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Ethique - Page 127

  • Tous les évêques de France devraient-ils démissionner collectivement ?

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    Oui, d'après trois personnalités connues pour leurs positions radicales; du site de la Voix du Nord :

    L’appel à la «démission collective des évêques» catholiques, après le rapport sur la pédophilie

    Il intervient six jours après la publication des travaux de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), qui a estimé à 216 000 le nombre de personnes victimes d’un prêtre ou d’un religieux en France depuis les années 1950, voire 330 000 si l’on ajoute les agresseurs laïcs en lien avec les institutions de l’Eglise.

    «Bien plus que des défaillances, le rapport de la Ciase met en lumière une véritable faillite», estiment Christine Pedotti, Anne Soupa et François Devaux. Selon eux, «n’importe quelle organisation, association, entreprise en tirerait les conséquences qui s’imposent : se défaire de ses dirigeants». «Nous demandons, comme un signe d’espoir et de renouveau, la démission collective de l’ensemble des évêques en exercice», lancent-ils.

    Selon eux, la démission «est le seul geste à la mesure de la catastrophe et de la perte de confiance dans laquelle nous sommes. C’est un premier acte de repentir concret, coûteux, à l’égard des victimes. C’est la seule attitude qui peut permettre de restaurer la maison Eglise».

    120 évêques en France

    «De plus, c’est la seule façon de rendre possible l’indemnisation des victimes car la faillite de l’institution est aussi matérielle. Les fidèles ne veulent pas contribuer pour des fautes qu’ils n’ont pas commises. Mais dans une Eglise restaurée dans laquelle tous et toutes seront représentés, cette solidarité et cette fraternité nouvelles permettront de trouver les ressources financières nécessaires», détaillent-ils.

    Tous trois font valoir que «dans l’Eglise catholique, des précédents existent : les évêques du Chili ont remis leur démission collective au pape François après qu’une gigantesque affaire de pédocriminalité a été dévoilée. En Allemagne, le cardinal Marx, archevêque de Munich, a lui aussi présenté sa démission au pape au nom de la responsabilité qu’il considérait porter au regard des abus sexuels, bien que lui-même n’ait pas failli».

    « Si tous ne sont pas coupables, tous sont responsables »

    Et de poursuivre: «sans doute, tous les évêques français n’ont-ils pas couvert des crimes, mais la structure même de la hiérarchie catholique suppose une continuité et une solidarité entre chaque évêque et son prédécesseur. À ce titre, si tous ne sont pas coupables, tous sont responsables».

    Enfin, ils suggèrent au pape François, de nommer comme «légat» (représentant officiel du pape) Véronique Margron, présidente de la Corref (instituts et congrégations religieux), en attendant de travailler à «l’Eglise d’après».

    En 2020, la théologienne Anne Soupa avait postulé à l’archevêché de Lyon pour succéder à Mgr Philippe Barbarin, afin de questionner la place des femmes dans la gouvernance de l’Eglise.

    La parole libérée, à l’origine des affaires Preynat et Barbarin, est aujourd’hui dissoute.

    La France compte un peu moins de 120 évêques.

  • Avortements forcés : la CEDH reconnaitra-t-elle une violation du droit à la vie ?

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    Du site de l'European Centre for Law & Justice (ECLJ) :

    Avortement forcé : la CEDH reconnaitra-t-elle une violation du droit à la vie ?

    11 octobre 2021

    Une affaire dramatique a été communiquée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Il s’agit de femmes handicapées devenues stériles par suite d’avortements forcés en Moldavie. L’ECLJ a été autorisé par la Cour à remettre des observations écrites venant au soutien de ces femmes.

    Six ans après avoir été saisie par trois femmes avortées de force, la CEDH a enfin communiqué une terrible requête au Gouvernement moldave pour qu’il se justifie devant la Cour. La demande de la Cour est clairement formulée : l’avortement forcé subi par ces trois requérantes et la stérilisation qui en a découlée ont-ils porté atteinte à la vie privée et constitué des traitements inhumains et dégradants ?

    Ce qu’ont subi ces femmes est particulièrement terrible. D’abord, les trois femmes requérantes étaient placées en institution psychiatrique pour cause de retard mental, sans que ce handicap ne soit suffisamment grave pour les priver de leur capacité juridique. Deux d’entre elles furent violées par le médecin en chef de l’institut psychiatrique dans lequel elles étaient placées. La troisième tomba également enceinte et toutes, violées ou non, souhaitèrent garder leur enfant à naître.

    Mais le scandale ne s’arrête pas là. Une commission médicale de l’institution se réunit pour décider à leur place des suites de leurs grossesses. Une commission dans laquelle le médecin violeur de deux de ces femmes siégea et qui décida de les avorter de force, malgré leur refus explicite. Les médecins passèrent outre les refus de ces femmes, aucun tiers ne fut consulté et ils avortèrent de force ces femmes.

    Ce n’est pas tout. Après l’avortement forcé, un stérilet fut placé dans le corps d’une des femmes afin de prévenir toute grossesse future, là encore contre sa volonté. Il s’avéra que cette contraception forcée fut inutile : à la suite des procédures médicales d’avortement forcé, les trois femmes devinrent stériles.

    La violation des droits de ces femmes est si manifeste qu’on voit mal comment la Cour pourrait conclure qu’aucun de leurs droits n’a été enfreint. Cependant, toute la question est de savoir quels droits exactement ont été violés. Pour y répondre, plusieurs commentaires peuvent être faits.

