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Débats - Page 5

  • France : Macron veut constitutionnaliser le meurtre de l'enfant à naître

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    Lu sur "Chrétiens dans la Cité", blog de la lettre d'information de Denis Sureau :

    Macron veut constitutionnaliser le meurtre de l'enfant à naître

    Emmanuel Macron annonce un projet de loi constitutionnel « dans les prochains mois » pour l'avortement. « Je veux aujourd’hui que la force de ce message nous aide à changer notre Constitution afin de graver la liberté des femmes à recourir à l’interruption volontaire de grossesse, pour assurer solennellement que rien ne pourra entraver ou défaire ce qui sera ainsi irréversible ».

    Alliance Vita dénonce "l’instrumentalisation grossière et indécente de la douloureuse question de l’avortement". Voici son communiqué : "Ce projet remet en jeu l’édifice juridique au détriment de la démocratie et des droits humains. Dans une décision de 2001, le Conseil constitutionnel a évalué la loi sur l’IVG en prenant en compte la liberté de la femme, la sauvegarde de la dignité humaine, le droit à la vie et la liberté de conscience. Aucun de ces principes ne figurent en tant que tels dans la constitution mais ont alors été reconnus par la jurisprudence du Conseil constitutionnel comme ayant une valeur constitutionnelle. Inscrire l’interruption volontaire de grossesse dans la constitution sans inscrire les autres principes qui y sont associés constitue une rupture qui fragilise ces derniers.


    Par le jeu des questions prioritaires de constitutionnalité, on peut craindre qu’il devienne alors possible d’exiger une IVG jusqu’à son terme ou en raison du sexe, ce qui est proscrit en France et dans de nombreux pays. Cela pourrait aboutir également à remettre en question la clause de conscience des soignants et menacer encore davantage la liberté d’expression sur une question sociale et humanitaire qui demeure un douloureux tabou.

    D’autre part ce projet marque une déconnection de la réalité des pressions et des violences subies par les femmes.

    En France le nombre d’IVG reste à un niveau élevé avec 223 300 interruptions volontaires de grossesse (IVG) enregistrées en 2021 et un taux record de recours (15,5 IVG pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2021). En outre, alors que le pays traverse des difficultés économiques, un rapport de la DREES a établi que ce sont les femmes les plus pauvres qui avortent le plus souvent (rapport 2020). L’IVG s’avère ainsi un marqueur d’inégalités sociales qui devrait alerter les pouvoirs publics. D’autre part, à aucun moment n’est pris en compte le lien entre violence et IVG à répétitions, pourtant confirmé par des études.

    « Comment peut-on se satisfaire d’une telle situation ? Comment comprendre les déclarations successives d’Emmanuel Macron, contre l’allongement des délais et conscient du traumatisme de l’avortement et son positionnement aujourd’hui ? Inscrire le droit à l’avortement dans la constitution serait la dernière étape vers la banalisation d’un acte qui met plusieurs vies en jeu.  Notre société s’est progressivement détournée des détresses et des situations auxquelles peuvent être confrontées certaines femmes. Ces gesticulations politiciennes occultent la réalité et empêchent la mise en place d’une véritable prévention de l’avortement et de permettre à celles qui le souhaitent de poursuivre leur grossesse. » conclut Caroline Roux, Directrice générale adjointe d’Alliance VITA.

  • L'attaque contre Wojtyła, une construction mensongère basée sur des "dossiers" rouges

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    De Wlodzimierz Redzioch sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'attaque contre Wojtyła, une construction mensongère basée sur des "dossiers" rouges

    09-03-2023

    Dans une opération marketing bien étudiée, le livre 'Massima colpa' a été lancé en Pologne, affirmant que Wojtyła a couvert les abus de prêtres lorsqu'il était archevêque de Cracovie. Des attaques qui viennent de loin, résultat d'un travail rampant de démolition de Jean-Paul II à l'intérieur et réunissant les secteurs anticléricaux, les médias libéraux et les catholiques hostiles à la Tradition. Et à l'origine, les faux dossiers du régime communiste.

    Dans le pays qui a vu naître saint Jean-Paul II, il existe des forces qui en ont toujours voulu à celui qui fut d'abord archevêque de Cracovie, puis souverain pontife. Jusqu'en 1989, c'est d'abord l'appareil du régime communiste polonais qui a tout fait pour diminuer l'impact de l'action pastorale du pape dans sa patrie. Mais les mêmes forces politiques ont continué à critiquer Jean-Paul II, même après le tournant démocratique de 1989, en s'alliant aux milieux anticléricaux libéraux et aux catholiques "ouverts" qui n'appréciaient pas la ligne "conservatrice" de l'Église.

    Pendant le pontificat de Jean-Paul II, les attaques étaient liées à son enseignement sur la sexualité, à la défense de la vie de la conception à la mort naturelle, au rôle des femmes dans l'Église et à son "anticommunisme" ; mais il semble que ces sujets n'aient pas pu écorner sa figure gigantesque dans son pays, où l'on parlait de lui avec le plus grand respect. Pourtant, sous le radar, des forces étaient à l'œuvre en Pologne pour détruire "le mythe de Wojtyła", en premier lieu liées à l'influent journal Gazeta Wyborcza. Des attaques directes contre le saint polonais ont commencé à apparaître dans les pages de ce journal libéral de gauche, portées notamment par d'anciens prêtres comme Stanislaw Obirek : malheureusement, ses attaques de plus en plus vulgaires et primitives n'ont été ni contrées ni stigmatisées. En Pologne, on a oublié la règle de Goebbels, le génie de la propagande hitlérienne, selon laquelle les mensonges répétés à l'infini resteront toujours. C'est ainsi que certains mensonges concernant la figure de Jean-Paul II ont commencé à être perçus comme des vérités.

    Mais un autre facteur a également facilité l'action de "déconstruction" de la figure du Pontife : le facteur temps. Depuis plus d'une décennie, des personnes travaillant dans le monde de l'information en Pologne n'ont pas connu Jean-Paul II directement et n'ont pas pu apprécier son charisme, son travail et son enseignement. De plus, une véritable coalition médiatique s'est formée dans le but de rompre avec l'héritage de Jean-Paul II. Une coalition composée de la Gazeta Wyborcza déjà citée, de l'hebdomadaire Newsweek, de la télévision TVN et du portail Onet (Newsweek et Onet sont liés au géant des médias suisse-allemand Ringier Axel Springer).

