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Foi - Page 609

  • Liège : la Semaine Sainte 2017 à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132)

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    Samedi-Saint 15 avril à 20 heures

    Vigile pascale et Messe de la Résurrection

    en grégorien

    1. Rite de la Lumière

    Bénédiction du feu nouveau

    Chant de l’ « Exultet » devant le cierge pascal

    2. Rite de la Parole

    Cinq lectures avec leur psaume chanté

    Epitre de saint Paul aux Romains

    Triple alleluia pascal

    Evangile

    3. Rite de l’eau

      Litanie des saints

    Bénédiction de l’eau

    Renouvellement des promesses de baptême

    Aspersion d’eau bénite

    4. Eucharistie

      Offertoire

    Canon de la Messe

    Communion

    Chant des Laudes de Pâques 

    Renseignements : tel. 04.344.10.89

    semaine sainte_20172.jpg 

    JPSC

  • Les 90 ans de Benoît XVI : le philosophe Rémi Brague rend hommage au théologien Benoît XVI

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    De Radio Vatican :

    Le philosophe Rémi Brague rend hommage au théologien Benoît XVI

     

    (RV) Entretien - Le Pape émérite Benoît XVI fête ses 90 ans, ce dimanche 16 avril 2017, jour de Pâques. Du monde entier, lettres et cadeaux affluent vers le monastère « Mater Ecclesiae », ce couvent niché au cœur des jardins du Vatican, où Benoît XVI vit depuis sa renonciation au trône de Pierre, en 2013. Le Pape François lui a rendu visite, ce mercredi 12 avril 2017. Comme chaque année, le Saint-Père est venu présenter au Pape émérite ses voeux pour Pâques, et il lui a également souhaité un heureux anniversaire.

    De nombreux ouvrages ont été publiés à l’occasion de cet anniversaire : biographies fouillées, analyses, ou hommages appuyés à l’homme, au Pape, mais aussi au théologien. La théologie, c’est en effet le fil-rouge de la vie de Josef  Ratzinger, lui qui fut universitaire et professeur au sein de prestigieuses facultés allemandes, expert au Concile Vatican II, où il se fit remarquer par la clarté de sa pensée,  puis préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi pendant 24 ans, avant d'être le 265e Successeur de Pierre, de 2005 à 2013, soit huit années d’un pontificat fécond en encycliques, discours et textes de références.

    La théologie, c’est aussi l’un des traits essentiels de la personnalité de cet intellectuel brillant mais discret, homme de contemplation qui est cependant toujours resté  attentif au monde et à ses questionnements. Le philosophe français Rémi Brague, lauréat du Prix Ratzinger en 2012, revient avec Manuella Affejee, sur les points centraux de la théologie de Benoît XVI. Il s’attarde notamment sur l’importance du dialogue possible et nécessaire entre foi et raison, sur cette quête de la vérité, cette recherche du bon et du bien, si caractéristiques de cette théologie ratzingérienne tournée vers Dieu et au service de l’homme. 

    C’est une chose dont nous souffrons, c’est une épidémie qui se répand en Occident, ce raz-de-marée, ce tsunami affectif qui fait qu’on a de plus en plus de mal à proposer des arguments, lesquels sont remplacés le plus souvent par l’exhibition  de ses sentiments, surtout lorsque ces sentiments sont tristes. Bon, celui qui souffre vraiment mérite effectivement toute notre compassion, mais cela n’autorise pas à dire n’importe quoi. Il faut que je puisse transformer mon impression en  quelque chose que je vais pouvoir communiquer vraiment, mais pas seulement faire ressentir dans la compassion, dans une empathie d’ailleurs souvent illusoire… Il va falloir exprimer ce que je pense et pas seulement ce que je sens. Et de ce point de vue-là, le Pape émérite était passé virtuose. Il est parfaitement capable de rendre une impression qu’il repère dans l’opinion contemporaine et de la transformer en quelque chose avec quoi on peut argumenter. Et de ce point de vue-là, je crois que ses interventions étaient un très grand bienfait, parce qu’elles nous ramenaient à la sobriété, à une vision dégrisée des choses, et précisément parce qu’elle est dégrisée, on pouvait la transmettre.

    Un autre point saillant de la théologie ratzingérienne, et du pasteur Benoît XVI, c’est cette quête et cet amour de la Vérité. Comment résumeriez-vous cette quête, et selon vous, de quelle manière l’a –t-il imprimée à son pontificat ?

    La Vérité doit être réaffirmée comme ce en quoi il faut nous mettre en quête, à une époque où, justement, la Vérité devient elle-même, pour reprendre un titre célèbre, suspecte. On entend des gens dire : « bon, la vérité c’est bien joli, mais vous voulez m’asséner votre vérité, j’ai ma vérité à moi que je préfère à la vôtre et je ne vois pas pourquoi la vôtre serait meilleure que la mienne ». C’est un renoncement à l’idée même de Vérité ! S’il existe une Vérité que nous devons non seulement rechercher mais aimer, et bien c’est cette Vérité qui va nous dire à nous-mêmes ce que nous sommes, qui va nous éclairer sur ce que nous sommes…Ce qui n’est pas toujours très agréable ! Alors je crois qu’il faut faire très attention lorsque l’on prétend se passer de l’idée de Vérité ou la relativiser, et se demander ce que l’on cherche vraiment. Est-ce que l’on cherche vraiment davantage de liberté ? Ou au contraire, est-ce qu’on ne cherche pas à se débarrasser d’une instance désagréable parce qu’elle nous jugerait ?  Je crois que c’est cet examen de conscience essentiel auquel il faut se livrer à laquelle l’œuvre entière du Pape émérite nous invite.

