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Eglise - Page 828

  • Ne pas banaliser l’acte qui supprime une vie en devenir : une cause à défendre avec la tranquille assurance d’un matin de Pentecôte

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    Une chronique du Père Charles Delhez ("opinion") sur le site de la Libre.be :

    L’audace de la Pentecôte

    Une chronique de Charles Delhez.

    La Pentecôte est l’histoire d’une audace. Alors que tous ceux qui passaient par le Golgotha avaient pu voir Jésus pendu au gibet de la croix (il fallait que cela fasse exemple), voilà quelques hommes qui ont l’audace de le proclamer vivant. Or, le centurion lui-même, ayant constaté qu’il était déjà mort, lui avait percé le côté de sa lance. Joseph d’Arimathie avait obtenu de Pilate qu’il soit déposé dans un tombeau et les grands prêtres avaient reçu une garde. Et voilà que, par un matin de printemps, un petit groupe d’hommes, jusque-là timorés, ouvrent les portes et se mettent à annoncer le contraire de toutes les évidences. Audace de l’Esprit .

    Le film américain "Jésus, l’enquête" (1) de John Gunn est construit autour de ce fait : tout le christianisme tient là. Si Lee Strobel, journaliste athée, parvient à démontrer l’irréalité de la résurrection du Christ, il pourra prouver à sa femme qu’elle a eu tort de se faire baptiser. "Sans la résurrection, tout s’écroule", lui avait soufflé un de ses amis. Mais ce ne sera pas sans peine. Le fait n’en demeure pas moins incroyable selon nos catégories habituelles. Pourtant, depuis 2000, cette rumeur prospère.

    Cette audace de la Pentecôte n’est pas seulement un émouvant souvenir, mais le fil rouge qui traverse toute l’histoire de l’Eglise : aller contre les évidences du temps. Qu’il me soit permis de m’inscrire dans cette mouvance à propos d’un débat qui nous occupe actuellement en Belgique : la sortie de l’avortement du Code pénal. Actuellement, il y est inscrit comme un délit, mais pas toujours punissable. En France, pour éviter les avortements clandestins, la loi Veil de 1975 autorise des exceptions. La ministre s’en était expliquée: "L’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame."C’était pour elle un pis-aller et elle voulait en dissuader la femme.

    C’est la notion de détresse qui justifie la dépénalisation partielle de l’avortement. Dans ces situations, on n’est pas toujours en mesure de choisir le meilleur. Si cela devient un droit, que restera-t-il alors comme justification ? L’enfant en devenir perd toute protection. L’avortement sera dès lors une question non plus éthique, mais d’opportunité.

    Gandhi estimait que "moins une créature peut se défendre, plus elle a droit à la protection". Qui nierait qu’il s’agit bien d’un embryon humain, d’un être vivant, qui a son identité, puisqu’il a son propre ADN, unique au monde ? Cette "singularité admirable"(Axel Kahn) appartient déjà à l’humanité et en a toutes les caractéristiques biologiques. (Quand on implante un embryon, après fécondation in vitro, qu’implante-t-on donc ?) Si on ne considère plus l’embryon comme un être humain, il devient hélas logique de supprimer la balise des 12 semaines, car ce n’est pas une semaine qui changera la donne. Le futur enfant restera totalement dépendant de la décision de la maman jusqu’à ce qu’il quitte son corps.

    Aucune femme n’a recours à cet acte de gaîté de cœur. Ce n’est donc pas un droit, mais bel et bien une détresse. L’Evangile m’a appris à ne juger personne, mais aussi à croire que le bien et le mal ne sont pas équivalents, qu’il faut toujours faire son possible pour choisir le bien et rejeter le mal. J’essaie donc de continuer à appeler mal ce qui est mal, pour moi comme pour les autres, mais à ne pas juger ceux qui n’ont pas pu l’éviter, car je ne connais pas leurs combats intérieurs. Il ne faudrait pas banaliser l’acte qui supprime une vie en devenir. L’être humain a cet extraordinaire pouvoir de donner la vie. Que les chrétiens et tout autre personne habitée par les mêmes convictions n’hésitent pas à soutenir cette magnifique mission, chacun à sa façon, sans agressivité, mais avec cette assurance tranquille d’un matin de Pentecôte.

