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Foi - Page 562

  • Libres propos sur l’emploi des langues dans la liturgie

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    -missel-romain-1962-leglise-Saint-Sulpice-Paris_0_1400_939.jpgQue la langue du culte se distingue de celle de la vie courante est un phénomène sinon universel, du moins largement répandu dans beaucoup de liturgies.

    Cela était déjà vrai dans l’Antiquité païenne : à Rome, du temps d’Auguste, des collèges sacerdotaux comme les danseurs saliens ou les frères arvales conservaient pieusement des « carmina » dans une langue devenue archaïque. On ne les chantait pas moins. A la même époque, dans les synagogues juives, la Loi était lue en hébreu, langue alors tombée en désuétude, quitte à être traduite ou expliquée en araméen ou en grec. Jusqu’à un certain point cela reste encore vrai de nos jours dans l’orthodoxie, avec l’usage du slavon ou du grec ancien, et dans le catholicisme occidental avec le latin dont le concile Vatican II pose en principe que, sauf cas particuliers,  l’usage sera conservé dans les rites (constitution « sacrosanctum concilium », art. 36. 1).

    Mais pourquoi ? Par tendance, une liturgie est normalement conservatrice. Parce qu’elle est le lieu de la vérité qui ne varie pas. Modifier le rite, a fortiori la langue qui en est le caractère le plus marquant, pose la question du respect du sens, de la fidélité, dans un domaine par hypothèse délicat : celui de l’acte qui, dans le culte chrétien en tout cas, relie à l’absolu de Dieu. C’est une première explication mais, s’agissant du latin, il y en a d’autres, liées au contexte historique et, d’une manière générale, à la culture catholique.

    Des premiers temps à l’époque patristique

    Au fond, dans la liturgie chrétienne, les « distanciements » du langage quotidien ont existé dès l’origine. Lorsque le Christ institue l’Eucharistie au soir du Jeudi Saint, il le fait dans le contexte d’un rite juif, en araméen sans doute mais encadré par des psaumes hébraïques, c’est-à-dire dans une langue morte depuis le retour de l’exil à Babylone (538 av. J.-C.).

    Gagnant l’empire romain, le christianisme célébrera d’abord en grec : parce que celui-ci est  accessible aux nouveaux convertis, alors issus en majorité de la partie orientale de l’empire? Peut-être, mais surtout parce que le grec est, à la mesure du monde hellénistique, la langue de culture universelle susceptible d’exprimer avec exactitude la foi et les raisons de croire, mieux qu’aucun des dialectes de la Romania.  Depuis le IIe siècle avant notre ère, cette langue y exerce en effet une emprise intellectuelle que ne diminue pas l’éclat de la littérature latine dans les siècles suivants : à l’époque de Virgile et de Cicéron, de la bouche des maîtres d’école, les enfants des citoyens de Rome apprennent d’abord le grec. Et, cent ans avant le Christ, à Alexandrie, les savants juifs ont aussi achevé un tour de force : transposer en grec les concepts de la bible hébraïque. C’est la version dite « des Septante », un nouveau passage de la mer rouge, en quelque sorte : passage décisif, providentiel, qui ouvre la voie de la fusion ultérieure du message chrétien, de forme originairement sémitique, dans la pensée hellénique.

    A ces titres, le grec s’imposa aussi comme langue liturgique, même dans l’Occident latin, jusqu’au IVe siècle en tout cas. Est-ce à dire qu’il y fut compris de tous ? Sûrement pas. A Lyon, en 250 de notre ère, saint Irénée célébrait en grec, même s’il a dû prêcher en latin ou en celte dans la campagne gauloise. Et, à Rome vers 375, le pseudo-Ambroise (Ambrosiaster) parle encore des Latins qui, à la messe, chantent en grec sans comprendre : mais, peu importe, ajoute-t-il, car l’Esprit-Saint sait ce que demande l’âme chrétienne.

    Des temps barbares à celui des cathédrales

    Alors qu’au Ve siècle l’empire romain d’Occident se sépare de son homologue oriental et s’effondre sous le coup des grandes invasions, le latin triomphe paradoxalement sur ses décombres comme unique langue de culture, au détriment du grec (1) et la liturgie s’y latinise, mais peu à peu : en fait, du IVe au VIIIe siècle, le culte en Occident est encore bilingue, avec même un retour offensif du grec au VIIIe siècle.