    Parlant de son prédécesseur, le Pape François a dit que Benoît XVI était l’exemple même du « théologien à genoux ». Qu’est-ce que cette expression évoque pour vous?

    D’une certaine manière, une tautologie ! On se représente un peu trop souvent le théologien debout, faisant une conférence. On se le représente parfois assis, comme le professeur qui enseigne avec autorité, du haut de sa chaire.  Mais ce qui est beaucoup plus intéressant, c’est le prie-Dieu ! C’est ce qui assure que l’on ne parle pas de soi-même. Si on se prêche soi-même, la parole vaudra exactement ce que vaudra la petite personne qui y sera assise. Si en revanche, le théologien est avant tout quelqu’un qui cherche le contact avec Dieu, quelqu’un qui cherche à se soumettre à Dieu, alors son discours aura une toute autre tonalité. Alors, pourquoi cela doit se faire à genoux ? Et bien ce n’est pas le rapport de l’esclave prosterné devant son maitre, c’est l’attitude de l’hommage de celui qui a compris la parole du Christ : « Je ne vous appelle plus serviteur mais amis (Jn 15,15). Le théologien à genoux, c’est celui qui exprime justement cette amitié avec un Dieu qui a bien voulu condescendre à nous prendre comme amis et qui essaie d’exprimer avec ses pauvres mots humains ce dont il s’agit.

    Est-ce qu’il vous vient en tête un texte, ou une homélie, ou un livre de Benoît XVI-Ratzinger qui vous marque particulièrement et qui vous inspire ?

    Et bien j’ai été marqué par le discours qu’il a prononcé aux Bernardins (ndlr : rencontre avec le monde de la culture au Collège des Bernardins, 12 septembre 2008), qui parlait de « Quaerere Deum », de « chercher Dieu », qui expliquait que la culture n’était pas une fin en soi, que ce n’était pas une manière de se faire plaisir à soi-même, mais une manière de chercher le Bien, de chercher le Vrai, de chercher le Beau, qui est la splendeur du Vrai. Tout cela, j’ai essayé de m’en inspirer. 

    (HD-MA)

  • Quand Benoît XVI évoquait le mystère du Samedi Saint

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    « Le mystère du Samedi Saint », méditation de Benoît XVI à l’occasion de la vénération du Saint Suaire (source)

    A l’occasion de l’ostension du Saint Suaire en 2010, le pape Benoît XVI s’était rendu à la cathédrale de Turin pour y vénérer la relique, le dimanche 2 mai. Il a lu à cette occasion une méditation intitulée « Le mystère du Samedi Saint ».
     
    Chers amis,

    C’est pour moi un moment très attendu. En diverses autres occasions, je me suis trouvé face au Saint-Suaire, mais cette fois, je vis ce pèlerinage et cette halte avec une intensité particulière: sans doute parce que les années qui passent me rendent encore plus sensible au message de cet extraordinaire Icône; sans doute, et je dirais surtout, parce que je suis ici en tant que Successeur de Pierre, et que je porte dans mon cœur toute l’Eglise, et même toute l’humanité. Je rends grâce à Dieu pour le don de ce pèlerinage et également pour l’occasion de partager avec vous une brève méditation qui m’a été suggérée par le sous-titre de cette Ostension solennelle: « Le mystère du Samedi Saint ».

    On peut dire que le Saint-Suaire est l’Icône de ce mystère, l’Icône du Samedi Saint. En effet, il s’agit d’un linceul qui a enveloppé la dépouille d’un homme crucifié correspondant en tout point à ce que les Evangiles nous rapportent de Jésus, qui, crucifié vers midi, expira vers trois heures de l’après-midi. Le soir venu, comme c’était la Parascève, c’est-à-dire la veille du sabbat solennel de Pâques, Joseph d’Arimathie, un riche et influent membre du Sanhédrin, demanda courageusement à Ponce Pilate de pouvoir enterrer Jésus dans son tombeau neuf, qu’il avait fait creuser dans le roc à peu de distance du Golgotha. Ayant obtenu l’autorisation, il acheta un linceul et, ayant descendu le corps de Jésus de la croix, l’enveloppa dans ce linceul et le déposa dans le tombeau (cf. Mc 15, 42-46). C’est ce que rapporte l’Evangile de saint Marc, et les autres évangélistes concordent avec lui. A partir de ce moment, Jésus demeura dans le sépulcre jusqu’à l’aube du jour après le sabbat, et le Saint-Suaire de Turin nous offre l’image de ce qu’était son corps étendu dans le tombeau au cours de cette période, qui fut chronologiquement brève (environ un jour et demi), mais qui fut immense, infinie dans sa valeur et sa signification.

    Le Samedi Saint est le jour où Dieu est caché, comme on le lit dans une ancienne Homélie: « Que se passe-t-il? Aujourd’hui, un grand silence enveloppe la terre. Un grand silence et un grand calme. Un grand silence parce que le Roi dort… Dieu s’est endormi dans la chair, et il réveille ceux qui étaient dans les enfers » (Homélie pour le Samedi Saint, PG 43, 439). Dans le Credo, nous professons que Jésus Christ « a été crucifié sous Ponce Pilate, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers. Le troisième jour est ressuscité des morts ».

