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International - Page 109

  • La Cour suprême des États-Unis statuera pour annuler la décision de 1973 qui a légalisé l'avortement dans tout le pays

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    Du National Catholic Register :

    La Cour suprême vote en faveur de l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade, selon la fuite d'un projet d'avis.

    Si le projet est authentique, c'est la première fois dans l'histoire moderne de la Cour qu'un projet d'avis de la Cour est divulgué alors que l'affaire est toujours en cours.

    Le 3 mai 2022

    WASHINGTON - La Cour suprême des États-Unis votera pour annuler Roe v. Wade, la décision de 1973 qui a légalisé l'avortement dans tout le pays, selon un projet d'avis cité dans un reportage publié lundi soir.

    "Nous soutenons que Roe et Casey doivent être annulés", écrit le juge Samuel Alito dans le projet de document de 98 pages obtenu par Politico et intitulé "Opinion de la Cour". "Il est temps de tenir compte de la Constitution et de renvoyer la question de l'avortement aux représentants élus du peuple".

    Le rapport de Politico décrit l'opinion comme "une répudiation totale et sans faille" de Roe v. Wade, qui a créé un droit constitutionnel à l'avortement dans tout le pays jusqu'à environ 24-28 semaines de grossesse. 

    La Cour se range du côté de l'État du Mississippi, qui avait demandé à la Cour de confirmer l'interdiction de l'avortement à 15 semaines de grossesse adoptée par les législateurs de cet État en 2018. En réponse à la fuite du projet d'avis, la procureure générale du Mississippi, Lynn Fitch, a fait la déclaration suivante : "Nous laisserons la Cour suprême parler d'elle-même et attendrons l'avis officiel de la Cour".

    "La Cour n'a aucun commentaire à faire", a déclaré Patricia McCabe, responsable de l'information publique de la Cour suprême, dans une déclaration envoyée par courriel.

    Le document, qui porte la mention "1st Draft" en haut, indique que le raisonnement de Roe v. Wade était "exceptionnellement faible", que la décision initiale a eu des "conséquences dommageables" et que la décision était "manifestement erronée".

    "L'avortement présente une profonde question morale. La Constitution n'interdit pas aux citoyens de chaque État de réglementer ou d'interdire l'avortement. Roe et Planned Parenthood v Casey ont arrogé cette autorité. Nous annulons maintenant ces décisions et rendons cette autorité au peuple et à ses représentants élus", peut-on lire dans le projet de décision.

    La Catholic News Agency n'a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante si le projet d'avis partagé par Politico est authentique, et la décision de la cour ne sera pas définitive avant sa publication, qui devrait avoir lieu d'ici la fin du mois de juin. Si la décision est maintenue, plus d'une douzaine d'États interdiront immédiatement l'avortement.

    Le rapport de presse, tout en notant que les juges peuvent changer leur vote lorsque les projets sont révisés, a déclaré qu'il n'était pas clair si des changements avaient été apportés depuis le premier projet. Le rapport indique que quatre juges ont rejoint Alito dans l'opinion majoritaire, tandis que trois préparent des dissidences. Le président de la Cour suprême, John Roberts, n'a pas encore décidé comment il votera, selon le rapport.

    Si le projet est authentique, c'est la première fois dans l'histoire moderne de la Cour qu'un projet d'avis de la Cour est divulgué alors que l'affaire est toujours en cours, note Politico. SCOTUSblog, un site populaire qui rend compte de la Cour suprême, a tweeté que le projet est "presque certainement un projet d'avis authentique" et que sa fuite constitue un "péché impardonnable".

    "Le document divulgué à Politico est presque certainement un projet d'opinion authentique de J. Alito qui reflète ce qu'il croit qu'au moins 5 membres de la Cour ont voté en faveur de l'annulation de Roe. Mais en tant que projet d'Alito, il ne reflète pas les commentaires ou les réactions des autres juges", a tweeté SCOTUSblog.

    "Il est impossible de surestimer le séisme que cela va provoquer au sein de la Cour, en termes de destruction de la confiance entre les juges et le personnel. Cette fuite est le péché le plus grave, le plus impardonnable".

    Les leaders pro-vie ont réagi avec prudence au rapport de Politico.

    Le groupe pro-vie SBA List a déclaré qu'il "ne fera aucun commentaire jusqu'à ce qu'une décision officielle soit annoncée par la Cour".

