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Europe

  • Que s'est-il passé lors des négociations entre les représentants du Vatican et les évêques allemands ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Que s'est-il passé lors des négociations entre Rome et l'Allemagne ?

    25 mars 2024

    La rencontre tant attendue de vendredi entre les évêques allemands et les représentants du Vatican a-t-elle débouché sur une percée ?

    La question préoccupe les observateurs de l'Église depuis le sommet qui s'est tenu le 22 mars à Rome pour discuter de la source des tensions actuelles entre les deux groupes, à savoir la "voie synodale" allemande.

    Les avis divergent, mais quels sont les faits ? Ils sont décrits dans une brève déclaration commune publiée à la fin de la journée de discussions.

    Cette déclaration rappelle qu'il s'agit de la troisième étape d'une série de discussions sur la voie synodale qui a débuté lors de la visite ad limina des évêques allemands à Rome en novembre 2022 et s'est poursuivie par une rencontre en juillet 2023.  

    Qualifiant la dernière rencontre de "positive et constructive", le communiqué indique que les deux parties ont discuté de "certaines des questions théologiques ouvertes soulevées dans les documents de la voie synodale de l'Église catholique en Allemagne". 

    Les participants ont identifié "les différences et les points d'accord", suivant l'exemple du synode d'octobre dernier sur la synodalité,  

    La déclaration précise que les évêques allemands et les représentants du Vatican ont convenu d'un "échange régulier" sur "la suite du travail de la voie synodale et du comité synodal".  

    Avant que la voie synodale ne s'achève officiellement en mars 2023, elle a mis en place le comité synodal, un organe transitoire composé d'évêques et de laïcs préparant la voie à la création d'un "conseil synodal" permanent.

    Les évêques allemands ont promis que ce travail servira à développer des formes concrètes de synodalité dans l'Église en Allemagne, en accord avec l'ecclésiologie du Concile Vatican II, les exigences du droit canonique et les résultats du synode mondial, et sera ensuite soumis au Saint-Siège pour approbation." 

    Points de vue de l'Allemagne

    C'est ce que disent le Vatican et le communiqué des évêques allemands. Mais qu'en est-il ? L'une ou l'autre des parties est-elle sortie gagnante des négociations ?

    Katholisch.de, le site officiel de l'Église allemande, a suggéré que le Vatican et les évêques allemands étaient "parvenus à un compromis". 

    Selon l'agence de presse catholique allemande KNA, la Curie romaine et les évêques allemands "se sont mis d'accord sur une procédure pour la création de nouveaux organes consultatifs pour l'Église catholique en Allemagne".

    "Les évêques allemands se sont ainsi engagés de facto à ne pas créer de nouvelles structures de gouvernance pour l'Église catholique en Allemagne contre la volonté de Rome", précise KNA.

    Dans un commentaire publié sur katholisch.de, Joachim Heinz, de la KNA, estime que la référence de la déclaration au comité synodal - un organe dont le statut n'est pas encore clair - implique que les évêques allemands sont sortis de la réunion avec "une victoire sur les points".

    "En fin de compte, les deux parties sauvent la face, du moins à l'extérieur. Pour l'instant, le Vatican a donné son feu vert à la poursuite du travail au sein du comité synodal", a écrit M. Heinz.

    New Beginning, un groupe allemand qui critique la voie synodale, a déclaré que Rome avait proposé un "chemin de réconciliation", mais "sous des conditions claires".

    "Le communiqué commun publié hier par le Vatican et la délégation allemande ne laisse aucun doute sur le fait que Rome attend des Allemands, mais leur fait aussi confiance, qu'ils reviennent à la voie tracée par le Concile Vatican II et les enseignements de l'Église, malgré les nombreuses manœuvres de ces cinq dernières années", a déclaré l'association dans un communiqué du 23 mars. 

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  • Italie : chute brutale de la participation des Italiens à la messe dominicale

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    L’Italie ne fait plus exception. Ce sont les vieux qui vont à la messe, et bientôt même plus eux

    « Sine dominico non possumus », sans la messe du dimanche nous ne pouvons pas vivre, disaient les martyrs d’Abitène arrêtés en 305 pour avoir défié l’interdit impérial de célébrer l’eucharistie.

    Les chrétiens ne formaient alors qu’une petite minorité des citoyens de l’empire. Et ils le sont encore aujourd’hui, dans un Occident toujours plus sécularisé. Mais tandis qu’à l’époque ils étaient en pleine croissance, c’est aujourd’hui tout le contraire, leur nombre se réduit sans cesse davantage.

    Il se réduit également en Italie, qui est l’un des pays les plus étudié par les spécialistes du fait de son lien très spécial avec le pape, et l’on considérait encore au début de ce siècle l’Italie comme une « exception » à contre-courant de la tendance générale à la désaffection pour la foi chrétienne.

    Et c’est précisément cette chute de la participation des italiens à la messe dominicale qui vient de faire l’objet d’une étude réalisée par le professeur Luca Diotallevi, de l’Université de Rome Trois, dans son dernier livre « La messa è sbiadita. La partecipazione ai riti religiosi in Italia dal 1993 al 2019 », paru aux éditions Rubbettino. Le professeur Diotallevi, disciple du grand Niklas Luhmann, est l’un des sociologues de la religion les plus éminents et originaux.