    Chers frères et sœurs, à notre époque, en particulier après avoir traversé le siècle dernier, l’humanité est devenue particulièrement sensible au mystère du Samedi Saint. Dieu caché fait partie de la spiritualité de l’homme contemporain, de façon existentielle, presque inconsciente, comme un vide dans le cœur qui s’est élargi toujours plus. Vers la fin du xix siècle, Nietzsche écrivait: « Dieu est mort! Et c’est nous qui l’avons tué! ». Cette célèbre expression est, si nous regardons bien, prise presque à la lettre par la tradition chrétienne, nous la répétons souvent dans la Via Crucis, peut-être sans nous rendre pleinement compte de ce que nous disons. Après les deux guerres mondiales, les lager et les goulag, Hiroshima et Nagasaki, notre époque est devenue dans une mesure toujours plus grande un Samedi Saint: l’obscurité de ce jour interpelle tous ceux qui s’interrogent sur la vie, et de façon particulière nous interpelle, nous croyants. Nous aussi nous avons affaire avec cette obscurité.

    Et toutefois, la mort du Fils de Dieu, de Jésus de Nazareth a un aspect opposé, totalement positif, source de réconfort et d’espérance. Et cela me fait penser au fait que le Saint-Suaire se présente comme un document « photographique », doté d’un « positif » et d’un « négatif ». Et en effet, c’est précisément le cas: le mystère le plus obscur de la foi est dans le même temps le signe le plus lumineux d’une espérance qui ne connaît pas de limite. Le Samedi Saint est une « terre qui n’appartient à personne » entre la mort et la résurrection, mais dans cette « terre qui n’appartient à personne » est entré l’Un, l’Unique qui l’a traversée avec les signes de sa Passion pour l’homme: « Passio Christi. Passio hominis ». Et le Saint-Suaire nous parle exactement de ce moment, il témoigne précisément de l’intervalle unique et qu’on ne peut répéter dans l’histoire de l’humanité et de l’univers, dans lequel Dieu, dans Jésus Christ, a partagé non seulement notre mort, mais également le fait que nous demeurions dans la mort. La solidarité la plus radicale.

    Dans ce « temps-au-delà-du temps », Jésus Christ « est descendu aux enfers ». Que signifie cette expression? Elle signifie que Dieu, s’étant fait homme, est arrivé au point d’entrer dans la solitude extrême et absolue de l’homme, où n’arrive aucun rayon d’amour, où règne l’abandon total sans aucune parole de réconfort: « les enfers ». Jésus Christ, demeurant dans la mort, a franchi la porte de cette ultime solitude pour nous guider également à la franchir avec Lui. Nous avons tous parfois ressenti une terrible sensation d’abandon, et ce qui nous fait le plus peur dans la mort, est précisément cela, comme des enfants, nous avons peur de rester seuls dans l’obscurité, et seule la présence d’une personne qui nous aime peut nous rassurer. Voilà, c’est précisément ce qui est arrivé le jour du Samedi Saint: dans le royaume de la mort a retenti la voix de Dieu. L’impensable a eu lieu: c’est-à-dire que l’Amour a pénétré « dans les enfers »: dans l’obscurité extrême de la solitude humaine la plus absolue également, nous pouvons écouter une voix qui nous appelle et trouver une main qui nous prend et nous conduit au dehors. L’être humain vit pour le fait qu’il est aimé et qu’il peut aimer; et si dans l’espace de la mort également, a pénétré l’amour, alors là aussi est arrivée la vie. A l’heure de la solitude extrême, nous ne serons jamais seuls: « Passio Christi. Passio hominis ».

    Tel est le mystère du Samedi Saint! Précisément de là, de l’obscurité de la mort du Fils de Dieu est apparue la lumière d’une espérance nouvelle: la lumière de la Résurrection. Et bien, il me semble qu’en regardant ce saint linceul avec les yeux de la foi, on perçoit quelque chose de cette lumière. En effet, le Saint-Suaire a été immergé dans cette obscurité profonde, mais il est dans le même temps lumineux; et je pense que si des milliers et des milliers de personnes viennent le vénérer, sans compter celles qui le contemplent à travers les images – c’est parce qu’en lui, elles ne voient pas seulement l’obscurité, mais également la lumière; pas tant l’échec de la vie et de l’amour, mais plutôt la victoire, la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine; elles voient bien la mort de Jésus, mais elles entrevoient sa Résurrection; au sein de la mort bat à présent la vie, car l’amour y habite. Tel est le pouvoir du Saint-Suaire: du visage de cet « Homme des douleurs », qui porte sur lui la passion de l’homme de tout temps et de tout lieu, nos passions, nos souffrances, nos difficultés, nos péchés également – « Passio Christi. Passio hominis » – de ce visage émane une majesté solennelle, une grandeur paradoxale. Ce visage, ces mains et ces pieds, ce côté, tout ce corps parle, il est lui-même une parole que nous pouvons écouter dans le silence. Que nous dit le Saint-Suaire? Il parle avec le sang, et le sang est la vie! Le Saint-Suaire est une Icône écrite avec le sang; le sang d’un homme flagellé, couronné d’épines, crucifié et transpercé au côté droit. L’image imprimée sur le Saint-Suaire est celle d’un mort, mais le sang parle de sa vie. Chaque trace de sang parle d’amour et de vie. En particulier cette tâche abondante à proximité du flanc, faite de sang et d’eau ayant coulé avec abondance par une large blessure procurée par un coup de lance romaine, ce sang et cette eau parlent de vie. C’est comme une source qui murmure dans le silence, et nous, nous pouvons l’entendre, nous pouvons l’écouter, dans le silence du Samedi Saint.