    La question d’une célébration du culte en langues « barbares » ne s’y est jamais posée (2).  Sans doute, dans ce qui deviendra l’Empire byzantin, les Orientaux avaient-ils pu adopter leurs langues particulières comme langues liturgiques, parce que chaque peuple y possédait une écriture, une littérature cultivée, souvent plus ancienne que le grec. Mais, rien de tel en Occident : les peuplades anarchiques qui s’y implantèrent alors en masse sont largement analphabètes, sans passé historique ni langues abouties. Avec celui du pullulement des schismes orientaux s’opposant les uns aux autres, ce spectacle confus servit aussi de repoussoir, confortant la prévalence du latin comme langue de l’Eglise d’Occident et ciment de son unité, doctrinale comme disciplinaire.

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  • Bruxelles, jeudi 3 mai : conférence de Guillaume d'Alançon sur l'accompagnement des situations difficiles avec Louis et Zélie Martin

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    Tout au long de leur vie, les saints Louis et Zélie Martin, les parents de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, ont rencontré et accompagné de nombreuses personnes qui se trouvaient dans des situations difficiles. Aujourd'hui, en suivant leur exemple, de nombreuses personnes continuent ces accompagnements dans les centres d'accueil Louis et Zélie Martin. Comment peuvent-ils également nous aider aujourd'hui? C'est ce que Guillaume d'Alançon, auteur de nombreux livres sur les époux Martin et fondateur des accueils Louis et Zélie viendra nous expliquer ce jeudi 3 mai 2018 à 20h.
     
    Guillaume d'Alançon est délégué épiscopal pour la famille et la vie du diocèse de Bayonne. Marié et père de 5 enfants, il est l'auteur d'ouvrages en histoire et spiritualité.
     
    Auteur du livre "L'amour avec Louis et Zélie Martin"
    Louis et Zélie. Les Martin. La simplicité tinte en prononçant leur nom. Il ne s'agit pourtant pas d'une histoire à l'eau de rose. Les épines de leurs difficultés se sont consumées à la chaleur de la miséricorde divine. Comme un feu, ce couple nous indique le chemin : Jésus !Pour que l'amour irradie. Un itinéraire spirituel lumineux.
  • Béatification d'un prêtre hongrois assassiné sous le régime communiste

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    De Marina Droujnina sur zenit.org :

    Hongrie: béatification de János Brenner, prêtre assassiné sous le régime communiste

    «Mon plus grand désir c’est d’être un saint et de sanctifier les autres»

    Janos Brenner, martyr en Hongrie (1931-1957) @ brennerjanos.hu
    Janos Brenner, Martyr En Hongrie (1931-1957) @ Brennerjanos.Hu

    János Brenner, prêtre diocésain (1957), martyr, a été béatifié le 1er mai 2018, en Hongrie, lors d’une célébration eucharistique présidée au nom du pape François par le cardinal Angelo Amato, S.D.B., préfet de la Congrégation pour les causes des saints, sur le parvis de la cathédrale de Szombathely, à quelque 200 kilomètres à l’ouest de la capitale Budapest.

    Le pape François a autorisé, le 8 novembre 2017, la Congrégation pour les causes des saints à promulguer le décret reconnaissant le martyre de János (Jean) Brenner, jeune prêtre hongrois de 25 ans, tué « en haine de la foi » en 1957, sous le régime communiste.

    L’authentification du martyre suffisait pour ouvrir la voie à la béatification : un autre miracle n’est pas nécessaire selon le droit canon.

    János Brenner est né le 27 décembre 1931 à Szombathely (Hongrie). Il a fait quelques années à l’école cistercienne avant que le gouvernement communiste ne prenne en charge les écoles catholiques du pays. L’expérience chez les prémontrés est restée un souvenir marquant dans son cœur, et à l’âge de 18 ans – tout en sachant que les ordres religieux seraient bientôt supprimés – il a commencé le noviciat à l’Abbaye cistercienne de Zirc et a reçu le nom de frère Anastase (Anasztáz).

