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Ethique - Page 142

  • Christianisme et immigration : un texte de première importance de Pierre Manent

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    De Pierre Manent sur le site de la Nef (mars 2021):

    Christianisme et immigration : le christianisme face à la religion de l’humanité

    L’Académie catholique de France a organisé le 6 février 2021 un colloque sur le thème « Christianisme et migration ». Pierre Manent y a fait une intervention remarquée : « Le christianisme face à la religion de l’humanité ». Nous le remercions vivement de nous avoir confié ce texte de première importance.

    Une sorte de raccourci, ou de court-circuit, s’est installé depuis de nombreuses années dans l’opinion, spécialement dans l’opinion chrétienne, entre « message chrétien » et « accueil des migrants ». Comme si l’accueil des migrants résumait l’exigence et l’urgence du message chrétien aujourd’hui. Comme si « être chrétien aujourd’hui » trouvait sa pierre de touche dans l’accueil sinon inconditionnel du moins le plus large possible des migrants. Je voudrais m’interroger sur le bien-fondé de cette perspective.

    Je ferai d’abord quelques remarques très rapides sur les migrations. L’opinion dominante, celle qui gouverne les gouvernants, soutient qu’il s’agit d’un problème fondamentalement, sinon exclusivement moral, que l’accueil des migrants relève d’un impératif catégorique, tempéré éventuellement par les possibilités limitées des pays d’accueil. Selon cette vue, nous savons en quoi consiste la bonne action, ou le bien agir, et le débat ne peut légitimement porter que sur l’appréciation des circonstances. Or, cette perspective emphatiquement morale repose sur un présupposé politique qui est rarement interrogé, à savoir que les migrations constitueraient le phénomène majeur de l’époque, le phénomène le plus significatif, et par rapport auquel tous les autres devraient être considérés. C’est l’argument sous-tendant le pacte de Marrakech.

    Évidence morale ou postulat politique ?

    Or, les migrants constituent un faible pourcentage de la population mondiale qui continue de vivre principalement dans des États constitués. Quels que soient les besoins et souhaits spécifiques des migrants, on n’a encore donné aucun motif sérieux de leur subordonner par principe les besoins et souhaits des populations non migrantes, qui ne sont pas nécessairement moins nécessiteuses. En pressant les États de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faciliter les mouvements migratoires, on prive immédiatement les corps politiques de cette part essentielle de leur légitimité qui consiste à déterminer librement les conditions d’accès à leur territoire et à leur citoyenneté. En les pressant même de surveiller la manière dont leurs citoyens parlent des migrations, on s’arroge le droit de régler la conversation publique dans tous les pays du monde. Ainsi, au nom d’une évidence morale qui n’est qu’un postulat politique arbitraire, on affaiblit la légitimité et donc la stabilité des États constitués, en particulier de ceux qui sont les plus sensibles à cet argument, à savoir les pays démocratiques qui accueillent aujourd’hui un grand nombre de migrants et qui sont de loin les plus actifs lorsqu’il s’agit de leur porter secours.

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  • Entre ministres et virologues: voici l’évêque d’Anvers, Johan Bonny, en campagne vaccinatoire anti-covid 19

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    Une information de Sarah Poucet publiée le 5 mars sur le site cathobel, organe officiel de presse interdiocésain :

    « Dans un message vidéo, l’évêque Johan Bonny, accompagné du virologue Steven Van Gucht, a encouragé la communauté catholique à se faire vacciner.

    His_Master's_Voice.jpgSteven Van Gucht assure que le vaccin est sûr et ce, peu importe la marque. Après la période compliquée que nous avons vécue, le début vaccination est un signe d’espoir, souligne-t-il. L’évêque d’Anvers, pour sa part rappelle que nous avons reçu la vie de Dieu et que nous sommes tenus d’en prendre soin. Il appelle la communauté à se faire vacciner. C’est aussi la seule façon d’atteindre un seuil de sécurité suffisant que pour reprendre les activités au sein de l’Église, précise-t-il.

    Selon Kerknet, cette vidéo est une initiative du cabinet de Bart Somers, ministre flamand du Vivre ensemble et des Affaires intérieures soutenue par Vincent van Quickenborne, ministre de la Justice »

    Ref. L’évêque Johan Bonny appelle à se faire vacciner

    Pendant ce temps, la ministre régionale wallonne de la santé était interpellée par Mathilde Vandorpe (cdh) concernant la mise à l’écart des maisons de repos pour religieux du plan de vaccination.  Même si elle est « consciente du problème », Christie Morreale a expliqué que « le manque d’uniformité entre les structures l’empêche de prendre une décision » : la stratégie de vaccination ne sera donc pas modifiée. On joue à quoi exactement ?