    Chers amis, rendons toujours gloire au Seigneur pour son amour fidèle et miséricordieux. En partant de ce lieu saint, portons dans les yeux l’image du Saint-Suaire, portons dans le cœur cette parole d’amour, et louons Dieu avec une vie pleine de foi, d’espérance et de charité. Merci.

  • Serions-nous victimes du syndrome de Judas ?

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    De François Brunhes sur aleteia.org :

    Entre matérialisme et crise de foi, sommes-nous victimes du syndrome de Judas ? 

    « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent » (Mt 6, 24). Cette assertion de Jésus prend une résonance singulière dans notre époque, car elle émerge de manière particulièrement vive lorsqu’on explore les racines de la grave crise actuelle de la foi.

    La trahison de Judas, esclave de « l’argent malhonnête », motivée par l’avarice, la rancœur et la convoitise, devrait nous faire réfléchir à notre rapport aux biens matériels. La crise actuelle de la foi trouve son enracinement dans le sentiment de suffisance, voire de plénitude que les acquis technologiques et industriels développent chez l’homme, de sorte que Dieu ne lui apparaît pas, d’un point de vue existentiel, nécessaire. La dépendance compulsive aux objets technologiques et aux sensations qui y sont associées, finit par faire de ceux-ci des éléments de fixation ontologique, qui capturent l’être en totalité, ne laissant aucun espace à Dieu. L’homme est littéralement aspiré par son environnement techno-matériel, à un tel point que les produits de celui-ci ne s’apprécient plus selon leur utilité, mais en tant que valeurs existentielles.

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  • La croix rend la lumière à l’univers entier

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    De Saint Ephrem de Nisibe (IVe siècle) :

    La croix au centre du monde

    Aujourd’hui s’avance la croix, la création exulte ; la croix, chemin des égarés, espoir des chrétiens, prédication des Apôtres, sécurité de l’univers, fondement de l’Église, fontaine pour ceux qui ont soif. Aujourd’hui s’avance la croix et les enfers sont ébranlés. Les mains de Jésus sont fixées par les clous, et les liens qui attachaient les morts sont déliés. Aujourd’hui, le sang qui ruisselle de la croix parvient jusqu’aux tombeaux et fait germer la vie dans les enfers. Dans une grande douceur, Jésus est conduit à la Passion : il est conduit au jugement de Pilate qui siège au prétoire ; à la sixième heure, on le raille ; jusqu’à la neuvième heure, il supporte la douleur des clous, puis sa mort met fin à sa Passion. À la douzième heure, il est déposé de la croix : on dirait un lion qui dort.

    Pendant le jugement, la Sagesse se tait et la Parole ne dit rien. Ses ennemis le méprisent et le mettent en croix. Aussitôt, l’univers est ébranlé, le jour disparaît et le ciel s’obscurcit. On le couvre d’un vêtement dérisoire, on le crucifie entre deux brigands. Ceux à qui, hier, il avait donné son corps en nourriture, le regardent mourir de loin. Pierre, le premier des apôtres, a fui le premier. André aussi a pris la fuite, et Jean qui reposait sur son côté n’a pas empêché un soldat de percer ce côté de sa lance. Le chœur des Douze s’est enfui. Ils n’ont pas dit un mot pour lui, eux pour qui il donne sa vie. Lazare n’est pas là, qu’il a rappelé à la vie, l’aveugle n’a pas pleuré celui qui a ouvert ses yeux à la lumière, et le boiteux qui grâce à lui pouvait marcher, n’a pas couru auprès de lui. Seul un bandit, crucifié à son côté, le confesse et l’appelle son roi. Ô larron, fleur précoce de l’arbre de la croix, premier fruit du bois du Golgotha ! La croix rend la lumière à l’univers entier, elle chasse les ténèbres et rassemble les nations de l’Occident, du Nord, de la mer et de l’Orient, en une seule Église, une seule foi, un seul baptême dans la charité. Elle se dresse au centre du monde, fixée sur le calvaire.

    source

  • Les sept paroles du Christ en croix d'après le cardinal Charles Journet

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    Du blog de Patrice de Plunkett :

    Charles Journet : 'Les sept paroles du Christ en croix'

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    Une synthèse de ce livre, par Serge Lellouche :

    Charles Journet (1891-1975) fut un des grands théologiens contemplatifs du XXe siècle : auteur entre autres du magistral essai L'Eglise du Verbe incarné. Acteur et témoin privilégié du concile Vatican II, il fut nommé cardinal par Paul VI en 1965 ; haute fonction qui du reste ne l'empêcha pas de garder sa soutane de simple prêtre. La formulation dans la synthèse ci-dessous reprend telle quelle celle de l'auteur dans Les sept paroles du Christ en croix (Seuil 1952). Chaque «je» est celui de Charles Journet.  SL

    Les paroles du Verbe : Ici-bas le silence est la condition des paroles vraies. Que valent les paroles qui n'enclosent pas de silence? Elles sont feuilles mortes.

    Les sept paroles du Christ en Croix, achevées dans un grand cri, sont les toutes dernières paroles de sa vie passible. Le drame qu'elles contiennent se trouvait déjà annoncé dans les sept béatitudes du Sermon sur la Montagne, culminant dans la huitième, celle des persécutés pour la justice. Le mont du Calvaire est la réponse au mont des béatitudes.

