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Eglise - Page 44

  • Saint Thomas d'Aquin (28 janvier)

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    Saint_thomas_d_aquin.jpgLors de l'audience générale du mercredi 2 juin 2010, le pape Benoît XVI a consacré sa catéchèse à Saint Thomas d'Aquin :

    Chers frères et sœurs,

    Après quelques catéchèses sur le sacerdoce et mes derniers voyages, nous revenons aujourd'hui à notre thème principal, c'est-à-dire la méditation de certains grands penseurs du Moyen-Age. Nous avions vu dernièrement la grande figure de saint Bonaventure, franciscain, et je voudrais aujourd'hui parler de celui que l'Eglise appelle le Doctor communis:  c'est-à-dire saint Thomas d'Aquin. Mon vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, dans son encyclique Fides et ratioa rappelé que saint Thomas "a toujours été proposé à juste titre par l'Eglise comme un maître de pensée et le modèle d'une façon correcte de faire de la théologie" (n. 43). Il n'est donc pas surprenant que, après saint Augustin, parmi les écrivains ecclésiastiques mentionnés dans le Catéchisme de l'Eglise catholique, saint Thomas soit cité plus que tout autre, pas moins de soixante et une fois! Il a également été appelé Doctor Angelicus, sans doute en raison de ses vertus, en particulier le caractère sublime de sa pensée et la pureté de sa vie.

    Thomas naquit entre 1224 et 1225 dans le château que sa famille, noble et riche, possédait à Roccasecca, près d'Aquin, à côté de la célèbre abbaye du Mont Cassin, où il fut envoyé par ses parents pour recevoir les premiers éléments de son instruction. Quelques années plus tard, il se rendit dans la capitale du Royaume de Sicile, Naples, où Frédéric II avait fondé une prestigieuse Université. On y enseignait, sans les limitations imposées ailleurs, la pensée du philosophe grec Aristote, auquel le jeune Thomas fut introduit, et dont il comprit immédiatement la grande valeur. Mais surtout, c'est au cours de ces années passées à Naples, que naquit sa vocation dominicaine. Thomas fut en effet attiré par l'idéal de l'Ordre fondé quelques années auparavant par saint Dominique. Toutefois, lorsqu'il revêtit l'habit dominicain, sa famille s'opposa à ce choix, et il fut contraint de quitter le couvent et de passer un certain temps auprès de sa famille.

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  • Les mugissements du "grand boeuf muet de Sicile"

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    St_Thomas3.jpg

    Source : classes.bnf.fr

    "Né en 1225 à Aquino, près de Naples, en Italie, Thomas d’Aquin appartient à l’une des plus importantes familles d’Italie. Il étudie d'abord la grammaire, les sciences naturelles, la science arabe et la philosophie grecque chez les dominicains de Naples.

    À dix-neuf ans, il est reçu parmi les novices de l’ordre dominicain, déclenchant une vive opposition de sa famille, qui le fait enlever sur la route qui le conduit à Paris. Il prononce toutefois ses voeux en 1243 et étudie à Paris, puis à Cologne, où il a pour maître Albert le Grand et pour condisciples Ambroise de Sienne et Thomas de Cantimpré.

    Il est taciturne et ses compagnons le surnomment « le grand boeuf muet de Sicile ». Mais dans une argumentation qu’il soutient publiquement, il répond avec une dialectique si pointue et si lumineuse qu’Albert le Grand se tourne tout ému vers ses élèves et leur prédit que « les mugissements de ce boeuf retentiront dans tout l’univers ». Comme son maître, il est ouvert à la renaissance des oeuvres de l’Antiquité, celles d’Aristote notamment.

    En 1248, il commence à enseigner à Cologne puis revient à Paris, où il est reçu bachelier et occupe une chaire de théologie. En 1257, il obtient le grade de docteur et dirige une des deux écoles du collège de Saint-Jacques. Dès lors, sa renommée s’étend dans toute l’Europe et les papes qui se succèdent l’appellent à leurs côtés.

    Il consacre les neuf dernières années de sa vie à la rédaction de sa grande oeuvre, la Somme de théologie. Il meurt le 2 mars 1274 à quarante-neuf ans, en se rendant au concile de Lyon, où il avait été convoqué comme expert.

    La pensée théologique de Thomas d'Aquin repose sur deux axes fondamentaux :

    • une confiance active en la raison,
    • une référence permanente à la nature.

    Sa vision optimiste réconcilie foi et raison en mettant les ressources de la raison au service de l’intelligence de la foi, au point de constituer la théologie en science véritable - science des choses divines construite à l’aide de raisonnements et de démonstrations conformes aux principes aristotéliciens.

    On pourrait dire que si saint Augustin a eu la volonté de « christianiser » Platon en l'introduisant dans ses théories religieuses, saint Thomas d'Aquin « christianisa » à son tour Aristote, huit siècles plus tard, avec cette même volonté d'harmoniser le savoir, la sagesse antique et la foi chrétienne."

    "Il devient de plus en plus malaisé de déguiser le fait que Thomas d'Aquin fut l'un des grands libérateurs de l'esprit humain, en réconciliant raison et religion. Il lui ouvrit les voies de l'expérimentation scientifique, il rendit aux impressions sensibles leur dignité de fenêtres de l'âme, et à l'intellect son droit divin de se nourrir de faits vérifiés. Il permit à la Foi d'assimiler la substantifique moelle de la plus dense et de la plus trapue des philosophies antiques.»

    Chesterton, Saint-Thomas d'Aquin, Paris, Plon 1939, p.30

  • Quand Thomas d'Aquin priait la Vierge Marie

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    Prière à la bienheureuse Vierge Marie (Thomas d'Aquin) (source)St_Thomas3.jpg

    O bienheureuse et très douce Vierge Marie, Mère de Dieu, pleine de toute bonté, fille du Roi des rois, Souveraine des Anges, mère du Créateur de l'univers, je jette dans le sein de votre bonté, aujourd'hui et tous les jours de ma vie, mon corps et mon âme, toutes mes actions, mes pensées, mes volontés, mes désirs, mes paroles, mes œuvres, ma vie tout entière et ma mort, afin que, par vos suffrages, tout cela tende au bien, selon la volonté de votre cher Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, afin que je vous aie, ô ma très sainte Souveraine, pour alliée et pour consolatrice, contre les embûches et les pièges de l'antique adversaire et de tous mes ennemis.

