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Ethique - Page 139

  • «Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect» (Michel Houellebecq)

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    Du Figaro Vox via ce blog :

    Michel Houellebecq: «Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect»

    5 avril 2021

    -Alors qu’une proposition de loi pour légaliser le suicide assisté sera débattue à l’Assemblée cette semaine, l’écrivain, qui intervient très rarement dans le débat public, explique pourquoi il est farouchement opposé à ce qu’il considère comme une rupture anthropologique inédite.Par Michel HouellebecqPublié il y a 4 heures, mis à jour il y a 2 heures

    Proposition numéro 1 : personne n’a envie de mourir. On préfère en général une vie amoindrie à pas de vie du tout ; parce qu’il reste de petites joies. La vie n’est-elle pas de toute façon, par définition presque, un processus d’amoindrissement? Et y a-t-il d’autres joies que de petites joies (cela mériterait d’être creusé)?

    À LIRE AUSSI :Le débat sur l’euthanasie refait surface en France

    Proposition numéro 2 : personne n’a envie de souffrir. J’entends, de souffrir physiquement. La souffrance morale a ses charmes, on peut même en faire un matériau esthétique (et je ne m’en suis pas privé). La souffrance physique n’est rien d’autre qu’un enfer pur, dénué d’intérêt comme de sens, dont on ne peut tirer aucun enseignement. La vie a pu être sommairement (et faussement) décrite comme une recherche du plaisir ; elle est, bien plus sûrement, un évitement de la souffrance ; et à peu près tout le monde, placé devant une alternative entre une souffrance insoutenable et la mort, choisit la mort.

    Proposition numéro 3, la plus importante: on peut éliminer la souffrance physique. Début du XIXe siècle: découverte de la morphine ; un grand nombre de molécules apparentées sont apparues depuis lors. Fin du XIXe siècle: redécouverte de l’hypnose ; demeure peu utilisée en France.

    L’omission de ces faits peut expliquer à lui seul les sondages effarants en faveur de l’euthanasie (96 % d’opinions favorables, si je me souviens bien). 96 % des gens comprennent qu’on leur pose la question: «Préférez-vous qu’on vous aide à mourir ou passer le restant de vos jours dans des souffrances épouvantables?», alors que 4 % connaissent réellement la morphine et l’hypnose ; le pourcentage paraît plausible.

    Je résiste à l’occasion de me lancer dans un plaidoyer pour la dépénalisation des drogues (et pas seulement des drogues «douces») ; c’est un autre sujet, sur lequel je renvoie aux observations pleines de sagesse de l’excellent Patrick Eudeline.

    Les partisans de l’euthanasie se gargarisent de mots dont ils dévoient la signification à un point tel qu’ils ne devraient même plus avoir le droit de les prononcer. Dans le cas de la «compassion», le mensonge est palpable. En ce qui concerne la «dignité», c’est plus insidieux. Nous nous sommes sérieusement écartés de la définition kantienne de la dignité en substituant peu à peu l’être physique à l’être moral (en niant la notion même d’être moral?), en substituant à la capacité proprement humaine d’agir par obéissance à l’impératif catégorique la conception, plus animale et plus plate, d’état de santé, devenu une sorte de condition de possibilité de la dignité humaine, jusqu’à représenter finalement son seul sens véritable.

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  • France : des dizaines de médecins signent une tribune contre l'euthanasie

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    Du Figaro (Vox) :

    «Non, nous ne pourrons pas provoquer délibérément la mort»: la tribune des médecins qui s’opposent à l’euthanasie

    FIGAROVOX/TRIBUNE - La proposition de loi visant à créer un droit à l’euthanasie doit être débattue jeudi à l’Assemblée nationale. Dans une tribune, 71 médecins s’opposent à cette pratique, jugeant qu’elle s’oppose au serment d’Hippocrate.

    La peur de la mort constitue l’un des piliers ontologiques de la condition humaine, mortelle. Combien de peurs rencontrées, bravées, combattues, dépassées au cours d’une existence humaine jusqu’à cette ultime peur, la peur de mourir*: peur de l’inconnu, peur du non maîtrisable, peur de l’anéantissement, mais surtout peur de la douleur, peur de la souffrance, peur de la dépendance, peur de l’asphyxie, peur de la solitude, de l’isolement… «Le pire ennemi du bonheur, ce n’est pas le malheur, c’est la peur. La peur de la mort qui crée la peur de vivre. La peur de souffrir qui engendre une souffrance plus grande encore.»**

    Certains pensent conjurer cette peur par la légalisation d’une «mort librement choisie, médicalement assistée», d’une mort en fait provoquée, en d’autres termes une euthanasie, ou un suicide assisté. «Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur du monde», affirmait Camus. Vous, promoteurs d’une telle loi, ayez au moins le courage, la franchise d’appeler les choses par leur nom.

    Nous, médecins, attachés à la sagesse déontologique et morale hippocratique, disons NON.

    NON, nous ne voulons pas abjurer notre serment professionnel.

    NON, nous ne transgresserons pas l’interdit.

    NON, nous ne pourrons pas provoquer délibérément la mort, la société dut-elle nous le demander. Provoquer la mort ne sera, pour nous, jamais un acte médicalement justifié. Soulager, oui. Tuer, non.

