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Ethique - Page 131

  • L'omniprésence du sexe et la grande misère du désir

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    De Nicolas Kinosky sur le site de La Nef :

    Fric, sexe et fun

    La misère du désir, son empire et son marché

    Le sexe est partout, dans la publicité, à la télévision, sur un internet. Il est devenu un bien consommable et louable. Parallèlement, les individus sont de plus en plus frustrés ; à la misère du salariat se joint celle du désir, cible de l’extension du marché. Tentons de Comprendre l’articulation entre misère du désir et capitalisme ; sexualité et consommation cool.

    Pour comprendre la relation entre le désir et le marché, établissons déjà que le marché va là où il peut aller et que rien ne l’arrête. Non pas que le capitalisme soit immoral, il est amoral. Ensuite, comprenons qu’il a besoin, ce même capitalisme, d’hommes sans structures, sans nation, sans Dieu, interchangeables et dominés par leur désir de consommation justifié par le travail qu’ils exercent. Devenus des atomes, ils sont aliénables par tous les moyens, de toutes les manières et à toutes les modes. De nos jours, cela était vrai antecovidium mais se vérifie mille foi intercovidium, l’individu est en crise : crise du salariat, crise de l’identité, crise de la virilité et misère du désir. La crise de la virilité souffre d’un paradoxe : la pression mise sur l’homme et la déconstruction des stéréotypes masculins en vue de faire des êtres sans identité, sans genre, sans sexe, indéterminés. Mais intéressons-nous précisément à la dernière des crises énoncées, celle du désir. Nous vivons dans des sociétés liquides faites d’individus consommateurs et salariés ; pourtant ces sociétés garantissent, en même temps, la pleine jouissance et le parfait épanouissement des individus, PMA/GPA d’un côté, mais confinements, tests, vaccins et pass sanitaire, de l’autre. L’homme est libre en tant qu’individu mais piqué, masqué, sous-couverture. Tout est permis mais rien n’est possible, disait Michel Clouscard, cela même est l’articulation du capitalisme.

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  • La Fondation Gates prévoit de consacrer 2,1 milliards de dollars aux contraceptifs et à l'égalité des sexes

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    De la Catholic News Agency :

    La Fondation Gates prévoit de consacrer 2,1 milliards de dollars aux contraceptifs et à l'égalité des sexes

    Washington, D.C. Salle de presse, 3 juil. 2021

    La Fondation Bill et Melinda Gates commencera à faire pression en faveur d'un accès accru aux contraceptifs au cours des cinq prochaines années, dans le cadre de son nouveau projet de 2,1 milliards de dollars visant à promouvoir l'"égalité des sexes".

    "Nous savons que lorsque les femmes contrôlent leur corps et leur avenir, elles déclenchent un cycle d'autonomisation qui se répercute sur les générations à venir", a écrit Melinda Gates dans un message publié sur le site web de la fondation.

    Au cours des cinq prochaines années, la fondation dépensera en moyenne environ 420 millions de dollars par an. Le financement vise également à promouvoir "l'autonomisation économique des femmes, à renforcer la santé et le planning familial des femmes et des filles, et à soutenir le leadership des femmes."

    "Nous réaffirmons également notre engagement de 20 ans en faveur du planning familial en soutenant nos partenaires pour développer des technologies contraceptives nouvelles et améliorées et répondre aux besoins des femmes et des filles en matière de soins de haute qualité", a écrit Gates.

    Selon le Wall Street Journal, la Fondation Gates vise à aider les femmes à obtenir davantage de possibilités de travail rémunéré, à rendre les contraceptifs plus disponibles et à améliorer les services financiers et l'accès aux services de garde d'enfants.

    La fondation vise à "élever les femmes" à des postes de direction grâce à des "services de planification familiale", selon le WSJ. Le WSJ a indiqué que la fondation a dépensé 296 millions de dollars pour des initiatives de planification familiale en 2018. 

    Gates a promis 1 milliard de dollars en 2019 pour "l'égalité des sexes".

    Avec son mari, Gates a formé la Fondation Bill et Melinda Gates, l'une des plus grandes fondations philanthropiques au monde. Depuis sa création en 1997, l'organisation a toujours défendu et donné de l'argent pour l'avortement et les contraceptifs.

  • Les Européens doivent "réveiller les consciences" après le vote sur l'avortement

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    De la Catholic News Agency (Courtney Mares):

    Un cardinal du Vatican : Les Européens doivent "réveiller les consciences" après le vote sur l'avortement.
     
    30 juin 2021

    Le cardinal Leonardo Sandri* a appelé à un réveil des consciences en Europe après le vote du Parlement européen en faveur de la description de l'avortement comme "soins de santé essentiels."

    "Le seul que l'on doit servir est le Christ notre Seigneur, et aucune autre idéologie ou vision du monde, où souvent derrière une belle rhétorique, en réalité, la vision de l'homme est rétrécie et sa dignité est avilie ", a déclaré le cardinal dans une homélie le 28 juin. "Un exemple de cela est l'Europe de notre temps, qui, dans le contexte d'une crise mondiale sans précédent - avec des risques non seulement pour la santé publique, mais aussi pour le travail et la protection des groupes les plus vulnérables - trouve le temps d'approuver un rapport qui définit l'avortement comme un droit humain fondamental." Le préfet du Vatican a décrit le vote comme "une dangereuse dérive anthropologique devant laquelle nous devons réveiller nos consciences pour une alliance renouvelée au service authentique de l'humanité."

    L'organe législatif de l'UE a voté le 24 juin en faveur d'un rapport visant à redéfinir l'objection de conscience comme un "refus de soins médicaux". Le rapport déclare également que les violations de la "santé et des droits sexuels et reproductifs" sont "une forme de violence à l'égard des femmes et des filles". Les membres du Parlement européen ont adopté le rapport par 378 voix pour, 255 contre et 42 abstentions lors d'une session plénière à Bruxelles, en Belgique. Seuls deux des 27 États membres de l'UE, la Pologne et Malte, n'autorisent pas l'avortement sur demande ou pour de larges raisons sociales.