    De votre cher Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, daignez m'obtenir la grâce qui me permettra de résister aux tentations du monde, de la chair et du démon, et d'avoir toujours le ferme propos de ne plus pécher à l'avenir, mais de persévérer en votre service et en celui de votre cher Fils.

    Je vous prie aussi, ô ma très sainte Souveraine, de m'obtenir une vraie obéissance et une vraie humilité du cœur, afin que je me reconnaisse en vérité comme un misérable et fragile pécheur, impuissant non seulement à faire la moindre bonne œuvre, mais encore à résister aux attaques continuelles, sans la grâce et le secours de mon Créateur et vos saintes prières.

    Obtenez-moi aussi, ô ma très douce Souveraine, une perpétuelle chasteté d'esprit et de corps, afin que d'un cœur pur et d'un corps chaste, je puisse servir votre Fils aimé et vous-même selon ma vocation.

    Obtenez-moi de lui la pauvreté volontaire, avec la patience et la tranquillité d'esprit, afin que je sache supporter les travaux de ma condition pour mon salut et celui de mes frères.

    Obtenez-moi encore, ô très douce Souveraine, une charité vraie qui me fasse aimer de tout cœur votre très saint Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, et vous, après lui, par-dessus toutes choses, et le prochain en Dieu et à cause de Dieu, sachant me réjouir de son bien, m'affliger de son mal, ne mépriser personne, ne jamais juger témérairement, ne me préférer dans mon cœur à quiconque.

    Apprenez-moi en outre, ô Reine du Ciel, à toujours unir dans mon cœur la crainte et l'amour de votre très doux Fils ; à toujours rendre grâces de tant de bienfaits qui me viennent non de mes mérites, mais de sa pure bonté ; à faire de mes péchés une confession pure et sincère, une pénitence vraie, pour mériter ainsi miséricorde et grâce.

    Je vous supplie enfin, ô Mère unique, porte du ciel et avocate des pécheurs, de ne pas permettre qu'à la fin de ma vie, moi, votre indigne serviteur, je dévie de la sainte foi catholique, mais que vous me secouriez selon votre grande miséricorde et amour, et que vous me défendiez des esprits mauvais ; que par la glorieuse Passion de votre Fils béni, et par votre propre intercession, mon cœur plein d'espérance, vous m'obteniez de Jésus le pardon de mes péchés, de sorte que, mourant dans votre amour et le sien, vous me dirigiez dans la voie de la délivrance du salut. Ainsi soit-il.

  • La foi est bonne pour votre famille et vos enfants : quelques preuves et encouragements

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    De sur le CWR :

    La foi est bonne pour votre famille : quelques preuves et encouragements

    La plupart des Américains (mais pas seulement) se soucient effectivement du développement spirituel de leurs enfants, mais il existe encore dans la société moderne un courant hostile à « imposer » sa foi.

    Les recherches démontrent systématiquement que la religion est bénéfique pour vous et vos enfants. L’importance de transmettre la foi à vos enfants n’est peut-être pas un point controversé pour les lecteurs d’un site Web catholique, mais les parents peuvent être encouragés à savoir que les preuves soutiennent largement l’éducation catholique. Bien que les données soient convaincantes, notre obligation de transmettre la foi est basée sur la recherche.

    Comme nous le verrons plus loin, la Bible nous exhorte explicitement à élever nos enfants dans la foi. Le Catéchisme de l’Église catholique insiste sur nos devoirs : « Par la grâce du sacrement du mariage, les parents reçoivent la responsabilité et le privilège d’évangéliser leurs enfants . » (paragraphe  2225 ; italiques dans l’original). Les résultats positifs associés à une évangélisation réussie de nos propres enfants sont bien documentés.

    Le professeur Christian Smith a mené une étude nationale sur la jeunesse et la religion, en interrogeant un large groupe de jeunes à plusieurs reprises sur plusieurs années et en donnant naissance à un certain nombre d’ouvrages et d’articles universitaires. Lorsque Smith a étudié les catholiques âgés de 18 à 23 ans, dans son livre Young Catholic America paru en 2014 , il explique en détail comment les catholiques pratiquants sont plus susceptibles d’être en bonne santé physique et plus susceptibles d’être heureux.

    Le livre de 2010 du professeur Kendra Creasy Dean, Almost Christian: What the Faith of Our Teenagers is Telling the American Church, utilise également certaines des données de cette étude pour conclure :

    Bien que les jeunes religieux n’évitent pas les comportements et les relations problématiques, ceux qui participent à des communautés religieuses sont plus susceptibles de réussir à l’école, d’avoir des relations positives avec leur famille, d’avoir une vision positive de la vie, de porter leur ceinture de sécurité – la liste est longue, énumérant un éventail de résultats pour lesquels les parents prient.

    Les chercheurs mormons sont parvenus à des conclusions similaires. D’autres chercheurs  notent que :

    Il existe une littérature abondante dans les sciences sociales et comportementales sur les associations entre religion, spiritualité et bien-être à l’âge adulte. Selon les types de mesures de la religiosité et de la spiritualité utilisées et les résultats évalués, les résultats obtenus chez les adultes soutiennent des associations positives faibles mais significatives entre la religiosité et les composantes du bien-être, notamment la toxicomanie, la santé mentale, la santé physique et la satisfaction générale dans la vie.

    Stephen Cranney,  professeur  à l’Université catholique d’Amérique et spécialiste des données,  explique simplement : « La religion est presque toujours associée au fait d’être plus heureux. » Cranney fait remarquer que nous savons désormais beaucoup de choses sur « si les personnes religieuses ou non religieuses sont plus heureuses » du point de vue des « statistiques et des preuves empiriques ».

    En analysant des centaines d’articles sur la relation entre la santé et les mesures de la religion et de la santé ou du bonheur, la grande majorité des études montrent que les personnes religieuses sont plus heureuses. En examinant les données de 25 pays, le professeur Ryan Burge  a découvert  un lien entre le fait d’être religieux et le bien-être autodéclaré, en particulier chez les personnes religieuses aux États-Unis.