    Le premier est que, oui, même si l’avortement est réalisé dans un espace médicalisé par des professionnels, c’est une opération médicale qui comporte des risques ; et parmi ces risques, il y a celui de la stérilité. C’est une réalité occultée par les promoteurs de l’avortement, mais la stérilité découlant de complications lors d’un avortement peut survenir, certes rarement, mais cette affaire est une preuve de son occurrence ponctuelle.

    Le deuxième fait saillant de cette affaire est que des femmes violées ont malgré cela souhaité garder leur enfant à naître et accoucher de celui-ci, bien qu’il fût le fruit d’un viol. Là aussi, les promoteurs de l’avortement affirment sans conteste que l’avortement en cas de viol est un droit évident et que toute femme violée voudrait toujours ipso facto y recourir. Ces requérantes montrent qu’ajouter du mal au mal n’est pas le souhait de toutes. Bien que conçus dans un acte terrible et pénalement réprimé, les deux femmes violées voulaient porter à terme ces deux enfants à naître.

    Quand bien même on supposerait qu’il existe un « droit à l’avortement » en droit international, ce qui n’est pas le cas, un avortement contre la volonté de la femme enceinte, ainsi qu’une contraception forcée et une stérilisation forcée sont évidemment des atteintes à l’intégrité corporelle et des traitements dégradants.

    Comme le montre l’ECLJ dans ses observations écrites soumises à la Cour, il y a un véritable consensus en droit international, à la fois dans les traités et à travers les interprétations d’experts, pour considérer que les opérations médicales préjudiciables à une personne sans son consentement constituent des traitements inhumains et dégradants. Il est presque certain que, dans sa décision, la Cour s’alignera sur ces textes et opinions et affirmera que l’avortement et la stérilisation forcés constituent une violation de l’article 3 de la Convention interdisant la torture et les traitements inhumains ou dégradants.

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  • Nancy Pelosi reçue en audience par le pape

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    Lu sur The Guardian :

    Nancy Pelosi rencontre le Pape François à Rome alors que le débat sur l'avortement fait rage aux Etats-Unis.

    La catholique Nancy Pelosi, qui a demandé aux juges de bloquer la nouvelle loi du Texas, a été critiquée par certains évêques américains pour son soutien au droit à l'avortement.

    Le pape François et Nancy Pelosi, samedi. Le Vatican a annoncé l'audience de Mme Pelosi avec le pape dans son bulletin quotidien mais n'a pas donné de détails.

    9 oct 2021

    Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, a rencontré le pape François à Rome samedi.

    Catholique, Pelosi a été critiquée par certains évêques américains pour son soutien au droit à l'avortement.

    Sa rencontre avec François a eu lieu plusieurs semaines avant que Joe Biden ne rencontre le pape alors que le président se trouve à Rome pour des discussions entre les dirigeants du G20, le groupe des principales économies.

    Joe Biden, le deuxième président américain catholique, a déclaré qu'il était personnellement opposé à l'avortement, mais qu'en tant qu'homme politique, il ne pouvait pas imposer son point de vue. Mme Pelosi, qui a cinq enfants, a déclaré qu'elle soutenait le droit des femmes à choisir.

    L'administration de M. Biden et Mme Pelosi ont exhorté les juges à bloquer une nouvelle loi texane interdisant les avortements à partir de six semaines, estimant qu'elle est inconstitutionnelle. L'interdiction a été temporairement rétablie vendredi par une cour d'appel à tendance conservatrice.

    L'église catholique enseigne que la vie humaine commence au moment de la conception. Biden et Pelosi ont été critiqués par les médias catholiques conservateurs et les évêques conservateurs américains, dont certains disent qu'aucun ne devrait être autorisé à recevoir la communion.

    Le mois dernier, le pape, interrogé sur le débat sur la communion aux États-Unis, a déclaré aux journalistes que l'avortement était un "meurtre", même peu après la conception, mais il a également semblé critiquer les évêques catholiques américains pour avoir traité la question de manière politique plutôt que pastorale.

    "La communion n'est pas un prix pour les parfaits... la communion est un don, la présence de Jésus et de son église", a déclaré François.

    En juin, une conférence divisée d'évêques catholiques romains américains a voté pour rédiger une déclaration sur la communion qui, selon certains évêques, devrait admonester spécifiquement les politiciens catholiques, y compris Biden. Ils reprendront la question le mois prochain.

    Le Vatican a annoncé l'audience de Mme Pelosi avec le pape dans son bulletin quotidien mais n'a donné aucun détail. Dans une déclaration, Mme Pelosi a déclaré que son audience avec le pape était un "honneur spirituel, personnel et officiel". Elle a salué sa défense de l'environnement, des immigrants, des réfugiés et des pauvres.

    Après la rencontre de Mme Pelosi avec le pape Benoît XVI en 2009, le Vatican a indiqué qu'il lui avait dit que les législateurs et d'autres personnalités publiques devaient contribuer à créer "un système de lois juste, capable de protéger la vie humaine à tous les stades de son développement".

    L'archevêque de San Francisco, ville natale de Pelosi, Salvatore Cordileone, a déclaré que les personnalités publiques qui soutiennent l'avortement devraient se voir refuser la communion et a exhorté les catholiques à prier pour la "conversion du cœur" de Pelosi.