    (1) Diffusé en Belgique par SAJE Films et vu en avant-première dans les grandes villes de Belgique.

  • Internet : la Communauté Saint-Jean fait peau neuve

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    Les Frères de Saint-Jean annoncent la sortie de leurs nouveaux sites internet : un site institutionnel francophone et un site France.

    JPSC

  • 14 nouveaux cardinaux seront créés le 29 juin

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    De Zenit.org (Anne Kurian) :

    Consistoire pour la création de 14 cardinaux le 29 juin

    Onze électeurs et trois non-électeurs parmi lesquels un religieux

    14 nouveaux cardinaux, dont 11 électeurs et 3 non-électeurs – âgés de plus de 80 ans – seront « créés » par le pape François lors d’un consistoire le 29 juin 2018, en la fête des saints Pierre et Paul. Pour ce cinquième consistoire présidé par le pape argentin, les cardinaux électeurs proviennent de quatre continents.

    Le pape a fait cette annonce au terme du Regina Coeli qu’il a présidé ce dimanche de Pentecôte, 20 mai, place Saint-Pierre. « Leur provenance exprime l’universalité de l’Eglise qui continue à annoncer l’amour miséricordieux de Dieu à tous les hommes de la terre », a-t-il souligné place Saint-Pierre. Et leur insertion dans le diocèse de Rome « manifeste le lien indissoluble entre le siège de Pierre et les Eglises particulières répandues dans le monde ».

    Parmi les nouveaux cardinaux électeurs désignés, sept proviennent de l’Europe – dont quatre membres de la Curie romaine – deux d’Asie, un d’Afrique, et un de l’Amérique latine.

    Il s’agit de :

    1. Mgr Louis Raphaël I Sako, patriarche de Babylone des chaldéens (Irak)
    2. Mgr Luis Ladaria Ferrer, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (Espagne – Vatican)
    3. Mgr Angelo De Donatis, vicaire général de Rome (Italie)
    4. Mgr Giovanni Angelo Becciu, substitut pour les affaires générales de la Secrétairerie d’Etat et délégué spécial auprès de l’Ordre de Malte (Italie – Vatican)
    5. Mgr Konrad Krajewski – aumônier apostolique (Pologne – Vatican)
    6. Mgr Joseph Coutts – archevêque de Karachi (Pakistan)
    7. Mgr António dos Santos Marto – évêque de Leiria-Fátima (Portugal)
    8. Mgr Pedro Barreto – archevêque de Huancayo (Pérou)
    9. Mgr Desiré Tsarahazana – archevêque de Toamasina (Madagascar)
    10. Mgr Giuseppe Petrocchi – archevêque de L’Aquila (Italie)
    11. Mgr Thomas Aquinas Manyo – archevêque d’Osaka (Japon)

    Trois cardinaux non-électeurs, dont un religieux

    Le pape créera aussi trois cardinaux de plus de 80 ans : un archevêque, un évêque et un religieux qui « se sont distingués dans leur service à l’Eglise », a-t-il expliqué.

    Ces futurs cardinaux non-électeurs en cas de conclave, viennent d’Amérique du sud, d’Amérique centrale et :

    Mgr Sergio Obeso Rivera, archevêque émérite de Xalapa (Mexique)
    Mgr Toribio Ticona Porco, prélat émérite de Corocoro (Bolivie)
    Le père Aquilino Bocos Merino, ancien supérieur général des Clarétains (Espagne).

    « Prions pour les nouveaux cardinaux, afin que, confirmant leur adhésion au Christ, Grand prêtre miséricordieux et fidèle (cf. He 2,17), ils m’aident dans mon ministère d’évêque de Rome, pour le bien de tout le Saint Peuple fidèle de Dieu », a demandé le pape en conclusion.

    Avec ces 14 nouveaux membres, le pape François aura créé 69 cardinaux depuis le début de son pontificat. Avant cela, il a présidé quatre consistoires : le 22 février 2014 ; le 14 février 2015 ; le 19 novembre 2016 ; et le 28 juin 2017.

    Commentaire de Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    Nouveaux cardinaux : le pape confirme ses équilibres

    En créant 14 nouveaux cardinaux, dont 11 électeurs, le pape François dépasse largement la barre des 120 électeurs fixée par Paul VI.