    L'archevêque Tadeusz Kondrusiewicz, président de la commission de la pastorale de la conférence des évêques catholiques du Belarus, a également réagi au vote du Parlement européen. Il a appelé les catholiques à demander l'intercession de la Vierge Marie pour mettre fin à "une culture de la mort". "Comme vous pouvez le constater, le sécularisme en Europe ne ralentit pas, mais gagne du terrain", a déclaré l'archevêque dans une déclaration publiée sur Catholic.by, le site Web de l'Église catholique en Biélorussie. "L'idéologie du relativisme moral prévaut sur les normes morales immuables et le bon sens. La culture de la vie dont rêvaient les pères fondateurs de l'Union européenne est en train de renaître sous nos yeux en une culture de la mort." L'archevêque a déclaré qu'environ 29 000 avortements ont lieu chaque année au Belarus, alors que le pays est également confronté à une "profonde crise démographique." "Par conséquent, nous ne pouvons pas permettre l'approche de l'avortement adoptée dans l'Union européenne, qui sera un génocide de notre peuple", a-t-il déclaré.

    * Le cardinal argentin Sandri, âgé de 77 ans, est préfet de la Congrégation du Vatican pour les Églises orientales depuis 2007. Il s'est exprimé au cours de la Divine Liturgie offerte dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome par l'archevêque Cyril Vasiľ, évêque éparchial de l'éparchie catholique slovaque de Košice.

  • La Hongrie : un modèle pour régénérer l’Europe ?

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    Katalin Novác.jpgLu sur le site web Kath.net aujourd’hui : Le nombre de mariages et de naissances augmente, les divorces et les avortements se font plus rares. Le gouvernement hongrois offre un vaste système d'aide aux familles.

    « Budapest (kath.net/LifeSiteNews/jg)

    La politique familiale hongroise des dix dernières années est l'une des plus réussies d'Europe. La clé du succès est que le mariage, fonder une famille et avoir des enfants n'ont pas de désavantages financiers ou sociaux, a déclaré Balázs Molnár, vice-président de l'Institut Maria Kopp pour la démographie et la famille lors du « Dialogue transatlantique », un événement du Réseau politique pour la Valeurs Valeurs).

    Le nombre de mariages a augmenté, il y a moins de divorces, plus de naissances, moins d'avortements, plus de familles vivant dans leur propre maison. Le rôle des mères et des grands-parents est mieux reconnu par la société.

    Les chiffres parlent d'eux-mêmes. La fécondité est passée de 1,25 enfant par femme à 1,55 entre 2010 et 2020. Le nombre de naissances vivantes a augmenté de 2,1%, le nombre d'avortements a presque diminué de moitié. Le nombre de mariages est supérieur de 89,5% et le nombre de divorces a diminué de 57%. 90 pour cent des jeunes veulent des enfants, 43 pour cent veulent au moins deux, 18 pour cent trois enfants ou plus. Dans le même temps, la proportion de femmes qui ont un emploi est passée de 54,6 à 67 %. Tous les chiffres se réfèrent à la période de 2010 à 2020.

    Molnár a souligné dans sa présentation que la politique familiale hongroise n'est pas seulement axée sur les enfants, mais fournit également un vaste système de soutien familial. La Hongrie fournit un soutien financier aux couples de jeunes mariés et aide les familles à obtenir des prêts hypothécaires. L'impôt sur le revenu diminue avec le nombre d'enfants, de sorte que de nombreuses familles avec trois enfants ou plus ne paient plus d'impôt sur le revenu.

    Il existe également une aide gouvernementale pour l'achat de voitures plus grandes pour les familles nombreuses et un soutien financier pour les mères qui s'occupent de leurs jeunes enfants. Il existe des garderies, mais aussi un système dans lequel les grands-parents s'occupent des petits-enfants lorsque la mère travaille à l'extérieur du foyer.

    Le Réseau Politique pour les Valeurs est un réseau international d'hommes politiques et de décideurs qui s'engagent à protéger la vie, la famille classique et les libertés fondamentales. Les dialogues transatlantiques ont lieu mensuellement. Le dernier événement en juin a réuni des représentants de 22 pays d'Europe, d'Amérique du Nord et du Sud. »

    Ref.La politique familiale de la Hongrie au cours des dix dernières années a été couronnée de succès

    Trop beau pour être vrai ?

    JPSC

  • Contre la culture LGBT, le combat hongrois

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    De Paul Vaute, historien et journaliste honoraire, ce commentaire écrit pour Belgicatho sur le tollé politico-médiatique suscité par la nouvelle loi hongroise prétendument homophobe.

    Strictement unilatérale, comme on pouvait s'y attendre, a été la manière dont les médias dominants ont traité, ces derniers jours, de la nouvelle passe d'armes entre la Hongrie et la majorité des Etats de l'Union européenne. Tapez les mots "homosexualité Hongrie" sur le moteur de recherche Google: vous verrez défiler, émanant des sites de journaux quotidiens, de chaînes de radio et de télévision ou d'information en ligne, en principe de toutes tendances, des articles qui disent tous en substance la même chose. Le diagnostic que j'ai récemment proposé aux lecteurs de Belgicatho sur le fonctionnement actuel de l'information [1] trouve ici une illustration des plus éloquentes…

       En vain, j'ai attendu que le journal dit de référence que je lis tous les jours m'informe du contenu exact de la loi qui vaut au gouvernement de Viktor Orbán d'être traité en paria. Je l'ai attendu tout aussi vainement des émissions matinales de La Première (RTBF radio) aux jours où la polémique faisait rage dans les bâtiments du Conseil européen, rue de la Loi à Bruxelles. En revanche, chacun aura pu voir fleurir un peu partout ces titres et commentaires accusateurs, où il était question d'une "loi homophobe" (La Libre Belgique, 25 juin; Libération, Paris, même jour…), d'une loi qui "s'attaque à la communauté LGBT" (Le Figaro, Paris, 24 juin; CNN, Atlanta, 15 juin…), d'une loi "mêlant homosexualité et pédophilie" (Courrier international, Paris, 16 juin; Flair, même jour; Mediapart, Paris, 24 juin…), et j'en passe… Les rares éclairages divergents sont à chercher dans les tribunes libres, derniers refuges des francs-tireurs: ainsi pour l'excellente mise au point de la philosophe française Chantal Delsol dans Le Figaro, reprise ici même samedi dernier [2].4

       Face au bashing, comme on dit en franglais, il est compréhensible que le gouvernement hongrois ait voulu faire connaître, sans filtres journalistiques, son point de vue sur l'avenir de l'Europe en achetant un espace publicitaire dans certains journaux. L'un d'eux a fait savoir qu'il avait refusé de faire paraître cette publicité politique "en raison des contre-vérités qu'elle contient". Les lecteurs dudit journal auront certainement à cœur de vérifier si, à l'avenir, sa rédaction opposera la même fin de non-recevoir à toute publicité ou à toute communication officielle contenant des "contre-vérités".