    Sur Twitter, les journalistes ont noté que des barricades ont été érigées autour du bâtiment de la Cour suprême à Washington, D.C., immédiatement après l'annonce de la nouvelle.

    Gabe Fleisher, étudiant à Georgetown et auteur de la lettre d'information Wake Up To Politics, a tweeté : "Deux officiers de police surveillent une foule d'environ 50 personnes qui s'est rassemblée, la plupart assise tranquillement avec des bougies."

    ... mais il faut rester prudent : Pro-life leaders, hopes raised, react cautiously to leaked abortion decision draft (Les leaders pro-vie, pleins d'espoir, réagissent prudemment à la fuite du projet de décision sur l'avortement.)

  • Le 200ème anniversaire des Oeuvres Pontificales Missionnaires

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    D'Aleteia.org :

    Les Œuvres pontificales missionnaires fêtent leurs 200 ans

    Pauline Jaricot
     

    Sacré bicentenaire pour les Œuvres pontificales missionnaires (OPM) qui fêtent ce mardi 3 mai 2022 leur bicentenaire. Il y a en effet 200 ans, le 3 mai 1822, Pauline Jaricot décidait de venir en aide aux missions catholiques en fondant l’Œuvre de propagation de la foi, l’ancêtre des Œuvres pontificales missionnaires (OPM). L’institution étant devenue œuvre pontificale sur décision du pape Pie XI le 3 mai 1922, c’est un double anniversaire que célèbre ce 3 mai 2022 le célèbre réseau missionnaire alors qu’approche la béatification de sa fondatrice à Lyon, prévue le 22 mai prochain.

    À l’origine des OPM, il y a « une idée simple, mais géniale » qui a germé dans l’esprit de Pauline Jaricot (1799-1862), explique Mgr Giovanni Pietro Dal Toso, actuel président des OPM, lors d’une conférence organisée à Rome pour présenter les festivités. La Lyonnaise, au début du XIXe siècle, a proposé de rassembler des groupes de « dix personnes pour prier ensemble pour les missions puis donner une petite somme pour les aider ». 

    Pauline Jaricot, « l’allumette qui allume le feu »

    Sa petite organisation lyonnaise ne tarde pas à devenir internationale : en 1823, une antenne anglaise est créée, suivie en 1834 par celle d’Allemagne. Pie XI, reconnaissant le charisme de ce que Mgr Dal Toso décrit aujourd’hui comme un « grand mouvement missionnaire », en fait une œuvre pontificale pour venir en aide aux nombreuses nécessités des « jeunes églises ».

    De son vivant, Pauline Jaricot dira n’avoir été « que l’allumette qui allume le feu ». Cette « grande missionnaire » a été « longtemps oubliée », explique le secrétaire adjoint de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples. « On a pris du temps pour reconnaître en elle la fondatrice des OPM », concède-t-il. Le « génie » de son action, assure le prélat italien, est pourtant « un miracle parti d’une jeune fille de dix-sept ans ». Un miracle dont « la clé », assure-t-il, est l’évangélisation.

    Une ‘recette simple’ qui fait des émules

    Sa « recette simple » convainc son contemporain Mgr Charles de Forbin-Janson, évêque de Nancy, qui décide de créer de l’Œuvre de la Sainte Enfance (OPSE) en 1843 pour l’évangélisation des enfants. En 1895, c’est cette fois-ci Jeanne Bigard, une missionnaire laïque française, qui lance l’Œuvre pontificale de Saint-Pierre Apôtre (OPSA) pour aider au développement du clergé dans les terres de mission. 

    Et c’est toujours avec la même méthode qu’en 1916, le père italien Paolo Manna fonde à son tour l’Union pontificale missionnaire (UPM) pour former les fidèles à la mission. Ces trois entités étant aujourd’hui rassemblées avec l’Œuvre de propagation de la foi de Pauline Jaricot au sein des Œuvres pontificales missionnaires. 

    Un réseau aujourd’hui actif partout

    Aujourd’hui les OPM continuent d’agir partout dans le monde, chaque diocèse contribuant, même modestement, à son financement. Les OPM viennent ensuite en aide des Églises les plus en difficulté aujourd’hui, notamment le Soudan du Sud, le Bangladesh et la République du Congo actuellement. 

    Selon Fides, l’agence des OPM, l’action missionnaire de l’Église a coûté la vie, entre 2000 et 2021, à 558 membres de la grande famille missionnaire – évêques, prêtres, diacres et laïcs compris.

