Madrid (Agence Fides) – Le Centre pour les Etudes du Christianisme global des Etats-Unis estime qu’environ 100.000 chrétiens meurent chaque année à cause de leur credo religieux soit une moyenne d’un toutes les cinq minutes. En outre, dans différents pays, de nombreuses minorités religieuses subissent violence et persécution. Pour n’en citer que quelques-uns, en Irak, en Syrie, au Nigeria, au Cameroun, au Soudan, au Pakistan, en Somalie et en Egypte, des personnes âgées, des femmes, des hommes et leurs enfants chrétiens vivent dans des conditions de totale insécurité. Ils sont chassés de leurs maisons, incarcérés pour blasphème et tués brutalement. Des églises sont incendiées lors des célébrations liturgiques. Des fillettes sont enlevées et contraintes à se marier. Parmi les différentes initiatives en faveur de la liberté de religion et de culte, la fondation espagnole CitizenGo, constituée pour promouvoir le respect de la dignité humaine et des droits qui en découlent dans tous les contextes, et la Fondation internationale Novae Terrae ont promu une pétition en vue de la protection des chrétiens et des autres minorités religieuses au Proche Orient et dans d’autres parties du monde, où le phénomène de la persécution religieuse est constant. Jusqu’ici, la pétition a recueilli plus de 200.000 signatures. Les deux fondations sollicitent les responsables européens et des autres continents afin qu’ils s’engagent en faveur de la liberté de religion et de culte contre tout type de persécution. (AP) (Agence Fides 23/10/2014)
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Cent mille chrétiens tués chaque année en raison de leur foi
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Le déclin du courage
L’éditorial de Philippe Maxence, rédacteur en chef du bimensuel l’Homme Nouveau, publié le 23 octobre sur le site du journal :
« C’est parce que nous sommes des pécheurs que nous avons besoin que l’Église ne varie pas dans ses principes. C’est parce que nous aspirons à la vie éternelle que nous avons besoin d’une boussole pour y parvenir. L’Histoire de l’Église nous apprend que la barque a souvent menacé de sombrer mais que Dieu, contrairement aux hommes, est fidèle à sa Parole. Le Synode extraordinaire sur la famille a montré clairement que l’Église traverse une zone de tempête. Ce ne sont pas seulement les volontés qui manquent, mais aussi la raison qui s’affole comme l’aiguille de la boussole dans des zones magnétiques.
La lâcheté des Occidentaux
En 1978, Alexandre Soljénitsyne prononçait une allocution, mondialement connue aujourd’hui sous le nom de « Discours de Harvard ». Son titre était pourtant plus explicite : Le déclin du courage (réédité aujourd’hui aux Belles Lettres/Fayard, 70 p., 9,90 €.). Le célèbre dissident russe y disséquait la lâcheté des Occidentaux et refusait d’élever la société occidentale et ses modes de vie au rang de modèle. Ces derniers ont continué leur ravage et nous sommes souvent les témoins impuissants de cette dynamique perverse. Concernant la famille, le Synode devait proposer des voies pour y remédier. À mi-parcours, il a semblé vaciller et, sous le « primat du pastoral », se laisser submerger par la tentation de l’abdication.
La voie du renouveau
La prochaine étape sera le synode de 2015 et l’exhortation post-synodale que le Pape François offrira au monde à la suite de ces travaux. En attendant, en France ou ailleurs, dans l’Église ou dans le monde, il va falloir cesser avec le déclin du courage pour défendre avec vigueur la famille. Elle est attaquée ou mise en doute. Signe de contradiction, elle est aussi la voie du renouveau. »
Pour illustrer le fondement de la crainte qui se profile, lire ici le cardinal Ruini parle du Synode la traduction faite par Jeanne Smits d’une interview donnée au « Corriere della Sera » par le cardinal Ruini (ancien président de la conférence épiscopale italienne). Les réponses du prélat se soucient de ne pas donner prise à la « dialectique » au sein de l’Eglise mais sans relever, justement, la teneur « dialectique » de certaines propositions. Vous avez dit courage ?
JPSC
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Rome-FSSPX : « une place à prendre » pour la Fraternité Saint-Pie X ?