    Le Verbe pousse par degré vers la mort la nature humaine en laquelle il porte le poids de tout le mal de notre monde. Les sept paroles sont les étapes de son approche de la mort. Elles donnent une voix à la douleur finale du Christ. Elles nous entr'ouvrent ce mystère. Ce qui est drame effrayant, devient par elles un enseignement. Une lumière nous est livrée. C'est celle du Verbe, caché au cœur de la Croix sanglante, pour en faire jaillir ces sept Rayons.

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  • Prédication du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour le Vendredi Saint

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  • Rome : consistoire pour la canonisation de Francisco et Jacinta de Fatima le 20 avril

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    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Consistoire pour la canonisation de Francisco et Jacinta de Fatima le 20 avril

    Et pour les canonisations de 35 autres bienheureuxLes trois pastoureaux de Fatima, sanctuaire de Fatima

    Les Trois Pastoureaux De Fatima, Sanctuaire De Fatima

    Le pape François présidera un consistoire ordinaire public pour la canonisation des bienheureux Francisco (1908-1919) et Jacinta (1910-1920) Marto, voyants de Fatima, le 20 avril 2017, à 10h, au Vatican.

    Lors de cette célébration, qui s’ouvrira avec la prière de Tierce, le pape fixera aussi la date des canonisations de 35 autres bienheureux, a précisé un communiqué du Saint-Siège le 11 avril.

    Le pèlerinage du pape François à Fatima les 12 et 13 mai, pour le centenaire des apparitions de la Vierge Marie, devrait donc être marqué par la canonisation des pastoureaux. Rome a récemment reconnu un miracle dû à leur prière, ouvrant la voie à leur inscription dans le calendrier des saints.

    Le 13 mai 1917, en plein cœur de la première Guerre mondiale, la Vierge Marie est apparue, sous l’apparence d’une « femme revêtue de soleil » à la « Cova da Iria », près de Fatima, à trois pastoureaux, cousins : Lucie dos Santos et Jacinta et Francisco Marto. La Vierge Marie leur recommandait de prier intensément pour la conversion des pécheurs.

    Les apparitions se renouvelèrent 6 fois en 1917, la dernière, le 13 octobre. Francisco est mort de la grippe espagnole, le 4 avril 1919 – il n’avait pas 11 ans – et sa petite sœur Jacinta, qui allait avoir 10 ans, est morte l’année suivante de la même maladie, le 20 février. Depuis les apparitions, ils n’hésitaient pas à prier le chapelet avec ferveur et à offrir généreusement leurs peines et leurs sacrifices quotidiens pour la paix et la conversion des pécheurs, selon l’appel de la Vierge Marie.

    Les autres bienheureux qui feront l’objet du consistoire sont au nombre de trente-cinq :

    Les martyrs du Brésil

    Trente martyrs du Brésil, du XVIIe s. : André de Soveral et Ambrosio Francisco Ferro, prêtres diocésains, et Mateus Moreira, laïc, ainsi que leur 27 compagnons, martyrs, tués « en haine de la foi » au Brésil, le 16 juillet 1645 et le 3 octobre 1645. Ils sont connus comme les protomartyrs « do Rio Grande do Norte », tués lors d’un massacre provoqué par des soldats protestants calvinistes hollandais, à l’époque du Brésil colonial.

    Sur les trente martyrs, un seul était Portugais, un autre Espagnol, un autre Français, et 27 des Brésiliens de naissance : ce sont les 27 premiers martyrs du pays. Ils ont été béatifiés ensemble au cours du Grand Jubilé de l’An 2000, également année du 500e anniversaire de l’évangélisation du Brésil.

    Les enfants de Tlaxcala

    Trois jeunes du Mexique, martyrs au XVIe s. : Cristobal – appelé pour sa jeunesse « Cristobalito » -, mort en 1527, Antonio et Juan, morts en 1529, tous les trois assassinés « en haine de la foi » et 1529, et connus comme « les enfants martyrs de Tlaxcala ».

    Ils avaient été évangélisés par les franciscains et les dominicains et ils avaient renoncé aux idoles païennes. Ils ont été béatifiés par Jean-Paul II en 1990, au sanctuaire de Notre Dame de Guadalupe.

    Le prêtre botaniste espagnol

    Le bienheureux Faustino Míguez González (1831-1925), prêtre espagnol « piariste » ou « scolope », de l’Ordre des Clercs réguliers pauvres de la Mère de Dieu des pieuses écoles, botaniste et inventeur de médicaments.

    Né à Xamiras, en Espagne, le 24 mars 1831, il entre au noviciat des écoles pies de Saint Fernando à Madrid en 1850. Il devient professeur des sciences naturelles aux collèges de Saint Fernando où il enseigne pendant presque 50 ans. Il étudie les propriétés des plantes en créant douze médicaments enregistrés par la Direction générale de la santé depuis 1922 et vendus en pharmacie.

    Pour donner une éducation chrétienne aux femmes, il fonde, le 2 janvier 1885, l’Institut Calasanziano des filles de la Divine Providence. Il est mort le 18 mars 1925, à l’âge de 94 ans. Sa cause de canonisation a été introduite en 1982 : déclaré vénérable en 1992, il a été béatifié par le pape Jean-Paul II le 25 octobre 1998.

    Le capucin italien « Ange de la Paix »

    Le bienheureux Lucantonio Falcone (1669-1739), capucin italien, connu en religion sous le nom d’Ange d’Acri. Né le 19 octobre 1669 à Acri, dans la province de Cosenza en Calabre,il entre chez les Frères mineurs capucins à l’âge de 18 ans, mais, « oppressé par des doutes et des incertitudes, il quitte deux fois le noviciat et dépose l’habit religieux ».