    Saluons Hippocrate d’avoir assigné les médecins à cet interdit fondateur : « Tu ne tueras pas ».

    Saluons l’intuition d’Hippocrate, près de 500 ans avant Jésus-Christ, d’avoir inscrit cet interdit dans le marbre de la déontologie médicale. Saluons Hippocrate d’avoir assigné les médecins à cet interdit fondateur: «Tu ne tueras pas». «Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion», disait le sage grec. «Le médecin doit accompagner le mourant jusqu’à ses derniers instants, assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d’une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du malade et réconforter son entourage. Il n’a pas le droit de provoquer délibérément la mort», tels sont les termes du Code de déontologie médicale (Article R.4127-38 du CSP) dont l’Ordre se fait le gardien et auquel nous voulons rester fidèles.

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  • Le formidable plaidoyer pro-vie d’une députée espagnole au Parlement européen

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    Du Salon Beige (Michel Janva) :

    Formidable plaidoyer pro-vie d’un député espagnol au Parlement européen

    Cette offensive du lobby de l’avortement a été troublée par l’intervention du député espagnol Margarita de la Pisa, membre de la Commission des droits des femmes et de l’égalité des genres (sic), pharmacienne et neuropsychologue de formation, membre du parti Vox, mariée et mère de huit enfants. Olivier Bault l’a traduite en français pour les lecteurs du journal Présent :

    «Un tel événement ne devrait pas avoir lieu. Il est contraire aux principes de neutralité et de pluralité qui régissent les règles du Parlement européen. Aucun des intervenants ne représente un point de vue pro-vie. Leur objectif est de stigmatiser, persécuter et attaquer ceux d’entre nous qui sont engagés dans cette cause, et nous ne nous cachons pas. Il ne répond pas non plus aux valeurs démocratiques. On nous refuse le droit à la liberté de pensée, la liberté de conscience et, bien sûr, le droit à la liberté d’expression. Le Parlement a cessé d’être le garant des droits de l’homme, avec l’interprétation totalement erronée qu’il en fait. Il a cessé de remplir sa fonction de lieu de débat. Vous avez transformé cet espace en un espace de propagande pour une vision unique et totalitaire.

    Quoi qu’il en soit, je vous remercie. Merci, du fond du cœur, de nous avoir donné l’occasion de défendre la vie pour la Journée de la vie. Vous avez très bien choisi la date. Et je lève la main. Pour moi-même et au nom de millions de personnes qui prennent fièrement cette grande responsabilité. Et nous pouvons être fiers de ce que nous défendons.

    Il y a toujours de la lumière et de la beauté à défendre une femme enceinte, à aider à comprendre une réalité qui, bien que toute petite, existe déjà à l’intérieur de son ventre, à défendre ce bébé, cette personne, dont nous ne savons pas encore qui elle deviendra. Ça aurait pu être n’importe lequel d’entre nous. Nous avons tous été microscopiques un jour, nous avons tous été un bébé dans le ventre de notre mère un jour. En vérité, les pro-vie défendent tout le monde, toutes les vies, y compris la vôtre.

    Nous sommes les fruits de la générosité de parents. La femme enceinte est dans une situation délicate. Avec des sentiments mitigés. C’est normal. C’est bouleversant d’avoir une personne à l’intérieur de soi. C’est bouleversant de penser que cette personne dépend de soi. C’est pourquoi la femme enceinte a besoin de tendresse, de soutien, de compréhension. Elle a besoin de savoir qu’elle-même et ce bébé sont les bienvenus dans ce monde, dans son environnement le plus intime.

    La vie est toujours une opportunité. Nous ne contrôlons pas toujours son cours. Nous ne la comprenons pas toujours. Mais oui, c’est à nous d’appréhender le devenir avec confiance. La vie ne nous appartient pas. Ceux qui promeuvent l’avortement, sèment la peur chez les femmes. Ils ne font que leur transmettre des préoccupations. Ils veulent lui faire voir qu’elle n’en est pas capable, qu’elle ne peut pas. Vous ne faites que manquer de confiance en la femme. Vous dites que vous l’aidez, mais vous ne lui proposez qu’un avortement. Vous lui faites renoncer à ce qu’elle a de plus précieux, vous lui faite renoncer à son bébé.

    Et vous dites que c’est une décision libre. Il n’y a pas une seule femme qui regrette d’être devenue mère, et il y a beaucoup de femmes qui regrettent d’avoir avorté. Cette décision est irréversible. En plus, vous nous trompez avec des mots, vous parlez d’interruption. Ce n’est pas vrai. On met fin à la vie d’un être unique, singulier, inimitable. Que peut-il donc bien se passer chez quelqu’un pour qu’il ne soit pas capable de s’émouvoir de la beauté d’un nouveau-né, de l’illusion d’une vie nouvelle, et de s’ouvrir à l’espoir ?

    Et c’est ma question aujourd’hui: Qu’est-ce qui ne va pas chez vous ? Qu’est-ce qui ne va pas chez vous, mesdames et messieurs ? Vous voulez détruire ce qu’il y a de plus beau, en nous donnant une version négative de la féminité, de la maternité, de la famille?

