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Foi - Page 683

  • Le pape François jouerait-il avec la foi ?

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    De Guillaume de Prémare sur ichtus.fr :

    Le pape joue-t-il avec la foi ?

    Après le discours du pape à Santa Cruz, l’ancien magistrat Philippe Bilger – aujourd’hui chroniqueur médiatique – a commis pour FigaroVox un billet dans lequel il affirme que « le pape joue avec le feu, avec la foi ». On ne peut porter une attaque plus lourde contre un pape que de dire qu’il joue avec la foi, précisément parce qu’il en est le gardien ultime : « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point », dit Jésus à Pierre.

    Selon Philippe Bilger, le pape jouerait avec la foi parce qu’il porterait une vision plus proche de « la lutte des classes » que d’une « classique conception de la justice sociale » ; parce qu’il donnerait du crédit à une Eglise « imprégnée de la théologie de la libération » ; parce qu’il prêcherait un Jésus-Christ « boutefeu qui pourrait être récupéré par Karl Marx ». Ainsi la doctrine du pape serait-elle erronée. La question est essentielle tant la parole de l’Eglise ne peut pas être dissociée de sa doctrine.

    La lutte des classes est une conception marxiste de l’histoire qui voit dans la classe laborieuse, non pas des personnes à défendre et respecter, mais un instrument de masse de la subversion sociale. Marx n’appelle pas les possédants à œuvrer pour la justice, il appelle le prolétariat à renverser la bourgeoisie par la Révolution, pour lui substituer un autre pouvoir, celui du prolétariat, en vue d’une société sans classes.

    Le discours du pape constitue le strict inverse du marxisme : il appelle les riches et les puissants à leur devoir de justice sociale ; et il appelle le peuple à être un acteur responsable de processus de changement, le mettant en garde contre l’illusion du grand soir révolutionnaire. Le pape ne prône pas le rêve d’une société sans classe, il prône la mise en œuvre d’un bien commun.

    Parlons maintenant de la théologie de la libération. Au plan doctrinal, cette question a été tranchée par l’Eglise sous la signature du cardinal Ratzinger en 1984, dans un document de référence intitulé Libertatis Nuntius. J’encourage à relire cette instruction doctrinale pour constater que les paroles du pape François s’inscrivent sans ambiguïté dans la doctrine traditionnelle de l’Eglise et non dans certaines errements de la théologie de la libération.

    Philippe Bilger regrette par ailleurs que le pape François « bouscule » trop vertement « la famille traditionnelle et conservatrice du catholicisme ». J’invite à revisiter l’histoire du catholicisme social au XIXe siècle. Dans son encyclique Rerum Novarum, le pape Léon XIII s’était montré au moins aussi véhément que le pape François aujourd’hui. Il avait alors bousculé les catholiques de son temps.

    Et voici ce qu’Albert de Mun, catholique social issu de l’école de pensée la plus traditionnelle, avait dit aux catholiques « bousculés » en 1892, à l’occasion de son fameux discours de Saint-Etienne : « J’ai toujours cru que les catholiques ne pouvaient se désintéresser de la question sociale, sous peine de manquer à leurs obligations vis-à-vis du peuple : aujourd’hui, depuis l’encyclique sur la condition des ouvriers, je crois qu’ils n’en ont pas le droit et que leur programme social est là, tout écrit. »

    Aujourd’hui, de la même manière, c’est la fidélité à la doctrine et à la tradition de l’Eglise qui est en jeu dans notre fidélité au pape François.

    Guillaume de Prémare

    Chronique Radio Espérance du 24 juillet 2015

  • Le pape apporte son soutien à l'Eglise d'Angleterre mobilisée contre la culture de mort

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    De Radio Vatican :

    En Grande-Bretagne, pour la défense de la dignité de la personne humaine

    (RV) Le Pape François a envoyé un message à l’occasion de la Journée pour la Vie, en Irlande et au Royaume-Uni dimanche 26 juillet et consacrée cette année à la fin de vie. « Cultiver la vie, accepter la mort » en est le thème.

    Selon l’agence de la conférence épiscopale CCN, le Saint-Père accorde sa bénédiction apostolique « à toutes les personnes qui participent à cet évènement significatif et qui travaillent, à différents niveaux, pour promouvoir la dignité de la personne humaine depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle ». Ce message qui a été adressé au nonce en Grande-Bretagne Mgr Antonio Mennini a été transmis à l’organisateur de cette journée, Mgr John Sherrington.

    Le thème choisi cette année s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne de sensibilisation menée par les évêques d’Angleterre et du Pays de Galles en vue du débat et du vote à la Chambre des communes, le 11 septembre prochain, du projet de loi concernant le suicide assisté. Un projet qui vise à rendre possible, pour les adultes en phase terminale, le choix de mettre fin à leur vie avec une assistance médicale spécifique. Ce qui implique la possibilité, pour les médecins, d’injecter des substances létales aux malades en phase terminale.

