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Foi - Page 565

  • Un dogme d'enfer en dix thèses

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    Philosophe et professeur à Paris I, Rémi Brague revient sur la controverse créée par des propos attribués au pape selon lesquels l'enfer n'existe pas. Lu sur le site de l’Express :

    « Dans un entretien à La Repubblicca, un quotidien italien, le pape François a déclaré que "l'enfer n'existe pas, ce qui existe, c'est la disparition des âmes pécheresses". Des propos qui ont créé un émoi et avec lesquels le Vatican a immédiatement pris ses distances, qualifiant l'entretien de "reconstruction". Rémi Brague, qui vient de publier chez Flammarion « Sur la religion. Pour en finir avec les préjugés et les confusions » revient sur cette controverse et ce dogme chrétien pour L'Express. 

    1. Je ne sais pas ce que le pape a vraiment dit (*). Il devrait se méfier d'une presse qui s'intéresse peu à ce qu'il dit, encore moins à savoir s'il dit vrai ou faux, mais beaucoup à ce qui fera scandale ou en tout cas du bruit. 
    2. Il est intéressant de se demander si ce que l'Église affirme depuis des siècles, en son magistère comme par ses saints et ses mystiques, doit aller aux poubelles de la pensée.  
    3. Ce qui le mérite, ce sont des images naïves qu'il faut vite dépasser : les diables cornus à fourches, la pesée des âmes, idée étrangère au christianisme, et venue de l'Égypte ancienne aux frontons de nos cathédrales. De même, l'idée d'une punition. Elle serait de toute façon hors de proportion avec les fautes, même les plus graves.  
    4. Il y a dans toutes nos actions une logique interne qui les oriente vers toujours plus de bien ou toujours plus de mal. La mort donne un coup de fixatif, elle scelle notre vie, elle nous fait obtenir ce que, au fond, nous avions toujours voulu.  
    5. Par provocation, je dirais presque que l'enfer (qui n'est pas dans le Credo) est le plus beau des dogmes chrétiens : Dieu prend au sérieux la liberté de l'homme, et la respecte jusqu'au bout. Celui qui Lui dit "non !" restera sans Lui.  
    6. Mais Lui, Dieu, a fait avec l'homme une alliance irrévocable et ne nous abandonne jamais. C'est pour cela que l'enfer est éternel. Mais, s'insurge-t-on, comment un Dieu d'amour pourrait-il créer un tel enfer ? Le Cantique des Cantiques l'a dit : "l'amour est fort comme la mort, la jalousie inflexible comme les enfers (¨e'ol)" (8, 6). Dans certaines icônes, le feu de l'enfer s'allume au nimbe de gloire qui entoure Dieu. 
    7. Le paradis, c'est l'amour de Dieu, vécu par ceux qui L'acceptent sans réserve ; l'enfer, c'est l'amour de Dieu, vécu par ceux qui Le refusent jusqu'au bout. Milton l'avait déjà vu : les démons refusent de se repentir précisément parce qu'ils savent que Dieu leur pardonnerait. Un autre anglais, C. S. Lewis, l'a dit très simplement : "la porte de l'enfer est fermée de l'intérieur". 
    8. L'enfer est-il habité ? Si oui, cela veut dire qu'on peut refuser le Bien, l'Amour, la Vie, en connaissance de cause. Nous avons le droit d'espérer que ce n'est pas possible, et donc que l'enfer est vide, non celui de l'affirmer.  
    9. S'il est habité, qui l'occupe ? Nous voudrions tous y voir ceux que nous n'aimons pas. Mahomet y met Abu Lahab -- le bien nommé -- et sa femme (Coran, CXI). Dante, ses ennemis politiques. Levinas, Hitler (Quatre Lectures talmudiques, p. 185). Les Chrétiens n'en ont pas le droit, car pour tous les "méchants", on peut trouver des excuses : enfance malheureuse, démence, influences, etc. Sauf pour une seule personne, celle que nous connaissons de l'intérieur, à savoir... nous-mêmes. Chacun de nous doit se demander s'il ne serait pas le candidat idéal à l'enfer, peut-être le premier damné de l'histoire de l'humanité.  
    10. La gravité des fautes est importante pour un juge humain, qui doit les comparer les unes aux autres : un génocide est pire que le port de la cravate d'un autre College. Mais là où il s'agit de comparer les fautes à leurs auteurs, elle perd sa pertinence. Je n'ai jamais tué ! En ai-je eu l'occasion ? Je n'ai jamais volé ! En ai-je eu besoin ? Je n'ai jamais trompé ma femme ! En ai-je le tempérament ? En revanche, ai-je résisté, non pas aux tentations que je n'ai jamais éprouvées, mais à celles qui m'ont vraiment assailli ? L'enfer, c'est tout le monde, sauf les autres.

    Ref. Un dogme d'enfer en dix thèses

    (*) Démentir est une chose mais la communication du Saint-Siège ne nous informe pas de ce que le pape a exactement dit [ndeB]

    JPSC

  • Quand Henri Conscience évoquait la chouannerie belge

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    De Paul Vaute sur le blog "Le Passé belge"

    Henri Conscience et la chouannerie belge

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    La Belgique est française depuis trois ans et Overmere, près de Termonde, appartient au département de l'Escaut quand, le 12 octobre 1798, un huissier, accompagné de quelques soldats de l'armée occupante, vient saisir les biens d'un citoyen récalcitrant à l'impôt. L'affaire fait rapidement le tour du village. Les jeunes commencent à s'attrouper, montrant les dents ou les poings en direction des sbires qui n'en mènent pas large. Les cris de "Vive l'Empereur" (d'Autriche) sont lancés comme autant de défis. Les représentants de l'ordre n'insistent pas: ils s'en vont sous les huées.