    Pour nous, les pro-vie, c’est clair: cela vaut la peine de donner un coup de main, d’apporter son soutien pour qu’aucune femme ne traverse sa grossesse seule. De leur montrer leur bébé à l’échographie, de leur garantir qu’elles seront bien écoutées, protégées, soignées. Chaque mère mérite cette aide, cela vaut la peine de préparer les berceaux, les couches, les nuits blanches. Cela vaut la peine d’être la voix de ces tout petits, qui sont des nôtres. Oui, tout cela, c’est ce que font les associations pro-vie et nous en sommes très fiers car nous savons ce qui nous anime. Ce qui nous anime, c’est la gratitude et la générosité. Nous ne sommes pas empêtrés dans des questions matérialistes, nous ne sommes pas mus par des intérêts liés à l’argent ou au pouvoir.

    Peut-on en dire autant des organisations pro-avortement ? Pouvez-vous nous parler des sources de financement de ces mouvements ? Comment se fait-il que les mouvements pro-avortement puissent recevoir de l’argent de l’Union européenne et qu’il soit suspect que les pro-vie en fassent autant ? Je constate en outre qu’il s’agit pour les premiers de montants beaucoup plus élevés. Merci beaucoup.»

  • Semaine sainte : les Français plus « chanceux » que leurs voisins européens ?

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    Alors que les fidèles s’apprêtent à entrer dans la Semaine sainte après le Dimanche des rameaux ce 28 mars, tour d’horizon des mesures sanitaires en place chez nos voisins européens. Un commentaire d’Agnès Pinard Legry sur le site web « Aleteia » :

    Semaine sainte FR322784A.jpgÀ l’approche de la Semaine sainte et de Pâques et alors que le contexte sanitaire se tend, les catholiques français ont appris avec soulagement qu’ils pourront assister, sauf nouvelles mesures, aux différents offices de la Semaine sainte et de Pâques. Seules contraintes outre le protocole sanitaire : respecter le couvre-feu (de 19h à 6h) et, pour les zones concernées, choisir une messe à moins de 10 kilomètres de chez soi. « Les règles s’appliquant aux lieux de culte resteront inchangées », a ainsi assuré le Premier ministre Jean Castex il y a quelques jours. Face à l’épidémie, nos voisins européens ont pris des dispositions plus ou moins drastiques concernant les offices de la Semaine sainte. Comment vont-ils vivre ce temps fort de la liturgie ?

    1ALLEMAGNE : DES OFFICES FINALEMENT AUTORISÉS

    Pendant cinq jours, du 1er au 5 avril, l’Allemagne devait se mettre « en pause », avait indiqué ce mardi 23 mars la chancelière Angela Merkel lors d’une conférence de presse. Les offices religieux sur cette période, c’est-à-dire pendant la Semaine sainte et Pâques, devaient être annulés, les messes se tenir à huis clos et les fidèles contraints de vivre ces temps liturgiques forts depuis chez eux. Mais au lendemain des annonces, ce mercredi,  Angela Merkel a reconnu avoir fait « une erreur » en voulant durcir pour le long week-end de Pâques les règles sanitaires anti-Covid en Allemagne. À l’issue d’une réunion d’urgence avec les Länder, les États-régions, la chancelière allemande confirmé l’abandon du projet.

    2ESPAGNE : DES OFFICES MAIS PAS DE PROCESSION

    Les offices de la Semaine sainte et de Pâques sont maintenus mais les processions, si importantes en Espagne, sont suspendues. Un protocole sanitaire (masque obligatoire, désinfection des mains, distance de sécurité…)  est appliqué dans les églises lors des messes.

    Lire aussi :Les leçons d’humanité des jours de la Semaine sainte

    3ÉCOSSE : REPRISE DES OFFICES

    Si aucune détérioration de la situation sanitaire n’est observée d’ici là, le gouvernement a annoncé la reprise des messes publiques en Écosse à partir du vendredi 26 mars afin de permettre aux fidèles de vivre pleinement le Dimanche des rameaux, la Semaine sainte et Pâques. Le protocole sanitaire y sera néanmoins strict avec un plafond fixé à 50 personnes quelle que soit la taille de l’édifice religieux et deux mètres de distance entre les fidèles.

    4ROYAUME-UNI : LES OFFICES MAINTENUS

    Comme en France, le Royaume-Uni autorise les messes publiques à condition de respecter un protocole sanitaire (distance de sécurité, port du masque…).

    5BELGIQUE : DE FORTES CONTRAINTES

    En Belgique, les messes publiques sont limitées à 15 personnes depuis le mois de décembre 2020 et cela quelle que soit la taille de l’édifice. Une situation jugée injustifiable et discriminatoire pour de nombreux fidèles qui ne devrait pas évoluer pour la Semaine sainte et Pâques.