       La loi hongroise tant incriminée a été de fait votée, le 15 juin dernier, en même temps qu'un arsenal de mesures visant à combattre la pédocriminalité. Sont notamment prévus la création d'une base de données des personnes condamnées accessible au public ou encore leur bannissement de certaines professions. Dans la foulée, des élus du Fidesz, principal parti de la majorité, ont fait ajouter une disposition qui vise, quant à elle, le prosélytisme de genre. Peut-être inspirée d'une législation similaire appliquée en Russie depuis 2013, elle est libellée comme ceci: "La pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l'identité de genre, le changement de sexe et l'homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans".

       C'est ce texte, rien que ce texte, qui a été qualifié de "honte" par la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen. C'est lui que le président français Emmanuel Macron a jugé ne pas être "conforme à nos valeurs et à ce qu’est l’Europe". C'est à cause de lui que le premier ministre néerlandais Mark Rutte a affirmé que la Hongrie n'a "plus rien à faire dans l'Union européenne". C'est en lui que le premier ministre belge Alexander De Croo a cru reconnaître "des pensées du Moyen Age" (!). Ajoutons que la Belgique est aussi à l'origine de la première salve, tirée le 22 juin: une déclaration, cosignée par dix-sept Etats, demandant à la commission de porter l'affaire devant la Cour de justice européenne.

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  • Le soutien du pape au ministère LGBT controversé du père James Martin S.J.

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    D'Alejandro Bermudez sur le National Catholic Register :

    Une lettre du pape François exprime son soutien au ministère "LGBT" controversé du père James Martin

    Le ministère du père Martin est devenu de plus en plus controversé en raison de son éloignement progressif de la doctrine catholique.

    27 juin 2021

    CITE DU VATICAN - Dans une lettre personnelle envoyée au père jésuite James Martin le 21 juin, le pape François a exprimé son soutien à son ministère controversé et l'a encouragé à "continuer dans cette voie."

    La lettre, écrite à la main en espagnol, était une note de remerciement pour les photos que le père Martin avait envoyées au pape, et a d'abord été rapportée en italien par Vatican News avant d'être partagée par le père Martin sur son compte Twitter ; le père Martin a inclus une traduction non officielle de la lettre en anglais.  

    Selon le compte Twitter du père Martin, "les photos qu'il [le pape François] mentionne sont celles de la messe de confirmation de mon neveu le week-end dernier.  Il [le neveu du père Martin] portait également des chaussettes à l'effigie de François".

    Le pape a remercié le père Martin pour la lettre, et a déclaré que la photo des chaussettes "m'a fait rire."

    Cependant, le pape François a consacré la majeure partie de sa lettre au post-scriptum du père Martin. Sur son compte Twitter, l'auteur de "Building a Bridge" a expliqué que "le 'PS' (PD en espagnol) auquel le pape fait référence était un rappel concernant la conférence du ministère catholique LGBTQ", qui a eu lieu le samedi 26 juin.

    "Je veux vous remercier pour votre zèle pastoral et votre capacité à être proche des gens, avec la proximité que Jésus avait, et qui reflète la proximité de Dieu", a écrit le pape François dans sa lettre personnelle. " Le 'style' de Dieu comporte trois éléments : la proximité, la compassion et la tendresse. C'est ainsi qu'il se rapproche de chacun d'entre nous", a également déclaré le pape.

    Le pontife a ajouté : "En pensant à votre travail pastoral, je vois que vous cherchez continuellement à imiter ce style de Dieu. Vous êtes un prêtre pour tous, tout comme Dieu est un Père pour tous."  Au lieu du mot "tous", le pape François a utilisé l'inhabituel "todos y todas", des pronoms masculins et féminins qui sont répétitifs dans la langue espagnole, à moins qu'il n'ait voulu faire un point sur l'inclusion du genre. 

    Le père Martin a traduit l'expression par "hommes et femmes" dans sa version anglaise de la lettre, qui, selon lui, "a été préparée par plusieurs personnes, dont un ami argentin".

    Dans sa lettre, le pape François poursuit : "Je prie pour que vous continuiez de cette manière, en étant proches, compatissants et avec une grande tendresse".

    "Et je prie pour vos fidèles, votre 'troupeau' et tous ceux que le Seigneur place sous votre garde, afin que vous les protégiez, et les fassiez grandir dans l'Amour de Notre Seigneur Jésus-Christ", a-t-il écrit. 

    "Que le message chaleureux du Saint-Père encourage et inspire tous ceux qui, dans l'Église, s'occupent des catholiques LGBTQ et, en outre, rappelle aux personnes LGBTQ du monde entier la proximité, la compassion et la tendresse de Dieu", a déclaré le père Martin dans une publication sur Facebook dimanche.

    Le ministère du père Martin est devenu de plus en plus controversé en raison de son éloignement progressif de la doctrine catholique. 

    En 2017, après avoir publié Building a Bridge : Comment l'Église catholique et la communauté LGBT peuvent entrer dans une relation de respect, de compassion et de sensibilité, le père Martin a affirmé dans un article du Washington Post qu'"en écrivant le livre, je savais que ce serait un sujet quelque peu controversé, même si j'ai pris soin de rester bien dans les limites de l'enseignement de l'Église."