    Partie remise, bien sûr. On envoie peu après des gendarmes pour réduire les bagarreurs. Mais les jongens ont ameuté les communes environnantes. La guerre des Paysans est déclenchée. Elle va s'étendre, à des degrés divers, dans toutes nos provinces et, malgré l'appellation réductrice, mobiliser dans toutes les couches sociales. La République mettra trois mois au moins pour venir, partiellement, à bout de l'incendie.

    Un demi-siècle s'est écoulé depuis ces événements quand Henri (ou Hendrik) Conscience en fait, en 1853, la matière d'un roman qui sera l'un de ses plus grands succès, tant en néerlandais qu'en traduction française.

    De Boerenkryg (La guerre des Paysans), observe Kevin Absillis (Université d'Anvers), a "ancré dans la mémoire collective belge et flamande" ce chapitre de l'histoire en en faisant, "selon les standards d'alors, une épopée tourbillonnante[1]. C'est une révolte pour la foi et pour la patrie – patrie qui est bien d'un bout à l'autre la Belgique. Même si l'essentiel de l'action se situe en Flandre, dans le village campinois de Lichtaart (Kasterlee) rebaptisé du nom de Waldeghem, les héros sont les "Belges opprimés" et la "Belgique combattante". Cinq mois après la parution du livre, le roi Léopold Ier offrira à Conscience une bague en diamant comme "marque de Sa haute bienveillance".

    Lire la suite sur le blog "Le Passé belge"

  • Les colloques singuliers du pape François avec Eugenio Scalfari

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    A maintes reprises déjà, sur des thèmes sensibles de la discipline, de la morale ou de la foi même de l’Eglise, le pape actuel s’est entretenu avec le fondateur du quotidien La Reppublica, Eugenio Scalfari. Celui-ci en a chaque fois publié dans son journal à grand tirage des comptes rendus hétérodoxes qui ont été  inlassablement contestés  par des responsables de la communication du Saint-Siège.

    Vendredi dernier  nous avons fait écho ici : Existence de l'enfer : quand l'interviewer favori du pape déforme ses propos à la dernière récidive du genre concernant la réalité de l’enfer.

    Le bon sens pose alors la question de savoir pourquoi le pape régnant s’obstine à confier sa pensée à un interlocuteur qui n’aurait apparemment rien de mieux à faire qu’à la déformer en s’adressant à un vaste public. Les plus indulgents attribueront cette manière de faire à la naïveté du pape et les plus sceptiques à une forme de duplicité, de double langage : la parole de Scalfari contre celle des services d’information du Vatican .   

    Au sujet des propos du  pape sur l'enfer rapportés par Scalfari, un religieux de nos amis lecteurs se demande s’il ne serait pas opportun « que le pape, lors d'une prochaine catéchèse du mercredi, nous fasse connaître son enseignement sur ce mystère. Il aurait sans doute, en tant que familier des exercices de saint Ignace, des choses intéressantes à dire. Et surtout, une parole prononcée en public, ferait disparaître toutes les perplexités suscitées par un journaliste qui rapporte à sa manière ce que le pape lui a dit en privé »

    A propos de l'enfer, dans l’encyclique « Spe Salvi » (30 novembre 2007), son prédécesseur Benoît XVI écrivait ceci : « Il peut y avoir des personnes qui ont détruit totalement en elles le désir de la vérité et la disponibilité à l'amour. Des personnes en qui tout est devenu mensonge; des personnes qui ont vécu pour la haine et qui en elles-mêmes ont piétiné l'amour. C'est une perspective terrible, mais certains personnages de notre histoire laissent entrevoir de façon effroyable des profils de ce genre. Dans de semblables individus, il n'y aurait plus rien de remédiable et la destruction du bien serait irrévocable: c'est cela qu'on indique par le mot « enfer ».

    Sans entrer dans des questions un peu vaines de savoir si l’enfer est un lieu ou un état, le pontife régnant pourrait toujours remettre au diapason du grand public les développements que le pape Ratzinger consacrait à cette grave question du mystère de la grâce et de la justice divines. Voici un extrait significatif de cette pensée audacieuse qui ne conteste cependant pas la possibilité de la damnation éternelle ni l'éternité de l'âme :

    « 43. […] La grâce n'exclut pas la justice. Elle ne change pas le tort en droit. Ce n'est pas une éponge qui efface tout, de sorte que tout ce qui s'est fait sur la terre finisse par avoir toujours la même valeur. Par exemple, dans son roman « Les frères Karamazov », Dostoïevski a protesté avec raison contre une telle typologie du ciel et de la grâce. À la fin, au banquet éternel, les méchants ne siégeront pas indistinctement à table à côté des victimes, comme si rien ne s'était passé. Je voudrais sur ce point citer un texte de Platon qui exprime un pressentiment du juste jugement qui, en grande partie, demeure vrai et salutaire, pour le chrétien aussi. Même avec des images mythologiques, qui cependant rendent la vérité avec une claire évidence, il dit qu'à la fin les âmes seront nues devant le juge. Alors ce qu'elles étaient dans l'histoire ne comptera plus, mais seulement ce qu'elles sont en vérité. « Souvent, mettant la main sur le Grand Roi ou sur quelque autre prince ou dynaste, il constate qu'il n'y a pas une seule partie de saine dans son âme, qu'elle est toute lacérée et ulcérée par les parjures et les injustices [...], que tout est déformé par les mensonges et la vanité, et que rien n'y est droit parce qu'elle a vécu hors de la vérité, que la licence enfin, la mollesse, l'orgueil, l'intempérance de sa conduite l'ont rempli de désordre et de laideur: à cette vue, Rhadamante l'envoie aussitôt déchue de ses droits, dans la prison, pour y subir les peines appropriées [...]; quelquefois, il voit une autre âme, qu'il reconnaît comme ayant vécu saintement dans le commerce de la vérité. [...] Il en admire la beauté et l'envoie aux îles des Bienheureux ». Dans la parabole du riche bon vivant et du pauvre Lazare (cf. Lc 16, 19-31), Jésus nous a présenté en avertissement l'image d'une telle âme ravagée par l'arrogance et par l'opulence, qui a créé elle-même un fossé infranchissable entre elle et le pauvre; le fossé de l'enfermement dans les plaisirs matériels; le fossé de l'oubli de l'autre, de l'incapacité d’aimer, qui se transforme maintenant en une soif ardente et désormais irrémédiable. Nous devons relever ici que Jésus dans cette parabole ne parle pas du destin définitif après le Jugement universel, mais il reprend une conception qui se trouve, entre autre, dans le judaïsme ancien, à savoir la conception d'une condition intermédiaire entre mort et résurrection, un état dans lequel la sentence dernière manque encore.