    Le pape François aime décidément les surprises quand il annonce de nouveaux cardinaux ! Non que le consistoire du 29 juin prochain qu’il a annoncé ce dimanche 20 mai soit en lui-même une surprise : avec 114 électeurs de moins de 80 ans à la date symbolique de la fête des saints Pierre et Paul, il était plus que probable que le pape choisisse de renforcer le collège chargé d’élire son successeur.

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  • Vatican II : le moment du décrochage...

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    Du Salon Beige :

    Le concile Vatican II représente pour le catholicisme français (mais pas seulement) le moment du « décrochage »

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    C'est le constat auquel est arrivé Guillaume Cuchet, dans son ouvrage Comment notre monde a cessé d’être chrétienL'Homme Nouveau publie une intéressante discussion entre l'auteur, l'abbé Claude Barthe et l'historien Jean Chaunu. Extraits :

    "Je suis parti des données rassemblées par le chanoine Boulard qui était dans l’Église le grand spécialiste après-guerre des questions sociologiques et que les historiens connaissent bien, en raison notamment de la publication en 1947 de sa fameuse Carte religieuse de la France rurale, dite « carte Boulard », qui est un des documents les plus énigmatiques et les plus explicatifs de l’histoire de France. L’avantage de cette sociologie très modeste en apparence, qui s’est attachée à décrire la situation plus qu’à véritablement l’expliquer, est qu’elle permet de prendre le problème à la racine en commençant par compter et dater les phénomènes. Ce qui, paradoxalement, manquait le plus dans la littérature « scientifique » existante sur le sujet. Tout le monde avait des idées sur les explications, les interprétations, mais on paraissait avoir fait l’économie de la première des opérations historiographiques qui consiste à décrire précisément la situation et ses tendances.

    De vingt ans de comptabilité approfondie, entre, en gros, 1945 et 1965, Boulard avait conclu à la stabilité globale des taux dans la longue durée moyennant une pente légèrement déclinante, un peu déprimante, certes, parce qu’en dépit d’efforts répétés on n’arrivait pas à redresser les courbes, mais assez rassurante tout de même, parce qu’elle préservait a priori de toute mauvaise surprise. [...] En mettant en série tous ces sondages et en rendant leurs données comparables, il a mis en évidence une cassure dans la pratique religieuse survenue quelque part autour de 1965Il en a tiré une première conclusion : tout ne venait pas de 1968, comme on avait déjà tendance à le dire de son temps. [...] Je suis donc entré dans le dossier avec cette date en tête, 1965-1966, que j’ai retrouvée depuis dans toute une série de cas locaux que j’ai pu examiner. Comment expliquer une telle rupture dans une histoire qui est censée ne jamais en connaître ? Il faut bien qu’il y ait eu un évènement pour la produire et, si possible, un évènement religieux parce que, comme disait Lucien Febvre, l’histoire « religieuse » procède avant tout d’explications « religieuses » (même si la religion catalyse beaucoup de « social »). D’où la nécessité de faire la part de l’évènement conciliaire dans la rupture.

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  • Le C9 du pape est bien mal en point

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    De Sandro Magister traduit sur diakonos.be :

    Trois de moins. Le « C9 » s’effrite de plus en plus

    Lorsque Jorge Mario Bergoglio l’avait mis sur pied, six mois après son élection, on aurait dit le début d’une révolution : un conseil composé de huit cardinaux issus de cinq continents avec pour mission de seconder le pape pour réformer la Curie et surtout pour « gouverner l’Église universelle ».

    Et pourtant, cinq années et vingt-quatre sommets autour de François plus tard, la Curie est plus mal en point qu’avant, l’Église universelle baigne dans la confusion et ce conseil de cardinaux tombe en pièces. Un instantané impitoyable du pontificat actuel, qui mérite qu’on y regarde de plus près.

    *

    Entretemps, ils sont rapidement passés de huit à neuf, avec l’entrée du secrétaire d’État Pietro Parolin qui était au départ la victime toute désignée de la soi-disant réforme de la Curie alors qu’il pèse aujourd’hui plus lourd que tous les autres mis ensemble.