    Le cardinal Wilton Gregory, archevêque de Washington DC, n'a pas essayé d'empêcher Biden, un pratiquant régulier, de recevoir la communion. La rencontre de M. Biden avec le pape sera la première depuis son élection, bien qu'ils se soient rencontrés à plusieurs reprises, notamment lorsque M. Biden était vice-président de Barack Obama.

    Mme Pelosi est à Rome pour un sommet des présidents de parlement avant le G20 ainsi que pour une réunion des dirigeants parlementaires avant le sommet sur le changement climatique de la Cop 26, le mois prochain à Glasgow.

    Samedi, François a déclaré séparément aux parlementaires qu'ils avaient un rôle décisif à jouer dans la protection de l'environnement.

    Le Vatican a annoncé vendredi que le pape ne se rendrait pas à Glasgow mais que sa délégation serait dirigée par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État.

  • Le rapport Sauvé sous la loupe d'Aline Lizotte

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    Du site Smart Reading Press () :

    J’AI LU, J’AI RÉFLÉCHI ET J’ÉCRIS SUR LE RAPPORT DE LA CIASE

    Puisqu’il en était ainsi, le choix de cette indépendance signifiait-elle que l’Église devait accepter d’être jugée dans les comportements de ses membres – évêques, prêtres, diacres – par des «experts» qui ne connaissent pas sa véritable nature, ses pouvoirs et ses fonctions ? Cela se ressent dans beaucoup de remarques et de propositions de la CIASE. Une autre orientation a été donnée à ladite Commission que le Président considère comme «originale» : elle a voulu «mettre les victimes au centre de ses travaux, selon le conseil de Sr Véronique Margron, présidente de la CORREF1 (Conférence des Religieux et Religieuses en France). Cette orientation donnait immédiatement et par choix une partialité à ses recherches. Tout partenaire dans une relation sexuelle devenait immédiatement une victime, et l’autre partenaire un «criminel».

    Il n’y avait pas mieux pour déterminer a priori que tous les membres du clergé dans la société accusés d’agressions sexuelles vis-à-vis de mineurs faisaient immédiatement de ceux-ci des victimes – pour toute leur vie – et qu’ils étaient déjà jugés et condamnés comme criminels, sans aucune forme de procès. Rien de la présomption d’innocence ! Elle était par choix remplacée par la présomption de culpabilité. Quant à l’Église, elle ne pouvait pas ne pas être jugée comme complice de tous ces crimes ! Voilà l’orientation que l’on trouve dans tout le Rapport de la CIASE. De plus, ses analyses indiquaient une orientation difficile à comprendre. Manifester une véritable attention et une profonde empathie envers ceux qui souffrent d’un traumatisme est le signe d’une attention humaine, mais ces bons sentiments ne guérissent rien. L’attention aux malades ne dit pas quelles sont les sources et les causes de la maladie !

    Mais l’indépendance de la Commission nous est un avantage. Elle ne nous oblige aucunement à accepter ni sa méthode avec ses orientations, ni ses conclusions. Comme chrétiens et comme êtres humains, Dieu merci ! nous sommes libres. Cela ne nous empêche pas de reconnaître qu’il y a de bonnes pages, de justes observations, quelques bonnes propositions, d’autres qui sont presque loufoques, dues à l’ignorance volontaire des réalités de l’Église catholique, d’autres qui sont absolument inacceptables comme celles, entre autres, qui concernent le sacrement de la réconciliation ou le secret de la confession.

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  • Injonctions climatiques : comme un relent de malthusianisme

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    De la rubrique "Au quotidien" (n°265) de l'Homme Nouveau :

    « Procréer pour sauver la planète » est le titre de la dernière chronique de Laetitia Strauch-Bonart dans Le Point (7 octobre 2021). Elle pointe le relent de malthusianisme dû aux injonctions climatiques et qui seront eux aussi démentis par les faits.

    Rongés par l’ « éco-anxiété », 39 % des jeunes de 16 à 25 ans hésitent à avoir des enfants. C’est le résultat d’une étude sur l’ « anxiété climatique » menée par des chercheurs de plusieurs universités et financée par l’ONG Avaaz, et qui s’appuie sur un sondage réalisé auprès de 10 000 jeunes dans dix pays. L’enquête ne précise pas si cette peur s’explique par la crainte, chez ces jeunes, de contribuer au changement climatique par leur progéniture ou s’ils s’effraient que celle-ci soit confrontée à l’apocalypse finale. Toujours est-il que ces enseignements résonnent avec le discours néomalthusien d’une certaine écologie, qui enjoint à l’humanité, pour éviter la « catastrophe environnementale », de décroître ou, à tout le moins, de ne pas croître. Cet argument est fragile dans la mesure où le malthusianisme, depuis qu’il existe, a été constamment démenti par les faits. Comme le note sans détour l’essayiste Ferghane Azihari dans Les Écologistes contre la modernité (Presses de la Cité, 2021), « cela fait deux siècles que les malthusiens se trompent ». Ceux-ci prévoyaient une pénurie de ressources qui ne s’est jamais produite ; de même, on peut supposer que leurs successeurs contemporains négligent l’importance des progrès technologiques pour réduire notre empreinte carbone. Ce n’est pas le nombre d’êtres humains qui détermine le niveau de dégât écologique potentiel mais l’usage qui est fait des ressources grâce à la technologie existante. L’appel à la sobriété démographique pose un problème plus préoccupant encore, car il fait abstraction d’une réalité humaine essentielle : nous prenons d’autant plus soin d’une chose que nous avons un lien intime avec elle. Si nous portons un intérêt à notre environnement, c’est parce que nous l’habitons, qu’il est notre « maison ».