    JPSC

  • Nouvelle Orléans : "Les catholiques devraient chercher des alternatives éthiques au vaccin Johnson & Johnson"

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    De Christine Rousselle sur le National Catholic Register :

    L'archidiocèse de la Nouvelle-Orléans : Les catholiques devraient chercher des alternatives éthiques au vaccin Johnson & Johnson

    La décision de se faire vacciner contre la COVID-19 "reste une décision de conscience individuelle en concertation avec son prestataire de soins", a déclaré l'archevêché.

    2 mars 2021

    NOUVELLE-Orléans, La - L'archidiocèse de la Nouvelle-Orléans déclare que le vaccin COVID-19 de Johnson & Johnson, récemment approuvé, est "moralement compromis" et conseille aux catholiques d'utiliser des alternatives éthiques si elles sont disponibles.

    Le vaccin Janssen/Johnson & Johnson a été approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) américaine avec une autorisation d'utilisation d'urgence délivrée le 27 février.

    L'Institut Charlotte Lozier, un organisme pro-vie, avait déterminé que le vaccin utilisait des lignées cellulaires dérivées de l'avortement pour la conception et le développement, la production et les tests en laboratoire. Le 26 février, l'archidiocèse de la Nouvelle-Orléans a déclaré que le vaccin était "moralement compromis" en raison de son lien avec l'avortement.

    Cependant, les deux autres vaccins COVID-19 disponibles sont "moralement acceptables", a déclaré l'archidiocèse, tout en n'interdisant pas aux catholiques de recevoir le vaccin Johnson & Johnson si aucune autre alternative éthique n'est disponible.  

    La décision de recevoir un vaccin pour COVID-19 "reste une décision de conscience individuelle en consultation avec son fournisseur de soins de santé", a déclaré l'archevêché.

    "L'archidiocèse de la Nouvelle-Orléans, à la lumière des directives du Vatican, de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis et du Centre national de bioéthique catholique affirment que, bien que certains tests de laboratoire aient utilisé la lignée cellulaire dérivée de l'avortement, les deux vaccins actuellement disponibles chez Pfizer et Moderna ne reposent pas sur des lignées cellulaires provenant d'avortements dans le processus de fabrication et peuvent donc être moralement acceptables pour les catholiques, car le lien avec l'avortement est extrêmement lointain", peut-on lire dans la déclaration de l'archidiocèse. 

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  • France : "Renaissance catholique" mis en examen

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    Du site de "Renaissance catholique" :

    Renaissance catholique mis en examen

    En ce mercredi 24 février Jean-Pierre Maugendre a été mis en examen, comme directeur de publication du site internet Renaissance catholique, par le juge d’instruction pour « provocation à la discrimination à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle ». Ceci fait suite à une plainte, avec constitution de partie civile, déposée par l’association Stop homophobie le 30 juillet dernier.

            Il est reproché à Renaissance catholique d’avoir publié sur son site, le 13 juin 2019, un article intitulé : L’Eglise du Dieu vivant : la colonne et l’appui de la vérité (1 Tim 3 ,15) tenant « notamment les propos suivants : « Les autorités civiles ne doivent pas établir d´unions civiles ou légales entre deux personnes du même sexe, qui clairement imitent l´union du mariage, même si de telles unions ne reçoivent pas le nom de mariage, puisque de telles unions encourageraient le péché grave pour les personnes concernées et seraient cause d´un grave scandale pour d´autres (cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles, 3 juin 2003) ».

                 Le texte incriminé était signé des cardinaux Burke, patron de l’Ordre de Malte, Pujats, archevêque émérite de Riga, et des évêques Peta, archevêque de Sainte-Marie en Astana, Lenga, archevêque émérite de Karaganda et Schneider évêque auxiliaire de Sainte-Marie en Astana.   L’association Stop homophobie fait partie de cette constellation d’associations dont la vocation est d’assurer « la veille en temps réel sur les réseaux sociaux et internet » et de lutter « contre les discriminations liées au sexe, au genre ou à l’orientation sexuelle ». Elle intervient en milieu scolaire et professionnel sur ces problématiques et mène des actions judiciaires. Cette association est largement subventionnée par la puissance publique, en particulier la région Ile-de-France dirigée par l’élue ex-LR Valérie Pécresse. Le site de la région Ile de France, sous le titre, « La lutte contre l’homophobie, une priorité pour la Région solidaire » mentionne Stop homophobie parmi les associations bénéficiant régulièrement de fonds publics – 1,1 millions d’Euros entre 2016 et 2020 pour 71 associations-. 