    44.Cette idée vétéro-juive de la condition intermédiaire inclut l'idée que les âmes ne se trouvent pas simplement dans une sorte de détention provisoire, mais subissent déjà une punition, comme le montre la parabole du riche bon vivant, ou au contraire jouissent déjà de formes provisoires de béatitude. Et enfin il y a aussi l'idée que, dans cet état, sont possibles des purifications et des guérisons qui rendent l'âme mûre pour la communion avec Dieu. L'Église primitive a repris ces conceptions, à partir desquelles ensuite, dans l'Église occidentale, s'est développée petit à petit la doctrine du purgatoire. Nous n'avons pas besoin de faire ici un examen des chemins historiques compliqués de ce développement; demandons-nous seulement de quoi il s'agit réellement. Avec la mort, le choix de vie fait par l'homme devient définitif – sa vie est devant le Juge. Son choix, qui au cours de toute sa vie a pris forme, peut avoir diverses caractéristiques. Il peut y avoir des personnes qui ont détruit totalement en elles le désir de la vérité et la disponibilité à l'amour. Des personnes en qui tout est devenu mensonge; des personnes qui ont vécu pour la haine et qui en elles-mêmes ont piétiné l'amour. C'est une perspective terrible, mais certains personnages de notre histoire laissent entrevoir de façon effroyable des profils de ce genre. Dans de semblables individus, il n'y aurait plus rien de remédiable et la destruction du bien serait irrévocable: c'est cela qu'on indique par le mot « enfer ». D'autre part, il peut y avoir des personnes très pures, qui se sont laissées entièrement pénétrer par Dieu et qui, par conséquent, sont totalement ouvertes au prochain – personnes dont la communion avec Dieu oriente dès maintenant l'être tout entier et dont le fait d'aller vers Dieu conduit seulement à l'accomplissement de ce qu'elles sont désormais.

    45. Selon nos expériences, cependant, ni un cas ni l'autre ne sont la normalité dans l'existence humaine. Chez la plupart des hommes – comme nous pouvons le penser – demeure présente au plus profond de leur être une ultime ouverture intérieure pour la vérité, pour l'amour, pour Dieu. Mais, dans les choix concrets de vie, elle est recouverte depuis toujours de nouveaux compromis avec le mal – beaucoup de saleté recouvre la pureté, dont cependant la soif demeure et qui, malgré cela, émerge toujours de nouveau de toute la bassesse et demeure présente dans l'âme. Qu'advient-il de tels individus lorsqu'ils comparaissent devant le juge? Toutes les choses sales qu'ils ont accumulées dans leur vie deviendront-elles d'un coup insignifiantes ? Ou qu'arrivera-t-il d'autre? Dans la Première lettre aux Corinthiens, saint Paul nous donne une idée de l'impact différent du jugement de Dieu sur l'homme selon son état. Il le fait avec des images qui veulent en quelque sorte exprimer l'invisible, sans que nous puissions transformer ces images en concepts – simplement parce que nous ne pouvons pas jeter un regard dans le monde d’au delà de la mort et parce que nous n'en avons aucune expérience. Paul dit avant tout de l'expérience chrétienne qu'elle est construite sur un fondement commun: Jésus Christ. Ce fondement résiste. Si nous sommes demeurés fermes sur ce fondement et que nous avons construit sur lui notre vie, nous savons que ce fondement ne peut plus être enlevé, pas même dans la mort. Puis Paul continue: « On peut poursuivre la construction avec de l'or, de l'argent ou de la belle pierre, avec du bois, de l'herbe ou du chaume, mais l'ouvrage de chacun sera mis en pleine lumière au jour du jugement. Car cette révélation se fera par le feu, et c'est le feu qui permettra d'apprécier la qualité de l'ouvrage de chacun. Si l'ouvrage construit par quelqu'un résiste, celui-là recevra un salaire; s'il est détruit par le feu, il perdra son salaire. Et lui-même sera sauvé, mais comme s'il était passé à travers un feu » (3, 12-15). Dans ce texte, en tout cas, il devient évident que le sauvetage des hommes peut avoir des formes diverses; que certaines choses édifiées peuvent brûler totalement; que pour se sauver il faut traverser soi-même le « feu » afin de devenir définitivement capable de Dieu et de pouvoir prendre place à la table du banquet nuptial éternel.

