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Eglise - Page 756

  • L'observateur permanent du Saint-Siège dénonce la théorie du genre à l'ONU

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    Mgr Auza analyse les fondements anthropologiques de l’idéologie du genre

    Si, jusqu’à récemment encore, « il y avait une compréhension claire de ce que signifie être une femme », affirme Mgr Auza, « ce consensus s’est malheureusement érodé en raison du phénomène récent de l’identité et de l’idéologie du genre ». Dans ce contexte, déplore-t-il, la féminité est désormais « considérée comme la façon dont on se pense ou dont on s’exprime ». Maintenant que « beaucoup cherchent à imposer un changement fondamental dans sa signification », estime le représentant du Saint-Siège, la communauté internationale doit se poser « l’importante question préliminaire “Qu’est-ce que la femme ?” ».

    Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, est intervenu à l’événement parallèle intitulé « Égalité des sexes et idéologie du genre : Protéger les femmes et les filles », aux Nations Unies à New York, le 20 mars 2019.

    Le pape François, rappelle Mgr Auza, a été « très clair sur les dangers pour les individus et la société découlant de l’idéologie du genre ». Pour lui, « en niant “la différence et la réciprocité dans la nature d’un homme et d’une femme”, en promouvant “une identité personnelle et une intimité émotionnelle radicalement séparées de la différence biologique entre homme et femme” », les fondements anthropologiques de l’idéologie du genre « font finalement de l’identité humaine “un choix individuel” et sapent “la base anthropologique pour la famille” ».

    Voici notre traduction du discours prononcé par Mgr Auza.

    HG

    Discours de Mgr Bernardito Auza

    Excellences, Mesdames et Messieurs les intervenants, chers amis,

    Je suis très heureux de vous souhaiter la bienvenue à la manifestation de ce matin sur l’égalité des sexes et l’idéologie de genre et la nécessité de protéger les femmes et les filles, que le Saint-Siège est heureux de parrainer, avec la Heritage Foundation.

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  • Eglise : ce qui est nécessaire face aux abus sexuels

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    De Christian Spaemann (sur Lifesitenews) en traduction française sur "Correspondance européenne" :

    Église catholique: ce qui est nécessaire face aux abus sexuels

    Le soi-disant sommet sur les abus à Rome est devenu un sommet du non-dit et du passé sous silence. Le cardinal Blase Cupich, un des organisateurs, a estimé de pouvoir liquider le problème du lobby homosexuel dans le clergé avec un stratagème d’argumentation. Il serait même vrai – c’était sa thèse – que 80% des cas d’abus sexuel dans l’église ont lieu entre hommes, mais l’homosexualité ne serait pas par elle-même à l’origine des cas d’abus.

    Par rapport aux données factuelles, une telle affirmation du cardinal se révèle non peu effrontée. Dans ce contexte il faut clarifier dès le départ qu’il ne s’agit pas, ici, de montrer au doigt en généralisant, les motivations individuelles de personnes homosexuelles qui souhaitent accéder au sacerdoce.  On ne peut nier non plus qu’il existe des prêtres authentiques et à la vie sainte avec des inclinations homosexuelles. Cependant, il doit être possible de regarder la réalité telle qu’elle est.

    Il n’y a pas seulement le fait que le pourcentage de pédophilie et de pédérastie parmi les homosexuels est beaucoup plus haut que parmi les hétérosexuels, mais aussi celui que les relations homosexuelles sont, sur le plan statistique, extrêmement fragiles. Des études récentes, effectuées parmi les homosexuels mêmes, suggèrent que les relations homosexuelles masculines durent, en moyenne, un an et demi et sont en prévalence associées à des nombreux contacts sexuels étrangers à la relation.

    Cette fragilité relationnelle ne dérive pas uniquement par l’insuffisante complémentarité de partenaires du même sexe mais, sur la base de toutes les expériences, même par la tendance compensatoire, auto-référentielle et identitaire-régulative de cette forme de sexualité. Les données actuelles permettent, déjà en soi, de comprendre pourquoi dans le contexte d’une homosexualité vécue, contrairement à l’hétérosexualité, il se forme des réseaux de collaboration, des lobbies. Si, en plus, on considère que, selon les études les plus récentes, seulement 1,5% environ des hommes dans le monde occidental peut se définir stablement homosexuel, en arrivant jusqu’à 4,5% des hommes si on ajoute ceux qui se considèrent bisexuels, tandis que, en revanche, plus que 80% des abus dans l’Église sont caractérisés par l’homosexualité, il est donc nécessaire de se demander s’il soit vraiment légitime de penser que l’Église n’ait aucun problème avec l’homosexualité vécue et qu’elle ne soit en relation de cause à effet avec les scandales des abus.

