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Débats - Page 9

  • Un documentaire de Disney présente la discussion du pape François avec la génération Z sur les questions LGBTQ, l'avortement, etc.

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    De Peter Pinedo sur Catholic News Agency :

    Un documentaire de Disney présente la discussion du pape François avec la génération Z sur les questions LGBTQ, l'avortement, etc.

    21 mars 2023

    Disney sortira le 5 avril un nouveau documentaire intitulé "The Pope Answers", diffusant une longue conversation entre le pape François et 10 membres de la génération Z, discutant de la position de l'Église sur les questions LGBTQ+, l'avortement, les abus du clergé, le féminisme, et plus encore.

    Tourné à Rome et réalisé par les cinéastes espagnols de gauche Jordi Évole et Marius Sanchez, le documentaire est entièrement en espagnol et sera diffusé exclusivement sur Hulu aux États-Unis.

    La société de production d'Évole, Producciones del Barrio (Neighborhood Productions), est connue pour des documentaires tels que "Mr. Trump, Pardon the Interruption", qui étudie l'impact des politiques frontalières de Trump sur les communautés hispaniques, et "What You Give Me", qui explore le sens de la vie avec le musicien espagnol Pau Dones, aujourd'hui décédé.

    Évole est également connu pour avoir animé, réalisé et produit l'émission d'information espagnole "Salvados" ("Sauvés", 2008-2019), qui a suscité la controverse en raison de ses critiques et de son humour satirique à l'égard de l'Église catholique. Dans un épisode, Évole a visité le sanctuaire Torreciudad de l'Opus Dei et a été filmé en train de servir d'enfant de chœur à la messe.

    La bande-annonce de "Le pape répond", que vous pouvez regarder ici, montre une conversation informelle entre François et un petit groupe de jeunes qui discutent de certaines des positions les plus controversées de l'Église et de certains des problèmes les plus difficiles de la société.

    Parmi les questions posées par le pape :

    "Savez-vous ce qu'est une personne non binaire ?". 

    "Si je n'étais pas féministe, est-ce qu'il serait mieux d'être chrétien ?" 

    "Que faisons-nous de ces femmes [qui ont avorté], dans l'Église, en tant qu'institution ?"

    À la fin de la conversation, François dit : "J'ai beaucoup appris de vous, cela m'a fait beaucoup de bien et je vous remercie pour ce que vous avez fait."

    Dans un communiqué commun publié le 15 mars, les réalisateurs Évole et Sanchez ont déclaré que le documentaire représentait "une occasion unique de réunir deux mondes qui ne se touchent normalement pas, de voir l'une des personnes les plus influentes du monde dialoguer avec un groupe de jeunes adultes dont la vie heurte parfois de front les postulats de l'Église".

    Ce n'est pas la première fois qu'Évole travaille avec François. Certaines des déclarations les plus connues du pape sont issues d'entretiens avec Évole.

    Dans une interview de 2019 à l'émission "Salvados" d'Évole, François a clarifié la position de l'Église selon laquelle les "tendances homosexuelles ne sont pas un péché ... le péché est l'action, de la pensée, de la parole et de l'acte, avec liberté."

    En 2020, lors de l'émission "The Évole Thing" sur les pandémies, le pape a comparé le coronavirus à la nature "qui nous donne une secousse pour que nous prenions soin de la nature".

    "Il y a un dicton que vous connaissez sûrement : Dieu pardonne toujours, nous pardonnons de temps en temps, la nature ne pardonne jamais, les incendies, les inondations, les tremblements de terre", a-t-il déclaré.

    Lors d'un long entretien en tête-à-tête avec Évole en 2019, François est resté ferme sur sa position selon laquelle l'avortement ne peut jamais être acceptable à aucun moment, même en cas de viol. 

    François a déclaré à Évole qu'il pouvait comprendre le désespoir que la femme dans un tel scénario pouvait ressentir, mais qu'"il n'est pas licite d'éliminer une vie humaine pour résoudre un problème."

    Est-il permis d'engager quelqu'un pour éliminer [l'enfant] ?" a demandé le pape François.

    Peter Pinedo est correspondant de l'ANC à Washington. Diplômé de l'Université Franciscaine, Peter a travaillé auparavant pour Texas Right to Life. Il est premier lieutenant dans la réserve de l'armée américaine.

  • Affaire Jean-Paul II – Le message que les évêques polonais font lire dans les paroisses

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    De zenit.org :

    Affaire Jean-Paul II – Message des évêques polonais à lire dans les paroisses

    Attaque sans précédent de l’image de saint Jean-Paul II

    ***

    Ces derniers jours, la personne et l’image de saint Jean-Paul II ont fait l’objet d’une attaque sans précédent, dans la patrie du pape, qui a rendu le nom de la Pologne célèbre dans le monde entier comme aucun autre.

    « Le pape Jean-Paul II, a écrit le maire de Rome à l’occasion de sa béatification, a laissé une marque indélébile dans l’histoire du christianisme et dans l’histoire des peuples d’Europe et du monde entierLe Saint-Père Wojtyla est devenu un symbole, un guide pour les croyants et les non-croyants. Sa participation a été décisive dans le renversement du communisme et de toutes les doctrines qui cherchaient à effacer toute dignité et liberté humaines. De nombreuses nations ont trouvé en lui une grande force, capable de transmettre la beauté de la foi et les valeurs qui lui sont associées. »

    À l’occasion de sa canonisation, le pape François a rappelé que Karol Wojtyla avait grandi pour servir le Christ et l’Église dans sa patrie, la Pologne, avant de partir sur les routes du monde : « Je remercie le peuple polonais et l’Église de Pologne pour le don de Jean-Paul II », a déclaré François, notant que le pape polonais continue de nous inspirer par ses paroles, ses écrits, ses gestes, son style de ministère et ses souffrances vécues avec une espérance héroïque.

    Nous sommes guidés par son dévouement total au Christ, le Rédempteur de l’humanité, et à la Vierge Marie. Saint Jean-Paul II est l’un des plus grands compatriotes de notre histoire. Il est aussi le père de notre liberté. Il a été notre guide comme Moïse : il nous a libérés de l’esclavage, fait traverser la mer Rouge et rappelé les commandements de Dieu. Il s’est inscrit dans la lignée des grands prophètes, puissant en paroles et en actes. Il nous a montré le chemin, nous a protégés du danger, mis en garde contre les pièges du mal et du péché. Jean-Paul II, poète et penseur, appréciait et aimait la culture, l’histoire et la tradition polonaises. Grand et exigeant pédagogue, il a pris soin de l’héritage de la Pologne. Il était issu de cet héritage, il a grandi dans cet héritage et celui-ci l’a façonné. Il en était fier et n’avait pas honte de l’avouer. En même temps, il a été le premier « citoyen » du monde, il est allé vers toutes les nations.

    Il a respecté toutes les cultures, toutes les histoires et toutes les traditions. Il a appelé à l’unité spirituelle de l’Europe et nous a rappelé ses racines chrétiennes, d’où sont issues notre culture et notre civilisation. Ses pèlerinages dans sa patrie ont été de grandes retraites pour la nation, des jalons de notre histoire, un souffle de l’Esprit Saint dans les consciences de compatriotes tourmentés et désorientés. Il a prononcé des paroles qui ont eu un rayonnement déterminant, capables d’orienter l’histoire du pays et le destin de son peuple dans de nouvelles perspectives : « Que ton Esprit descende ! », « Paix à toi Pologne, ma patrie ! », « Chacun doit avoir sa Westerplatte ! » « N’ayez pas peur d’être des saints ! », « Ayez le sens de la miséricorde ! » Ses prédications pontificales, ses visites apostoliques et ses efforts diplomatiques ont contribué à la croissance spirituelle de millions de personnes dans le monde entier. Pour eux, le pape polonais était et reste une référence morale, un maître de la foi et un intercesseur au ciel.