    46. Certains théologiens récents sont de l'avis que le feu qui brûle et en même temps sauve est le Christ lui-même, le Juge et Sauveur. La rencontre avec Lui est l'acte décisif du Jugement. Devant son regard s'évanouit toute fausseté. C'est la rencontre avec Lui qui, en nous brûlant, nous transforme et nous libère pour nous faire devenir vraiment nous-mêmes. Les choses édifiées durant la vie peuvent alors se révéler paille sèche, vantardise vide et s'écrouler. Mais dans la souffrance de cette rencontre, où l'impur et le malsain de notre être nous apparaissent évidents, se trouve le salut. Le regard du Christ, le battement de son cœur nous guérissent grâce à une transformation assurément douloureuse, comme « par le feu ». Cependant, c'est une heureuse souffrance, dans laquelle le saint pouvoir de son amour nous pénètre comme une flamme, nous permettant à la fin d'être totalement nous-mêmes et par là totalement de Dieu. Ainsi se rend évidente aussi la compénétration de la justice et de la grâce: notre façon de vivre n'est pas insignifiante, mais notre saleté ne nous tache pas éternellement, si du moins nous sommes demeurés tendus vers le Christ, vers la vérité et vers l'amour. En fin de compte, cette saleté a déjà été brûlée dans la Passion du Christ. Au moment du Jugement, nous expérimentons et nous accueillons cette domination de son amour sur tout le mal dans le monde et en nous. La souffrance de l'amour devient notre salut et notre joie. Il est clair que la « durée » de cette brûlure qui transforme, nous ne pouvons la calculer avec les mesures chronométriques de ce monde. Le « moment » transformant de cette rencontre échappe au chronométrage terrestre – c'est le temps du cœur, le temps du « passage » à la communion avec Dieu dans le Corps du Christ. Le Jugement de Dieu est espérance, aussi bien parce qu'il est justice que parce qu'il est grâce. S'il était seulement grâce qui rend insignifiant tout ce qui est terrestre, Dieu resterait pour nous un débiteur de la réponse à la question concernant la justice – question décisive pour nous face à l'histoire et face à Dieu lui-même. S'il était pure justice, il ne pourrait être à la fin pour nous tous qu’un motif de peur. L'incarnation de Dieu dans le Christ a tellement lié l'une à l'autre – justice et grâce – que la justice est établie avec fermeté: nous attendons tous notre salut « dans la crainte de Dieu et en tremblant » (Ph 2, 12). Malgré cela, la grâce nous permet à tous d'espérer et d'aller pleins de confiance à la rencontre du Juge que nous connaissons comme notre « avocat » (parakletos) (cf. 1 Jn 2, 1)[…].

    JPSC

  • Le corps de Jésus reconstitué en trois dimensions à partir du Saint Suaire

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    De Caroline Becker sur aleteia.org :

    Un corps de Jésus en 3D réalisé à partir du Saint Suaire

    RECONSTRUCTED CHRIST

    Un modèle en trois dimensions de l'homme des douleurs, réalisé à partir du Saint-Suaire, est actuellement présenté à Padoue. Le résultat de deux années de travail.

    Le Saint Suaire de Turin n’en finit pas de passionner les historiens et les scientifiques. Ce drap en lin, conservé dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin, a servi à envelopper le corps d’un crucifié, considéré depuis des siècles comme celui du Christ. Sa particularité ? L’image de l’homme et ses blessures ont été « imprimées » sur le linge et les tâches ne sont pas sans rappeler les souffrances du Christ : couronne d’épines, flagellation, blessure de lance dans la poitrine, clous dans les mains. Quasiment invisible à l’oeil nu, l’image apparaît avec précision en négatif.

    Lire aussi : Monnaies du linceul de Turin : les questions qui subsistent

    « Le Suaire reste un défi pour la science », a confié Paolo Di Lazaro, à Vaticannews, directeur adjoint du Centre international de sindonologie, institution spécialisée dans les recherches relatives au Saint-Suaire. Après deux ans de travail entre l’Université et l’hôpital de Padoue, supervisé par le professeur Giulio Fanti, les chercheurs ont pu élaborer un corps en trois dimensions.

    © P.M WYSOCKI / LUMIÈRE DU MONDE

    Un phénomène encore inexpliqué

    Si les informations laissées par le Saint-Suaire ont permis de proposer un « portrait » entier de l’homme des douleurs, les études n’ont pas encore expliqué comment ce corps, si tourmenté, avait pu sortir de son linge sans laisser de traces de sang. Pourquoi les marques et les blessures engendrées par la crucifixion ont pu s’imprimer mais les traces, attendues par la médecine quelques heures après la mort, ne sont pas présentes ? Cette mystérieuse « impression » reste de nos jours irrésolue et les scientifiques ne sont toujours pas capables, avec les technologies actuelles, de réaliser le même résultat.

    Le linceul à la lumière de la foi

    Pour les croyants, ce phénomène inexpliqué serait le signe de la Résurrection du Christ. L’archevêque émérite de Turin, Severino Poletto, avait déclaré en 2010 : « Devant nous, l’image, silencieuse mais fortement éloquente, d’un homme crucifié, qui présente toutes les caractéristiques de la violence subie par le corps de Jésus durant sa Passion, telles que les décrivent les Évangiles. Nous savons que notre foi n’est pas fondée sur le linceul, mais bien sur les Évangiles et le témoignage des apôtres. L’Église n’a pas la compétence scientifique pour se prononcer sur son authenticité. Mais ce tissu est une aide précieuse à la foi et à la prière des croyants. »

    En images : ces reliques attribuées à Jésus

    CROWN OF THORNS

    Démarrer le diaporama

     
  • Un pape qui nierait l'existence de l'enfer et l'immortalité de l'âme ?

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    De Riccardo Cascioli, sur la Nuova Bussola Quotidiana, traduit sur le site "Benoît et moi" :

    Scalfari et le Pape, une farce qui doit prendre fin

    Riccardo Cascioli / www.lanuovabq.it  / 30 mars 2018

    Le Pape qui nie l'existence de l'enfer. Une énormité qui, pendant des heures et des heures, a rebondi dans les journaux du monde entier, avant que le Saint-Siège ne démente le fondateur de Repubblica, Eugenio Scalfari. Pourtant, dans le communiqué de presse, trop de choses ne tournent pas rond...