    La messe dominicale est l’indicateur sociologique le plus naturel de la participation à la vie de l’Église. Et même en Italie, il n’y a pas d’ « exception » qui tienne. La présence à la messe est en chute libre sur l’ensemble de la période étudiée par le professeur Diotallevi, qui s’est basé sur les chiffres annuels de l’ISTAT, l’institut national de statistique : entre 1993 et 2019, avec une accélération du déclin à partir de 2005 et une baisse supplémentaire en 2020 et en 2021.

    En chiffres, on passe de 37,3% de la population qui assistait à la messe du dimanche en 1993 à 23,7% en 2019, avec une chute d’un tiers et l’avertissement que les participations déclarées à la messe sont plus nombreuses que les participations réelles.

    En croisant ces données générales avec le sexe et l’âge, le déclin apparaît encore plus marqué.

    Les femmes, qui ont toujours été plus nombreuses que les hommes à assister à la messe du dimanche, sont en train de la déserter à un rythme encore plus rapide, à tel point que dans les tranches d’âge les plus jeunes et au début de l’âge adulte, il n’y a désormais plus de différence numérique entre les deux sexes.

    Quant à l’âge de ceux qui assistent à la messe, c’étaient autrefois les tranches d’âge correspondant à l’enfance et à l’adolescence qui étaient le plus représentées, avec une baisse au début de l’âge adulte et un retour à l’église à un âge plus avancé.

    Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le déclin initial survient toujours plus tôt et plus rapidement, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, et le pic négatif qui suit se fait plus précoce, plus profond et surtout plus durable, étant donné que la reprise de la pratique à la messe est désormais ténue, si pas inexistante, chez ceux qui sont nés après 1950.

    Avec comme résultat que si aujourd’hui ce sont les personnes âgées, et surtout les femmes, qui ont encore une présence significative et visible à la messe dominicale, dans un futur proche ce ne sera plus le cas. Une fois que cette génération de personnes âgées sera partie, celles qui la remplacera sera bien moins nombreuse. À tel point que le professeur Diotallevi prévoit que très bientôt, en Italie, la présence à la messe du dimanche « se réduira à une valeur approchant les 10% de la population, ce qui dans de nombreuses régions du pays correspond à une valeur effective à un seul chiffre ».

    Et ce n’est pas tout, parce que la chute numérique de la participation à la messe dominicale s’accompagne également d’une mutation des rites proposés aux fidèles. Diotallevi les appelle « performance-centered rituals » et écrit que « pour les liturgiques catholiques, ce phénomène a pu être accéléré par la mise en scène des liturgies vaticanes auquel on a assisté au cours des trois derniers pontificats, par la dérégulation importante de pans de plus en plus vastes de l’offre liturgique, comme également par de nombreuses solutions adoptées par le clergé pendant le confinement décrété pour lutter contre la pandémie de Covid ».

    Tout cela s’inscrit, selon le professeur Diotallevi, dans une évolution du catholicisme italien vers « une forme de religion à basse intensité », dépourvue d’impact extra-religieux dans le domaine politique, économique, scientifique, académique, à l’exception de l’engagement dans l’une ou l’autre activité caritative de volontariat par certains pratiquants actuels de la messe du dimanche.

    Tout cela sur fond de « relâchement des liens communautaires de type ecclésial, au profit d’une dérive congrégationaliste et d’une ‘democratization of religion’ ».

    En particulier, Diotallevi soutient qu’en Italie, le récent abandon de la structure territoriale des paroisses au profit d’une multiplication des propositions religieuses d’un autre genre, par exemple les mouvements ecclésiaux souvent en compétition entre eux, dans une sorte de multiplication des « catholicismes », n’a pas été un remède mais bien l’une des causes du déclin de la participation à la messe.

    Dans le livre du professeur Diotallevi, ces considérations critiques sont résumées en quelques lignes. Et pourtant, elles sont d’un grand intérêt et méritent d’être approfondies si l’on veut analyser ce « cas italien d’une grande valeur scientifique ».

    Sandro Magister est vaticaniste à L’Espresso.
    Tous les articles de Settimo Cielo depuis 2017 sont disponibles en ligne.

  • Voie synodale allemande : rencontre cruciale à Rome

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    D'AC Wimmer sur CNA :

    Les évêques allemands discutent de la voie synodale avec le Vatican en pleine controverse

    21 mars 2024

    Une délégation d'évêques allemands est attendue à Rome ce vendredi pour des discussions avec le Vatican sur la voie synodale allemande. 

    Bien que l'ordre du jour précis ne soit pas rendu public, la rencontre se concentrera probablement sur les projets d'installation d'un Conseil synodal permanent pour superviser l'Église en Allemagne.

    Dans une lettre datée du 16 février, le Vatican a rappelé aux Allemands, avant la réunion, que le Saint-Siège ne les avait pas mandatés pour mettre en place un tel conseil. 

    S'adressant à Mgr Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande (DBK), les représentants du Vatican ont indiqué aux Allemands "que ni la Voie synodale, ni aucun organisme établi par elle, ni aucune conférence épiscopale n'a la compétence d'établir le 'conseil synodal' au niveau national, diocésain ou paroissial".