    Malheureusement, les cas d'abus réels et présumés de mineurs par des prêtres et les accusations contre la hiérarchie de tolérer la pédophilie ont fourni une arme redoutable pour frapper l'Église et Jean-Paul II. Et ces jours-ci, nous assistons en Pologne à l'apogée des attaques contre la figure de Wojtyła.

    Le 8 mars, Agora - la même maison d'édition que Gazeta Wyborcza - a lancé le livre Massima colpa. Giovanni Paolo II lo sapeva, du journaliste néerlandais Ekke Overbeek. Le slogan marketing est le suivant : "Ce que l'Église cache sur Jean-Paul II". L'hebdomadaire Newsweek lance l'accusation avec en couverture la photo du pape et le titre : "La vérité cachée sur la pédophilie". Sous-titre : "En cachant les crimes sexuels de ses prêtres, il agissait comme un apparatčik communiste de l'Église". Pour ne rien arranger, le 7 mars, TVN a diffusé un reportage de Marcin Gutowski sur la responsabilité présumée de Wojtyła dans la tolérance d'incidents pédophiles à l'époque où il était archevêque métropolitain de Cracovie.

    Mais l'attaque massive, bien synchronisée comme vous pouvez le constater, ne s'arrête pas là : les médias ont évoqué l'histoire des abus sexuels présumés commis par le cardinal Adam Sapieha, longtemps métropolite de Cracovie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le cardinal a organisé un séminaire clandestin dans lequel ont étudié, entre autres, ses deux successeurs, Karol Wojtyła et Franciszek Macharski, tous deux ordonnés par Sapieha. On insinue que Wojtyła a "appris" la tolérance envers les abus de son "mentor" Sapieha ; certains insinuent malicieusement qu'il y avait peut-être "quelque chose" entre Wojtyła et le vieux cardinal qui l'aimait tant. Il s'agit d'une histoire complètement fausse qui révèle à quel point toute éthique journalistique a été perdue. Elle mérite d'être analysée.

    Des mensonges sur l'homosexualité présumée du cardinal Sapieha et sur les abus qu'il aurait commis à l'égard de séminaristes ont été publiés dans Gazeta Wyborcza. Les accusations se fondent sur des déclarations faites par Anatol Boczek, un prêtre collaborateur du régime communiste qui voulait organiser une Église nationale contrôlée par le parti en Pologne. Boczek appartenait à un groupe de prêtres dits patriotes et était en conflit ouvert avec le cardinal Sapieha lorsqu'il rédigeait ses déclarations pour les services secrets polonais. Il a été suspendu par le cardinal précisément en raison de sa collaboration avec le régime communiste. Boczek était alcoolique et ses déclarations étaient si manifestement fausses que même les communistes n'ont pas osé les utiliser pour cibler Sapieha à l'époque. Finalement, il a été retiré de la liste des collaborateurs.

    Il convient de rappeler que les années 1950 ont été celles de l'apogée de la répression exercée par le régime communiste contre l'Église. Le cardinal Sapieha est mort en 1951 et, immédiatement après, les autorités communistes ont fait arrêter les évêques des diocèses de Katowice et de Cracovie, qui ont ensuite organisé la farce du procès des prêtres de Cracovie, typique de la période stalinienne.

    Don Andrzej Mistat, l'aumônier du cardinal, a également été amené à accréditer les mensonges du collaborateur du régime communiste. Son témoignage, extrait des archives des services secrets communistes, est censé prouver les tendances homosexuelles du cardinal. Mais personne n'explique aujourd'hui que ce témoignage a été écrit par le père Mistat dans les bureaux des services secrets. Arrêté, battu, menacé, il a fait cette déclaration dans l'incertitude de son sort. Ce genre de témoignage, arraché à des prêtres, a été utilisé pour organiser des simulacres de procès contre des évêques. On ne peut donc qu'admirer la sagacité du père Mistat qui, risquant la prison et devant écrire quelque chose, a formulé des accusations sexuelles qui lui semblaient probablement "inoffensives". Quelle est la valeur de ce type de documents des services secrets ? Ils ne devraient avoir aucune valeur juridique, mais entre-temps, ils sont rendus publics et utilisés par les médias comme des preuves "sûres" de la culpabilité.

    Les médias lancent d'autres accusations purement désobligeantes : le fait que, pendant la guerre, le card. Sapieha a hébergé des séminaristes dans son palais serait la "preuve" qu'il était homosexuel, mais les mêmes médias cachent l'information selon laquelle les bâtiments du séminaire ont été occupés par les Allemands.

    L'attitude des rédacteurs de l'hebdomadaire Tygodnik Powszechny, fondé par le cardinal Sapieha, qui se demandent si le jeune Wojtyła a subi des attouchements de la part du cardinal, est triste. Ces thèses iconoclastes atteignent le summum du mensonge mais ne servent pas à convaincre les historiens qui peuvent facilement les réfuter : leur but est de détruire l'autorité de ceux qui font justement autorité pour nous, catholiques ordinaires, qui n'avons généralement pas les outils pour vérifier ces mensonges honteux. Frapper une personne morte il y a soixante-dix ans ne permet pas une défense équitable car on ne connaît pas le contexte historique des faits, le conditionnement politique, etc. Les milieux qui ont lancé l'attaque contre Wojtyła comptent sur cela.

    En frappant le Cardinal Sapieha, on veut frapper, il faut le souligner fortement, la figure de saint Jean-Paul II. Monseigneur Jan Machniak, professeur à l'Académie théologique pontificale de Cracovie, déclare : "Frapper Jean-Paul II et les personnes qui lui sont liées, c'est détruire le grand héritage que le pape a laissé non seulement à l'Église, mais aussi à l'humanité tout entière. Nous devons garder cela à l'esprit lorsque nous lisons les nouvelles "sensationnelles" concernant Wojtyła qui nous parviennent de Pologne ces jours-ci.

    Lire également : Polish bishops: New allegation that JPII covered up sex abuse based on reports from communist secret police

  • Rescrit : un nouvel ultramontanisme ?