  • Le Pape est «prêt à rencontrer Poutine à Moscou»

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    De Vatican News :

    Le Pape François est «prêt à rencontrer Poutine à Moscou»

    Dans un entretien au quotidien italien Corriere della Sera, le Pape François confie «sentir», qu'avant d'aller à Kiev, il doit aller à Moscou. «Ce qui est clair, c'est que des armes sont testées sur ce territoire. C'est pour cela que les guerres sont faites: pour tester les armes que nous avons produites», déclare-t-il dans cette interview parue ce mardi 3 mai.

    «J'ai un ligament déchiré, je vais subir une opération avec des infiltrations et nous verrons». «Je suis comme ça depuis un certain temps, je ne peux pas marcher. Il fut un temps où les Papes allaient avec la chaise à porteurs. Il faut aussi un peu de douleur, un peu d'humiliation».

    C'est ainsi que François a justifié le fait qu'il n'a pas pu se lever pour saluer le directeur Luciano Fontana et la directrice adjointe Fiorenza Sarzanini du quotidien italien Corriere della Sera, qu'il a reçus à la Maison Sainte-Marthe pour un entretien paru mardi 3 mai. La conversation a porté sur la guerre en Ukraine, contre laquelle il a lancé un appel dès le premier jour, le 24 février dernier, et pour laquelle il y a eu jusqu'à présent de nombreuses tentatives de médiation, à commencer par un coup de téléphone à Volodymyr Zelensky, une visite à l'ambassade russe au Saint-Siège pour demander d'arrêter les armes, et surtout par la volonté de se rendre à Moscou mise immédiatement à la disposition du président Poutine.

    «J'ai demandé au cardinal Parolin, après vingt jours de guerre, d'envoyer le message à Vladimir Poutine disant que j'étais prêt à aller à Moscou. Bien sûr, il était nécessaire que le chef du Kremlin accorde quelques fenêtres»,  affirme le Pape. «Nous n'avons pas encore reçu de réponse et nous continuons à insister même si je crains que Vladimir Poutine ne puisse et ne veuille pas faire cette réunion à l'heure actuelle. Mais comment ne pas mettre fin à cette brutalité? Il y a vingt-cinq ans, nous avons vécu la même chose avec le Rwanda».

    Les guerres sont menées pour tester les armes que nous avons produites

    Les propos du Pape portent également sur les raisons de la guerre et du "commerce" des armes, qui reste pour lui un "scandale" auquel peu s'opposent. François parle d'une «colère facilitée», peut-être, par «les aboiements de l'OTAN à la porte de la Russie» qui a conduit le Kremlin à «mal réagir et à déclencher le conflit». «Je ne sais pas comment répondre, je suis trop loin, à la question de savoir s'il est juste de fournir les Ukrainiens», raisonne-t-il. «Ce qui est clair, c'est que des armes sont testées là-bas. Les Russes savent maintenant que les chars sont peu utiles et pensent à d'autres choses. C'est pourquoi les guerres sont menées: pour tester les armes que nous avons produites». Peu de personnes luttent contre ce commerce, mais il faudrait en faire plus, et le Pape cite l'arrêt à Gênes d'un convoi transportant des armes vers le Yémen, que les dockers ont choisi d'arrêter «il y a deux ou trois ans».

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  • Quelle solidarité européenne avec la Pologne dans l'accueil des réfugiés ukrainiens ?

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    D'Olivier Bault sur  le Visegrad Post :

    Réfugiés ukrainiens en Pologne : quid de la fameuse «solidarité européenne»?

    30 AVRIL 2022

    Pologne – Le nombre d’habitants de la Pologne atteint désormais 41,5 millions de personnes, et la barre des 40 millions a été dépassée cette année pour la première fois de l’histoire du pays ! Mais attention, ce n’est pas dû à la natalité. Au contraire, entre mars 2020 (début de la pandémie de Covid) et février 2022, il y a eu 1,16 millions de décès en Pologne contre seulement 674 000 naissances, soit un déficit démographique de 342 000 personnes. De mars 2021 à février 2022, la Pologne n’a enregistré que 328 000 naissances, le chiffre le plus bas depuis la Deuxième guerre mondiale malgré la politique nataliste des gouvernements du PiS.

