtres n’annoncent pas la Bonne Nouvelle de la même manière quand ils s’adressent à des « juifs » (= croyants ») ou à des païens (= non croyants); en bref, pour « évangéliser » un juif, ils partent de Dieu, de la loi et des prophètes, mais pour évangéliser un païen, ils partent de faits concrets, de témoignages, d’argumentations philosophiques (branche totalement absente des cursus scolaires belges habituels, d’où notre difficulté à entrer dans le débat public), des « sciences humaines », etc. On ne « dialogue » pas de la même manière avec une culture encore quelque peu chrétienne (cfr Italie, Espagne, Pologne, …)  que dans une culture hostile au christianisme comme en Belgique. La demande des organisateurs est dès lors tout à fait légitime.

    - Nous argumentons trop souvent le rejet « du monde » devant la cause que nous défendons en nous présentant comme des victimes persécutées comme le Christ l’a été. Il y a sûrement une part de vérité : le disciple n’est pas au-dessus du Maitre. Mais nous ne considérons pas assez que nous sommes, nous, catholiques, responsables en partie de la haine que le monde nous porte. Il ne nous a pas encore pardonné (notamment) une morale rigide (mal) enseignée aux générations précédentes et les comportements sexuels meurtriers ou pervers de religieux (qui se prolongent aujourd’hui encore dans notre Eglise, couverts par nos évêques). Il est évident que toutes les lois qui blessent la famille et la vie sont une revanche du monde par rapport à un catholicisme qui a davantage blessé que construit. Plus nous exhiberons donc nos insignes religieux, plus nous exciterons ceux qui ne nous ont pas encore pardonné nos blessures ou crimes (récents ou plus lointains).

    - La conversion la plus difficile à opérer est celle qui doit se vivre au sein de notre Eglise catholique belge : du simple fidèle à l’évêque, en passant par les assistants pastoraux et prêtres, il y a une grande proportion de catholiques qui n’acceptent pas la doctrine de l’Eglise sur les question éthiques, y compris l’avortement et l’euthanasie. (...) N’est-ce pas dans ce milieu religieux et ecclésial que ceux qui veulent mener un combat visiblement religieux doivent en priorité agir, convaincre, interpeller, dialoguer ? D’avance, nous les en remercions.

  • Euthanasie des mineurs : faire vite avant la fin de la législature ?

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    C'est ce que l'on peut déduire de la lecture de ceci, sur le site de la RTBF :

    Après avoir été voté en décembre au Sénat, le texte qui doit élargir l'euthanasie aux mineurs arrive cette fois à la Chambre. Il est à l'ordre du jour aujourd'hui en commission de la Justice. Les débats vont pouvoir commencer.

    Au Sénat, les débats ont été longs. Plusieurs mois ont été nécessaires pour boucler le dossier, avec notamment beaucoup d'auditions de spécialistes. Un compromis a finalement été trouvé, limitant l'euthanasie aux mineurs pour les seules souffrances physiques.

    Le texte a été adopté par une majorité différente, alternative à celle au pouvoir au niveau fédéral, avec les socialistes, les libéraux , les Verts et la N-VA.

    Le CDH et le CD&V ont voté contre, estimant notamment que les partis favorables au texte avaient voulu précipiter les choses.

    A la Chambre, aujourd'hui, le contexte est le même. Au Cd&V, notamment, on reste opposé à l'évolution décidée mais on explique aussi qu'on ne va pas faire de l'opposition pour faire de l'opposition. Le parti décidera ce matin s'il compte demander, par exemple, de nouvelles auditions.

    Pour les partisans d'un vote à la Chambre, la loi serait alors définitivement adoptée, et l'agenda est d'ores et déjà serré. La fin de la législature est en effet prévue pour le début avril, pour cause d'élections.