    De même, nous avons d’autant plus de raisons de nous préoccuper de la Terre que nous la laisserons, à notre mort, à nos enfants. « Après moi, le déluge » n’a pas de sens pour qui laisse des héritiers sur la Terre.

  • France : Abus sexuels : le Club des Hommes en Noir débat du rapport Sauvé

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    Le Club des Hommes en Noir avec les abbés Barthe, Tanouärn et Celier ainsi que Jeanne Smits, sous. la direction de Philippe Maxence, livre une analyse du rapport sur Les violences sexuelles dans l'Église catholique, France 1950 - 2020, rendu public le mardi octobre 2021 par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE). Rapport demandé à Jean-Marc Sauvé par la Conférence des évêques de France.

     

    Ref. Abus sexuels : le Club des Hommes en Noir débat du rapport Sauvé

    JPSC

  • France : Mgr de Moulins-Beaufort va défendre le secret de la confession devant Gérald Darmanin

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    Le président de la Conférence des évêques de France rencontrera le 12 octobre le ministre de l’Intérieur pour « s’expliquer sur ses propos » au sujet du secret de la confession. Interrogé sur France Info après la remise du rapport sur les abus sexuels dans l’Eglise, il expliquait en quoi ce secret était « plus fort que les lois de la République ». Un compte rendu précis fait le point avec clarté sur le site web du magazine « Famille chrétienne » :

    mgr_de_moulins_beaufort.jpg« Le Président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Éric de Moulins-Beaufort, a reçu du ministre de l’intérieur à 13h15 un message [exprimant son] souhait de ‘’convenir d’un entretien’’ », a fait savoir la CEF dans un communiqué ce jeudi 7 octobre. Ce rendez-vous se tiendra le 12 octobre à 14 heures, a-t-elle précisé. En cause, la déclaration de Mgr de Moulins-Beaufort le 6 octobre sur France Info expliquant en quoi le secret de la confession était « supérieur aux lois de la République », pour reprendre les mots des journalistes qui l’interrogeaient au lendemain de la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise. Ce rapport préconise justement la levée du secret de la confession en cas de révélation d’abus sexuels, ravivant un débat récurrent depuis plusieurs mois.

    Les prêtres soumis au secret professionnel

    Les propos de l’archevêque de Reims ont provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, si bien qu’il a « souhaité apporter des précisions » dans un communiqué le soir même sur Twitter. « Il ne faut pas opposer le secret de la confession aux lois de la République puisque celles-ci n’imposent pas sa levée (Articles 226 13 et 14), a-t-il précisé. « Mgr Éric de Moulins-Beaufort sera heureux d’échanger avec M. le Ministre de l’Intérieur sur le sens du sacrement de la confession pour les catholiques et sur les fondements théologiques, spirituels et canoniques du secret de la confession. Ce sera pour lui l’occasion de rappeler qu’aujourd’hui, le secret de la confession, imposé aux prêtres par le droit canonique, n’est pas contraire au droit pénal français, comme le souligne la circulaire de la chancellerie du 11 août 2004 », a déclaré à son tour la CEF dans son communiqué du 7 octobre après-midi.

    Certains des contradicteurs de Mgr de Moulins-Beaufort brandissaient l’article 434-3 du code pénal, punissant l’absence de dénonciation en cas de violences sexuelles. L’article indique que « le fait, pour quiconque ayant connaissance d’agressions ou atteintes sexuelles infligés à un mineur de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives […] est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende. » Une peine qui monte à « cinq ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende » pour des faits concernant un mineur de moins de 15 ans.

    En réalité, la loi française n’oblige pas les prêtres à briser le secret de la confession pour révéler des cas d’abus sexuels.  « Cette obligation de dénonciation ne s’applique pas pour les personnes soumises au secret professionnel, ce qui est le cas des prêtres lors de la confession ou de leurs mission de ministres du culte », précise l’avocat Me Emmanuel Le Miere à Famille Chrétienne. En effet les prêtres sont soumis au secret professionnel dans le cadre d’une jurisprudence de 1891, qui confirme celle de 1810. « La loi de 1905 n’y a rien changé », poursuit Me Le Miere. La trahison du secret professionnel est punie par la loi française « d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. » (article 226-13 du code pénal).

    Ces sanctions ne s’appliquent pas si le professionnel choisit d’alerter les autorités compétentes dans plusieurs cas exceptionnels, notamment les cas de « violences physiques, sexuelles ou psychiques ». Article 226-14 du code pénal). Mais le professionnel n’est pas obligé d’alerter. Ainsi le prêtre n’est pas « contraint » par la loi française de briser le secret de la confession –secret professionnel aux yeux de la loi – en cas d’abus sexuel. Et le droit canon, quant à lui, le lui interdit.

