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Eglise - Page 753

  • La parabole du père et de ses deux fils (4e dimanche du Carême dit de Laetare)

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    Prédication du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Lc 15, 1-3.11-32) (archive du 10 mars 2013) pour le 4e dimanche du Carême 

    http://www.delamoureneclats.fr / http://www.unfeusurlaterre.org

    Évangile : Parabole du père et de ses deux fils (Luc 15, 1-3.11-32)

    Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : 'Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient.' Et le père fit le partage de ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il réfléchit : 'Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes ouvriers.' Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils...' Mais le père dit à ses domestiques : 'Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.' Et ils commencèrent la fête. Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait. Celui-ci répondit : 'C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé.' Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait. Mais il répliqua : 'Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras !' Le père répondit : 'Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »

  • Les apports dogmatiques de Vatican II selon Arnaud Dumouch

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    Comprendre les apports dogmatiques de Vatican II en 9 canons.

    Les Conciles de jadis se terminaient par une série de "canons" qui en résumaient la portée. Les Pères du Conciles Vatican II refusèrent d'agir ainsi, livrant au peuple de Dieu un texte long et difficile à comprendre. 

    55 ans après la clôture du Concile, il peut être utile de donner un outil pédagogique simple qui distingue deux parties :  D'abord les apports admirables (et marqués d'infaillibilité) de ce Concile pour la doctrine de la foi. 

    Mais aussi les décisions pastorales fragiles et sujettes à caution. 

    Ce travail a été commencé par un théologien laïc et thomiste, Arnaud Dumouch. Il serait intéressant que des laïcs l'améliorent et suggèrent à la hiérarchie d'en faire un document pour l'usage de l'Eglise universelle.

    I) La liste des neuf principales vérités dogmatiques (infaillibles) développées dans Vatican II :

    1° L'homme est par nature un être libre et la liberté religieuse est une condition de sa nature. C'est un nouveau "préambule de la foi".

    2° L'Ordre des évêques est un ordre indépendant, radicalement non réductible à l'Ordre des prêtres, quoiqu'en dise saint Thomas d'Aquin. S’il ne donne rien de plus que le sacerdoce quant à l’eucharistie, il porte la plénitude de la grâce pour perfectionner le peuple de Dieu.

    3° Le mariage est ordonné de manière indissociable à l'amour réciproque des époux et au don de la vie (et non à la procréation et à l'assouvissement du désir, comme l'enseignait saint Thomas d'Aquin).

    4° Les religions autres que le christianisme ne donnent pas le salut (il est donné par la charité vivante fondée sur la foi et sources d’œuvres -Concile de Trente, session VI-) mais elles possèdent en elles des "semences mises par l'Esprit Saint" qui disposent les âmes des non-chrétiens au salut.

    5° Les christianismes séparés, bien qu’ils souffrent de déficiences sur tel ou tel point, peuvent certainement produire la vie de la grâce et on doit reconnaître qu'ils donnent accès à la communion du salut (Unitatis Redintegratio, 3).

    6° Nous devons tenir que Dieu proposera à tous, sans exception, la possibilité d'être sauvé (c’est le seul dogme à forme solennelle du saint Concile Vatican II, voirGaudium et Spes 22, 5, repris de Pie XII Mystici Corporis 186).

    7° Le sacrement de l'eucharistie a pour but l'union par la charité de Dieu et de l'homme (et non seulement la glorification de Dieu).

    8° L’infaillibilité pontificale s’exerce de manière extraordinaire, solennelle ou ordinaire (reprise par Lumen Gentium et confirmation des définitions du Concile Vatican I, 1870).

    9° L'Ecriture sainte n'est pas dictée par Dieu mais inspirée par Dieu à de vrais auteurs humains qui ont écrit avec leurs mots et leur faillibilité. L'Ecriture est infaillible sur la doctrine du salut et sa révélation progressive, pas sur le reste. (Constitution dogmatique Dei Verbum).

    II) La liste des principales orientations pastorales prudentielles (faillibles) développées dans Vatican II :

    1° On remplace une pastorale réprimant la liberté de l’erreur par une pastorale de la liberté de conscience, de réunion, y compris pour ceux qui prônent l’erreur (Applications : suppression de l’Index des livres prohibés, absence de canons anathémisant l’erreur à l’issue de Vatican II) (dignitatis humanae).