Le blog « salon beige » rapporte que Famille chrétienne a interrogé le secrétaire de la commission pontificale Ecclesia Dei, Mgr Pozzo, à propos des discussions entre Rome et la Fraternité Saint-Pie X. Extraits :
"[...] C’est précisément pour dépasser les difficultés de nature doctrinale qui subsistent encore que le Saint-Siège entretient des rapports et des discussions avec la FSSPX, par le biais de la commission pontificale Ecclesia Dei. Celle-ci est étroitement liée à la Congrégation pour la doctrine de la foi, puisque le président de la commission est le préfet de la Congrégation lui-même.
Ces relations et ces échanges se poursuivent depuis l’élection du pape François. Ils aident à clarifier les positions respectives sur les sujets controversés, pour éviter les incompréhensions et les malentendus, en maintenant vif l’espoir que les difficultés empêchant encore d’atteindre la pleine réconciliation et la pleine communion avec le Siège apostolique puissent être dépassées.
Quels sont les sujets de désaccord qui persistent ?
Les aspects controversés concernent d’une part l’estimation de la situation ecclésiale dans la période postérieure au concile Vatican II et des causes qui ont produit certains remous théologiques et pastoraux dans la période de l’après-concile et, plus généralement, dans le contexte de la modernité.
D’autre part, ils portent sur quelques points spécifiques relatifs à l’œcuménisme, au dialogue avec les religions du monde et à la question de la liberté religieuse.
Quelles sont les solutions juridiques qui pourraient être adoptées pour la FSSPX en cas d’accord ?
Dans le cas d’une réconciliation complète, le statut canonique proposé par le Saint-Siège est celui d’une prélature personnelle. Sur ce point, je crois qu’il n’y a pas de problème de la part de la FSSPX. [...]
Est-il envisageable de dissocier accord juridique et discussion doctrinale ? De mettre en place une prélature personnelle, tout en poursuivant, sur le plus long terme, les discussions sur les points théologiques controversés ?
En cohérence avec le motu proprio Ecclesiae Unitatem de Benoît XVI (2009), la Congrégation pour la doctrine de la foi a toujours considéré que le dépassement des problèmes de nature doctrinale était la condition indispensable et nécessaire pour pouvoir procéder à la reconnaissance canonique de la Fraternité.
Je me permets cependant de préciser que le dépassement des difficultés d’ordre doctrinal ne signifie pas que les réserves ou les positions de la FSSPX sur certains aspects qui ne relèvent pas du domaine de la foi mais qui concernent des thèmes pastoraux ou d’enseignement prudentiel du Magistère doivent être nécessairement retirées ou annulées par la Fraternité. Le désir de poursuivre la discussion et l’approfondissement de tels sujets qui font difficulté à la FSSPX, en vue de précisions et de clarifications ultérieures, non seulement est toujours possible, mais – au moins à mon avis – souhaitable et à encourager. On ne lui demande par conséquent pas de renoncer à cette exigence qu’elle manifeste à l’égard d’un certain nombre de thèmes.
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Mgr Marc Aillet : « Après le synode, trouver une troisième voie »
Le premier volet du Synode vient de s’achever. Au-delà des tensions partisanes, Mgr Aillet, évêque de Bayonne, regrette que loi et miséricorde semblent parfois opposées de manière dialectique. Il propose d’emprunter une troisième voie, inscrite au cœur de l'homme, où la loi est d’abord un chemin de croissance. Lu sur le site de « Famille chrétienne » :
« Que faut-il penser du Synode ?
Permettez-moi de commencer par un bémol. Un rapport du Synode, au lieu d’être un instrument interne pour guider la réflexion des groupes de travail, a été inopportunément publié à mi-parcours. Ses formules, même si elles pouvaient être généreuses, étaient hasardeuses et pleines d’ambiguïtés. Elles ont logiquement prêté le flanc à un embrasement des médias qui ont cru que l’Église admettrait les couples homosexuels et l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés. Chacun s’est cru obligé de lancer son petit couplet sur le sujet. Maintenant, il va être difficile de rattraper ce couac dans l’opinion publique.