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  • La triste évolution de l’Église catholique post-conciliaire : une mise en garde aux prélats orthodoxes qui rêvent d'un concile

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    Nous avons rendu compte ici de l’ouvrage de Guillaume Cuchet « Comment notre monde a cessé d’être chrétien » (Seuil, 288 pages, 21€ ). Cet ouvrage  est examiné également dans le monde orthodoxe . Le site "orthodoxie.com" en fait une analyse sur laquelle notre confrère du «Salon beige » attire l’attention de ses lecteurs :

    "[...] Le concile a engendré une perte de repères chez les fidèles [catholiques, ndB]. Le texte conciliaire Dignitatis humanae, publié en 1965, sur la liberté religieuse, est apparu « comme une sorte d’autorisation officieuse à s’en remettre désormais à son propre jugement en matière de croyances, de comportements et de pratique, qui contrastait fortement avec le régime antérieur », ce qui suscitait chez le père Louis Bouyer cette remarque chagrine : « Chacun ne croit plus, ne pratique plus que ce qui lui chante. »

    Dans le domaine de la piété, note Cruchet, des aspects de la réforme liturgique qui pouvaient paraître secondaires, mais qui ne l’étaient pas du tout sur le plan psychologique et anthropologique, comme l’abandon du latin, la communion dans la main, la relativisation des anciennes obligations, ont joué un rôle important. De même que les critiques de la communion solennelle qui se sont multipliées à partir de 1960 et surtout de 1965, ainsi que la nouvelle pastorale du baptême (à partir de 1966) et du mariage (en 1969-1970), qui avait tendance à hausser le niveau d’accès aux sacrements en exigeant des candidats davantage de préparation et d’investissement personnel.

    Dans le domaine des croyances, c’est le fait même du changement de discours qui a compté. La variation de l’enseignement officiel rendait sceptiques les humbles, qui en déduisaient que, si l’institution s’était « trompée » hier en donnant pour immuable ce qui avait cessé de l’être, on ne pouvait pas être assuré qu’il n’en irait pas de même à l’avenir. Toute une série de« vérités » anciennes sont tombées brutalement dans l’oubli, comme si le clergé lui-même avait cessé d’y croire ou ne savait plus qu’en dire, après en avoir si longtemps parlé comme de quelque chose d’essentiel.

    Un autre domaine dans lequel la conjoncture a pu déstabiliser les fidèles, note l’auteur, « est celui de l’image de l’Église, de sa structure hiérarchique et du sacerdoce. La “crise catholique” des années 1965-1978 fut d’abord une crise du clergé et des militants catholiques. L’abandon de la soutane (dès 1962) et de l’habit religieux, la politisation (à gauche) du clergé, les départs de prêtres, de religieux et de religieuses, parfois suivis de leur mariage, sont apparus à beaucoup comme une véritable “trahison des clercs”, sans équivalent depuis les “déprêtrisations” de la Révolution, qui a eu les mêmes effets déstabilisants. »

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  • La Pentecôte : une des meilleures choses qui soit arrivée à l'Église !

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    De l'abbé Pierre Amar sur le Figaro Vox (lefigaro.fr) :

    Abbé Amar : "La Pentecôte est une des meilleures choses qui soit arrivée à l'Église !"

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Réagissant aux propos de Thomas Guénolé sur Twitter, qui regrettait que certaines fêtes chrétiennes soient toujours fériées, l'abbé Amar défend l'héritage chrétien de la France et rappelle l'élan missionnaire de l'Église.

    L'abbé Pierre Amar est curé de paroisse en banlieue parisienne, et également l'un des rédacteurs du Padreblog.

    Vantant la séparation de l'Église et de l'État, le politologue Thomas Guénolé regrettait dernièrement que la fête de l'Ascension soit fériée. Il oublie comme beaucoup que si l'État est laïc et s'en tient à une neutralité minutieuse, parfois tatillonne, notre société, elle, ne l'est pas. Après l'Ascension, vient donc la Pentecôte. Puis, ce sera le 15 août, fête de l'Assomption de Marie. L'année scolaire reprendra avec Toussaint, Noël … Entre-temps, je n'aurai pas manqué d'envoyer à M. Guénolé un cordial message d'amitié le 3 juillet, jour de sa fête, celle d'un apôtre du Christ un peu incrédule!