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  • "Et vous, qui dites-vous que je suis ?" L’histoire de Jésus réécrite par un grand historien

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction sur Diakonos.be :

    L’histoire de Jésus réécrite par un grand historien. Non pas contre mais « à côté » du Jésus de la foi

    Il y a des livres qui font l’histoire, c’est-à-dire qui marquent un retournement important dans leur champ d’études respectif. Le dernier essai de Giorgio Jossa, professeur d’histoire de l’Église antique à l’Université Federico II de Naples et expert renommé du personnage de Jésus est de ceux-là :

    G. Jossa, “Voi chi dite che io sia? Storia di un profeta ebreo di nome Gesù”, Paideia, Torino, 2018.

    Dans son essai, Jossa tenter d’apporter une réponse historiquement fondée à la question que Jean le Baptiste a posée à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » et que Jésus lui-même a posée à ses disciples « Et vous, qui dites-vous que je suis ? ».

    La réponse donnée par les Évangiles est celle de la foi. Mais Jossa entend justement répondre comme historien.  Et c’est là qu’il se retrouve face au problème que Joseph Ratzinger définissait comme « dramatique » dans la préface de son livre « Jésus de Nazareth » : « ce qui ne peut pas être accepté par la foi, en fait, c’est uniquement que le Jésus historique, qui est la tentative légitime de connaître Jésus sans l’aide de la foi, prétende être le critère de vérité du Christ de la foi ».

    Le Jésus historique – soutient Jossa – n’est pas antithétique au Christ des Évangiles. Au contraire, « il se situe avant et à côté du Christ de la foi, comme l’une de ses différentes interprétations, ce n’est pas une preuve mais un signe, et un signe ambivalent, de son identité messianique : une question troublante qui exige une réponse, qui peut être celle de la foi ou de l’incrédulité. »

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  • C'est dans les pays musulmans que se produisent majoritairement les persécutions des chrétiens

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    De Yves Mamou sur le site du Figaro Vox :

    Yves Mamou: «Les persécutions de chrétiens ont lieu en majorité dans des pays musulmans»Yves Mamou: «Les persécutions de chrétiens ont lieu en majorité dans des pays musulmans»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Selon l'ONG américaine «Open Doors», qui a classé les pays où l'on recense le plus grand nombre d'actes antichrétiens, il s'agit, dans la plupart des cas, de pays musulmans, explique Yves Mamou.


    Yves Mamou est un ancien journaliste du Monde. Il a également collaboré au Canard Enchaîné, à Libération et à La Tribune. Collaborateur régulier du site américain The Gatestone Institute, il est l'auteur de nombreux ouvrages dont «Hezbollah, dernier acte» (éd. Plein jour, 2013) et «Le Grand abandon. Les élites françaises et l'islamisme» (éd. L'Artilleur), paru en septembre 2018.


    Début janvier 2019, l'ONG évangélique américaine Open Doors a publié sa World Watch List 2019 (WWL), un index des 50 pays où les chrétiens sont les plus persécutés. L'étude porte essentiellement sur les pays où les chrétiens sont une minorité.

    38 des 50 pays où des chrétiens sont le plus persécutés sont à majorité musulmane, selon l'étude de l'ONG.

    La Corée du Nord, où la personnalité du dirigeant fait office de religion, occupe la tête de liste du classement des pays qui persécutent activement les chrétiens. Mais les persécutions dans des pays musulmans forment le gros du peloton: «L'oppression islamique continue de frapper des millions de chrétiens». Par conséquent, «pour des millions de chrétiens, (…) suivre le chemin de Jésus peut avoir des conséquences douloureuses. Ces convertis sont traités en citoyens de seconde classe, discriminés dans leur recherche d'emploi et même violemment attaqués».

    Six pays musulmans figurent dans le «Top 10» des nations où l'on persécute des chrétiens (2-Afghanistan, 3-Somalie, 4-Libye, 5-Pakistan, 6-Soudan, 7-Érythrée, 8-Yémen, 9-Iran). Et 38 pays du «Top 50» sont à majorité musulmane. Tous persécutent les chrétiens soit parce que la charia est inscrite dans la Constitution comme l'Afghanistan, soit parce que des dispositifs légaux comme les lois anti-blasphème au Pakistan offrent de commodes instruments de persécution.