    Face aux tentatives récentes et massives de discréditer la personne et l’œuvre de saint Jean-Paul II, nous lançons un nouvel appel au respect de la mémoire de l’un de nos plus éminents compatriotes. Le processus de canonisation qui a été mené à bien, comprenant aussi une analyse historique approfondie et scientifique, ne laisse aucun doute sur la sainteté de Jean-Paul II. Allons-nous nous laisser priver de ce trésor en raison d’une analyse de journalistes rédigée à partir de documents du service de sécurité communiste ?

    Cette analyse a été réalisée sans tenir compte des travaux universitaire, de manière partiale, souvent non historique, sans connaissance du contexte, d’autres documents, rapports ou études existants. Les documents du service de sécurité communiste montrent surtout l’étendue de la surveillance du cardinal Karol Wojtyła. Nous ne pouvons admettre une version des faits où ceux qui se sont opposés à la dictature communiste devraient avoir honte et se justifier, au lieu de ceux qui ont surveillé les citoyens, rédigé des fiches individuelles, collaboré avec le régime communiste, persécuté les croyants et violé la conscience des gens.

    Le jugement de l’Église sur la sainteté d’une personne ne se fait pas sur la base de ses décisions ou absence de décisions individuelles. Elle prend en compte l’ensemble de la vie et des actes d’une personne et les fruits qui en découlent. En tant que pape, saint Jean-Paul II a qualifié les abus sur mineurs de crimes les plus graves.

    Il a demandé à tous les épiscopats du monde d’adopter des dispositions particulières pour traiter de tels cas. Fidèles à ses instructions, nous nous préoccupons aujourd’hui de la protection des jeunes au sein des structures ecclésiales. Nous sommes tenus d’écouter et d’apporter une aide concrète à tous ceux qui sont blessés par le peuple de l’Église. Nous remercions tous ceux qui, avec beaucoup de courage et de fermeté, défendent le nom de saint Jean-Paul II.

    Nous vous exhortons à ne pas utiliser la figure du pape polonais à des fins politiques actuelles. Nous vous encourageons à prier par l’intercession de saint Jean-Paul II pour notre Église et notre communauté nationale. Ne nous laissons pas priver du sentiment de fierté et de joie d’appartenir à l’Église du Christ. Ne nous laissons pas diviser, défendons ensemble nos valeurs les plus chères.

    394Assemblée plénière de la Conférence épiscopale polonaise le 14 mars 2023

  • Naaman, les Nazaréens et les Allemands

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    De George Weigel sur First Things :

    NAAMAN, LES NAZAREENS ET LES ALLEMANDS

    22/3/2023

    ... la vie liturgique de l'Église imite souvent l'art en étant remarquablement appropriée à un moment particulier. C'était certainement le cas le lundi de la troisième semaine de Carême 2023, un jour où les Écritures de la liturgie eucharistique nous invitent à réfléchir au plus grand des péchés capitaux, l'orgueil, à travers l'histoire de Naaman, le général syrien, et la confrontation de Jésus avec ses compatriotes nazaréens. Cette année, le lundi de Carême a immédiatement suivi la réunion de clôture de la "Voie synodale" allemande. Et s'il y a de nombreuses raisons pour lesquelles le catholicisme institutionnel allemand se précipite dans l'apostasie et risque de tomber dans le schisme, l'orgueil est l'une d'entre elles.

    Naaman cherche à guérir sa lèpre auprès de "l'homme de Dieu", Elisée, successeur d'Elie en tant que "prophète en Israël" (2 Rois 5:8). Le Syrien est prêt à faire un voyage long et difficile pour obtenir ce qu'il cherche. Il est prêt à dédommager le prophète pour une guérison avec de l'or et de l'argent. Mais lorsque Élisée lui dit de se baigner sept fois dans le Jourdain, Naaman se rebiffe. Pourquoi ce petit cours d'eau israélite aurait-il plus de pouvoir curatif que les grands fleuves de Damas ? Il est sur le point de rentrer chez lui, furieux, lorsque ses serviteurs le supplient de se baigner dans le Jourdain, arguant que, puisqu'il aurait fait quelque chose de difficile si le prophète le lui avait demandé, pourquoi ne pas faire quelque chose de facile ?

    Naaman se baigne selon les instructions d'Elisée, est guéri et déclare alors : "Je sais qu'il n'y a de Dieu sur toute la terre qu'en Israël" (2 Rois 5:15). L'orgueil de Naaman avait été l'obstacle à sa guérison et, en fin de compte, à sa foi dans le seul vrai Dieu.

    La lecture de l'Évangile du lundi de Carême offre à l'Église un parallèle néo-testamentaire à l'histoire de Naaman et d'Élisée. Juste avant le passage de l'Évangile de saint Luc lu ce jour-là, Jésus avait pris le rouleau du prophète Isaïe lors d'un service sabbatique dans la synagogue de sa ville natale, avait lu au sujet de celui qui allait "proclamer l'année favorable du Seigneur", avait déclaré qu'"aujourd'hui cette écriture s'est accomplie à vos oreilles" - et avait gagné les louanges de tous, "qui parlaient bien de lui" (Luc 4,20-22). L'atmosphère change rapidement, cependant, et l'histoire lue ce lundi de Carême montre un visage différent des Nazaréens.

    En effet, dans leur orgueil, ils commencent à se poser des questions sur ce parvenu. N'est-il pas le fils de Joseph, un charpentier ? Pour qui se prend-il ? Et quel genre de messie est-ce là ? Nous avions en tête quelque chose de différent, de meilleur. Ils chassent donc Jésus de Nazareth et s'apprêtent à le jeter du haut d'un promontoire lorsque, "passant au milieu d'eux, il s'en alla" (Luc 4,30). L'orgueil, une fois de plus, a été un obstacle à la foi. Nous, les Nazaréens, savons quel genre de messie Dieu aurait dû envoyer - tout comme Adam et Eve, dans leur orgueil, pensaient qu'ils savaient mieux que Dieu ce qui était bon et mauvais, faisant preuve d'une arrogance qui les a chassés du paradis dans Genèse 3.

    Lorsque la Voie synodale allemande déclare qu'elle sait mieux que Dieu ce qui constitue une vie juste, le bonheur et la béatitude ultime - ce que la Voie synodale a fait lorsqu'elle a rejeté l'anthropologie biblique de Genèse 1 et embrassé l'idéologie du genre et l'agenda LGBTQ - les Allemands se sont comportés exactement comme Adam et Ève, Naaman avant sa conversion, et les Nazaréens. Lorsque la voie synodale allemande approuve une sorte de système parlementaire de gouvernance de l'Église au mépris de l'ordre que le Christ lui-même a établi pour son Église, les Allemands font précisément ce que tous les pécheurs orgueilleux, depuis Adam et Ève jusqu'à Naaman le lépreux et aux Nazaréens méprisants, ont fait : rejeter la révélation divine. D'où la symétrie remarquable et astucieuse de ces lectures pour le lundi de la troisième semaine qui suit immédiatement la conclusion de la voie synodale allemande, qui a déconstruit le catholicisme au nom de la culture prétendument supérieure d'aujourd'hui.