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    De George Weigel sur First Things :

    LE NOUVEL ULTRAMONTANISME ET L'EVANOUISSEMENT DE VATICAN II

    8 mars 2023

    Dans sa Constitution dogmatique sur l'Église (Lumen Gentium), le Concile Vatican II a fermement freiné l'"ultramontanisme" - la théorie surchauffée de la suprématie papale qui réduisait les évêques locaux à des directeurs de succursales exécutant simplement les ordres du PDG de l'Église catholique Inc. à Rome. Le coup de grâce pour le concept déformé de l'autorité ecclésiale de l'ultramontanisme a été donné au paragraphe 27 de la constitution dogmatique :

    Les évêques, en tant que vicaires et ambassadeurs du Christ, gouvernent les églises particulières qui leur sont confiées. . . . Ce pouvoir, qu'ils exercent personnellement au nom du Christ, est propre, ordinaire et immédiat, bien que son exercice soit réglé en dernier ressort par l'autorité suprême de l'Église, et qu'il puisse être circonscrit par certaines limites, pour l'avantage de l'Église ou des fidèles. En vertu de ce pouvoir, les évêques ont le droit sacré et le devoir, devant le Seigneur, de modérer tout ce qui concerne l'organisation du culte....

    L'une des nombreuses bizarreries du moment catholique que nous vivons est que, au nom d'une "synodalité" proclamée comme accomplissant la promesse de Vatican II - qui inclut vraisemblablement l'enseignement du Concile sur l'autorité des évêques locaux en tant que véritables vicaires du Christ - "l'autorité suprême de l'Église" affaiblit gravement l'autorité épiscopale en gérant d'une main lourde l'utilisation de la forme extraordinaire du rite romain (ce qu'on appelle la "messe latine traditionnelle" ou MLT). Le dernier exemple de ce nouvel ultramontanisme est apparu dans un rescrit du 21 février, lorsque "l'autorité suprême de l'Église" a établi que, dorénavant, les évêques doivent obtenir la permission du cardinal Arthur Roche et du Dicastère pour le culte divin avant de permettre l'utilisation de la forme extraordinaire dans les églises paroissiales, et avant de permettre aux prêtres ordonnés après le 16 juillet 2021 de célébrer la messe latine traditionnelle.

    Le porte-parole journalistique de l'actuel pontificat, l'Américain Gerard O'Connell, a applaudi ce diktat parce qu'il indique "clairement que les évêques ne peuvent pas prendre la loi entre leurs mains". Bien au contraire : Le rescrit du 21 février contredit l'enseignement de Lumen Gentium 27 sur le rôle de l'évêque local en tant que chef liturgiste de son diocèse. Il ne définit pas non plus "l'avantage [pour] l'Église ou [pour] les fidèles" de l'exercice de l'autocratie papale par le rescrit. Ainsi, une fois de plus, les évêques sont réduits à des serviteurs exécutant les ordres du QG mondial romain.

    Avec une ironie qui semble leur échapper, les apologistes du nouvel ultramontanisme répondent que ce matraquage des évêques locaux était nécessaire parce que les traditionalistes liturgiques nient l'autorité de Vatican II. C'est vrai pour certains. Mais les négateurs conciliaires ne représentent qu'une fraction minuscule de cette petite mais vitale minorité de catholiques qui trouvent leur culte amélioré par la forme extraordinaire du rite romain. L'"autorité suprême de l'Église" ne ferait-elle pas mieux de porter son attention sur l'effondrement catastrophique de la fréquentation de la messe dans le monde occidental ? Ou sur les abus réguliers de la pratique liturgique dans des pays comme la Suisse et l'Allemagne ? En quoi le fait de traiter de lépreux liturgiques ceux qui se rendent à l'église tous les dimanches et d'ordonner ensuite à leurs évêques d'exiler désormais ces mécréants dans le gymnase de la paroisse pour la messe est-il "à l'avantage de l'Église ou [...] des fidèles" ?

    Le rescrit de Roche soulève également les questions les plus sérieuses sur la "synodalité", renforçant les craintes que ce terme mal défini et maladroit ne serve de couverture à une tentative coordonnée d'imposer une interprétation catholique de Vatican II à l'ensemble de l'Église mondiale. Cette tentative échouera. Mais beaucoup de dégâts pastoraux seront causés dans le processus, et une occasion d'approfondir la réception par l'Église de l'enseignement authentique de Vatican II sera manquée.

    Je suis un homme du Novus Ordo. Quiconque doute que le Novus Ordo puisse être célébré avec la crainte et le respect que les catholiques de la TLM trouvent dans la forme extraordinaire peut regarder la célébration du Requiem pontifical solennel pour le cardinal George Pell à Sydney, en Australie, ou les vidéos de la messe dominicale de l'église catholique Sainte-Marie à Greenville, en Caroline du Sud. Je rejette également, et même je déplore, la polémique anti-Vatican II d'une minorité marginale de traditionalistes liturgiques, qui ont bêtement tendu un pistolet chargé à leurs ennemis romains.

    Néanmoins, en tant qu'étudiant attentif du Concile et auteur de Sanctifier le monde, il me semble que le rescrit de Roche viole à la fois la lettre et l'esprit de ce que Lumen Gentium a enseigné, tout en ne faisant rien pour favoriser la bonne mise en œuvre de la Constitution du Concile sur la sainte liturgie.

    Ces questions, et le cardinal Roche, vont faire l'objet d'une attention considérable lors du Synode 2023 en octobre et lors des Congrégations générales avant le prochain conclave.

    La chronique de George Weigel est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver. 

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la William E. Simon Chair in Catholic Studies.

  • Pas de dépénalisation de l'avortement en Suisse

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Suisse : pas de dépénalisation de l’avortement

    8 mars 2023

    En Suisse, le Conseil national a rejeté ce mardi, par 99 voix contre 91 et 6 abstentions, une initiative parlementaire visant à retirer l’avortement du code pénal.

    Une « initiative purement symbolique, absurde », estime Yves Nidegger, un de ses membres. En effet, aucune poursuite pénale liée à un avortement n’a été menée depuis 20 ans. Le « régime des délais » « rend de facto licite l’avortement, s’il est effectué dans le délai de 12 semaines », rappelle-t-il.

    « Il y aura toujours une tension entre le droit à la vie du fœtus et le droit individuel d’une femme à avorter », juge Yves Nidegger. « Le régime des délais est un compromis entre ces deux tensions ».

    La Suisse a l’un des taux d’avortement les plus bas d’Europe.