    Les adeptes d'un nouvel intégrisme laïc vont décidément avoir du mal pour effacer 1 500 ans d'histoire chrétienne dans notre pays. Un catholicisme qui a fondé ce pays et sa culture. Cet été encore, des dizaines de millions de touristes vont à nouveau venir admirer nos cathédrales et nos églises. Du Mont Saint-Michel à Rocamadour, du Sacré-Cœur de Montmartre à la Bonne Mère de Marseille, mais aussi du fromage à la station de métro, du nom de la moquette à celui de la lessive, du nom de nos rues à ceux de nos villes et de nos villages, tout - ou presque - dans l'hexagone, respire le christianisme. Jean-Luc Mélenchon, mentor de M. Guénolé, ne s'y était pas trompé en portant fièrement un rameau d'olivier à la boutonnière, lors d'un mémorable discours prononcé à Marseille en pleine campagne présidentielle et qui avait justement lieu… le jour du dimanche des rameaux!

    «Le liquide amniotique de la France, son ADN, c'est la foi chrétienne» me disait dernièrement le recteur de l'une des mosquées voisines de ma paroisse. Le pire aveugle est décidément toujours celui qui ne veut pas voir. Oui, il y a «des connotations religieuses» dans l'histoire de ce pays. Cela s'appelle un héritage: une identité à transmettre et à faire aimer. Cela déplaira à tous les esprits chagrins qui ne cessent d'alimenter la machine à fabriquer des déracinés. Qui veut pour ce pays des individus qui ne savent pas où aller car ils ne savent pas d'où ils viennent? Comment intégrer ceux qui nous rejoignent et leur faire aimer notre pays si nous n'aimons pas ou ne connaissons pas notre propre histoire? Une identité fragile ou amputée n'aide pas à avoir confiance ni à s'ouvrir. Savoir qui on est rend au contraire encore plus libre et solide.

    Une identité fragile ou amputée n'aide pas à avoir confiance ni à s'ouvrir.

    Dans le paysage national, nos clochers et nos églises sont pour beaucoup, croyants ou non-croyants, des lieux de repère et de mémoire. Des lieux où des baptêmes et des communions ont été célébrés, où des parents se sont mariés, où des proches ont été enterrés … Nous avons une responsabilité vis-à-vis de ces édifices trop souvent vides. Réveillons-nous ; redécouvrons ce patrimoine! Si les Français tiennent à leurs églises, il faudrait d'abord qu'ils en reprennent le chemin, qu'ils se réapproprient la foi de ceux qui les ont construites et qu'ils croisent aussi sur leur route des chrétiens authentiques.

    Un militant communiste me confiait dernièrement que l'Église catholique le fascinait. On peut comprendre son admiration: une «internationale» de plus d'un milliard de membres avec deux mille ans d'histoire, le même message et le même fonctionnement… ça marque! Le secret de cette longévité nous vient tout droit de la Pentecôte, l'un des plus beaux évènements qui soit arrivé à l'Église.

    Depuis ce jour, en effet, les chrétiens refusent d'être un club de gens qui restent entre eux. La Pentecôte est la fête où ils se découvrent appelés à prendre la parole. Pour annoncer la foi qui sauve et les fait vivre. Pour servir la dignité de chacun et le bien de tous. Cette dignité, tous - croyants ou non - nous pouvons la reconnaître. Mais les chrétiens puisent dans l'événement de la Pentecôte le devoir impérieux de la proclamer et de la défendre «pour contester les faux-semblants et toutes les idolâtries» comme le dit José Bové, ajoutant, un brin malicieux «à partir de là, tu te démerdes» (sic). Depuis la Pentecôte, l'Église se fait donc la voix des sans voix, des plus fragiles et des plus pauvres, de l'embryon au vieillard malade, en passant par l'immigré, l'enfant à naître ou à adopter. Certains prêtres paient cet engagement de leur vie, comme récemment en Centrafrique ou au Mexique. Qui sait que dans ce pays, pas moins de 23 prêtres ont été assassinés en à peine six années? C'est encore l'Esprit de Pentecôte qui leur a donné la force d'être des martyrs, comme hier le Père Hamel ou le Père Popieluszko.