Vous êtes sévère avec les médias…
Je suis sévère avec le grain à moudre donné aux médias. On a donné à des personnes qui méconnaissent l’Église, qui s’appuient sur le seul critère de l’évolution des mœurs, un texte inabouti qu’elles ont pris pour argent comptant. Des lobbys ont fait pression, pesé sur nos propres réflexions et ont mis le focus sur deux aspects propres à la culture plutôt occidentale, hédoniste et individualiste : les divorcés remariés et l’union des personnes de même sexe.
Notre communication, nous devons la soigner. Il valait mieux ne rien publier du tout et attendre la fin du synode, c’est de l’amateurisme. Cela dit, le pape a fait état des discussions animées qui ont traversé l’assemblée synodale, en précisant qu’elles sont saines, ce qui prouve que la parole a été libre et constructive.
Malgré cette erreur de communication, le bilan du Synode est-il positif ou négatif ?
J’ai été déçu de ne pas retrouver l’immense trésor de l’enseignement de Jean-Paul II sur la famille. Même s’il est cité dans le rapport final, on n’a pas l’impression que la théologie du corps, fruit d’une puissance intellectuelle et d’une expérience pastorale extraordinaires, soit mise à la disposition des familles.
C’est dommage, car cette théologie, redécouverte aujourd’hui par des jeunes couples qui ne viennent pas forcément du « sérail », offre une aide puissante pour les relations interpersonnelles, le langage du corps, le lien intime, source de bonheur entre relation sexuelle et ouverture à la vie, l’amour conjugal et la procréation.
Qu’avez-vous pensé du discours final du pape qui a fustigé les « traditionalistes » comme les « progressistes » ?
Cette opposition dialectique dans laquelle le monde nous enferme fonctionne comme un piège. On n’a pas l’impression qu’on puisse sortir de cette opposition entre la doctrine et la pastorale. Entre ce qui relève de la vérité et ce qui relève de la miséricorde. C’est un peu comme si on ne pouvait sortir de cette opposition entre loi et liberté que par une négociation qui aboutirait à « un accord sur le désaccord » – pour reprendre la formule du pape adressée aux évêques d’Asie.
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3 minutes en vérité avec le Père Thierry-Dominique Humbrecht – Catholiques, ne soyez plus passifs dans le débat intellectuel !
Vu sur le site « Famille chrétienne » :
« Comment reconnaît-on un catholique ? C’est celui qui, dans un débat, tout rouge, au fond, se tait et dit oui à tout le monde ! » Le théologien et philosophe dominicain plaide avec vigueur pour une nouvelle génération de catholiques, capables de se réapproprier la culture chrétienne pour porter à leurs contradicteurs une parole de vérité universelle.
Ref. Catholiques, ne soyez plus passifs dans le débat intellectuel !
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Monseigneur Léonard au Synode pour la famille
JPSC
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Le programme 2014-2015 de la Communauté Saint-Jean de Banneux
cliquer sur l'image pour consulter le programme
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Le Père Zanotti-Sorkine répond aux questions de La Libre
Sur le site de la Libre.be :
Il y a dix ans à Marseille, en haut de La Canebière, l’église Saint Vincent de Paul, dite "des Réformés", était menacée de fermeture, car très peu fréquentée. L’évêque tente une dernière chance et en confie la charge au père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (55 ans). Rapidement, dans ce quartier où les catholiques sont minoritaires, l’église est archi-pleine tous les dimanches. Plus de 1.000 baptêmes seront célébrés en dix ans dont 262 baptêmes d’adultes au cours des fêtes pascales. Depuis plusieurs semaines, trois prêtres de la Fraternité des Saints Apôtres – inspirée par le Père Zanotti-Sorkine - sont installés à l’Eglise Sainte-Catherine de Bruxelles.
Entretien avec un prêtre médiatisé, voire encombrant pour certains...
Vous êtes un ancien chanteur de cabaret. Comment s’est faite cette transition ?
Tout naturellement. Je portais en moi depuis l'enfance le désir de la prêtrise, mais avec la volonté de rejoindre ceux qui étaient éloignés de la foi. Pendant une dizaine d'années, j'ai chanté tous les soirs de cabarets en pianos-bars la poésie française, j'ai vu les amours se faire et se défaire, la misère morale mais aussi la beauté intrinsèque de l'homme cachée dans des lieux d'enfer. Ce furent des années magnifiques où le Christ m'apprit que chaque être, quels que soient ses choix, son histoire, ses déviances, reste son enfant et continue mystérieusement d'être habité par son amour.