    Source : SwissInfo (07/03/2023)

  • Refusons le radicalisme de l’idéologie transgenre

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    Emanant de personnalités libérales, publiée sur le site de la Libre, cette opinion ("contribution externe") dont nous ne partageons évidemment pas les considérations préliminaires nous paraît intéressante dans la mesure où elle dénonce les dérives du transgenrisme dans notre pays et invite à les combattre :

    Stop à la déconstruction du genre !

    Suppression de la mention du sexe sur nos cartes d’identité, remplacement du mot “mère” par “parent ayant accouché”, invitation aux enfants de 5 et 9 ans à se positionner sur leur identité sexuelle : ces projets inquiètent. Continuons à protéger et à soutenir les minorités sexuelles mais refusons le radicalisme de l’idéologie transgenre.

    Corentin de Salle, directeur scientifique du Centre Jean Gol et Jolan Vereecke, avocat et conseiller spécial du président du MR.

    Nous vivons dans l’un des pays les plus tolérants au monde envers les minorités sexuelles. C’est loin d’être le cas partout et cela n’a pas toujours été le cas sur notre continent : l’humiliation, la stigmatisation et la persécution ont longtemps été la règle en la matière. Succédant à de nombreuses avancées (égalité entre femmes et hommes, mariage entre personnes du même sexe, adoption homoparentale, etc.), la loi transgenre permet, depuis 2018, à toute personne majeure qui le désire de changer de prénom et de sexe sans devoir invoquer une raison médicale, sans procéder à une opération génitale ni même procéder à une transformation physique. Nous saluons ce droit à l’auto-détermination. Pourtant, sous prétexte de politiques “inclusives”, nous voyons aujourd’hui s’imposer au plus haut niveau une tendance lourde qui, niant la binarité des sexes, prône des solutions d’une radicalité aussi stupéfiante qu’inquiétante. C’est le cas de trois projets discutés dans différents gouvernements.

    Suppression de la mention du sexe sur nos cartes d’identité

    Premier d’entre eux : la suppression, pour tous, de la mention du sexe masculin ou féminin sur nos cartes d’identité. Rappelons tout d’abord que le sexe est le fait biologique donné (homme, femme ou personne intersexe) et le genre, l’identité sexuelle choisie (homme, femme ou non binaire). Deux éléments distincts qui – eux-mêmes – ne doivent pas être confondus avec l’orientation sexuelle (hétérosexuelle, homosexuelle, bisexuelle, asexuelle, etc.). Vu qu’il appartient à chacun de décider librement de ces diverses identités et à être traité avec respect, chacun devrait pouvoir exiger la suppression de la mention du sexe sur sa carte d’identité, peu importe la raison, par exemple si son genre ne coïncide pas avec son sexe. Pourquoi, dès lors, ne pas carrément supprimer cette mention pour tous, même pour le citoyen lambda qui n’a rien demandé à personne ? C’est le débat qui a agité le gouvernement fédéral à la fin de l’année dernière. Parce que, pour l’écrasante majorité des gens, l’identité de genre coïncide avec le sexe, et que, pour eux, le fait d’être homme ou femme constitue un des éléments fondamentaux de leur identité. N’est-il pas disproportionné, sous prétexte de satisfaire une infime minorité, de gommer cette mention pour tous ? Pourquoi le souci louable de satisfaire aux demandes légitimes des minorités devrait-il être rencontré d’une manière qui porte nécessairement atteinte au souci tout aussi légitime des personnes de la majorité à être reconnues dans leur identité ?

    Ne dites plus “mère “mais “personnes menstruées” ou “personnes à utérus”

    Autre dossier : le projet de suppression des filiations paternelle et maternelle. Il est en effet question de remplacer, dans le Code civil, le mot “mère” par l’expression “parent ayant accouché” et de gommer ainsi les notions de “paternité” et de “maternité” considérées par certains comme vexatoires pour les parents transsexuels. Cette suppression, en décalage radical avec la réalité sociologique dominante, est parfaitement inutile car il est tout à fait possible de créer une filiation transsexuelle, à l’image de la filiation adoptive et de la co-maternité qui existent déjà. Nul besoin de jeter par-dessus bord les notions de paternité et de maternité, dont l’ancrage sociétal, institutionnel, historique et culturel rend tout à fait légitime le maintien dans notre Code civil. De plus, cette proposition a pour effet de gommer la notion-même de femmes, ce qui heurte à raison de nombreuses féministes. En effet, parler, au nom de cette idéologie, de “personnes menstruées” ou de “personnes à utérus” ne conduit-il pas paradoxalement à invisibiliser les femmes ?

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  • Des experts de 75 pays demandent l’abolition de la GPA

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    De gènéthique.org :

    Des experts de 75 pays demandent l’abolition de la GPA

    5 mars 2023

    Une centaine d’experts de différentes disciplines et de 75 nationalités ont signé vendredi 3 mars la déclaration de Casablanca demandant aux Etats l’abolition de la GPA.

    Juristes, médecins ou psychologues, chercheurs et praticiens, de toutes cultures et de tous continents, ils travaillent depuis longtemps sur le sujet de la gestation par autrui (GPA), et de ses effets sur les personnes comme dans la société. Ils sont parvenus à ce constat partagé que la dimension internationale de la GPA exige une réponse mondiale, et qu’une Convention internationale serait le seul moyen efficace d’obtenir l’abolition de la GPA (cf. GPA : « la seule solution est l’abolition »).

    La GPA porte atteinte à la dignité humaine

    Convaincus de la nécessité de travailler ensemble sur les moyens de susciter une telle initiative pour protéger femmes et enfants, ils ont décidé de rédiger une proposition de Convention internationale. Malgré les divergences, les experts ont fédéré leurs efforts afin d’avancer et de « défendre une cause juste », la dignité des enfants et de la femme (cf. La GPA : « une violence faite à toutes les femmes ») mais aussi « de l’humain dans sa globalité », se félicitent les organisateurs. « Un combat contre un paradigme ».

    Parmi les participants de cette initiative mondiale, on retrouve notamment des Français comme Aude Mirkovic, maître de conférences en droit et porte-parole de l’association Juristes pour l’enfance ou Olivia Sarton, avocate et directrice scientifique de l’association.