  • Euthanasie : les dossards jaunes manifestent à Bruxelles

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    dossards-jaunes2.jpgLu ICI :

    Euthanasie: les Dossards Jaunes défilent à Bruxelles pour demander un meilleur contrôle de la loi

    Alors que la Belgique est en passe de voter l’extension de la loi sur l’euthanasie aux mineurs, un collectif « les Dossards Jaunes » dénonce dans un communiqué de presse le manque de contrôle de la commission qui pour eux est en panne :« Selon l’aveu même du Président de la commission de contrôle, de nombreux cas d’euthanasie sont clandestins en Belgique et de nombreux médecins ne rentrent pas à la commission, les déclarations exigées par la loi…Sur 6000 cas d’euthanasies depuis 2002, aucun dossier n’a été transmis à la justice, ce qui est statistiquement étonnant. » Il s’interroge aussi sur la présence au sein de cette commission de seize membres de quatre membres de l’ADMD qui ne cachent pas leur militantisme: « Nous demandons la démission immédiate des membres de l’ADMD vu leur conception de leur mission de contrôle, qui est incompatible avec les termes de la loi. »

    Ils étaient 500 aujourd’hui dans les rues de Bruxelles pour donner un carton rouge à la commission de contrôle. Le but est bien sûr de relancer le débat sur l’euthanasie et d’alerter les politiques sur les dérives actuelles :« Dès la semaine prochaine une lettre partira à tous les Présidents de partis politiques. Nous leur demanderons de réagir concrètement à nos propositions et nous les ferons connaître publiquement. Nous leur demanderons de s’occuper de manière prioritaire de ces questions et non d’une éventuelle extension d’une loi hors contrôle aux enfants.Nous leur demanderons également explicitement s’ils « couvrent » la conception que se fait l’ADMD de sa mission au sein de la commission de contrôle. » Le collectif  ne compte pas s’arrêter et prévoit déjà d’autres actions et manifestations.

    Voir aussi : http://www.7sur7.be/7s7/fr/1518/Sante/article/detail/1772740/2014/01/12/Euthanasie-300-manifestants-appellent-a-la-vigilance.dhtml

  • Retour inattendu de la résolution Estrela

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    Lu sur Famille Chrétienne :

    Résolution Estrela, le retour inattendu (par Antoine Pasquier)

    La commission européenne s'invite à la prochaine session plénière du Parlement européen, réuni à Strasbourg du 13 au 16 janvier, pour y faire une déclaration sur « la non-discrimination dans le cadre de la santé sexuelle et reproductive ». Une façon détournée de ressusciter la résolution Estrela.

    Malgré le rejet de la résolution Estrela, le 10 décembre dernier par le Parlement européen, la Commission européenne a annoncé son intention de faire une déclaration, jeudi 16 janvier en séance plénière du Parlement européen réuni à Strasbourg, sur la « non-discrimination dans le cadre de la santé sexuelle et reproductive ». La Commission s'invite au nom de l’article 110 du Règlement du Parlement européen postulant que « les membres de la Commission, du Conseil et du Conseil européen peuvent à tout moment demander au Président du Parlement de leur donner la parole pour faire une déclaration ».

    Or, toujours selon ce même article, toute déclaration de la Commission peut être suivie d'une résolution ou d’une résolution de suivi de déclaration. « Lorsqu'une déclaration suivie d'un débat est inscrite à l'ordre du jour, le Parlement décide de clore ou non le débat par une résolution », spécifie le règlement. La résolution Estrela sur les droits génésiques et sexuels, visant notamment l'instauration d'un droit universel à l'avortement, n’ayant pas réussi par la voie d’un rapport d’initiative en commission parlementaire, se présente désormais sous une autre forme, grâce à une procédure parallèle. Pourtant, le Parlement européen avait confirmé que la définition et la mise en œuvre des politiques relatives à la santé et aux droits sexuels et génésiques, et à l'éducation sexuelle dans les écoles, relèvent de la compétence des États membres.

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  • Réponse à un chrétien excédé

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    Lequel d'entre nous n'est pas tenté, à un moment ou à un autre, de céder à l'exaspération en voyant comment les choses vont, en particulier dans l'Eglise. Nous trouvons que nos évêques sont muets ou mous alors que la situation se dégrade à une vitesse folle: pensons à la subversion du couple, du mariage et de la famille, ou encore à cette culture de mort qui nous submerge, ou encore à la crise de la transmission de la foi où rien ne semble être fait pour y remédier, ou encore à tant de situations bancales tolérées dans nos églises et nos presbytères, etc. Cette exaspération, un écrivain italien catholique de sensibilité traditionaliste, Mario Palmaro la livre de façon directe et touchante dans un message adressé au directeur de la Nuova Bussola Quotidiana qui le publie. Le site Benoit-et-moi en donne la traduction : c'est ICI et c'est intitulé "les fumées de Satan". Mais faut-il le suivre dans cet emportement ? Ce n'est pas le sentiment du directeur de le NBQ, Riccardo Cascioli, qui lui répond de la façon suivante qui semble bien être celle de la sagesse catholique :