    Quelques mois après que Jean-Paul II ait publié son encyclique de 1993 sur la réforme de la théologie morale catholique, Veritatis Splendor, un livre de commentaires sur ce texte - tous négatifs - a été publié par des théologiens allemands. L'éditeur du livre a écrit dans l'avant-propos que le livre était publié parce que l'Allemagne avait une responsabilité particulière en matière de théologie dans l'Église catholique. Ce à quoi on a envie de répondre : "Qui a dit cela ? Quand a eu lieu l'élection ?"

    C'est ce genre d'orgueil qui a conduit de nombreux théologiens allemands à considérer le brillant Jean-Paul II comme un Slave pré-moderne et réactionnaire, pas tout à fait à la hauteur de leurs critères éclairés. Ce même orgueil a infusé, et profondément corrompu, la voie synodale allemande.     

    La chronique de George Weigel est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver. 

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la William E. Simon Chair in Catholic Studies.

  • La voie synodale allemande : une "dictature de la médiocrité"

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    D'ACI Stampa

    Le cardinal Müller qualifie la voie synodale allemande de "dictature de la médiocrité".

    20 mars 2023

    Pour le cardinal Gerhard Ludwig Müller, le processus qui a conduit à l'approbation de résolutions qui ont enlevé aux fidèles catholiques "la vérité de l'Évangile" (Gal. 2:5) et l'ont remplacée par le produit d'une "idéologie homosexualisée, véritable centre de gravité du synodalisme allemand", est "controversé".

    Dans une interview accordée au groupe ACI, le cardinal Müller a déclaré au journaliste allemand Lothar Rilinger qu'il s'agissait d'une "idéologie répréhensible qui, dans son matérialisme grossier, se moque de Dieu qui a créé l'homme à son image et à sa ressemblance en tant qu'homme et femme".

    Le cardinal, âgé de 75 ans, a déclaré que le processus du Chemin Synodal de l'Église catholique en Allemagne "n'était en aucun cas une discussion ouverte orientée vers la Parole de Dieu" et n'avait "aucun fondement dans la constitution sacramentelle de l'Église".

    Compte tenu du fait que la majorité des évêques allemands ont voté en faveur d'un certain nombre de résolutions controversées, y compris la bénédiction des unions homosexuelles, l'idéologie transgenre et l'ordination des femmes, Mgr Müller a déclaré : "On ne peut pas invoquer l'ignorance ou la peur de la persécution par des dictatures anticléricales ou la séduction par une propagande de lavage de cerveau comme excuse.

    En effet, les évêques connaissaient certainement "les enseignements anthropologiques de Vatican II sur le mariage, la famille et la sexualité, en particulier sur l'unité du corps et de l'âme de l'être humain dans sa personne", a-t-il ajouté.

    De plus, a ajouté Mgr Müller, même les évêques allemands "ont vu leurs graves erreurs publiquement signalées par le pape lui-même et par les deux préfets compétents de la Congrégation pour la doctrine de la foi et de la Congrégation pour les évêques".

    Pour de nombreux catholiques, Mgr Müller est une autorité et un expert en matière de questions doctrinales : le prélat allemand a été préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi de 2012 à 2017, et a été professeur de théologie dogmatique à l'université de Munich de 1986 à 2002. Mgr Müller est également diplômé en philosophie et en théologie. Avant d'être nommé préfet du Vatican, le cardinal a été évêque du diocèse bavarois de Ratisbonne de 2002 à 2012.

    Dans l'interview publiée le 16 mars, le cardinal a déclaré que la "soi-disant bénédiction des couples de même sexe" n'est pas possible : "L'aspect de la bénédiction ne correspond à aucune réalité de la grâce d'aide communiquée par Dieu".

    Citant l'Évangile, Mgr Müller a déclaré : "L'amour de Dieu consiste à ce que nous gardions ses commandements. Ses commandements ne sont pas difficiles. Car tout ce qui vient de Dieu vainc le monde. Et voici la victoire qui l'emporte sur le monde : notre foi". (1 Jean 5:3f.)

    La "voie synodale" - Synodaler Weg en allemand, parfois traduit par "voie synodale" - n'est pas un synode. Le processus initié par le cardinal Reinhard Marx a été organisé par la Conférence épiscopale allemande en collaboration avec le Comité central des catholiques allemands (ZdK).

    L'objectif déclaré était de discuter de quatre sujets principaux : la manière dont le pouvoir est exercé dans l'Église, le sacerdoce, le rôle des femmes et la morale sexuelle.

    Dans sa lettre aux catholiques allemands en 2019, le pape François a mis en garde contre la désunion en parlant de la "voie synodale".

    La dernière intervention du Vatican contre le processus a été publiée par la Secrétairerie d'État et avertissait : "Il ne serait pas licite d'introduire de nouvelles structures ou doctrines officielles dans les diocèses avant qu'un accord n'ait été conclu au niveau de l'Église universelle, ce qui constituerait une violation de la communion ecclésiale et une menace pour l'unité de l'Église".

    Dans l'avion qui le ramenait du Canada, le Pape a commenté : "Sur la 'Voie synodale', j'ai écrit une lettre et je l'ai écrite moi-même. Après un mois de prière, de réflexion et de consultation. J'ai dit tout ce que j'avais à dire sur la 'Voie synodale'. Je ne veux pas en dire plus".

    Le pape François a mis en garde contre la division dans sa lettre et a également averti les catholiques allemands d'éviter le "péché de la sécularisation et d'une mentalité séculière contre l'Évangile".

  • Les évêques belges et la bénédiction des unions homosexuelles : une situation explosive et tragique qui nécessite une clarification immédiate et rapide de la part du Saint-Siège

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    De Luisella Scrosati sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    "Nous évêques de Belgique bénissons les couples homosexuels avec l'accord du pape"

    22-03-2023

    Déclarations fracassantes de l'évêque d'Anvers, Monseigneur Johan Bonny, au synode allemand : après Amoris Laetitia, dans tous les diocèses belges, il est normal de bénir les couples irréguliers, et le pape François aurait approuvé ce choix lors de sa visite ad limina en novembre dernier : " Il suffit que vous soyez tous d'accord ". Des propos très graves, qui nécessitent une explication immédiate de la part de Rome.

    En Belgique, les évêques sont tous unis pour approuver la bénédiction des couples homosexuels et autres couples irréguliers, il existe même un rituel et le Pape aurait tout approuvé en novembre dernier lors de sa visite ad limina. Ce sont les déclarations explosives de l'évêque d'Anvers, Monseigneur Johan Bonny, lors de l'assemblée du Synode allemand que l'on peut entendre ici (à partir de la minute 06:08:46) dans la vidéo complète de la cinquième assemblée du Synode allemand.

    Au cours d'une journée riche en discours d'une minute et demie chacun, Mgr Bonny a pu bénéficier de huit bonnes minutes pour raconter comment les évêques belges ont officiellement introduit la bénédiction des couples irréguliers dans leurs diocèses (nous en avions parlé ici et ici), au mépris du Responsum que la Congrégation pour la doctrine de la foi avait publié l'année précédente, avec l'approbation du Pape.