    Dans de nombreux autres pays musulmans où des prédicateurs prêchent l'intolérance religieuse, ce sont des foules musulmanes elles-mêmes qui attaquent spontanément les chrétiens, brûlent les églises, voire les tuent (plus de 4 000 personnes assassinées en 2018 en raison de leur foi). Au Nigéria, ce sont les bergers Peuls qui, au gré de leur itinérance, font régner la terreur dans les villages d'agriculteurs chrétiens.

    Open Doors a mis en 2019 l'accent sur une forme de persécution particulièrement révoltante, les violences faites aux femmes. «Très souvent, elles font l'objet d'une «double persécution» - en tant que chrétiennes et en tant que femmes», souligne l'étude. «La persécution des femmes représente un moyen essentiel de détruire la communauté chrétienne minoritaire»

    De manière surprenante, la Russie où les chrétiens orthodoxes forment pourtant la majorité de la population, se classe au 41e rang de la WWL. «C'est dans les régions de Russie ou l'islam est dominant que le niveau de persécution est le plus élevé», estime la WWL.

    Ces chiffres impressionnants contrastent avec le silence gardé en France sur ces actes antichrétiens dans le monde. Le déni prévaut. Comme si nommer les choses risquerait de les empirer. Or l'expérience démontre l'inverse: le silence n'est pas seulement moralement condamnable, il encourage la continuation de ces actes odieux.

  • France : une mobilisation face à l'inflation des profanations de lieux de culte chrétiens

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    De Louis Lecomte sur le site de l'Incorrect.org :

    INFLATION DES PROFANATIONS DE LIEUX DE CULTE CHRÉTIENS : TROIS QUESTIONS AU PRÉSIDENT DE LA SPERO

    © DR

    L’inflation violente des profanation de lieux de culte chrétiens est très préoccupante. Trois questions au président de la SPERO, une jeune association qui milite pour sortir de l’omerta et du déni.

    En quelques mots, qui est la SPERO ?

    C’est une association qui est composée d’une dizaine de personnes catholiques, engagée par ailleurs dans diverses structures et engagements. Nous sommes réunis par le désir de faire quelque chose de concret, en mettant notre énergie et compétences au service d’une parole catholique. Mais différemment de ce qui se fait jusqu’à présent : pas uniquement dénoncer, ou proposer des formations : avec une vraie action militante.

    Concernant votre pétition, quel a été l’élément déclencheur ?

    L’indignation germait depuis longtemps. Depuis un an il y a presque deux profanations par jour. Il fallait bien se lancer. Lorsqu’il y a quelque chose contre une mosquée ou une synagogue les medias et les politiques s’indignent : pour une église, rien. Mais la joue gauche a bon dos : il faut réagir ! Ça ne concerne pas que les cathos, cette tension qui monte est l’affaire de tous.

    Quel est l’objectif de cette pétition ?

    Exiger une réaction officielle du ministre des cultes Christophe Castaner. Il doit a minima reconnaître qu’il y a une vague d’actes antichrétiens, et la condamner vigoureusement.

    La pétition en ligne : https://www.spero-asso.fr/stop-profanations-eglises/

    À propos de SPERO

    « Défendez vos clochers, ouvrez vos cœurs »
    SPERO est l’association de défense des Chrétiens et du patrimoine culturel chrétien en France.

  • Le martyre de 7 évêques roumains tués en haine de la foi sous le régime communiste roumain est reconnu

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    De zenit.org :

    Causes des saints : martyre de sept évêques roumains

    Et d’un prêtre italien missionnaire en Birmanie

    L’Eglise reconnaît le martyre de sept évêques gréco-catholiques roumains : Valeriu-Traian Frentiu, Vasile Aftenie, Ioan Suciu, Tit-Liviu Chinezu, Ioan Balan, Alexandru Rusu et Iuliu Hossu.

    Au cours d’une audience le 19 mars 2019 avec le cardinal Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le pape François a en effet autorisé la promulgation d’un décret reconnaissant que ces évêques avaient été « tués en haine de la foi », en divers lieux de la Roumanie sous le régime communiste, entre 1950 et 1970.

    Il a également autorisé un décret reconnaissant le martyre d’un prêtre italien de l’Institut pontifical pour les missions étrangères, Alfredo Cremonesi (1902-1953). Missionnaire en Birmanie, il a été assassiné dans le village de Donoku.

