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Ethique - Page 139

  • De Kesel : un cardinal dans l'air du temps

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    C'est bien ainsi qu'apparaît notre archevêque : consensualiste, acquis à la sécularisation et au pluralisme ambiants, ouvert à de nouvelles avancées (reconnaissance des couples homosexuels, ordination d'hommes mariés, accompagnement de l'euthanasie ...).  Il incarnerait le catholicisme belge, dixit l'abbé Lobet. Le leur, pas le nôtre.

    Lu sur Libération :

    31 mai 2021

    Jozef De Kesel, le cardinal belge à la gauche du pape François

    Le cardinal de Bruxelles, 73 ans, publie un ouvrage sur la place du christianisme en Europe, à contre-courant d’un catholicisme identitaire et de reconquête. Reconnaître des couples homosexuels, ordonner des hommes mariés, autoriser l’accompagnement des personnes qui demandent l’euthanasie ne lui font pas peur. … «Il est discret jusqu’à l’effacement», confirme, en parlant du primat de Belgique, le théologien Benoît Lobet, doyen de la cathédrale de Bruxelles, l’un de ses proches. «Discret, oui mais déterminé», corrige son éditeur en France, Michel Cool.  … Vu de la France catholique qui a battu le pavé, en 2013, contre la loi Taubira, et manifesté à l’automne, en priant parfois à genoux dans les rues, pour la reprise des messes pendant l’épidémie, Jozef De Kesel apparaît sûrement comme un dangereux moderniste, voire pire… «En Belgique, de telles manifestations sont même impensables», relève le théologien Benoît Lobet. Déchirée par son conflit linguistique, la société belge privilégie depuis longtemps le consensus. Si, pendant la pandémie, les responsables religieux ont protesté contre les jauges imposées par les pouvoirs publics dans les lieux de culte (uniquement quinze personnes, une mesure plus stricte que côté français), il n’y a pas eu de recours judiciaire ni de bras de fer entre les évêques et le gouvernement comme en France… «La désobéissance civile, c’est pour défendre le bien commun. Non pas pour ses propres intérêts», tacle De Kesel. 

    Article complet

    La conclusion de l'article est éloquente :

    «De Kesel incarne le catholicisme belge», résume Benoît Lobet. Sa nomination en 2015 comme archevêque de Malines-Bruxelles a clos une tentative de restauration identitaire menée par son prédécesseur, André Léonard, choisi, en 2010, par le très conservateur Benoît XVI. La parenthèse a été vite refermée. Comme le cardinal allemand Reinhard Marx, De Kesel se situe même à la gauche du pape François. Pour lui, ordonner des hommes mariés est envisageable «s’il y a de bons candidats». A Rome, François a, pour le moment, fermé cette possibilité. En Belgique, des prêtres peuvent aussi accompagner des personnes demandant l’euthanasie. Il ne s’agit pas, précise le prélat, d’être d’accord avec l’acte même ou d’y assister. «Mais nous ne pouvons pas, plaide-t-il, laisser tomber la personne quand elle a pris cette décision.»

  • Dix mille Lituaniens manifestent contre les partenariats homosexuels et l'idéologie du genre

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    Vilnius : Dix mille Lituaniens manifestent contre les partenariats homosexuels et l'idéologie du genre

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    Le président lituanien Nauseda a soutenu le rassemblement. Dans une déclaration, il a promis de défendre la défense du mariage classique et de la famille.

    Vilnius (kath.net/LifeSiteNews/jg)

    À Vilnius, la capitale de la Lituanie, le 15 mai, des milliers de personnes ont manifesté contre l'idéologie du genre et contre un projet de loi visant à établir des partenariats civils pour les homosexuels.

    Une enquête Eurobaromètre 2019 a révélé que 70% des Lituaniens sont contre la reconnaissance légale des partenariats de même sexe.

    Gitanas Nauseda, le président lituanien, a soutenu le rassemblement. Son opinion a été montrée en vidéo. Nauseda a promis de travailler pour la famille classique. "Le mariage se fait par le libre consentement d'un homme et d'une femme", a-t-il dit littéralement.

    Robertas Grigas, un prêtre qui était déjà dans la résistance contre l'Union soviétique, était l'un des orateurs du rassemblement. Il a appelé le gouvernement "à ne pas servir les intérêts de petits groupes exotiques, mais à faire face aux problèmes qui affectent la nation tout entière".

    Selon la police, dix mille personnes étaient présentes au rassemblement à Vingis Park.

  • Zagreb : succès pour la Marche pour la Vie

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    Des manifestants anti-avortement organisent une "marche pour la vie" en Croatie

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    Marchers carrying anti-abortion signs in Zagreb

    Des milliers de personnes, dont de nombreux jeunes, ont manifesté contre l'avortement à Zagreb et ont appelé l'État croate à protéger "toute vie humaine".  

    Une marche contre l'avortement et l'euthanasie a attiré des milliers de personnes à Zagreb, en Croatie, samedi, et des groupes féministes ont organisé des contre-manifestations de moindre envergure.