    Une atmosphère vraiment surréaliste, celle de l'Assemblée, avec des interventions de toutes sortes : des réflexions les plus théologiques, aux demandes de psychologues d'approuver la bénédiction de couples homosexuels, pour ne pas avoir de futurs suicides sur la conscience, de personnes déçues par le rejet de l'Église ; jusqu'à une jeune femme qui s'est mise à lire les cartes reçues d'on ne sait qui, et qui demandait à l'Assemblée de changer l'Église. Un théâtre de l'absurde qui culmine avec l'incroyable "célébration eucharistique" (à partir de la minute 2 : 58:27) : lumières tamisées, musique blues, style piano bar, chanteur qui "se déhanche", et au lieu du psaume responsorial ou de l'hymne évangélique (difficile d'interpréter cette créativité liturgique) s'aventure dans des vocalises "ah, eh, dududu" ; Prêtre avec surplis et étole, rigoureusement sans Missel, qui regarde en partie un feuillet, en partie de mémoire, ajoutant et enlevant ici et là "ad libitum", inventant la "prière eucharistique" à partir de rien ; assemblée blottie sur des chaises, avec leurs notes synodales, leurs PC et leurs bouteilles d'eau devant eux. Il faut le voir pour le croire.

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  • Le Vatican reste largement silencieux alors que la Chine oblige les catholiques à "s'adapter à la société socialiste"

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le Vatican reste largement silencieux alors que la Chine oblige les catholiques à "s'adapter à la société socialiste"

    Depuis de nombreuses années, des voix bien informées mettent en garde le Vatican contre les dangers de la sinisation.

    20 mars 2023

    Alors que le Parti communiste chinois continue d'appliquer son programme de sinisation, imposant des contrôles de plus en plus stricts sur les religions et les cooptant pour promouvoir la doctrine marxiste, le Vatican reste largement silencieux en dépit de l'incompatibilité totale de ce programme avec la foi catholique.

    Dans un discours prononcé le 5 mars à l'occasion de l'ouverture du Congrès national du peuple chinois, le Premier ministre chinois sortant Li Keqiang s'est vanté de l'ampleur de la sinisation des religions, affirmant qu'elle avait été réalisée "progressivement" et soulignant la nécessité pour le PCC de "guider activement les religions pour qu'elles s'adaptent à la société socialiste".

    L'objectif global de la sinisation est l'acculturation et l'assimilation forcées de la culture communiste chinoise dans la société - un programme qui a conduit à la persécution brutale des Ouïghours islamiques dans la province chinoise du Xinjiang, ainsi que des minorités dans d'autres régions telles que le Tibet et la Mongolie intérieure.

    Dans le même temps, les autorités de la province du Henan, dans le centre-nord de la Chine, qui compte le pourcentage le plus élevé de chrétiens dans le pays, ont mis en œuvre le programme de sinisation avec zèle, obligeant tous les fidèles à s'inscrire pour pratiquer leur culte dans des églises, des mosquées ou des temples bouddhistes. 

    Par le biais d'une application téléphonique créée par le gouvernement, les croyants doivent fournir des informations personnelles telles que leur nom, leur numéro de téléphone, les détails de leur carte d'identité, leur résidence permanente, leur profession et leur date de naissance, a rapporté Asia News le 8 mars. 

    Dans le même temps, les organismes publics qui représentent ostensiblement les intérêts de l'Église catholique et d'autres intérêts de la société civile ne sont qu'une couverture pour approuver sans discussion une telle politique, estiment les observateurs de la Chine. 

    Le président chinois Xi Jinping, qui a fêté le 14 mars son dixième anniversaire en tant que secrétaire général du PCC, continue de consolider son pouvoir et celui du parti communiste chinois. Il reste également "pleinement engagé dans la sinisation de toute la société civile, en particulier des groupes religieux", a déclaré Nina Shea, maître de conférences et directrice du Centre pour la liberté religieuse de l'Institut Hudson. 

    "Le PCC suit le modèle soviétique des années 1970 et 1980 de répression des églises par la surveillance, la cooptation, la réglementation et l'endoctrinement", a déclaré Mme Shea au Register. "L'objectif est de mettre fin aux croyances et aux enseignements catholiques et chrétiens tout en conservant leurs formes publiques afin de dissimuler la répression et de mieux infiltrer l'Église et ses enseignements. 

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  • Synode allemand : Müller et Burke demandent des sanctions contre l'hérésie

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Synode allemand : Müller et Burke demandent des sanctions contre l'hérésie

    21-03-2023

    Les évêques qui ont approuvé de graves erreurs doctrinales, y compris la bénédiction des couples homosexuels et des personnes divorcées-remariées, doivent subir des sanctions s'ils ne se repentent pas. C'est ce que demandent les cardinaux Müller et Burke sur la base du droit canon. Mais Rome défend une ligne très différente.

    Que faire des évêques allemands qui ont approuvé, entre autres, la bénédiction des couples homosexuels et des couples divorcés-remariés ? Le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, interviewé par Raymond Arroyo lors de l'émission The World Over (ici à partir de la minute 33:36), ne semble pas connaître d'hésitation particulière : "Ceux qui vont directement à l'encontre de la doctrine catholique [...] doivent subir un procès, être condamnés et démis de leurs fonctions, s'ils ne reviennent pas à la raison et n'acceptent pas la doctrine catholique". Il est en effet clair, a répété Mgr Müller, que "la majorité des évêques a voté explicitement contre la doctrine révélée". En effet, le cardinal allemand a expliqué qu'au commencement, Dieu a béni l'homme et la femme pour qu'ils soient féconds (cf. Gn 1, 27-28).

    Ce "au commencement" n'a pas une valeur simplement chronologique, mais indique le commencement, l''archè' primordiale qui donne sens à toutes les dérivations ultérieures. L'Église ne fait que poursuivre cette bénédiction divine. Celui qui s'arroge le droit de bénir des situations objectivement pécheresses, non seulement s'éloigne de l'ordre voulu par Dieu, mais, dit le cardinal, commet un acte "blasphématoire".

    Les sanctions mentionnées par Mgr Müller sont clairement prévues par le Code de droit canonique en cas d'actes ou de déclarations hérétiques ou en tout cas contraires à ce que l'Église enseigne comme doctrine définitive, comme l'a également expliqué il y a quelques jours l'évêque de Springfield (Illinois), Mgr Thomas Paprocki (voir ici).

    Le cardinal Raymond Burke (ici à partir de la minute 14:33), ancien préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, confirme à son tour : "Dans le cas de la bénédiction des couples de même sexe, nous sommes confrontés à un enseignement immuable de l'Église" qui est directement contredit, tombant ainsi sous le coup des canons du droit canonique qui punissent ceux qui enseignent des hérésies et nient l'enseignement de l'Église. "Il s'agit de crimes, de péchés contre le Christ et de la nature la plus grave [...]. Le droit canonique prévoit des sanctions appropriées". Mgr Burke s'est inquiété de la projection du synode allemand sur l'Église universelle : "Ce qui se passe dans le synode en Allemagne est une anticipation de ce qui se passera pendant le synode sur la synodalité. Ce poison menace de se répandre dans toute l'Église et, par conséquent, "doit être arrêté".