    2° On remplace une pastorale dénonçant l’erreur et l’incapacité à sauver des religions non chrétiennes par une pastorale cherchant en premier à connaître et admirer les "semences mises par l'Esprit Saint" qui disposent les âmes des non-chrétiens au salut (Nostra Aetate).

    3° On remplace une pastorale dénonçant les déficiences des confessions chrétiennes séparées par une pastorale qui regarde et admire la vie de la grâce est produite par elles (Unitatis Redintegratio).

    4° On remplace l’évangélisation des païens portée par l’inquiétude pour leur salut par une pastorale de l’annonce joyeuse de la bonne nouvelle du salut, puisque nous savons  que Dieu proposera à tous, sans exception, la possibilité d'être sauvé (Gaudium et Spes 22, 5, Nostra Aetate).

    5° On remplace l’autel du sacrifice par une table sacrificielle puisque le but du sacrement de l'eucharistie est l'union par la charité de Dieu et de l'homme (et non seulement la glorification de Dieu).

  • Le cardinal Barbarin : un bouc émissaire ?

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    De Pierre-Yves Gomez sur le site du Figaro Vox :

    Philippe Barbarin est-il un bouc émissaire?

    FIGAROVOX/TRIBUNE - S'il ne remet pas en cause le jugement, Pierre-Yves Gomez émet des réserves contre la condamnation publique de Philippe Barbarin. Il s'inquiète de la dérive de nos sociétés vers des formes les plus archaïques de règlement des tensions. 


    Pierre-Yves Gomez est économiste et directeur de l'Institut français de gouvernement des entreprises.


    D'abord ce fut le silence. Près de trente ans de silence. Entre les années 1970 et 1985, à Lyon, un prêtre catholique a abusé de jeunes scouts. Il s'est tu. Les victimes aussi se sont tues ; les psychologues savent ce qui se noue dans ces moments ; combien ils murent la victime dans un silence où les blessures s'enveniment. Les familles des jeunes se sont tues ; on croyait vaguement avoir entendu que ; on soupçonnait un peu, on chuchotait ; on ne cherchait pas à en savoir davantage ; silence. La hiérarchie catholique s'est tue, entre incrédulité, honte et défense de l'institution, encore un mélange complexe de motivations ; quoi qu'il en soit: silence. Les médias se sont tus ; aucune enquête de société dont elles sont coutumières n'a été menée à l'époque ; silence radio. La société s'est tue; la pédophilie n'était pas un sujet d'indignation en ce temps-là ; encore moins un combat ; on plaisantait même parfois sur les scouts, on faisait des blagues en clignant de l'œil sur le tourisme sexuel ; il arrivait que des prédateurs évoquent cela librement, au détour de leurs souvenirs ; dans l'indifférence générale ; notre silence.

    Des décennies de silence.

    Une société c'est un bouillon de culture : ça fermente; et subitement voilà qu'on soulève le couvercle.

    Et soudain, on parle. En 2014, une victime se confie. Elle rencontre le cardinal Barbarin. Il faut plusieurs mois au prélat pour lui demander de porter plainte, le temps d'enquêter, de prendre la mesure de ce que furent ces événements déjà lointains. Plainte est finalement déposée, le crime est dénoncé ; des mots sont mis sur des actes; abjection ; la parole est libérée. Grâce à quelques victimes qui ont repris courage.

    Mais cela n'est pas suffisant pour ramener la paix. Le trop long silence de ces décennies a fait grouiller les culpabilités ; une société c'est un bouillon de culture: ça fermente; et subitement voilà qu'on soulève le couvercle. Ceux qui se sont tus si longtemps, c'est-à-dire presque tout le monde, s'expriment à présent: ils n'ont rien su ; et s'ils ont su, ils n'ont rien fait ; ils pensent qu'ils ne pouvaient rien faire parce qu'on leur avait caché la vérité; et, de plus en plus fort, ils disent que certains étaient sûrement au courant ; que l'Église, des puissants, savait, sans aucun doute ; que quelqu'un les a donc trompés, qu'on a voulu étouffer l'affaire, sans quoi, ils auraient agi ; bien sûr. Il y a un coupable pour leur long silence ; eux ne savaient pas ; mais lui devait tout savoir.