    Le frère Anastase et ses camarades novices n’ont pu profiter que de deux mois de vie monastique régulière en été de 1950. En octobre, le p. Lawrence Sigmond, maître des novices de l’Abbaye de Zirc, a choisi de placer les novices dans des appartements privés afin de continuer leur formation clandestinement à travers des réunions hebdomadaires en petits groupes, loin des yeux de la police.

    Frère Anastase a prononcé ses vœux après le noviciat et il a finalement été ordonné prêtre en 1955. Il était particulièrement sensible aux besoins des enfants et il s’est montré très efficace dans l’enseignement et la formation des jeunes.

    Son désir de servir était si fort qu’il avait refusé d’arrêter même après avoir été averti par un commissaire du gouvernement des menaces personnelles proférées contre lui. Même lorsque son évêque lui a proposé de le transférer dans un endroit sécuritaire, le p. Anastase a préféré rester, plaçant sa confiance en Dieu.

    Dans la nuit du 14 décembre 1957, à Rabakethely, il a été appelé pour administrer les derniers sacrements à un homme mourant, mais il a été pris dans une embuscade dans l’obscurité d’un sentier forestier et il a été poignardé 32 fois. Quand les villageois l’ont trouvé mort le matin, il protégeait toujours de sa main le Saint Sacrement.

    Aujourd’hui, une chapelle marque l’endroit où il a été assassiné et les pèlerins viennent en procession de nombreuses régions du pays.

    Le père Anastase a tenu un journal pendant le noviciat : « Mon plus grand désir, écrivait-il, c’est d’être un saint, vivre une vie sainte et de sanctifier les autres. »

    Ce martyre est reconnu au cœur de l’année commémorant son martyre (1957-2017). Une commémoration interdite par les communistes jusqu’au changement de régime.

  • Intercommunion : réunion cruciale aujourd'hui à Rome

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    De Sandro Magister traduit sur le site diakonos.be :

    Un cardinal, sept évêques et quatre nouveaux « dubia ». Cette fois sur l’intercommunion

    Samedi 28 avril dernier, le Pape François a reçu en audience le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, l’archevêque jésuite Luis Francisco Ladaria Ferrer, accompagné par le secrétaire de cette même congrégation, Giacomo Morandi.

    On peut raisonnablement imaginer qu’ils aient parlé du conflit qui se joue entre les évêques d’Allemagne quant à la possibilité de donner la communion également aux époux protestants mariés avec un catholique.

    En effet, en guise de confirmation, le 30 avril, la salle de presse du Vatican a déclaré qu’un sommet sur cette question se tiendrait justement le 3 mai prochain au Vatican.

    Mais comment cette question s’est-elle imposée à l’agenda ? Faisons quelques pas en arrière.

    Le 20 février dernier, la Conférence épiscopale allemande a approuvé à une large majorité un « manuel pastoral » d’instructions – qui n’a pas encore été publié mais dont le contenu essentiel a été immédiatement divulgué par le cardinal Reinhardt Marx, le président de la conférence – qui spécifie quand, comment et pourquoi autoriser une telle communion, bien au-delà des rares cas d’extrême nécessité prévus par le droit canon.

    Cependant, 13 évêques ont voté contre. Et sept d’entre eux, dont un cardinal, ont envoyé le 22 mars dernier leurs « dubia » par écrit à Rome dans une lettre adressée au préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi demandant une clarification.  Ils ont également envoyé cette lettre pour information au cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, à Juan Ignacio Arrieta Ochoa de Chinchetru, le secrétaire du Conseil pontifical pour les textes législatif ainsi qu’au nonce apostolique en Allemagne, Nikola Eterovic.

    Les sept signataires de la lettre sont Rainer Woelki, cardinal archevêque de Cologne (au centre de la photo, avec le cardinal Marx à sa droite), Ludwig Schick, archevêque de Bamberg, Gregor Hanke, évêque d’Eichstätt, Konrad Zdarsa, évêque d’Augsbourg, Wolfgang Ipolt, évêque de Görlitz, Rudolf Voderholzer, évêque de Ratisbonne, et Stefan Oster, évêque de Passau.

     

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  • Qui peut communier ?