    "Mes réflexions, qui peuvent être résumées comme un appel au respect de part et d'autre, étaient fondées sur l'Évangile et sur l'appel du Catéchisme pour que l'Église traite les 'personnes homosexuelles' avec 'respect, compassion et sensibilité'", a-t-il écrit.

    Cependant, le 30 mai de cette année, commentant le mariage catholique du premier ministre britannique Boris Johnson, le père Martin a déploré que les couples de même sexe ne puissent pas avoir accès au sacrement du mariage. Concernant le mariage à l'église de Boris Johnson, deux fois divorcé, et de sa compagne, enceinte de leur enfant, le père Martin a souhaité "que la même miséricorde et la même compassion qui ont été offertes" à Boris Johnson et à sa compagne, "reconnaissant leurs vies complexes, puissent également être étendues aux couples de même sexe qui sont des catholiques de longue date."

    La conférence LGBTQ Outreach que le père Martin a mentionnée au pape François était organisée par New Ways Ministries, qui a été explicitement déclaré comme un ministère non catholique par les évêques américains. 

    La cofondatrice de New Ways Ministries, Sœur Jeannine Gramick, était l'oratrice principale de l'événement, qui a également présenté le documentaire Building a Bridge, qui décrit le Père Martin comme un héros pastoral révolutionnaire. Le documentaire a été présenté au Festival du film de Tribeca (9-20 juin). Le réalisateur oscarisé Martin Scorsese est cité comme producteur exécutif du documentaire.

  • «Il n'existe aucun traité international» qui prévoit un «droit humain à l'avortement»

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    De Michele Raviart sur Vatican News :

    26 juin 2021

    L'avortement en tant que droit humain, une dérive anthropologique pour la Comece

    Le Parlement européen approuve le rapport Matic sur la santé et les droits reproductifs et sexuels dans l'Union. Pour le secrétaire de la Comece, le père Barrios Prieto, il s'agit d'un vote inquiétant, et il est inacceptable que l'accès à l'avortement puisse prévaloir sur l'objection de conscience. Les enfants à naître ont le droit fondamental à la vie.

    «Comment se fait-il qu'une Europe qui a des racines chrétiennes, une Europe qui place la dignité de la personne au premier rang et dont le projet européen se caractérise précisément par la défense de la vie et de l'être humain, de l'homme et de la femme, considère l'avortement comme un droit ?» Par cette question, le père Manuel Barrios Prieto, secrétaire général de la Comece, qui réunit les évêques des pays membres de l'Union européenne, exprime sa préoccupation quant à l'approbation par le Parlement européen du «rapport Matic» -du nom de l'eurodéputé croate qui l'a proposé- sur «la santé et les droits reproductifs et sexuels dans l'Union, dans le contexte de la santé des femmes».

    Le rapport Matic

    Ce texte, non contraignant pour les États membres, assimile l'avortement à un droit fondamental et considère les lois restrictives de certains États membres dans ce domaine comme une violation des droits de l'Homme et une forme de violence de genre. La résolution, votée jeudi soir par le Parlement avec 378 voix pour, 255 contre et 42 abstentions, demande également de garantir un accès universel à un avortement sûr et légal dans tous les États membres, dans le cadre d'un effort général visant à renforcer les droits des femmes.

    «C'est une grosse erreur»

    «Nous avons essayé d'appeler les députés européens à la responsabilité sur ce vote et à comprendre l'importance de cette question», explique encore le père Barrios, «qui ne concerne pas seulement la santé sexuelle et reproductive»«Le droit à la santé, réitère-t-il, est un droit fondamental et nous voulons tous qu'il soit respecté et protégé, en particulier dans le cadre de cette pandémie, et dans le contexte de la défense de la dignité des femmes, ce droit est encore plus précieux. Il est donc évident que l'Église veut promouvoir le droit à la santé, mais le problème est d'inclure dans ce cadre également le droit à l'avortement, considéré presque dans le document comme un droit fondamental. Je pense que c'est une grosse erreur et le fait que des parlementaires aient voté en faveur de ce texte est inquiétant».

    Il n'y a pas de droit à l'avortement

    «Il n'existe aucun traité international» qui prévoit un «droit humain à l'avortement», soulignent en effet les évêques européens. Dans le texte de la résolution, père Barrios souligne «qu'il est dit que ce droit à la santé, qui inclut également le droit à l'avortement, doit être garanti, en particulier dans les régions rurales, dans les endroits où l'accès aux services médicaux n'est pas fort, même au-delà du droit à l'objection de conscience».

    La liberté de conscience doit toujours être respectée

    Dans la résolution du Parlement européen, en effet, les députés «regrettent que la pratique courante dans certains États membres permette au personnel médical et parfois à des institutions médicales entières de fournir des services de santé sur la base de la soi-disant objection de conscience», ce qui mettrait en danger «la vie et les droits des femmes.» «Ce n'est pas acceptable», souligne encore le père Barrios. «Pour nous, l'objection de conscience comprend non seulement le droit du travailleur de la santé individuel», explique-t-il, «mais aussi le droit d'une institution qui a sa propre mission, sa propre vocation et ne peut se lier à quelque chose qu'elle considère précisément comme contraire à ses principes fondamentaux. Le droit à l'objection de conscience découle précisément du droit fondamental à la liberté religieuse et à la liberté de pensée et doit toujours être respecté».

    Un changement de mentalité qui inquiète

    «Le vote sur le rapport Matic a été très contesté, la différence entre un oui et un non n'était pas si grande», poursuit le secrétaire général de la COMECE, «cependant, cette dérive est inquiétante»«Elle témoigne d'une crise anthropologique, elle remet en cause une manière de comprendre l'être humain. Ce vote du Parlement européen, même s'il s'agit d'un document non contraignant, est inquiétant, car il y a là un changement de mentalité pour voir des choses qui devraient tous nous inquiéter un peu».

    Le grand absent de cette résolution, soulignent les évêques, est l'enfant à naître, privé de son droit fondamental à vivre, comme tout être humain.