    Mais que doit penser un pauvre catholique quand, le matin du Jeudi Saint, il se connecte à Internet et apprend que le Pape a raconté à un vieux journaliste de ses amis que l'enfer n'existe pas et que les âmes qui ne se repentent pas disparaissent simplement? Un Pape qui nie deux vérités de foi: l'enfer et l'immortalité de l'âme. Cela ne peut pas être, cela ne s'est jamais produit dans l'histoire de l'Église. Et puis, au tout début du Triduum pascal, où nous revivons le sacrifice du Christ, venu nous sauver du péché. Un timing diabolique. S'il n'y a pas d'enfer, il n'y a pas non plus de salut. Peu importe s'il ne s'agit pas d'un texte magistériel mais de l'article désormais habituel du fondateur de Repubblica, Eugenio Scalfari, qui transcrit une conversation qu'il a eue à Sainte Marthe avec le Pape François. Il s'agit là d'une énormité sans précédent aux conséquences dévastatrices.

    Ce n'est pas possible, il n'est pas possible que le Pape pense cela; et encore moins qu'il le dise à la légère dans une conversation avec un journaliste dont on sait qu'il a l'habitude de transcrire ses conversations avec le Pape, et que le Saint-Siège a déjà démenti à deux reprises (tout en laissant encore beaucoup de doutes). Et pourtant, silence du Vatican. Silence malgré le fait que depuis le début de la matinée, plusieurs journalistes ont immédiatement demandé au Bureau de presse de fournir des informations.

    Les heures passent, la nouvelle fait le tour du monde : «Le Pape nie l'existence de l'enfer». Cela revient à dire que depuis deux mille ans, l'Église plaisante, qu'elle s'est moqué d'un grand nombre de personnes. Pas seulement sur l'existence de l'enfer. Le catéchisme de l'Église catholique dit au n° 1035 : «L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l’enfer, "le feu éternel". La peine principale de l’enfer consiste en la séparation éternelle d’avec Dieu en qui seul l’homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été crée et auxquels il aspire».

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  • Existence de l'enfer : quand l'interviewer favori du pape déforme ses propos

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    De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    Le Vatican dément les propos prêtés au pape sur l’enfer

    Dans un article paru dans le quotidien La Repubblica, le journaliste Eugenio Scalfari fait dire au pape François que « l’enfer n’existe pas ».

    Le Vatican a fermement démenti, jeudi 29 mars, les propos que le journaliste Eugenio Scalfari à prêtés au pape François, selon lesquels l’enfer n’existerait pas.

    « L’enfer n’existe pas, ce qui existe c’est la disparition des âmes pécheresses », aurait déclaré le pape selon la retranscription d’un entretien paru dans le quotidien La Repubblica.

    Dans un communiqué diffusé jeudi après-midi, la Salle de presse du Saint-Siège a souligné que l’article écrit par Eugenio Scalfari était « le fruit de sa propre reconstruction où ne sont pas citées les paroles prononcées par le pape ».

    « Pas une retranscription fidèle des paroles du Saint-Père »

    « Aucune phrase mise entre guillemets dans cet article ne doit être considérée comme une retranscription fidèle des paroles du Saint-Père », assure la Salle de presse, qui confirme toutefois que le pape a récemment rencontré Eugenio Scalfari, comme il le fait régulièrement.

    En 2013, déjà, un premier « entretien » entre le pape et Eugenio Scalfari, qui aura 94 ans le 6 avril, avait créé la controverse.

    À LIRE : L’entretien du pape à La Repubblica change de statut

    Quelques jours plus tard, le journaliste avait dû expliquer qu’il ne prenait pas de notes ni n’enregistrait ses entretiens avec le pape et qu’il reconstruisait de tête les propos entendus, reconnaissant ainsi que certains mots choisis pouvaient ne pas être ceux du pape.

    Contraire au Catéchisme

    François, qui a choisi dès le début de son pontificat d’entamer un dialogue avec le vieux journaliste et intellectuel athée n’a toutefois jamais souhaité cesser ses rencontres avec Eugenio Scalfari, malgré les critiques et les démentis quasi-systématiques du Saint-Siège sur les propos rapportés.

    Cette fois-ci, en faisant dire au pape que « l’enfer n’existe pas », Eugenio Scalfari le faisait aller à l’encontre du Catéchisme de l’Église catholique qui souligne expressément que « l’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité » (§ 1035).

    Il est toutefois peu probable que François, qui évoque le diable à de très nombreuses reprises dans son enseignement, ait pu mettre en doute l’existence de l’enfer.

    La théologie moderne et l’enfer

    En revanche, il a tout à fait pu mettre en garde contre l’idée d’un enfer conçu comme une fosse de feu où seraient jetés les pêcheurs, suivant ainsi de nombreux théologiens contemporains – dont Benoît XVI lui-même – qui soutiennent que l’enfer est l’absence de Dieu.

    Comme le relève le vaticaniste anglais Christopher Lamb, du Tablet, ce développement récent de la théologie moderne a été fortement soutenu par le bienheureux John Henry Newman qui, dans son poème Le Songe de Gérontius, « s’éloigne des perspectives étroites et rigides du ciel et de l’enfer ».

  • Le colonel Arnaud Beltrame adhérait inconditionnellement - et avec ferveur - à toute la foi catholique et à sa tradition

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Arnaud Beltrame : témoignage du P. Jean-Baptiste lors de la messe célébrée par Mgr de Romanet à Saint-Sulpice

    Avec l'aimable permission des chanoines de Lagrasse, voici le texte complet du témoignage du P. Jean-Baptiste lu à la messe célebrée à Saint-Sulpice à Paris par Mgr Antoine de Romanet, évêque aux armées, en l'honneur du 

    colonel Arnaud BELTRAME (18 AVRIL 1973 - 24 MARS 2018).