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    VE PN 106 Diacre-Abb--Augustin-re-oit-la-communion-du-Cardinal-357.jpg« Prenez et mangez-en tous ». A première vue, la liturgie eucharistique nous invite tous à communier. Sans exception. Dans les deux formes du rite romain. En réalité, le magistère de l’Eglise nous enseigne les conditions aussi bien indispensables que souhaitables pour recevoir fructueusement le Corps et le Sang du Christ. Quelles sont-elles ? Dans le mensuel « La Nef » du mois de mai 2018, l’abbé Laurent Spriet , prêtre du diocèse de Lyon (Communauté Totus Tuus) nous rappelle les conditions d’une communion fructueuse au Corps et au Sang du Christ :

    LES CONDITIONS INDISPENSABLES

    « Etre baptisé.

    Puisqu’une des finalités de la Communion est de nourrir en nous la vie divine, la première condition pour pouvoir recevoir l’eucharistie est d’avoir reçu le baptême. Les personnes non baptisées (donc les catéchumènes compris) ne peuvent donc pas recevoir la sainte Communion.

    Avoir la vraie foi en l’eucharistie, et une foi vivante.

    La participation à la communion eucharistique implique la communion dans la doctrine des Apôtres. Celui qui ne croit pas en la présence vraie, réelle, et substantielle du Christ en l’eucharistie ne peut pas communier.

    En outre, il faut être un membre vivant du Corps du Christ qui est l’Eglise. Il ne suffit pas d’appartenir de « corps » à l’Eglise, il faut encore lui appartenir de « coeur » c’est-à-dire avoir la « foi opérant par la charité » (Ga 5, 6).

    Etre en état de grâce.

    D’où la norme rappelée par le Catéchisme de l’Eglise catholique : « celui qui est conscient d’un péché grave [ou mortel] doit recevoir le sacrement de la réconciliation avant d’accéder à la communion »[1]. Notons bien que le jugement sur l’état de grâce appartient non pas au ministre qui distribue la sainte eucharistie mais bien uniquement à la personne qui s’approche de l’autel pour communier[2] : il s’agit en effet d’un jugement de conscience du communiant (cf. saint Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia vivit, n 37). ​Cette discipline de l’Eglise n’est pas nouvelle. Nous lisons en effet sous la plume de saint Jean Chrysostome : « Moi aussi, j’élève la voix, je supplie, je prie et je vous supplie de ne pas vous approcher de cette table sainte avec une conscience souillée et corrompue. Une telle attitude en effet ne s’appellera jamais communion, même si nous recevions mille fois le Corps du Seigneur, mais plutôt condamnation, tourment et accroissement des châtiments » (Homélies sur Isaïe 6, 3: PG 56, 139)​. Nous connaissons en effet les paroles très fortes de saint Paul aux Corinthiens que l’Eglise nous fait entendre le Jeudi-Saint : « Quiconque mange ce pain ou boit cette coupe du Seigneur indignement aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même et qu’il mange alors de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il n’y discerne le Corps » (1 Co 11, 27-29). Recevoir le Corps du Christ en sachant que l’on est en état de péché mortel c’est Le recevoir indignement. C’est un sacrilège. Le pape Benoit XVI a attiré notre attention sur ce point en écrivant : « à notre époque, les fidèles se trouvent immergés dans une culture qui tend à effacer le sens du péché, favorisant un comportement superficiel qui porte à oublier la nécessité d’être dans la grâce de Dieu pour s’approcher dignement de la communion sacramentelle » (« Sacramentum caritatis », n 20). Pour être admis au banquet des noces de l’Agneau il faut avoir l’habit nuptial du baptême (Mt 22, 1-14) et s’il est sali (par le péché mortel), il faut le laver et le blanchir dans le Sang de l’Agneau (Ap 7, 14).