    Face à une telle éventualité, les prélats ont appelé les catholiques à interpeler les députés en exprimant leur inquiétude face à l'impact dangereux qu'un tel projet de loi pourrait avoir sur les personnes les plus vulnérables. Et ils réclament davantage et de meilleurs soins palliatifs.

    En juin dernier, dans leur message à l’occasion de cette journée, les évêques d’Angleterre et du Pays de Galles avaient souhaité réaffirmer deux points fondamentaux pour l’Église concernant la fin de vie : tout d’abord « qu’accélérer et provoquer la mort » est une faute parce que « Dieu nous appellera le moment venu », mais ils rappelaient aussi leur opposition à l’acharnement thérapeutique « quand les traitements sont inefficaces ou qu’ils nuisent au patient ».

    Dans son message l’an dernier à la même occasion, le Pape François avait exhorté à combattre la culture de la mort. Le Saint-Père, en citant son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, avait appelé les catholiques à apporter l’amour miséricordieux du Christ comme un baume vivifiant face aux « nouvelles formes de pauvreté et de vulnérabilité » qui augmentent dans les sociétés contemporaines.

    Depuis le début de son pontificat, le Souverain Pontife a rappelé, à plusieurs reprises, que « la vie humaine est toujours sacrée » et a souligné l’option préférentielle de l’Église pour les plus vulnérables, dénonçant « la culture du rejet ». En recevant en novembre dernier, les membres de l’Association des médecins catholiques italiens, le Saint-Père avait fustigé la « pensée dominante » qui propose une « fausse compassion » pour justifier des pratiques comme l’avortement ou l’euthanasie et il avait invité les médecins catholiques à faire des « choix courageux et à contre-courant », en vertu de « l’objection de conscience ».

  • Homélie pour la fête de sainte Marie-Madeleine (22 juillet)

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    maria magdalen giotto.jpgHomélie du Père Joseph-Marie Verlinde fsJ (homelies.fr - archive 2009)

    Sainte Marie-Madeleine a toujours eu une place particulière dans la Tradition chrétienne. Sans doute parce que dans son cheminement personnel, elle récapitule l’itinéraire spirituel de tout disciple. Essayons d’abord de préciser l’identité de ce personnage, pour lequel le Da Vinci code a suscité un regain d’intérêt plus qu’ambiguë.

    A vrai dire, le problème est particulièrement complexe. La dévotion populaire a identifié Marie-Madeleine à « Marie appelée Magdaléenne » (Lc 8, 2), la femme pécheresse dont Jésus avait expulsé sept démons (Mc 16, 9) et qui s’était mise à la suite du Seigneur (Lc 8, 2). Le quatrième évangile pour sa part, ne fait aucune allusion à ce passé tumultueux. La première à bénéficier d’une rencontre avec le Ressuscité est nommée « Marie de Magdala » (Jn 20, 1) sans autre explication. Spontanément le lecteur l’identifie à Marie, sœur de Lazare, qui est intervenue plusieurs fois dans les chapitres précédents. Mais pourquoi l’évangéliste la désignerait-il comme provenant de Magdala, alors que Lazare habitait Béthanie, « le village de Marie et de sa sœur Marthe » (Jn 11, 1) ? Au verset suivant de l’introduction au récit de la résurrection de Lazare, saint Jean précise : « il s’agit de cette même Marie qui avait oint le Seigneur d’une huile parfumée et lui avait essuyé les pieds avec ses cheveux » (Jn 11, 2). Immédiatement nous faisons le lien avec l’épisode de l’onction de Béthanie, qui relate comment Marie, sœur de Lazare, « oignit les pieds de Jésus » avec « une livre d’un parfum de nard pur de grand prix », et les « essuya avec ses cheveux » (Jn 12, 3). Mais cette interprétation ne tient pas, car l’onction de Béthanie fait suite la résurrection de Lazare, alors que l’onction annoncée par Saint Jean lui est antérieure, et parle d’un événement passé. L’évangéliste fait-il allusion à un autre épisode ? On se souvient qu’une femme pécheresse « arrose les pieds du Seigneur de ses larmes, les essuie avec ses cheveux, les couvre de baisers et les oint de parfum » (Lc 7, 38) alors que Jésus est attablé chez Simon le pharisien : s’agissait-il de Marie, sœur de Lazare, appelée pour l’une ou l’autre raison « Marie de Magdala » ? La question reste ouverte.

    Laissons-là ces considérations qui nous ont permis d’entrevoir non seulement la complexité du problème, mais aussi comment la Tradition a concentré sur Marie-Madeleine, les traits de la « casta meritrix » (« chaste prostituée »), préfigurant l’Eglise.