    Les organisateurs de la sixième "Marche pour la vie" annuelle ont déclaré qu'ils appelaient à "protéger toute vie humaine, sans discrimination" envers les fœtus et les personnes âgées. Ils ont également exhorté les responsables à apporter davantage de soutien aux femmes enceintes.

    Sur l'une des banderoles de la manifestation anti-avortement, on pouvait lire "Les vies non nées comptent aussi".

    Les manifestants ont également brandi des drapeaux croates et chanté des chansons patriotiques tout en défilant dans la capitale croate. De nombreux jeunes ont pris part à la manifestation.

    Que disent les manifestants ?

    Un homme a déclaré à la radio nationale croate HRT que les vies humaines devaient être davantage protégées dans le pays de l'UE.

    "Certaines espèces animales sont protégées, mais la vie humaine ne l'est pas", a-t-il déclaré.

    Une manifestante a déclaré qu'elle était là pour montrer "la joie qu'il y a à contribuer à la création de la vie". (...)

    Pourquoi y a-t-il des frictions autour des lois sur l'avortement en Croatie ?

    L'avortement est actuellement légal jusqu'à la 10e semaine de grossesse dans la Croatie, majoritairement catholique. La loi a été adoptée en 1978, lorsque la Croatie faisait encore partie de la Yougoslavie socialiste aujourd'hui disparue. Toutefois, depuis que la Croatie a déclaré son indépendance en 1991, l'influence de l'Église catholique s'est considérablement renforcée.

    Selon l'agence de presse AFP, un nombre croissant de médecins refusent de pratiquer des avortements pour des raisons morales.

    La Croatie a rejoint l'UE en 2013, ce qui en fait le membre le plus récent du bloc de 27 nations.

  • Le pape François ordonne une visite apostolique de l'archidiocèse de Cologne du cardinal Woelki

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    Alors qu'on s'attendrait à ce que Rome intervienne pour mettre bon ordre dans la confusion qui règne dans l'Eglise d'Allemagne ("voie synodale", bénédictions d'unions homosexuelles, provocations diverses dont celles de féministes...), c'est Mgr Woelki qui est dans le viseur du Vatican. Ce n'est sans doute pas la réponse que le cardinal Müller attend lorsqu'il prie le pape d'intervenir dans la situation de l'Eglise d'Allemagne... 

    De Catholic News Agency :

    Le pape François ordonne une visite apostolique de l'archidiocèse de Cologne du cardinal Woelki

    28 mai 2021

    Le pape François a ordonné une visite apostolique de l'archidiocèse de Cologne, en Allemagne, dans un contexte de vives critiques concernant sa gestion des cas d'abus. L'archidiocèse a déclaré dans un communiqué du 28 mai que les visiteurs apostoliques du pape évalueraient les "éventuelles erreurs" commises par son chef, le cardinal Rainer Maria Woelki.

    Les visiteurs apostoliques seront le cardinal Anders Arborelius de Stockholm et l'évêque Johannes van den Hende de Rotterdam, président de la conférence épiscopale néerlandaise, a rapporté CNA Deutsch, le partenaire d'information en langue allemande de CNA. "Au cours de la première moitié du mois de juin, les envoyés du Saint-Siège se rendront dans l'archidiocèse afin de se faire une idée globale de la situation pastorale complexe qui y règne", précise le communiqué. Il ajoute que les visiteurs examineront également les éventuelles erreurs commises par l'archevêque Stefan Heße de Hambourg, qui a été vicaire général de l'archidiocèse de Cologne de 2012 à 2015, ainsi que par les auxiliaires de Cologne, Mgr Dominikus Schwaderlapp et Mgr Ansgar Puff. Mgr Heße a déclaré en mars qu'il présentait sa démission au pape François et demandait une "libération immédiate" de toutes ses fonctions.

    Se félicitant de la visite apostolique, Woelki a déclaré : "Déjà en février, j'ai informé le Saint-Père à Rome de manière exhaustive sur la situation de notre archidiocèse." "Je salue le fait qu'avec la visite apostolique, le pape veut se faire sa propre idée de l'enquête indépendante et de ses conséquences." "Je soutiendrai le cardinal Arborelius et l'évêque van den Hende dans leur travail avec pleine conviction. Je salue toute mesure qui contribuera à assurer la responsabilité."

    Le cardinal de 64 ans a annoncé en décembre 2020 qu'il avait demandé au pape François de revoir les décisions qu'il avait prises concernant un prêtre accusé -- identifié seulement comme "Pastor O." -- en 2015. Woeki, qui a été nommé archevêque de Cologne en 2014, a fait face à des appels à la démission depuis que l'archevêché a refusé de manière controversée de publier un rapport du cabinet d'avocats Westphal Spilker Wastl de Munich. En janvier 2019, l'archevêché a chargé Westpfahl Spilker Wastl d'examiner les dossiers personnels pertinents à partir de 1975 afin de déterminer "quels déficits personnels, systémiques ou structurels étaient responsables dans le passé du fait que des incidents d'abus sexuels étaient couverts ou n'étaient pas punis de manière cohérente." Après que les avocats de l'archevêché ont fait part de leurs préoccupations quant aux "lacunes méthodologiques" de l'étude du cabinet d'avocats, Mgr Woelki a chargé le professeur Björn Gercke, expert en droit pénal basé à Cologne, de rédiger un nouveau rapport.