    Plus que de se «démerder», les chrétiens comptent surtout sur l'action en eux de l'Esprit de Dieu, le véritable et puissant détonateur de la Pentecôte. Chaque année, en France, des milliers d'entre eux réclament pour cela le sacrement de confirmation, et à des âges très différents. Ce faisant, ils mettent leurs pas à la suite d'un humble charpentier de Nazareth qui a révolutionné le monde. À la suite de ce Dieu fait l'un de nous, pour être proche de tous, nous sommes appelés à poursuivre cette révolution de la charité. Loin de toute violence, cette révolution nous entraîne à prendre soin de ce monde blessé mais aimé. Ce désir de servir ce monde dans ses fragilités et ses grandes aspirations, devrait nous rassembler, croyants et non-croyants. Ce sera une autre belle façon de faire vivre notre héritage commun!

  • Pentecôte : les sept dons de l’Esprit ou l’Échelle intérieure

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    Les dons du Saint Esprit.jpgPlus de sept siècles avant la naissance de Jésus, le prophète Isaïe parle ainsi du Messie : “Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur : esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de science et de piété ; et l’esprit de crainte du Seigneur le remplira” (Is. 11, 2-3).

    Cette mystérieuse énumération ne s’applique pas seulement au Fils de Dieu incarné, elle propose à notre humanité une voie de sanctification, car nous sommes invités à recevoir les mêmes dons, à gravir les mêmes échelons spirituels pour progresser sur le Chemin, dans la Vérité, vers la Vie. Comme l’écrit Dom Prosper Guéranger dans son Année liturgique (qui a inspiré la substance de ce texte) : “L’humanité de Jésus est le type surnaturel de la nôtre, et ce que l’Esprit-Saint a opéré pour la sanctifier doit en proportion avoir lieu en nous”.

    On vient de le lire, la première liste des dons de l’Esprit est descendante ; Isaïe décrit le Messie comme s’il le voyait d’en haut, commençant par la sagesse et terminant par la crainte. Or, le rédacteur inspiré du livre des Proverbes affirme que “la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse” (Prov. 9, 10), comme s’il contemplait les mêmes dons de l’Esprit d’en bas, depuis le sol de notre nature humaine, là où l’aventure spirituelle commence...

    Posons le pied sur le premier échelon : la crainte de Dieu. Cette crainte n’est en rien de la peur ou de la défiance vis-à-vis de Dieu ; au contraire, elle exprime la situation initiale objective de la créature face au Créateur : la petitesse. Considérant l’infinité de Dieu, l’homme ne peut que reconnaître d’emblée sa propre insuffisance, ses carences, son péché. La vision du sommet d’une très haute montagne, l’infini des mathématiques ou le ciel étoilé peuvent donner une idée du rapport initial qui s’établit entre Dieu et celui qui le découvre. La vertu primordiale pour entamer et poursuivre jusqu’au bout le voyage spirituel est donc l’humilité. Lestée de son orgueil natif, l’homme peut entamer avec confiance son ascension, sûr que Jésus-Christ le précède tout au long du parcours, car s’il a pris notre condition humaine, c’est pour nous entraîner à sa suite. Il a reconnu le parcours, l’a balisé, équipé de relais...

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  • Prédication du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour la fête de la Pentecôte

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    Prédication du père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Jn 20, 19-23) (arrchive 8 juin 2014)
    http://www.delamoureneclats.fr

  • La renonciation collective des évêques chiliens est historique

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    Du site aleteia.org (Agnès Pinard-Legry) :

    Chili : « Cette renonciation collective est historique » 

    Après l’annonce ce 18 mai de la renonciation collective des 34 évêques chiliens interpelle, Christophe Dickès, journaliste et historien, décrypte pour Aleteia la portée de cet événement.

    Venus rencontrer le pape en début de semaine, les 34 évêques chiliens ont annoncé leur démission collective ce vendredi 18 mai quelques jours après la remise d’un rapport concernant des abus sexuels commis au Chili. Christophe Dickès, journaliste, historien et auteur de Le Vatican, vérités et légendes et L’héritage de Benoît XVI, revient pour Aleteia sur cet événement.

    Aleteia : Comment analyser cette renonciation collective ?