    Cher Monseigneur, chers frères et sœurs,

       Après l'hommage national de ce matin, j’aurais aimé être à vos côtés pour évoquer la figure du colonel Arnaud Beltrame, que je préparais au mariage depuis deux ans et dont j'étais proche en ces dernières années. Mais il me faut prêcher à ses funérailles demain matin à Carcassonne. Ma prière rejoint donc la vôtre ce soir.

       Vous savez tous la joie que j'ai eue d'être aux côtés du colonel Arnaud Beltrame avec Marielle, sa fiancée et déjà civilement son épouse, il y a cinq jours, à l'hôpital. Nous étions réunis tous les trois comme pour leur mariage que je devais bénir bientôt, et c'est l’ultime onction du sacrement des malades que nous avons célébrée à la place, pour un héros qui fait l'admiration de tous.

       Louons le Seigneur pour la force qu'il a mise en ce cœur d'homme et d'officier. Son excellente forme physique impressionnait ses hommes. Il venait souvent me voir en tenue de randonneur. Vous savez sa belle carrière militaire. Mais, plus important que tout, il ne cachait à personne la joie que Dieu lui avait offerte en redécouvrant la foi catholique vers ses 33 ans, entraînant sa première communion et le sacrement de confirmation il y a neuf ans seulement. Nous parlions beaucoup de conjugalité, d'évangélisation, du diable ou autre. Il avait soif de savoir et de comprendre.

       Intellectuellement brillant, il a suivi une préparation au mariage exigeante avec un sérieux qui force mon admiration. Marielle et lui venaient chaque mois à des rencontres de couples à Narbonne ou à l'abbaye de Lagrasse. Arnaud nous a marqué par sa vivacité, sa joie contagieuse et sa capacité d’entraînement. Loquace, il était presque bavard... Je devais parfois l'interrompre pour que Marielle puisse s'exprimer... et il le faisait avec un tendre sourire vers elle. Car ce soldat, ce chuteur opérationnel, ce gendarme d'élite fondait devant celle qu'il aimait et débordait d’attentions délicates, de mots gentils. J'en ai été cent fois témoin.

       Sa déclaration d'intention pour le mariage catholique que je devais célébrer le 9 juin prochain près de Vannes est admirable. Marielle ne souhaite pas que soit rendue publique cette lettre ultime. Sachez que ce texte écrit seulement quatre jours avant sa mort héroïque, prouve son adhésion inconditionnelle et fervente à toute la foi catholique et à sa tradition, qu'il y prie en particulier Notre Dame avec gratitude, qu'il demande l'aide de saint Michel et prend saint Joseph pour modèle.

       Bénissant sa maison le 16 décembre dernier, j'avais été frappé de la décoration manifestant sa foi et sa passion pour l'histoire et la gendarmerie. Mais plus encore, par le fait qu'il avait réservé une pièce pour en faire un oratoire. Nous y avons prié tous les trois. Imitez-le ! Faisons une place dans nos vies à la prière !

       Les jours saints que nous vivons rappellent le Sacrifice rédempteur du Christ. Louons le Seigneur de lui avoir permis d'imiter Jésus, de vivre qu' « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13). Arnaud savait le risque fou qu'il prenait en se livrant comme otage du terroriste. Il l'a fait pour sauver une vie, plusieurs peut-être, car tel était son engagement d'officier de gendarmerie et de chrétien.

       Je crois qu'il a offert sa vie pour que s'arrête la mort. La croyance du djihadiste lui ordonnait de tuer. La foi chrétienne d'Arnaud l'invitait à sauver, en offrant sa vie s'il le fallait.

       Arnaud est-il un saint au Ciel, un pécheur au purgatoire ou un damné en enfer, comme le pensent les partisans de son meurtrier ? Nous avons grand espoir qu'il nous regarde et intercède pour nous, mais Dieu seul le sait. Quoi qu'il en soit, prions pour lui et les autres victimes de cette tragédie. Prions pour son assassin et ses complices.

       Le colonel Beltrame était convaincu qu'on ne peut pas lutter contre une idéologie uniquement avec des armes et des ordinateurs. On ne peut la vaincre durablement qu'avec des convictions spirituelles. La foi catholique qu'il a redécouverte, les merveilles chrétiennes de l'histoire de France qui le passionnaient, sont le meilleur bouclier contre la folie des convictions assassines qui tuent et veulent tuer encore.

       Alors, avec Arnaud et comme lui, soyons prêts au sacrifice de nos vies pour l'amour de nos frères !

    Là où est la haine, mettons l'amour. Là où est le doute, mettons la foi. Là où est le désespoir, mettons l'espérance. Ainsi soit-il !

  • La messe, sacrifice de réconciliation institué le Jeudi Saint

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    Du Père Simon Noël osb, sur son blog, cet article rédigé pour la revue Radouga :

    La messe, sacrifice de réconciliation

    Le Christ, notre réconciliation dans l'eucharistie

    Par sa mort sur la Croix, Jésus-Christ a réconcilié l'humanité avec le Père et aboli les séparations entre les hommes en détruisant le mur de la haine. Il a ainsi apporté la paix véritable à l'humanité. Ce sacrifice de réconciliation et de paix est rendu présent en chacune de nos messes. Il y a une identité substantielle entre le sacrifice de la Croix et celui de la messe. La victime propitiatoire et le prêtre sont la même personne : celle du Christ. Seul le mode d'offrande est différent : le sacrifice est sanglant sur la Croix, il est non sanglant à la messe.

    C'est l'âme en paix, réconciliée, que nous devons participer à la messe. Dans la liturgie de saint Jean Chrysostome, la grande litanie de la paix qui commence la liturgie débute par ces mots : En paix, prions le Seigneur. Cela indique bien dans quel esprit nous devons prier à la messe.