    Les précédents avertissements de Rome n'ont pas toujours été bien accueillis, et la lettre de février, signée par les cardinaux Pietro Parolin, Victor Fernández et Robert Prevost - les chefs de la Secrétairerie d'État, du Dicastère pour la doctrine de la foi et du Dicastère pour les évêques - pourrait connaître le même sort.

    "J'ai l'impression que nous ne sommes pas bien compris à Rome", a déclaré Mgr Helmut Dieser, évêque d'Aix-la-Chapelle, à l'agence de presse KNA au sujet de la réunion de vendredi à Rome, a rapporté CNA Deutsch, le partenaire d'information en langue allemande de CNA.

    Tout en espérant des progrès, Mgr Dieser, qui soutient l'évolution de l'enseignement de l'Église sur la sexualité et le genre, a également critiqué le Vatican : notant que Rome avait invité des évêques et non des laïcs, l'évêque a déclaré que ce n'était "pas le style de leadership que nous essayons d'établir en Allemagne".

    Une lettre privée du pape François

    La question de la conception de la direction de l'Église est brûlante. Alors que le pape François a déclaré au synode des évêques le 4 octobre 2023 que "le synode n'est pas un parlement", l'un des principaux organisateurs du processus allemand, la présidente du ZdK Irme Stetter-Karp, a demandé que le conseil prévoie des décisions à la majorité, a rapporté CNA Deutsch. 

    Les évêques allemands devaient voter les statuts d'un comité préparatoire lors de leur assemblée plénière en février. 

    Cependant, ce vote a été suspendu suite à l'intervention du Vatican. Dans le même temps, le projet d'établir un conseil d'ici 2026 n'a manifestement pas été abandonné. Selon le portail officiel de l'Église en Allemagne, katholisch.de, le comité se réunira encore en juin pour discuter des projets.  

    En outre, l'organisation laïque ZdK a déjà approuvé les statuts du comité le 25 novembre 2023, malgré les avertissements antérieurs de Rome concernant le risque d'un nouveau schisme allemand. 

    Le pape François a critiqué le travail du comité préparatoire dans une lettre privée en novembre. Qualifiant le comité de "nombreuses mesures prises par des segments significatifs" de l'Église en Allemagne, il a averti que celles-ci "menacent de l'éloigner de plus en plus de la voie commune de l'Église universelle".

    Adoptant un ton prudemment optimiste, le nouvel archevêque de Paderborn, Udo Bentz, a appelé à la patience en vue de favoriser de "bons processus synodaux", même si cela signifie parfois marcher un peu plus loin, mais le faire ensemble, a rapporté CNA Deutsch mercredi.

    Le chemin synodal - "Synodaler Weg", parfois appelé "Synodal Path" - se décrit comme un processus réunissant les évêques allemands et des laïcs sélectionnés pour débattre et adopter des résolutions basées sur une étude de 2018 sur les abus sexuels.

    Les participants ont voté en faveur de projets de documents appelant à l'ordination sacerdotale des femmes, à la bénédiction des personnes de même sexe et à la modification de l'enseignement de l'Église sur les actes homosexuels.

  • Que font les évêques catholiques de la Comece à Bruxelles ?

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    EUROCONFORMISME

    Les évêques catholiques réduits à l'état de fonctionnaires de l'UE

    Que font les épiscopats européens à Bruxelles ? Une question spontanée à en juger par les deux documents à l'approche du vote, où la doctrine sociale est rare et les clichés triomphants.

    20 mars 2024

    Que font ces évêques catholiques de la Comece à Bruxelles ? On ne peut éviter cette question en examinant deux de leurs récents documents produits à l'approche des prochaines élections parlementaires de l'UE en juin. La Comece est la Commission des épiscopats européens auprès de l'Union européenne, basée à Bruxelles, présidée par l'Italien Mgr Mariano Crociata, ancien secrétaire de la Conférence épiscopale italienne (CEI) et évêque de Latina, et composée de 24 évêques représentant les conférences épiscopales nationales, dont quatre en tant que vice-présidents. Le premier document est un Communiqué publié le 13 mars sous le titre Pour un vote responsable qui promeut les valeurs chrétiennes et le projet européen.  Le second est un Kit catholique pour les jeunes Européens, une boussole pour les jeunes appelés à voter aux élections européennes. En voyant ce que 24 évêques ont produit pour l'occasion, on est très embarrassé pour eux, si l'on connaît ne serait-ce que de manière rudimentaire quelques éléments minimaux de la Doctrine sociale de l'Eglise.

    On sait que l'Union européenne est en crise et dans un état de confusion. La liste de ses méfaits serait très longue. Le président Macron a exprimé sa volonté d'inscrire le droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, après l'avoir déjà inscrit dans la Constitution française. Dans toute l'Union, les agriculteurs manifestent leur impatience face aux politiques du Green New Deal voulu par Bruxelles qui, poursuivant l'idéologie climaticide d'un réchauffement climatique attribué à des causes humaines, impose des mesures absurdes et antiéconomiques. Les pays de l'Union sont plus ou moins envahis par une migration clandestine incontrôlée tandis que l'Islam atteint des pourcentages très élevés dans plusieurs villes, imposant sa civilisation. Les institutions européennes défendent et diffusent une culture homogène inspirée par la démocratie relativiste et le subjectivisme narcissique qui tue la famille et d'autres dimensions naturelles de la vie sociale avec les "nouveaux droits". Les différentes "transitions" préfigurent un système social qui, avec la numérisation et l'intelligence artificielle, contrôlera nos vies. La modification des traités risque d'accentuer le centralisme au détriment des nations. Sur la question de la guerre en Ukraine, l'Union se trouve déplacée et subordonnée à des décisions prises ailleurs. Et la liste est encore longue...