    Le rapport Gercke, qui compte 800 pages, a été publié en mars. Il couvre la période de 1975 à 2018 et examine 236 dossiers en détail dans le but d'identifier les manquements et les violations de la loi, ainsi que leurs responsables. En réponse au rapport, Woelki a annoncé qu'il allait "libérer temporairement" deux fonctionnaires de leurs fonctions : Mgr Schwaderlapp et Günter Assenmacher, un fonctionnaire de l'archidiocèse.

    Woelki a déclaré à CNA Deutsch qu'il comprenait la colère suscitée par la réponse de l'archidiocèse aux cas d'abus et sa décision de ne pas publier le premier rapport. "Je suis sincèrement désolé que nous ayons causé une douleur supplémentaire à ceux qui sont touchés par le chemin difficile de la confrontation avec la violence sexualisée dans l'archidiocèse de Cologne", a-t-il déclaré. "Malheureusement, nous n'avions pas d'alternative à la décision de commander une deuxième expertise, car nous avons besoin d'une base méthodologiquement propre et durable pour identifier clairement les responsabilités sur le plan organisationnel dans notre église et pour pouvoir éviter que les mêmes erreurs soient commises à l'avenir."

  • Les instructions de Rome n'apportent aucune paix parmi les évêques américains

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    Un article de Sandro Magister (Settimo Cielo) :

    Les instructions de Rome n'apportent aucune paix parmi les évêques américains.

    Événements et documents d'une guerre sans fin

    Aux États-Unis, la discussion à ce sujet devient parfois passionnée, mais curieusement, aucune des deux instructions émises par le Saint-Siège en 2004 et 2021 pour régler l'interminable controverse sur l'opportunité de donner ou non la communion eucharistique aux politiciens américains "pro-choix" n'a jamais été publiée officiellement, ni à Rome ni à Washington.

    En 2004, il a fallu le blog jumeau de Settimo Cielo, "www.chiesa", pour faire connaître l'instruction, signée par le cardinal préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, Joseph Ratzinger.

    Alors que l'instruction de 2021, sous la forme d'une lettre de l'actuel cardinal préfet de la même congrégation, Luis F. Ladaria, est restée jusqu'à présent presque introuvable sur le web.

    L'une et l'autre sont reproduites intégralement ci-dessous, à des fins de documentation.

    On trouvera également ci-dessous, dans le même but, une reconstitution sommaire de ce conflit de longue date, qui a explosé et s'est apparemment calmé en 2004, mais qui a éclaté à nouveau entre 2020 et 2021, avec un scénario presque identique, avec les mêmes protagonistes jouant leur rôle et avec une issue qui, lorsqu'elle arrivera, sera probablement la même.

    *

    En 2004, année d'élection présidentielle aux États-Unis, le candidat démocrate à la Maison Blanche était le catholique "pro-choix" John Kerry, celui-là même que le pape François a reçu en audience le 15 mai en sa qualité d'envoyé spécial de l'actuel président Joe Biden, lui aussi catholique et en même temps partisan déclaré de l'avortement comme droit constitutionnel.

    En se rendant à Rome pour une visite "ad limina" au début de 2004, les évêques des États-Unis se sont montrés divisés sur la question de savoir s'il fallait ou non donner la communion à Kerry. Alors que certains, dont l'archevêque de Saint-Louis de l'époque, Raymond L. Burke, s'y opposaient, d'autres, plus nombreux, menés par le cardinal-archevêque de Washington de l'époque, Theodore McCarrick, y étaient au contraire favorables.

    La congrégation pour la doctrine de la foi dirigée par Ratzinger - comme le rappelle aujourd'hui Ladaria dans sa lettre - a rappelé à chacun des évêques en visite à Rome ce qui était écrit dans la note doctrinale émise par la même congrégation en 2002 "sur certaines questions concernant la participation des catholiques à la vie politique", où le non à l'avortement était donné comme "non négociable". Mais sans parvenir à aplanir le conflit, qui est réapparu intact à la veille de l'assemblée plénière des évêques des États-Unis, convoquée pour la mi-juin et présidée à l'époque par l'évêque de Belleville, Wilton Gregory, celui-là même que le pape François promouvra à Washington en 2019 et fera cardinal en 2020.

    Ratzinger décide alors d'envoyer au cardinal McCarrick, en tant que responsable de la commission sur la "politique intérieure" des évêques américains, une note sur les "principes généraux" qui pourraient conduire au refus de la communion pour les politiciens catholiques pro-avortement.

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  • Le Liban peut-il se relever ?

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    Épuisé par ses divisions internes, la crise économique aggravée par la pandémie, la corruption endémique, le Liban, sans gouvernement, est à terre. Le cardinal Béchara Raï a proposé une solution. Une analyse d’Annie Laurent publiée sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « Depuis l’été 2020, le pape François manifeste une vive préoccupation pour l’avenir du Liban. La crise existentielle dans laquelle s’enfonce le pays du Cèdre, déclenchée en octobre 2019 (1), ne cesse de s’aggraver, menaçant même la survie de ce petit État du Levant auquel le Saint-Siège a, dès 1946, trois ans après son indépendance, reconnu une vocation unique, ce qui inspirera à saint Jean-Paul II la formule de « pays-message » (2).