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  • La Vigne et les sarments : Je Suis parce que Tu Es (Jn 15, 1-8); prédication du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour le 5e dimanche de Pâques

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    Prédication pour le 5e dimanche de Pâques (archive du 6 mai 2012) par le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Jn 15, 1-8)

    http://www.delamoureneclats.fr / http://www.unfeusurlaterre.org /

    Évangile : La vigne et les sarments (Jean 15, 1-8)

    À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l'enlève ; tout sarment qui donne du fruit, il le nettoie, pour qu'il en donne davantage. Mais vous, déjà vous voici nets et purifiés grâce à la parole que je vous ai dite : Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s'il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu'on a jeté dehors, et qui se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l'obtiendrez. Ce qui fait la gloire de mon Père, c'est que vous donniez beaucoup de fruit : ainsi, vous serez pour moi des disciples. »

  • Affaire Alfie Evans : dénouement d'une controverse ?

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    L'affaire a trouvé son dénouement la nuit dernière (le 28 à 2H30) avec la mort du petit garçon.

    Les droits de l’enfant entre pouvoirs publics et parentaux :

    JPSC

  • Sacerdos alter Christus

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    Lu sur le blog « Salon Beige » :

    Sarah onction_des_mains.jpgExtrait de l'homélie du cardinal Robert Sarah, prononcée de la messe d’ordination sacerdotale du Père Benoît du Sacré Cœur des Chanoines de la Mère de Dieu de l’Abbaye Notre-Dame de Lagrasse, le samedi 21 avril :

    "[...] « Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde », nous dit Notre-Seigneur Jésus Christ dans l’Evangile de ce jour, au cœur de ce temps pascal. Chaque baptisé ici présent est envoyé en mission dans un monde qui, par orgueil et indifférence, s’éloigne de plus en plus de Dieu, un monde « sécularisé », où Dieu est exclu et absent. Mais un monde sans Dieu est un monde de ténèbres, d’obscurité, de confusion et de perversion ; un monde sans Dieu est un monde sans lumière, même si nos métropoles sont continuellement illuminées de multiples lumières artificielles. Depuis le jour de notre baptême, nous, chrétiens et disciples du Christ, nous sommes appelés à devenir des lumières. Effectivement, les premiers théologiens, appelés Pères de l’Eglise, comparaient Jésus au Soleil, origine de la lumière, et nous les hommes, nous les chrétiens, à la lune, qui brille, certes, mais seulement de la lumière reçue du soleil. Le Christ est le Soleil, source de Vie et de Lumière. Notre mission, comme chrétiens, est de refléter la lumière que nous recevons du Christ afin qu’elle éclaire tous les recoins de la société humaine et toutes les nations du monde. C’est exactement ainsi que l’ont compris les premiers chrétiens. Saint Paul s’adresse aux chrétiens de Philippes en les appelant « les enfants de Dieu sans tache au sein d’une génération dévoyée et pervertie, d’un monde où vous brillez comme des foyers de lumière ». Si nous voulons savoir ce dont le monde a besoin aujourd’hui aussi, comme toujours, alors tournons notre regard vers les premiers chrétiens ! Ils furent appelés « chrétiens », parce qu’ils confessaient le Christ en répandant la lumière de sa doctrine et s’efforçaient d’apporter aux hommes la chaleur de son Amour. Etre chrétien signifiait pour eux appartenir totalement au Christ, mener une vie nouvelle. Les premiers chrétiens étaient prêts, par fidélité au Christ, à donner leur vie et à mourir pour que brille la lumière de l’Evangile et que la présence du Christ soit plus rayonnante et plus tangible. Or, qui mieux que le prêtre peut manifester la présence de Dieu au milieu d’une société minée par une complète indifférence à l’égard de la question de Dieu et qui, comme le dit saint Paul « se laisse emporter à tout vent de doctrine »  et « court derrière une foule de maîtres pour calmer sa démangeaison d’entendre du nouveau » ? Posons-nous cette question très simple : qu’est-ce qu’un prêtre ?

    La Bible présente le prêtre comme l’homme de la Parole de Dieu : « Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit ». « Nous sommes donc en ambassade pour le Christ ; c’est comme si Dieu exhortait par nous ». Mais que devons-nous donc enseigner ? Eh bien, uniquement la Parole de Dieu et l’enseignement doctrinal, moral et la discipline de l’Eglise, la vérité sur Dieu, sur le Christ et sur l’homme. Le prêtre est largement présenté comme l’homme du Pardon : « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus ». Le prêtre est également présenté comme l’ami intime du Christ : « Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs… mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître ». Et, enfin, le prêtre est l’homme de l’Eucharistie : « Faites ceci en mémoire de moi ». Le prêtre est surtout l’homme de l’Eucharistie. [...]