  • Les raisons de l'antagonisme entre les institutions européennes et la Hongrie (Chantal Delsol)

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    De Chantal Delsol sur le site du Figaro via artofuss.blog :

    Chantal Delsol: «Entre les institutions européennes et la Hongrie, les raisons d’un antagonisme»

    TRIBUNE – La philosophe examine la controverse suscitée, à l’échelle européenne, par l’adoption, à Budapest, d’un projet de loi qui interdit la «promotion» de l’homosexualité auprès des mineurs.

    25 juin 2021

    Chantal Delsol est membre de l’Institut.


    Une nouvelle affaire hongroise commence à l’occasion du match de football Allemagne-Hongrie. La municipalité allemande voulait illuminer le stade de Munich aux couleurs de l’arc-en-ciel de la communauté LGBT, afin de protester contre une loi annoncée la semaine dernière par le gouvernement de Viktor Orban. L’UEFA, organisatrice de l’Euro de football, a refusé, se disant «une instance politiquement et religieusement neutre». Cette neutralité a soulevé aussitôt un tollé aussi bien chez les dirigeants de nombreux pays européens que dans les médias: les lois sociétales récentes ne sont plus considérées comme des prises de position, face auxquelles on pourrait être neutre, mais comme des évidences substantielles, une sorte de droit naturel, face auquel un opposant devient indigne. Là-dessus, quinze États membres de l’Union européenne ont demandé à la Commission d’agir face à ce texte de loi qui interdit la «promotion» de l’homosexualité auprès des mineurs. La Hongrie s’est retrouvée une nouvelle fois sous les critiques et injures.

    Que dit le texte incriminé? Il prévoit que «la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans»Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s’est exclamée: «Le projet de loi hongrois est une honte. Ce projet de loi est clairement discriminatoire envers les personnes sur la base de leur orientation sexuelle et va à l’encontre de toutes les valeurs fondamentales de l’Union européenne.»C’est une législation «indigne de l’Europe», a fustigé le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes Jean Asselborn, «les gens ont le droit de vivre comme ils veulent, on n’est plus au Moyen Âge». Le ministre délégué allemand aux Affaires européennes, Michael Roth, a dénoncé des dispositions qui «violent clairement les valeurs de l’UE», et Emmanuel Macron a fait la même déclaration.

    Il est vrai qu’une ambiguïté existe sur la portée du projet de loi. Certains jugent que les «contenus» interdits pourraient inclure les publicités susceptibles d’être vues par des mineurs, ce qui est un autre sujet.

    Notre réflexion porte ici sur l’éducation dans la famille. Le ministre hongrois des Affaires étrangères a déclaré que «cette loi ne dit rien sur l’orientation sexuelle des adultes. Elle dit seulement que, tant que les enfants ont moins de 18 ans, leur éducation sexuelle relève exclusivement de leurs parents, c’est tout».Comment comprendre qu’une communauté de liberté (l’Europe institutionnelle), qui s’était étendue dans la joie après la chute du communisme, en soit venue à imposer si radicalement une seule vision éthique ?

    Que ce simple point suscite l’hystérie: cela montre à quel degré d’idéologie imposée en est arrivée l’Union européenne. Il faut rappeler en passant que le gouvernement Orban a été élu démocratiquement. Les défenseurs de la loi ont été obligés de préciser cette évidence que le vote du Parlement hongrois est «une compétence nationale qui ne devrait pas être remise en question», ce qui en principe va de soi, mais justement ne va plus de soi, en raison d’une vision libertaire dont l’Union voudrait assurer l’obligation, sous peine de sanctions (on en parle).

    Comment démêler cela? Comment comprendre qu’une communauté de liberté (l’Europe institutionnelle), qui s’était étendue dans la joie après la chute du communisme, en soit venue à imposer si radicalement une seule vision éthique? Laquelle apparaît à ses adeptes comme la chose la plus naturelle du monde, une sorte de loi naturelle en somme, qui serait récusée seulement par «les barbares» (à l’extérieur, comme les pays musulmans) et «les criminels» (à l’intérieur, comme les gouvernements illibéraux, les conservateurs et les résidus cathos).

    Il peut être utile à cet égard de faire la distinction entre la tolérance et la légitimation. Le cas que nous avons sous les yeux montre, comme bien d’autres, à quel point la tolérance est mal aimée: tolérer, c’est supporter, au sens étymologique, sans pour autant apprécier, sans être d’accord. Mot de Voltaire: je ne vous approuve pas, mais je ferai tout pour que vous puissiez vous exprimer. Or aujourd’hui ce mot est caduc: la tolérance de Voltaire apparaît comme une condescendance et, finalement, un mépris. On ne nous demande pas de tolérer tous les comportements: mais de les légitimer. On ne vous demande pas seulement de laisser faire, mais d’approuver et de complimenter. Ce qui est bien différent ; il faudrait affirmer que tous les comportements sont également bons, valables, justifiables. Dans une société libérale, la tolérance est de mise et, pour cette raison, les comportements les plus divers (à condition de ne pas s’attaquer à autrui) sont légalisés. Mais la légitimation est bien autre chose: il s’agit de cautionner, de «juger bon». Nous savons bien que, sur nombre de sujets, nous sommes tolérants parce que libéraux, quoique sans légitimer. Je puis tolérer les caricatures de Mahomet parce que je suis libérale, tout en jugeant personnellement que ce type de caricature est moralement illégitime, parce qu’on n’insulte pas le dieu des autres, de même qu’on n’insulte pas la mère des autres ni la patrie des autres, affaire de respect.