    En réalité, ce qui a gonflé les statistiques démographiques, c’est, comme on s’en doute, l’afflux soudain de réfugiés ukrainiens. Entre le 24 février, date du début de l’offensive russe contre l’Ukraine, et le 26 avril, 2,984 millions de personnes sont passées d’Ukraine en Pologne, tandis que 886 000 Ukrainiens ont franchi la frontière dans le sens inverse, rentrant au pays. Selon un rapport de l’organisation réunissant les grandes villes polonaises, 3,2 millions d’Ukrainiens sont aujourd’hui en Pologne. Avant la guerre, il y en avait environ 1,5 millions et c’était principalement une immigration économique. Ainsi, si les Ukrainiens vivant en Pologne étaient auparavant principalement des hommes jeunes, dont beaucoup sont rentrés chez eux pour défendre leur pays, il s’agit aujourd’hui en majorité de femmes et d’enfants.

    À Rzeszów, dans le sud-est, la communauté ukrainienne, forte de près de 105 000 personnes dont plus de 30 000 enfants, représente aujourd’hui un tiers de la population. Mais en nombre absolu, c’est dans l’agglomération de Varsovie que les Ukrainiens sont aujourd’hui les plus nombreux, avec près de 470 000 personnes. L’agglomération silésienne de Katowice-Gliwice est en deuxième position avec 303 000 Ukrainiens, presque à égalité avec l’agglomération de Wrocław (302 000), en basse Silésie, suivie de celles de Cracovie (230 000) et Gdańsk (224 000).

    Selon des chiffres donnés le 6 avril par le ministère polonais de l’Éducation et des Sciences, il y avait à ce moment-là en Pologne environ 700-800 000 enfants qui avaient fui l’Ukraine, dont 166 000 étaient scolarisés dans des écoles primaires et secondaires polonaises et 36 000 dans les écoles maternelles. Le 25 avril, le ministre de l’Éducation Przemysław Czarnek évoquait « plus de 190 000 personnes originaires d’Ukraine » qui se trouvaient dans des écoles en Pologne, avec une croissance de 2 à 3000 élèves par jour. À côté de ces enfants ukrainiens provisoirement scolarisés dans des établissements scolaires polonais, un grand nombre d’enfants ukrainiens en Pologne suivent l’école ukrainienne à distance, notamment en raison des différences de programmes et surtout de la barrière de la langue, même si les langues ukrainienne et polonaise sont suffisamment proches l’une de l’autre (plus que du russe) pour faciliter une communication de base. Pour pallier au problème de la langue, les écoles polonaises embauchent un nombre croissant d’assistants ukrainiens afin de seconder les enseignants polonais.

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  • Peut-on concevoir l'existence de l'Europe sans la Russie ?

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    De Michel Pinton sur le site de La Nef :

    L’Europe peut-elle exister sans la Russie ?

    Michel Pinton, alors député européen, avait essayé, en 1994, d’aider à un rapprochement avec la Russie libérée du communisme ; il nous explique comment nous avons laissé passer une chance de modifier le cours de l’histoire.

    La question qui fait le titre de cet article était celle posée aux participants d’un séminaire que j’ai eu l’honneur d’organiser il y a trente ans. C’était en 1994. La Russie s’extrayait péniblement des ruines de l’empire soviétique. Sa longue captivité l’avait épuisée. Enfin rendue à la liberté, elle n’avait qu’une aspiration : refaire ses forces pour redevenir elle-même. J’entends par là non seulement retrouver une prospérité matérielle que les bolcheviks avaient dilapidée, mais aussi reconstruire ses relations sociales saccagées, son ordre politique effondré, sa culture déformée et son identité perdue.

    Je siégeais alors au Parlement européen. Il me semblait indispensable de comprendre ce qu’était la Russie nouvelle, quel chemin elle prenait et comment l’Europe de l’Ouest pouvait collaborer avec elle. J’eus l’idée de conduire à Moscou une délégation de députés afin de discuter de ces sujets avec nos homologues de la Douma fédérale. J’en parlai à Philippe Seguin, qui présidait alors l’Assemblée Nationale française. Il s’associa immédiatement à mon projet. Les parlementaires russes répondirent à notre sollicitation en nous invitant à venir immédiatement. D’un commun accord, nous choisîmes d’élargir nos délégations respectives à des experts de l’économie, de la défense, de la culture et de la religion, de façon que leurs pensées éclairent nos débats.

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  • Découvrir le Roman de Cuxa

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    Souvenir: dans les Pyrénées-Orientales, l'abbaye romane Saint-Michel de Cuxa est un monastère bénédictin doté d'une forte identité catalane. Dans un lieu classé monument historique, quelques moines accueillent les nombreux visiteurs venus découvrir la beauté unique du cloître roman. Chaque été, le lieu reçoit le célèbre festival de musique de chambre Pablo Casals. Cette abbaye accueillit aussi, plusieurs années de suite, les stages d’été de l’académie belge de chant grégorien fondée par Bruno Zeegers.