    La reconnaissance de leur martyre ouvre la voie à leur béatification, aucun miracle n’étant requis par ailleurs.

  • Sur KTO : un entretien exclusif avec le cardinal Barbarin dont la démission a été refusée par le pape

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    De KTO :

    Entretien exclusif avec le cardinal Barbarin

    Après avoir été reçu par le pape François le 19/03/19, qui n´a pas accepté sa démission, le cardinal Philippe Barbarin a annoncé prendre un temps de recul et confie l´administration de son diocèse à un vicaire général. Il répond aux questions d´Étienne Loraillère, dans un entretien exclusif accordé à KTO.

  • L'Eglise a aussi sa justice

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    Après le concile Vatican II, il était de bon ton de s’interroger, dans le climat post-soixante-huitard, sur l’opportunité pour l’Eglise d’avoir encore un code de droit canonique. Une version revue et largement corrigée de l’édition de 1917 vit néanmoins le jour en 1983. Mais qu’en est-il dans ce nouveau contexte de l’exercice réel du droit de punir ?  Une réflexion de Denis Sureau sur son blog « Chrétiens dans la Cité » :

    « La difficulté de la hiérarchie à sanctionner les comportements de ses membres révèle une méconnaissance du rôle de la justice dans l'Eglise.

    Un magistrat retraité, Denis Salas, vient de déclarer que le juge est « le garant de la morale commune, sans laisser aucune autre institution se substituer à lui. Y compris l’Église. » Et d’ajouter : « ce n’est pas à l’Église d’apprécier la gravité des fautes commises par ses membres, ni de définir ce qui est prescrit et ce qui ne l’est pas » (La Croix, 6 mars). C’est son point de vue, mais certainement pas celui de l’Église. En effet, l’Église dispose de son propre droit pénal, de sa propre justice, qu’elle exerce sur ses membres, et cela depuis ses origines. C’est l’enseignement même du Christ : si un frère vient à pécher et refuse d’écouter la communauté, c’est à l’Église de l’exclure, elle qui a reçu pouvoir de lier et délier (cf. Mt 18,15-18). Face à un cas d’un chrétien incestueux, saint Paul demande aux Corinthiens qu’il soit jugé et excommunié : Enlevez le mauvais du milieu de vous (1Co 5,13).

    Or c’est une leçon qui n’a pas été retenue par les évêques qui, confrontés aux scandales sexuels du clergé, ont cru pouvoir se passer de la justice canonique et préféré étouffer les affaires. Cette politique contraire à la discipline de l’Église s’est révélée fort imprudente et se retourne aujourd’hui contre eux. Le cas du pédophile Père Bernard Preynat est ici exemplaire : bien que dénoncé dès 1991, Mgr Albert Decourtray s’était contenté de le mettre à l’écart un semestre avant de lui confier d’autres ministères, y compris auprès d’enfants ; son procès canonique n’a été ouvert que 25 ans plus tard et – pis encore – gelé en attente du jugement civil.

    Pourtant l’Église dispose de ressources judiciaires adaptées à ce type de péchés : les manquements au célibat sacerdotal sont visés par Code de droit canonique (canon 277), qui précise notamment que l’évêque doit « porter un jugement sur l’observation de cette obligation ». En effet, « L’Église a le droit inné et propre de contraindre par des sanctions pénales les fidèles délinquants » (can. 1311). Au fil des siècles (la corruption des clercs ne datant pas d’hier), les tribunaux ecclésiastiques ont mis en œuvre toute une série de mesures : suspense, enfermement dans des monastères pour faire pénitence, privation de ressources, renvoi de l’état clérical, excommunication… Et s’il fallait aller plus loin, l’Église livrait le coupable au bras séculier afin que l’autorité civile le punisse à partir de ses propres lois. Où l’on voit que la justice de l’Église n’est pas exclusive de celle de la cité. Mais elle est toutefois première : saint Paul reproche vertement aux Corinthiens de faire appel, pour trancher leurs litiges, aux tribunaux païens, des gens que votre Église méprise. Plus encore, saint Paul écrit que ce sont les saints qui jugeront le monde (cf. 1Co, 6). Autrement dit : c’est à l’Église de juger le monde et non l’inverse. Prétention que lui refuse évidemment l’État séculier.