    Les signataires de la déclaration de Casablanca sont « conscients de la souffrance des personnes qui ne peuvent pas procréer », mais aussi « de l’enjeu international d’une protection efficace de la dignité humaine » comme ils le mentionnent. Ils sont aussi « convaincus que le contrat de gestation pour autrui […], porte atteinte à la dignité humaine et contribue à la marchandisation des femmes et des enfants » (cf. GPA : la femme exploitée).

    « Condamner la GPA dans toutes ses modalités et sous toutes ses formes »

    Les experts demandent « aux États de condamner la GPA dans toutes ses modalités et sous toutes ses formes, qu’elle soit rémunérée ou non, et d’adopter des mesures pour combattre cette pratique ».

    Cinq recommandations sont également adressées aux Etats : «  interdire la GPA sur leur territoire » , « refuser toute valeur juridique aux contrats comportant l’engagement pour une femme de porter et remettre un enfant », « sanctionner les personnes (..) qui se proposent comme intermédiaires, qui recourent à la GPA sur leur territoire, les ressortissants qui recourent à la GPA en dehors de leur territoire », mais aussi « agir en vue de l’adoption d’un instrument juridique international emportant abolition universelle de la GPA ».

    En annexe, un projet de Convention internationale est proposé. Il est « à la libre disposition des Etats qui voudront s’engager dans cette démarche » précisent les organisateurs.

    « Aucun encadrement ne peut la rendre acceptable »

    Le texte de la déclaration est délibérément bref. Il ne développe pas les motifs et n’exige pas de se mettre d’accord sur tout, mais de se concentrer sur le résultat expliquent les organisateurs. « La Déclaration de Casablanca se démarque des autres initiatives internationales existant en matière de GPA car elle demande l’abolition et non l’encadrement de la GPA » précisent-ils également.

    « La GPA est intrinsèquement contraire à la dignité humaine et aux droits humaines. Aucun encadrement, quel qu’il soit, ne peut la rendre acceptable. La GPA éthique est un leurre car elle n’existe pas et ne peut pas exister » rappellent-ils (cf. « Ceux qui utilisent le mot éthique comme complément de la GPA sont des menteurs, des ignorants ou des candides »). « Le petit enfant est le grand oublié » ajoute Anne Schaub, psychologue en Belgique (cf. GPA : un enfant conçu avec le mauvais sperme abandonné).

    Le Maroc, une référence

    À ce jour, environ quinze pays autorisent la gestation par autrui, dont certains en Europe. La Russie, l’Ukraine (cf. GPA en Ukraine : deux naissances par semaine de commanditaires français), une partie du Mexique ou certains Etats des Etats-Unis le font sans condition, d’autres la limitent à leurs seuls ressortissants, ou encore à la « GPA altruiste » (cf. Royaume-Uni : augmentation du nombre de mères porteuses). Le Maroc, qui accueille le séminaire, fait, lui, figure de référence. Sa législation interdit et sanctionne pénalement le recours à la GPA. Quant à la France, la pratique est illégale, mais les enfants nés par GPA à l’étranger peuvent être inscrits à l’état civil (cf. GPA : la « complaisance » de la France ?).

    Il n’existe pas de chiffre du nombre de GPA pratiquées au niveau mondial. En revanche, l’un des experts indique que, dans le monde, le marché de la GPA s’évalue à 27 milliards de Dollars. La répartition est particulièrement marquante : 63% irait vers les cliniques, 33% vers les avocats et autres « prestataires », et seulement 1% de ce marché reviendrait aux mères porteuses.

    De nombreuses questions abordées

    Au cours du séminaire, de nombreuses interventions ont permis d’apporter un éclairage pluriel et complémentaire sur ce sujet complexe.

    Différents points ont été évoqués : la dignité de la mère porteuse, sa liberté et son consentement, mais aussi la négation de sa douleur. Le regard anthropologique sur la GPA, la dimension internationale du commerce des mères porteuses, les aspects juridiques de la GPA, la filiation de l’enfant né de la GPA ou encore les enjeux psychologiques de la GPA pour l’enfant, y compris lors de la vie prénatale, ont aussi été abordés.

    Le début d’une dynamique

    Cette réunion n’est que la première étape, le début d’une dynamique à développer. Sur le modèle, par exemple, de la COP sur le climat, suggèrent les organisateurs. Sensibiliser le grand public, mais aussi les pouvoirs publics et les institutions afin de promouvoir à terme un traité international mettant fin à la pratique de la GPA partout dans le monde, tel est l’objectif.

    Les différents experts présents vont désormais aller à la rencontre des instances gouvernementales de leurs propres pays pour poursuivre le travail.

    A Casablanca, Luis Ernesto Pedernera Reyna, membre et ancien président du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, ainsi que Suzanne Aho Assouma, membre et ancienne vice-présidente de cette même institution, étaient présents comme observateurs au séminaire. Un « bon signal » relèvent les organisateurs.

    En attendant que l’ONU et les chefs d’Etat réfléchissent ensemble, il serait déjà bien que les Etats commencent par respecter les engagements actuels de leurs législations. Tel n’est pas le cas de la France. La loi française sanctionne en théorie, mais n’est pas appliquée (cf. GPA : Emmanuel Macron réaffirme « les lignes rouges ». Et en pratique ?).

  • Woelki et Cordes : des cardinaux contre la dérive allemande

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Woelki et Cordes : les cardinaux contre la dérive allemande

    07-03-2023

    L'archevêque de Cologne Woelki et ses frères "tirent l'oreille" à la Voie synodale qui pousse l'agenda ultra-progressiste en Allemagne. Même le cardinal Cordes, dans un article à paraître, rejette l'assemblée qui s'achève face à l'opposition de Rome. 

    De l'Assemblée plénière de printemps de la Conférence épiscopale allemande qui s'est tenue à Dresde la semaine dernière, on retiendra surtout le sermon de l'archevêque de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki, qui a invité ses confrères évêques à revenir à l'essentiel et à recommencer à prêcher " la nécessité de se convertir à Dieu et à sa volonté ". Dans le texte prononcé par le cardinal, il était difficile de ne pas lire une critique de la ligne majoritaire de l'épiscopat allemand qui s'est exprimée dans la voie synodale qui s'achève. Les réformes préconisées par l'assemblée ont en effet été présentées dès le départ comme une réponse nécessaire à la crise des abus dans l'Église.