Pourquoi avez-vous abandonné l’ordre des Dominicains, puis celui des Franciscains ?
Je n'ai rien à reprocher à ces deux familles religieuses. Je les ai quittées pour des raisons diverses. Permettez-moi de penser qu'il me fallait en partir. Personne ne maitrise le cours de sa propre existence. Sans doute était-ce nécessaire que j'exprime d'une manière plus personnelle ce que je portais en moi d'idéal apostolique. Quelle est votre recette pour attirer les fidèles à la messe ? Les églises se rempliront si elles ouvrent leurs portes douze heures par jour, afin que l'on y perçoive avec ses sens la présence du Christ et de sa mère, que le silence y soit respecté pour permettre à l'âme de rejoindre l'amour qui est Dieu, que la liturgie eucharistique ne soit ni plate ni insipide ni bavarde, qu'elle soit célébrée sans pompe excessive mais avec soin et beauté. Il faut que le prêtre soit présent dans son église plusieurs heures par jour, qu'il n'ait rien du fonctionnaire, qu'il reçoive sans rendez-vous, qu'il parcoure les rues de son quartier et de la ville, parlant avec les uns et les autres…
Et en soutane, comme vous ?
Si possible en soutane ou en clergyman pour donner une chance à ceux qui ne pratiquent pas de voir un prêtre, de le reconnaître et de lui parler. Le prêtre ne doit pas être un homme de structure, de plans, dans lesquels les personnes se doivent absolument d'entrer, que l'on sente en lui qu'il n'est qu'un intendant des mystères de Dieu, un gérant et non le propriétaire des richesses divines.
Malgré votre succès pastoral et en librairie, vous êtes fortement critiqué au sein de l’Eglise. Jugé encombrant et trop médiatique, comment percevez-vous ces critiques ?
Ces critiques viennent en effet de l'intérieur de l'Eglise et dans la plupart des cas, de personnes qui ne m'ont jamais rencontré et qui fondent leur jugement sur leur propre sensibilité religieuse ou à partir de "on-dit". Comment voulez-vous alors que je les considère ? Je les laisse courir. Ce qui m'intéresse, c'est la foule des petits et des humbles qui ont besoin de Dieu et qui eux ne vous jugent pas parce qu'ils ne sont jamais idéologiques.
Votre site internet est très impressionnant. Vous comprenez que vos détracteurs dénoncent ce côté bling-bling ?
Très franchement, je n'ai pas l'impression que mon site soit bling-bling ! Il contient tout au plus des centaines d'homélies et quelque articles de presse... mais dites-moi, puisque nous en sommes à cette question, le prêtre doit-il rester dans son coin, effacé, couleur gris muraille, loin de la modernité, adepte du minima dans tout ce qu'il propose ? Je ne le crois pas. Nous sommes les représentants d'un Christ solaire et rayonnant qui, avant de monter sur la croix, a été suivi par des milliers de personnes à qui il a adressé sa parole de feu ! Et nous devons l'imiter... avant l'incontournable croix !
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N'oublions pas notre soeur Asia Bibi !
Sur Figaro Vox, le cri de l'Abbé Grosjean : «Ami chrétien d'Occident, n'oublie pas ta sœur Asia Bibi !»
FIGAROVOX/TRIBUNE - La condamnation à mort pour blasphème de la chrétienne pakistanaise Asia Bibi a été confirmée jeudi. L'Abbé Pierre-Hervé Grosjean appelle les Occidentaux à se mobiliser.
L'abbé Pierre-Hervé Grosjean est curé de Saint Cyr l'Ecole et Secrétaire Général de la Commission «Ethique et Politique» du Diocèse de Versailles. Il a récement publié Aimer en vérité (Artège, 2014). Il est l'un des animateurs du Padreblog.