    « L’Église doit être une contre-discipline face à la discipline du monde », affirme le théologien américain William Cavanaugh, qui a finement analysé l’affaiblissement de la visibilité de l’Église comme corps social, la tentation de la réduire à un pur royaume spirituel. Face aux scandales sexuels, l’épiscopat a été inspiré par un mauvais anti-juridisme. Dans la catéchèse, la notion même de jugement a été évacuée, comme si l’Église n’enseignait pas l’existence après la mort d’un double jugement : particulier puis général. Or si les sanctions pénales ont dans l’Église pour but de rétablir la justice (rendre à chacun ce qui lui est dû : ce qui implique de ne pas oublier les victimes), elles ont aussi une valeur médicinale : d’inciter le pécheur au repentir, à la réconciliation nécessaire au salut. La sanction la plus grave qu’est l’excommunication formelle revient moins à exclure le pécheur notoire de l’Église que de manifester qu’il s’est lui-même exclu, tout en offrant la possibilité de se réconcilier, moyennant des actes de pénitence. Cette séparation conforte ainsi la visibilité de l’Église. Pour sortir du bourbier où elle se trouve avec l’accumulation de scandales sexuels en tous genres, elle doit à nouveau affirmer et pratiquer son droit. »

    Ref. L'Eglise a aussi sa justice 

    Avec sa clarté d’expression coutumière, Benoît XVI déclarait ceci dans « Lumière du monde », l’un de ses derniers livres d’entetiens avec le journaliste Peter Seewald :

    « Ce ne sont pas seulement les abus qui bouleversent. C'est aussi la manière dont on a procédé avec eux. Les faits eux-mêmes ont été tus et camouflés pendant des décennies. C'est une déclaration de faillite pour une institution qui a inscrit l'amour sur sa bannière.

    À ce sujet, l'archevêque de Dublin m'a dit quelque chose de très intéressant. Il a dit que le droit pénal ecclésiastique avait fonctionné jusqu'à la fin des années 1950 ; il n'était certes pas parfait — il y a là beaucoup à critiquer — mais quoi qu'il en soit : il était appliqué. Mais depuis le milieu des années 1960, il ne l'a tout simplement plus été. La conscience dominante affirmait que l'Église ne devait plus être l'Église du droit mais l'Église de l'amour, elle ne devait pas punir. On avait perdu la conscience que la punition pouvait être un acte d'amour. Il s'est produit aussi à cette époque, chez des gens très bons, un étrange obscurcissement de la pensée.

    Aujourd'hui, nous devons de nouveau apprendre que l'amour pour le pécheur et l'amour pour la victime sont maintenus dans un juste équilibre si je punis le pécheur sous une forme possible et adaptée. Il y a eu dans le passé une altération de la conscience qui a provoqué un obscurcissement du droit et masqué la nécessité de la punition. En fin de compte est aussi intervenu un rétrécissement du concept d'amour, qui n'est pas seulement gentillesse et amabilité, mais qui existe aussi dans la vérité. Et que je doive punir celui qui a péché contre le véritable amour fait aussi partie de la vérité. »

    JPSC

  • Un appel de "l'Homme Nouveau" que nous relayons bien volontiers

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    Chers lecteurs de L’Homme Nouveau…

    Rédigé par Philippe Maxence le  dans Éditorial

    Chers lecteurs de L’Homme Nouveau…

    Les scandales redoublent 

    Semaine après semaine, nous semblons assister à une accélération dans la dégradation de la civilisation chrétienne. Depuis des années, le scandale de la pédophilie au sein de l’Église fait la Une des journaux. Récemment, le livre Sodoma, largement analysé dans notre dernier numéro, a tenté de disqualifier davantage encore la doctrine catholique et les membres de l’Église. Début mars, Arte a diffusé une enquête mettant des clercs en cause dans des cas d’abus sexuels envers des religieuses ou des femmes en lien avec des institutions catholiques. Émission choc, insoutenable par les accusations qui y furent proférées et qui révèlent là aussi un profond scandale, en contradiction directe avec la foi et la morale catholiques.

    Rappelons que le résultat de telles actions ne se limite pas toujours au seul scandale parmi les fidèles ou à l’habituelle mise en cause de l’Église. On peut aussi en mourir. L’an dernier, deux jeunes prêtres se sont ainsi suicidés. Un phénomène relativement nouveau qui s’explique aussi (pas seulement, bien sûr) par le climat délétère dans lequel vit aujourd’hui le clergé. Plus récemment, un couple a été condamné pour avoir accusé faussement un prêtre d’attouchement sur des enfants mineurs. Dans ce dernier cas, l’évêque avait immédiatement sanctionné le prêtre et l’avait éloigné le temps de l’enquête. Mais il avait aussi rendu public son nom. Sans se soucier visiblement du respect de sa réputation !