    Par deux fois Jésus ressuscité interpelle sa fidèle disciple du nom de « femme », terme qui possède une connotation toute particulière dans le quatrième évangile. A Cana, la Vierge Mère est interpellée sous ce vocable (Jn 2, 4), par lequel Notre Seigneur s’adressera encore à elle du haut de la croix (Jn 19, 26). Le terme est digne, respectueux, majestueux. Les deux autres emplois sont d’autant plus surprenants : la femme adultère se voit gratifiée du même titre (Jn 8, 10) ainsi que Marie de Magdala, la pécheresse pardonnée.

    En fait, un fil rouge, qui traverse l’ensemble de l’Evangile de Jean, relie ces diverses occurrences, leur donnant une signification spirituelle profonde : le terme « femme » désigne l’humanité épouse (femme adultère) qui a trahi son Epoux divin, mais que celui-ci vient libérer de son péché à travers le sacrifice de la Croix (la Vierge Marie au Golgotha), afin qu’elle puisse à nouveau le reconnaître comme son Seigneur (Marie-Madeleine au tombeau) et entrer dans les noces eschatologiques (noces de Cana).

    On comprend dès lors que chacun de nous se trouve effectivement concerné par ce parcours. A chacun de nous le Seigneur demande. « Qui cherches-tu ? »

    Au-delà de la dispersion, de nos multiples désirs, Jésus tente par cette question, de nous ramener à l’unique nécessaire, à notre quête profonde, la seule qui puisse donner sens à nos vies.

    Mais comme Marie, il nous faut d’abord purifier notre cœur, le laver des larmes de notre repentir, prendre douloureusement conscience de la vanité des désirs qui ne procèdent pas de Dieu et ne nous orientent pas vers lui, avant d’entendre sa voix compatissante : « Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »

    C’est ainsi que le Seigneur nous conduit par une patiente pédagogie, jusqu’à la pleine reconnaissance, dans un face à face intime : « Marie ! » - « Rabbouni ». Comme l’Epouse du Cantique - qu’incarne parfaitement Marie-Madeleine - nous aimerions dire « J’ai trouvé celui que mon cœur aime. Je l’ai saisi, je ne le lâcherai pas » (1ère lect.).

    Mais à nous aussi Jésus nous répond : « Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père ». Les noces ne se célèbrent pas ici-bas : il nous faut continuer notre route à la suite du Christ, si nous voulons demeurer un jour avec lui dans le sein du Père, où il nous précède pour nous y préparer une place.

    « “Dieu tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau” (Ps 62 [63]). Nous t’en prions Esprit Saint : viens purifier et vivifier notre désir, afin que nous puissions accélérer le pas sur le chemin de la vie, en quête de celui qui a brûlé nos cœurs au feu de son amour. »

    Père Joseph-Marie

  • Chiffre record de défections parmi les catholiques d'Allemagne

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    Lu sur le site du journal La Croix :

    En Allemagne, l’Église catholique perd un nombre record de fidèles

    Selon la Conférence épiscopale allemande, près de 218 000 personnes ont quitté l’Église catholique en 2014, soit 39 000 de plus que l’année précédente.

    L’Église catholique allemande a perdu l’an dernier près de 218 000 fidèles, un nombre nettement plus important que les années précédentes, a annoncé vendredi 17 juillet la Conférence épiscopale allemande.

    En Allemagne, où l’impôt sur le revenu est prélevé directement sur les salaires, tout contribuable doit se déclarer catholique, protestant, d’une autre religion ou sans religion. L’État prélève alors pour les croyants déclarés, 8 à 10 % d’impôts supplémentaires (le « Kirchensteuer ») reversés aux Églises, qui gèrent de nombreuses institutions (crèches, cliniques…) via des associations religieuses.

    C’est donc bien souvent pour ne plus avoir à verser cet impôt que des Allemands baptisés mais non pratiquants demandent à sortir des registres de l’Église : en 2013, 179 000 Allemands l’avaient fait, soit 39 000 de moins qu’en 2014.

    PLUS QUE 24 MILLIONS DE CATHOLIQUES EN ALLEMAGNE

    Au total, les catholiques déclarés ne sont plus que 24 millions en Allemagne (soit 29,5 % de la population), même s’ils sont encore très nombreux dans le sud du pays. Un recul que le cardinal Reinhard Marx, président de la Conférence épiscopale allemande et archevêque de Munich, « regrette profondément ».

    Les autorités catholiques ont du mal à expliquer cette désaffection, dont les causes sont moins évidentes que lors d’années marquées par des affaires de prêtres pédophiles, comme c’était le cas dans l’année 2010 au cours de laquelle on avait enregistré 181 193 départs.

    PLUS FACILEMENT TENTÉ LORS D’UNE ÉPREUVE

    « Celui qui ne trouve plus de refuge dans l’Église est plus facilement tenté, lors d’une épreuve, de rendre officiel son départ », avance Dominik Meiering, vicaire général du diocèse de Cologne, auprès de l’agence allemande DPA. (...)