    Lire aussi :En Belgique, « le mépris total des cultes »

    6ITALIE : LES OFFICES MAINTENUS

    En raison de l’augmentation du nombre de cas de Covid-19, les autorités italiennes ont adopté de nouvelles restrictions liées au contexte sanitaire jusqu’au 6 avril. Malgré un couvre-feu de 22h à 6h du matin, l’interdiction de se déplacer entre les régions et la fermeture de commerces non-essentiels, les festivités « liées à des cérémonies civiles ou religieuses » restent autorisées. Les messes publiques sont donc autorisées à condition de respecter un protocole sanitaire prenant en compte les différents gestes barrières.

    7PORTUGAL : DES OFFICES MAIS PAS DE PROCESSION

    Après près de trois mois de confinement, les messes publiques ont repris mi-mars au Portugal. Contrairement à ce qui s’est passé en 2020 en raison de la pandémie, les célébrations de cette année se feront donc bien avec la participation de l’assemblée. La Conférence épiscopale du Portugal a néanmoins demandé à ce que les processions et autres expressions de piété populaire soient suspendues afin d’éviter des « risques pour la santé publique ».

    Ref. Semaine sainte : les Français plus « chanceux » que leurs voisins européens ?

    Comme on l’aura lu par ailleurs, les préoccupations actuelles de l’épiscopat belge sont d’un autre ordre que celui de la liberté des cultes. A chacun ses priorités, mais un choix étrange -ou un aveu d'impuissance-  qui laissera des traces parmi les chrétiens de tous âges et opinions.

    JPSC

  • Il y a 35 ans, le cardinal Ratzinger répondait déjà à Mgr Bonny et aux évêques de Belgique

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    De la LETTRE AUX ÉVÊQUES DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE SUR LA PASTORALE À L'ÉGARD DES PERSONNES HOMOSEXUELLES (1er octobre 1986) (Congrégation pour la Doctrine de la Foi présidée alors par le futur Benoît XVI)

    "L'enseignement de l'Eglise, aujourd'hui, est donc en continuité organique avec la vision de la Sainte Ecriture et avec la Tradition constante. Même si le monde d'aujourd'hui est, à bien des égards, fortement changé, la Communauté chrétienne est consciente du lien profond et durable qui la relie aux générations qui l'ont précédée " marquées du signe de la foi ". Cependant, aujourd'hui, un nombre toujours croissant de gens, même à l'intérieur de l'Eglise, exercent une très forte pression sur elle pour l'amener à accepter la condition homosexuelle comme si elle n'était pas désordonnée et à légitimer les actes homosexuels. Ceux qui, au sein de la Communauté croyante, exercent ainsi une pression, ont souvent des liens étroits avec ceux qui agissent en dehors d'elle. Or ces groupes extérieurs sont mus par une vision opposée à la vérité sur la personne humaine, telle qu'elle nous a été pleinement révélée dans le mystère du Christ. Ils reflètent, même si, ce n'est pas de façon entièrement consciente, une idéologie matérialiste qui dénie à la personne humaine sa nature transcendante non moins que la vocation surnaturelle de chaque homme. Les ministres de l'Eglise doivent veiller à ce que les personnes homosexuelles qui sont confiées à leur charge, ne soient pas induites en erreur par ces opinions si profondément opposées à l'enseignement de l'Eglise. Toutefois le risque est grand et il y en a beaucoup qui cherchent à créer la confusion à propos de la position de l'Eglise et à exploiter cette confusion à leurs propres fins.

    Au sein même de l'Eglise s'est fermé un courant, constitué par des groupes de pression aux appellations diverses et de dimensions variées, qui tâche de se faire passer comme le représentant de toutes les personnes homosexuelles qui sont catholiques. En fait, ses adhérents sont pour la plupart des gens qui ignorent l'enseignement de l'Eglise ou cherchent d'une manière ou d'une autre à le saper. On tente de réunir sous l'égide du Catholicisme des personnes homosexuelles qui n'ont aucune intention d'abandonner leur comportement homosexuel. Une des tactiques utilisées consiste à affirmer, d'un ton de protestation, que toute critique ou réserve à l'égard des personnes homosexuelles, de leur activité et de leur style de vie, est purement et simplement une forme de discrimination injuste. On assiste même, en certaines nations, à une véritable tentative de manipulation de l'Eglise pour obtenir le soutien, souvent bien intentionné, de ses pasteurs en faveur d'un changement des normes de la législation civile. Et cela, en vue de mettre celle-ci en accord avec les conceptions de ces groupes de pression selon lesquels l'homosexualité est une chose parfaitement inoffensive sinon tout à fait bonne. Bien que la pratique de l'homosexualité représente une menace sérieuse pour la vie et le bien-être d'un grand nombre de personnes, les protagonistes de ce courant ne renoncent pas à leur action et refusent de prendre en considération l'étendue du risque qui y est impliqué. L'Eglise ne peut manquer de se préoccuper de tout cela et maintient donc fermement à ce sujet sa position claire, qui ne peut être modifiée sous la pression de la législation civile ou de la mode du moment. Elle s'inquiète sincèrement aussi de tous ceux qui ne se sentent pas représentés par les mouvements en faveur de l'homosexualité, comme de ceux qui pourraient être tentés de croire à leur propagande trompeuse. Elle est consciente que l'opinion selon laquelle l'homosexualité serait équivalente à l'expression sexuelle de l'amour conjugal ou aussi acceptable qu'elle, a un impact direct sur la conception que la société a de la nature et des droits de la famille, et met ceux-ci sérieusement en danger."