                Notre avocat sera maître Jérôme Triomphe, bien connu des défenseurs de la vie humaine innocente. Nous espérons vivement qu’au-delà de la mise en cause de notre modeste association de nombreux catholiques :

    laïcs, prêtres et évêques comprendront que ce procès sera, en fait, celui de la liberté de l’Eglise à proclamer son enseignement moral, à la lumière de l’Evangile et à rappeler ses exigences, dans une société sécularisée.

    Avec l’aide de Dieu nous ne nous déroberons pas ! En ce temps de carême nous confions cette intention à la prière de nos amis, connus ou inconnus. Nous savons que demain, malgré le triomphe apparent des méchants, brillera sur ceux qui se tiennent au pied de la croix la lumière de Pâques.

  • RDC : les évêques congolais appellent Tshisekedi à moraliser la composition du nouveau gouvernement congolais en gestation

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    Lu sur le site web de « La Libre Afrique » :

    CENCO 2016-12-21t151737z_1649537079_rc11dc6a1000_rtrmadp_3_congo-politics_0-690x450.jpg« Les évêques congolais ont déploré la régression constatée dans les domaines du respect des droits de l’Homme et de la justice sous le régime du président Félix Tshisekedi en République démocratique du Congo, dans une déclaration rendue publique lundi. La conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a constaté « une régression » dans le domaine du respect des droits de l’Homme, après avoir salué « des avancées » enregistrées après l’investiture du président Tshisekedi en janvier 2019.

    « Nous déplorons les répressions d’activistes des droits humains, les attaques contre les civils par les groupes armés ou les forces gouvernementales, l’entrave de la liberté d’expression et de manifestation », ont écrit les évêques.

    « Le souci de la justice qui s’était manifesté dans le procès » qui mettait en cause Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président Tshisekedi, « ne semble plus continuer sur la même lancée. Il s’est estompé et parait sélectif », a déploré l’épiscopat catholique congolais.

    « La vraie justice » devrait s’étendre « sans distinction aucune, à tous les auteurs de crimes économiques et de violation des droits humains », ont insisté les évêques.

    A quelques jours de la mise en place du nouveau gouvernement pro-Tshisekedi, les évêques invitent le chef de l’État à veiller sur « le profil éthique des membres du prochain gouvernement et des gestionnaires des entreprises publiques ». L’influente église catholique, qui revendique parmi ses fidèles 40% de la population congolaise suggère que « seuls les hommes et les femmes qui ont fait preuve d’une bonne éthique dans leur passé et qui ont une expérience dans le domaine requis » soient cooptés pour gérer les affaires de l’Etat.

    Les évêques invitent également ce nouveau gouvernement à « tout mettre en oeuvre pour gagner le pari de l’organisation des élections crédibles, transparentes et apaisées en 2023 et pas plus tard », conformément à la Constitution congolaise. »

    RDC: l’épiscopat déplore la « régression » en matière de droits de l’Homme et de justice

    Vœu pieux après la méthode utilisée pour constituer la majorité parlementaire présidentielle ?...

    JPSC

  • "Observer le cycle féminin pour maîtriser sa fertilité ?" : un surprenant article dans La Libre

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    Laurence Dardenne, sur la Libre de ce 27 février (p. 26), pose cette question : "Et s’il suffisait d’observer le cycle féminin pour maîtriser sa fertilité ?" Cet intérêt pour des méthodes systématiquement passées sous silence surprend et réjouit (extraits) :

    "À une époque où l’on assiste plus que jamais à un retour au naturel, quelle contraception envisager ? Certains prônent les Méthodes d’observation du cycle (MOC), qui se basent sur la surveillance de la température et de la glaire cervicale. On veut du bio dans nos assiettes, pourquoi pas du naturel sous la couette ?" Voilà une proposition autant tendance que tentante…

    À une époque où certaines méthodes contraceptives demeurent taboues - surtout côté masculin pour ne citer que la vasectomie, l’anneau thermique ou… le slip chauffant -, "après la ‘révolution sexuelle’ des années 1960, pourquoi pas la ‘révolution naturelle’ des années 2020 ?", interrogent les défenseurs des MOC, ou Méthodes d’observation du cycle féminin, qui permettent de savoir au jour le jour si un rapport sexuel est susceptible de conduire à une fécondation.