    Vers une ère postchrétienne

    Les scandales sexuels ne sont pas tout ! Dans un livre publié lui aussi début mars (1), le directeur de l’Ifop, Jérôme Fourquet, montre le basculement de civilisation actuellement à l’œuvre. Pour lui, les choses sont désormais claires : la civilisation chrétienne est morte. Des preuves ? Le renversement au plan de la parentalité, l’acceptation massive de l’homosexualité et du « mariage » éponyme, la PMA et tout l’attirail qui l’accompagne, mais aussi la chute abyssale du nombre de prêtres, l’augmentation des prénoms d’origine musulmane et la disparation de celui de… Marie. Donné à 20,5 % de la population en 1900, ce prénom était en dessous des 15 % pendant la Première Guerre mondiale et à 1 % dans les années 1970. Il est désormais sous cette barre fatidique (0,3 % en 2016). Baptêmes, mariages religieux, enterrements connaissent aussi une courbe spectaculairement descendante. On peut bien sûr discuter les chiffres, mais pas les grandes ten­dances. Si ce n’est déjà fait, c’est pour bientôt : le postchristianisme est à nos portes.

    Des causes connues

    Les causes sont évidemment multiples. Indiquons en deux, très rapidement, quitte à y revenir un jour plus profondément. La déchristianisation est le fruit d’un long processus de lutte contre l’Église auquel la Révolution française a donné une assise institutionnelle qui en a démultiplié les effets. Faute de l’avoir analysé avec rigueur et parce que nous avons toujours préféré pactiser et nous laisser intégrer dans ce système global, nous en subissons aujourd’hui directement les effets.

    Face à une telle situation allant en s’accélérant, depuis plus de cinquante ans maintenant, l’Église a choisi de ne plus prêcher la radicalité de la foi, la totalité du dogme, les fins dernières, la nécessité de la grâce, la réalité du péché, les exigences morales, en un mot la Croix. Là encore, les effets sont sous nos yeux : scandales à l’intérieur de l’Église, désintérêt ou haine renforcée à l’extérieur.

    Transmettre l’espérance chrétienne

    Chers lecteurs de L’Homme Nouveau, les Apôtres se sont aussi trouvés dans la peur et le désespoir alors que la tempête se déchaînait et que le Christ semblait dormir. Mais le Christ est fidèle et notre espérance n’est pas vaine. Numéro après numéro, nous vous le redisons : nous avons tout un monde à refaire chrétien, à commencer par nos enfants et nos petits-enfants et tous ceux qui les entourent. L’Homme Nouveau ne peut que proposer la radicalité de la foi catholique et montrer le plus possible les fruits de la civilisation chrétienne.

    Pour ce faire, je ne crains pas de vous le dire : nous avons encore besoin de vous. Non pas pour nous, mais pour ceux qui doivent entendre la vérité. Pour transmettre ! Le Carême est un temps par excellence de conversion et de sacrifice. Si chacun de nos lecteurs – oui, vous qui me lisez en ce moment ! – nous offre en guise de don de Carême 2019, seulement 10 € (mais multipliés par le nombre de tous nos lecteurs), nous pourrons engager les efforts nécessaires pour transmettre l’espérance chrétienne. À vrai dire, nous y croyons tellement que nous nous sommes déjà engagés concrètement (et financièrement !) dans cette voie. Nous vous en reparlerons dans notre prochain numéro. Mais n’attendez pas : rejoignez-nous dès maintenant ! 

    1. L’Archipel français, Le Seuil, 384 p., 22 €.

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  • Ordonner des hommes mariés ?

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    De l'abbé Philippe Laguérie sur son blog :

    Ordinations d’hommes mariés ?

    Constat de faillite

    samedi 16 mars 2019par Abbé Philippe Laguérie

    Je connais assez bien Mgr Wintzer, Archevêque de Poitiers, dans le diocèse duquel j’ai habité presque deux ans. Portant beau, avec son mètre quatre-vingt-dix, affable et souriant, Il avait dû m’accueillir contraint et forcé parce que, SDF à l’époque, j’étais néanmoins en règle avec la République. Quoique baptisé et chrétien, confirmé et prêtre de Jésus-Christ bien avant lui, il avait donc précisé qu’il m’accueillait « comme citoyen français ». Vous allez comprendre pourquoi mais je lui en garde quand même une belle reconnaissance… Il m’avait même donné les facultés, ainsi qu’à mon secrétaire notre sympathique abbé Billot, mais uniquement dans la maison que j’occupais ; je pouvais donc confesser partout sur la terre, sauf à Rome où il faut une faculté spéciale, et dans le diocèse de Poitiers, à l’exception de cette bénie maison.