    Or la question de la distinction entre tolérance et légitimité touche justement l’éducation dans la famille, car c’est la famille qui transmet les jugements de légitimité et d’illégitimité, au regard des croyances. Et les croyances posent les limites et les justifient. Je puis tolérer la légalisation du changement de genre, parce que je suis libérale, mais sans accepter pour autant, et cela pour des raisons d’éthique personnelle, qu’on vienne le proposer en classe (donc dans mon dos) à mon enfant.Il est désastreux que les gens intelligents qui nous gouvernent se croient tenus de crier à la discrimination dès qu’un jugement se manifeste, et de traiter de criminels ceux qui jugent que des limites existent

    Autant il est nécessaire, si nous sommes des sociétés libérales, comme c’est le cas dans l’Union européenne, de tolérer tous les comportements et de respecter les personnes concernées, autant il est normal que chaque courant, mouvement social, famille, nourrisse sa propre idée de la légitimité de tel ou tel comportement. C’est pourquoi le gouvernement Orban juge inopportun qu’un seul courant de pensée s’impose dans les écoles. C’est aux familles de porter des jugements, et la plupart des Français ne pensent pas autrement, car ce n’est pas à une idéologie d’État d’éduquer les enfants. Considérer que tous les comportements sont également légitimes, c’est une manière de voir libertaire, respectable comme les autres parce que nous sommes dans une société libérale, mais que tous ne sont pas tenus de légitimer, et qui a fortiori n’a pas justification à s’imposer à tous, d’autant moins à s’imposer aux enfants dans les écoles.

    Le grand naufrage des élites libérales contemporaines est de récuser toute réflexion sur les limites. Il est désastreux que les gens intelligents qui nous gouvernent se croient tenus de crier à la discrimination dès qu’un jugement se manifeste, et de traiter de criminels ceux qui jugent que des limites existent. Une société n’est pas obligée de tout relativiser pour être libre.

    Plus grave encore: le grand naufrage de nos élites est dans le déni de la conscience personnelle, dont la grandeur est de pouvoir décider si elle légitime ou non ce qu’elle tolère et de pouvoir transmettre cela à ses enfants. Mais la conscience personnelle, et en dépit de toutes les déclarations grandiloquentes, nul ne pourra nous l’enlever.

  • La Hongrie : un caillou dans la chaussure LGBTQIA+ de l'Union Européenne

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    LA HONGRIE, CAILLOU DANS LA CHAUSSURE « LGBTQIA+ » DE L’UE

    L’Union Européenne a adopté des « valeurs » sociétales qui auraient fort surpris ses pères fondateurs. Parmi celles-ci, le nouveau concept de « genre » et ses nombreuses applications LGBTQIA+ (pour : Lesbienne, Gay, Bisexuel·le, Transgenre, Queer, Intersexe, Asexuel·le, le + incluant d’avance toutes les personnes qui ne se retrouveraient pas dans cette liste…). Ces « valeurs » libertaires créent un clivage de plus en plus marqué entre les pays européens de l’Ouest et du Nord qui leur sont acquis, et ceux d’Europe centrale et orientale qui refusent de tourner le dos au modèle familial légué par la tradition judéo-chrétienne. En tête des réfractaires, la Pologne et la Hongrie. En mars dernier, en réponse à la centaine de collectivités polonaises qui s’étaient décrétées « zones sans idéologie LGBT », le Parlement européen a voté une résolution déclarant l’UE « zone de liberté » pour les minorités sexuelles.

    Ce 24 juin, c’est la Hongrie qui a été mise sur la sellette au Conseil européen. En cause, une nouvelle loi hongroise interdisant de « promouvoir » le changement de genre et l’homosexualité auprès des mineurs. Une « honte », selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, selon laquelle cette loi « va à l’encontre de toutes les valeurs fondamentales de l’UE ». La présidente avait reçu l’appui de 15 états membres sur 27 qui ont adressé à la Commission une déclaration dans laquelle ils se disent « profondément inquiets » par des dispositions « discriminatoires à l’égard des personnes LGBTQI et violant le droit à la liberté d’expression sous prétexte de protéger les enfants ». Présent à Bruxelles et soumis, jeudi soir, à deux heures de réprimandes par une majorité de ses homologues européens menés par ceux du Benelux, le premier ministre hongrois Viktor Orban n’a pas fléchi : cette loi, a-t-il dit et répété, « ne porte pas sur les homosexuels » mais « concerne la façon dont les parents veulent faire l’éducation sexuelle de leurs enfants ». Il a été aussitôt soutenu par ses homologues polonais et bulgare. La veille, mercredi 23 juin, à Munich, une tentative d’utiliser l’Euro de football à l’occasion du match Allemagne-Hongrie en éclairant le stade aux couleurs arc-en-ciel, avait échoué : l’UEFA a « calé » devant cette trop évidente exploitation politico-idéologique du sport.

    Votée par le parlement hongrois le 15 juin dernier, la loi en question stipule que « l’école ne doit pas viser à promouvoir le changement de genre ainsi que l’homosexualité ». Elle s’inscrit selon ses auteurs dans un « système de protection de l’enfance » garantissant le droit des mineurs « à leur identité selon leur sexe de naissance ». Est donc proscrit « tout ce qui encourage la déviation, la modification, ou l’homosexualité sur la base de l’identité de genre », la « responsabilité civile » des chefs d’établissement, des enseignants ou des éducateurs pouvant être engagée en cas d’infraction. Le gouvernement hongrois avait préparé le terrain en faisant adopter en décembre dernier un amendement à la Constitution pour préciser que « la mère est une femme, et le père est un homme ». Cet amendement précise que « la Hongrie protège l’institution du mariage », qui est la « base de la relation familiale » et de la relation « parent-enfant », ainsi que le droit des enfants à recevoir une éducation « conforme aux valeurs fondées sur l’identité constitutionnelle et la culture chrétienne de la Hongrie ». Il s’agit, avait précisé la ministre de la justice, Judit Varga, de mettre la Hongrie à l’abri de « la menace constante » qui pèse sur « les lois naturelles » et « l’ordre de la création ». Là encore, on imagine la stupeur du trio démocrate-chrétien des « pères de l’Europe », Alcide De Gasperi, Robert Schuman et Konrad Adenauer, si on leur avait annoncé qu’un pays européen jugerait nécessaire de graver dans sa constitution de telles évidences… pour se border contre le vent soufflant des instances de l’UE et des autorités politiques de leurs propres pays.