    Cependant, ce point de départ n'a pas empêché les travaux du Chemin d'aborder des questions et de parvenir à des conclusions qui n'ont pas grand-chose à voir avec le véritable problème des abus commis par des clercs. Contre ces positions se sont élevées ces dernières années les voix de ceux qui ont accusé le chemin synodal d'utiliser la lutte contre les abus pour redessiner la doctrine et l'Église en général en suivant l'agenda ultra-progressiste. 

    Le cardinal Woelki a tiré les oreilles de ses confrères, les exhortant à essayer de "prendre conscience de nos péchés, non par haine de soi, mais par amour de Dieu". Le sermon du cardinal a renvoyé l'Église allemande à sa responsabilité pour avoir négligé la tâche de "répondre de plus en plus à la volonté et aux intentions de Dieu".

    Malgré les assurances du président de la Conférence épiscopale, Monseigneur Georg Bätzing, la voie synodale allemande restera surtout dans les mémoires comme une tentative de désengagement à l'égard de Rome en vue de lancer une sorte d'Église nationale, liquidée par François avec une boutade plutôt efficace : "En Allemagne, il y a une très bonne Église évangélique. Nous n'avons pas besoin de deux". Le fait que les travaux sur le tracé aient dépassé les voies autorisées par Rome est démontré par le fait qu'il y a quelques mois, le préfet du dicastère des évêques de l'époque, le cardinal Marc Ouellet, avait demandé en vain que les travaux soient suspendus.

    Parmi les points de friction avec le Saint-Siège figure la proposition approuvée sur la création d'un conseil synodal permanent pour l'Église en Allemagne, composé d'évêques et de laïcs. Dans une lettre datée du 16 janvier, les cardinaux Parolin, Ouellet et Ladaria ont confirmé à cinq évêques allemands qu'ils n'étaient pas obligés de participer au groupe de travail chargé de préparer la création de cet organe. Les trois chefs de dicastère, avec l'approbation de François, avaient expliqué dans cette missive que "ni la Voie synodale, ni un organe établi par elle, ni une conférence épiscopale n'ont la compétence d'établir le Conseil synodal au niveau national, diocésain ou paroissial". 

    Or, un cardinal allemand résidant au Vatican depuis des décennies, le président émérite de Cor Unum Paul Josef Cordes, s'est ouvertement prononcé contre la réalisation de cet organe voté lors des sessions du Chemin. Le cardinal, très proche de Joseph Ratzinger, a justifié son opposition dans un article qui sera publié en avril dans la revue - déjà chère à Benoît XVI - 'Klerusblatt' et que La Nuova Bussola Quotidiana a pu consulter à l'avance.

    Le cardinal Cordes y dénonce la façon dont "l'identité mutilée de l'évêque (...) apparaît également dans le parcours synodal allemand", à partir duquel il apparaît "privé de moyens de grâce spécifiques" et perd "sa responsabilité et son autorité particulières dans le diocèse". Le cardinal a critiqué la proposition du Conseil synodal, estimant que "plus regrettable encore que la réduction du ministère spirituel à des catégories politico-empiriques" est "l'auto-sécularisation ecclésiastique à travers le nouveau modèle proposé", où "on omet la référence formelle à Dieu pour l'établissement et la conduite de la communauté de foi", alors que "dans la liturgie de l'ordination épiscopale, (...) l'Église demande à Dieu de lui donner la vie et de la guider", tandis que "dans la liturgie de l'ordination épiscopale, (...) l'Église demande à Dieu de lui donner la vie et de la guider. ...] l'Église demande au candidat "la force qui vient de toi, ô Père, ton Esprit qui gouverne et guide" par l'imposition des mains et la prière".

    L'article de l'ancien collaborateur de Benoît XVI rappelle que "selon la foi de l'Eglise, cependant, une telle demande est plus qu'un vœu pieux" car "un sacrement y est célébré", concluant ainsi que "le leadership de l'Eglise a formellement besoin de l'aide de Dieu". Un rejet sans réserve de l'idée d'un conseil synodal permanent où l'avis des évêques pourrait même être renversé en cas de vote contre à la majorité des 2/3.

  • Vouloir une Église sans prêtres est-ce encore appartenir à celle de Pierre ?

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    Une opinion signée par un ensemble de catholiques (voir ci-dessous) publiée sur le site de La Libre :

    4 mars 2023

    Non, nous ne voulons pas une Église sans prêtres

    Nous tenons à réagir et à nous opposer au contenu d'une brochure publiée par neuf liégeois qui plaident pour l'abolition du clergé. Le vieillissement du clergé était prévisible. Les chrétiens se préparent à y remédier. Afin de soulager les clercs toujours moins nombreux, ils prennent prioritairement en charge les services juridiques, administratifs, financiers et surtout sociaux.

    Concernant ces derniers, il faut souligner d’emblée (en plagiant à peine la réplique de Valéry Giscard d’Estaing à François Mitterrand) que “les chrétiens n’ont pas le monopole du cœur” !

    Autrement dit, la générosité et le partage ne suffisent pas à distinguer le disciple du Christ. L’axe horizontal de la croix symbolise certes l’amour du prochain, mais il est supporté par la poutre verticale qui, plantée dans la réalité du sol, s’élève vers Dieu. Ce qui différencie vraiment le disciple de Jésus du philanthrope, c’est la conviction que l’amour humain (fait de compassion et d’entraide mais aussi de don et de pardon) n’est pas d’origine humaine mais qu’il vient du Père, celui que Jésus a fait connaître au monde (Jn 4, 7).

    C’est donc fort opportunément qu’un média pose régulièrement la question : “Et Dieu dans tout cela ? ”. Une manière de répondre aujourd’hui serait de la formuler autrement : “Et le prêtre dans tout cela ? ”.

    De plus en plus souvent, des chrétiens dits “engagés” (soit autant d’apôtres dévoués au prochain que de théologiens pointus) n’hésitent pas à contester, non tant la place du prêtre dans la société, que son véritable rôle au sein de nos communautés. Ambitionnant de rendre l’Église au Peuple de Dieu (selon le titre d'une brochure de 60 pages publiée par neuf catholiques liégeois NdlR1), ils en viennent à contester la plupart des sacrements et, plus spécifiquement, celui de l’ordre qui confère le pouvoir de les administrer. À leurs yeux, lesdits sacrements ne sont que des rencontres privilégiées avec le Seigneur et des signes de fraternité ; selon eux, ils subsisteraient dans l’avenir mais pourraient être conférés par des laïcs (hommes et femmes) spécialement formés, lesquels exerceraient leurs fonctions pendant un mandat temporaire.