    Cher Mario,

    Je vous remercie pour cette lettre, que je publie volontiers bien que vous n'ayez aucun doute à ce sujet, d'abord parce que vous êtes un ami que j'estime et, ensuite, parce qu'il me permet de clarifier les questions de fond que vous posez et et qui sont également au cœur de la mission de la Nuova Bussola Quotidiana.

    Je précise immédiatement deux aspects qui sont secondaires pour moi avant de passer au noeud de la question. Tout d'abord, je n'ai jamais dit que nous avons un problème Renzi (il s'agit de l'actuel maire de Florence, étoile montante de la politique italienne qui pourrait bien se retrouver à la tête du gouvernement ndB); tout au plus Renzi sera-t-il un problème pour ceux qui voteront pour lui. Si j'ai évoqué Renzi, c'est pour deux raisons : nous sommes un quotidien et nous suivons l'actualité jour après jour. Il ne fait aucun doute que, ces jours-ci, les propositions du chef du Pd constituent la principale nouvelle politique. En outre, beaucoup de catholiques sont fascinés par cette figure émergente, et il était bon de souligner qu'en ce qui concerne ce qui nous tient à coeur il n'y a rien de vraiment nouveau dans son programme, en regard des thèmes classiques de la gauche. Et, comme il a déjà été précisé clairement, les principes non négociables font partie du Magistère de l'Eglise et ne sont pas sujets à des modes pastorales.

    Deuxième question : je ne pense pas qu'il soit correct de faire de toute herbe un fagot (autrement dit de généraliser) tant en ce qui concerne les politiciens que les évêques. Si la Loi sur l'homophobie a été freinée, c'est aussi parce que certains députés et sénateurs du centre-droit se sont dépensés sans réserve. Il me semble juste de le reconnaître, tout comme on notera que beaucoup de politiciens qui tiennent à se définir comme catholiques travaillent pour l' « ennemi ». En outre, au sujet des propositions de Renzi, il y a aussi le Nouveau Centre Droit qui a pris clairement position. Nous verrons ensuite lorsqu'on fera les comptes ce qui aura été privilégié. De même, le paysage qu'offrent les évêques n'est pas totalement uniforme : sans citer des noms, nous savons que certains évêques italiens ont dit, ces derniers jours, des mots clairs sur les unions civiles et sur les mariages entre personnes du même sexe, même si la grande majorité d'entre eux ignore la question et si plusieurs autres ont exprimé des positions en contradiction ouverte avec le Magistère, comme du reste nous n'avons pas manqué de le relever hier.

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  • Orthodoxie : Moscou dit « niet » à la primauté de Rome

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    A Jérusalem, au mois de mai prochain, le patriarche Barthélemy de Constantinople et le pape renouvelleront en Terre Sainte le baiser de paix échangé, en leur temps par leurs prédécesseurs, le patriarche Athénagoras et le pape Paul VI.  Mais François et Barthélemy ont tous les deux reçu un avertissement de Moscou. Avec un veto très ferme contre une primauté papale qui ne serait pas simplement honorifique. De Sandro Magister  sur son blog « Chiesa » (extraits) :

    « Paul VI n’avait pas gardé le silence à propos du point crucial qui sépare Rome de l'Orient : "la constitution de l’Église" et, dans le cadre de celle-ci, le rôle du pape. Il avait promis à Athénagoras : "Je vous dirai ce que je crois être vrai, qui découle de l’Évangile, de la volonté de Dieu et de l’authentique tradition. Je l’exprimerai. Et s’il y a des points qui ne coïncident pas avec votre pensée à propos de la constitution de l’Église…". "Je ferai de même", déclara Athénagoras.(…) Et Paul VI d’ajouter : "On discutera, nous nous efforcerons de trouver la vérité… Aucune question de prestige, de primauté, qui ne soit ce qui a été établi par le Christ. Absolument rien qui traite d’honneurs, de privilèges. Nous voyons ce que le Christ nous demande et chacun prend sa position ; pas du tout avec l’ambition humaine de dominer, d’obtenir de la gloire, des avantages. Mais avec celle de servir".