    La ligne que Rome entend suivre semble bien différente. La réponse du Secrétaire d'Etat du Vatican, le Cardinal Pietro Parolin, aux décisions de la Voie synodale allemande n'est certainement pas rassurante. En effet, Parolin s'est contenté d'annoncer la poursuite du dialogue et de faire une remarque sans réelle substance : "Une seule Eglise ne peut pas prendre une telle décision qui concerne l'Eglise universelle. Il faut du temps pour le dialogue". Il a ajouté : "Il y a toujours eu des positions différentes, parfois contradictoires, dans l'Église. Maintenant, tout cela va se rejoindre sur le chemin synodal". Comme pour dire que "l'Eglise universelle", lors de l'Assemblée générale ordinaire d'octobre prochain, pourrait légitimement libérer des pratiques et des positions contraires à l'enseignement constant de l'Eglise.

    La position de Parolin semble d'ailleurs suivre celle du Pape, qui avait mis en cause non pas le contenu, mais le modèle trop "élitiste" et périphérique du Synode allemand, l'appelant à s'intégrer dans l'Église. Tout le problème semble donc être de ne pas faire des catastrophes tout seul, mais tous ensemble. C'est pourquoi le cardinal italien a salué comme un signe positif la décision de l'Église allemande d'attendre 2026 pour offrir aux couples irréguliers la bénédiction de l'Église. Dommage, cependant, que les choses ne se passent pas exactement comme cela. En effet, le 10 mars, interviewé par la ZDF, le président de la Conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, avait déjà souligné que "la pratique de cette bénédiction existe déjà. Nous voulons la mettre en lumière. Cela signifie que nous, évêques, prenons position et disons : il est bon que nous le fassions. Ce qui est bon dans la relation d'un couple peut aussi recevoir la bénédiction de Dieu. Ce n'est qu'une conséquence logique". En substance, jusqu'en 2026, les bénédictions accordées aux couples irréguliers peuvent se poursuivre sans perturbation, mais toujours sans aucune officialité ; parce que l'on bénit ce qui est bon dans une relation, en prétendant qu'il n'y a pas de péchés graves sous-jacents à cette relation.

    Face à l'objection selon laquelle le pape ne serait peut-être pas d'accord, Mgr Bätzing n'a pas changé d'avis : "Il faut dire que nous pouvons et allons mettre en œuvre de nombreuses choses dans notre pays, parce que c'est conforme à la loi [...]. Nous avons décidé aujourd'hui de bénir ecclésialement les couples qui ne sont pas mariés dans l'Église : les couples de même sexe, les couples divorcés et remariés, les couples qui demandent une bénédiction. C'est quelque chose que nous faisons ici". Point. Après avoir répété une fois de plus que, quoi que dise Rome ou que décide le prochain synode, "nous le mettrons en pratique ici", au motif théologique qu'il a été décidé par plus de deux tiers des votants au synode allemand (dont deux tiers des évêques), Mgr Bätzing s'appuie sur la pratique déjà établie de l'Église belge et sur une supposée autorisation informelle du pape François : "Nous avons entendu aujourd'hui [lors de la cinquième assemblée synodale, ndlr] de la part de l'Église belge une déclaration sur la bénédiction des couples qui ne sont pas mariés dans l'Église. d.a.] l'Église belge nous a dit qu'elle le mettait déjà en pratique là aussi et que c'était déjà convenu avec Rome".

    Il ne faudrait surtout pas que le pape commence à discriminer les évêques sur la base de leur nationalité.

  • En quoi consiste le mythe populiste avec lequel le Pape François s’identifie ?

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de diakonos.be) :

    Bergoglio, péroniste et populiste. Il nie mais se contredit

    “Je n’aime pas tellement donner d’interviews, je le fais un peu malgré moi”, a déclaré Jorge Mario Bergoglio à son amie journaliste Elisabetta Piqué du quotidien argentin “La Nación”, pendant qu’elle l’interviewait à l’occasion de ses dix ans de pontificat.

    Vive la sincérité. Depuis 2013, le nombre d’interview accordées par le Pape François s’élève à plus de deux cents, allant crescendo à l’approche de son décennat, avec un pic de sept interviews en à peine trois jours, entre le 10 et le 13 mars dernier.

    Des interviews par ailleurs kilométriques, comme celle accordée à Jorge Fontevecchia (photo), le fondateur du groupe éditorial argentin “Perfil”, dans laquelle le Pape François s’attarde avec insistance sur une question qui lui tient particulièrement à cœur depuis un certain temps.

    Il s’agit de la question de sa proximité avec le péronisme durant sa jeunesse, pour ne pas dire avec Juan Domingo Perón en personne.

    Pendant les premières années de son pontificat, cette proximité allait de soi dans ses biographies, même dans celles autorisées et contrôlées par lui. Aujourd’hui, en revanche, il ne perd plus une occasion pour la nier.

    Dans l’interview accordée à « Perfil”, il a de nouveau raconté que son grand-père maternel était d’une toute autre étoffe, c’était un “radical des ‘90”, un mouvement politique qui s’est distingué en Argentine lors d’une révolte armée en 1890, avant de se transformer en parti sous le nom d’Union civique radicale. Son grand-père était menuisier, et le pape Bergoglio se rappelle que, quand il était enfant, “un homme à la barbe blanche” appelé Elpidio venait souvent leur vendre de l’aniline et restait pour parler politique avec lui. “Et sais-tu qui Est-ce don Elpidio?”, lui demanda un jour sa grand-mère ? “Il a été vice-président de la république”. Tout à fait, entre 1922 et 1928. “L’amitié de mon grand-père avec les radicaux remonte à Elpidio Gonzàlez et notre famille a toujours hérité de cette identité radicale. Quand a commencé le mouvement péroniste, nous étions des antipéronistes acharnés”.

    Mais aussi un peu socialistes. Il rappelle que “papa achetait ‘La Vanguardia’”, qui était leur journal, vendu en porte-à-porte. Et qu’il se rendaient en famille sur la Plaza Francia à leurs rassemblements. “C’était comme se rendre en pèlerinage à Luján, y aller était sacré”.

    En fait, “ma famille était clairement antipéroniste”, insiste aujourd’hui le Pape François. “Bien sûr, en tant qu’évêque, j’ai dû accompagner une des sœurs d’Evita Perón, la dernière à mourir, qui est venue se confesser chez moi, une brave femme”. Et c’est comme cela que “j’ai pu dialoguer avec des braves péronistes, des personnes saines, tout comme il y a des radicaux sains”. Mais l’accusation d’avoir été péroniste, non, aujourd’hui le Pape ne l’accepte pas, et encore moins l’accusation “d’avoir fait partie de la Guardia de Hierro” pour avoir confié à certains d’entre eux la direction de l’Université du Salvador, parce qu’il n’avait “pas la moindre idée” de qui ils étaient.

    Certes, dans cette même interview accordée à Perfil, le Pape François reconnaît de grands mérites au péronisme, en particulier celui de s’être approprié la “doctrine sociale de l’Église” et d’avoir été “un mouvement populaire qui a rassemblé de nombreuses personnes avec des projets de justice sociale”. Mais il tient à répéter ne jamais y avoir pris part. Et de ne pas même avoir été un “sympathisant”, a-t-il déclaré à ses biographes autorisés Sergio Rubin et Francesco Ambrogietti dans leur dernière livre sur lui, “El Pastor”, paru en Argentine début mars.