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  • Mgr Descourtieux nouveau supérieur de la Section remplaçant Ecclesia Dei

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    De Michel Janva sur le site « Salon beige » :

    La Commission Ecclesia Dei avait récemment été supprimée et ses fonctions rattachées à une Section de la Congrégation pour la doctrine de la foi afin de poursuivre «l’œuvre de vigilance, de promotion et de tutelle» jusqu’alors conduite par la Commission Ecclesia Dei. Le pape François a nommé aujourd’hui Msgr Patrick Descourtieux, Official de ce dicastère. Mgr Patrick Descourtieux est depuis longtemps collaborateur de la Commission pontificale Ecclesia Dei, qu’il connaît donc bien.

    En 2010, Mgr Patrick Descourtieux fut mis à la disposition du Saint-Siège, pour la Congrégation de la Doctrine de la foi, affecté à la Commission Pontificale Ecclesia Dei.

    Ordonné en 1986, vicaire à la paroisse Saint-Séverin, il partit en 1989 pour Rome, où il intégra la Section francophone de la Secrétairerie d’État durant 10 ans. Excellent musicien, il exerça les fonctions d’organiste à Saint-Louis-des-Français durant 5 ans. Il quitta ensuite la Secrétairerie d’État et devint recteur de l’église de la Trinité-des-Monts, cependant qu’il enseignait à l’Institut Pontifical Patristique, l’Augustinianum. Il resta 7 ans à la Trinité-des-Monts. A la suite de la fermeture de la maison des religieuses de la Trinité-des-Monts, remplacées par des religieux de la Fraternité de Jérusalem, il rentra à Paris, et fut nommé prêtre résident à la paroisse Sainte-Clotilde, puis chapelain à Notre-Dame depuis 2008.

    Spécialiste de patrologie, il enseignait à la Faculté Notre-Dame de l’École cathédrale. Mgr Descourtieux a une bonne connaissance de la liturgie traditionnelle et qui plus est de la demande de cette liturgie : à Rome, puisqu’il avait satisfait aux vœux des fidèles romains qui désiraient célébrer le Triduum pascal dans la forme extraordinaire en leur ouvrant son église de la Trinité-des-Monts ; à Paris, parce qu’il faisait partie des prêtres diocésains délégués pour la célébration selon cette forme selon les besoins.

    Ref. Mgr Descourtieux nouveau supérieur de la Section remplaçant Ecclesia Dei

    Supprimer la Commission Ecclesia Dei pour enfermer la question posée par l’ensemble des mouvements concernés dans toute l'Eglise à la seule question du problème posé par la Fraternité Saint-Pie X serait un piège regrettable: avoir une réserve d'Indiens bien délimitée et étroitement cantonnée via une FSSPX revenue en pleine communion, suffisamment maigrelette à l'échelle de la catholicité pour ne pas être gênante, c'est une vue malveillante mais pas absurde...

    Quoi qu'il en soit, après la deminutio capitis de la Commission « Ecclesia Dei » par l’actuel pontife romain, le comble eut été que l’on mette un « père fouettard » à la tête de son erzats; le nouveau supérieur porte néanmoins le titre significatif d’official, c’est-à-dire de juge ecclésiastique…

    JPSC

    A lire également : http://www.hommenouveau.fr/2817/religion/mgr-descourtieux-en-charge-du-continent--tradition--a-la-congregation-de-foi---un-signe-vers-la-fsspx--.htm

  • Les enjeux du voyage du pape au Maroc

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    Du site Aleteia.org :

    Migrants, dialogue interreligieux et chrétiens : les enjeux du voyage du pape au Maroc

    Le pape François effectue un voyage apostolique au Maroc les 30 et 31 mars 2019. Toute express cette visite soit-elle, elle devrait être l’occasion pour le souverain pontife de revenir sur des enjeux qui lui sont chers.

    Comme l’a souligné Alessandro Gisotti, directeur ad interim du Bureau de presse du Saint-Siège, le 28 mars, le voyage est orienté par trois axes : les migrants, le dialogue interreligieux et le soutien à la communauté catholique locale. Ces trois thèmes se retrouveront au long des différentes étapes de ce déplacement de moins de 36 heures.