    En rentrant au couvent pour la troisième fois, il prend le nom d’Ange d’Acri et est ordonné prêtre le 10 avril 1700. Il est élu supérieur provincial des capucins et on le surnomme « l’Ange de la Paix », pour sa façon de gouverner. Cependant, il quitte le monastère pour devenir missionnaire. Sans se lasser, il prêche l’Évangile en parcourant l’Italie de sud.

    Mort le 30 octobre 1739, Lucantonio Falcone a été proclamé bienheureux le 18 décembre 1825, par le pape Léon XII.

  • Le pape François célébrera la mémoire des martyrs des XXe et XXIe siècles le 22 avril

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    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Le pape fera mémoire des martyrs des XXe et XXIe siècles le 22 avril

    Une liturgie en la basilique Saint-Barthélémy à Rome

    Le pape François participera à une « Liturgie de la Parole » en mémoire des « Nouveaux Martyrs » des XX et XXIe siècles le 22 avril 2017, à 17h, en la basilique Saint-Barthélémy située sur l’île Tibérine à Rome.

    Cette célébration aura lieu avec la communauté de Sant’Egido, a précisé un communiqué du directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Greg Burke, le 12 avril.

    La basilique romaine, située au milieu du Tibre et confiée depuis 1993 à Sant’Egidio, abrite un mémorial des « Nouveaux Martyrs » des XXe et XXIe siècles depuis le Jubilé de l’an 2000. C’est là que s’est réunie la commission des « Nouveaux Martyrs », chargée par Jean-Paul II d’enquêter sur les martyrs chrétiens du XXe siècle. Elle y a recueilli quelque 12 000 dossiers de martyrs et témoins de la foi, transmis par des diocèses du monde entier.

    Après le Jubilé, le pape polonais a souhaité que cette mémoire garde une trace visible dans la basilique. En octobre 2002, une grande icône dédiée aux martyrs du XXe siècle – avec un symbolisme tiré du livre de l’Apocalypse – a été installée au-dessus du maître-autel. Le pape Benoît XVI a visité la basilique le 7 avril 2008.

    Le site internet de la communauté donne la liste des reliques conservées dans les chapelles latérales de la basilique, chacune d’entre elles étant dédiée à un continent ou à une situation historique particulière : des reliques de « Nouveaux martyrs » d’Afrique – dont une Lettre du Français Christian de Chergé, moine trappiste du monastère Notre-Dame de l’Atlas, en Algérie – d’Espagne et du Mexique, du nazisme, du communisme, d’Amérique Latine – dont une étole du p. André Jarlan, prêtre français tué à Santiago du Chili le 4 septembre 1984 tandis qu’il lisait la Bible et un missel de Mgr Oscar Arnulfo Romero, archevêque de San Salvador – et enfin d’Asie, d’Océanie et du Moyen-Orient.

    Le bréviaire du prêtre français Jacques Hamel, assassiné le 26 juillet 2016 dans son église, à Saint-Etienne-du-Rouvray, à la périphérie de Rouen, alors qu’il célébrait la messe, a également été déposé à la basilique par l’archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, le 15 septembre.

  • En marge de l’affaire Mercier : Université et Vérité

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    sapienza.jpgDans un discours qu'il devait prononcer à la « Sapienza » de Rome le 17 janvier 2008, mais que celle-ci a refusé d’entendre, le pape Benoît XVI a posé la question du rapport entre l'université, la raison, la vérité et la foi.

    Sa leçon manquée ne s'adressait pas à une université catholique mais à une université d'état, ce qui met en relief la portée universelle de son propos. Le souverain pontife part d'un principe: l'université comme communauté scientifique, l'Eglise comme communauté de croyants, cherchent toutes deux la vérité, dans une démarche autonome. La question est alors de savoir si, du fait de cette autonomie, elles n'ont rien à se dire, à apprendre l'une de l'autre. On pense par exemple, ici, aux enjeux de l'affaire Galilée  ou à ceux de la bioéthique.

    En premier lieu, précise le pape, l'Eglise a pour mission de maintenir la communauté des croyants sur le chemin vers Dieu indiqué par Jésus. Mais la foi n'appartient pas pour autant à la seule sphère privée ou subjective. Elle entretient des rapports avec la raison éthique universelle qui, affirme-t-il, s'impose à l'humanité. Et ceci concerne directement le monde universitaire qui puise son origine dans la soif de connaissance propre à l'homme.

    Comme Socrate, dans son dialogue avec Euthyphron , les premiers chrétiens ont compris leur foi comme une dissipation du brouillard de la religion mythologique: ils accueillent comme une partie de leur identité la recherche difficile de la raison pour parvenir à la vérité toute entière.

    C'est ainsi que l'université a pu et dû naître dans le cadre de la foi chrétienne.

    Mais, comme l'a observé saint Augustin, le simple savoir rend triste car la vérité est plus que le savoir, c'est connaître le bien. C'est le sens de la question de Socrate à Euthyphron: quel est le bien qui nous rend vrais ? La vérité rend bon et la bonté est vraie. Le Logos se révèle aussi comme le Bien et Benoît XVI conclut: la raison publique universelle qui fonde la démarche universitaire ne peut évacuer cette dimension de la recherche du vrai.

    L'université est confrontée à la juste relation entre connaître et agir: la médecine scientifique inscrit l'art de guérir dans la rationalité, le droit pose la question de la justice et de la liberté.