    À lire aussi

    Sanctions, levée du secret de la confession, réforme de l'Eglise : les recommandations chocs du rapport Sauvé

    La loi française pourrait lever le secret de la confession

    Un risque réel plane cependant sur le secret de la confession en France : « Le fait que les prêtres soient soumis au secret professionnel [protégeant ainsi le secret de la confession] est simplement le fait d’une jurisprudence et non d’une loi spécifique, comme c’est le cas pour les avocats, alerte Me Emmanuel Le Miere. Ainsi, une nouvelle loi pourrait être votée pour défaire les prêtres du secret professionnel, ou les obliger à le rompre dans certains cas notamment les cas d’abus. »

    Que faudrait-il faire, dans ce cas où le droit français s’opposerait alors frontalement au droit canon ? « Ce dernier n’a aucune valeur aux yeux de la République. Il faudrait passer par les juridictions internationales, notamment la cour européenne des droits de l’homme et son article 9 évoquant la notion de ‘’confident nécessaire’’ », explique Me Le Miere. Pour l’heure, impossible de savoir jusqu’où envisage d’aller Gérald Darmanin. Inutile d’imaginer en tout cas une réforme du droit canon sur le secret de la Confession. Ce point « ne peut même pas être discuté en droit Canon, il est inaliénable », souligne le père Thomas Poussier, qui a publié en février l’ouvrage Le secret de confession (Salvator). En 2019, alors que la crise des abus sexuels battait déjà son plein, la pénitencerie apostolique avait déjà rappelé dans une note que le secret de la confession était « inviolable ».

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  • France : mobilisation pour empêcher le vote d'une loi autorisant l'avortement à 14 semaines

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    Vous souvenez-vous de la proposition de loi pour un avortement à 14 semaines ? 

    Cette proposition de loi inventée et soutenue par la députée extrémiste Albane Gaillot (à gauche sur la photo), avait été retirée en février 2021 grâce, notamment, à VOTRE mobilisation. 

    Cette loi revient aujourd'hui sur la table. Le sinistre Christophe Castaner, aujourd'hui patron de la majorité à l'Assemblée Nationale, projette même de l’adopter avant la fin du quinquennat ! Elle sera à l'ordre du jour dès fin novembre 2021. 

    Tout avortement est une atrocité, et plus il est tardif plus celle-ci est manifeste.

    • L’avortement à 14 semaines c’est disséquer le bébé pour le sortir du ventre.
    • Le fœtus à 14 semaine est un être humain au visage déjà bien dessiné, des expressions faciales et des réflexes, des empreintes digitales… Il commence même à sucer son pouce ! 

    Il est donc bien plus difficile de l’éliminer… Opposé à cette loi, le Professeur Israël Nisand affirme : 

    « La tête du fœtus à 14 semaines est ossifiée et il faut l'écraser ». 

    Ce n'est pas gagné pour la bande à Albane Gaillot. Le président de la République et le Syndicat national des gynécologues-obstrétriciens de France (Syngof) sont opposés à cette proposition de loi. 

    NOUS AVONS UNE CHANCE DE FAIRE RECULER CETTE PROPOSITION DE LOI.  

    Avec vous, la Marche pour la vie prépare une mobilisation inédite :

    • Un happening géant devant l’Assemblée Nationale (pour rejoindre l'organisation, engagez-vous à Génération pro-vie)
    • Une pétition nationale pour demander la suppression immédiate de cette proposition de loi (elle sera en ligne très rapidement)
    • Un débat entre Aliette Espieux, porte-parole de la Marche pour la vie, et Albane Gaillot, si cette dernière l’accepte enfin.
    • Une lettre ouverte à Emmanuel Macron 
    • Un manifeste de 343 jeunes femmes opposées à cette loi destructrice 

    Allonger le délai de l’avortement c’est multiplier le nombre de victimes, et annihiler encore et toujours les consciences !

    Vous ne les laisserez pas faire !

    > Faites circulez la date de la PROCHAINE MARCHE POUR LA VIE : Dimanche 16 janvier 2021 

    > Engagez-vous dans la génération pro-vie qui organise des actions toute l'année 

    > Soutenir financièrement la Marche pour la vie / même 2 ou 3 euros, c'est déjà beaucoup pour défendre la vie humaine ! 

  • Comment un professeur d'éthique néerlandais a révisé son point de vue sur l'euthanasie

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    De Federico Cenci sur International Family News :

    Euthanasie au Pays-Bas : Pourquoi un médecin défenseur de l’euthanasie a finalement révisé sa position

    Le professeur Boer, ancien partisan de la loi, déclare : "Beaucoup de gens se demandent où nous allons finir".

    Il y a 20 ans, les Pays-Bas ont brisé un tabou mondial. Avec l’adoption de la loi sur le “contrôle de l’interruption de la vie sur demande”, ils sont devenus le premier pays à légaliser l’euthanasie. Le vote du Parlement a été l’aboutissement d’un débat qui a duré des décennies. De nombreuses personnes ont accueilli la nouvelle loi, la saluant comme une libération. Parmi les partisans de l’euthanasie figurait le professeur Theo Boer, professeur d’éthique des soins de santé. Après son approbation, il a été membre de la Commission de contrôle néerlandaise pendant neuf ans, chargé de veiller à ce que la loi soit appliquée dans les délais. C’est à cette époque que le professeur Boer a commencé à réviser son point de vue sur l’euthanasie. Maintenant, il en parle à iFamNews.

    Professeur Boer, comment la loi sur l’euthanasie a-t-elle été adoptée aux Pays-Bas ?
    Ce fut un long processus, qui a commencé par des discussions et des procès dans les années 1970 et 1980. Une loi provisoire a été adoptée en 1994, puis la loi définitive en 2002.