    Parmi les diverses interventions du Souverain Pontife, celle du 9 février dernier est significative par le choix de sa date et par son contenu. Publiée à l’occasion de la fête de saint Maron, patron de l’Église maronite, la plus nombreuse au sein de la chrétienté locale et la plus influente puisque c’est à l’un de ses patriarches, Élias Hoayek (1843-1931), dont le procès en béatification est en cours, que les Libanais doivent la création de leur État en 1920, raison pour laquelle le 9 février est une fête nationale chômée.

    Dans son message, le pape a insisté sur le rôle et la responsabilité des chrétiens. « Il est plus que jamais nécessaire que le pays garde son identité unique, pour assurer l’existence d’un Moyen-Orient pluriel, tolérant et divers, où la présence chrétienne peut offrir sa contribution et n’est pas réduite à une minorité qu’il faut protéger. » Affirmant que « les chrétiens constituent le tissu conjonctif historique et social du Liban et, à travers les multiples œuvres éducatives, sanitaires et caritatives, la possibilité de continuer à œuvrer pour le bien du pays, dont ils ont été les fondateurs, doit leur être assurée ». Or, a-t-il ajouté, « affaiblir la communauté chrétienne risque de détruire l’équilibre interne du Liban et la réalité libanaise elle-même » (3).

    Le Saint-Père a également demandé à ce que la présence des réfugiés, syriens et palestiniens, majoritairement musulmans, soit abordée dans cette optique. Les premiers, qui ont quitté leur pays en guerre depuis 2011, sont au nombre d’un million et demi ; les seconds, environ 400 000, sont les descendants de ceux qui avaient été chassés de Palestine lors de la création de l’État d’Israël en 1948. C’est donc une charge bien lourde que supportent les cinq millions de Libanais dont le territoire est à peine plus étendu que la Gironde. François a aussi émis la crainte qu’« en l’absence d’un processus urgent de reprise économique et de reconstruction, on risque la faillite du pays, avec la conséquence possible de dangereuses dérives fondamentalistes ». Appelant tous les responsables politiques et religieux libanais à renoncer à leurs intérêts particuliers, il les a engagés « à poursuivre la justice et à mettre en œuvre de vraies réformes pour le bien des citoyens, en agissant de manière transparente ». Il a enfin plaidé pour un engagement politique international aux côtés du Liban (4), pays où il se sait attendu et où il espère se rendre, comme il l’a confié début mars à son retour d’Irak.

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  • Allemagne : bénédictions et blasphème

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    Du cardinal Gerhard Ludwig Müller sur First Things :

    BÉNÉDICTION ET BLASPHÈME

    24 mai 21

    Le 10 mai, plus de cent prêtres catholiques de toute l'Allemagne ont procédé à la bénédiction d'unions entre personnes de même sexe. Il s'agissait d'une réponse à une déclaration de février de la Congrégation pour la doctrine de la foi réaffirmant que l'Église ne pouvait pas bénir de telles unions. Cette mise en scène de pseudo-bénédictions de couples d'hommes ou de femmes homosexuellement actifs est, théologiquement parlant, un blasphème - une contradiction cynique de la sainteté de Dieu. Saint Paul écrivait à l'église de Thessalonique que Dieu ne veut rien d'autre que "votre sanctification : que vous vous absteniez de toute impudicité ; que chacun de vous sache prendre une femme pour lui dans la sainteté et l'honneur, et non dans la passion du désir, comme les païens qui ne connaissent pas Dieu" (1 Thess. 4, 3-5).

    Le lieu légitime et sacré de l'union corporelle de l'homme et de la femme est le mariage naturel ou sacramentel du mari et de la femme. Toute activité sexuelle librement choisie en dehors du mariage est une grave violation de la sainte volonté de Dieu (Héb. 13:4). Le péché contre la chasteté est encore plus grand si le corps d'une personne du même sexe est instrumentalisé pour stimuler le désir sexuel. "Tout autre péché que l'homme commet est extérieur au corps ; mais l'homme immoral pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit ?" (1 Cor. 6:18).

    Les péchés graves contre les dix commandements, qui sont résumés dans le commandement d'aimer Dieu et son prochain, entraînent la perte de la grâce sanctifiante et de la vie éternelle tant que nous ne nous repentons pas de ces péchés dans notre cœur, que nous ne les confessons pas à un prêtre et que nous ne recevons pas l'absolution qui nous réconcilie avec Dieu et l'Église. "Ne vous y trompez pas ! Ni les immoraux, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les pervers sexuels, ni les ivrognes, ni les blasphémateurs, ni les voleurs n'hériteront du Royaume de Dieu" (1 Cor. 6:9). 