  • Quand le pape est accusé d'hypocrisie

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    D' sur Smart Reading Press :

    REFUS DE LA BÉNÉDICTION DES UNIONS HOMOSEXUELLES : FRANÇOIS SERAIT-IL «HYPOCRITE» ?

    «La décision du pape, du 15 mars dernier venant de la Congrégation vaticane pour la Doctrine de la foi, faisant obligation aux prêtres catholiques de ne pas bénir les couples homosexuels fait jaillir un mot amer dans notre gorge : hypocrite». Ce commentaire d’un journaliste sur la récente note de la CDF sur la bénédiction des unions homosexuelles, relié à deux allocutions de François, montre l’ambiguïté de deux interprétations, celle du pape et celle des médias. Aline Lizotte essaie de faire le point.

    Est-ce juste ? La réponse de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) au dubium1 sur la possibilité de bénir un mariage homosexuel a enflammé les médias et certains petits groupes, dont des évêques. Son refus net et clair était pourtant plus que probable. Devant la prolifération du «mariage pour tous», il était en quelque sorte inévitable que des groupes comme les LGBT incitent à demander à l’Église catholique de bénir les mariages entre personnes du même sexe. Déjà, en 2003, la CDF publiait un document intitulé Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles. Le document était signé du préfet de la CFD, le cardinal Joseph Ratzinger, et de son secrétaire, Mgr Angelo Amato, SDB, et il contenait et développait les raisons fondamentales pour lesquelles l’Église ne reviendra jamais sur son enseignement, considérant que l’union sexuelle de fait entre deux personnes du même sexe constitue un acte intrinsèquement désordonné, qu’aucune circonstance n’autorise.

    LA NAISSANCE DE LA RUMEUR

    La rumeur est venue du magazine américain America, dirigé par les Jésuites, et de son correspondant habituel, le vaticaniste Gerard O’Connell. Dans un article du 21 mars dernier, O’Connell écrit que l’allocution du Saint Père, prononcée à l’Angélus du dimanche 21 mars, est une façon de prendre ses distances par rapport au refus de la CDF d’accorder une bénédiction au mariage homosexuel. François développait le sens de l’évangile de ce dimanche, qui évoque le désir de plusieurs de voir Jésus : ces personnes «le demandent à Philippe, lequel le demande à André, qui le dit à Jésus» (cf. Jn 12, 20-33).


    Nous devons répondre par le témoignage de notre vie, qui nous est donnée pour servir, une vie qui emprunte le style de Dieu.


    La réponse de Jésus est déconcertante de prime abord, parce qu’il annonce sa passion, ce qui signifierait qu’un chrétien ne peut «voir» Jésus que dans le mystère de la Croix. Il utilise ensuite la parabole du grain de blé qui donne beaucoup de fruits. Fort de ces paroles du Christ, le pape François a enchaîné sur le fait que plusieurs veulent voir Jésus, le rencontrer, le connaître. C’est la grande responsabilité des chrétiens de faire voir Jésus. Nous devons répondre par le témoignage de notre vie, qui nous est donnée pour servir, une vie qui emprunte le style de Dieu : la grande compassion et la tendresse. Nous devons répondre en «semant l’amour, non par des paroles légères mais concrètes, par des exemples simples et courageux, non par des condamnations théoriques, mais avec des actes d’amour. Alors le Seigneur avec sa grâce nous fait porter de bons fruits, même quand le sol est sec en raison de nos maladresses, des difficultés de la persécution, des plaintes du légalisme ou du moralisme clérical». Ces dernières paroles, selon O’Connell, auraient été dites par le pape François, pour laisser entendre qu’il n’était pas d’accord avec le préfet de la CDF, accusé ainsi de «légalisme et de moralisme clérical».

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  • Allemagne : schisme en vue ?

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register

    Un schisme se profile : Le pape François et l'Église délibérément rebelle d'Allemagne

    COMMENTAIRE : Le pari allemand du Saint-Père a échoué. Il a mené avec une main ouverte et a obtenu un poing serré en retour.

    25 mars 2021

    En mars 2013, le pape François disait à quel point il aimerait une "Église pauvre pour les pauvres." À l'occasion de son huitième anniversaire, c'est la plus riche des Églises locales qui menace de dévorer tout son pontificat. 

    Le Saint-Père a commencé sa neuvième année par une nouvelle tentative de maîtriser l'Église rebelle d'Allemagne. Un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi a déclaré que l'Église n'a pas le pouvoir de bénir les unions homosexuelles.

    Le cardinal Blase Cupich, principal interprète des priorités pastorales du Saint-Père dans l'épiscopat américain, a déclaré qu'il n'y avait "rien de nouveau" dans la déclaration de la CDF. Pourtant, cette déclaration a suscité un tollé en Allemagne, où des centaines de théologiens et quelques évêques ont exprimé leur désaccord. Aux États-Unis, la charge contre la CDF a été menée par le magazine jésuite America.