    En 2014, ce « Kirchensteuer » a rapporté 11 milliards d’euros, un record.

  • L'encyclique Laudato si, un document catholique ?

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    L’encyclique Laudato si : Est-elle un document catholique ou un traité humaniste ? (13 mn)
    Par Arnaud Dumouch, 19 juillet 2015. Pour écouter l’encyclique complète en Audio : http://metz-catholique.fr/dossiers/en...
    Les médias classiques ne parlent que de la dimension environnementale de cette encyclique. Ils refont l’erreur qu’ils firent pour la lecture de Vatican II, dont ils déformèrent le message. Les commentateurs catholiques semblent croire les médias classiques !
    Pour écouter l’encyclique complète en Audio : http://metz-catholique.fr/dossiers/en...

    Les médias classiques ne parlent que de la dimension environnementale de cette encyclique. Ils refont l’erreur qu’ils firent pour la lecture de Vatican II, dont ils déformèrent le message. Or les commentateurs catholiques semblent croire les médias classiques !

    Il faut donc la lire ou l’écouter. Le pape François développe au contraire une ECOLOGIE TOTALE, à la manière de Tugdual Derville. Dans la ligne de toute la foi de l’Eglise, il montre que TOUT EST LIÉ et que les 5 dimensions de l’homme ne sauraient être bafouées (1° mystique –verticale, le sens ultime de la vie, le Sauveur- ; 2° la dimension spirituelle -relations humaines- ; 3° psychologique (les sentiments du bien-être) ; 4° corporelle –santé- et 5° environnementale –exaltées avec raison par nos médias-).
    Et c’est bien la dimension mystique qui débute et conclut cette encyclique. La négliger comme le fait l’Europe depuis 50 ans en exaltant l’homme et en tuant Dieu, conduit à une vengeance de la nature et à la venue d’hommes qui, en réaction, exaltent Dieu et tuent l’homme.

  • Ecologie : ne pas tomber dans une vision irréelle de la création

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    Cette semaine, une chaîne télévisée française passait un reportage impressionnant sur les Virungas, une chaîne de montagnes et de volcans située entre le lac Edouard et le lac Kivu , le long de la frontière entre le Congo, le Rwanda et l’Ouganda.

    Dans cette jungle humide, sanctuaire cynégétique des pygmées batwas, la faune et la flore sont magnifiques. Du  gorille au babouin, une étonnante variété de singes l’occupe aussi. Elle ne se contente pas, comme on pourrait croire, d’y mâcher  gentiment des herbes ou des feuilles : on voit des chimpanzés carnivores faire la guerre à d’autres tribus simiesques et la conclure en dévorant leurs frères ennemis vaincus.

    Dans l’ancien parc national Albert, le Nyiragongo domine  le lac Kivu. A 3.500 mètres d'altitude au sommet du volcan, le spectacle du lac de lave au fond du cratère est toujours aussi fascinant. L’ennui c’est que cette lave bouillonnante se transforme quelquefois en une rivière incandescente qui déverse, à l’allure exceptionnelle de 100 km/heure, son magma brûlant dans les villages  jusqu’à Goma, une ville située au bord du lac Kivu : une masse d’eau (superficie 2.700 km2, volume 500 km3) sous laquelle on a découvert, piégés en  profondeur, l’existence de milliards de m³ de gaz méthane d’origine biogénique récente. Si la lave devait  entrer en contact avec ce méthane, le cocktail provoquerait une gigantesque explosion meurtrière qui ruinerait aussi pour longtemps l’ecosystème d’une des régions les plus peuplées d’Afrique de l’Est.

    Ces deux exemples illustrant l’ambiguïté de l’état présent de la nature et la pertinence relative de la franciscomania attisée par la récente encyclique « Laudato si » sur l’écologie, m’ont remis en mémoire l’interview iconoclaste  accordée voici quelques mois par Monseigneur Léonard à Olivier Rogeau pour le Vif/l’Express  (JPSC) :

    307341.jpg« Le Vif/L'Express : Monseigneur, auriez-vous pu être franciscain ?

    Mgr Léonard : Je n'ai jamais envisagé cette vocation-là.

    L'intellectuel que vous êtes aurait-il préféré devenir jésuite ? Je ne suis ni jésuite, ni franciscain, et j'en suis fort aise !

    La figure de François d'Assise n'est-elle pas fascinante ? J'ai mes réserves vis-à-vis de saint François.

    N'est-il pas le plus populaire des saints chrétiens ?

    Il est populaire pour une raison qui me laisse perplexe. Beaucoup l'admirent parce qu'il a chanté la beauté de la nature et prêché aux oiseaux. Il a répandu une conception très optimiste de la création.

    Qui vous déplaît ?

    En réalité, la vie des humains et celle des animaux est tragique. La vie animale est une boucherie, une entretuerie. C'est bien gentil de prêcher aux oiseaux, mais quand ceux-ci voient un ver de terre, ils le déchiquettent. Quand un chat voit une souris, il ne lui fait pas des choses très sympathiques !