    Des écrivains célèbres, comme l'actuel vice-président JD Vance,  font également référence à ce type de recherche. Si les stéréotypes médiatiques peuvent dépeindre les croyants comme malheureux, les faits montrent le contraire.

    Bien sûr, la preuve que la transmission de la foi conduit à de bons résultats n’est pas la raison pour laquelle j’enseigne la foi à mes enfants. Je les élève dans la foi catholique parce que je crois que c’est la vérité. Je ne trouve rien dans la Bible ou dans notre tradition qui recommande aux enfants de se faire leur propre opinion sur la foi.

    Dans le Deutéronome, par exemple, juste après le célèbre verset Shema (Écoute, Israël), les Israélites reçoivent l’instruction suivante : « Ces paroles que je te prescris aujourd’hui seront dans ton cœur ; tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. » (Deutéronome 6:4-7).

    Le Psaume 78 rejette l’idée de cacher la foi à ses enfants et encourage plutôt les parents à « raconter à la génération future les hauts faits de l’Éternel, sa puissance et les prodiges qu’il a accomplis ». Dieu « a commandé à nos pères de l’enseigner à leurs enfants, afin que la génération future les connaisse, les enfants à naître, et qu’ils se lèvent et les racontent à leurs enfants, afin qu’ils mettent leur espérance en Dieu, qu’ils n’oublient pas les œuvres de Dieu et qu’ils observent ses commandements… » (Psaume 78:4-7).

    Cette réflexion ne se limite pas à l’Ancien Testament. Saint Paul exhorte les pères à élever leurs enfants « dans la discipline et l’instruction du Seigneur » (Ep 6, 4).

    La plupart des Américains se soucient  en effet du développement spirituel de leurs enfants, mais il existe encore dans la société moderne une certaine opposition à ce que l'on « impose » sa foi. De temps à autre, on rencontre des gens, parfois  même des gens intelligents,  qui prétendent que les parents ne devraient pas imposer leur religion à leurs enfants.

    Cette idée moderne de laisser vos enfants choisir leur religion ne fait pas partie de notre foi, alors que la Bible et le Catéchisme nous confient la responsabilité d’élever nos enfants dans la foi. C’est également une approche malsaine. Vous n’auriez pas l’impression de manipuler vos enfants si vous leur serviez des bagels au lieu de brownies glacés au petit-déjeuner ; vous ne devriez pas vous sentir mal de leur transmettre la foi.

    Le monde peut être en désaccord, mais il a tort.

  • Angèle Merici : quand une femme ouvrait la voie à une réforme authentique...

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    sainte-angele-merici.jpg27 janvier : SAINTE ANGÈLE MÉRICI - Vierge, fondatrice de la Congrégation des Ursulines (1474-1540)

    Sainte Angèle Mérici naquit à Desonzano, sur le lac de Garde. Ses parents, profondément chrétiens, désiraient que leurs enfants trouvent leur bonheur dans la gloire de Dieu. Pour réaliser cet idéal, ils avaient fait un vrai sanctuaire de la maison paternelle où chacun travaillait sous le regard de Dieu et récitait la prière en commun. Une lecture dans un livre de piété ou dans la Vie des Saints terminait la journée. A ces pieuses pratiques, Angèle ajoutait les rigueurs de la pénitence. Elle voua sa virginité au Seigneur à l'âge de neuf ans et renonça le jour même à toute parure. Elle perdit son père vers l'âge de treize ans; sa mère mourut deux ans plus tard. Un oncle nommé Barthélémy la prit alors chez lui et s'attacha à favoriser ses pratiques de dévotion. Six ans s'écoulèrent avant que Dieu vienne lui ravir son unique soeur de sang et de sentiments; le décès de l'oncle Barthélémy suivit de près cette perte vivement ressentie.

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  • Ces prêtres qui gardent espoir mais que Rome décourage...

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    D'Edward Pentin sur le NCR :

    Les prêtres de la Conférence de Rome partagent leurs défis et de forts signes d'espoir

    Le clergé parle au Register de la baisse de la fréquentation des messes et d'autres préoccupations, tout en soulignant comment la recherche du Christ par les jeunes fidèles en particulier apporte de l'espoir dans l'année jubilaire.

    Le clergé se rassemble pour une photo lors de la troisième Convocation internationale de la Confrérie du clergé catholique, qui s'est tenue du 13 au 17 janvier à Rome.
    Le clergé se rassemble pour une photo lors de la troisième convocation internationale de la Confrérie du clergé catholique, qui s'est tenue du 13 au 17 janvier à Rome. (photo : Edward Pentin)

    Note de l'éditeur : Cet article est une couverture élargie de la Troisième Convocation internationale des Confréries du clergé catholique. La première partie comprenait des commentaires des cardinaux Robert Sarah, Gerhard Müller et Raymond Burke . 

    ROME — Les prêtres occidentaux sont aujourd’hui confrontés à une série de défis, allant de la baisse de la fréquentation des églises aux conditions financières critiques dans de nombreuses paroisses, qui, selon eux, sont aggravées par des messages confus et le peu d’encouragement venant du Vatican et des évêques. 

    Mais ils voient aussi des signes d’espoir — surtout parmi les jeunes — alors que les gens sont attirés par la beauté, la vérité et la bonté de la foi et commencent à exiger de l’Église des liturgies respectueuses, une doctrine saine et un sentiment de stabilité et de transcendance dans un monde désordonné.

    Ce ne sont là que quelques-unes des observations faites par des membres du clergé d'Australie, des États-Unis, du Royaume-Uni et d'Espagne qui se sont entretenus avec le Register en marge de la troisième Convocation internationale des confréries du clergé catholique qui s'est tenue du 13 au 17 janvier à Rome. 

    Fondée par le père américain Robert Levis en 1975, la Confraternité du clergé catholique est une association populaire de plus de 500 prêtres catholiques du monde entier, née des troubles post-conciliaires des années 1970.