    Il aurait pu envisager d’utiliser ces deux nouveaux résidents prêtres pour quelque apostolat dans un diocèse sinistré, non point par lui d’ailleurs mais par une kyrielle de ses prédécesseurs. Point du tout. Il avait déjà dans son diocèse une douzaine de prêtres en soutane qui le tracassaient fort. Ou encore recréer le séminaire diocésain disparu de belle date ? On sait depuis qu’il est plus facile, dans certains diocèses de France (que je ne nommerai pas) d’obtenir une paroisse si vous êtes un criminel prédateur que si vous célébrez en latin…

    Il fallait pourtant trouver une solution à la désertification sacerdotale effrayante des diocèses de province ; et ce souci honore l’Archevêque de Poitiers puisque son proche voisin académicien attendait de ses vœux une église sans prêtres. C’est à présent chose faite, ou à faire rapidement, il faut envisager rapidement d’ordonner des hommes mariés : telle est la trouvaille de Mgr Wintzer. Du moins est-il le premier à dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas depuis longtemps.
    Attention aux mauvaises langues ! Il ne s’agit nullement de pouvoir marier des prêtres déjà ordonnés. Ils ont signé, promis, juré ; ils n’avaient qu’à réfléchir avant, ne pas entreprendre de bâtir une tour dont ils n’avaient les ressources nécessaires. N’allons pas donner à ces pauvres âmes, déjà travaillées par toute sorte de phantasmes (Cf. ci-dessous) l’espoir chimérique de convoler en justes noces. Pas de cela chez nous, pour l’heure du moins.

    Car cette première restriction est très inconfortable, j’allais dire intégriste, notons-le. S’il n’y a aucune objection dans le sacerdoce lui-même à ce qu’on soit uniment prêtre et marié, pourquoi admettre qu’on soit ordonné étant marié et refuser qu’on se marie étant prêtre ? C’est donc simplement un déroulé historique malchanceux. « Le temps ici, monsieur, ne fait rien à l’affaire » aurait dit notre vieux Molière. Si l’on peut ordonner des gens mariés pourquoi ne pas marier les prêtres. « Ils ont promis », dit l’Archevêque de Poitiers qui feint d’ignorer que l’Eglise aurait parfaitement le pouvoir de les délier de cette contrainte ; comme elle le fait déjà trop souvent, hélas… Mais venons-en au fond.

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  • Monseigneur Barbarin: l'itinéraire hors norme d'un évêque pas comme les autres

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    De Jean-Marie Guénois, sur le site du Figaro :

    Philippe Barbarin: l'itinéraire hors norme d'un évêque pas comme les autres

    Philippe Barbarin: l'itinéraire hors norme d'un évêque pas comme les autres

    Archevêque de Lyon depuis 2002, cardinal depuis 2003, primat des Gaules, Mgr Philippe Barbarin est considéré comme le plus haut dignitaire de l'Église de France.

    Le prélat qui s'est présenté ce lundi devant le Pape pour lui remettre sa démissionest un cardinal original au vu de ses frères du même rang, beaucoup plus conformistes. Évêque inclassable de 68 ans, il venait au conclave à vélo et continue de courir ses 5 kilomètres par jour. Il ferait presque jeune homme dans le corps cardinalice, où l'heure de la retraite sonne à 80 ans. Dans l'hypothèse où le Pape accepterait un jour sa démission, où pourrait-il le nommer?

    «Il est capable de tout», témoigne, à propos de Philippe Barbarin, un prélat qui le connaît bien. On retrouve ici cette apparente désinvolture qui lui aura coûté cher dans la gestion de Bernard Preynat. Cette impression qu'il donne de ne pas accorder d'importance aux choses du monde. Un côté très détaché mais tranchant toutefois, car le primat des Gaules est également un homme d'action qui aime déblayer le terrain si nécessaire.«Être capable de tout» voudrait aussi dire - et même en ayant été archevêque de Lyon - repartir à zéro, notamment comme fantassin de la mission d'annonce de l'Évangile, le seul sujet de sa vie. Jeune prêtre déjà bien lancé, il avait étonné en filant à Madagascar comme missionnaire pendant quatre ans.