    A ce point du raisonnement, le pape pose, avec Habermas (1), la question du conflit entre ce qu'il appelle la "sensibilité aux intérêts particuliers" et la "sensibilité à la vérité" comme concept nécessaire dans le processus d'argumentation. Poser cette question, c'est introduire dans le débat, pour en justifier le rôle, les facultés de philosophie et de théologie auxquelles, précise le Saint-Père, l'université, dès le moyen âge, a confié la recherche sur l'existence humaine dans sa totalité, avec une vive sensibilité pour la vérité.

    Qu'est-ce qu'une raison vraie ? Il n'y a pas de réponse toute faite, observe Benoît XVI, mais la philosophie ne recommence pas chaque fois du point zéro d'un sujet pensant de manière isolée. Elle s'inscrit dans le dialogue du savoir historique et, à ce titre, elle ne doit pas se fermer à ce que les religions et, en particulier, la foi chrétienne ont reçu et donné à l'humanité comme indication du chemin. Parmi les choses dites au cours de l'histoire par les théologiens, plusieurs étaient fausses et nous troublent mais, en même temps, l'humanisme de la foi chrétienne constitue une instance pour la raison publique, un encouragement vers la vérité, une force purificatrice contre la pression du pouvoir et des intérêts.

    Le danger qui menace aujourd'hui les sciences exactes et, à travers elles, les sciences humaines c'est de baisser les bras face à la question de la vérité: la raison se plie face à la pression des intérêts, elle est contrainte de reconnaître l'utilité comme critère ultime; la philosophie se dégrade en positivisme; la théologie se confine dans la sphère privée d'un groupe; la raison, sourde au grand message de la sagesse et de la foi chrétiennes, se dessèche dans le cercle étroit de ses propres argumentations: elle se décompose et se brise.

    Oui, l'Eglise a un rôle vis-à-vis du monde universitaire: l'aider à maintenir vive la sensibilité à la vérité, inviter la raison à se mettre à la recherche du vrai et du bien pour découvrir finalement, en toute liberté, Celui qui est le chemin, la vérité et la vie.

    Un tel discours (2) s'impose avec plus de force encore, faut-il le dire, aux universités qui entretiennent des liens structurels avec l'Eglise, impliquant des devoirs spécifiques à l'égard de la communauté des croyants. C'est ce qu’au même moment Mgr Michel Schooyans a encore rappelé avec vigueur le 30 janvier 2008 à Neufchâteau, en célébrant la messe grégorienne des obsèques de Monseigneur Edouard Massaux, ancien recteur de l'Université Catholique de Louvain (U.C.L.). Désapprouvant les dérives sécularistes de cette université, le défunt avait exclu, dans ses dernières volontés, toute présence officielle (cardinal grand chancelier, pouvoir épiscopal organisateur, conseil d'administration, conseil académique) à ses funérailles

    Dans sa prédication remarquable (3), Monseigneur Schooyans, a notamment rappelé que le recteur Massaux "connaissait les pièges entrelacés du scientisme, des idéologies, du relativisme et du scepticisme corrosif". Pour lui, "sciences de la nature et sciences humaines étaient deux grands portiques ouverts à l'espérance et à la lumière: à ses yeux, comme aux yeux de Benoît XVI, la raison elle-même devait être sauvée. Comme saint Augustin, il considérait que pour l'homme il n'y a de pleine lumière que là où la grâce en a déjà ouvert le chemin" et "dans ce monde universitaire où les hommes ont souvent une estime fort flatteuse d'eux-mêmes, Massaux jugeait qu'il devait y avoir place pour le don que Jésus offrait à la  Samaritaine de l'Evangile: ce don, c'est ce que nous appelons la foi".

    Près de dix ans plus tard, ces témoignages forts n’ont rien perdu de leur actualité : ils interpellent une fois de plus le monde académique et singulièrement les universités qui se parent du nom de «  catholique » .

    JPSC

    _______________

    (1) Jürgen Habermas, philosophe et sociologue allemand, né en 1929, professeur aux universités de Heidelberg et de Francfort.

    (2) Allocution du pape Benoît XVI pour la rencontre avec les étudiants de l’université romaine de la « Sapienza »

    (3) Extrait de l’homélie publiée le 3 février 2008 par le journal La Libre Belgique  : « […]« Fier de l'Alma Mater, et par conséquent exigeant, le Recteur Massaux avait mis la barre très haut pour l'Université. Il la voyait comme une communauté de chercheurs de vérité, et, autant que possible, comme une communauté de chercheurs de Dieu. Il savait et il croyait que Dieu se révèle dans sa Création, qu'il parle à travers elle. Mais en brillant universitaire, notre ami savait les limites des sciences de la nature. Il savait ce que les sciences humaines pouvaient offrir, mais il en savait aussi les limites. Notre recteur connaissait donc les pièges entrelacés du scientisme, des idéologies, du relativisme et du scepticisme corrosif.

    Pour Mgr Massaux, sciences de la nature et sciences humaines étaient deux grands portiques ouverts à l'espérance et à la lumière. À ses yeux, comme aux yeux de Benoît XVI ou du Cardinal Lustiger, la raison elle-même devait être sauvée. Comme Saint Augustin, il considérait que pour l'homme il n'y a de pleine lumière que là où la grâce en a déjà ouvert le chemin. Contre les descendants de Pélage , le Professeur Massaux déclarait que l'homme échouait à se sauver seul, et qu'il se fourvoyait s'il se posait en maître ultime du sens de la vie et de la mort. Pour lui, le pilotage de l'Université ne pouvait se faire les yeux rivés sur les classements à la mode.