    Quels ont été les effets de cette loi au fil des ans ?
    Avant l’adoption de la loi, l’euthanasie était déjà pratiquée dans des milliers de cas chaque année. La loi a rendu cette pratique plus transparente et a offert aux médecins une plus grande protection juridique. Mais elle a également introduit une nouvelle dynamique, dans trois sens. Tout d’abord, le nombre de cas est passé de 2 000 en 2002 à 7 000 en 2020 et continue de croître. Deuxièmement, il s’agissait de nouvelles pathologies. À l’origine, l’euthanasie était surtout possible si l’on souffrait de maladies incurables (cancer, maladies neurologiques), mais aujourd’hui, elle concerne aussi la polypathologie, la démence, les maladies psychiatriques, un certain nombre de handicaps et autres. Et troisièmement, les gens considèrent de plus en plus qu’il s’agit d’un droit, même si légalement ce n’est pas le cas. Cela met la pression sur de nombreux médecins.

    Y a-t-il eu un “moment clé” où vous avez changé d’avis ?
    Il n’y a pas eu un moment précis, mais pendant les années où j’ai travaillé à la Commission de contrôle, de 2005 à 2014, j’ai été témoin de ces évolutions et j’ai réalisé que, dans de nombreux cas, l’euthanasie n’était plus le dernier recours, mais une option par défaut. Je me suis rendu compte que la loi apportait une certaine stabilité mais introduisait aussi de nouvelles instabilités.

    Le nombre de citoyens néerlandais opposés à l’euthanasie a-t-il augmenté au fil des ans ?
    Oui et non. Je pense que de nombreuses personnes en sont venues à considérer l’euthanasie comme une partie normale des fonctions d’un médecin, au même titre que l’accouchement ou la chirurgie. Mais j’ai l’impression qu’une minorité considérable et croissante se pose une question teinte d’une certaine inquiétude : “Où cela va-t-il finir ?”.

    La “souffrance psychologique” est-elle aujourd’hui une raison suffisante pour demander l’euthanasie aux Pays-Bas ?
    Oui, et cela concerne environ 80 patients par an. Dans la plupart de ces cas, les procédures sont beaucoup plus longues que dans le cas d’une maladie physique. Le problème est double. Tout d’abord, il est rare que l’on sache avec certitude qu’un patient est sans espoir : après de nombreuses années de souffrance psychiatrique, certains patients se remettent sur pied et trouve l’équilibre et le bonheur. Deuxièmement, comment savoir si les souhaits du patient sont libres et bien informés ? De nombreuses maladies psychiatriques incluent, presque par définition, un patient qui souhaite mourir.

    Qu’est-il advenu du projet de loi sur l’euthanasie par “vie achevée” ?
    Il s’agit d’un projet de loi qui accorderait à tout patient de plus de 74 ans une aide au suicide, quelles qu’en soient les raisons. Il a d’abord été discuté en 2011, puis annoncé en 2016 et enfin présenté au parlement en 2020. Entre-temps, toutefois, deux projets de recherche gouvernementaux ont fortement déconseillé cette loi.

    Que revendiquent ces deux projets de recherche ?
    Le premier datant de 2016, soutenait que si la loi était adoptée, elle affecterait les personnes vulnérables, affirmant que la plupart de ces cas seraient couverts par la loi existante sur l’euthanasie. Le second datant de 2020, a fait valoir que le nombre de personnes souhaitant mourir est faible, et que le nombre de personnes dans la tranche d’âge de 50 à 70 ans est au moins aussi important. Des négociations très compliquées ont actuellement lieu entre deux partis libéraux et deux partis chrétiens-démocrates pour former un gouvernement de coalition. J’espère que la coalition qui émergera laissera au parlement le soin de décider, car je suis convaincu que le soutien parlementaire à cette loi est tombé bien en dessous de 50%.

    Y a-t-il eu une diminution des cas d’euthanasie pendant la pandémie ?
    Seulement au début. Cela est en partie dû au fait qu’un acteur majeur dans ce domaine, le ” Centre Expert en Euthanasie “ (anciennement connu sous le nom de ” Clinique de Fin de Vie “), a cessé de pratiquer l’euthanasie à la mi-mars 2020, affirmant que l’euthanasie n’était pas un ” traitement prioritaire “. Cependant, le centre a repris ses activités en mai 2020 et, à la fin de l’année dernière, on a découvert que le nombre d’euthanasies était plus élevé que jamais. Je n’en connais pas les raisons, mais la solitude pendant le confinement peut avoir contribué à ce désir de mort.

    Est-il vrai qu’aux Pays-Bas, l’euthanasie a été étendue aux enfants de moins de 12 ans ?
    Formellement non. Toutefois, le gouvernement a publié des directives qui rendront l’euthanasie des enfants pratiquement possible, en ordonnant au procureur général de ne pas poursuivre les médecins qui euthanasient des enfants de moins de 12 ans, à condition qu’ils répondent à certains critères. Mais je ne suis pas sûr que le procureur général ” obéira ” à ces instructions du gouvernement.

