Lu sur le site « Diakonos.be »
"Ce 16 mars, le pape Benoit XVI a exceptionnellement accordé une interview au journal l’Avvenire, le quotidien de la Conférence des Evêques italiens dans laquelle il a évoqué la « crise profonde » que l’Eglise traverse depuis le Concile Vatican II.
Le Pape Benoît nous rappelle l’importance de la croyance catholique qu’il est possible de perdre le salut éternel ou d’aller en enfer :
« Les missionnaires du 16è siècle étaient convaincus que les personnes non baptisées étaient perdues pour toujours. Après le concile, on a définitivement abandonné cette conviction avec pour résultat une crise bipolaire. Sans cette préoccupation du salut, la Foi perd sa raison d’être. »
Il parle également d’une « profonde évolution du Dogme » par rapport à la tradition qu’il n’y ait pas de salut hors de l’Eglise. Ce changement de doctrine a conduit, aux yeux du pape, à une perte du zèle missionnaire de l’Eglise et d’une « perte de toute motivation pour tout futur engagement missionnaire ».
Le Pape Benoît pose ensuite la question épineuse causée par ce changement d’attitude de l’Eglise : « pourquoi essayeriez-vous de convaincre les gens d’embrasser la foi chrétienne s’ils peuvent de toute façon être sauvés même sans elle ? ».
Autre conséquence de cette nouvelle attitude de l’Eglise, les catholiques eux-mêmes sont moins attachés à leur foi, aux yeux de Benoît XVI. Si certains peuvent sauver leur âme par d’autres moyens « pourquoi les chrétiens devraient-ils être liés aux obligation de la foi chrétienne et à sa morale ? » demande le Pape. Et il conclut « Mais si la foi et le salut ne dépendent plus l’un de l’autre, alors la foi perd de son attrait. »
Le Pape Benoît réfute également le concept du « chrétien anonyme » développé par Karl Rahner ainsi que l’idée relativiste selon laquelle toutes les religions se valent et peuvent mener à la vie éternelle.