    Reportage réalisé par Lizette Lemoine et Aubin Hellot, une coproduction La Huit Production et KTO.

  • Le catholicisme de la Mitteleuropa : quel poids dans l’Eglise d’aujourd’hui ?

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    Lu dans la Lettre Mensuelle  « Res Novae » de mai 2022, sous la signature de Don Pio Pace :

    Péter_Erdő_in_2011.jpg« Le cardinal Péter Erdő, 70 ans le 25 juin, est archevêque d’Esztergom-Budapest et primat de Hongrie. Polyglotte, canoniste de formation, administrateur vigoureux, il est considéré comme une figure éminente, quoique discrète et presque timide, de la tendance « néo-conservatrice » au sein du Sacré Collège. C’est un bon représentant des dirigeants des Églises de l’Est de l’Europe opprimées sous la dictature soviétique.

    Avec fort peu de sympathie, Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté de Sant‘Egidio, présente dans son livre La Chiesa bruscia [1],le thème de la nation lié au catholicisme, qu’elles cultivent volontiers, comme une résurgence d’un national-catholicisme suspect. Il estime que c’est à tort que les Églises de Pologne, de Hongrie, se réclament d’une « théologie de la nation », prônée par Jean-Paul II fort de son expérience polonaise de sortie du communisme, car ce pape était très ouvert sur les questions migratoires et le « bien commun mondial ».

    Quoi qu’il en soit, le chef de l’Église magyare s’est montré en phase avec la position d’opposition aux invasions migratoires du premier ministre Viktor Orbán, même s’il a pris le soin de rassurer le pape François sur sa fidélité. Celle-ci est clairement une fidélité dans la différence, comme on avait pu le voir lors de l’assemblée du Synode sur la Famille de 2015, où Péter Erdő avait défendu la position morale traditionnelle : la sortie du péché d’adultère conditionne l’accès à l’absolution sacramentelle et à l’Eucharistie.

    Il y a ainsi osmose entre les prises de position en faveur de la famille des épiscopats de Pologne, de Hongrie, et les politiques de refondation traditionnelle qu’appliquent les gouvernements de ces pays : morale familiale, enseignement du catéchisme à l’école. On est dans l’Europe du groupe de Visegrád (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Tchéquie), avec aussi la Slovénie de Janez Janša, proche de Viktor Orbán (mais Janša vient de perdre les élections), très opposée à l’accueil des vagues de migration prêtes à se déverser sur elle.

    Une Europe différente dont l’Ukraine est proche. Un épisode intéressant, au sein des évènements très complexes d’interprétation de la guerre en Ukraine, a été la visite à Kiev, le 15 mars 2022, des premiers ministres de Pologne, de Slovénie, de République tchèque et de Hongrie (celui-ci, Orbán, s’étant fait remplacer par le vice-premier ministre de Pologne, Jaroslaw Kaczynski, chef du parti au pouvoir en Pologne). Cette visite, faite théoriquement au nom de l’Union européenne pour assurer les Ukrainiens de son soutien, pourrait bien avoir été un jalon posé pour ramener l’Ukraine d’après la guerre dans le groupe des démocraties illibérales de l’Est, face aux démocraties très libérales de l’Ouest.

    Or en Ukraine aussi, comme en Pologne ou en Hongrie, l’Église est, si l’on veut, « illibérale ». L’Église gréco-catholique regroupe la majeure partie des catholiques ukrainiens, et représente 8% de la population du pays. Cette Église conserve le souvenir très vif des nombreux martyrs qui l’ont illustrée sous le régime communiste[2]. Le grand témoin de cette époque terrible et glorieuse fut Josyf Slipyi, fait cardinal in pectore (en secret) par Pie XII, il resta à la tête de l’Église gréco-catholique ukrainienne durant quarante ans, dont dix-huit en camp et prison. Il finit ses jours à Rome, où il eut des rapports parfois tendus avec Paul VI dont il jugeait l’Ostpolitik trop accommodante pour le pouvoir communiste. En 1977, il manifesta son indépendance en consacrant, selon le droit de son Église, des évêques sans mandat pontifical, (au nombre desquels le futur cardinal Husar qui devint ensuite son deuxième successeur comme archevêque majeur, après le cardinal Lubachivsky,). Son troisième successeur est Sa Béatitude Sviatoslav Chevtchouk, archevêque majeur de Kiev et de Galicie, 52 ans, originaire de la Galicie jadis austro-hongroise, comme le fut Karol Wojtyla. Il dirige ainsi aujourd’hui la plus importante des Églises orientales unies à Rome, avec six millions de fidèles. À la tête de la plus grosse Église non latine, il est en quelque sorte le deuxième hiérarque de l’Église universelle après le pape (bien que loin derrière, bien entendu, par le nombre de ses fidèles). S’il n’est pas patriarche, c’est que Rome y répugne pour ne pas froisser les Églises orthodoxes, et s’il n’est pas cardinal c’est parce ses positions morales (et généralement ecclésiales) on ne peut plus traditionnelles sont notoirement distinctes de celles d’Amoris lætitia.