    Dans l’Évangile, Jésus est très clair sur cette question : Si donc tu apportes ton offrande à l'autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel et va d'abord te réconcilier avec ton frère, puis tu viendras présenter ton offrande (Matt. 5, 23-24). C'est pourquoi dans la liturgie orientale le baiser de paix à lieu juste avant la prière eucharistique, avant l'offrande du sacrifice. Dans le rite romain, il a lieu avant la communion, mais il va de soi que les dispositions profondes de ce rite doivent être présentes dès le début. Le rite romain souligne que la communion qui va avoir lieu est non seulement communion avec Dieu mais aussi communion entre nous.

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  • La double appartenance d'Arnaud Beltrame

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Entre franc-maçonnerie et Église catholique, le fervent parcours spirituel d'Arnaud Beltrame

    RÉCIT - Profondément catholique, le gendarme qui s'est sacrifié lors de l'attaque de Trèbes avait choisi de conserver son appartenance à une loge maçonnique. Avec une grande dignité, prêtres, maçons et gendarmes dressent le portrait d'un homme fervent.

    Le sacrifice suprême ne s'improvise pas. Donner sa vie, acte fort et définitif par excellence, n'est pas une décision de surface et encore moins d'apparence. Il s'enracine dans la profondeur de l'âme. Les hommes d'armes, soldats de toutes sortes, gendarmes en l'occurrence, y sont prêts à chaque fois qu'ils passent leurs uniformes de combat. Mais cette acceptation de la mort subie n'est jamais une évidence. Personne ne fanfaronne. Cela implique l'âme profonde, croyante ou pas. Que dire, a fortiori, du don volontaire de sa propre vie - jeune et si prometteuse - pour sauver des vies humaines?

    Lire l'entièreté de l'article

    Du coup, sur slate.fr, Henri Tincq, "spécialiste des questions religieuses" au Monde durant de longues années, épilogue :

    ... la vocation d’un homme est toujours complexe. L’autre engagement d’Arnaud Beltrame était dans la franc-maçonnerie. Après l’attentat et la mort du militaire, la Grande Loge de France, plus spirituelle que le Grand Orient, a revendiqué son appartenance et sa participation à ce qui devait être des «tenues ouvertes» [des réunions rituelles, ndlr]. Chrétien et franc-maçon: sont-ce deux engagements incompatibles? On sait le lourd passif qui a animé l’histoire des relations entre l’Église catholique et la franc-maçonnerie, mais les aspérités ont quelque peu été gommées avec le temps. La participation de catholiques à la franc-maçonnerie n’est certes pas encouragée, mais elle n’est plus prohibée. Elle ne vaut plus, comme autrefois, excommunication et menaces des foudres de l’enfer!

    Pourtant : L’Église a toujours été formelle : on ne peut pas être à la fois catholique et franc-maçon.

  • Pâque toujours nouvelle…

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    Lu sur le blog de l’église du Saint-Sacrement à Liège :

    Pierre et Jean au Tombeau 6ab74801bb78bd188f4c89f8c7d55faf.jpgPâques 2018 : comme chaque année les chrétiens proclament  « Χριστός ἀνέστη, Surrexit Christus, le Christ est ressuscité » mais quel est le sens de cette profession de foi ? Dans son livre sur Jésus de Nazareth, Benoît XVI écrit : si dans la Résurrection du Christ, il ne s’était agi que du miracle d’un cadavre ressuscité cela ne nous intéresserait, en fin de compte, pas plus que la réanimation, grâce à l’habileté des médecins, de personnes cliniquement mortes. Pour le monde en général et pour notre existence, rien ne serait changé.

    Et le pape aujourd’hui émérite poursuit : saint Paul nous dit dans sa première lettre aux Corinthiens que c’est seulement dans la mesure où nous la comprenons comme un événement universel, comme l’inauguration d’une nouvelle dimension de l’existence humaine, que nous sommes sur la voie d’une interprétation juste des témoignages sur la Résurrection telle qu’elle se présente dans le Nouveau Testament. Benoît XVI interroge: cela peut-il être en opposition avec la science ? Est-ce que vraiment il ne peut exister que ce qui existait « depuis toujours » ? Est-ce que quelque chose d’inattendu, d’inimaginable, quelque chose de nouveau, ne peut pas exister ? Si Dieu existe, ne peut-il pas, lui, créer aussi une dimension nouvelle de la réalité humaine et de la réalité en général ? Et la création n’est-elle pas, au fond, en attente  de cette ultime et plus haute « mutation », de ce saut décisif de qualité ? N’attend-elle pas l’unification du fini avec l’infini, l’unification entre l’homme et Dieu, le dépassement de la mort ?

    Du point de vue de l’histoire, la Résurrection de Jésus, c’est la semence la plus petite mais elle porte en elle, comme le suggère l’image du grain de sénevé, les potentialités infinies de Dieu. Ainsi, la Résurrection est entrée dans le monde seulement à travers quelques apparitions mystérieuses aux élus. Et pourtant, elle était le début vraiment nouveau dont, en secret, tout le monde était en attente. Alleluia !

    Tous les offices de la semaine sainte en l'église du Saint-Sacrement à Liège: cliquez ici  Des Rameaux à Pâques 

    Ci-dessous: la messe grégorienne du dimanche de Pâques, avec le concours de l'ensemble instrumental Darius (violons et orgue positif).