    En effet, le correspondant d'America à Rome, Gerard O'Connell, s'est donné beaucoup de mal pour suggérer que, d'une manière ou d'une autre, le pape François ne pensait pas vraiment ce que la CDF disait, malgré son "assentiment" public et officiel à sa publication. 

    Les efforts de O'Connell sont devenus légèrement hilarants lorsqu'il a affirmé que l'interdiction des messes dans la basilique Saint-Pierre du 12 mars reflétait certainement ce que le pape François désirait pieusement, bien qu'elle ne fasse aucune référence à lui, alors que la déclaration de la CDF du 15 mars devrait être mise en doute, bien que le Saint-Père l'ait explicitement approuvée. O'Connell est le sténographe de facto de la cour papale, transmettant de manière fiable le consensus de ceux qui entourent le pape François.

    Les explications mutuellement contradictoires proposées indiquent le niveau d'anxiété dans ces cercles. L'anxiété est due au fait que le grand pari progressiste du pontificat du pape François semble avoir échoué.

    Alors qu'il avait initialement exprimé le désir d'une "Église pauvre pour les pauvres", le Saint-Père a poursuivi l'agenda longtemps désiré par les Églises riches. 

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  • A son tour, le cardinal Schönborn dit son opposition à la position romaine sur les unions homosexuelles

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Le cardinal Schönborn déclare que l'Eglise ne peut refuser de bénir les couples homosexuels

    Selon International-La Croix, le média anglophone publié par le quotidien officieux des évêques de France, le cardinal Christoph Schönborn a déclaré que l'Eglise ne doit pas refuser les demandes sincères de bénédiction de la part de couples homosexuelles.

    Le cardinal autrichien vient ainsi de contredire le récent « responsum » de la Congrégation pour la Doctrine de la foi rappelant que l’Eglise ne peut bénir un comportement peccamineux.?

    Selon le média, Schönborn a souligné que le Vatican a « profondément blessé de nombreuses personnes » à travers ce document.

    « Si la demande de bénédiction n’ est pas un ‘show’… si la demande est honnête et constitue vraiment une demande de la bénédiction divine pour une manière de vivre dans laquelle deux personnes veulent embarquer ensemble, alors une telle bénédiction ne sera pas refusée », a-t-il déclaré dans la dernière livraison de l'hebdomadaire de son diocèse, Der Sonntag.

    Il a ajouté qu’il était « mécontent » du document de la CDF, d’autant que selon lui, de nombreux homosexuals veulent considérer l’Eglise comme leur « mère », elle qui aujourd'hui semble les « rejeter ». La bénédiction n’est pas un « bon point » pour bonne conduite, a-t-il précisé.

    Sur les dix évêques actuellement en à la tête des diocèses autrichiens, pas moins de sept se sont déjà exprimés dans le même sens que le cardinal Schönborn ; leur position est ainsi confortée.

    L’un d’eux, récemment nommé par le pape François et réputé « franciscain » a tenu un langage encore plus fort, assurant que les couples homosexuelles peuvent faire preuve de fidélité et de dévouement mutuel: « Nous, en tant qu’Eglise, aimerions accueillir tous les gays et lesbiennes et leur offrir un foyer spirituel au sein de l’Eglise – et nous le faisons qu’ils vivent chastement ou non », a déclaré Mgr Hermann Glettler, évêque d’Innsbruck.

    International-La Croix souligne que le cardinal Schönborn, membre de la CDF, est le second cardinal ayant toujours un ministère actif par ordre de rang, et que sa prise de position est donc d’une grande importance.

    Arrêtons-nous un instant sur ce qui se passe : des évêques (leur liste dépasse largement l’Autriche), et aujourd'hui un cardinal de l’Eglise appellent les uns après les autres à « bénir » des couples, et donc des rapports homosexuels revendiqués.

    Sandro Magister rappelle : « Dans le célèbre Grand Catéchisme de saint Pie X édité en 1905, dans la réponse à la question 966, l'homosexualité est le deuxième des quatre “péchés qui crient vengeance devant la face de Dieu” : l’“homicide volontaire” ; le “péché impur contre l’ordre de la nature” ; l’“oppression des pauvres” ; le “refus du salaire aux ouvriers”. Et le nouveau Catéchisme de l’Église catholique publié en 1992 et en édition typique en 1997 en dit autant. »

    A quand une réaction du pape ? A quand une condamnation claire de propos qui contredisent directement la loi de Dieu ? A quand un début de ménage de la part de – par exemple – la Congrégation des Evêques ? 