    Il serait intéressant de sonder les parents d’élèves des pays européens pour vérifier s’ils partagent ou non, et dans quelle proportion, les condamnations de la Hongrie par les instances de l’UE au nom de la cause LGBT. Mais gageons qu’aucun institut de sondage ne se risquera à un tel exercice. Le sujet est tabou. Pourtant, que risque la Hongrie ? L’initiative d’une procédure d’infraction pour violation du droit de l’UE revient à la Commission européenne qui pourrait saisir la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE). Et après ? Les autorités hongroises pourraient-elles se laisser intimider par les foudres de la CJUE ? Elles n’auraient rien de comparable, heureusement, au déferlement des chars soviétiques contre Budapest en 1956 ! Quoi qu’il en soit, Viktor Orban a promis d’engager devant la CJUE un recours contre d’éventuelles sanctions. Au moins un an de procédure… Rien ne dit qu’elle aboutira avant avril 2022, date des élections générales en Hongrie.

     

    La Hongrie veut réprimer la « promotion » » de l’homosexualité

    La Croix 15-06-2021
  • L'avortement n'est pas une fatalité

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    De Grégor Puppinck (initialement publié sur le site de l’ECLJ : La prévention de l’avortement : garantir le droit de ne pas avorter) sur gènéthique.org :

    La prévention de l’avortement : garantir le droit de ne pas avorter

    24 juin 2021

    Chaque année, l’avortement met un terme à un cinquième des grossesses françaises et à un tiers des grossesses européennes, avec 4,5 millions d’avortements contre 8,5 millions de naissances dans l’Europe des 47 États membres du Conseil de l’Europe.

    Au regard de l’ampleur du phénomène, de ses causes et de ses conséquences, l’avortement n’est pas plus une liberté qu’une fatalité, mais un problème social de santé publique auquel la société peut et doit répondre par une politique de prévention.

    La société peut, par le biais de politiques publiques, prévenir et réduire le recours à l’avortement. Ainsi, aux États-Unis, la baisse de 17,4 % du nombre d’avortements pratiqués entre 1990 et 1999 résulte des changements législatifs opérés dans la majorité des États[1] fédérés. En Europe, certains gouvernements sont également parvenus à réduire le taux d’avortement[2] par des modifications législatives et des campagnes de sensibilisation[3]. En Hongrie, ce taux, qui s’établissait à 19,4 ‰ en 2010, est descendu à 17,5 ‰ en 2012[4]. La Pologne fournit un exemple encore plus radical de l’effet possible de la loi : alors que plus de 100.000 avortements y étaient pratiqués chaque année dans les années 1980[5], ils sont devenus aujourd’hui rarissimes. En France, à l’inverse, la valorisation publique de l’avortement comme « droit » s’est accompagnée d’une augmentation de sa pratique. Ainsi, le nombre d’IVG en 2013 a augmenté de 4,7 % par rapport à 2012, passant de 207 000 à 217 000[6], suite à la décision du gouvernement de rembourser l’IVG à 100 %[7].

    L’avortement n’est donc pas une fatalité : la majorité des avortements a une cause de nature économique et sociale et pourrait être évitée. 75 % des femmes qui ont avorté indiquent y avoir été poussées par des contraintes sociales ou économiques[8]. Ce constat met en cause l’efficacité de la prévention de l’avortement ainsi que le respect des droits sociaux des femmes et des familles. Dans divers instruments internationaux, les États se sont pourtant engagés formellement à prévenir l’avortement.

    Comme le soulignait le Professeur Israël Nisand[9]« Tout le monde peut s’accorder sur l’idée qu’il vaut mieux prévenir les IVG chez les jeunes plutôt que d’avoir à les réaliser, que ce soit du point de vue éthique, psychologique ou économique ». Un sondage IFOP réalisé en 2010[10] est particulièrement révélateur de l’ambivalence qui entoure la perception de l’avortement. Si 85 % des personnes interrogées se disaient favorables à l’avortement, 61 % estimaient qu’il y en avait trop en France et 83 % qu’il avait des conséquences psychologiques difficiles à vivre.

    Pour prévenir l’avortement, deux moyens étaient présentés comme souverains : l’éducation sexuelle et la contraception[11]. Pourtant, alors que, quarante ans après la légalisation de l’avortement, la contraception s’est généralisée et que l’éducation sexuelle fait partie des programmes scolaires dès l’école primaire, le nombre d’avortements ne baisse pas, en particulier chez les mineures.

    Il est donc urgent de réfléchir à une véritable prévention de l’avortement, pour réduire l’avortement chez les jeunes, pour que les femmes n’y soient plus contraintes par leur situation économique ou sociale. Cette politique de prévention doit être renouvelée jusque dans ses prémisses et être élargie : comme toute véritable prévention, elle doit être fondée sur un progrès de la responsabilité personnelle.

    Une politique publique de prévention peut s’appuyer sur des principes juridiques bien établis et contribuerait à leur mise en œuvre. Sur la base de ces principes, les États ont pris l’engagement conventionnel de mener une telle politique de prévention afin de « réduire le recours à l’avortement ». Ces principes sont la protection de la famille, de la maternité, et de la vie humaine. À cette obligation pesant sur les États correspond un droit corrélatif pour toute femme de ne pas être contrainte d’avorter (I).

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  • L’euthanasie des nouveau-nés pratiquée hors la loi belge

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    De l'Institut Européen de Bioéthique :

    Belgique : l’euthanasie des nouveau-nés pratiquée hors la loi

    24/06/2021

    Une récente étude a mis au grand jour la pratique d'euthanasies délibérées sur des nouveau-nés pour qui le corps médical estimait qu'il n'y avait « aucun espoir d'un avenir supportable ». Ces pratiques concernaient 10% des nouveau-nés (0-1 an) décédés en Flandre, entre septembre 2016 et décembre 2017, soit 24 bébés.

    Cette pratique est illégale en Belgique et pourtant, aucune autorité ne semble s'en offusquer. La loi n'autorise l'euthanasie d'un mineur que s'il est capable de discernement et conscient au moment de sa demande d'euthanasie.

    Dans sa thèse ayant servi de base pour l'étude en question, Laure Dombrecht, chercheuse à la Vrije Universiteit Brussel (VUB), fait mention d'une étude comparable effectuée en 1999-2000. La proportion d'euthanasies de nouveau-nés par injection de substances mortelles est passée de 7 à 10% depuis cette précédente enquête.