    Dans la Bible, la bénédiction de Dieu est mentionnée pour la première fois lorsque l'homme est créé à son image et à sa ressemblance. L'institution du mariage participe à la vérité selon laquelle notre création en tant que "mâle et femelle" (Gn 1,27) exprime la bonté essentielle de Dieu. Lorsqu'un homme et une femme y consentent librement et deviennent dans le mariage "une seule chair" (Gn 2,24 ; Mt 19,5), la promesse que Dieu a faite dès le début s'applique à eux : Dieu les bénit, et Dieu leur dit : "Soyez féconds et multipliez". (Gen. 1:28).

    Dieu a déterminé le nombre de personnes qui, par l'œuvre générative de leurs parents, naîtront dans cette vie et qui, en tant qu'individus uniques, sont destinés "dans l'amour, à lui appartenir par Jésus-Christ, selon le dessein de sa gracieuse volonté" (Eph. 1:5). Chaque individu engendré et chéri par un père et une mère est une révélation de la gloire de Dieu, ce qui montre que la différence créée entre les hommes et les femmes et leur communion dans le mariage sont des bénédictions pour eux, pour l'Église du Dieu trinitaire et pour toute l'humanité. 

    La bénédiction nuptiale du prêtre dans le rite catholique du mariage fait appel à la bonté révélée de Dieu et demande sa grâce secourable dans la prière d'intercession de l'Église (ex opere operantis). Elle communique également au couple la grâce sanctifiante du mariage à travers leurs vœux conjugaux (ex opere operato). C'est pourquoi le potentiel de vie corporelle et spirituelle de l'acte conjugal et son ouverture aux enfants, dans lesquels Dieu veut révéler sa gloire et son salut, n'est pas seulement bon en soi et exempt de péché, mais il est aussi un acte procréateur méritoire qui compte pour la vie éternelle (voir Thomas d'Aquin, Commentaire sur 1 Cor. 7, lectio 1 ; Summa Contra Gentiles IV, Cap. 78). 

    La bénédiction nuptiale est étroitement liée au mariage en tant qu'institution de la création et sacrement institué par le Christ. La bénédiction nuptiale est la puissante prière de l'Eglise pour les époux afin qu'ils participent au salut : que leur mariage puisse édifier l'Eglise et promouvoir le bien des époux, de leurs enfants et de la société (Lumen Gentium 11). 

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  • "Je ne signerai jamais un projet de loi impliquant l’autorisation du meurtre"

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Avortement à Malte : le président prêt à démissionner

    Publié le 21 Mai, 2021

    A Malte, le député Marlène Farrugia a déposé le 12 mai un texte au parlement visant à dépénaliser l’avortement. Une proposition inattendue. Quelques jours plus tard, le président du pays, George Vella, a déclaré : « Je ne peux pas empêcher l’exécutif de décider, c’est au parlement de le faire. Mais j’ai la liberté, si je ne suis pas d’accord avec un projet de loi, de démissionner et de rentrer chez moi, je n’aurai aucun problème à le faire ». Médecin de formation, il a précisé : « Je ne signerai jamais un projet de loi impliquant l’autorisation du meurtre (…) Vous avez tué ou pas tué, il ne peut y avoir de demi-mort. Je suis très clair, il n’y a pas de si et de mais ».

    Malte est le dernier pays de l’Union européenne où l’avortement est interdit. Il représente un crime, entraînant une peine de 18 mois à 4 ans de prison, pour la femme et pour toute personne impliquée. La proposition de loi veut supprimer ces dispositions.

    Pour l’heure, la Commission d’examen des projets du Parlement n’a pas encore décidé si le texte sera débattu ou non. En outre, les deux principaux partis politiques y sont opposés.

    Source : La Croix international (20/05/2021) ; Malta today (12/05/2021) ; Euractiv (13/05/2021)

  • L'euthanasie de Godelieve De Troyer : un choix libre ? Vraiment ?

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    Il vaut vraiment la peine de lire ce long article de Rachel Aviv, rédactrice en chef au New Yorker, dans une "Lettre de Belgique" parue le 22 juin 2015 sur le site de ce journal. Merci à Erwan Le Morhedec, sur twitter, d'avoir attiré notre attention sur cette publication à laquelle il ne semble pas que le moindre écho ait été donné dans la presse belge (traduction : https://www.deepl.com/translator) :

    Who Has the Right to Die?

    Le traitement de la mort

    Quand faut-il aider les personnes atteintes d'une maladie non terminale à mourir ?

    Dans son journal intime, Godelieve De Troyer classait ses humeurs par couleur. Elle se sentait "gris foncé" lorsqu'elle faisait une erreur en cousant ou en cuisinant. Quand son petit ami parlait trop, elle oscillait entre "très noir" et "noir !". Elle était affligée de la pire des "taches noires" lorsqu'elle rendait visite à ses parents dans leur ferme du nord de la Belgique. En leur présence, elle se sentait agressive et dangereuse. Elle craignait d'avoir deux moi, l'un "empathique, charmant, sensible" et l'autre cruel.

    La loi belge autorise l'euthanasie pour les patients qui souffrent d'une détresse grave et incurable, y compris de troubles psychologiques.