    De fait, les migrants sont la principale raison à ce voyage. L’évêque de Rome a lui-même expliqué qu’il avait désiré se rendre à Marrakech pour la signature des pactes des Nations unies pour des migrations sûres. Un désir avancé par le Vatican, qui n’avait pas abouti car il aurait été malvenu de se rendre dans un pays pour une conférence internationale sans passer par la capitale ni saluer la communauté locale.

    Ce voyage au Maroc est donc un signe de remerciement au pays d’avoir accueilli cette conférence sur un sujet qui lui tient particulièrement à cœur. D’autant que sur ses instructions, le Saint-Siège s’est largement impliqué dans les négociations autour de ces pactes. De plus, le Maroc est un pays particulièrement concerné par les migrations, étant désormais sur le trajet des principales routes migratoires depuis l’Afrique subsaharienne jusqu’à l’Europe.

    Condamnation du prosélytisme envers les musulmans

    Ce déplacement est aussi le premier depuis celui à Abou Dabi, marqué par la signature du document sur la « fraternité humaine » entre le chef de l’Église catholique et le grand imam de la mosquée-université al-Azhar, plus haute autorité du monde sunnite. Pays où 99% de la population est musulmane, le Maroc constitue un bon « test » après ce document. En ce sens, la visite du souverain pontife — aux côtés du roi du Maroc, « commandeur des croyants » — dans un centre de formation pour imams sera particulièrement significative.

    « Chacun jouit de la liberté de croyance, de pensée, d’expression et d’action », affirme notamment le document sur la « fraternité humaine ». Le voyage au Maroc pourrait être l’occasion de voir si le pays compte rester à cette noble intention ou s’il compte l’appliquer réellement. En effet, si l’apostasie de l’islam n’est pas interdite, les convertis au christianisme sont particulièrement surveillés et souffrent de vexations de la part des autorités.

    De même, le Code pénal marocain punit de six mois à trois ans d’emprisonnement et de 200 à 500 dirhams (20 à 50 euros) d’amende « quiconque emploie des moyens de séduction dans le but d’ébranler la foi d’un musulman ou de le convertir à une autre religion » (article 220). Les arrestations de chrétiens pour prosélytisme ne sont ainsi pas rares dans le royaume chérifien.

    Saluer le dynamisme des chrétiens

    Ces chrétiens sont justement la troisième raison de la visite du souverain pontife. Comme dans quasiment tous ses déplacements hors d’Italie — à l’exception remarquée de la visite au Parlement européen de Strasbourg (France) en 2014 — le chef de l’Église catholique vient aussi à la rencontre de ses ouailles.

    Il viendra ainsi saluer leur dynamisme malgré leur petit nombre, en visitant deux structures ecclésiales : une de soutien aux migrants, une d’accompagnement des populations rurales. De plus, le successeur de Pierre célébrera une messe à laquelle sont attendues environ 10.000 personnes, ce qui représente à peu près la moitié de la communauté catholique locale.

  • "Le christianisme n'est pas là pour décorer !"

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    De Paul Sugy sur le site du Figaro Vox :

    Jean-Pierre Denis: «Le christianisme n'est pas là pour décorer!»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans un essai très intime, le directeur de la rédaction de La Vie plaide en faveur d'un catholicisme «attestataire» ; c'est-à-dire sans fausses pudeurs et prêt à renouer avec l'apostolat. Quitte à parler davantage de foi chrétienne, et un peu moins de politique ou de morale.

    Jean-Pierre Denis est «un catholique libéré»: dans son dernier essai*, il raconte comment il a peu à peu pris conscience que le discours de l'Église perdait parfois de vue l'essentiel. Si la culture chrétienne est selon lui indissociable de la culture française, il appelle toutefois les chrétiens à regarder davantage vers l'avenir que vers le passé. Devenus aujourd'hui minoritaires, affaiblis qui plus est par la terrible crise des abus sexuels dans l'Église, les croyants peinent parfois à trouver leur place dans une société qui paraît n'avoir plus besoin d'eux. Faux, répond le journaliste: si le christianisme s'attache à répondre aux questions les plus essentielles, alors le sens et l'espoir qu'il peut apporter aux hommes de son temps sont plus que jamais nécessaires. Et de joindre le geste à la parole, car dans un texte magnifiquement illustré par les peintures de François-Xavier de Boissoudy, le journaliste se fait aussi poète et propose une belle méditation du chemin de croix (éd. Corlevour, mars 2019).