    Plutôt que prendre un médicament qui modifie le cycle ou se faire placer un corps étranger dans l’organisme, cette approche, qui se dit plus fiable que le retrait (coït interrompu) ou Ogino (méthode du calendrier) et qui se base sur l’observation du cycle féminin, consiste en effet à distinguer les jours fertiles et infertiles afin que le couple puisse adapter son comportement en fonction de son souhait : éviter ou obtenir une grossesse."

    L'article détaille ensuite les modalités de cette méthode "écologique". Deux pages sont consacrées au sujet; à découvrir dans les pages 26 et 27 du journal.

  • Europe : les évêques inquiets de la résolution sur l’avortement en Pologne

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    De zenit.org :

    Europe : les évêques s’inquiètent de la résolution sur l’avortement en Pologne

    La remise en cause du droit à l’objection de conscience

    La présidence de la Commission des épiscopats de l’Union européenne (COMECE) a adressé une lettre à David Sassoli, président du Parlement européen, concernant la résolution du Parlement européen du 26 novembre 2020 sur l’avortement en Pologne.

    Ils y soulignent que l’Église catholique, qui cherche à soutenir les femmes dans les situations de vie résultant de grossesses difficiles ou non désirées, demande que toute vie à venir bénéficie de protection et de soins.

    « D’un point de vue juridique – soulignent les évêques – ni la législation de l’Union européenne ni la Convention Européenne des Droits de l’Homme ne prévoient un droit à l’avortement. Cette question est laissée aux systèmes juridiques des États Membres. »

    L’un des principes fondamentaux de l’Union Européenne est le principe d’attribution, en vertu duquel l’Union n’agit que dans les limites des compétences que les États membres lui ont attribuées dans les Traités. « Le strict respect de ce principe est – peut-on lire dans la lettre – une exigence de l’État de Droit, une des valeurs fondamentales de l’Union. »

    Tout en approuvant la résolution du Parlement qui met l’accent sur le respect de l’État de droit, la COMECE souligne que « l’État de Droit exige également le respect des compétences des États Membres et des choix qu’ils font dans l’exercice de leurs compétences exclusives. »

    Dans leur lettre, les évêques de l’UE expriment également leur préoccupation quant à la remise en cause par la résolution du PE du droit fondamental à l’objection de conscience, qui émane de la liberté de conscience. « Si l’on considère que, dans le secteur des soins de santé, les objecteurs de conscience font souvent l’objet de discrimination, ceci est particulièrement inquiétant », poursuit la lettre.

    Lettre du Comité permanent de la COMECE

    Cher Président Sassoli,

    Nous vous écrivons au sujet de la résolution du Parlement européen du 26 novembre 2020 sur le droit à l’avortement en Pologne. La Commission des Episcopats de l’Union européenne (COMECE) a pris note avec préoccupation de certains arguments et points de cette résolution.

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  • Belgique : diminution d'un tiers des naissances d'enfants porteurs de trisomie 21

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    De L. Vanbellingen sur le site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Augmentation des avortements d'enfants trisomiques depuis le remboursement du NIP-test

    25/02/2021

    D'une étude à grande échelle coordonnée par l'UZ Leuven (KULeuven), il ressort que le remboursement du dépistage prénatal non invasif (NIP-test) en Belgique s'est accompagné d'une forte diminution des naissances d'enfants trisomiques.

    Le NIP-test permet de dépister de manière non invasive, et avec une fiabilité importante, plusieurs anomalies génétiques telles que la trisomie 21 (syndrome de Down). Depuis juillet 2017, son coût est entièrement pris en charge par la sécurité sociale belge (voy. News IEB).

    Près de 80% des femmes enceintes choisissent depuis lors de réaliser le NIP-test.

    La fiabilité importante du dépistage par NIP-test présente l'avantage de rendre moins nécessaires les diagnostics prénataux invasifs tels que l'amniocentèse (ponction du liquide amniotique) ou la choriocentèse (prélèvement de cellules chorioniques). La pratique de tels diagnostics invasifs a d'ailleurs diminué de moitié entre 2014 et 2018, avec l'introduction de plus en plus large du NIP-test.