    Christophe Dickès : Il s’agit à mon sens d’un événement historique à double titre. D’abord parce que cela concerne directement la personne du pape qui, à la suite d’une erreur qu’il a reconnue lui-même, a corrigé son appréciation à 180° en reconnaissant ses torts. Deuxièmement, il n’a pas hésité à convoquer l’ensemble des évêques chiliens à Rome, ce qui révèle une vraie volonté d’agir. Pendant trois jours, les évêques ont pu entendre les conclusions du rapport de Mgr Charles Scicluna, l’archevêque de Malte nommé enquêteur spécial au Chili après le voyage pontifical. Bien évidemment il est impossible de savoir le détail de ce fameux rapport. J’imagine qu’on ne renonce pas sans raison. Ayant affaire à une renonciation collective, on peut penser qu’une responsabilité collective a été reconnue. Alors qu’en début de semaine, on évoquait déjà une dizaine de renonciation ! Incompétence ? Inconséquence ? Irresponsabilité ?  L’avenir le dira… Mais nous avons affaire à des évêques qui ont renoncé à leur charge comme le permet le droit canon : « Quiconque est maître de soi peut renoncer à un office ecclésiastique pour une juste cause. » (Can. 187) Quelle serait cette « juste cause », sinon précisément le sens de la justice ? L’évêque est là afin de gouverner, d’enseigner et de sanctifier le troupeau. Comment peut-on gouverner, enseigner justement et surtout sanctifier sans cultiver le sens de la vérité et donc de la justice ?

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  • Inde : suprématie des nationalistes hindous et déclin de la tolérance religieuse

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    De Vanessa Dougnac sur le site Eglises d'Asie des Missions Etrangères de Paris :

    POUR APPROFONDIR - Les chrétiens face à la suprématie des nationalistes hindous au Karnataka

    Le parti nationaliste hindou (BJP, Parti du peuple indien) du premier ministre Narendra Modi s’est hissé ce mardi en tête des résultats des élections régionales dans l’État du Karnataka, au sud de l’Inde. Ce n’est pas pour autant que cet État lui reviendra puisque le parti d’opposition du Congrès, qui défendait l’un de ses derniers bastions, a contre-attaqué en s’alliant à une formation régionale afin de décrocher la majorité des sièges. Les résultats des urnes mettent néanmoins en lumière la toute-puissance du BJP qui ne cesse d’accumuler des victoires électorales à travers l’Inde. Pour les minorités, et notamment les chrétiens, la progression implacable du nationalisme hindou est vécue avec inquiétude.

    Le Karnataka, un État côtier du sud de l’Inde qui compte plus de 65 millions d’habitants, incarnait l’un des derniers bastions du Congrès, le parti traditionnel de centre gauche de la famille des Nehru-Gandhi. N’arrivant qu’en deuxième position au dépouillement des bulletins, le Congrès en déroute subit un nouveau revers. La popularité du Premier ministre Narendra Modi et de son parti du BJP parvient à s’implanter dans l’État, surnommé la « Silicon Valley » de l’Inde et auréolé par sa dynamique capitale de Bangalore. Avec une centaine de législateurs élus ce mardi, les nationalistes hindous deviennent la plus grande force politique au Karnataka. Toutefois, ils n’obtiennent pas la majorité absolue de 113 députés pour former un gouvernement local. Pour les contrer, le Congrès s’est alors allié à un important parti régional.

    Depuis, le choix du futur gouvernement revient à Vajubhai Vala, gouverneur du Karnataka et ancien membre du BJP. S’il tardait à se prononcer face au dilemme, il a donné son feu vert au BJP qui a intronisé jeudi matin son candidat, B.S. Yeddyurappa. Celui-ci a prêté serment jeudi comme nouveau chef de gouvernement du Karnataka, sans pour autant avoir la majorité de l’assemblée. Vajubhai Vala a donné quinze jours au BJP pour prouver sa majorité, et laisse la porte ouverte à des tractations désespérées de la part des deux camps respectifs pour rallier in extremis d’autres parlementaires. Le parti du Congrès conteste ce choix et a fait appel auprès de la Cour Suprême. Si la situation reste incertaine, le BJP est favorisé dans l’immédiat.

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