    *Un catholique s'est échappé , éditions du Cerf, 192 p., 18 €.

     
    FIGAROVOX.- Votre livre s'ouvre sur des funérailles, celles de votre père. Après ce jour, vous décidez de ne plus taire votre foi: «j'ai retrouvé la parole», écrivez-vous. Par ailleurs, beaucoup de gens n'entrent plus dans les églises que pour l'enterrement de leurs proches: la mort est-elle le dernier lieu où la foi a encore son importance?

    Jean-Pierre DENIS.- Je me souviens en effet d'un vieux prêtre des Pyrénées qui m'avait dit un jour: «heureusement que les gens meurent encore, ça me permet de les voir!» Cela me semble logique: l'ensevelissement des morts et le culte qui leur est rendu sont la marque l'hominisation et de l'humanisation: l'homme est un animal spirituel qui accompagne vers le grand passage les défunts. La mort pose aujourd'hui encore à tous les hommes une question essentielle et existentielle, car en réalité elle les interroge sur le sens de la vie. Et la seule vraie question qui compte devient alors celle que m'a posée mon père sur son lit de mort: «quel est le chemin?» Le christianisme n'a pas à répondre à grand-chose d'autre! Quel est le chemin? Où est l'amour? Pourquoi la mort? Ce sont des questions toutes simples, mais l'Église touche le cœur des hommes quand elle y répond, bien plus que quand elle fait la morale ou qu'elle parle de politique. Non qu'elle ne doive pas le faire aussi ; mais ce n'est pas là qu'elle atteint le cœur des gens.

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  • Le Pape invite à redonner au sacrement de la confession «la place qu’il mérite»

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    De Vatican News (Adélaïde Patrignani) :

    Le Pape invite à redonner au sacrement de la confession «la place qu’il mérite»

    Le Pape François a présidé ce vendredi la célébration de la pénitence en la Basilique Saint-Pierre. Dans son homélie, il a insisté sur l’amour libérateur et incarné du Seigneur, reçu spécialement par chaque pécheur à travers la confession. Un «passage de la misère à la miséricorde» qui, d’après le Pape, se réalise de manière unique pour quiconque accepte d’y entrer. Il est donc important de découvrir à nouveau ce sacrement.

    Lors de cette cérémonie pontificale qui marque le début de l’initiative mondiale “24 heures pour le Seigneur”, c’est le passage évangélique de la femme adultère (Jn 8, 1-11) qui a été proclamé. Un passage à propos duquel saint Augustin écrit, dans son Commentaire sur l’Évangile de saint Jean: «Il ne resta seulement qu’elles deux : la misère et la miséricorde». Cette phrase a servi ce soir de fil conducteur à l’homélie prononcée par le Saint-Père.

    Comme Jésus, voir la personne avant son histoire

    En introduction, François a d’abord rappelé que pour Jésus, «avant le péché, il y a le pécheur» - et son attitude envers la femme adultère en témoigne. «Moi, toi, chacun de nous, nous venons en premier dans le cœur de Dieu: avant les erreurs, les règles, les jugements, et avant nos chutes», a insisté le Pape, avant de demander à l’assemblée nombreuse rassemblée dans la nef de la Basilique: «demandons la grâce d’un regard semblable à celui de Jésus, demandons d’avoir l’image chrétienne de la vie, qui voit le pécheur avec amour avant le péché, celui qui a erré avant l’erreur, la personne avant son histoire».

    Le Pape a poursuivi en montrant combien la venue du Fils de Dieu parmi les hommes transforme profondément leur existence. «Avec Jésus, miséricorde de Dieu incarnée, le moment d’écrire dans le cœur de l’homme est arrivé, de donner une espérance sûre à la misère humaine: de donner, non seulement des lois extérieures qui laissent souvent Dieu et l’homme distants, mais la loi de l’Esprit qui entre dans le cœur et le libère. C’est ce qui arrive pour la femme qui rencontre Jésus et qui se remet à vivre. Et elle part pour ne plus pécher», a expliqué le Souverain Pontife.