    C’est pourquoi un prêtre, c’est « voir Jésus dans un homme ». Et le saint curé d’Ars précise : « Si on avait la foi, on verrait Dieu à travers le prêtre comme une lumière derrière un verre, comme le vin mêlé à l’eau… »… Si on avait la foi… L’ordination sacerdotale de Frère Benoît du Sacré-Cœur doit nous inciter à regarder le prêtre avec les yeux de la foi, puisqu’en recevant le sacrement de l’Ordre, notre Frère devient plus qu’un « alter Christus » ; en effet, configuré au Christ, Tête du Corps mystique qu’est l’Eglise, le prêtre est vraiment « ipse Christus », le Christ lui-même. Saint Jean-Marie Vianney ne disait-il pas à son sujet : « Le prêtre est un homme qui tient la place de Dieu, un homme qui est revêtu de tous les pouvoirs de Dieu », mais il ajoutait aussitôt : « Combien est triste un prêtre qui célèbre la Messe comme un fait ordinaire ! Combien s’égare un prêtre qui n’a pas de vie intérieure ! » ? Oui, la Messe quotidienne doit irriguer la vie de prière de chaque prêtre… tel est le fondement de la vie sacerdotale. La prière, l’oraison, l’office divin, le face à face quotidien avec Dieu constituent le cœur de toute vie sacerdotale. Le prêtre est essentiellement un homme de prière, un homme qui se tient constamment devant Dieu.

    En tant que chanoine, c’est dans le chœur de cette abbatiale que Frère Benoît du Sacré-Cœur est appelé à prier la Liturgie des Heures : celle-ci scande la journée du religieux et du prêtre : elle est la prière d’adoration et de supplication de l’Eglise, car, comme le dit la Constitution sur la sainte Liturgie Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II, « L’Office Divin est vraiment la prière du Christ que celui-ci, avec son Corps mystique, présente au Père ». Pour s’acquitter quotidiennement et intégralement de l’Office Divin, il faut du courage, de la fidélité et de la persévérance dans l’Amour, il faut donc avoir dans son âme un grand désir de voir Dieu face à face, ce désir dont témoignait humblement Frère Vincent Marie de la Résurrection : je ne cesse de méditer sur cette vive flamme d’Amour sans parole qui transparaissait dans l’attitude d’offrande de ce religieux, à la fois si vaillant et si humble, au cœur de son épreuve indicible. Oui, il faut au prêtre beaucoup de luttes silencieuses, de renoncements et de sacrifices pour se détacher du monde et de ses préoccupations en vue de se donner totalement et absolument à Dieu, car il doit sans cesse combattre la superficialité ou l’activisme effréné et mondain qui tend à bannir Dieu de notre vie de consacré. Saint Anselme, que nous fêtons aujourd’hui, peut nous aider à ne pas succomber à ce genre de tentations : « Allons, courage, pauvre homme ! », nous dit-il, « Fuis un peu tes occupations, dérobe toi un moment au tumulte de tes pensées. Rejette maintenant les lourds soucis et laisse de côté tes tracas. Donne un petit instant à Dieu et repose-toi un peu en lui. Entre dans la chambre de ton esprit, bannis-en tout sauf Dieu ou ce qui peut t’aider à le chercher. Ferme ta porte et mets-toi à sa recherche. A présent, parle, mon cœur, ouvre-toi tout entier et dis à Dieu : ˝Je cherche ton Visage ; c’est ton Visage, Seigneur, que je cherche˝ ». Ainsi, dans ses charges écrasantes d’abbé du Bec, puis de primat de l’Eglise d’Angleterre, saint Anselme considérait que la prière devait irriguer toute sa vie : ses contemporains attestent que l’aube le retrouvait fréquemment à genoux devant la sainte Présence. Un jour, à l’abbaye du Bec, le Frère zélateur, dont la charge est de réveiller les moines pour le chants des Matines, aperçut dans la stalle du chapitre, une vive lumière : c’était le saint abbé, environné d’une auréole de feu. De même, je suis certain que les Chanoines de la Mère de Dieu, qui chantent les Psaumes chaque jour dans cette magnifique abbatiale, connaissent bien cette exclamation du père de la restauration de la vie monastique, Dom Prosper Guéranger : « Comment être froid quand on chante des choses pareilles ! ».