    En Italie, certains font la promotion d’un référendum visant à légaliser l’euthanasie. Voulez-vous envoyer un message aux parlementaires italiens ?
    Ne vous attendez pas à ce que l’euthanasie contribue à réduire le nombre de suicides. Aux Pays-Bas, les cas ont considérablement augmenté au cours de la dernière décennie. Impliquer l’aspect médical le moins possible. Ne suivez pas l’exemple néerlandais. Cependant, le fait que le suicide assisté soit déjà possible en Italie, laisse à mon avis 1suffisamment de place à ceux qui insistent tragiquement pour avoir le droit de mourir.

  • Rapport Sauvé : Abus, la sécularisation est le problème et non la solution

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    De Stefano Fontana dans la Nuova Bussola Quotidiana, un article traduit et diffusé par le site web « Benoit et moi » :

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    « Les abus sexuels constituent un problème grave pour l’Église, mais il ne suffit pas de demander pardon : il faut comprendre pourquoi cela s’est produit, mais avec les critères de l’Église, et non ceux du monde. Au contraire, nous allons dans la direction opposée, en promouvant cette sécularisation qui est précisément la cause de l’effondrement de la moralité.

    Le rapport de la Commission Sauvé sur les abus perpétrés au cours des 70 dernières années par des membres du clergé français sur des mineurs, dont nous illustrons les détails dans un autre article, comporte de nombreux aspects qui doivent être clarifiés et précisés, mais le phénomène décrit et, pour ce qui est des chiffres, estimé, est l’un des aspects les plus préoccupants que l’Eglise doit affronter aujourd’hui.

    Cependant, l’Église ne doit pas se limiter à demander pardon, comme l’a fait immédiatement le président des évêques français, mais doit également faire un grand effort pour comprendre ce qui s’est passé et surtout pourquoi. Pour ce faire, elle ne peut et ne doit pas utiliser uniquement les critères du monde, qui doivent être écoutés dans leurs aspects investigateurs, mais surtout les siens. L’évaluation de ce triste phénomène ne peut être confiée ni à des commissions, ni à la justice ordinaire, ni à des statistiques, ni à l’opinion publique. Son interprétation approfondie doit être faite par l’Église selon ses propres critères théologiques et juridiques. Ce n’est pas pour que l’Église puisse plus facilement s’absoudre et échapper à la condamnation du monde, mais au contraire, pour qu’elle puisse plonger le scalpel plus profondément dans sa propre chair et mieux entrevoir les remèdes.

    On a au contraire l’impression inverse, à savoir que l’Église s’est empressée d’identifier le « cléricalisme » comme la cause de ces maux, se reprochant ainsi de ne pas être suffisamment ouverte aux considérations du monde. Il y a donc eu un renoncement progressif à regarder profondément en soi, pour se concentrer presque exclusivement sur sa prétendue lenteur à adopter les critères d’évaluation du monde. On se souviendra que François, en réponse au scandale des abus, a immédiatement privé l’Église de ses propres systèmes d’enquête et de l’utilisation de son propre code juridique, exigeant des évêques qu’ils signalent immédiatement tout soupçon d’abus au pouvoir judiciaire. La justice de l’Église a été complètement remplacée par celle de l’État.

    La Commission Sauvé est également un exemple de ce renoncement. Son président est un Grand Commis de la République française et il a reçu le pouvoir de choisir tous les membres de la Commission. Dans l’abstrait, le critère d' »indépendance » est valable, mais il ne doit pas être interprété dans un sens unique : l’indépendance de jugement ne concernerait que le monde séculier et pas l’Église.

    Il est également significatif que la Commission exprime toute une série de recommandations – 45 pour être précis – adressées à l’Eglise sur la manière dont elle doit se comporter à l’avenir face à ces situations déplorables, et que nombre d’entre elles concernent, comme le précise expressément la Présentation, « des propositions sur la théologie, l’ecclésiologie et la morale sexuelle ». Ces recommandations tendent à limiter le secret du confessionnal, à réduire le rôle du prêtre en tant que tel en utilisant l’accusation bien connue de « cléricalisme », et vont même jusqu’à recommander – dans la recommandation numéro 4 – de reprendre et de développer ce qui avait été suggéré par le Synode d’Amazonie concernant l’ordination sacerdotale des hommes mariés : les viri probati.

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  • France : Le rapport Sauvé fait-il peser une menace sur l’Église ?

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    Purgatif ou boîte de Pandore ?  Lu sur le site web du mensuel « La Nef » ce jeudi 7 octobre :

    "Ce Rapport, a-t-on dit, allait constituer une « bombe » pour l’Église catholique.

    boite-pandore.jpgLes faits dénoncés sont déjà connus du public depuis plusieurs années. La nouveauté, c’est le diagnostic de leur ampleur, en France, et la publication de nombreux témoignages saisissants. Nouvelle, aussi, est la révélation de l’action prédatrice de nombreux laïques, comme aussi la mise en perspective des crimes de cette nature commis dans l’Église et dans le cadre d’autres institutions

    Il faut saluer le courage de l’épiscopat pour avoir décidé la mise en œuvre de cette enquête. Certes, en retard sur d’autres épiscopats, il ne pouvait pas ne pas prendre cette décision. Cependant, ce n’est pas parce que l’on est acculé à un choix que se trouve exclue la possibilité de l’affronter avec courage. Ce courage, l’épiscopat l’a eu, pour garantir le plus d’objectivité possible à l’enquête.

    Ce Rapport présente-t-il un danger pour l’Église catholique ? Assurément, la nausée qu’il provoque est de nature à détourner d’elle de nombreuses personnes, abattues par tant de vice et d’hypocrisie cléricale, tant d’exploitation révoltante du sacré et de la dignité sacerdotale auprès des faibles.