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  • La Nuit des Témoins 2019

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    De KTO : La Nuit des Témoins (AED)

  • Gravir "l'Echelle du Paradis" avec Jean Climaque (30 mars)

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    De BENOÎT XVI, lors de l'AUDIENCE GÉNÉRALE du mercredi 11 février 2009 :

    Jean Climaque

    Chers frères et sœurs,

    Après vingt catéchèses consacrées à l'Apôtre Paul, je voudrais reprendre aujourd'hui la présentation des grands Ecrivains de l'Eglise d'Orient et d'Occident de l'époque médiévale. Et je propose la figure de Jean, dit Climaque, translittération latine du terme grec klímakos, qui signifie de l'échelle (klímax). Il s'agit du titre de son œuvre principale, dans laquelle il décrit l'ascension de la vie humaine vers Dieu. Il naquit vers 575. Sa vie se déroula donc pendant les années où Byzance, capitale de l'empire romain d'Orient, connut la plus grande crise de son histoire. A l'improviste, le cadre géographique de l'empire se transforma et le torrent des invasions barbares fit s'effondrer toutes ses structures. Seule tint bon la structure de l'Eglise, qui continua pendant ces temps difficiles à exercer son action missionnaire, humaine et socio-culturelle, en particulier à travers le réseau des monastères, dans lesquels œuvraient de grandes personnalités religieuses, comme celle, précisément, de Jean Climaque.

    Jean vécut et raconta ses expériences spirituelles dans les montagnes du Sinaï, où Moïse rencontra Dieu et Elie en entendit la voix. On conserve des informations le concernant dans une brève Vita (pg 88, 596-608), écrite par le moine Daniel de Raito:  à seize ans, Jean, devenu moine sur le mont Sinaï, y devint le disciple de l'abbé Martirio, un "ancien"; c'est-à-dire un "sage". Vers vingt ans, il choisit de vivre en ermite dans une grotte au pied de la montagne, dans un lieu appelé Tola, à huit kilomètres du monastère de Sainte-Catherine. Mais la solitude ne l'empêcha pas de rencontrer des personnes souhaitant avoir une direction spirituelle, ainsi que de se rendre en visite dans plusieurs monastères à Alexandrie. En effet, sa retraite d'ermite, loin d'être une fuite du monde et de la réalité humaine, déboucha sur un amour ardent pour les autres (Vita 5) et pour Dieu (Vita 7). Après quarante ans de vie érémitique vécue dans l'amour pour Dieu et pour son prochain, des années pendant lesquelles il pleura, il pria, il lutta contre les démons, il fut nommé higoumène du grand monastère du mont Sinaï et revint ainsi à la vie cénobitique, dans un monastère. Mais, quelques années avant sa mort, nostalgique de sa vie d'ermite, il laissa à son frère, moine dans le même monastère, la conduite de la communauté. Il mourut après 650. La vie de Jean se développe entre deux montagnes, le Sinaï et le Thabor, et on peut vraiment dire que de lui rayonna la lumière vue par Moïse sur le Sinaï et contemplée par les trois apôtres sur le Thabor.

    Il devint célèbre, comme je l'ai déjà dit, pour l'œuvre intitulée l'Echelle (klímax), qualifiée en Occident comme Echelle du paradis (pg 88, 632-1164). Composée sur la requête insistante du proche higoumène du monastère de Raito au Sinaï, l'Echelle est un traité complet de vie spirituelle, où Jean décrit le chemin du moine depuis le renoncement au monde jusqu'à la perfection de l'amour. C'est un chemin qui - selon ce livre - se développe à travers trente marches, chacune d'elle étant liée à la suivante. Le chemin peut être synthétisé en trois phases successives:  la première s'exprime dans la rupture avec le monde dans le but de retourner à l'état de l'enfance évangélique. L'essentiel n'est donc pas la rupture, mais le lien avec ce que Jésus a dit, c'est-à-dire revenir à la véritable enfance dans un sens spirituel, devenir comme les enfants. Jean commente:  "Une bonne fondation est celle qui est formée par trois bases et par trois colonnes:  innocence, jeûne et chasteté. Que tous les nouveau-nés en Christ (cf. 1 Co 3, 1) commencent par ces choses, en prenant exemple de ceux qui sont nouveau-nés physiquement" (1, 20; 636). Le détachement volontaire des personnes et des lieux chers permet à l'âme d'entrer en communion plus profonde avec Dieu. Ce renoncement débouche sur l'obéissance, qui est une voie vers l'humilité à travers les humiliations - qui ne manqueront jamais - de la part des frères. Jean commente:  "Bienheureux celui qui a mortifié sa propre volonté jusqu'à la fin et qui a confié le soin de sa propre personne à son maître dans le Seigneur:  en effet, il sera placé à la droite du Crucifié!" (4, 37; 704).