    C’est donc par cet esprit marqué par le don de soi et la ferveur que le prêtre doit prier l’Office Divin, qui le prépare  à la célébration de la sainte Messe et la prolonge, car celle-ci est la source et l’aboutissement de toute vie sacerdotale. L’expression de Notre-Seigneur Jésus-Christ, présente dans l’Evangile de ce jour, qui s’adresse à tout baptisé, et plus particulièrement aux prêtres : « soyez le sel de la terre et la lumière du monde » doit être comprise, non pas comme une simple incitation à diffuser une un message ou une opinion parmi d’autres, qui demeurerait extérieure à celui qui proclame la Bonne Nouvelle de l’Evangile, mais comme le dit l’épître de ce jour, il s’agit de l’offrande d’une vie, de notre vie, qui « supporte la souffrance, réalise un travail d’évangélisateur et accomplit jusqu’au bout un ministère », en l’occurrence le ministère sacerdotal, qui est essentiellement centré sur la célébration quotidienne de l’Eucharistie. Vous voyez comment c’est exigeant d’être prêtre !  Mais, chers Frères et Sœurs dans le Christ, même si vous n’êtes pas prêtres, il est aussi grave et aussi exigeant de prendre part à la célébration de l’Eucharistie,  de manger le Corps et le Sang de l’Agneau immolé, de manger cette chair livrée, de boire ce sang versé. Cet acte est d’autant plus grave qu’il nous engage à prendre, avec le Christ, le Chemin de cet Amour inconditionnel, le Chemin de cet amour de Dieu donné jusqu’à l’extrême, c’est-à-dire le don de nous-mêmes jusqu’à la mort, mais une mort qui mène à la Vie éternelle, à la vie avec Dieu dans l’éternité. [...]"

    Michel Janva

    Ref. En recevant le sacrement de l’Ordre, le prêtre devient le Christ Lui-même

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  • Pour François, le diable existe vraiment et nous devons le combattre

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    Le diable existe vraiment ! … Et nous devons le combattre (source)

    Le diable existe vraiment !

    Auteur : Pape François

    Editeur : Artège

    Nombre de pages : 220

    Le diable a toujours été son sujet de prédilection. Dans ses discours et ses homélies prononcés depuis son élection au trône de saint Pierre, et déjà lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, le pape François nous rappelle constamment l’existence du démon en le débusquant dans ses œuvres mortifères, et en nous donnant les armes pour le vaincre.

    Rassemblées dans cet ouvrage et accompagnées de textes patristiques, ses réflexions parfois virulentes sont un appel à une lutte spirituelle quotidienne, confiante en la miséricorde divine.

    Présentation :

    Est-ce que le diable existe vraiment ? Est-il un mythe, le fruit de notre imagination, de la conscience religieuse ?

    « La vie chrétienne est une lutte, une très belle lutte, parce que quand le Seigneur est victorieux dans chaque pas de notre vie, il nous offre la joie et un grand bonheur : cette joie que le Seigneur a vaincu avec nous, avec son don gratuit du salut. Mais oui, tous nous sommes un peu paresseux, dans la lutte, et nous nous laissons entraîner par les passions, par certaines tentations. C'est pourquoi nous sommes pécheurs, tous ! Mais ne vous découragez pas. Courage et force, parce que le Seigneur est avec nous ».

    Le pape François, salué pour son implication pour la paix, le sort des migrants, la sauvegarde de la création n'en oublie pas pour autant les grandes questions spirituelles qu'il aborde comme toujours avec un ton direct et simple... et il répond sans détour, oui le diable existe, et c'est notre ennemi quotidien, celui qui nous entraîne à faire du mal à ceux qui nous entourent, au monde et à nous-mêmes.

  • De nouveaux chrétiens issus de l’islam vont-ils sortir de l’ombre pour régénérer la foi chrétienne ?