    Pour être des plus crue, la lumière projetée par ce Rapport n’en est pas moins salutaire. Non pour porter au misérabilisme collectif ; ni pour porter les catholiques, comme certains clercs s’empressent de le faire, à dire stupidement qu’ils « ont honte de leur Église », mais pour prendre l’exacte mesure d’un mal, s’en instruire utilement et s’en corriger, comme nous y porte l’expérience de chacune de nos chutes.

    Nos chutes. Cette relation à la responsabilité de chacun est importante. L’Église, en effet, est une institution. Mais elle n’est pas une institution comme une autre. Elle est un corps « mystique », c’est-à-dire caché, le Corps mystique du Christ, en lequel s’opère une intercommunication de tous ses membres. Le bien fait par chacun contribue à l’élévation de tous, tandis que le mal opéré affecte l’ensemble.

    Le danger du Rapport est de faire perdre précisément de vue aux catholiques eux-mêmes la nature de leur Église, et que ses organes, ses institutions, n’épuisent pas, loin s’en faut, tout son être. Le danger est d’imposer à leurs yeux l’image d’une institution sociale parmi d’autres, dont les désordres prétendument « systémiques » appellent des remèdes de même nature que ceux qui affectent toutes les autres.

    L’inclination sera forte dès lors, ici ou là, après un tel état des lieux, de dresser des diagnostics focalisés sur la gestion de la sexualité et de ses frustrations, et de proposer conséquemment des solutions sociales supposément réformatrices propres à les vaincre : le mariage des prêtres, l’introduction du sacerdoce des femmes, l’abolition du secret de la confession sacramentelle. C’est la pente suivie par l’épiscopat et la frange dominante du catholicisme allemand, jusqu’à l’hérésie incluse, par l’effondrement de l’ecclésiologie croyante dans le sociologisme naturaliste et mondain.

    Cette pente, et la tentation réelle qui l’accompagne, est importante à observer. Elle révèle que s’il existe ou a existé un immense désordre moral chez de nombreux clercs ou laïques dans le domaine de la sexualité, un autre désordre, autrement plus grave et plus profond est en arrière-plan, doctrinal celui-là, qui peut faire tourner le diagnostic opéré sur la prédation pédophile à la ruine de l’Église tout entière.

    Elle manifeste aussi la réalité du concours, voire de la connivence entre ces deux désordres : celui de la dépravation sexuelle et celui de la dépravation théologique, l’une servant finalement l’autre et tous deux concourant de fait aux mêmes fins.

    Ces observations, me semble-t-il, sont de nature à alerter la conscience droite des fidèles. La pourriture qui accompagne la marche difficile de l’église en ce monde n’est pas chose nouvelle. Celle qui nous est à présent signalée appelle, non pas une échappée dans un sociologisme destructeur, commandé par les impératifs des idéologies à la mode, sous couvert de bons sentiments et de compassion pour les victimes, mais un redressement théologal puissant, l’exigence d’un regard de foi plus aigu, plus pur, plus exigeant, fondé sur la prière, le sacrifice, la réparation.

    Au fond, comme tout scandale crucifiant, celui qui est aujourd’hui jeté en pâture au monde met chacun de nous devant ce choix : être davantage chrétien, ou cesser tout à fait de l’être.

    Patrick Poydenot "

    Ref.  Le rapport Sauvé fait-il peser une menace sur l’Église ?

    JPSC

  • France : le secret de la confession dans le collimateur, premier résultat du Rapport Sauvé ?

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    Mgr de Moulins fd2919149900e78727c26519f459fb62de7827e2.jpg

    Lu sur le site web « Salon beige » :

    « Communiqué de Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence des évêques de France :

    Le Président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, a reçu du ministre de l’intérieur, M. Gérald Darmanin, ce jour à 13h15, un message par lequel M. le Ministre exprime le souhait de « convenir d’un entretien ».

    Mgr Éric de Moulins-Beaufort a fait savoir, par son secrétariat, à 14h45, qu’il acceptait cette invitation. Il rencontrera ainsi M. Gérald Darmanin le mardi 12 octobre à 14h.

    Mgr Éric de Moulins-Beaufort sera heureux d’échanger avec M. le Ministre de l’Intérieur sur le sens du sacrement de la confession pour les catholiques et sur les fondements théologiques, spirituels et canoniques du secret de la confession. Ce sera pour lui l’occasion de rappeler qu’aujourd’hui, le secret de la confession, imposé aux prêtres par le droit canonique, n’est pas contraire au droit pénal français, comme le souligne la circulaire de la chancellerie du 11 août 2004.

    La confession est aussi un moment durant lequel une personne victime, par exemple un enfant, peut évoquer ce qu’elle a subi, et être rassurée sur son innocence… parce que la certitude du secret lui permet de livrer ce qui lui est le plus difficile. Ce temps peut être alors, sur les encouragements du prêtre qui reçoit cette confession, une première étape dans la libération de la parole, en dehors du sacrement.

    Le secret de la confession a toujours été respecté par la République française. C’est l’honneur de la République française que de respecter ainsi la dignité de la conscience de chacun. »

    Ref. Secret de la confession : soutien à Mgr de Moulins-Beaufort convoqué par le ministre Darmanin

    JPSC