    Diminution d'un tiers des naissances d'enfants porteurs de trisomie 21

    Cette pratique de plus en plus généralisée du NIP-test s'accompagne dans le même temps d'une augmentation du nombre d'avortements pratiqués en raison de la trisomie 21 dépistée chez l'enfant à naître. Si le chiffre relatif aux avortements liés à ce motif n'est pas précisément connu, il ressort en tout cas de l'étude que le nombre de naissances d'enfants porteurs de trisomie 21 ne représente plus que 0,04% de l'ensemble des naissances en Belgique en 2018, alors qu'il se situait à 0,06% en 2014.

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  • Parce qu'elle est un devoir, l'objection de conscience est un droit fondamental

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    De Grégor Puppinck sur gènéthique.org :

    L’objection de conscience : un droit fondamental parce qu’elle est un devoir

    25 février 2021

    Quel avenir pour le droit à l’objection de conscience ? Auteur de l’ouvrage « Objection de conscience et droits de l’homme »[1], Grégor Puppinck, docteur en droit et directeur du Centre Européen pour le Droit et la Justice (ECLJ), analyse et défend les modalités de ce droit.

    Gènéthique : Vous venez de publier un livre sur l’objection de conscience, pourquoi avoir écrit ce livre ?

    Grégor Puppinck : J’ai écrit ce livre pour clarifier ce qu’est l’objection de conscience afin de pouvoir mieux en définir le contenu, les critères, les limites, et ainsi mieux la défendre. C’est un sujet passionnant à la frontière du droit et de la morale.

    G : De quoi parle-t-on quand on parle d’objection de conscience ?

    GP : Il s’agit du refus exprimé par une personne d’accomplir un commandement d’une autorité légitime au motif que cette prescription est contraire à ses convictions. Il s’agit donc d’un refus d’agir contre ses convictions, par exemple d’un refus de tuer, de porter les armes, de sacrifier aux idoles, de confier ses enfants à l’école de la République ou à l’Eglise, de participer à des cours de religion, de se faire vacciner, etc. Il y a objection lorsque la conviction de l’objecteur est suffisamment ferme pour faire obligation de refuser d’accomplir l’acte prescrit. Il y a véritablement objection lorsque l’objecteur est prêt d’une certaine manière à se sacrifier pour rester fidèle aux prescriptions de sa conscience. Cela ne porte donc pas sur les simples opinions personnelles qui peuvent être changeantes.

    G : La loi peut-elle contraindre à agir contre sa conscience ?

    GP : En principe non, car la loi est censée indiquer ce qui est juste et bon ; elle a un rôle pédagogique, car elle aide chacun à reconnaître ce qui est juste et bon pour la société et à le désirer comme tel pour soi-même.

    Une loi juste ne peut pas heurter la conscience puisque l’objet de la conscience est de reconnaître la justice. La loi ne peut donc contraindre à agir contre la conscience qu’à partir du moment où elle se détache de la justice, c’est-à-dire lorsqu’elle devient purement positive, résultat d’un rapport de force politique.

    Le détachement du droit de la justice est observable en particulier dans la société libérale qui se définit par le fait que coexistent en son sein deux niveaux de moralité : un niveau social marqué par la tolérance mutuelle, et un niveau privé relevant de l’intimité. C’est ainsi que des députés hostiles à titre privé à l’avortement ont accepté de voter sa dépénalisation, au nom de la tolérance. Cette dualité morale est fréquente ; elle s’exprime chaque fois qu’une personne déclare ne pas vouloir d’une pratique pour elle-même, sans pour autant s’y opposer pour les autres. C’est ainsi que des pratiques, autrefois prohibées, ont été dépénalisées puis érigées en libertés.

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  • RDC : Luca Attanasio, un martyr de plus dans une liste déjà longue au pays des grands lacs

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    fb-img-1614007109815.jpgL’histoire bégaye dans l’Est du Congo depuis les lendemains anarchiques de l’indépendance bricolée, voici soixante ans, par un gouvernement belge irresponsable.