    On enferme aussi volontiers cet évêque français dans une image de conservateur étroit et rigide parce qu'il avait osé défiler contre le mariage pour tous. Ils étaient effectivement moins d'une dizaine - sur une centaine - à avoir eu le courage de descendre dans la rue. Ce serait mal connaître la liberté du personnage.

    C'est un catholique classique, disciple du grand jésuite Henri de Lubac et du théologien Hans Urs von Balthasar, qui est attaché mordicus au concile Vatican II et à une Église proche, miséricordieuse et ouverte à tous. Impossible donc de l'enfermer dans une case de «tradi». Ce prêtre de Jésus-Christ, souvent en sandalettes, tient de Jean-Paul II, qui le promut cardinal, et de François, dont il est proche et ami. Ceux qui voudraient le catégoriser à droite devraient regarder son dialogue constant dans la région lyonnaise avec les autorités musulmanes et juives.

    Ce grand amateur de Tintin n'est donc pas le monstre protecteur de prêtres pédophiles que l'on veut dépeindre. Il a stoppé avec efficacité tous les prêtres suspects sous ses mandats même s'il a eu le tort, dans l'affaire Preynat, de se fier au jugement de ses prédécesseurs et de ne pas écouter - quand il aurait fallu, pour réaliser la gravité de la situation - ses victimes qui frappaient à sa porte.

    C'est le côté insaisissable de ce prélat hors norme, qui n'entend pas toujours ce qu'on lui dit. Le 7 mars, le juge lui a d'ailleurs reproché son «inertie». La complexité d'une intelligence brillante cohabite chez lui avec le cœur simple d'un homme qui a donné sa vie à Dieu. Et qui vit dans une sorte d'abandon total, préparant rarement ce qu'il a à dire. Tant en homélie, où il prêche d'inspiration tel un protestant évangélique, Bible à la main. Qu'en conférence de presse, où il formule de remarquables raccourcis comme des reparties catastrophiques: Ainsi le «Dieu merci, les faits sont prescrits», à propos des victimes, qu'il lâcha, à Lourdes, devant micros et caméras.

  • Le cardinal Barbarin a été reçu par le pape pour présenter sa démission; et maintenant, que va-t-il se passer ?

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    D'aleteia.org :

    Le pape François a reçu le cardinal Barbarin 

    La rédaction d'Aleteia | 18 mars 2019

    Le cardinal Barbarin a été reçu ce lundi 18 mars par le souverain pontife afin de lui présenter sa lettre de démission. Le pape François pourrait se donner plusieurs semaines avant d’accepter, ou non, cette démission.

    Le rendez-vous était fixé à 10h ce lundi 18 mars. Le cardinal Barbarin a été reçu en audience par le pape François afin de lui remettre sa démission. Aucune communication n’a pour le moment été faite par le Vatican mais ce tête-à-tête devrait avoir duré une trentaine de minutes, le souverain pontife ayant un autre rendez-vous à 10h30. Le successeur de Pierre ne devrait pas prendre immédiatement sa décision d’accepter ou non cette démission.

    Si le Vatican a confirmé cette rencontre, il n’a pas donné plus de détails. Trois possibilités s’offrent désormais au chef de l’Église catholique. Tout d’abord, il pourrait accepter la démission du cardinal français. À l’inverse, il pourrait la refuser, notamment le temps que le jugement en appel soit rendu. Troisième possibilité, le pape François pourrait nommer un administrateur apostolique sede plena pour l’archidiocèse de Lyon. Le cardinal Barbarin conserverait alors son titre et son poste, mais serait déchargé de la gestion des affaires courantes de cet important siège épiscopal. L’usage veut que le Pape statue dans les trois mois suivant la présentation d’une démission. Habituellement, si rien n’est annoncé dans ce délai, c’est que la démission a été refusée.

    Pour mémoire, en mai 2016, le pape François avait considéré qu’accepter la démission de l’archevêque de Lyon avant la fin des procédures judiciaires « serait un contresens, une imprudence ». Or, la défense du cardinal Barbarin a annoncé son intention de faire appel de sa condamnation. Les avocats du cardinal Barbarin ont ainsi rédigé une note juridique sur sa condamnation le 7 mars dernier à six mois de prison. Ils y exposent les perspectives d’un jugement en appel. Un document traduit en espagnol à l’attention du pape argentin. Le parquet de Lyon a également annoncé ce dimanche 17 mars avoir fait « appel incident » de la condamnation de l’archevêque de Lyon.