    Quant à ces péronistes de la Guardia de Hierro qu’il prétend aujourd’hui n’avait jamais connus comme tels, il suffit de relire ce qu’il avait lui-même déclaré, comme Pape, aux journalistes Javier Càmara et Sebastián Pfaffen dans le livre “Aquel Francisco” de 2014 : “J’ai connu Alejandro Álvarez [l’un des fondateurs de la Guardia – ndlr] quand il était provincial de la Compagnie de Jésus, parce que des réunions d’intellectuels avaient lieu à l’Université du Salvador et je participais à ces réunions parce que j’étais en train de libérer l’université pour la confier à des laïcs. Álvarez a participé à l’une de ces réunions. Je l’ai rencontré une autre fois lors d’une conférence avec Alberto Methol Ferré. Puis j’ai fait la connaissance de plusieurs personnes de la Guardia de Hierro, tout comme j’ai fait la connaissance de membres appartenant à d’autres courant du péronisme, à l’occasion de ces réunions qui se déroulaient à l’université du Salvador”. Et c’est précisément à eux que Bergoglio a confié l’université.

    Sans parler de ce que l’on peut lire dans ce qui est sans doute la biographie la plus documentée et la plus sérieuse sur le Bergoglio parmi toutes celles qui ont été publiées, sous la plume de l’anglais Austen Ivereigh, un auteur que le Pape affectionne tout particulièrement :

    “Bergoglio était non seulement proche de la Guardia de Hierro, mais en février et en mars de l’année 1974, via son ami Vicente Damasco, un colonel proche collaborateur de Perón, il a été l’un des dix ou douze experts invités à consigner leurs pensées dans l’ébauche du ‘Modelo nacional’, un testament politique autour duquel Perón avait l’intention d’unifier les Argentins après sa mort”.

    Bergoglio n’est jamais devenu un activiste du parti, écrit encore Ivereigh, mais “il s’identifiait avec le péronisme, considérant que c’était le vecteur d’expression des valeurs populaires, du ‘pueblo fidel’”.

    Et c’est justement de cette proximité avec le “pueblo fidel” qu’est issu un autre qualificatif que François insiste aujourd’hui pour rejeter, celui de “populiste”.

    Dans son interview à “Perfil”, le Pape polémique sur un livre sorti en 2020 rédigé par Loris Zanatta, professeur d’histoire de l’Amérique latine à l’Université de Bologne et éditorialiste du quotidien le plus diffusé en Argentine, “La Nación”, sous le titre éloquent: “Il populismo gesuita. Perón, Fidel, Bergoglio”.

    Le Pape considère cette accusation de “populisme” comme étant intolérable pour lui, en raison de la déformation négative que ce terme a pris en Europe et qui renvoie, selon lui, au racisme hitlérien. Alors qu’en revanche le qualificatif juste, et dont il serait fier, serait celui de “popularisme” qui est “la culture du peuple avec sa richesse”.

    Et d’appuyer ses propos en citant Rodolfo Kusch, “un grand philosophe Argentin, pas très connu, mais qui a bien compris ce qu’est un peuple”.

    Le Pape Bergoglio l’avait déjà cité avec admiration dans son livre-entretien de 2017 avec le sociologue français Dominique Wolton: “Kusch a fait comprendre une chose: que le mot ‘peuple’ n’est pas un mot logique. C’est un mot mythique. On ne peut pas parler de peuple de manière logique, parce que cela reviendrait à faire uniquement une description. Pour comprendre un peuple, comprendre quelles sont les valeurs de ce peuple, il faut entrer dans l’esprit, dans le cœur, dans le travail, dans l’histoire et dans le mythe de sa tradition. Ce point est véritablement à la base de la théologie dite ‘du peuple’. Ce qui revient à dire marcher avec le peuple, voir comment il s’exprime. Cette distinction est importante. Le peuple n’est pas une catégorie logique, c’est une catégorie mythique”.

    Il l’avait également déclaré lors de l’une de ses conférences de presse en avion, sur le vol de retour du Mexique le 17 février 2016, rappelant que “le mot ‘peuple’ n’est pas une catégorie logique, c’est une catégorie mythique”.

    Mais c’est justement en cela que consiste le mythe populiste avec lequel le Pape François s’identifie et qui n’a rien à voir avec le concept européen de “popularisme”, qui renvoie à l’époque politique et culturel des grands partis populaires chrétiens d’Italie, d’Allemagne et d’autre pays.

    Ce mythe populiste est également le secret du succès médiatique du Pape François, favorisé par le fait qu’il prenne toujours le parti du peuple contre les institutions et les hiérarchies quelles qu’elles soient, y compris dans l’Église.

  • Le pape François et la décennie de la division

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    Une opinion de Ross Douthat publiée sur The New York Times :

    Le pape François et la décennie de la division

    19 mars 2023

    La saison du Carême est arrivée, ainsi que le moment de commémorer le dixième anniversaire de l'ascension de François au trône papal - une conjonction appropriée, étant donné que ce sont des jours de tribulation pour son pontificat.

    Il y a la guerre sur deux fronts que Rome mène à propos de la doctrine et de la liturgie, alors qu'elle tente de déloger les traditionalistes de la messe en latin de l'Église catholique tout en empêchant plus diplomatiquement les évêques libéraux allemands de provoquer un schisme sur le flanc gauche du catholicisme.

    Il y a l'exemple plus récent, dans l'affaire louche du prêtre jésuite Marko Rupnik, d'ecclésiastiques bien connectés accusés d'abus sexuels qui semblent à l'abri des règles et des réformes censées limiter leur ministère.

    Et puis il y a les chiffres sombres de l'Église de l'ère François, comme la chute accélérée du nombre d'hommes étudiant la prêtrise dans le monde entier, qui a atteint un sommet au début du pontificat de François et n'a cessé de décliner depuis. Ou encore la situation financière sombre, suffisamment grave pour que le Vatican demande des loyers plus élevés aux cardinaux afin de compenser des années de déficits.

    Dans la presse laïque, l'image de François comme grand réformateur a été établie dès le départ et, lorsque des preuves du contraire sont apparues, la réponse a souvent été un silence décent. La plupart du temps, ses détracteurs conservateurs se sont contentés de dresser des listes d'ecclésiastiques accusés d'abus qui ont bénéficié d'un traitement de faveur de la part de ce pontife, de revenir sur les échecs de la réforme financière et sur l'absence de renouveau manifeste dans les bancs, ou de souligner qu'un pontificat qui promettait de rendre l'Église moins autoréférentielle, moins égocentrique, a au contraire produit des résultats qui sont loin d'être à la hauteur des attentes, moins égocentrique, a au contraire produit une décennie d'âpres débats internes et de plus grandes divisions théologiques, tandis que le verbiage officiel du catholicisme est accueilli avec une indifférence frappante par le reste du monde.

    Quant à la polarisation évidente de l'Église, les admirateurs du pape, au moins, ont leur propre version : le problème réside dans la résistance des catholiques conservateurs, en particulier des catholiques conservateurs américains, qui ont bloqué, entravé et saboté son pontificat, au mépris de l'Esprit Saint et de l'autorité légitime de Rome. La droite catholique a déclenché une guerre civile et blâmé injustement le pape, et ses échecs apparents en matière de gouvernance et de leadership ne font que témoigner de la difficulté d'une réforme véritable et profonde.

    J'ai quelques raisons personnelles de ne pas être d'accord avec cette version : j'ai été l'un des premiers sceptiques à l'égard du pape François, craignant plus ou moins le type d'effondrement auquel nous assistons, et mes doutes se sont heurtés à une opposition initiale intense de la part de nombre de mes coreligionnaires catholiques conservateurs, qui étaient assez réticents à imaginer une quelconque entente entre eux et Rome. Le fait que nombre d'entre eux aient fini par s'opposer semble donc être une conséquence des méthodes spécifiques utilisées par François pour mener sa libéralisation, plutôt qu'une opposition réflexe à tout ce qui sort de sa zone de confort.