    Elle se sentait "gris clair" lorsqu'elle allait chez le coiffeur ou faisait du vélo dans les bois de Hasselt, une petite ville de la région flamande de Belgique, où elle vivait. Dans ces moments-là, écrit-elle, elle essayait de se rappeler toutes les choses qu'elle pouvait faire pour se sentir heureuse : "exiger le respect des autres", "être physiquement attirante", "adopter une attitude réservée", "vivre en harmonie avec la nature". Elle a imaginé une vie dans laquelle elle était intellectuellement appréciée, socialement engagée, parlant couramment l'anglais (elle suivait un cours), et avait une "femme de ménage avec qui je m'entends très bien."

    Godelieve, qui enseignait l'anatomie aux infirmières, suivait une thérapie depuis l'âge de dix-neuf ans. Avec chaque nouveau médecin, elle s'engageait à nouveau dans le processus thérapeutique, adoptant la philosophie de son médecin et réécrivant l'histoire de sa vie pour qu'elle corresponde à sa théorie de l'esprit. Elle dissèque continuellement la source de sa détresse. "Je suis confrontée presque quotidiennement aux conséquences de mon enfance", écrit-elle à sa mère. Elle avait voulu être historienne, mais son père, dominateur et froid, l'avait poussée à devenir médecin. Sa mère, malheureuse dans son mariage, lui faisait penser à une "esclave". "Nouvelle vision", écrit-elle dans son journal. "Je ne veux pas toujours acquiescer comme elle et être effacée."

    Godelieve était préoccupée par l'idée qu'elle reproduirait les erreurs de ses parents avec ses propres enfants. Elle s'est mariée à l'âge de vingt-trois ans et a eu deux enfants. Mais le mariage a été tumultueux et s'est terminé par un divorce, en 1979, alors que son fils avait trois ans et sa fille sept. Deux ans plus tard, leur père, Hendrik Mortier, un radiologue, se suicide. En tant que parent isolé, Godelieve est dépassée. Dans un journal intime datant de 1990, alors que ses enfants sont adolescents, elle se dit qu'il faut "laisser mes enfants être eux-mêmes, les respecter dans leur individualité". Mais elle s'est retrouvée à se battre avec sa fille, qui était indépendante et distante sur le plan émotionnel, et à dépendre de son fils, Tom, "victime de mon instabilité", écrit-elle. Elle s'inquiétait, disait-elle à son psychologue, que ses enfants "paient maintenant pour tout ce qui s'est passé des générations plus tôt."

    La période la plus heureuse de la vie de Godelieve a commencé lorsqu'elle avait une cinquantaine d'années et un nouveau petit ami. Elle avait l'impression d'avoir enfin dépassé les drames de son enfance, un accomplissement pour lequel elle a crédité son nouveau psychiatre. "Il ouvre complètement la plaie, la nettoie à fond et la referme pour qu'elle puisse guérir", écrit-elle à un ami. Godelieve, qui avait des cheveux blonds et un sourire mélancolique, s'est fait de nombreux amis pendant ces années. "C'était la plus belle des femmes", m'a dit Tom. "Les gens me disaient : "Oh, je pourrais tomber amoureux de ta mère". "Christiane Geuens, une amie proche, a déclaré : "Les gens voulaient toujours la connaître. Quand elle entrait dans une pièce, tout le monde le savait."

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  • Les évêques américains et les politiciens catholiques "pro choice" : l'intervention malheureuse du cardinal Ladaria

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    De George Weigel sur le National Catholic Register :

    Une intervention romaine des plus malheureuses

    COMMENTAIRE : Les politiciens " pro-choix " comprennent généralement assez bien ce que l'Église enseigne, mais le rejettent - tout en insistant encore pour se présenter comme des catholiques sérieux en pleine communion avec l'Église.

    20 mai 2021

    Note de la rédaction : La chronique de George Weigel est distribuée par le Denver Catholic, le journal officiel de l'archidiocèse de Denver. Ce commentaire a été modifié pour des raisons de style.

    Le 7 mai, le cardinal Luis Ladaria, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a envoyé une lettre à l'archevêque José Gomez, président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis. Selon toute apparence, cette lettre visait à retarder indéfiniment une déclaration commune des évêques américains sur la cohérence eucharistique dans l'Église, en particulier en ce qui concerne la réception de la Sainte Communion par des fonctionnaires catholiques complices du grave mal moral qu'est l'avortement : une question abordée avec éloquence récemment par Mgr Thomas Paprocki, évêque de Springfield, Illinois, Mgr Thomas Olmsted, évêque de Phoenix, Mgr Samuel Aquila, archevêque de Denver, et Mgr Salvatore Cordileone, archevêque de San Francisco.  

    La lettre du cardinal Ladaria comprend des déclarations qui ne sont pas évidentes, en partie parce qu'elles semblent incompatibles avec ce que la congrégation qu'il dirige a enseigné dans sa note doctrinale de 2002, intitulée "La participation des catholiques à la vie politique."