    L’ambassadeur italien Luca Attanasio (43 ans), assassiné ce 22 février 2021 sur la route de Goma à Rutshuru (à hauteur du Nyiragongo, en plein parc des Virunga) est un martyr de plus dans la liste impressionnante jalonnant l’histoire du Congo depuis 1960. Diplomate au grand cœur, il   était aussi un chrétien ami des pauvres, en Italie et au Congo, comme le relate ici Colette Braeckman sur son blog hébergé par le journal  bruxellois « Le Soir » :

    "Luca Attanasio, l’ambassadeur d’Italie tué lundi matin au nord de Goma, dans la zone du parc des Virunga alors qu’il allait visiter un centre de distribution de vivres dans une école gérés par le Programme alimentaire mondial, était plus qu’un diplomate, qu’un politique. Il a laissé au Congo le souvenir d’un homme de cœur et les témoignages commencent à se multiplier. Depuis son arrivée au Congo voici 5 ans, d’abord attaché d’ambassade puis ambassadeur, il s’était donné une double mission : représenter son pays comme diplomate européen mais aussi se montrer attentif aux pauvres, faire pour eux ce qu’il pouvait, à titre personnel et avec son épouse mère de ses trois enfants.

    Proche des sœurs des pauvres de Bergame, il multipliait les visites auprès des plus humbles des Congolais, les malades, les vieillards, les enfants des rues. On le vit à la mission de Tumikia, à Kikoti. Son épouse et lui se rendaient régulièrement dans le home de vieillards de Masina où ils préparaient de la nourriture et partageaient le repas des personnes âgées  A Kisangani, où les religieuses manquaient de courant, ce qui mettait en danger les couveuses et la banque de sang, le diplomate trouva bien vite la solution : son épouse et lui achetèrent un groupe électrogène de 100 KVA et la livraison se fit sans caméras ni communiqué de presse.

    A Kinshasa, il organisa à l‘hôtel Pullman une collecte de fonds pour soutenir des actions de bienfaisance et sa femme ouvrit dans la capitale un centre appelé « Mama Sophia » destiné à accueillir les enfants de la rue. C’est là qu’il découvrit une fillette, presque à l’agonie et l’emmena à l’hôpital du Cinquantenaire, couvrant tous les frais d’une opération coûteuse…

    Son engagement social était bien antérieur à sa nomination au Congo : proche de la communauté Sant Egidio, il avait monté des projets pour les personnes handicapées, pour les vieillards et en Italie, il avait reçu le Prix Nassiryia, récompensant les œuvres de paix mais jamais il ne se vantait de cette distinction.

    Il connaissait bien l’Est du Congo et compatissait avec les victimes de la guerre. A plusieurs reprises il avait visité l’hôpital de Panzi où il avait rencontré le Docteur Mukwege. La veille de sa mort, il se trouvait à Bukavu, et avait assisté à une messe en compagnie du père Franco, très connu dans la ville et rencontré Marie Masson, une religieuse belge qui avait longtemps dirigé le bureau des œuvres diocésaines et qui s’occupe actuellement d’une organisation qui prend soin des personnes âgées, Wawe Wetu. L’ambassadeur s’était aussi informé de la situation des ressortissants italiens vivant au Sud Kivu dont plusieurs prêtres et religieuses. Avec de tels contacts, le diplomate engagé aux côtés des pauvres et des victimes n’ignorait rien des souffrances subies depuis un quart de siècle par les populations de l’Est du Congo et c’est discrètement, trop discrètement sans doute, qu’il rendait visite aux plus démunis et en compagnie de son épouse, tentait de les aider. Lors de sa mission au Nord Kivu, il avait emprunté une route classée « jaune » et pour laquelle aucune autorisation particulière n’était nécessaire et il n’était pas homme à se faire escorter par des caméras et précéder par des jeeps chargées d’hommes armés jusqu’aux dents…

    A son retour en Italie, l’ambassadeur mort en héros des pauvres reçut un accueil ému. Quant aux Congolais, ils se souviendront d’un homme qui les aimait vraiment et qui, à force de fréquenter et d’écouter les plus humbles d’entre eux, en avait peut-être appris trop sur les secrets de la région…"

    Ref. Luca Attanasio était l’ami des pauvres, en Italie et au Congo

    JPSC

  • La loi belge sur l’euthanasie est mauvaise sur le plan éthique, administratif et légal

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    L'article qui suit revient sur une étude déjà évoquée sur belgicatho; de Michael Cook traduit par Stéphane Seminckx sur didoc.be :

    La loi d’euthanasie en Belgique est mauvaise, selon une étude scientifique

    .

    Sa portée ne cesse de s’élargir et les garde-fous sont défaillants.