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  • Européens, si vous ne retrou­vez pas ce que vous êtes, vous disparaî­trez

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    Du site "Pour une école libre au Québec" : 

    Préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements depuis 2014, le cardinal Sarah publie son troisième ouvrage, Le soir approche et déjà le jour baisse, en collaboration avec Nicolas Diat, spécialiste de l’Église catholique et auteur notamment d’un ouvrage de référence sur Benoît XVI, L’Homme qui ne voulait pas être pape.

    Le soir approche et déjà le jour baisse se penche sur la décadence de l’Occident, les errements de certains prêtres, le retour de l’Europe à ses racines chrétiennes et les vagues de migrations qui submergent le continent.

    Si les ouvrages de prélats catholiques suscitent souvent un ennui poli par leur ton mièvre, le nouveau livre d’entretiens du cardinal Robert Sarah avec Nicolas Diat tranche. Il rappelle qu’un monde qui oublie toute transcendance court à sa perte, il renvoie dos à dos la « barbarie matérialiste » et la « barbarie islamiste », exhorte l’Église à remettre le Christ au centre, dénonce le pacte de Marrakech soutenu par le Vatican et met en garde contre l’ordination d’hommes mariés que certains voudraient expérimenter à l’occasion du prochain synode sur l’Amazonie.

    Pour le cardinal Sarah, il existe « une forte majorité de prêtres qui restent fidèles à leur mission d’enseignement, de sanctification et de gouvernement. Mais il y a aussi un petit nombre qui cède à la tentation morbide et scélérate d’aligner l’Église sur les valeurs des sociétés occidentales actuelles. Ils veulent avant tout que l’on dise que l’Église est ouverte, accueillante, attentive, moderne. L’Église n’est pas faite pour écouter, elle est faite pour enseigner : elle est mater et magistra, mère et éducatrice. Certes, la maman écoute son enfant, mais elle est d’abord présente pour enseigner, orienter et diriger, car elle sait mieux que ses enfants la direction à prendre. Certains ont adopté les idéologies du monde actuel sous le prétexte fallacieux de s’ouvrir au monde ; mais il faudrait plutôt porter le monde à s’ouvrir à Dieu qui est la source de notre existence. On ne peut pas sacrifier la doctrine à une pastorale qui serait réduite à la portion congrue de la miséricorde : Dieu est miséricordieux, mais dans la seule mesure où nous reconnaissons que nous sommes pécheurs. Pour permettre à Dieu d’exercer sa miséricorde, il faut revenir à Lui, comme l’enfant prodigue. Il y a une tendance perverse qui consiste à fausser la pastorale, à l’opposer à la doctrine et à présenter un Dieu miséricordieux qui n’exige rien : mais il n’y a pas un père qui n’exige rien de ses enfants ! Dieu, comme tout bon père, est exigeant, parce qu’il nourrit des ambitions immenses pour nous. »

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  • RDC : l'Eglise est le principal contre-pouvoir

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    D'Odon de Cacqueray sur le site de l'Homme Nouveau :

    L'Eglise au Congo : principal contre-pouvoir

    Entretien avec Mgr Ambongo, archevêque de Kinshasa, RDC.

    L'Eglise au Congo : principal contre-pouvoir
    Mgr Fridolin Ambongo ©AED

    Le 1er novembre 2018, Mgr Fridolin Ambongo devenait archevêque de Kinshasa en République Démocratique du Congo. Depuis la fin du mandat de Joseph Kabila, l’ancien président du pays, en décembre 2016, le pays est en proie à de fortes tensions et des conflits violents entre les soutiens du gouvernement et le peuple. 