  • Saluer l'intrépidité de nos évêques

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    Vous avez trouvé vos évêques timides et timorés dans la défense de leurs ouailles privées de célébrations eucharistiques et de vie sacramentelle ? Peut-être espériez-vous les voir intervenir avec détermination auprès des autorités politiques afin que soient reconnus les droits des citoyens croyants ? Vous avez été déçus par leur attitude soumise et résignée à l'égard des mesures sanitaires même les plus absurdes comme celle de cette stupide jauge des 15 personnes ? Mais vous avez tout faux ! N’aviez-vous pas compris qu’ils devaient réserver leur réactivité et leur pugnacité pour d’autres causes ? Qu’il y avait un autre combat à mener, prioritaire celui-là : combattre l’infâme Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dénoncer la doctrine constante de l’Eglise en matière d’union matrimoniale, remplacer nos vieilles bannières par le drapeau arc-en-ciel de la cause homosexuelle. Et cet héroïsme épiscopal « que l’histoire retiendra » a été salué par l’ensemble du monde médiatique qui n’en espérait pas tant. Perspicace et enthousiaste, le nouveau rédacteur en chef de cathobel (la pravda de l'Eglise francophone de Belgique) consacre à l’évènement une vraie page d'anthologie intitulée "Quand ils sortirent de l'ombre..." :

    "Certains avaient été durs avec eux. Les accusant d’être en retrait, prudents. Pire: absents. On avait reproché leur silence, leur manque d’audace, leur conformisme. On les avait soupçonnés d’avoir peur – en vrac: de faire des vagues, de perdre les financements publics ou de s’attirer les foudres du CD&V. On avait donc regretté que les évêques belges ne s’opposent pas plus fermement aux restrictions relatives à l’exercice du culte. On avait prétendu que Jésus aurait fait autrement. Sans doute. Mais bon…"

    et, roulez tambours, sonnez trompettes :

    "L’histoire retiendra que le 17 mars, ils sortirent de l’ombre. L’évêque d’Anvers surtout. L’évêque de Liège aussi. Ainsi que leurs collègues, flamands et francophones. On les vit dans la grande presse et aux journaux télévisés. Avec des paroles fortes. Et un puissant impact sur l’opinion publique."

    ta da dam

    "Ils furent largement salués. Notamment par les personnes homosexuelles qui croient en Dieu et cherchent à trouver leur place dans l’Eglise. Mais aussi par d’innombrables (!) chrétiens, heureux de voir leur hiérarchie offrir un message d’ouverture. Ainsi que par de nombreux éditorialistes et autres membres de la société civile."

    Mais il y a toujours des esprits chagrins :

    "Mais pas par tous. Et les moins nombreux ne furent sans doute pas les moins bruyants. Car ceux-là même qui, quelques semaines plus tôt, ne manquaient pas de regretter l’invisibilité des évêques sur la place publique condamnèrent soudainement la visibilité des évêques sur la place publique. Ils déplorèrent que ces prélats parussent plus prompts à s’éloigner de Rome qu’à s’opposer aux autorités civiles. (effectivement!) Leur reprochèrent de semer la confusion et la désunion. (…)"

    Amusant, non ?

  • 25 mars : Journée Européenne de l'enfant à naître

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    Les membres du Congrès Européen des Mouvements au service de la Vie et de la Famille, organisé par le Conseil Pontifical pour la Famille, réunis à Grenade en Espagne en l'an 2000, proposaient que soit célébré le jour de l'enfant à naître sur tout le continent européen. "Nous pensons qu'il conviendrait d'unir cette journée à la célébration, par l'Eglise catholique, de la solennité de l'Incarnation du Seigneur, le 25 mars, jour où le Fils de Dieu s'est fait homme au sein de la Vierge".

    Jean-Paul II lui-même, lors de la prière de l'Angelus, le jour de l'Annonciation 2001, soit lors de la 1ère Journée Européenne de l'Enfant à Naître soulignait l'importance de cette journée :

    "Que, face à la culture de la mort et aux atteintes qui, malheureusement, se multiplient contre la vie de l'homme, l'engagement à la défendre au cours de toutes ses étapes, du premier instant de sa conception jusqu'à la mort, ne fasse jamais défaut. Puisse l'humanité connaître un nouveau printemps de la vie, dans le respect et l'accueil de chaque être humain, dans lequel resplendit le visage du Christ ! Pour cela, prions ensemble Celle qui est " parole vivante de consolation pour l'Église dans son combat contre la mort " (EV,105). Je salue les membres des divers groupes et mouvements activement engagés contre l'avortement, en faveur de la vie. En rappelant le jour où Marie conçut l'Enfant Jésus, je désire envoyer une Bénédiction spéciale aux femmes qui attendent un enfant et, en particulier à celles qui se trouvent dans des situations difficiles. A toutes, je dis : un enfant conçu est toujours une invitation à vivre et à espérer." Des mouvements respectueux de la dignité de tous. En soutenant les mouvements qui oeuvrent pour la vie, nous entendons attirer l'attention sur toutes celles et tous ceux qui agissent, souvent silencieusement, dans un esprit de compassion et d'accueil, dans le respect de la diversité de chacun. Nous ne cautionnons en aucune façon ceux qui usent de moyens violents pour promouvoir une juste cause, considérant qu'ils desservent ceux qu'ils prétendent servir."

    Sites à visiter :

  • Unions homosexuelles : le pape approuve-t-il le "responsum" ?

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    24 mars 2021

    Bénédictions homosexuelles. Le Pape revient sur son interdiction, et pourtant, en l’an 2000…

    Le halte-là intimé le 15 mars aux bénédictions des couples de même sexe par la Congrégation pour la doctrine de la foi aux bénédictions des couples de même sexe a déchaîné dans l’Église un vent de rébellion général, avec un épicentre situé en Allemagne et en Belgique, où même des évêques de premier plan ont publiquement rejeté et conspué la décision de Rome.