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  • Un pontificat de puissance, vraiment ?

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    Ce 18 mars, un commentaire du Père Raymond de Souza sur le site web National Catholic Register :

    " Contrairement au scénario poussé par le courtisan papal Austen Ivereigh et d'autres, le pape François exerce l'autorité à la manière d'un supérieur jésuite qui, après avoir entendu ceux qu'il choisit d'entendre, prend sa propre décision.

    Le courtisan papal Austen Ivereigh a écrit deux biographies très utiles du Saint-Père et un autre livre avec lui. Il serait grossier de lui refuser une mesure de célébration du pape François à l'occasion de son 10e anniversaire.

    Pourtant, l'occasion n'exige pas que des affirmations douteuses soient faites, et, malheureusement, Ivereigh l'a fait, en écrivant que le pape François a "recherché une transformation de la vie et de la culture internes de l'Église catholique, au cœur de laquelle se trouve une transformation du pouvoir. »

    Ivereigh soutient qu'"il n'y a pas si longtemps, le Vatican était connu pour ses manières hautaines, son centralisme et son autoritarisme". Le changement climatique est depuis arrivé au Vatican, laisse entendre Ivereigh, les vents glacés de Jean-Paul et de Benoît ayant été remplacés par la douce et chaude brise du pape François.

    Ivereigh est un homme intelligent. Il sait que, contrairement au scénario approuvé, cela a été un pontificat de pouvoir. Il écrivait une défense préventive.

    Les critiques du style de gouvernement du Saint-Père ont parfois recours à l'explication selon laquelle le pape François exerce un pouvoir brut à la manière d'un péroniste argentin.

    C'est plutôt qu'il exerce l'autorité à la manière d'un supérieur jésuite qui, après avoir entendu ceux qu'il veut entendre, décide seul.

    Le pape François a mis en œuvre le modèle jésuite dès son élection, convoquant son propre « conseil des cardinaux » qui avait un accès privilégié à lui, contournant toutes les structures habituelles de consultation. Il les a écoutés et a ensuite décidé ce qu'il ferait.

    Rappelez-vous Les Deux Papes , le film qui a fait l'éloge du pape François. Il s'ouvre sur une charmante scène du Saint-Père tentant de réserver un vol pour Lampedusa pour son premier voyage. (C'est peut-être la seule vraie scène dans un scénario autrement entièrement imaginé.) C'était assez innocent, mais le modus operandi était déjà clair; rien n'était trop trivial - y compris la logistique des voyages - pour que le Saint-Père n'en ait pas personnellement le contrôle.

    Les canonisations ne sont pas anodines, impliquant l'exercice le plus solennel de l'autorité papale ; un acte infaillible, en fait. C'est pourquoi il existe une procédure aussi rigoureuse pour les causes de sainteté.

    Peu de temps après l'élection, le pape François a décidé de renoncer à l'exigence d'un miracle pour que le bienheureux Jean XXIII soit canonisé, peut-être pour que le bienheureux Jean-Paul II ne soit pas canonisé seul. Il ferait la même chose pour son jésuite préféré, le bienheureux Peter Faber, et encore pour les bienheureux Junípero Serra, Joseph Vaz, François de Laval, Marie de l'Incarnation, Margaret Costello et d'autres. Plus de saints sont une bénédiction, mais le fait que si tôt le pape François ait utilisé son autorité suprême d'une manière si fréquente et extraordinaire était un signe important de la façon dont il exercerait son autorité.

    Le pape François a supprimé le pouvoir des évêques locaux d'approuver de nouvelles communautés religieuses dans leurs diocèses, a modifié le droit canonique afin qu'il ait le pouvoir de licencier les évêques et, en ce qui concerne la messe traditionnelle en latin, a supprimé le pouvoir d'un évêque de déterminer ce qui se passe dans ses églises paroissiales — y compris la façon dont leurs bulletins sont rédigés. Désormais, au lieu de la pratique de longue date du Vatican consistant à persuader les évêques locaux de démissionner volontairement, le pape François peut simplement les renvoyer, comme il l'a fait au Paraguay , à Porto Rico et à Memphis , dans le Tennessee.

    Plus près de chez nous, dans une nouvelle constitution pour le diocèse de Rome, le pape François a écarté le cardinal vicaire et a mandaté qu'un nouveau conseil pastoral se réunisse trois fois par mois en sa présence, avec l'ordre du jour envoyé à l'avance. Il est difficile de croire que le souverain pontife assistera réellement à de telles réunions, mais selon la loi, c'est la position par défaut. Les nouveaux curés de paroisse à Rome ne peuvent plus être nommés par le cardinal vicaire ; le pape va maintenant le faire lui-même, ainsi qu'approuver les séminaristes pour l'ordination.

    Plus largement en Italie, le pape François a réorganisé tous les tribunaux matrimoniaux du pays. Il a nommé des commissaires spéciaux pour gouverner les maisons religieuses. Après des années où les évêques italiens ont clairement indiqué qu'ils ne voyaient aucune utilité pour un processus synodal national - comme l'Allemagne ou l'Australie - le pape François les a forcés à le faire de toute façon.

    À la Curie romaine, il a rétrogradé ou révoqué sans ménagement pas moins de cinq cardinaux de la Curie de leurs fonctions : les cardinaux Raymond Burke, Gerhard Müller, Angelo Becciu, Fernando Filoni et Peter Turkson. Ils plaisantent entre eux en disant qu'ils font partie de la «curie jetable».

    Le pouvoir papal a été férocement renversé pour diminuer l'Académie pontificale pour la vie et l'ancien Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille. L'Ordre de Malte - l' Ordre Souverain de Malte - a été complètement repris par le Pape François, qui a imposé une nouvelle constitution et des officiers supérieurs.

    La Curie romaine elle-même est entièrement contournée dans la plupart des initiatives du Saint-Père, émises motu proprio - de "sa propre initiative". À plus d'une occasion, des changements majeurs de juridiction ont été découverts par les chefs de département concernés lorsqu'ils ont lu le bulletin de presse quotidien du Saint-Siège.

    Cela est particulièrement vrai en termes de réforme financière.

    Lorsque le Saint-Père a créé le Secrétariat à l'économie en 2014, le cardinal Pietro Parolin a été pris au dépourvu. Deux ans plus tard, lorsque le département de l'économie a été dépouillé de sa compétence clé, le cardinal George Pell a également été pris au dépourvu. L'audit que le département du cardinal Pell avait ordonné fut suspendu par le pape; et, plus tard, le Saint-Père a renvoyé le premier vérificateur général du Vatican.

    Récemment, le pape François a décrété que tous les actifs de toutes les entités du Vatican appartiennent au Saint-Siège, et non aux différents départements, dont certains contrôlent les fonds depuis des siècles. Chaque euro est maintenant, en théorie, soumis au contrôle papal direct.

    Lorsqu'il s'agit de personnel et d'argent, la longue pratique de l'Église est que, lorsqu'une réforme est nécessaire, Rome centralise souvent. La doctrine est une autre affaire, cependant, et dans son exaltation du pouvoir papal, François a décidé de mettre de côté l'enseignement du Concile Vatican II.