    Envisageant de la sorte des communautés “sans prêtres”, ces audacieux promeuvent “un modèle de célébration (eucharistique) indépendant du sacrement de l’ordre”, une messe qui, selon eux, devrait d’ailleurs occuper une place moins importante qu’aujourd’hui dans la pratique religieuse. Comme pour nos frères protestants, seul le baptême est, à leurs yeux, fondamental et, de ce fait, peu sujet à discussion. Considéré civilement comme une institution juridique obsolète, le mariage religieux semble leur apparaître, quant à lui, de moindre intérêt ; fondateur de la famille, il est pourtant le gage de la qualité, de la pérennité et de la fécondité de l’union conjugale.

    Paraissant confondre l’aveu de la faute et le repentir, comme la demande de pardon et son obtention, les mêmes théologiens préconisent de remplacer la confession faite au prêtre par un entretien avec un simple confident. Ils perdent ainsi de vue que le pardon ne peut être accordé que par l’offensé et non par un tiers (à moins qu’il ne soit préalablement investi d’un tel pouvoir). Dans notre monde égoïste, beaucoup en sont d’ailleurs venus à reconnaître leurs torts, bien plus pour retrouver “la paix intérieure” que pour faire “la paix avec autrui” ; c’est dire qu’il importe de garder au sacrement toute sa signification, soit sa valeur de signe visible d’une miséricorde divine invisible !

    Minimisant de la sorte la grâce sacramentelle et craignant que le cléricalisme conduise l’Église à la dérive, ces penseurs suggèrent une solution radicale : supprimer le clergé et confier la responsabilité de la communauté aux chrétiens eux-mêmes. Ils donnent en exemple les premières communautés chrétiennes et rappellent que Jésus n’a expressément ni nommé ni expliqué chacun des sept sacrements aujourd’hui reconnus. Il reste que les apôtres et leurs successeurs en ont affiné la perception et que ce serait certainement une erreur – ici comme en d’autres matières – de faire fi des acquis de vingt siècles d’études, de réflexions et d’expériences. Nos prêtres d’aujourd’hui sont les auxiliaires des évêques, lesquels assurent la succession apostolique. Voici ce qui en fait davantage les gardiens des sacrements que les “pasteurs” du “petit troupeau”. S’ils sont en nombre insuffisant pour absoudre, les visiteurs de prison, d’hôpital et de maison de repos, doivent rappeler autour d’eux qu’à côté de la “communion de désir”, la possibilité existe d’être pardonné lorsque le pécheur exprime un repentir sincère ainsi que l’intention de se confesser dès que possible à un prêtre.

    Ce rapide survol de la contestation met en évidence qu’elle conduit, non à une adaptation de l’eucharistie et de la réconciliation, mais à une sorte de révolution touchant les sacrements essentiels et le rôle du prêtre catholique.

    Vouloir une Église sans prêtre est-ce encore appartenir à celle de Pierre ?

    “Il est plus d’une demeure dans la maison du Père”. C’est parole d’évangile (Jn 14, 2) et c’est une réalité ! Ce qui fait la richesse des familles, des groupes et associations de toute nature, c’est la complémentarité de leurs différences, leur cohésion fondamentale autour d’un même objectif. Comme toujours, la contradiction loyale favorise la compréhension et le progrès. Du respect à la confiance, puis de celle-ci à l’amour, tous tendent – au sein du groupe – à pacifier, parce que seule la paix conduit à l’unité. Comme sa dénomination l’indique, l’Église catholique est universelle, autrement dit “ouverte à tous” ; quels qu’ils soient, Dieu les y invite.

    La révolution annoncée quant au rôle du prêtre se veut à ce point progressiste qu’elle en heurte plus d’un et risque de ne pas convaincre. Dans le prolongement de ce qui vient d’être rappelé du pluralisme des opinions, une réflexion paraît alors s’imposer. Une Église qui confisquerait aux prêtres leur mission apostolique serait-elle toujours cette “maison du Père” ? Pour formuler autrement la question : vouloir une Église sans prêtre – et, partant, sans sacrements – est-ce encore appartenir à celle de Pierre ? L’œcuménisme est un superbe mouvement, mais il ne pourrait écarter les catholiques de leur “Credo”. Il s’impose que les responsables de la catéchèse et de la pastorale soient conscients du danger que présente un tel projet, surtout lorsqu’il s’agit d’évangéliser, comme nous avons tous reçu mission de le faire (Mat. 28, 18-19).

    Si Jésus n’est pas Dieu et si son incarnation cesse de se prolonger de nos jours – grâce aux prêtres – dans l’eucharistie, le christianisme n’est plus une religion. En ce cas, il ne “relie” plus l’être humain à la divinité et le disciple de Jésus est pareil à celui de tout autre leader ou gourou ; ce chrétien veut vivre et s’accomplir le mieux possible, mais il ne le fait pas consciemment “à l’image et à la ressemblance” de celui dont il provient et auquel il retourne.

    À supposer qu’il soit possible “sans prêtre” de se comporter en enfant de Dieu et frère (ou sœur) des humains, n’est-il pas à craindre surtout que la soif de pouvoirs des laïcs s’avère plus grande demain que ne l’est aujourd’hui celle des clercs ?

    Signataires :

    Réginald de Changy; Frédéric Close; Jean de Codt; Jacques Galloy; Bernadette Glidden-Huybrechts; Evelyne Guillemare; Philippe Jeanfils; Etienne Jehoulet; Pierre de Macar; Renier Nijskens; Philippe Olivier; Yves d’Oultremont; Philippe Prévinaire; Pierre Reginster; Charles Roberti; Alick Sytor; Louis Thonon; Anne-Victoire d’Ursel; Dominique Verpoorten

    (1) Romain Blondiaux, Roger Franssen, Gaby Hansenne, Jean-Philippe Kaefer, Xavier Lambrecht, Sébastien Louis, Bérengère Noel, Rosalie Speciale et Caroline Werbrouck, Rendons l’Église au peuple de Dieu ! – Pour en finir avec le cléricalisme, Liège 2023, justice.633@hotmail.compp. 60.

  • Bart De Wever part en guerre contre le mouvement woke

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    De Bart Haeck sur De Tijd :

    De Wever entre dans la bataille culturelle avec le mouvement woke

    Bart De Wever, président de la N-VA : "Toutes les bonnes et mauvaises choses que nos ancêtres ont faites ont fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui".