    Mais dimanche 21 mars, l’inconnue principale est toute autre.  Elle concerne le Pape.

    François partage-t-il ou non ce « Responsum » de la Congrégation qui veille sur l’application correcte de la doctrine de l’Église ?

    Le document porte la signature du cardinal Luis F. Ladaria, préfet du dicastère, et de l’archevêque Giacomo Morandi, Secrétaire de ce même dicastère.

    Mais le document précise également que : « le Souverain Pontife François, au cours d’une audience accordée au Secrétaire de cette Congrégation, a été informé du ‘Responsum ad dubium’ susmentionné, avec la ‘Note explicative’ annexe, et a consenti à leur publication ».

    Cette formulation laisse déjà des indices qui laissent penser à une implication moindre de François par rapport aux autres « Responsa » de cette congrégation.

    Précédemment, le Pape avait reçu en audience préalable non pas le secrétaire mais le cardinal préfet du dicastère, et non pas pour être simplement « informé » et pour « donner son consentement à la publication » comme dans le cas présent, mais pour quelque chose de plus important : pour « approuver », c’est-à-dire pour faire sienne la décision, et pour « ordonner » qu’elle soit publiée.

    Il ressort du bulletin officiel des audiences que le secrétaire de la Congrégation, Mgr Morandi, a été reçu par François le 28 janvier, tandis que le cardinal-préfet Ladaria a été reçu la dernière fois le 18 mars, trois jours après la publication du « Responsum », quand la rébellion contre l’interdiction avait déjà éclaté.

    En réalité, les rebelles ne prenaient pas tant pour cible François en personne. Ils ont plutôt concentré leurs attaques contre la Congrégation pour la doctrine de la foi, le Vatican et l’institution ecclésiastique. Implicitement, comme cela s’est déjà produit par le passé, ils ont eu tendance à dissocier le Pape de la Curie et à le disculper de toute responsabilité directe.

    Et lui ? Il joue le jeu. À l’Angélus du dimanche 21 mars, il a ajouté un commentaire personnel au texte qu’il avait sous les yeux, pour se distancier lui aussi ce cette rigidité et de cette aridité cléricales, élitistes, qui constituent ses cibles favorites, en tant que Pape qui se trouve dans le camp du peuple contre l’institution.

    Voici le passage en question avec les commentaires que François a ajouté de son propre chef, soulignées :

    « Il s’agit de semer des graines d’amour non par des mots, qui s’envolent, mais par des exemples concrets, simples et courageux ; non pas par des condamnations théoriques, mais par des gestes d’amour. Alors le Seigneur, par sa grâce, nous fait porter du fruit, même quand la terre est aride à cause d’incompréhensions, de difficultés ou de persécutions, ou de prétentions de légalismes ou de moralismes cléricaux. Voilà ce qu’est une terre aride. »

    Quelques heures plus tard, la double confirmation est tombée pour confirmer qu’il s’agissait bien d’une allusion du Pape, tout sauf bienveillante, au « Responsum » contre les bénédictions des couples homosexuels.

    Cette double confirmation nous est parvenue – avec la référence habituelle à « des sources vaticanes fiables qui souhaitent rester anonymes » – via deux vaticanistes renommés, catalogués parmis les plus proches de Jorge Mario Bergoglio : l’irlandais Gerard O’Connell et son épouse, l’argentine Elisabetta Piqué, respectivement dans la revue des jésuites de New York « America » et dans le quotidien de Buenos Aires « La Nación ».

    Le résultat de cette prise de distance allusive du Pape est que désormais, le « Responsum » contre les bénédictions des couples homosexuels sera considéré par beaucoup comme une simple « opinion », exactement comme l’avait immédiatement définit le président de la Conférence épiscopale allemande, l’évêque du Limbourg Georg Bätzing, dans le diocèse duquel, comme dans beaucoup d’autres dans le monde entier – ces bénédictions sont pratiquées depuis longtemps.

    Et ce n’est pas près de s’arrêter, avec un Pape François qui souffle le chaud et le froid sans jamais dire clairement ce qu’il pense vraiment.  Comme cela s’est déjà passé pour la communion eucharistique partagée entre catholiques et protestants, après son mémorable « oui, non, je ne sais pas, faites comme vous voulez » qui a saboté toutes les tentatives de correction ultérieures de la Congrégation pour la doctrine de la foi ou du Conseil pour l’unité des chrétiens.

    *

    Voilà ce qui se passe aujourd’hui.  Mais il y a un précédent, fort semblable, mais qui s’est terminé très différemment, qu’il est instructif de rappeler.

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  • Arnaud Beltrame, l’âme d’un chevalier moderne

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    arnaud_beltrame.jpgIl y a trois ans tombait Arnaud Beltrame. Pour lui, le Ciel n’était pas loin :

    Sur le site web « Salon Beige », trois ans après sa mort, découvrez le documentaire-témoignage réalisé par les proches d’Arnaud Beltrame. Avec les témoignages de Marielle Beltrame et du Père Jean-Baptiste Golfier (chanoine de Lagrasse) :

    Ref. Arnaud Beltrame, l’âme d’un chevalier moderne

    JPSC