    Depuis ce 5 janvier 1964 jusqu’à aujourd’hui, le dialogue œcuménique entre Rome et les Églises d'Orient a parcouru un chemin notable. Et il n’a pas eu peur de mettre en discussion même la question brûlante de la primauté du pape.

    Le document de base de la discussion à propos du rôle universel de l’évêque de Rome a été mis au point à Ravenne, en 2007, par une équipe conjointe d’évêques et de théologiens appelée "commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe" : ce document fut approuvé à l’unanimité des présents. Toutefois l’Église orthodoxe russe était absente de la rencontre de Ravenne, en raison d’un désaccord qu’elle avait avec le patriarcat œcuménique de Constantinople. Une absence qui pesait lourd, parce que l’Église russe représente de loin la partie la plus consistante de tout le monde orthodoxe.(…)

    Les objections soulevées par l’Église russe lors de deux rencontres, l’une à Chypre en 2009 et l’autre à Vienne en 2010, furent assez nombreuses et assez graves pour freiner tout rapprochement entre les parties en présence (…). Et elle exprima également des critiques substantielles à propos du document de Ravenne, qui, dans son paragraphe 41, décrit de la manière suivante les points d’accord et de désaccord entre Rome et l'Orient :
    "Les deux parties sont d’accord […] que Rome, en tant qu’Église qui 'préside dans la charité', selon l’expression de saint Ignace d’Antioche, occupait la première place dans la 'taxis' et que l'évêque de Rome était par conséquent le 'protos' parmi les patriarches. Toutefois, ils ne sont pas d’accord sur l’interprétation des témoignages historiques de cette période concernant les prérogatives de l’évêque de Rome comme 'protos', une question déjà comprise de différentes manières pendant le premier millénaire".

    "Protos" est un mot grec qui signifie premier. Et "taxis" est l'organisation de l’Église universelle (…) .

    En pleines fêtes de Noël [2013] pour l’Église catholique, le patriarcat de Moscou a rendu public un document dans lequel il réaffirme son désaccord avec le document de Ravenne et confirme à nouveau son refus total de reconnaître à l’évêque de Rome quelque pouvoir que ce soit – qui ne soit pas simplement "d’honneur" – sur l’Église universelle (…) : "Nous, les orthodoxes, sommes tous convaincus que, au cours du premier millénaire d’existence de l’Église, à l’époque où l’Église n’était pas divisée, la primauté de l’évêque de Rome, le pape, était reconnue. Toutefois il s’agissait d’une primauté d’honneur, dans l’amour, sans qu’il y ait une domination légale sur l’Église chrétienne tout entière. Autrement dit, selon notre théologie, cette primauté est d’ordre humain ; elle a été établie en raison du besoin de l’Église d’avoir une tête et un centre de coordination".

     Réf. Le veto russe contre François et Barthélemy

    On ne peut pas être plus clair : deux ecclésiologies, et au-delà de celles-ci, deux cultures religieuses s’affrontent plus que jamais : l’une sensible (comme l’orthodoxie ou l’islam) à l’ordre des choses qui demeurent, l’autre (comme les protestantismes) à la mouvance de l’Esprit dans les consciences. Rome a su faire le milieu. Mais, par les temps qui courent au sein de l’Eglise romaine, beaucoup de catholiques sont aujourd’hui des orthodoxes inavoués et d’autres des crypto- protestants. JPSC  

  • Euthanasie : le contrôle de la loi de 2002 est en panne

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    Une opinion parue sur lalibre.be :

    "On verra dans les prochaines semaines si le débat de l’euthanasie des mineurs s’impose à la Chambre. Mais certains élus ont perdu de vue une question importante, à savoir que le contrôle de la loi de 2002 est en panne." 

    Une opinion d'Etienne Dujardin et Drieu Godefridi, respectivement coordinateur et porte-parole du collectif des "Dossards Jaunes".