    « À l’époque, de nombreux prêtres partaient, et la confrérie a donc été fondée pour les encourager à rester », a déclaré Thomas McKenna, directeur exécutif de la confrérie. « Depuis, de nombreux prêtres ont déclaré qu’ils devaient leur décision de rester prêtres à la confrérie. » 

    Environ 75 prêtres ont assisté à l'événement qui comprenait des conférences des cardinaux Robert Sarah, Gerhard Müller et Raymond Burke . 

    Le père Paul Chandler, curé de la paroisse d'Inverell, dans l'archidiocèse de Brisbane, en Australie, a déclaré que « l'un des plus grands défis est le déclin de la foi », ce qui conduit à une diminution de la fréquentation des messes dans certaines églises de son diocèse, presque à zéro, car « les personnes âgées meurent et ne sont pas remplacées ». 

    D’autres prêtres ont fait écho à ce même problème. Le père Carlo Santa Teresa, un jeune prêtre de Camden, dans le New Jersey, a noté à la fois « une faible fréquentation de la messe et un manque de catéchèse ». Le père Philip De Freitas, curé de Tonbridge, en Angleterre, a également souligné ce déclin et l’a lié à une « perte de foi dans l’Eucharistie, la présence réelle du Christ ».

    « Les gens ne s’en soucient plus vraiment », a-t-il dit. « Il semble y avoir une perte de respect à cause de la communion dans la main et de la liturgie en général, et tout le reste en découlera. » 

    La baisse considérable de la fréquentation des messes affecte naturellement les finances des paroisses. Un autre prêtre australien, qui a demandé à ne pas être nommé, a fait remarquer que les conditions financières étaient « choquantes » dans de nombreuses paroisses de son pays. 

    Encouragement des laïcs

    D'autres prêtres présents à la conférence ont parlé d'un moral généralement bas, affirmant que même s'ils recevaient souvent des encouragements bienvenus de la part des fidèles laïcs, ils étaient fréquemment « découragés » par la hiérarchie et particulièrement par Rome. 

    Le père Chandler a déploré que le Vatican se concentre sur des questions telles que « les questions LGBTQ et le changement climatique » plutôt que d’écouter les préoccupations du clergé. Il a ajouté que c’était également « démoralisant parce que nous essayons, jour après jour, d’enseigner aux gens la foi, de les amener à la sainteté », mais a ajouté que ce n’est pas ce qui « semble préoccuper Rome ». 

    Mgr Charles Portelli, de l'archidiocèse de Melbourne, en Australie, a critiqué les « signaux contradictoires qui se font entendre en permanence » de Rome, et a cité comme exemples les ambiguïtés qui ont suivi la publication de l'exhortation apostolique Amoris Laetitia du pape François en 2016 et de la déclaration du Vatican Fiducia Supplicans de 2023 , qui autorisait la bénédiction des couples de même sexe. « Ils ne cessent de déplacer les poteaux de but, et cela rend les évêques incertains ; ils ne savent pas trop quoi faire », a-t-il déclaré. « Et cela érode en fait les relations, en particulier la relation entre les prêtres et leurs évêques, qui devraient être comme celles d'un père et d'un fils, ou au moins d'un frère à un frère. » 

    Le père Nicholas Leviseur, prêtre de l'Ordinariat de Notre-Dame de Walsingham, qui permet aux anciens anglicans de devenir catholiques tout en conservant leur liturgie et leur patrimoine anglicans, a déclaré que « le plus grand défi auquel nous sommes confrontés est le diable. Je ne veux pas paraître plat, car c'est ce que tout prêtre devrait dire, mais ils ne le disent pas. Et cela est aggravé par un problème dans la société où les gens ne sont tout simplement pas prêts à assumer personnellement la responsabilité de quoi que ce soit. » 

    Il a également critiqué les évêques qui « refusent d’accepter qu’ils ne sont rien de plus ni de moins que des serviteurs du Christ et que leur tâche est le salut des âmes », une compréhension qui, selon lui, a été perdue, bien que le salut des âmes soit « le but principal du prêtre et le seul but du droit canon ». En conséquence, a-t-il déclaré, de nombreux évêques orthodoxes qui prêchent ces vérités centrales sont « pétrifiés par Rome », craignant d’être sanctionnés ou destitués, comme cela est arrivé à certains évêques et prêtres qui se sont exprimés sur ces questions. 

    Malgré ces griefs importants, les prêtres ont gardé espoir et se sont réconfortés des signes d’un renouveau de la foi dans leurs pays. Plusieurs d’entre eux ont affirmé que ce que les jeunes et les autres recherchent dans l’Église, c’est l’authenticité, la conviction, la beauté, la vérité et la bonté, ainsi qu’un sens de la transcendance et du surnaturel.

    « Il peut parfois être très difficile de répondre à la crise actuelle », a déclaré le père Santa Teresa, « mais en même temps, malgré tout, les gens veulent toujours connaître la Parole ; ils ont ce désir de le connaître, de l’aimer. Ils cherchent toujours la vérité même s’ils disent qu’ils ne la recherchent pas. »

    Les prêtres ont parlé avec enthousiasme du Jubilé de l'Espérance de cette année, et plusieurs d'entre eux dirigeront des pèlerinages à Rome plus tard dans l'année. 

    Des signes d’espoir

    Il est intéressant de noter que de nombreux prêtres ont vu de l’espoir dans la messe traditionnelle en latin, même si peu d’entre eux la célébraient. Le père Chandler a déclaré que ses plus grandes congrégations et les paroissiens les plus jeunes assistaient à sa messe de rite ancien en semaine. « L’ancienne forme de la messe incite les gens à prier », a-t-il déclaré. « C’est un signe d’espoir. » 

    Le père Santa Teresa a déclaré qu'il avait « certainement » vu des signes d'espoir similaires dans la messe traditionnelle. « Dans un monde très chaotique, dans un monde qui semble avoir perdu tout sens de l'ordre, voir la précision de la liturgie traditionnelle, voir la beauté, les sons, chaque aspect de nos sens mobilisés, aide nos jeunes », a-t-il déclaré. « Les catholiques de mon âge désirent atteindre quelque chose de plus élevé que ce que le monde cherche à être. » 

    « Les jeunes sont attirés par la transcendance, mais ils veulent aussi une continuité historique », explique un prêtre qui a requis l'anonymat. « Ils savent qu'on leur a vendu un citron, après avoir lu l'histoire, et ils veulent trouver de l'authenticité. » 

    Un autre prêtre, s’exprimant également sous couvert d’anonymat, a déclaré que, tout comme en politique, en ces temps incertains, où les gens recherchent une « société beaucoup plus robuste », les gens recherchent également « un ensemble d’exigences beaucoup plus robustes » de la part de l’Église. Et cela nécessite en partie, a-t-il dit, « une plus grande clarté en termes d’enseignement et un environnement liturgique beaucoup plus sûr dans lequel ils peuvent prier et venir à Dieu ». 