    A la fin de sa vie, François d'Assise a composé le Cantique des créatures, qu'il chante haut et fort au pire de ses maladies. N'est-ce pas émouvant ?

    Je lui suis reconnaissant d'avoir parlé, dans son cantique, du soleil, de la lune, des étoiles, de l'eau, du feu, du vent... "Béni soit notre frère le vent", clame-t-il. Encore que, si ce vent souffle à 300 kilomètres à l'heure, ce n'est pas un frère très commode. C'est plutôt un ennemi. Notre frère le feu, on l'apprécie dans l'âtre qui chauffe la maison, pas dans les forêts incendiées. Et heureusement que saint François ne bénit pas nos frères crocodiles et serpents ! Heureusement qu'il ne dit pas "Loué sois-Tu, mon Seigneur, par toutes Tes créatures, spécialement messire le frère serpent. Tu l'as doté de muscles puissants, d'un venin actif et d'une langue effilée qui lui permettent d'étouffer et d'empoisonner sa petite victime en quelques minutes."

    Quelle est votre propre conception de la création ?

    Je suis un ardent défenseur des versets 18 et suivants du chapitre VIII de la Lettre de saint Paul aux Romains. Il y est dit que la création, dans son état présent, est "assujettie à la vanité" et "livrée à l'esclavage de la corruption". N'oublions jamais cela. François chante la beauté de la création, alors qu'elle est effroyablement cruelle. La création nous nourrit, mais elle nous tue. Elle contient tous les virus qui nous empoisonnent la vie. Je n'aime pas cet esprit franciscain béat qui célèbre sans nuance la beauté du cosmos. »

    Ref. : Mgr Léonard: "J'ai mes réserves vis-à-vis de saint François" 

  • Les moines, jardiniers de l’Europe

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    media-27587-6.jpg« Loué sois-tu » : dans une encyclique très médiatisée, le pape François présente un catalogue de réflexions sur ce que devrait être une « écologie intégrale » : un nouveau concept, peut-être, mais une réalité dont les abbayes nous offrent une illustration multiséculaire. C’est ce que remarque Aymeric Pourbaix dans  un éditorial de « Famille chrétienne » publié à l’occasion de la fête estivale de saint Benoît :  

    « Une des plus belles fleurs de notre civilisation réside dans l’esprit d’enfance. Bel acte de reconnaissance de l’Unesco, qui vient d’inscrire les terres viticoles de Champagne et de Bourgogne au patrimoine de l’humanité ! Cet hommage aux « coteaux, maisons et caves de Champagne », et aux «climats de Bourgogne », est d’autant plus réjouissant qu’il honore – sans le savoir ? – les racines chrétiennes de l’Europe ! En effet, cette tradition séculaire n’existerait pas sans le travail des moines, qui ont défriché la terre tout autant que les âmes de ces régions fertiles : combien d’illustres domaines ont été créés par de grandes abbayes ? C’est l’une des marques de la civilisation chrétienne que cette incarnation dans le temporel, jusque dans les moindres détails de son terroir, de ses maisons, et dans l’art d’y vivre et d’y manger le mieux possible. « Ce n’est pas d’abord à la façon dont quelqu’un me parle de Dieu que je vois s’il a connu le feu de l’amour, disait Simone Weilc’est à la manière dont il me parle des réalités humaines. » Il y a de la sagesse dans cette affirmation, celle de porter attention à ce que rien de la vie terrestre n’échappe à la douce tutelle divine.

    C’est ainsi que la religion catholique s’est rendue aimable, par ce lent travail de civilisation accompli notamment par les moines bénédictins au cours des siècles, à travers un savant équilibre entre vie de prière et travail. «Ces domaines monastiques, écrivait La Varende, avec leurs fermes, leurs écoles, leurs hôpitaux, créaient une immense poétique humaine, une candeur, une bonhomie, une paix, un bonheur contre lesquels rien ne pouvait prévaloir.» La « paix bénédictine » en somme…

    Même la famille, première com­munauté naturelle, a fait l’objet d’attentions de ces jardiniers de la Création, puisque les monastères eux-mêmes ont été bâtis sur le modèle de la famille romaine : le Père abbé remplaçant le pater familias qui organisait la vie communautaire avec, en son cœur, un autel domestique. Voilà qui éclaire cette affirmation paradoxale d’un historien de l’ordre bénédictin, pour qui «le moine est un enfant qui chante et qui joue ». Une des plus belles fleurs de la civilisation chrétienne réside dans cet esprit d’enfance, fait de confiance en la Providence divine.