    Saint-Sacrement 1er dimanche du mois_avril2018.jpg

    Ref. http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com/

    JPSC

  • Verviers : messe de Pâques en musique à Sainte-Julienne

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    Sans titre.jpg

    Vous êtes cordialement invité(e)(s) à assister à la 

    Messe de Pâques 

    le dimanche 1 avril à 11H00

    à l’église Sainte-Julienne, 

    Avenue Léopold II à Verviers

    La Chorale Ste Julienne, 

    sous la direction de Margaret Todd-Scott,

    interprètera :

    le Kyrie et le Gloria de la Kleine Orgelmesse de Haydn

    le "Since by man came death" du Messie de Haendel

    le Sanctus et l'Agnus Dei de la messe K192 de Mozart

    "I know that my Redeemer liveth" du Messie de Haendel 

    Après la Messe nous aurons le plaisir de vous offrir l’apéritif et des petits oeufs de Pâques.

  • Jeunes chrétiens, la génération pivot ?

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    Dans l’Europe post-chrétienne, la majorité des jeunes ressemble à celle des vieux : comme ceux-ci, elle est sortie de la religion autrefois dominante et baigne dans le conformisme d’une société cosmopolite, sans identité ni racines : ni centre, ni périphérie, tout est égal. Comme il faut malgré tout donner un sens aux quelques tours de carrousel que chacun effectue autour d’une étoile appelée soleil avant de retomber dans le néant d’où il a été malencontreusement sorti, quelques placebos calmeront toute inquiétude métaphysique inutile : l’écologie, la tolérance, la paix sont les plus courues. Ce n’est déjà pas si mal, pour supporter le voyage vers nulle part. Mais c’est tout de même un peu court. Et les chrétiens, jeunes et vieux, embarqués dans cette galère n’ont-ils aujourd’hui plus rien à apporter de plus ? Quelqu’un peut-être. De Jean-Pierre Denis sur le site de « La Vie » :

    « Moins d’un jeune Français sur quatre se dit chrétien. Ce chiffre choc, je le tire d’une étude menée par l’Institut catholique de Paris avec des universitaires européens, étude dont lavie.fr publie en avant-première les principaux enseignements. Il résume à lui seul l’état de la sécularisation occidentale. L’enquête livre, en effet, à propos de pays aussi divers que la Belgique, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou l’Espagne, des résultats comparables. La grande majorité des 16-29 ans semble purement et simplement sortie de la religion en général et de la religion chrétienne en particulier. Cette absence d’héritage est devenue un héritage. Un athéisme culturel encore renforcé par une persistante mauvaise transmission de la foi dans les familles dites chrétiennes. Autrefois la religion était imposée par les structures sociales, et l’athéisme relevait de choix individuels. Devinez de quel côté se situent désormais pression sociale et conformisme ?

    Génération athée, l’étude choc

    Si l’on est hargneux on dira que rien n’est fait, rien qui soit à la hauteur du défi, lequel est plus souvent nié que reconnu. Si l’on préfère la résignation à l’imprécation, on dira que rien n’y fait. Ni Jean Paul II et sa nouvelle évangélisation, ni Benoît XVI et sa stratégie des minorités créatives ni le pape François avec son évangile des périphéries ne semblent avoir eu le moindre impact. À quelques nuances ou exceptions près, ni le catholicisme ni le protestantisme ni même l’orthodoxie (l’étude évoque la Russie) n’ont le monopole de la déconfiture. Cela relativise bien des querelles de clocher.

    Un jeune sur quatre se déclare chrétien, malgré le poids du conformisme social ? C’est potentiellement énorme.

    Voilà pour le verre à moitié vide. Mais en même temps, ce chiffre a quelque chose d’extraordinaire, de si gros qu’on pourrait bien ne pas le voir, comme la fameuse lettre volée d’Edgar Poe, tellement mise en évidence que personne ne la remarque. Comment, un jeune sur quatre se déclare chrétien, malgré le poids du conformisme social ? Mais… c’est potentiellement énorme ! Et alors… que fait-on ? Qui leur parle ? Que leur dire ? Personne ne sait. À peu près personne ne fait rien. L’énergie missionnaire reste concentrée sur la fraction la plus motivée, ceux que j’avais appelés lors des dernières JMJ les « cathos ++ ». Les neuf dixièmes des jeunes chrétiens de ce pays sont plus ou moins livrés à eux-mêmes. On frise la non-assistance à croyants en danger.

    Génération "catho ++"

    Autre tabou, et non des moindres, l’islam. Il y a en France environ deux jeunes chrétiens pour un jeune musulman. À peu de chose près, on compte autant de jeunes anglicans que de jeunes musulmans au Royaume-Uni, et plus de jeunes musulmans que de jeunes catholiques aux Pays-Bas. Dans les Églises, on feint de penser que ce n’est pas un sujet. Belle hypocrisie. Par exemple, ce double bouleversement – plus d’incroyants et… plus de croyants musulmans – explique ce que nous avons appelé, avec d’autres, la « tentation identitaire ». Certains penseront même qu’il la justifie. Posons franchement la question jamais abordée, mais implicite dans bien des débats sur la laïcité : les jeunes chrétiens se sentent-ils plus proches, en termes de vision du monde, des incroyants de leur génération que des musulmans européens qui ont le même âge qu’eux ? En fait, ils partagent avec les uns l’attachement à un certain pluralisme libéral et avec les autres l’aspiration à un horizon de sens spirituel que la société ne reconnaît plus. Une bonne partie d’entre eux adhère en tout cas à un autre modèle que celui de la forteresse assiégée : celui du pont. La tâche n’est certes pas facile pour cette forte minorité chrétienne, mais la façon dont les 16-29 ans d’aujourd’hui répondront à cette question déterminera l’avenir du christianisme. Et aussi, à mon sens, l’avenir de notre société. Minoritaires, les jeunes chrétiens sont devenus le pivot sur lequel la culture européenne pourra demain s’articuler,  trouver du commun. Le corps du Christ sauvera-t-il le corps social ? »

    Ref. Jeunes chrétiens, la génération pivot ?

    JPSC