    Par exemple, la lettre du cardinal à Mgr Gomez demande instamment aux évêques des États-Unis d'entreprendre un "dialogue" afin qu'"ils puissent convenir en tant que conférence que le soutien à la législation pro-choix n'est pas compatible avec l'enseignement catholique". Pourquoi un tel dialogue est-il nécessaire ? Lors de leur ordination, les évêques prêtent le serment solennel de défendre l'enseignement de l'Église. Et comme l'indique la note doctrinale de 2002, citant l'encyclique de Jean-Paul II Evangelium Vitae (L'Évangile de la vie) de 1995, "ceux qui sont directement impliqués dans l'élaboration des lois ont une "obligation grave et claire de s'opposer" à toute loi qui porte atteinte à la vie humaine. Pour eux, comme pour tout catholique, il est impossible de promouvoir de telles lois ou de voter pour elles." 

    Pourtant, le cardinal écrit que les évêques devraient "discuter et accepter" cet enseignement. Qu'y a-t-il à "discuter" ? Et si, à Dieu ne plaise, certains évêques ne sont pas d'accord avec cet enseignement, pourquoi leur rejet de celui-ci - ou même leur compréhension confuse de ses implications - devrait-il empêcher l'écrasante majorité des évêques qui acceptent cet enseignement de le réaffirmer et de l'appliquer ? 

    Le premier concile de Nicée n'a pas attendu que les partisans épiscopaux d'Arius soient "d'accord" pour enseigner la vérité sur la divinité du Christ. Le concile d'Éphèse n'a pas attendu l'accord de Nestorius et des évêques nestoriens pour enseigner la vérité selon laquelle Marie peut à juste titre être appelée Theotokos, Mère de Dieu. L'unanimité ne peut jamais se faire au détriment de la vérité, n'est-ce pas ?

    Une fois que les évêques seraient parvenus à un "accord" sur ce qui est une vérité élémentaire de la foi catholique, le cardinal demande instamment aux évêques locaux "d'engager le dialogue avec les politiciens catholiques de leur juridiction" comme "moyen de comprendre la nature de leurs positions et leur compréhension de l'enseignement catholique".

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  • L’avortement devant la Cour suprême des Etats-Unis

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Etats-Unis : L’avortement devant la Cour suprême

    18 mai 2021

    « Un Etat peut-il constitutionnellement interdire l’avortement lorsque le fœtus est trop jeune pour survivre hors de l’utérus ? » C’est la question que la Cour suprême des Etats-Unis a accepté d’examiner lundi 17 mai. Un examen qui aura lieu lors de la session d’octobre 2021, la décision étant attendue en 2022.

    Une loi du Mississippi en cause

    L’affaire en question, Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization, implique une loi du Mississippi adoptée en 2018. Le Gestational Age Act y interdit les avortements au-delà de 15 semaines de grossesse, sauf en cas d’« urgence médicale » ou d’« anomalie fœtale grave ».

    Après sa signature par le gouverneur, Phil Bryant, la loi avait été bloquée par les tribunaux suite au procès intenté par la seule clinique d’avortement de l’Etat. Et l’affaire avait été inscrite 17 fois au programme de la conférence hebdomadaire des juges de la Cour suprême avant l’annonce de lundi.

    Vers une remise en cause de l’arrêt Roe v. Wade ?

    Aux Etats-Unis, l’arrêt Roe v. Wade rendu par la Cour suprême en 1973, permet d’interdire l’avortement une fois la « viabilité » du fœtus atteinte, c’est-à-dire le moment où il peut survivre hors de l’utérus. Soit environ 22 semaines de grossesse. Mais « la ‘viabilité’ n’est pas un critère approprié pour évaluer la constitutionnalité d’une loi réglementant l’avortement », estime Lynn Fitch, procureur général du Mississippi.

    Pour James C. Ho, juge du cinquième circuit de la Cour d’appel des États-Unis, « rien dans le texte ou la compréhension originale de la Constitution n’établit un droit à l’avortement ». « Au contraire, ce qui distingue l’avortement des autres questions de politique de santé en Amérique (…) c’est la jurisprudence de la Cour suprême », assure-t-il.

    L’avortement, un droit ?

    De son côté, la Thomas More Society souligne que dans l’arrêt Roe v. Wade, « le droit constitutionnel d’une femme enceinte de choisir d’avorter est « subordonné aux lois de l’Etat qui promeuvent un intérêt gouvernemental impérieux » ». Ainsi, « la question essentielle est de savoir si l’intérêt du Mississippi à protéger les fœtus de 15 semaines est impérieux », affirme l’organisation.

    La décision de la Cour suprême dans l’affaire Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization pourrait « éliminer Roe en tant qu’obstacle constitutionnel à la protection de la vie humaine à naître », estime Thomas Olp, vice-président de la Thomas More Society. Pour l’avocat, cet arrêt « n’est plus fondé sur les connaissances scientifiques actuelles ».

    Les « experts » jugent « probable » que la Cour « n’invalide pas totalement l’arrêt Roe v. Wade mais en diminue la portée, en fournissant de plus en plus de latitude aux Etats pour interdire les IVG ».