    On verra dans les prochaines semaines si le débat de l’euthanasie des mineurs s’impose à la Chambre. En effet, le programme de fin de législature est toujours lourd. C’est le moment de faire passer les dernières propositions socio-économiques avant les élections et il serait étonnant que la majorité souhaite se déchirer sur ce sujet. Différents partis auraient trop à perdre en soulevant ce dossier clivant à quelques semaines des élections alors qu’aucun d’entre eux ne le proposait dans son programme de 2010. Mais une « minorité bruyante», selon l’excellente expression de Philippe Moureaux, a décrété qu’il y avait urgence en la matière et qu’il fallait faire le forcing… est-ce cela le rapprochement du politique et du citoyen ?

    De plus, les débats se suivent et se ressemblent , mais certains élus ont perdu de vue une question importante, à savoir que le contrôle de la loi de 2002 est en panne. Il y a quelques semaines, en séance plénière au Sénat, plusieurs sénateurs mettaient ce débat sur la table. Il est temps que l’ensemble des élus et des présidents de parti se saisissent de cette question, car la situation est problématique.

    Le contrôle est totalement inefficient. Prenons pour preuve les paroles de Wim Distelmans, Président de la commission de contrôle de l’euthanasie et pro-euthanasie. Le 7 avril 2012, à la question de savoir pourquoi très peu d’euthanasies sont déclarées à la commission de contrôle du côté francophone alors que c’est une obligation légale et que c’est indispensable pour assurer le contrôle, il répond, dans une grand quotidien francophone : « Les médecins disposent pourtant de la possibilité de faire légalement aujourd’hui ce qu’ils devaient faire clandestinement hier ! Dans près de la moitié des cas, ils préfèrent la clandestinité.»

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  • Marche pour la Vie : l'engagement déterminé d'un évêque courageux

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    De l'évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, sur le site de son diocèse : 

    Communiqué de Mgr Marc Aillet, à propos de la Marche pour la vie du 19 janvier 2014

    1.       Année 2013, année de la « manif pour tous »

    2013 restera gravée dans les mémoires comme l’année d’une mobilisation citoyenne sans précédent autour des questions sociétales relatives à la vie et à la famille. Près de deux millions de pétitions signées, dont 100 000 de France, dans le cadre de l’initiative citoyenne européenne « one of us », pour la protection de l’embryon. 700 000 pétitions déposées au CESE contre le projet de loi de « mariage pour tous ». Des centaines de milliers, voire des millions de manifestants à Paris les 13 janvier, 24 mars et 26 mai contre la loi Taubira et pour la famille fondée sur l’union stable d’un homme et d’une femme, garante de la filiation. Sans doute, on peut à bon droit être frustré devant l’inefficacité apparente de cette mobilisation : pétitions déclarées irrecevables, manifestants traités par le mépris, violences policières, gouvernement sourd au cri de tout un peuple ! On pourrait même être tenté de se démobiliser, d’autant que l’on annonce la discussion prochaine d’un projet de loi sur la fin de vie, incluant la promotion du suicide assisté, sur la base d’une consultation populaire reposant sur un panel de … 18 citoyens triés sur le volet !

    Pourtant, les résultats ne manquent pas : la PMA et la GPA ont été retirés du projet … mais pour combien de temps ? La pétition « one of us » a permis la mise en échec de la résolution Estrela au parlement européen… Le plus important demeurant le sursaut des consciences : quand le bon sens est offusqué, il se réveille et se manifeste. Et on a gardé une attitude pacifique, on ne s’est pas laissé aller à la stigmatisation de quiconque, on n’a pas revendiqué pour des intérêts particuliers, on a manifesté pour le Bien commun, ce Bien que l’on doit rechercher en commun et qui garantit la dignité de toute personne humaine sans exception, à commencer par la plus faible et la plus fragile : l’enfant à naître ou déjà né, la personne porteuse d’un handicap ou en fin de vie.

    On s’est surtout mobilisé pour la famille et l’on doit continuer à se mobiliser, tant les enjeux demeurent entiers en 2014, avec la discussion prochaine d’un projet de loi famille aux conséquences funestes annoncées.

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