    « Ils ne veulent pas que nous donnions des informations sur l'environnement, ils peuvent les obtenir en consultant The Guardian », a-t-il déclaré, faisant référence au journal socialiste britannique. « Ils recherchent des prêtres pour être prêtres. »  

    En réponse à la crise de l’Église et à ces signes d’espérance, le père Miguel Silvestre Bengoa, prêtre espagnol de l’Œuvre de l’Église, institut ecclésial de droit pontifical approuvé par saint Jean-Paul II en 1997, a souligné l’importance de mettre l’accent sur « le divin » dans l’Église, sur la « richesse de l’Église qui est Dieu lui-même qui habite en elle » plutôt que sur « la partie humaine : nos péchés, les scandales et la corruption ». 

    « Nous devons toujours regarder l’Église du point de vue surnaturel », a-t-il dit, et « essayer vraiment de montrer par notre vie la sainteté et la sainteté de l’Église ». Si chaque chrétien essayait de présenter la beauté de l’Église, a-t-il ajouté, « cela changerait beaucoup de choses ». 

    Il a particulièrement exhorté tous les prêtres à « se rapprocher de l’Eucharistie, de l’adoration » et à faire chaque jour une Heure Sainte devant le Saint-Sacrement, car « c’est le centre de notre vie ». 

    « Nous sommes appelés à être saints, et être saints signifie être avec le Saint, puis prêcher », a-t-il déclaré. Si les prêtres faisaient cela et évitaient de « tomber dans l’activisme », a déclaré le père Silvestre, « ils amèneraient les gens à l’Eucharistie, et tant de problèmes disparaîtraient ». 

  • Adorate Deum omnes angelis eius (introit du 3e dimanche du T.O.)

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    ADORÁTE Deum, omnes Angeli eius: audívit, et lætáta est Sion: et exsultavérunt fíliæ Iudæ. Ps. ibid., 1 Dóminus regnávit, exsúltet terra: læténtur ínsulæ multæ. v. Glória Patri.

    Adorez Dieu, tous Ses anges : pour Sion qui entend, grande joie : les filles de Juda exultent. Ps. Le Seigneur est règne, exulte la terre. Que se réjouissent les îles sans nombre. v. Gloire au Père.

  • Héritiers de la foi (homélie pour le 3ème dimanche du T.O.)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 3e dimanche du temps ordinaire (source) :

    Héritiers de la foi

    26 janvier 2025

    Il lit, et ensuite il affirme : « aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre ». Jésus est celui qui accomplit les Écritures, qui réalise les promesses de Dieu. Avec lui, le bonheur que Dieu avait promis à son peuple est là, à portée de cœur. Le bonheur de vivre dans l’intimité de Dieu et de collaborer à son Règne de justice et de paix peut devenir le nôtre.

    Ce que Jésus a dit et fait nous est accessible par les « serviteurs de la Parole », dont saint Luc dit qu’il met par écrit le témoignage. Nous découvrons que le mot « Parole » ne correspond pas à celui des Écritures, et encore moins à celui de « Bible » qui n’existait pas encore.

    C’est pourquoi l’Église catholique enseigne que la Parole de Dieu est ce que l’on transmet dans l’Église, comme cela se faisait chez les premiers chrétiens, au sujet de Jésus et de la manière de l’accueillir. Cette Parole se trouve à la fois dans les Écritures — celles que Jésus a lues et ensuite celles que des chrétiens ont écrites, et qu’on a ensuite rassemblé — et elle se trouve aussi dans le message que l’on se transmet entre chrétiens de génération en génération, que l’on appelle la Tradition.

    Il y a beaucoup de choses dans cette Tradition, à commencer par le fait que c’est saint Luc qui a écrit cet évangile que nous venons d’entendre, que c’est Matthieu qui en a écrit un autre, qu’il y a quatre évangiles reconnus et pas un de plus, etc. On aurait tort d’opposer la Bible à la Tradition, puisque c’est la Tradition qui a fait qu’il y ait la Bible, qui n’existait pas comme telle avant l’an 400. Aucun des premiers chrétiens n’avait la Bible, mais ils avaient des livres qu’on avait accepté de lire dans la liturgie, spécialement la messe, encore qu’au début cela variait de région en région pour quelques livres périphériques : tel livre était reçu, tel autre pas.

    Il y a d’autres choses qui nous sont parvenues de bouche de chrétien à oreille de chrétien sans être écrites dans des Écritures, dans ce qui deviendra la Bible. Par exemple la manière de prier, en disant « le Seigneur soit avec vous » ou « pour les siècles des siècles » ou « amen, alléluia, hosanna ». Par bonheur on voit que saint Paul parlait ainsi aux chrétiens à qui il écrit, ou les premiers évêques lorsqu’ils écrivaient des lettres dans lesquelles ils inséraient une prière, ou encore le livre de l’Apocalypse qui renferme beaucoup de prières. Mais ce n’est pas des écrits que les premiers chrétiens imitaient, c’était plutôt leur vie qu’ils transmettaient en priant ensemble, en vivant ensemble.

    Ils se transmettaient également d’autres pratiques, comme saint Paul le suggère en félicitant un jour les Corinthiens de garder les traditions qu’il leur a transmises (1 Co 11,2 ; cf. 1 Th 4,1 et 2 Th 2,15). Nous avons ainsi hérité la pratique de prier pour les morts, dont on a ensuite retrouvé des traces archéologiques très anciennes (mausolée des Valerii, vers 180), ou la pratique de prier chaque jour le Notre Père (cf. saint Cyprien, IIIe siècle), etc.