    En prenant ce risque, notre Université se mettait en danger de perdre son âme. Mgr Massaux a découvert très tôt qu'une vérité d'un autre ordre s'offre à l'homme et s’offre à son amour. À ce troisième niveau, c'est le Seigneur qui fait le premier pas pour se révéler à la connaissance de l’homme  et s’offrir à son amour.

    Dans ce monde universitaire, où les hommes ont souvent une estime fort flatteuse d'eux-mêmes, Massaux jugeait qu'il devait y avoir place pour le don que Jésus offrait à la Samaritaine de l'Évangile (Jn 4).Ce don, c'est ce que nous appellons la  foi. 0 rassurez-vous, chers Frères et Sœurs ! Mgr Massaux ne rêvait pas de voir l'Université transformée en pouponnière catéchétique pour jeunes adultes ! Il n'eut jamais la tristesse de voir sa Faculté de Théologie ployer sous le joug du magistère romain, moins encore du magistère national belge. Il souhaitait, au minimum, qu'en aucun domaine l'Université ne porte de contre-témoignage; et qu'au mieux elle s'ouvre, comme la Samaritaine (Jn 4), comme Zachée (Le 19, 1-10), comme l'Aveugle-né (Jn 9) au don de Dieu. Car ni les hommes ni les institutions ne sont à l'abri de la "renégation"...

    Sans attendre une reconnaissance qui ne lui fut distillée que parcimonieusement, Mgr Massaux a donné sa vie pour la communauté universitaire, pour son pays, qu'il voulait uni, et pour l'Église, qu'il aimait avec autant de tendresse que de lucidité. Il n'a jamais transigé sur les conditions de la solidarité, de la générosité et de l'amour. Ni celui-ci ni celles-là, estimait-il, ne sauraient reposer sur des compromis précaires ni sur des marchandages inavouables. L'union, oui; mais pas au prix de l'indignité. Lorsque le Pape Paul VI lui a conféré, en 1965, le titre de Prélat d'Honneur de Sa Sainteté, le Chanoine Massaux a choisi pour devise "In libertate veritatis" : la vérité fera de vous des hommes libres (cf. Jn 8, 32). A quelque niveau que l'on envisage la liberté, celle-ci est incompatible avec le mensonge, avec l'orgueil, avec toutes les formes de violence. Tous les hommes aspirent certes à la liberté, mais la fascination du mensonge survit à ce que nous croyons être nos libérations. Il nous en coûte en effet de reconnaître que nous préférons souvent consentir à la servitude plutôt que d'accueillir Celui qui, seul, peut briser nos entraves. En définitive, seul le péché fait obstacle à notre liberté. Le chemin du bonheur n'est pas à chercher dans les sagesses trompeuses stigmatisées par Saint-Paul (cf. Col 2, 8), ni dans les fables tarabiscotées dénoncées par Saint-Pierre (2 P 1, 16), ni non plus dans des concordats signés à la sauvette avec des puissances séculières. Le bonheur, c'est d'aller sur les routes du monde pour inviter tous les hommes aux noces de Dieu faisant alliance avec nous. En fin de compte, nous devons être des messagers d'espérance. Cette espérance, dont Massaux a été témoin, nous autorise à penser que, pas plus aujourd'hui qu'hier, notre Aima Mater ne doit craindre les vents qui la font tanguer.

    Mgr Massaux a vécu à Bioul une retraite dont peu de sollicitations épiscopales sont venues troubler la sérénité. Aussi longtemps que ses forces le lui ont permis, il a assisté à des réunions scientifiques et par ticipé à leurs travaux. Il a cultivé les amitiés solides, notamment avec des personnalités d'exception comme la Princesse Liliane ou le DocteurWynen. Ceux de ses amis qui étaient, comme on dit, "en recherche" occupaient une place spéciale dans son cœur. En même temps, le théologien se tenait très au courant des dernières publications de sa spécialité. Comme Karl Barth, il ne concevait pas qu'une journée puisse se passer sans la visite de Mozart. Et quand ses forces ont commencé à décliner irrémédiablement, il est devenu une colonne de prière pour l'institution à la nuque raide (cf. Ex 32, 9) qu'il avait porté pendant trente ans à bout de bras »

  • "Le Kosovo, une chrétienté en péril" : KTO revient sur ces autres chrétiens martyrisés

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    Lu sur le site « Salon Beige »

    A découvrir : 

    "Le Kosovo-Métochié est une terre où la chrétienté orthodoxe est présente depuis plus de 700 ans. Ce "berceau" du christianisme orthodoxe en Serbie, compte plusieurs monuments placés sur la liste du patrimoine mondial de l´UNESCO mais aussi sur la liste du patrimoine mondial en péril. Le Kosovo, c´est une chrétienté en péril: depuis l´an 2000 on dénombre près de 150 lieux de culte chrétien pillés, détruits, incendiés...

    Pour les serbes orthodoxes, il s'agit donc d'un enjeu de première importance depuis l'autoproclamation d´indépendance du Kosovo : maintenir la flamme vivace et préserver tout ce qui peut l´être. Ce documentaire est une sorte d´état des lieux de la situation dans laquelle perdurent la tradition et la présence serbe orthodoxe, comment elle se maintient en vie dans ses monastères et rayonne dans ses villages, chez les fidèles. Une communauté soumise à épreuve face à la tentation de radicalisation d´un Islam démographiquement majoritaire au Kosovo".

     

    JPSC