    De temps à autre apparaît un article de bioéthique qui est un réquisitoire si puissant contre l’injustice qu’il donne la chair de poule à ses lecteurs. En 1949, Leo Alexander a publié Medical Science under Dictatorship dans le New England Journal of Medicine, à propos des atrocités commises par les médecins nazis. En 1966, Henry K. Beecher a publié Ethics and Clinical Research, aussi dans le New England, dont le titre assez neutre cachait un message virulent sur les catastrophes éthiques de la médecine américaine contemporaine.

    Euthanasia in Belgium: Shortcomings of the Law and Its Application and of the Monitoring of Practice (Euthanasie en Belgique : manquements de la loi et de son application ainsi que du suivi de sa pratique) vient d’être publié dans The Journal of Medicine and Philosophy. Ce texte ne sera pas aussi sensationnel que les articles historiques que je viens de mentionner, mais il peut soutenir la comparaison.

    Depuis 2002, les lois sur l’euthanasie en Belgique et aux Pays-Bas ont servi de modèle pour des réformes légales dans d’autres pays. Le Canada les a suivis. Le Portugal est sur le point de le faire. L’Espagne va dans la même direction. En Belgique, l’euthanasie prend à son compte 2,4 % de tous les décès, et beaucoup plus en Flandre.

    Les auteurs de l’article du Journal of Medicine and Philosophy affirment en substance que la loi belge sur l’euthanasie est mauvaise sur le plan éthique, administratif et légal. Sa portée ne cesse de s’élargir et les garde-fous sont défaillants. La commission chargée de contrôler le respect de la loi par les médecins est inefficiente, voire complice d’un agenda pro-euthanasie. Pour appuyer ces affirmations étonnantes, l’article se réfère non pas à des scandales rapportés dans les médias mais à des études académiques minutieuses des 20 dernières années et sur les rapports de la commission de contrôle elle-même.

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  • Belgique : les maisons de religieux exclues des priorités de vaccination contre la pandémie de coronavirus

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    Les Belges sont-ils tous égaux devant les normes sanitaires ministérielles et autres relatives à la pandémie de coronavirus ? Après le numerus clausus impraticable limitant à 15 le nombre de fidèles autorisés à prendre part ensemble à un acte du culte dans une église, quelle qu’en soit la dimension, les pouvoirs publics en Wallonie et à Bruxelles auraient, maintenant, exclu des priorités de vaccination les résidents des maisons de repos de congrégations catholiques constituées pour les religieuses et religieux âgés. Un article de Sarah Poucet publié par le site web « cathobel » ce 24 février 2021 :

    mains-agees-275x150.jpg« Les maisons de repos de congrégations catholiques, accueillant religieux et religieuses, ne sont pas comprises dans les premières phases des plans de vaccinations bruxellois et wallon, alors que les maisons de repos classiques le sont. Discrimination ? L’affaire sera bientôt discutée au Parlement wallon.

    La Maison Saint-Claude La Colombière, située à Bruxelles, accueille une quarantaine de jésuites âgés qui terminent leur vie dans une maison qu’ils partagent. Comme dans des maisons de repos ordinaires, les résidents bénéficient de soins infirmiers avec un personnel soignant, de cuisine et d’entretien. Pourtant, les résidents de cette maison ne sont pas encore vaccinés. Après s’être adressé à Iris Care, en charge de la vaccination à Bruxelles, les responsables de l’établissement ont reçu une réponse indiquant que le vaccin arriverait en février. Depuis, plus de nouvelles et aucun vaccin à l’horizon. Si la Colombière a décidé de ne pas s’inquiéter et d’attendre patiemment, ce n’est pas le cas de tous les lieux de séjour pour religieux et religieuses. En effet, ils sont tous écartés des premières phases des campagnes de vaccination (wallonne et bruxelloise) qui concernent les homes et les collectivités comme les maisons pour personnes handicapées.

    Le Coreb, la Conférence des Religieux et Religieuses en Belgique, a décidé de fédérer les inquiétudes des différentes congrégations. Elle a envoyé ce vendredi 19 février une lettre aux ministres de la santé, dont Franck Vandenbroucke (sp.a), demandant que ces 1750 religieux et religieuses tout comme le personnel soignant de ces établissements, soient reconnus comme personnes à risque. Elle demande de mettre fin à cette différence de traitement avec les homes traditionnels en procurant rapidement le vaccin aux médecins référents de chaque communauté.

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