    La nouvelle constitution de la Curie romaine, Praedicate Evangelium , permet à quiconque de diriger un dicastère du Vatican, exerçant le pouvoir de gouvernement dans l'Église. Qu'en est-il alors de l'enseignement de Vatican II selon lequel les évêques gouvernent en vertu de leur ordination et qu'ils sont des « vicaires du Christ » à part entière ?

    Lors de la conférence de presse qui a suivi la promulgation de Praedicate Evangelium , l'un de ses rédacteurs, le spécialiste du droit canonique, le père jésuite Gianfranco Ghirlanda (aujourd'hui cardinal), a catégoriquement déclaré une position en contradiction avec Vatican II :

    "Le pouvoir de gouvernement dans l'Église ne vient pas du sacrement de l'ordre, mais de la mission canonique."

    Le message : Le pouvoir n'est pas sacramentel, mais papal. Le pouvoir vient d'un mandat papal, pas des sacrements.

    Ce défi direct à Vatican II est une question grave, une question abordée par les théologiens et les avocats canonistes dans le travail universitaire depuis des décennies. Le pape François a tenté de régler l'affaire par des affirmations, appuyées par une seule conférence de presse. Sans surprise, lors du consistoire des cardinaux en août 2022, il y a eu un recul important, de nombreux cardinaux faisant valoir que le pape n'avait pas le pouvoir de faire ce qu'il venait de faire.

    Le paradoxe de ce pontificat est que, malgré l'affirmation du pouvoir toujours et partout, il y a un échec spectaculaire dans les grandes crises.

    Le Saint-Père est ouvertement défié dans l'Église syro-malabare en Inde, où ses directives liturgiques n'ont pas apporté de solution (*). Au Nigeria, il a menacé tous les prêtres d'un diocèse de suspension s'ils n'acceptaient pas un nouvel évêque. Il recula et transféra l'évêque. Et en Allemagne, avec la Voie synodale, malgré les initiatives répétées du Saint-Père pour la fermer, des évêques provocateurs ont produit une crise qui consumera très probablement tout ce qui reste du pontificat.

    Le pontificat du pouvoir s'est montré en de grandes matières étrangement impuissant."

    Ref.: Un pontificat de puissance

  • L'avortement et la "culture du jetable" : la décennie du pape François sur les questions de vie

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    De Lauretta Brown sur le National Catholic Register :

    L'avortement et la "culture du jetable" : la décennie du pape François sur les questions de vie

    Examen de l'approche du pape sur les questions de vie à l'occasion des dix ans de son pontificat.

    17 mars 2023

    Le pape François a parlé d'une seule voix sur la dignité de la vie humaine au cours des dix années de son pontificat, fournissant un cadre distinctif qui relie des maux graves comme l'avortement au mépris général de la société pour la vie humaine lorsqu'elle est considérée comme un inconvénient.

    Il a condamné à plusieurs reprises l'avortement comme une manifestation majeure de la "culture du jetable" d'aujourd'hui, le qualifiant carrément de "meurtre" en 2021 et, plus tôt en 2018, le comparant à "l'embauche d'un tueur à gages" pour résoudre un problème. Mais si cette rhétorique frappante a retenu l'attention, les observateurs notent que, dans l'ensemble, François a fait de l'opposition à l'avortement une priorité beaucoup moins importante que ses prédécesseurs immédiats, le pape saint Jean-Paul II et le pape Benoît XVI. En outre, la volonté du pape de permettre à certaines personnes favorables aux droits de l'avortement d'occuper des postes au Vatican a suscité la confusion et l'inquiétude de certains catholiques.

    Les autres actions clés du Saint-Père sur les questions de vie comprennent la modification de la formulation du Catéchisme de l'Église catholique en ce qui concerne la peine de mort, le renforcement de son rejet de la peine de mort et l'expression de préoccupations concernant le traitement par la société des personnes âgées, des personnes handicapées et des pauvres.

    Lucia Silecchia, professeur de droit à l'Université catholique d'Amérique, qui écrit sur le droit des personnes âgées et la pensée sociale catholique, a déclaré au Register que la "culture du jetable" est une "expression puissante" que le pape utilise pour souligner que "nous ne pouvons pas être vraiment préoccupés par le fait de jeter ou de se débarrasser de choses physiques ou matérielles sans être d'abord conscients, avec une sobre contrition, de toutes les façons dont nous pouvons "jeter" des personnes vulnérables - les enfants à naître, les personnes très âgées, les très jeunes, ceux qui sont malades ou qui vivent avec des handicaps". 

    Des mots forts

    Charles Camosy, bioéthicien et théologien moral qui enseigne à la faculté de médecine de l'université de Creighton, a déclaré au Register que "le principe d'organisation du pape consistant à résister à la culture du jetable est une contrepartie importante de la résistance de saint Jean-Paul II à la culture de la mort", car "il nous aide à comprendre comment le refus d'aider - et pas seulement le meurtre actif - devrait être une préoccupation centrale du mouvement pro-vie". 

    M. Camosy a fait l'éloge de certains des mots forts que le pape a utilisés pour s'opposer à l'avortement au fil des ans. Outre la comparaison avec les "tueurs à gages", il a fait référence au commentaire de François en 2018 sur le ciblage des bébés à naître handicapés pour l'avortement, où il a déclaré : "Au siècle dernier, le monde entier a été scandalisé par ce que les nazis faisaient pour maintenir la pureté de la race. Aujourd'hui, nous faisons la même chose, mais avec des gants blancs." 

    Mgr Joseph Naumann, archevêque de Kansas City (Kansas), qui a présidé le comité pro-vie des évêques américains de 2017 à 2021, a reçu quelques éclaircissements directement du pape François sur la centralité de la question de l'avortement à la suite du débat des évêques américains sur le langage de l'avortement en tant que "priorité prééminente" pour les électeurs catholiques lors de leur réunion de l'automne 2019. Il a rencontré le pape en janvier 2020 et a évoqué "la façon dont certains des évêques de la conférence qui prétendaient parler au nom du pape disaient que ce langage était anti-François." 

    Il a dit à François que certains évêques pensaient que lui et d'autres rendaient l'avortement "trop important". Le pape a répondu : "Sans ce droit, aucun autre droit n'a d'importance ; bien sûr, il est prééminent". 

    L'archevêque s'est dit "reconnaissant" de la manière dont le pape "a parlé clairement de la protection des enfants innocents à naître". Il a ajouté que le pape avait utilisé des "termes très convaincants" pour aborder cette question et a souligné que lorsque le Saint-Père a été interrogé sur l'avortement, "il a posé deux questions : Est-ce qu'il est juste de tuer un enfant pour résoudre un problème et est-ce qu'il est juste d'engager quelqu'un pour tuer un enfant pour résoudre un problème ?

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  • Sur la désacralisation de nos sociétés

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    Sur VA Plus (youtube) :

    Sonia Mabrouk publie "Reconquérir le sacré", un livre qui vient pointer l'exception occidentale du reniement du sacré. Qu'il soit religieux, mémoriel ou même républicain, la désacralisation de nos sociétés a participé à leur perte de repères. Le livre de la journaliste d'Europe 1 et de CNews a déjà fait vivement réagir, notamment dans l'émission "Quelle époque" animée par Léa Salamé. La présentatrice s'est vue reprocher son goût pour la sacralité de la messe traditionnelle en latin. Nous avons donc invité Sonia Mabrouk à répondre aux questions de Laurent Dandrieu et ce, en compagnie du Père Danziec, chroniqueur et prêtre "tradi", disant cette fameuse messe en latin.