    Ce matin encore nous nous faisons héritiers de ce grand mouvement de la Tradition qui nous met en contact avec la vie qui anime le peuple de Dieu depuis le Christ, depuis le témoignage oral des « serviteurs de la Parole », depuis les premiers martyrs qui ont donné leur vie comme le Christ. Réjouissons-nous de cette puissance de l’Esprit qui coule là pour nous dans cette eucharistie et que nous n’avons qu’à recueillir par nos cœurs grands ouverts. Que Jésus nous libère de toutes nos chaînes intérieures, afin que, dans l’Esprit Saint, nous servions joyeusement nos frères.

  • C'est aujourd'hui que s'accomplit cette parole de l'Ecriture

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     Evangile du jour : Luc, 1, 1-4 ; 4, 14-21

    Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le début, furent les témoins oculaires et sont devenus les serviteurs de la Parole. C'est pourquoi j'ai décidé, moi aussi, après m'être informé soigneusement de tout depuis les origines, d'en écrire pour toi, cher Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus.

    Lorsque Jésus, avec la puissance de l'Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues des Juifs, et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait grandi. Comme il en avait l'habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.

    Alors il se mit à leur dire : « Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »

    Ignace, sur "le Temps d'y penser", propose ce commentaire à propos de l'Evangile du jour :

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  • Jubilé : « L'espérance ne déçoit pas »... mais seulement si elle est liée au salut

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    De Nicolas Bux sur la NBQ :

    jubilé

    « L'espérance ne déçoit pas », mais seulement si elle est liée au salut

    L'Année Sainte acquiert un sens à la lumière de la vertu théologale qui nous fait mettre notre confiance dans les promesses du Christ. Ce qui n’est pas « la tension qui unit mémoire et utopie », comme le dit le Pape dans son autobiographie.

    25_01_2025

    Dostoëvski, dans son roman Les Frères Karamazov, rejette l'idée selon laquelle, dans le banquet éternel du Ciel, les méchants puissent s'asseoir à table à côté des victimes, comme si de rien n'était. Platon, dans le mythe de Gorgias, affirmait qu'à la fin, les âmes se présenteront nues devant le juge : peu importe ce qu'elles étaient, mais seulement ce qu'elles sont réellement. Cette prémonition du juste jugement de Dieu, rappelle Benoît XVI, "reste largement vraie et saine même pour le chrétien" (encyclique Spe Salvi 44). C'est pourquoi Jésus met en garde, dans la parabole du riche et du pauvre Lazare (voir Luc 16,91-31), de ne pas être riche en présomption et en possessions, afin de ne pas creuser une fosse infranchissable entre la terre et le ciel, mais de laisser un possibilité intermédiaire entre notre mort et la résurrection finale, par la charité.

    La sentence finale du juge suprême n’ayant toujours pas été prononcée, tout espoir demeure. C'est une pensée qu'avait le judaïsme ancien, certaine que soit une punition, soit une félicité provisoire, l'âme reçoit déjà après la mort, pour se purifier et guérir pour devenir mûre et entrer en communion avec Dieu. C'est la doctrine du purgatoire, mûrie. dans l'Église d'Occident, à laquelle vise la vertu d'espérance, donc appelée « théologique », « par laquelle nous désirons le royaume des cieux et la vie éternelle comme notre bonheur, en plaçant notre confiance dans les promesses du Christ et en nous appuyant sur sur nos propres forces, mais avec l'aide de la grâce du Saint-Esprit » (CEC 1817).

    Il s'agit d'un concept très différent de celui exprimé par le pape François dans l'introduction de son autobiographie récemment publiée ( Espère. L'autobiographie , Feltrinelli 2025), où il affirme que « l'espérance est avant tout la vertu du mouvement et le moteur du changement : c'est la tension qui unit mémoire et utopie pour véritablement construire les rêves qui nous attendent."
    En fait, l'espérance théologique est étroitement liée au salut dans ce monde et pour l'éternité : Spes non confundit , l'espérance ne déçoit pas ( Rm5,5), c'est pourquoi la devise de l'Année Sainte et de la rémission par indulgence des châtiments obtenus par les péchés prend tout son sens.

    Dans Le Mystère du portique de la Seconde Vertu, Charles Péguy représente l'espérance comme la sœur cadette, tenue par la main des deux aînées, la foi et la charité : mais en réalité c'est elle qui les tient ensemble. La foi qui est le commencement, selon saint Ignace d'Antioche, et la charité qui est la fin, comment s'accompliraient-elles dans l'éternité – « la charité n'aura jamais de fin » (1 Co 13,8) – sans espérance ? L'espérance est liée au salut qui commence dans ce monde à partir de la rencontre avec Jésus-Christ : il est espérance, chante la séquence pascale : Surrexit Christus spes mea.

    À ce stade, « la foi est le fondement des choses qu'on espère et la preuve de celles qu'on ne voit pas » (Hé 11, 1) : ce que cela signifie pour aujourd'hui, pour le présent de notre histoire. La foi est espérance, parce qu'en elle nous avons été sauvés par le Christ (Cf. Rm 8,24). « La rédemption nous est offerte dans le sens où nous avons reçu une espérance, une espérance fiable, grâce à laquelle nous pouvons affronter notre présent : le présent, même fatigant, peut être vécu et accepté s'il conduit vers un but et si nous pouvons être sûrs de ce but, si ce but est si grand qu'il justifie l'effort du voyage" ( Spe Salvi 1). Cela donne un sens au « franchissement du seuil de l'espérance » qui est le Christ, comme l'écrivait saint Jean-Paul II, symbolisé dans l'Année Sainte par la Porte Sainte. Bien sûr, nous espérons la santé, la paix, le travail, la naissance d'un enfant. Si l'homme est tel à cause de ses désirs qui le relient aux étoiles  (de-sidera),  alors l'espoir et le désir vont de pair, bref nous voulons que le sens de toute chose se révèle, qu'il apparaisse et devienne rencontrable. Voici la prière, qui pour saint Augustin est un exercice de désir : « En ajournant (son don) Dieu élargit notre désir ; par le désir, il élargit l'âme et, en s'élargissant, il la rend plus capable (de s'accueillir) ». La prière se conjugue avec l'espérance.