    Face à ce véritable désarroi qui provoque des dérives inquiétantes, les 24 évêques de la Comece ne peuvent que réaffirmer le bien-fondé du projet européen, rappelant que des hommes politiques catholiques en ont été à l'origine, inviter les citoyens à participer aux élections et à "voter pour des personnes et des partis qui soutiennent clairement le projet européen et dont nous pouvons raisonnablement penser qu'ils vont promouvoir nos valeurs et notre idée de l'Europe, telles que le respect et la promotion de la dignité de toute personne humaine, la solidarité, l'égalité, la famille et le caractère sacré de la vie, la démocratie, la liberté, la subsidiarité, la sauvegarde de notre "maison commune"". L'invitation à voter pour ceux qui soutiennent clairement le projet européen vise à éviter de voter pour des partis critiques, ce que feront de nombreux catholiques exaspérés par cette Union. Le respect de la personne humaine est désormais un concept polyvalent et vide de sens puisque même Macron y fait appel. Solidarité, égalité, liberté, subsidiarité ne sont que des mots conventionnels et génériques si on ne les justifie pas à la lumière de la Doctrine sociale de l'Église.

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  • Union européenne : arguments contre l’ajout de l’avortement dans la Charte

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    Du site de l'ECLJ :

    Union européenne : arguments contre l’ajout de l’avortement dans la Charte

    18 mars 2024

    Le 14 mars, un débat a eu lieu en session plénière du Parlement européen à Strasbourg sur la proposition d’Emmanuel Macron : ajouter un « droit à l’avortement » au sein de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (UE). Cette Charte, qui dispose de la même valeur juridique qu’un traité international, s’impose au droit national de chaque État membre. Une telle modification de la Charte empêcherait les États l’ayant ratifiée de restreindre l’accès à l’avortement.

    La résolution envisagée par le Parlement européen sera sans effet sur la Charte. Elle participe cependant de la campagne d’Emmanuel Macron visant à convaincre les autres États membres de l’UE d’ajouter un « droit à l’avortement » dans la Charte. La veille du débat, l’ECLJ a fait parvenir aux députés européens le courrier ci-dessous avec des arguments d’ordre juridique, politique et social. Pendant le débat, qui peut être visionné en rediffusion, des députés des groupes PPE (Parti populaire européen) et ECR (Conservateurs et réformistes européens) ont repris une partie de ces arguments.

    La résolution elle-même sera débattue en avril 2024, lors de la prochaine session plénière du Parlement européen.

    _______

    Mesdames, Messieurs les députés,

    Un débat aura lieu demain 14 mars à 9h en session plénière du Parlement européen sur l’« Inscription du droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE ».

    L’ECLJ estime que l’avortement est un sujet extrêmement important. Si le Parlement européen décide de s’en saisir une nouvelle fois, il devrait le faire de façon constructive, dans le but de recommander une politique sociale de prévention de l’avortement, afin de réduire les risques de recours à l’avortement. C’est une question de santé publique.

    Le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) vous envoie quelques éléments sur ce sujet, dont vous pouvez vous servir largement.

    Arguments juridiques

    Le fait que le Parlement européen envisage de demander encore d’inscrire un « droit » à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux n’a aucun sens sur le plan juridique.

    Pour modifier cette Charte, il faudrait l’unanimité des États membres de l’UE. Or, de nombreux États s’opposent déjà à toute modification. L’avis du Parlement européen est sans effet à cet égard.

    La modification envisagée est incompatible avec la Charte elle-même. L’article 51 indique que la Charte s’applique lorsque les États membres mettent en œuvre le droit de l’UE et ne peut pas aller au-delà des compétences de l’UE. Or, l’avortement relève des compétences des États membres, car la politique de santé n’est pas une compétence européenne. L’article 168 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne relatif à la santé publique, prévoit en son paragraphe 7, que « l’action de l’Union est menée dans le respect des responsabilités des États membres en ce qui concerne la définition de leur politique de santé, ainsi que l’organisation et la fourniture de services de santé et de soins médicaux ».

    De plus, les États de l’UE ont signé et ratifié un Protocole relatif aux préoccupations du peuple irlandais concernant le traité de Lisbonne (2012), indiquant en son article 1 que la Charte ne peut affecter les législations des États protégeant le droit à la vie des enfants avant leur naissance.

    Enfin, aucun traité ou systèmes de protection des droits de l’homme européen et international n’érige l’avortement en droit.  Il existe un « droit à la vie », qui est protégé dans de nombreux traités, il existe même une protection internationale des enfants avant leur naissance, dans la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. La Cour européenne des droits de l’homme a souligné que la Convention « ne saurait (…) s’interpréter comme consacrant un droit à l’avortement » De même, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dans l’arrêt Brüstle/Greenpeace de 2011, a rappelé la protection reconnue aux embryons humains au titre du respect dû à la dignité humaine.