Otage. Non pas des barbares de Daesh. Otage d'une loi. Mais la peine est la même: Asia Bibi est condamnée à mort. Au Pakistan, une loi contre le blasphème punit en effet de mort celui ou celle qui ose questionner l'Islam ou la vie de son prophète. Asia Bibi, mère de famille de cinq enfants, chrétienne, a osé affirmer devant des voisines sa foi en Jésus-Christ. Battue, inculpée, incarcérée, elle a été condamnée à mort en novembre 2010. Ses avocats ont fait appel. Cet appel vient d'être rejeté. La condamnation à mort est donc confirmée.
Il faut sauver Asia Bibi, femme de courage et de foi, comme on a sauvé Meryem, cette jeune soudanaise de 27 ans, condamnée à la pendaison pour s'être convertie au christianisme. Meryem est aujourd'hui libre, refugiée à l'étranger avec son mari et ses enfants. La mobilisation de tous et de chacun peut changer le cours des évènements. En sommes-nous encore convaincus?
Il faut sauver Asia Bibi, pour que ne soient pas vains les sacrifices de Salman Taseer, gouverneur du Pendjab, et de Shahbaz Bhatti, ministre fédéral des minorités religieuses. Ils ont été assassinés par des islamistes pour avoir pris la défense d'Asia Bibi et réclamé l'abrogation de la loi contre le blasphème. Ils sont l'honneur de leur pays.
Il faut sauver Asia Bibi, devenue le visage et la voix de tous ces chrétiens persécutés dans des pays pourtant considérés comme «amis» par la France. Le Pakistan est le deuxième partenaire commercial de notre pays en Asie du Sud, ses gouvernants sont souvent reçus par les nôtres. Comment le pays des droits de l'homme pourrait-il se taire devant cette injustice? Comment pourrions-nous fermer les yeux au nom d'intérêts supérieurs? Comment vouloir sauver les chrétiens d'Irak des barbares de Daesh, si on n'est pas capable de sauver une chrétienne des lois d'un pays allié?
Pakistan, Afghanistan, Arabie Saoudite… Ces pays et d'autres que nous aidons, que nous avons pu défendre ou avec lesquels nous commerçons, persécutent les chrétiens. La liberté religieuse y est inexistante. Combien de temps devrons-nous l'accepter? «Le respect et le dialogue requièrent la réciprocité dans tous les domaines, surtout en ce qui concerne les libertés fondamentales et plus particulièrement la liberté religieuse. Ils favorisent la paix et l'entente entre les peuples» rappelait Jean-Paul II dans son discours mémorable aux jeunes musulmans de Casablanca.
Il faut sauver Asia Bibi… et il faut la sauver ensemble, chrétiens et musulmans, croyants et non croyants. Ami non-croyant, son sort te concerne aussi: à travers elle, c'est la liberté et la dignité de chacun que tu défends. Ami musulman, comme il est important et urgent de t'entendre prendre sa défense! Comme certains de tes frères qui ont protégé les chrétiens de Mossoul, parfois au prix de leur propre vie, sois donc le premier à proclamer que nul ne peut tuer ainsi au nom de ta religion. Ta parole est précieuse et courageuse. Ton silence serait terrible.
Ami chrétien d'Occident, n'oublie pas ta sœur Asia Bibi. Sa fidélité réveille la tienne. Ta tiédeur spirituelle t'apparaît désormais insupportable quand d'autres de ton âge risquent leur vie pour ce même évangile que tu ne lis plus guère… Rattrape-toi en te mobilisant pour sauver cette sœur. Mais surtout, ami chrétien, toi et moi, offrons à nos frères persécutés la consolation de voir que leur martyre n'est pas vain, en décidant ici de ne plus être chrétiens à moitié…
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Synode sur la famille : le vote final sera-t-il possible ce samedi soir comme prévu?
Lu sur le site de « France Catholique », sous la plume de Robert Royal, rédacteur en chef de The Catholic Thing (Traduit par Bernadette Cosyn)
« Beaucoup a été dit - dans des dizaines de langues - à propos du synode extraordinaire depuis que la relatio post disceptationem (un rapport provisoire) a été rendue publique, créant une grande controverse lundi passé. Beaucoup de ce que des gens non présents à Rome ont dit mérite l’attention. Mais puisque nous sommes inondés de mots, la meilleure façon d’analyser les nouvelles de jeudi tient peut-être aux chiffres.