    Mais ce bel édifice n’est pas arrivé là par hasard. Lorsque Paul VI, en 1964, fait de saint Benoît le patron de l’Europe, c’est, disait-il, pour promouvoir «l’unité spirituelle» du continent. Et le pape d’ajouter alors que la paix n’est pas seule­ment l’absence de guerre, encore moins l’inertie ou l’immobilisme. Elle suppose la vertu, fondée sur la foi. Aujourd’hui que l’Union européenne fondée sur l’économique semble remise en cause par la question grecque, et par les entorses au droit de la famille – reconnaissance implicite de la gestation pour autrui (GPA) – il serait temps de revenir à cet enracinement bénédictin, pour reconstruire l’Europe sur des réalités autrement plus solides. »

    Ref. 11 juillet, fête de saint Benoît – Les moines, jardiniers de l’Europe

    Photo: abbaye Sainte-Madeleine du Barroux (Vaucluse)

    JPSC

  • La cardinal Sandri a visité les Chaldéens de Belgique

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    De Radio Vatican :

    Le cardinal Sandri auprès des chaldéens de Belgique

    (RV) Le Pape François souhaiterait pouvoir se rendre au Moyen-Orient pour réconforter les chrétiens persécutés et toutes les personnes dont la dignité humaine a été violée. Un de ses proches collaborateurs l’a assuré ce dimanche au cours d’une messe à Bruxelles. Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, a célébré une Divine Liturgie pour la communauté chaldéenne de Belgique. Une communauté qui porte les traces et les blessures de la violence et des brimades dont sont victimes les chrétiens d’Irak. L’archidiocèse de Bruxelles a mis une église à sa disposition.

    Dans une homélie aux accents dramatiques, le cardinal Sandri a évoqué les chrétiens d’Irak, confrontés depuis un an à la folie violente folie de l’organisation de l’État islamique et les souffrances de ceux qui sont réfugiés à l’étranger. Il a rappelé les images terribles des décapitations, des personnes brûlées vives dans des cages, des coptes égorgés sur les rivages de la Méditerranée, des églises dynamitées en Syrie, des enfants contraints de donner la mort. Et il a mis en garde contre le risque en Occident de s’accoutumer à de telles horreurs. Il a enfin invité à prier le Seigneur de délivrer l’humanité des alliances dictées par des intérêts partisans et dont les plus petits font les frais.

    Appel à une Europe plus solidaire pour les migrants

    Le préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, s’est rendu en Belgique à l’invitation de l’abbé du Monastère de Chevetogne. Samedi matin, dans ce monastère dirigé par les Bénédictins, il a célébré la solennité de Saint Benoît co-patron de l’Europe. Fondé il y a 90 ans, le monastère de Chevetogne est un pont et un signe de communion entre l’Orient et l’Occident chrétiens. Le cardinal Sandri a saisi cette occasion pour inviter les moines à prier pour l’Europe qui traverse de difficultés ; il a appelé à la solidarité entre les peuples européens face à la crise économique persistante, et demandé que « cesse le scandale que constitue l’attitude des États européens à l’égard des migrants qui frappent à leurs portes, surtout ceux qui viennent de pays en guerre ou qui subissent des persécutions religieuses. Il est urgent, a-t-il insisté, de surmonter les particularismes pour parvenir à une politique extérieure commune ». 

    Pendant son séjour, le cardinal Sandri a également salué la communauté gréco-catholique d’Ukraine. La Congrégation pour les Eglises orientales tient à manifester sa proximité avec les fidèles originaires de zones de guerre ou de crise. 

  • Des ouvriers pour la moisson : vers la onzième heure, il sortit encore…

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    LE MAÎTRE DE LA ONZIEME HEURE

    Vers la onzième heure, il sortit encore...

    (Mt 20, 6)

    Qui veut se nourrir du pain de l’Ecriture fait toujours bien de s’asseoir à la table de l’Eglise, qui, comme épouse du Christ, reçoit de lui les clartés les plus vives. Lecteurs et interprètes courent grand risque de se tromper, trompant aussi les autres, à vouloir suivre leurs supposées lumières, plutôt que de s’éclairer principalement des siennes, en pleine communion filiale et fraternelle.

    01StLambLivre.jpgPour prolonger avec fruit et approfondir le travail d’exégèse, qui est à sa juste place dans l’Eglise, il faut veiller à ne pas se départir de l’esprit d’écoute qui l’anime : elle est Magistra parce qu’elle est « disciple » par excellence.

    Le sentire cum Ecclesia  nous fait reposer sur la poitrine du Christ : que peut-on souhaiter de mieux ?

    Il ne s’agit donc aucunement ici de remettre en cause les commentaires que font les Pères, et autres voix autorisées, de la parabole rapportée par saint Matthieu au chapitre 20 de son évangile, versets 1 à 16.