    L'étude distingue, parmi ce qu'elle nomme les « décisions médicales de fin de vie » qui ont concerné 61% de ces bébés, d'une part les décisions de ne pas commencer ou d'arrêter un « traitement de maintien de vie » (ex : ventilateur), et d'autre part le fait d'administrer certaines substances au bébé. A noter que le terme d'euthanasie n'apparaît nulle part dans l'article. Sur le plan des intentions du médecin, l'étude distingue trois situations :

    Le médecin n'a pas l'intention de provoquer la mort du bébé ni de la hâter, mais prend en considération, sans le viser, l'effet potentiel de hâter la mort (ex: décision de ne pas administrer d'antibiotiques, administration de morphine ou de sédatifs) L'effet potentiel d'une mort précipitée n'est pas l'objectif principal mais il est en partie visé par le médecin Le médecin a l'intention explicite de provoquer la mort (ex : injection d'un relaxant musculaire mortel)

    Alors que la valeur éthique de la décision médicale est tout autre selon qu'on se situe dans le premier ou deuxième point (mort non recherchée v. mort recherchée), l'étude n'opère pas de classification distincte des cas pour ces deux catégories d'intention, ni du point de vue de l'arrêt de traitement, ni du point de vue de l'administration de substances. Le critère de proportionnalité (dans l'arrêt du traitement ou dans le dosage des substances) n'est pas non plus évoqué alors qu'il s'avère décisif pour juger de l'intention du médecin.

    Les médecins ayant procédé à l'euthanasie des nouveau-nés par injection létale ont indiqué dans 91% des cas que la raison principale de leur agir était qu'il n'y avait aucun espoir de « futur supportable » pour l'enfant. Autrement dit, ces enfants avaient malgré tout une réelle chance de survie mais le corps médical – sans doute en accord avec leurs parents - a estimé que leur vie ne valait pas la peine d'être vécue jusqu'au bout.

    Pour quelle raison les praticiens se permettent-ils donc de déroger au cadre légal lorsqu'il s'agit d'enfants incapables de s'exprimer ?

    Les auteurs de l'étude se posent la question de la nécessité d'encadrer cette « pratique », à l'image du cadre para-légal établi aux Pays-Bas à travers le Protocole de Gröningen. Un tel « encadrement » signifierait en réalité une autorisation sous condition de l'infanticide pratiqué par un médecin.

  • Le rapport Matic adopté par le Parlement européen

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    De l'Institut Européen de Bioéthique :

    Sexualité et avortement : le rapport Matic adopté par le Parlement européen

    24/06/2021

    Réuni en séance plénière à Bruxelles ce jeudi 24 juin, le Parlement européen a adopté (378 voix "pour" ; 255 "contre" ; 42 abstentions) la résolution et le rapport « sur la situation concernant la santé et les droits génésiques et sexuels dans l'Union, dans le cadre de la santé des femmes ».

    Portée par l'eurodéputé croate Predrag Fred Matić, cette résolution controversée envisage notamment la question de l'avortement en des termes peu nuancés, revendiquant « un accès sûr et légal à l'avortement fondé sur la santé et les droits des femmes » en faisant l'impasse sur les autres dimensions de la grossesse et de la maternité, tant du point de vue du développement de l'enfant à naître que du soutien à la parentalité.

    Plus largement, à travers l'expression de « droits génésiques et sexuels », la résolution invite les États membres de l'Union européenne (UE) à garantir l'accès des citoyens, et en particulier des femmes, à : « une éducation sexuelle complète; des méthodes de contraception modernes; des soins lors de l'accouchement et des périodes prénatale et postnatale; des soins obstétriques; des soins aux nouveaux-nés; des services pratiquant des avortements sûrs et légaux; la prévention et le traitement de l'infection au VIH et d'autres IST; des services visant à détecter, à prévenir et à traiter les violences sexuelles et sexistes; le traitement des cancers de l'appareil reproducteur; des services d'aide à la procréation ».

    Quoique non contraignant, le contenu de la résolution s'avère pourtant contraire au droit européen, tant du point de vue des compétences attribuées à l'UE que du point de vue du respect des droits fondamentaux.

    S'agissant des compétences de l'UE, celles-ci ne couvrent pas l'enjeu de l'avortement, qui relève de la seule prérogative des États membres. De même, la compétence d'appui de l'UE en matière de santé ne permet pas au Parlement européen de se prononcer sur l'orientation des politiques nationales en matière de sexualité, de procréation ou, a fortiori, d'avortement. La résolution outrepasse donc le mandat de l'UE en l'espèce.

    La résolution soulève par ailleurs de graves questionnements du point de vue de sa compatibilité avec le cadre européen en matière de droits fondamentaux. C'est particulièrement le cas s'agissant du droit à l'objection de conscience, tel que reconnu par l'article 10.2 de la Charte des droits fondamentaux de l'UE. La résolution considère en effet que l'objection de conscience, sur la base de laquelle « des professionnels de la santé s'abstiennent de procéder à des avortements en faisant valoir leurs convictions intimes (…) prive les femmes de leur droit à la santé et à des procédures médicales ». Une telle interprétation s'écarte sensiblement de la manière dont est interprété ce droit par le droit européen des droits de l'homme et poserait de véritables difficultés du point de vue du respect de la liberté de conscience des soignants concernés.

    Deux propositions alternatives, proposées respectivement par le groupe du Parti Populaire européen (PPE) et par le groupe des Conservateurs et Réformistes (ECR), ont chacune échoué à obtenir la majorité au sein du Parlement. La proposition du PPE englobait notamment des préconisations liées à la santé des femmes en matière de maternité et de procréation, visant à assurer un soutien adapté à la maternité, ou encore à prévenir l'infertilité. La proposition du groupe ECR rappelait quant à elle l'autonomie des États membres s'agissant de l'avortement ou de la santé et de l'éducation sexuelles. L'un et l'autre texte insistaient sur la légitime protection dont doit bénéficier l'objection de conscience des soignants en ces matières.

    Lire aussi : Conférence épiscopale polonaise : « La culture de la vie devient culture de la mort et de la discrimination »