Jeudi matin, les dix petits groupes liguistiques ont remis leurs rapports officiels (les relationes, à ne pas confondre avec le document précédent). Chacun d’entre eux est fondamentalement sérieux et donne une toute autre vision que le rapport provisoire.
De plus, bien qu’il y ait eu un immense effort des porte-paroles pour tout caractériser au mieux, comme d’habitude dans ce genre de processus, il y a eu approximativement 700 requêtes de modification du texte. De fait, il y en a eu tant que le père Federico Lombardi, directeur de l’office de presse du Vatican, a exprimé des doutes quant à la possibilité que le rapport final puisse être fait pour la fin du synode, samedi soir.
Un journaliste a demandé : comment les participants pourront-ils voter le rapport final dans ce cas ? Une bonne question sans bonne réponse, et même le père Lombardi en a ri.
Mais faisons un peu de math. Il y avait 58 paragraphes dans la relation post disceptionem. Vous n’avez pas vu beaucoup d’entre elles être discutées parce que c’est le genre de généralités sur la famille et la vie chrétienne qui ne sont pas sujettes à controverse - sans même parler de l’intérêt suscité. Comme ceci :
25. Proclamer l’Evangile de la famille est urgent et indispensable dans le travail d’évangélisation. L’Eglise doit mener cette tâche avec la tendresse d’une mère et la clarté d’un enseignant (cf. Ephésiens 4:15), dans la fidélité à la miséricorde déployée dans la kénose du Christ. La Vérité s’est faite Chair dans la faiblesse humaine, non pour la condamner, mais pour la sauver.
J’estime que la moitié des 58 paragraphes, qui ne sont pas longs (j’ai cité ci-dessus l’intégralité du pragraphe 25), sont de même nature. Donc, s’il y a moins de 30 paragraphes offrant matière à débat, et 700 modifications demandées (les modi), cela en fait une vingtaine par paragraphe. En fait, si vous sondez l’essentiel du combat, il y a probablement au moins 40 à 50 points de discussions sur les paragraphes les plus délicats.
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Synode sur la famille : les partisans du rapport d’étape contesté mettent l’assemblée synodale en garde
Lu sur le site du journal « La Croix » (extraits) :
« Le cardinal Reinhard Marx et Mgr Georges Pontier, présidents des conférences épiscopales allemande et française, ont mis en garde contre un texte final du synode qui apparaîtrait en retrait avec la vision d’ouverture proposée par le rapport d’étape.
Alors que le document final du Synode sur la famille devrait être profondément remanié après les débats dans les petits groupes linguistiques, le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et président de la Conférence des évêques allemands, a mis en garde ce vendredi 17 octobre contre la tentation de revenir sur le regard positif et bienveillant proposé dans le rapport présenté à mi-parcours et très critiqué dans l’aula synodale.
Interrogé lors d’une conférence de presse au Vatican sur le fait que la notion de gradualité, à laquelle il s’était montré très attaché avant le Synode, était particulièrement critiquée dans les groupes linguistiques, le cardinal Marx a insisté sur la nécessité de « ne pas perdre le regard positif sur ce qu’il peut y avoir de bon dans ce que vivent les personnes »(…). « Je n’ai pas été invité pour répéter les mêmes choses qu’avant, avait-il confié en début de conférence de presse. Ce n’est pas ce que veut le Saint-Père. Il faut ouvrir des portes pour que l’Évangile de la famille puisse entrer en dialogue avec les personnes. »
Ainsi, sur les divorcés remariés, il a souligné que le document de travail issu du questionnaire envoyé aux diocèses avait dit que ce thème devait être abordé. « Il l’a été, s’est réjoui le cardinal Marx. Pour l’instant nous n’avons pas de propositions concrètes : ce sujet doit continuer à être débattu. J’espère que le débat reste ouvert. »
Alors que le cardinal Raymond Burke, préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique, qui fait figure de chef de file des contestataires au sein du Synode, jugeait, vendredi matin, dans l’hebdomadaire Famille chrétienne, « très possible » que le document final soit rejeté par les pères « si les membres de la commission chargée d’écrire la relatio synodi ne prennent pas en compte l’approche rectifiée sortie des groupes linguistiques", le cardinal Marx et Mgr Pontier ont écarté cette possibilité.