    3 mars 2023

    Le président de la N-VA Bart De Wever voit dans le mouvement woke de la gauche radicale une menace pour le fonctionnement de la démocratie en Flandre. Il a écrit un livre à ce sujet.

    Quatre ans après avoir écrit "sur l'identité", le président de la N-VA Bart De Wever a publié un nouveau livre, sur le mouvement woke. Il s'agit de la pensée qui soutient que nous devons nous "réveiller" et réaliser à quel point le racisme et l'injustice sociale sont enracinés dans les fibres les plus profondes de notre société.

    Elle donne lieu à des discussions sur la question de savoir si la VRT doit continuer à diffuser des épisodes de 'FC De Kampioenen' dans lesquels quelqu'un s'habille en noir pour l'Épiphanie, s'il est approprié pour un Blanc de traduire un poème d'un poète noir et s'il est transphobe de diviser la population binaire en hommes et femmes.

    La ligne de fond

    Le président de la N-VA, Bart De Wever, a publié un livre intitulé "about woke". Il y aborde la bataille culturelle avec un mouvement qui affirme que nous devons prendre conscience de la façon dont l'inégalité sociale a pénétré les fibres les plus profondes de notre vie quotidienne.

    Selon De Wever, il s'agit d'un "poison rampant" qui rend malade notre société, construite sur la citoyenneté et les idées des Lumières, de l'intérieur. Selon lui, le mouvement woke se manifeste "par la criminalisation de la société occidentale et la glorification de tout ce qui pourrait s'en écarter".

    Cette pensée se trouvait déjà dans "On Identity", dans lequel il explique ce que signifie être un citoyen d'un État-nation construit sur les idées des Lumières. "Je crois que le climat intellectuel dominant d'autodestruction postmoderne a imprégné notre culture ces dernières années, avec une auto-honte et un relativisme culturel inutiles", écrit-il.

    Universités

    Alors que la guerre du woke fait particulièrement rage dans les universités américaines, De Wever a donné des conférences dans certaines universités flamandes à l'automne 2022. Contrairement à ce que le marxisme voudrait faire croire, ce sont les idées qui déterminent l'histoire", écrit-il. Et comme le poisson pourrit par la tête, les campus sont l'endroit logique pour commencer à raconter une contre-histoire.

    Le mouvement woke se manifeste, selon Bart De Weaver, "comme la criminalisation de la société occidentale et la glorification de tout ce qui pourrait s'en écarter".

    Ces conférences ont maintenant abouti à un livre, dans lequel il dénonce le mouvement de balancier qui va trop loin. La critique justifiée de ce que Léopold II a fait au Congo a abouti à une historiographie dans laquelle il n'y a de place que pour la honte. L'accent mis à juste titre sur l'inégalité des chances pour les femmes s'est transformé en une vision de la masculinité comme une "construction culturelle pernicieuse qui doit être éliminée". À cet égard, De Wever cite un article de De Morgen intitulé "Les entreprises qui font des profits créent un environnement de promiscuité".

    Et les personnes ayant un statut de victime deviennent impensables dans un rôle d'agresseur. De Wever explique que lorsque Will Smith a donné un coup de poing au présentateur Chris Rock lors de la cérémonie des Oscars de 2022, une opinion est parue dans The Guardian, selon laquelle la couverture exagérée de l'incident était problématique car, après tout, les Blancs aiment désormais présenter les hommes noirs comme des agresseurs.

    Programme politique

    Si De Wever souhaite que la guerre culturelle autour du mouvement "woke" figure en bonne place dans l'agenda politique, c'est parce qu'il la considère comme une menace pour un débat politique sérieux et ouvert. Aux États-Unis, ce mouvement a non seulement radicalisé les démocrates, mais a également renforcé la réaction de la droite radicale de Trump.

    De Wever voit également dans le mouvement woke une menace pour la notion de citoyenneté et pour une identité flamande qui devrait être le liant de la res publica. Tout ce que nos ancêtres ont fait de bien et de mal a fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui", dit-il. En revanche, une société balkanisée qui, dans un vide identitaire, encourage les groupes de victimes à éprouver du ressentiment à l'égard des groupes d'agresseurs, n'a pas d'avenir".

  • Sauver la différence des sexes

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    De gènéthique.org :

    Sauver la différence des sexes – Eugénie Bastié

    3 mars 2023

    La famille est devenue « le champ de bataille de la guerre des sexes » se désole la journaliste et essayiste Eugénie Bastié dans son dernier écrit « Sauver la différence des sexes ».

    Estimant qu’il y a urgence à préserver cette différence, elle se lance alors dans un plaidoyer en s’appuyant sur le triptyque suivant : réaffirmer l’existant, constater sa mise en danger, et mettre en avant la nécessité de sa protection.

    Eugénie Bastié tire alors la sonnette d’alarme sur cette déconstruction progressive de la société, qui remet en question jusqu’à l’évidence même de la différence des sexes, fragilisant ainsi la féminité et plus encore la masculinité. Selon elle, en prenant un virage radical pour réhabiliter la place de la femme, cette société qui se veut « égalitariste », ne fait que pousser l’homme et sa virilité dehors. Dès lors, comme le dit l’auteur américain Richard Reeves, « à l’école, au travail, dans leurs familles, les hommes n’ont plus de place dans la société du XXIe siècle ».

    Editions : Gallimard

    Date de parution : 01/03/2023

    Nombre de pages : 32

  • Comment évangéliser aujourd'hui ? Les réponses du Club des Hommes en noir

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Quelle est la nécessité de l'évangélisation ? Comment s'inspirer des missionnaires pour évangéliser aujourd'hui ? Les réponses du Club des Hommes en noir avec cette semaine autour de Philippe Maxence, les abbés Barthe et Guelfucci, le père Thomas et Jean-Pierre Maugendre.

  • Wokisme, relativisme, islam, Nietzche : Thibaud Collin aborde 4 questions sur notre monde

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    D'Academia Christiana (sur youtube) :

    Victor Aubert reçoit Thibaud Collin, philosophe et essayiste français, spécialiste des questions de philosophie morale et politique. Durant cet entretien, ils évoquent quatre questions sur notre monde : le wokisme, le relativisme, l'islam et Nietzsche.