    Mais que signifie « preuve de choses qu’on ne voit pas » ? Tout ce que nous espérons ne se voit pas. Nous voyons le mal, qui se propage et érode éternellement le cœur, avec la douleur, la méchanceté, la trahison, le mensonge, la violence, la maladie, la solitude, la persécution, la moquerie de tout ce qui nous est beau et cher dans ce monde. Cette réalité présente constitue pour nous une « preuve » des choses qu'on ne voit pas encore. Voyons ça. Par conséquent, tester ce qui ne peut pas être vu signifie les mettre à l’épreuve, nous mettre à l’épreuve. Nous ne voyons pas le bien, le beau, le vrai. Nous ne voyons pas l'amour, mais ceux qui aiment, nous ne voyons pas l'énergie, mais la lumière. Ils sont la preuve, la conviction, ce qui nous gagne et nous pousse à reconnaître Dieu en toutes choses. Nous ne les voyons pas, mais ils sont là. Au baptême, nous recevons la foi qui est le début de la vie éternelle, avec laquelle nous connaissons Dieu, non pas n'importe quel dieu, mais ce Dieu qui nous a aimés jusqu'à la fin : Jésus-Christ, le Verbe fait chair pour être vu et touché. En regardant le Christ, Dieu m'écoute encore : so spes non confundit , l'espérance ne déçoit pas et nous l'apprenons à travers les prières et les rites de la liturgie. Et nous apprenons aussi l'espérance en travaillant et en souffrant : c'est surtout de l'espérance que nous avons en nous que dépend la capacité de souffrir pour l'amour de la vérité.

    La perspective du Jugement du Christ à la fin de notre vie et à la fin du monde est le lieu suprême pour exercer et apprendre l’espérance ; puisque l’injustice de l’histoire ne peut pas être le dernier mot, le retour du Christ pour juger les vivants et les morts devient nécessaire. C’est dans cette rencontre que réside le salut. Et Marie, qui va d'Élisabeth vers la montagne, est l'image de l'Église qui, à travers les montagnes de l'histoire, porte en son sein l'espérance du monde et nous rend « toujours prêts à rendre compte de l'espérance qui est en nous ». " ( 1 P 3,15-16).

  • L’Inde classée 11e sur 50 pays par l’Indice mondial de persécution des chrétiens 2025

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    Du site "Ad extra" :

    L’Inde classée 11e sur 50 pays par l’Indice mondial de persécution des chrétiens 2025

    24/01/2025

    Selon l’Indice mondial de persécution des chrétiens 2025, publié le 15 janvier par World Watch Research (WWR), le département de recherche de l’organisation Portes Ouvertes, l’Inde est classée 11e parmi les 50 pays où les chrétiens de toutes dénominations sont le plus persécutés. Le rapport 2025, qui étudie la période du 1er octobre 2023 au 30 septembre 2024, souligne que « pour un pays qui se décrit comme la plus grande démocratie au monde, le niveau de violence contre les chrétiens depuis cinq ans est extrêmement élevé ».

    En 2024, l’Inde est classée 11e sur 50 pays où les chrétiens de toutes confessions sont le plus persécutés (sur un total de 100 pays étudiés). Ce sont les chiffres donnés par l’Indice mondial de persécution des chrétiens 2025, le nouveau rapport (publié le 15 janvier) par l’organisation Portes Ouvertes.

    Dans son chapitre consacré à l’Inde, le rapport commence par rappeler de brefs détails sur le pays d’Asie du Sud. Sur plus d’1,4 milliard d’habitants, on compte environ 73,2 millions de chrétiens (soit 5 % de la population). La religion majoritaire est l’hindouisme (1,05 milliard de fidèles soit 73,1 %). La première religion minoritaire est l’islam (198,5 millions de fidèles soit 13,8 %), suivie du christianisme. Parmi les autres religions principales, on compte le sikhisme, le bouddhisme, le jaïnisme et le bahaïsme, entre autres.

    La définition de la persécution telle qu’elle est utilisée par l’analyse de WWR (World Watch Research), le département de recherche de l’organisation Portes Ouvertes, est large et non exhaustive : « Toute hostilité vécue et résultant de l’appartenance à la foi chrétienne. Ceci peut comprendre des comportements, des paroles ou des actes hostiles ciblant les chrétiens. » Cette définition inclut notamment toute « restriction, pression, discrimination, opposition, désinformation, injustice, intimidation, marginalisation, intolérance ou violence ».

    Quatre motifs principaux de persécution sont donnés pour l’Inde, par ordre d’importance (du plus au moins fort) : le nationalisme religieux, l’hostilité ethnoreligieuse, la paranoïa dictatoriale et l’oppression clanique. Parmi les principaux vecteurs de persécution antichrétienne, on compte en particulier des responsables religieux non-chrétiens, des groupes religieux violents, des partis politiques, des membres du gouvernement, des chefs de groupes ethniques, de simples citoyens notamment en foule, ainsi que des proches (la propre famille d’un particulier).

    « Ils veulent nettoyer le pays de l’islam et du christianisme »

    Le rapport explique que durant la période étudiée (du 1er octobre 2023 au 30 septembre 2024), les communautés chrétiennes ont été de plus en plus menacées par les extrémistes hindous qui voient tous les chrétiens comme étrangers à la nation indienne : « Ils veulent nettoyer le pays de l’islam et du christianisme, et n’hésitent pas à utiliser la violence pour atteindre ce but. Les convertis au christianisme depuis des origines hindoues subissent l’essentiel des persécutions antichrétiennes en Inde et sont constamment sous pression afin qu’ils reviennent à l’hindouisme, en particulier via des campagnes appelées Ghar Waspi [‘revenir à la maison’]. Ils sont souvent attaqués physiquement et parfois tués. »

    L’organisation cite ensuite quelques exemples de violations signalés au cours de l’année dernière. Dans le district de Jiribam au Manipur, dans l’extrême nord-est de l’Inde, un homme de la tribu Meitei (majoritairement hindoue), appelé Soibam Saratkumar Singh, a été porté disparu durant plusieurs semaines, avant que son corps soit retrouvé le 6 juin 2024. Alors que ses ravisseurs étaient inconnus, des membres du groupe ethnique ont provoqué un déchaînement de violence en détruisant trois villages de la minorité ethnique Kuki (majoritairement chrétienne). Un homme Kuki a notamment été enlevé et porté disparu depuis (The Hindu, 8 juin 2024). Les violences ethnoreligieuses entre les deux groupes au Manipur se poursuivent depuis début mai 2023.