    On pourrait, il est vrai, légitimement présumer qu’elle reste encore aujourd’hui ouverte à de fort larges approches, puisque, dans ce cas précis, « il suffit d’un coup d’œil, même distrait, sur les commentaires qui en ont été faits, pour se rendre compte qu’il n’y a pas à son sujet d’interprétation réellement traditionnelle, faute d’unanimité. » (A. Durand)

    Mais, « en un sujet dont la variété des systèmes a fait une sorte de maquis exégétique » (D. Buzy), laissons à de plus savants le soin de se débattre avec les « embarras » (idem) où les plonge cette parabole. Pour notre part, nous nous contenterons d’en faire, bien en marge de son enseignement central, une petite application au cas de l’évêque confronté au problème très actuel des vocations sacerdotales. Application purement accommodatice (quant au sens littéral, il faut se garder de confondre parabole et allégorie), bien entendu, mais non sans quelque intérêt pratique, peut-être...  

    02VitrailOrdination.jpg

    La parabole en question est communément appelée « des ouvriers à la vigne » ou « des ouvriers de la onzième heure ».

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  • La mort du cardinal Biffi

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    De Radio Vatican :

    (RV) Le cardinal Giacomo Biffi est décédé vendredi soir, à l’âge de 87 ans. Il fut archevêque de Bologne durant 20 ans, de 1984 à 2003. Le collège cardinalice compte donc à présent 221 cardinaux, dont 120 électeurs et 101 non-électeurs.

    Originaire de Milan, où il naquit le 13 juin 1928, le cardinal Biffi étudia d’abord au séminaire de l’archidiocèse milanais. Il obtint son diplôme à la faculté théologique de Venegono avec une thèse sur « la faute et la liberté dans la condition humaine d’aujourd’hui ». Ordonné prêtre le 23 septembre 1950, il  enseigna la théologie dogmatique dans les séminaires de Milan et publia de nombreux et prestigieux ouvrages traitant de théologie, de catéchèse et de méditation.

    Il fut curé de paroisse à Legnano, où vivait une importante communauté d’ouvriers. Neuf ans plus tard, il fut placé pendant six ans à la tête de la paroisse St André, à Milan, années au cours desquelles il institua le premier conseil pastoral de la paroisse.

    Le 7 décembre 1975, il fut nommé auxiliaire du cardinal-archevêque de Milan, et reçut la consécration épiscopale le 11 janvier 1976. Il fonda et dirigea l’Institut lombard de Pastorale, puis le 19 avril 1984, il fut nommé à l’archevêché de Bologne, où il resta jusqu’au 16 décembre 2003. Il fut créé cardinal en 1985.

    Il fut invité par le Saint Pape Jean-Paul II à prêcher les exercices de Carême en 1989 à la Curie romaine ; il renouvela l’expérience en 2007, cette fois sur invitation de Benoît XVI.

    La Nuova Bussola Quotidiana a publié deux articles consacrés à cette grande figure de l'Eglise dont on trouvera la traduction ICI.

  • France : une large majorité opposée à ce que les églises deviennent des mosquées

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    De Philippe Oswald sur Aleteia.org :

    Les Français ne veulent pas que leurs églises deviennent des mosquées

    Selon un sondage IFOP/Valeurs Actuelles, une large majorité de Français est opposée à l’utilisation d’églises pour la prière de musulmans, comme l'a proposé le président du CFCM, Dalil Boubakeur.

    Le 15 juin, sur Europe 1, au micro de Jean-Pierre Elkabbach, Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman, a proposé que des églises désaffectées puissent accueillir des fidèles musulmans (Aleteia). Bien que le recteur soit revenu sur sa proposition, des réactions en grande majorité négatives n’ont cessé d’affluer : 67% rejettent cette proposition dans le sondage réalisé par l’IFOP pour Valeurs actuelles.  

    "La haute mémoire de notre pays"

    Dans cet hebdomadaire, l’écrivain Denis Tillinac a lancé un appel " Touche pas à mon église !", co-signé par de nombreux intellectuels et personnalités politiques (dont Nicolas Sarkozy), qui a déjà recueilli plus de 40 000 signatures. "Une église n’est pas une mosquée, écrit notamment Denis Tillinac, et prétendre que 'les rites sont les mêmes' relève d’un déni de réalité scandaleux. Croyants, agnostiques ou athées, les Français savent de la science la plus sûre, celle du cœur, ce qu’incarnent les dizaines de milliers de clochers semés sur notre sol par la piété de nos ancêtres : la haute mémoire de notre pays. Ses noces compliquées avec la catholicité romaine. Ses riches heures et ses sombres aussi, quand le peuple se récapitulait sous les voûtes à l’appel du tocsin. Son âme pour tout dire."

    C’est principalement la dimension symbolique que revêtirait une telle mesure qui est récusée, comme l’avait relevé aussitôt le père Pierre Amar sur Padreblog : "Le fait qu’une église devienne une mosquée serait évidemment un symbole fort. Il sonnerait en quelque sorte la 'victoire' du croissant sur la croix, une perte d’influence de l’Église sur des terres considérées jusque-là comme des zones de culture chrétienne. Par son histoire et son attraction dans le monde arabe, la France apparaîtrait alors comme une terre idéale de conquête".