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  • Inscrire l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE ?

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Inscrire l’IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE ? Un débat au Parlement

    14 mars 2024

    Les députés européens ont débattu ce jeudi d’une possible inscription du « droit à l’avortement » dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (cf. L’avortement dans la Charte des droits fondamentaux : une simple déclaration symbolique ?).

    Quand Marie-Pierre Vedrenne, députée Renew, estime qu’il est de « notre responsabilité d’inscrire en lettres indélébiles dans la Charte des droits fondamentaux cette liberté », cette volonté ne fait pas l’unanimité. Ainsi, Isabel Benjumea, députée PPE, a par exemple accusé Emmanuel Macron de « faire preuve d’opportunisme politique pour introduire par la force la culture de la mort dans tous les Etats de l’Union ». Le président français avait en effet déjà fait part de son intention le 8 mars dernier (cf. Avortement : vers un « droit universel et effectif » ?).

    Ayant « la même valeur juridique que celle des traités », modifier la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne requiert l’unanimité des 27 Etats membres. Or, plusieurs Etats n’autorisent l’avortement que dans des circonstances particulières : en cas de viol, d’inceste, lorsque la vie de la mère est en danger comme en Pologne, ou encore « dans le seul cas où la vie de la mère est en danger et où le fœtus n’est pas viable » à Malte.

    Une résolution doit être soumise au vote des députés européens au mois d’avril, lors de la prochaine session plénière.

  • Les évêques de la Commission des Épiscopats de l’Union Européenne promeuvent un vote responsable encourageant les valeurs chrétiennes et le projet européen

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    Du site de la COMECE :

    Pour un vote responsable encourageant les valeurs chrétiennes et le projet européen

    Déclaration des évêques de la Commission des Épiscopats de l’Union Européenne (COMECE) en vue des élections prochaines au Parlement Européen

    Nous, évêques représentant les Conférences épiscopales de l'Union européenne, appelons tous les citoyens, en particulier les catholiques, à se préparer et ensuite voter aux prochaines élections européennes de juin 2024. Le projet européen d'une Europe unie dans la diversité, forte, démocratique, libre, pacifique, prospère et juste est un projet que nous partageons et dont nous nous sentons redevables.

    Nous sommes tous appelés à exprimer cet attachement en votant et en choisissant de manière responsable les députés européens qui représenteront nos valeurs et œuvreront pour le bien commun au sein du prochain Parlement européen.

    Le projet d'intégration européenne est né des cendres des terribles guerres qui ont dévasté notre continent au siècle dernier, causant de grandes souffrances, apportant mort et destructions. Il a été conçu dans l'intention de garantir la paix, la liberté et la prospérité. Il a vu le jour grâce au courage et à la clairvoyance de personnes qui ont su surmonter les antagonismes historiques et créer quelque chose de nouveau qui rendrait la guerre pratiquement impossible sur notre continent à l'avenir. Au départ, ce projet était économique, mais il comportait également une dimension sociale et politique et des valeurs partagées. Bon nombre des pères fondateurs de l'Union européenne étaient des catholiques engagés qui croyaient fermement en la dignité de chaque être humain et en l'importance de la communauté. Nous pensons que ce projet, initié il y a plus de 70 ans, doit être soutenu et poursuivi.

    Aujourd'hui, l'Europe et l'Union européenne sont confrontées à des temps difficiles et incertains, marqués, ces dernières années, par une série de crises et des questions délicates à résoudre dans un avenir proche, comme les guerres en Europe et dans son voisinage, les migrations et l'asile, le changement climatique, la digitalisation croissante et l'utilisation de l'intelligence artificielle, le nouveau rôle de l'Europe dans le monde, l'élargissement de l'Union européenne et la modification des Traités, etc. Pour aborder ces questions cruciales à la lumière des valeurs fondatrices de l'Union européenne et pour construire un avenir meilleur pour nous et les générations futures, non seulement en Europe mais aussi dans le monde, nous avons besoin de décideurs politiques courageux, compétents, animés par des valeurs et œuvrant avec honnêteté pour le bien commun. Il est de notre responsabilité de faire le meilleur choix possible lors des prochaines élections.

    En tant que chrétiens, nous devons essayer de discerner pour qui et pour quel parti voter en ces temps cruciaux pour l'avenir de l'Union européenne. Nous devons donc tenir compte de facteurs variant parfois d'un pays à l'autre - par exemple, la possibilité de voter pour des candidats ou seulement des partis, les programmes électoraux des différents partis, les candidats eux-mêmes... Sur ces questions, les Conférences épiscopales de chaque État membre peuvent également offrir des orientations utiles. En outre, il est essentiel que nous votions pour des personnes et des partis qui soutiennent clairement le projet européen et dont nous pensons raisonnablement qu'ils vont promouvoir nos valeurs et notre idée de l'Europe, telles que le respect et la promotion de la dignité de toute personne humaine, la solidarité, l'égalité, la famille et le caractère sacré de la vie, la démocratie, la liberté, la subsidiarité, le soin de notre “maison commune“...