    Par ailleurs, en janvier 2024 dans le district de Betul au Madhya Pradesh (dans le centre du pays), un groupe de personnes appartenant au Bajrang Dal (une organisation de jeunesse politico-religieuse hindoue affiliée au Rashtriya Swayamsevak Sangh, vieille organisation ultranationaliste hindoue, et prônant la suprématie des hindous en Inde) a envahi une école missionnaire chrétienne en accusant la direction de l’établissement de conversions forcées (The Observer Post, 9 janvier 2024).

    Le 12 juin 2024, une foule issue de la même organisation du Bajrang Dal (affiliée au RSS) s’est attaquée à des familles chrétiennes dans le district de Jagdalpur, dans l’État du Chhattisgarh (dans le centre de l’Inde), en provoquant plusieurs blessés et en forçant les familles à signer un pacte de « reconversion » à l’hindouisme avant de les bannir de leurs villages. Leurs champs et leurs maisons ont été détruits et les autorités locales n’ont entrepris aucune action pour les protéger à ce jour (Maktoob Media, 25 juin 2024).

    Les élections générales de 2024, un frein contre la progression du nationalisme hindou ?

    Quelques exemples de développements positifs sont cependant évoqués par le rapport. Ainsi, au niveau national, les élections générales de 2024 (au cours desquelles le Premier ministre Narendra Modi, pro-hindou, a été réélu mais sans majorité absolue et « partiellement humilié ») peuvent être considérées comme un frein contre la progression du nationalisme hindou. Toutefois, « l’Inde est un État fédéral, et les élections régionales ont vu un nombre croissant d’États contrôlés par le parti du BJP », signale l’organisation Portes Ouvertes.

    Le rapport précise que les régions les plus difficiles pour les chrétiens en Inde tendent justement à se trouver dans les États contrôlés par le BJP (actuellement 13 États), notamment ceux d’Uttar Pradesh, du Manipur et du Chhattisgarh « où les persécutions ont été particulièrement intenses ces deux dernières années »« Pour un pays qui se décrit comme la plus grande démocratie au monde, le niveau de violence contre les chrétiens depuis cinq ans est extrêmement élevé », conclut le rapport. « La plus grande force derrière cela vient des groupes extrémistes hindous qui ciblent les religions considérées comme ‘étrangères’ au pays [telles que l’islam et le christianisme]. »

    Les grandes tendances pour l’Inde sont résumées ainsi : l’hostilité sociale contre les chrétiens a progressé ; un BJP affaiblit n’exercera probablement aucune pression morale sur les activités des groupes favorables à l’hindutva (l’idéologie nationaliste hindoue) ; enfin, un contrôle renforcé est constaté sur les médias, et l’espace réservé à l’expression libre et dissidente risque de continuer de se réduire à l’avenir.

  • La conversion de saint Paul (25 janvier) (Benoît XVI)

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    3-conversion-of-st-paul-fra-angelico.jpgLors de l'audience générale du mercredi 3 septembre 2008, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à la conversion de saint Paul :

    Chers frères et sœurs,

    La catéchèse d'aujourd'hui sera consacrée à l'expérience que saint Paul fit sur le chemin de Damas et donc sur ce que l'on appelle communément sa conversion. C'est précisément sur le chemin de Damas, au début des années 30 du 1er siècle, et après une période où il avait persécuté l'Eglise, qu'eut lieu le moment décisif de la vie de Paul. On a beaucoup écrit à son propos et naturellement de différents points de vue. Il est certain qu'un tournant eut lieu là, et même un renversement de perspective. Alors, de manière inattendue, il commença à considérer "perte" et "balayures" tout ce qui auparavant constituait pour lui l'idéal le plus élevé, presque la raison d'être de son existence (cf.Ph 3, 7-8). Que s'était-il passé?

    Nous avons à ce propos deux types de sources. Le premier type, le plus connu, est constitué par des récits dus à la plume de Luc, qui à trois reprises raconte l'événement dans les Actes des Apôtres (cf. 9, 1-19; 22, 3-21; 26, 4-23). Le lecteur moyen est peut-être tenté de trop s'arrêter sur certains détails, comme la lumière du ciel, la chute à terre, la voix qui appelle, la nouvelle condition de cécité, la guérison comme si des écailles lui étaient tombées des yeux et le jeûne. Mais tous ces détails se réfèrent au centre de l'événement:  le Christ ressuscité apparaît comme une lumière splendide et parle à Saul, il transforme  sa  pensée  et  sa  vie  elle-même. La splendeur du Ressuscité le rend aveugle:  il apparaît ainsi extérieurement ce qui était sa réalité intérieure, sa cécité à l'égard de la vérité, de la lumière qu'est le Christ. Et ensuite son "oui" définitif au Christ dans le baptême ouvre à nouveau ses yeux, le fait réellement voir.

    Dans l'Eglise antique le baptême était également appelé "illumination", car ce sacrement donne la lumière, fait voir réellement. Ce qui est ainsi indiqué théologiquement, se réalise également physiquement chez Paul:  guéri de sa cécité intérieure, il voit bien. Saint Paul a donc été transformé, non par une pensée, mais par un événement, par la présence irrésistible du Ressuscité, de laquelle il ne pourra jamais douter par la suite tant l'évidence de l'événement, de cette rencontre, avait été forte. Elle changea fondamentalement la vie de Paul; en ce sens on peut et on doit parler d'une conversion. Cette rencontre est le centre du récit de saint Luc, qui a sans doute utilisé un récit qui est probablement né dans la communauté de Damas. La couleur locale donnée par la présence d'Ananie et par les noms des rues, ainsi que du propriétaire de la maison dans laquelle Paul séjourna (cf. Ac 9, 11) le laisse penser.

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