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    D'un Egyptien chrétien vivant au Canada, sur le site Chémeré.org :

    Réflexions sur les conversions des musulmans au christianisme

    Le phénomène de conversion de l’islam au christianisme, que l’on signale en de nombreux pays, tant musulmans qu’occidentaux, ne devrait pas nous étonner. C’est la renaissance du christianisme des origines;, nous sommes en quelque sorte revenus au temps des catacombes : il y a bien une progression réelle, quoique difficilement quantifiable, de la foi chrétienne dans les rangs de son implacable ennemi, l’islam.

    L’ampleur du phénomène est difficile à évaluer. C’est surtout par la réaction des autorités dans les pays islamiques qu’il est possible de s’en faire une idée ; cette réaction, essentiellement répressive et diffamatoire, est proportionnelle à la fréquence des conversions. S’il n’y a point d’enquêtes et encore moins de statistiques, c’est que la conversion au christianisme, du point de vue des musulmans, est bien pire que l’athéisme,; elle s’apparente à la trahison;, par conséquent, elle doit être réprimée et, dans la mesure du possible, tenue secrète. Le converti est une source de déshonneur pour sa famille, et il n’est d’ailleurs pas rare qu’il soit tué par ses proches. S’il n’est plus musulman, il est automatiquement divorcé de son épouse, et il perd ses droits sur ses enfants. Voilà pourquoi il est très rare que les convertis se déclarent publiquement chrétiens. Pour des raisons différentes, les autorités choisissent la discrétion, car elles craignent l’effet d’entraînement ou de contagion.

    Il arrive aussi quelque fois que les persécuteurs eux-mêmes découvrent le Christ, ils le rencontrent à travers leur victime. Des militants fondamentalistes se sont convertis après avoir lu le Nouveau Testament, ils pensaient y trouver des éléments qui pourraient les aider à réfuter les mystères chrétiens.

    En Égypte, par exemple, les autorités ont systématiquement minimisé le nombre de chrétiens. Ils étaient six millions il y a cinquante ans, à une époque où la population de l’Égypte s’élevait à un peu moins de quarante millions de personnes. À présent, la population est évaluée à quatre-vingt-dix millions, mais les coptes ne formeraient pas plus que dix pour cent des habitants, selon les estimations des autorités ! Le pape copte Tawadros a révélé à la télévision égyptienne que le nombre réel de coptes est nettement plus élevé, la compilation des registres de paroisses fait état de plus de quinze millions, certains même parlent de vingt millions, sans compter les coptes de la diaspora, dont le nombre s’élève à trois millions environ. Les musulmans convertis au christianisme ne sont pas inclus, car officiellement ils sont musulmans et légalement ils n’ont pas le droit de changer de religion.

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  • Une Belge nommée parmi les cinq nouveaux consulteurs de la Congrégation Romaine pour la Doctrine de la Foi

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    Nous l’avons déjà signalé : Laetitia Calmeyn, vierge consacrée dans le diocèse de Paris, a notamment enseigné la théologie morale au Collège des Bernardins de 2009 à 2017. Originaire de Belgique, où elle est née en 1975, elle a notamment été infirmière en soins palliatifs, avant de suivre des études à l’Institut d’Études Théologiques de Bruxelles (IET). Elle s’est aussi spécialisée dans la théologie du corps de saint Jean-Paul II.

    Voir et entendre ici sa communication dans le cadre des conférences de carême 2015 à Notre-Dame de Paris :

    JPSC

  • Homélie du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour le 4e dimanche de Pâques : aimer et se donner pour les siens

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    Prédication pour le 4ème dimanche de Pâques (archive du 29 avril 2012) par le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Jn 10, 11-18)

    http://www.delamoureneclats.frhttp://www.unfeusurlaterre.org 

    Évangile : Le Bon Pasteur se donne pour son troupeau (Jean 10, 11-18)

    Jésus disait aux Juifs : « Je suis le bon pasteur, le vrai berger. Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire, lui, n'est pas le pasteur, car les brebis ne lui appartiennent pas : s'il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s'enfuit ; le loup s'en empare et les disperse. Ce berger n'est qu'un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Le Père m'aime parce que je donne ma vie pour la reprendre ensuite. Personne n'a pu me l'enlever : je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre : voilà le commandement que j'ai reçu de mon Père. »

    Références bibliques : http://aelf.org/