    Sources : AFP (17/05/2021) ; NPR, Nina Totenberg (17/05/2021) ; Aleteia, John Burger (17/05/2021)

  • Un nouveau site consacré à la Doctrine sociale de l'Eglise : une somme incontournable libre d'accès

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    Alors que nous fêtons le 130ème anniversaire de la publication de Rerum Novarum, voilà qu'un nouveau site consacré à la Doctrine sociale de l'Eglise fait son apparition sur la toile : la consécration d'un travail magistral qui a coûté à son auteur de nombreuses années de labeur acharné. Chacun pourra consulter cette véritable somme et en télécharger les passages qui l'intéresseront. Merci à Claude Callens de mettre à notre portée l'enseignement social de l'Eglise sous une forme accessible. Saluons aussi le travail de l'informaticien expérimenté qui a converti les nombreux chapitres de cette somme en un site clair et commode d'utilisation.  
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    L'avertissement de l'auteur, Claude Callens :

    Ce travail n’est impressionnant que par son volume. En effet, pour le mener à bien il aurait fallu quelque génie ou, plus pratiquement, une équipe de spécialistes, théologiens, philosophes, moralistes, historiens, économistes, sociologues, politologues, polémologues, tous, en plus, versés en doctrine sociale chrétienne et en collaboration étroite et durable. ! Autant dire, dans ces conditions, que le projet était irréalisable.

    Je m’y suis attelé pendant vingt ans sans avoir strictement aucune des compétences requises. Tout au plus voulais-je, au départ, mettre au propre, en deux cents pages, les préparations des cours de morale sociale que j’ai donnés durant près de cinquante ans, au hasard des demandes. Tout d’abord, par exemple, à partit de 1978 dans les Centres étudiants de formation et d’action culturelle et sociale à Namur, Bruxelles, Louvain-la-Neuve, Mons et Liège ; puis plus systématiquement de 1995 à 2019 aux Séminaire et Studium Notre-Dame à Namur ; de 1993 à 2005, à l’Ecole de la Foi de Namur et, de 2006 à 2019, à l’Institut supérieur de théologie du diocèse de Tournai.

    Au fil des découvertes et des interrogations, les 200 pages prévues sont devenues 2.200…​

    Il ne s’agit certes pas d’une présentation exhaustive de l’enseignement social chrétien qui prétendrait faire concurrence au Compendium de la doctrine sociale de l’Église[1] qui, depuis 2005, est « un instrument très adapté » dont le pape Francois « recommande vivement l’utilisation et l’étude »[2]. Mon travail se veut beaucoup plus simplement une défense et illustration de quelques thèmes fondamentaux de cette doctrine sociale. Défense et illustration appuyées presque exclusivement sur des lectures en langue française qui ne sont pas nécessairement empruntées aux plus grands spécialistes reconnus…​. Une défense et illustration qui fait aussi la part belle aux textes de base qu’il était bon que les étudiants découvrent.

    Non seulement, le résultat est à revoir et à corriger en raison de l’incompétence de l’auteur mais il restera toujours, par nature, incomplet. Bien d’autres thèmes pourraient être abordés mais, plus fondamentalement, comme l’écrivait un grand connaisseur de la doctrine sociale de l’Église en se référant lui-même à deux autres spécialistes, la doctrine sociale de l’Église « est beaucoup moins déterminée et figée que nous ne sommes parfois tentés de le croire […]. Elle consiste en un « projet social » dont papes et docteurs s’efforcent, pour faire face aux exigences de l’époque, de déterminer toujours plus exactement les lignes directrices, au moyen d’une « méthode d’analyse » inspirée par la foi et basée sur une anthropologie religieuse, en vue d’« éveiller les hommes à une prise de conscience personnelle et réfléchie de la signification de leur foi pour la vie économique et sociale » […]. Il ne faut point s’étonner que l’expression de cette doctrine, à une date donnée et sur un point limité, puisse présenter quelque imprécision. »[3] Il faudra donc veiller à l’actualiser sans cesse pour incarner opportunément les principes fondamentaux sur lesquels elle doit se construire.

    Il faudra aussi revoir certaines dates et fonctions de quelques auteurs car le temps a passé. De plus, le lecteur s’efforcera, je l’espère, de pardonner quelques répétitions…​ Mais elles ne choqueront peut-être que ceux qui auraient la folie de lire l’ensemble.

    Appel est donc lancé à toutes les bonnes volontés pour améliorer cet essai, ne serait-ce que pour signaler coquilles, distractions, fautes diverses. Le manuscrit, en effet, vu sa masse, n’a pas trouvé de correcteur. Le lecteur occasionnel et bienveillant est invité à « cliquer » sur la rubrique « rapporter un problème » en haut et à droite de la page et suivre les instructions. Merci à lui, d’avance !

    Nous aurons à peine accompli tout ce qui dépend de nous, que Dieu prendra ce petit travail qui n’est rien, l’unira à sa grandeur et lui donnera tant de prix qu’il en sera lui-même la récompense.
    — Sainte Thérèse d’Avila
    Le Château de l’âme ou Le livre des demeures, Seuil, 1997, p. 103.

    1. Conseil pontifical « Justice et paix », Libreria editrice vaticana.
    2EG, n°184.
    3. FESSARD G. sj, De l’actualité historique, t.2: Progressisme chrétien et apostolat ouvrier, Desclée de Brouwer, 1960, pp. 234-235. L’auteur se réfère à deux autres jésuites : les P. J.-Y.Calvez et J. Perrin.