    Des propos qui doivent réveiller

    Les précédents ne manquent pas d’églises transformées en mosquées depuis les conquêtes de Mahomet jusqu’à nos jours, dans les territoires tombés aux mains du "Califat" en Syrie et en Irak (Aleteia). En outre, l’interdiction absolue d’ériger un édifice religieux autre qu’une mosquée dans plusieurs pays musulmans, à commencer par l’Arabie saoudite, n’incite pas à baisser la garde… Que la proposition faite pour la France concerne des églises plus ou moins abandonnées ne changerait pas la donne symbolique puisque chacun y verrait le signe de la victoire d’une foi conquérante sur une foi chrétienne… laissée en déshérence par une majorité de Français. C’est là évidemment que le bât blesse, comme l’écrivait encore le père Amar : "Si les propos de M. Boubakeur peuvent nous choquer, ils peuvent aussi, doivent aussi, nous réveiller. Car notre infidélité est plus choquante encore. Si les Français tiennent à leurs églises, il faudrait qu’ils en reprennent le chemin…".

    Sur ce point, même réaction de Mgr Michel Dubost, évêque d’Évry et président du Conseil pour les relations interreligieuses à la Conférence des évêques de France, commentant le sondage de l’IFOP et de l’appel de Valeurs Actuelles dans La Croix : "Je me réjouis que les Français veuillent défendre leur patrimoine ecclésial qui a une grande valeur symbolique ! Et la meilleure manière de défendre les églises est d’y célébrer la gloire de Dieu". Mgr Dubost rappelle que "sur les 45 000 paroisses et chapelles recensées par le ministère de l’intérieur, plus de 40 000 – celles ayant été construites avant 1905 – n’appartiennent pas à l’Église catholique mais aux communes. (…) Cela suppose que les catholiques utilisent un tant soit peu les églises, pour honorer les efforts que font un grand nombre de mairies pour les entretenir. Sinon, lorsqu’une église ne sert plus à la prière, la puissance publique peut la vendre".

    Au risque d'être provocateur à son tour, l’évêque d’Évry ajoute : "À tout prendre, je préfère qu’elle [une église] soit vendue à une association musulmane… J’aime mieux qu’une ancienne chapelle devienne un lieu de prière musulman qu’un lieu de débauche", ce qui ne manquera pas de faire rebondir les débats ! Il conclut cependant à la quasi-impossibilité qu’une commune vende une église à une communauté musulmane, et exclut le partage des lieux de culte : "Déjà, entre protestants et catholiques, c’est difficile, ne serait-ce que pour honorer la présence réelle…".

  • "Montre-moi ton visage"; le beau témoignage de Véronique Lévy

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    9782204103381-54eb0eaec4987.jpgÀ l'occasion de la sortie de son livre autobiographique "Montre moi ton visage", qui témoigne de sa conversion au christianisme et de ses expériences mystiques, Véronique Lévy a répondu aux questions d'Aleteia.org.

    Artiste, écrivain, Véronique Lévy vit à Paris. Elle nous parle ici de son livre Montre-moi ton visage, où elle fait alterner épisodes de vie, songes et dialogues de l’âme avec Dieu, versets de l’Écriture et paroles des saints. C’est dans l’intimité d’un récit sans précédent, où la force littéraire le dispute au jaillissement de la révélation, et qui va crescendo pour aboutir au chant d’amour, que nous entraîne Véronique Lévy.

    Aleteia : Quels ont été les changements dans votre vie au quotidien depuis votre baptême le 7 avril 2012 ?

    Véronique Lévy : Ma vision du monde a changé en profondeur : je ne suis plus seule. La petite fille Espérance dont parle Charles Péguy me tient par la main. Et aujourd’hui, je suis traversée par une paix et une joie nouvelles. Indéracinables. La certitude d’être aimée inconditionnellement. Je sens le regard du Christ posé sur moi dans les actes les plus quotidiens. Avant le baptême, j’étais très sensible à la souffrance des autres, aux injustices du monde ; j’étais vite désespérée, révoltée. Je me débattais entre la violence aveugle et le sentiment d’un Univers dérivant vers l’absurde. Mais aujourd’hui, je vois Jésus plus loin, plus haut, au-delà. Je L’aperçois transperçant les mirages, les injustices, les douleurs les plus opaques. Tout prend sens, s’ordonne autour de son Amour. Le monde s’illumine… en Lui et par Lui. Et puis, émergeant d’un regard violent ou triste, d’un cœur défiguré par la haine, enseveli sous la dureté de la pierre, j’aperçois la fragilité d’une blessure, une beauté balbutiante, comme un sourire sauvé : ce poinçon de Dieu, le visage de notre nativité, créé à son image et sa ressemblance.

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