    L’année dernière, des élections ont pu se dérouler. Après de très forts soupçons de fraude, c’est Félix Tshilombo Bizimungu wa Kanambe qui a été élu. Une réalité qui n’est pas satisfaisante, mais avec laquelle il faut composer selon Mgr Ambongo. En France pour la onzième Nuit des témoins organisée par l’Aide à l’Église en Détresse, nous l’avons rencontré. 

    Quelle est la situation politique au Congo ? 

    Mgr Fridolin Ambongo : La situation actuelle c’est la gestion post électorale, nous avons eu des élections à la fin du mois de décembre, le 30, qui a vraiment mobilisé la population. Le peuple s’est exprimé et a montré une volonté de changement, pourtant il s’est retrouvé avec un président qu’il n’a pas élu. 

    D’un côté nous disons que cette situation reflète ce que nous appelons « le déni de la Vérité », ce déni est mauvais, nous le dénonçons. Il y a un manque de considération pour le peuple qui s’est exprimé. En même temps nous disons, la fonction présidentielle est occupée, nous devons faire avec. 

    C’est tout l’enjeu aujourd’hui, comment faire avec un président qui n’a pas été élu, qui a été désigné par son prédécesseur (Joseph Kabila qui a été rejeté par le peuple). Joseph Kabila a d’ailleurs réussi à tout verrouiller. Il a désigné aussi des parlementaires, de telle sorte qu’il a aujourd’hui le contrôle sur le parlement. Comme la constitution stipule que le Premier ministre est issu du parti majoritaire, il aura aussi le contrôle du parlement.  

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  • ONU : Mgr Auza dénonce le génocide des personnes porteuses de trisomie 21

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    A L'ONU, MGR AUZA DÉNONCE LE « GÉNOCIDE » DES PERSONNES PORTEUSES DE TRISOMIE 21

     de genethique.org 

    La situation est « particulièrement grave pour les femmes et les filles atteintes du syndrome de Down[1] », constate Monseigneur Auza, nonce apostolique, observateur permanent du Saint-Siège, à l'occasion d'un événement intitulé « Protections sociales pour les femmes, les filles et toutes les personnes qui ont le syndrome de Down », aux Nations Unies à New York, le 21 mars dernier.

    Le représentant du Saint-Siège a protesté contre les pays qui, sous couvert d’« éliminer le syndrome de Down », éliminent « les personnes atteintes du syndrome de Down », et contre « certains membres du système des Nations Unies » qui, « malgré la Convention relative aux droits des personnes handicapées » et « malgré l’engagement déclaré de l’Assemblée générale des Nations Unies », sont « complices de ce génocide ».

    Citant le Professeur Jérôme Lejeune, ayant découvert la cause du syndrome de Down en 1958 : « La médecine devient une science folle quand elle attaque le patient au lieu de combattre la maladie », il a également observé qu’il n’existe « aucune protection sociale pour les personnes dont le diagnostic établi dans le sein maternel révèle qu’ils ont un troisième chromosome 21 » et « leurs besoins particuliers sont souvent largement négligés, notamment par une communauté internationale qui s’est engagée à ne laisser personne en arrière ».

    Pourtant, « 99 % des personnes atteintes du syndrome de Down se disent satisfaites de leur vie, 97 % aiment ce qu’elles sont » affirme une étude de 2011 sur laquelle s'est appuyé Monseigneur Auza.  « 99 % de leurs parents ont dit qu’ils aimaient leur enfant atteint du syndrome de Down, et 79 %  ont dit que leur vision de la vie est plus positive à cause de leur enfant » révèle encore cette étude. « Nous pourrions même dire que les enfants atteints du syndrome de Down et leurs familles font tout simplement partie des groupes de personnes les plus heureuses – et le monde est plus heureux grâce à eux » a souligné le nonce apostolique. Il a ainsi invité à « travailler non seulement à bâtir une société qui les inclut, mais qui les aime et bénéficie de leur présence et de tous leurs dons ».


    [1] trisomie 21

    Sources: Zenit, Hélène Ginabat (27/03/19)