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  • Le mouvement "Oui à la vie" a rassemblé plus de 35.000 personnes à Madrid pour protester contre l'avortement

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    De zenit.org (esp) :

    35 mille personnes descendent dans les rues de Madrid et s'élèvent contre l'avortement

    Le mouvement " Oui à la vie " a rassemblé plus de 35 000 personnes à Madrid pour crier contre l'avortement

    10 mars 2024

    Un peu plus de 35 000 personnes sont descendues dans les rues de Madrid le dimanche 10 mars pour exiger que la vie des enfants à naître et des personnes âgées soit défendue contre l'euthanasie. Sous le slogan "Si a la Vida" (Oui à la Vie), cette plateforme qui regroupe plus de 500 associations Pro-Life et Profamilia en Espagne a une nouvelle fois fait entendre sa voix en rassemblant différents leaders sociaux et politiques lors de la "Marche pour la Vie" qu'elle organise chaque année. Le manifeste, qui a été approuvé par plus de 500 associations, est le suivant : "Il est temps de démasquer les mensonges, les horreurs, les entreprises et les idéologies qui soutiennent la culture de la mort".

    Le manifeste souligne également l'urgence de retrouver l'essence du mouvement Pro-Life dans la bataille culturelle à laquelle il est appelé à devenir plus visible que jamais. La présidente de la Fédération des associations pro-vie d'Espagne, Alicia Latorre, met en garde contre la persécution des militants pro-vie et appelle à leur défense. Pour la dirigeante du mouvement Pro-Life en Espagne, il est essentiel de rappeler la campagne de harcèlement et de démolition que subissent les différents leaders du mouvement Pro-Life, et elle a signalé aux médias qu'"ils veulent transformer en loi des actes totalement pervers et qui ne profitent à personne".

    Parmi les participants se trouvaient plusieurs leaders de la sphère familiale et politique en Espagne, dont José Castro Velarde, président de la Fondation Enraizados ; Álvaro Ortega, président de la Fondation +Vida ; la députée régionale, Rocio Monasterio ; et le conseiller du président de la Communauté de Madrid, David Pérez ; ainsi que plusieurs membres du Parti Populaire et de Vox de Madrid. Des témoignages pro-vie de dépassement et d'encouragement à défendre la vie jusqu'au bout.

    Au cours de l'événement, Paloma Zafrilla a pris le micro avec émotion et quelques larmes pour évoquer son frère Carlos, qui souffre d'un handicap de plus de 96 %. Ce jeune homme de 26 ans est comme un bébé de six mois : "il ne marche pas, il ne parle pas". La seule chose qu'il fait, c'est se plaindre, pleurer ou rire, comme le dit Paloma. La jeune femme a déclaré que sa famille avait fait l'objet de toutes sortes de moqueries : des médecins qui les ont exhortés à ne pas avoir d'autres enfants parce qu'ils ne savent pas s'ils seront porteurs d'un autre handicap, aux proches qui leur ont dit que c'était peut-être même "égoïste". Pour sa part, la jeune femme a déclaré : "Ce n'est pas parce que la vie n'est pas facile qu'elle est moins belle, bien sûr. Et dans ce cas, c'est le contraire. C'est beaucoup plus amusant. Une vie n'est jamais moins qu'une vie selon ses capacités, parce que nous ne sommes pas des machines et que nous ne valons pas ce que nous produisons".

    L'événement s'est achevé par le déploiement de ballons et la prestation de divers artistes sur les scènes de la plateforme "Si A La Vida", ainsi que par la visibilité d'une échographie en direct d'un bébé de 25 semaines et l'écoute des battements de cœur de l'enfant.

    35 000 personnes descendent dans les rues de Madrid et élèvent leur voix contre l'avortement

  • Les électeurs irlandais ont refusé d'effacer la famille

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Les électeurs irlandais ont refusé d'effacer la famille

    Ce n'est pas une fin de semaine particulièrement faste pour l'establishment politique irlandais. Deux changements constitutionnels ont été rejetés par l'électorat, bien qu'ils aient été soutenus par tous les partis traditionnels - Fianna Fail, Fine Gael, les Travaillistes, les Verts, les nationalistes du Sinn Fein - sans oublier les habituels experts et ce qu'on appelle le Conseil national des femmes (un organisme censé représenter les femmes). Le radiodiffuseur public, RTE, qui se trouve dans une position similaire à celle de la BBC après le vote sur le Brexit, est curieusement discret sur le résultat. Radio-Canada a adopté la même stratégie, un court reportage qui ne cite pas les chiffres du rejet massif irlandaise et qui caricature le contenu de la Constitution irlandaise. 

     

    >Les électeurs avaient la possibilité, comme l'avait indiqué le quotidien de gauche britannique le Guardian, de "moderniser la constitution irlandaise" dans la lignée des référendums de 2015 et 2018 qui ont approuvé le mariage homosexuel et l'avortement et "souligné la transformation laïque et libérale de l'Irlande". Les électeurs ont massivement dit non, mais merci quand même.