« Le débat a été intense, et parfois très animé, a reconnu le cardinal Marx, mais nous avons la volonté de trouver un point de vue commun. Nous pouvons nous mettre d’accord. » « Sur l’ensemble du texte, je serai étonné qu’on n’arrive pas à un consensus », a abondé son collègue français. »
Ref. Cardinal Marx : « Je ne suis pas au synode pour que l’on répète les mêmes choses qu’avant »
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Regard du Cardinal Raï sur le synode pour la famille
Sur le site de Radio Vatican, le point de vue du Cardinal libanais Béchara Raï, patriarche des Maronites
« (RV) Les points les plus controversés de la relatio post disceptationem sont parmi les sujets les plus discutés en Europe et plus globalement en Occident. Même si les questions liées aux divorcés remariés et aux homosexuels sont également présentes partout dans le monde, des catholiques de certaines régions du monde se sentent moins concernées pour diverses raisons.
C’est le cas au Liban, représenté à ce synode extraordinaire sur la famille par le cardinal Béchara Raï, patriarche d’Antioche des maronites. Il revient, au micro de Xavier Sartre, sur les travaux en cours dans les carrefours linguistiques et sur les controverses.
Ecoutons le Cardinal Béchara Raï :
Notre contexte est tout à fait différent. Nous n’avons pas les problèmes de l’Europe. Pourquoi il y a-t-il ces problèmes en Europe ? En Europe, le problème n’est pas seulement une nouvelle culture de genre, le changement profond des mentalités dans le monde. En Occident, l’État légifère sans aucune considération de la loi divine, que ce soit la loi révélée ou la loi de la nature. C’est pourquoi tout est ouvert. Il n’y a pas de limites.
Chez nous, au Liban et au Moyen-Orient en général, il y a la séparation entre la religion et l’État mais il n’y a pas de séparation entre l’État et Dieu comme c’est le cas en Occident dans le sens de tout ce qui est religieux, on l’appelle statut personnel et tout ce qui est mariage et effet civil relèvent des compétences religieuses, pas de l’État. L’État ne légifère en rien sur ce qui est contraire à la loi divine ou qui concerne le mariage et les effets civils. Ceci nous protège. Nous avons d’autres problèmes. Nous n’avons pas le problème des unions libres, ça n’existe pas. Nous n’avons pas les problèmes des divorcés-remariés, nous n’en avons pas pour les catholiques. Les homosexuels, nous n’en avons pas. On ne les a jamais reconnus. Le Parlement ne légifère pas sur l’avortement. Nous sommes protégés. C’est pourquoi nos problèmes sont tout à fait différents.
Nos problèmes sont des problèmes de guerre. Le problème du changement de religion pour pouvoir obtenir le divorce. Vous avez des familles, des conjoints catholiques qui embrassent l’islam pour divorcer ou bien qui changent de confession pour être orthodoxes. Il y a très peu de cas. Notre grand problème, c’est le problème économique des familles pauvres à cause de la guerre, des conflits. Et aussi, le grand nombre de réfugiés et l’émigration.
On a tendance à opposer ceux qui sont plus attachés à la doctrine et ceux qui sont peut-être plus attachés à une pastorale un peu plus compréhensive envers les personnes. Selon vous, comment concilier ces deux positions ?
Ce sont des questions qui ont été très débattues. Mais ils sont tous arrivés à dire qu’il faut toujours unir la vérité et la miséricorde, la justice et la réconciliation, la doctrine et la pratique. On a toujours insisté sur cela. Je pense que ça va rester. Prenez par exemple l’Évangile de l’enfant prodigue. Son père lui a laissé la liberté de partir. Il est parti. Mais quand il est rentré, il a été traité avec miséricorde. Quelqu’un disait « Comment pouvoir parler de compassion avec des gens qui ne reviennent pas ? » Il faut qu’ils reviennent pour que nous ayons la compassion et la miséricorde.
Ref. Regard du Cardinal Raï sur le synode pour la famille
JPSC