    Les clauses en cause, très caractéristiques de la constitution d'Eamon De Valera de 1937 et qualifiées de "dépassées" par le gouvernement, déclaraient que "l'État reconnaît la famille comme l'unité naturelle, primaire et fondamentale de la société et comme une institution morale possédant des droits inaliénables et imprescriptibles, antérieurs et supérieurs à tout droit positif" et que "l'État s'engage à veiller avec un soin particulier à l'institution du mariage, sur laquelle la famille est fondée, et à la protéger contre toute attaque". Le gouvernement voulait modifier la partie concernant la famille en disant : "qu'elle soit fondée sur le mariage ou sur d'autres relations durables" et omettre la partie concernant le fait que la famille est fondée sur le mariage. On voit le sens de la démarche.

    L'autre élément de l'article 41 que le gouvernement souhaitait modifier concernait la place des femmes au sein du foyer. La constitution de De Valera déclarait que, "en particulier, l'État reconnaît que, par sa vie au sein du foyer, la femme apporte à l'État un soutien sans lequel le bien commun ne peut être atteint" et que, "par conséquent, l'État s'efforcera d'assurer que les mères ne soient pas obligées, par nécessité économique, de s'engager dans le travail en négligeant leurs devoirs au sein du foyer". Il n'est pas question ici d'obliger les femmes à rester à la maison, ce que prétendait Radio-Canada hier dans son reportage morose. Cet article n'a d'ailleurs jamais eu le moindre effet sur les femmes qui travaillent (dans les filatures hier ou les bureaux aujourd'hui), mais le gouvernement voulait une formule non genrée : "L'État reconnaît que les soins prodigués par les membres d'une famille les uns aux autres, en raison des liens qui les unissent, apportent à la société un soutien sans lequel le bien commun ne peut être atteint, et il s'efforcera de soutenir ces soins". Une différence de taille.

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  • L'avortement inscrit dans la Constitution française : Et après ?

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    L'avortement inscrit dans la Constitution française : Et après ?

    Censé être un "message symbolique" au reste du monde, de l'autre côté des Alpes, les organisations pro-vie appellent déjà à la mobilisation pour empêcher l'exportation du modèle français.

    8 mars 2024

    La pratique de l'avortement est désormais un droit constitutionnel en France, qui devient officiellement le deuxième pays de l'histoire à franchir ce pas, quelques décennies après la Yougoslavie communiste de Tito dans les années 1970.

    En prenant cette mesure pour adopter démocratiquement le droit à l'avortement, la France a également dépassé la situation qui prévalait au niveau national aux États-Unis avant l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade en 2022, étant donné que cette constitutionnalisation américaine du droit à l'avortement s'est faite de manière judiciaire.

    Que signifie donc ce changement sans précédent, tant en France qu'à l'international ?

    Après plusieurs mois de débats parlementaires, les députés et sénateurs français réunis en Congrès à Versailles ont voté le 4 mars à une écrasante majorité (780-72) la révision constitutionnelle faisant de l'avortement une "liberté garantie". L'amendement avait déjà été approuvé par l'Assemblée nationale et le Sénat français au début de l'année.

    Pendant ce temps, sur l'Esplanade du Trocadéro à Paris, des scènes de liesse se sont déroulées, avec des bombes fumigènes violettes volant au rythme du tube pop Run the World (Girls) de Beyoncé, avec en toile de fond la Tour Eiffel scintillante affichant le message "My Body, My Choice" (Mon corps, mon choix).

    De telles images, en décalage avec la gravité du sujet, couplées au faste et à la théâtralité du Congrès de Versailles, ont provoqué la consternation d'un certain nombre d'observateurs et d'internautes - dont même des partisans de l'avortement - qui ont dénoncé l'indécence de nombreux soutiens politiques à ce projet de loi.

    "Notre pays se serait honoré en inscrivant plutôt [dans la Constitution] la promotion des droits de la femme et de l'enfant", écrit la Conférence des évêques de France dans un communiqué publié le jour du vote. Ils soulignent que "de tous les pays européens, même en Europe occidentale, la France est le seul où le nombre d'avortements ne diminue pas et a même augmenté au cours des deux dernières années".

    Ces observations sont corroborées par l'Institut national d'études démographiques français, qui a enregistré un chiffre record de 232 000 avortements en 2022, en forte hausse par rapport aux années précédentes, avec un ratio de 1 avortement pour 3 naissances en 2022, contre 1 pour 4 en 2017.

    Un "coup de communication

    En effet, si le président Emmanuel Macron a initié ce projet de modification de la Constitution, c'est moins pour protéger un "droit menacé" en France que pour donner des gages à ses électeurs de gauche dans un contexte social tendu et envoyer un message au reste du monde, à commencer par les États-Unis, dont le renversement de Roe v. Wade a provoqué une onde de choc dans le monde occidental en juin 2022. L'exposé des motifs du projet de loi l'indique directement en affirmant que le droit à l'avortement est menacé dans d'autres pays comme les Etats-Unis, la Pologne ou la Hongrie.

    Pour les opposants au projet de loi, cette initiative française n'est qu'un "coup de pub" dont les conséquences sont difficiles à mesurer.

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  • Espagne : Mgr Luis Argüello, un conservateur, présidera la Conférence des évêques

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    Du site de la FSSPX :

    Espagne : un conservateur prend les rênes de la conférence épiscopale

    L’archevêque de Valladolid a été élu par ses pairs à la tête de la Conférence des évêques d’Espagne. Opposant résolu à l’avortement et à l’euthanasie, promoteur de la cause de béatification d’Isabelle la Catholique, le profil du prélat incarne l’aile droite du catholicisme espagnol sur de nombreux sujets.

    Elu le 5 mars 2024 au premier tour de scrutin avec quarante-huit voix sur les soixante-dix-huit que compte la Conférence des évêques d’Espagne (CEE) Mgr Luis Argüello succède donc au cardinal-archevêque de Barcelone, Mgr Juan Jose Omella à la tête de la CEE.

    Les prélats espagnols ont donc clairement choisi un conservateur pour les diriger : faut-il y voir une réponse à la convocation romaine de tout l’épiscopat ? Revenons quelques mois en arrière : à la fin du mois de novembre 2023, le Souverain Pontife a reçu tous les prélats de la péninsule.

    De mémoire de fonctionnaires de la Curie, on n’avait plus vu cela depuis belle lurette. Officiellement, le Saint-Père voulait s’entretenir avec les évêques espagnols au sujet de la crise des vocations et des séminaires que traverse le pays, comme partout en Europe d’ailleurs.

    Mais, explique-t-on à Rome, une autre raison figure parmi les hypothèses avancées pour expliquer la convocation des évêques espagnols : la volonté du pape d’encourager l’ouverture d’une Eglise jugée trop fermée sur elle-même. Le pape serait inquiet de la nostalgie pour le passé nourrie par certains jeunes prêtres.

    Pour remédier à cela, le pape François n’a pas hésité à nommer à des postes-clés plusieurs évêques espagnols proches de sa ligne, à l’instar du cardinal-archevêque de Madrid, Mgr Jose Cobo Cano : ce haut prélat s’est distingué il y a plusieurs mois en bloquant la venue programmée de Mgr Georg Gänswein à Madrid. L’ancien secrétaire du défunt pape Benoît XVI venait pour évoquer la figure de son mentor. La décision, jugée brutale, de l’ordinaire de Madrid valait mieux qu’un long discours.

    En tout cas, il se murmure qu’au-delà des Pyrénées, l’épiscopat aurait peu apprécié la « remontée de bretelles » qui a eu lieu au mois de novembre dernier dans la ville éternelle, ce qui a pu jouer en faveur du choix de l’archevêque de Valladolid.

    Sans parler de l’onde de choc créée par la déclaration Fiducia supplicans, document émanant du Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) et permettant d’accorder aux couples illégitimes au regard du droit de l’Eglise, une bénédiction non rituelle.

    Si les évêques espagnols ont apporté leur soutien au pape François après les attaques contre la déclaration romaine, ils se sont toutefois bien gardés de se prononcer sur son application concrète, nombreux étant les fidèles et les prêtres heurtés par le document du DDF.

    La nomination d’un conservateur à la tête de la CEE permet ainsi de rassurer une Eglise locale en proie au doute, d’autant plus que la diminution de la foi dans la patrie de sainte Thérèse d’Avila va de pair avec l’islamisation croissante de la société, comme ailleurs en Europe.

    Un évêque ibère de l’aile progressiste résumait ainsi la situation au lendemain de l’élection de Mgr Argüello : « Nous avons perdu car nous ne sommes pas parvenus à faire saisir les besoins de l’Eglise de demain. » Rien à voir avec ce qui s’était passé en mars 2020, lorsque les cardinaux Omella et Osoro, alors considérés comme les hommes du pape dans le pays, ont pris en main la CEE.

    Une preuve de plus que la fièvre réformiste qui anime la maison Sainte-Marthe commence à lasser plus d’un évêque, car sur le vieux continent comme ailleurs, les yeux semblent désormais fixés sur l’horizon du futur pontificat.

  • Macron se battra pour que le droit d'avorter devienne universel et effectif

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Avortement : vers un « droit universel et effectif » ?

    8 mars 2024

    Le 8 mars, en présence d’Emmanuel Macron, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a apposé le sceau de la République sur la loi visant à garantir aux femmes la « liberté d’accès à l’avortement » (cf. La France inscrit l’avortement dans sa Constitution. Et ensuite ? ; Modifier la Constitution « avec des propositions de vie et non de mort » exhorte le Vatican).

    Lors de cette cérémonie, pour la première fois publique, qui a eu lieu place Vendôme, le chef de l’Etat a confirmé sa volonté d’inscrire « la liberté de recourir » à l’IVG « dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne » (cf. Intégrer le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE ?). Selon lui, « plus rien n’est acquis et tout est à défendre ». « Tant que la promesse d’égalité n’est pas tenue pour l’humanité », ce n’est « pas la fin d’une histoire » estime-t-il.

    « Au-delà de l’Europe, nous nous battrons pour que ce droit devienne universel et effectif » a promis le président de la République. « Nous ne trouverons le repos que lorsque cette promesse sera tenue partout dans le monde » poursuit-il.

    Invitée à conclure la cérémonie de scellement de la Constitution, la chanteuse Catherine Ringer a modifié la Marseillaise en remplaçant le « sang impur » qui « abreuve nos sillons » par « cette loi pure dans la Constitution ».

     

    Quand le "Mane, Thecel, Phares" s'inscrira-t-il sur les murs de l'Elysée ?