    Il faut ajouter que ces préoccupations morales, qui caractérisent le catholicisme des pays de l’Est, convergent sur certaines questions, par exemple la lutte contre la légalisation du « mariage » homosexuel, avec celles du patriarcat orthodoxe de Moscou. On se souvient de l’étonnante rencontre organisée à Cuba en février 2016 pour le pape François et le patriarche Cyrill, qui prête par ailleurs le flanc à bien des critiques, afin d’intensifier les relations entre Rome et Moscou. En effet, de nombreuses voix orthodoxes prônent un œcuménisme en quelque sorte civilisationnel, de résistance à l’ultra-libéralisme de la culture occidentale. Et la guerre d’aujourd’hui n’abolit pas une communauté de vue des chrétiens de l’Est contre les menaces que représente cet ultralibéralisme vis-à-vis des bases morales de la vie sociale et familiale, et contre la discrimination qu’il opère à l’encontre des chrétiens dans la société moderne.

    Dans ce contexte, le cardinal Péter Erdő, qui a été par ailleurs président du Conseil des Conférences épiscopales européennes (CCEE) en 2006, est un prélat qui devrait compter après l’achèvement du présent pontificat.

    Don Pio Pace »

    [1] Laterza, 2021.

    [2] Voir : Persécutés pour la vérité. Les Gréco-catholiques ukrainiens derrière le rideau de fer, Université catholique d’Ukraine, Lviv, 2018.

    Ref. Le cardinal Erdö et le catholicisme de la Mitteleuropa

  • Le gouverneur Glenn Youngkin a créé le poste d'ambassadeur pour les enfants à naître dans le gouvernement de Virginie

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    De katn.net/news :

    Le gouverneur de Virginie participe à la Marche pour la vie

    30 avril 2022

    Glenn Youngkin a créé le poste d'ambassadeur pour les enfants à naître dans le gouvernement de Virginie.

    Glenn Youngkin, le gouverneur de l'État américain de Virginie, a envoyé un signal fort pour la protection de la vie en participant à la Marche pour la vie le 27 avril dans la capitale Richmond. (sur la photo)

    Youngkin peut être vu sur des photos le montrant en train de parler aux manifestants. Il a ensuite participé à l'événement avec plusieurs milliers de personnes.

    Le gouverneur a créé le poste « d'ambassadeur pour les enfants à naître » dans son gouvernement. Le poste a été créé avec le directeur de la diversité et de l'inclusion. Les tâches comprennent la collecte et la promotion d'idées et de mesures pour les personnes défavorisées et les enfants à naître. En outre, le libre échange d'opinions sur ces sujets devrait être encouragé, également dans le domaine de l'éducation en coopération avec le ministère de l'Éducation.

    Le républicain Glenn Youngkin a été élu en novembre 2021 . Il a remporté les élections contre le candidat démocrate soutenu par le président américain Joe Biden, Terry McAuliffe. Pendant la campagne électorale, Youngkin s'est clairement positionné pour la protection de la vie.

  • Convoquer un Consistoire pour dire au monde que la paix vient de Dieu

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    Le cardinal Müller est interviewé par Riccardo Cascioli sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Müller : un Consistoire pour dire au monde que la paix vient de Dieu

    30-04-2022

    "Toute guerre est un enfant du péché originel, les armes des chrétiens sont la prière et la proclamation de l'Évangile de la paix". "Il est absurde que Poutine se dise chrétien et ordonne ensuite le meurtre d'hommes qui sont l'image de Dieu ; et il est inconcevable qu'une Église chrétienne devienne un instrument de nationalisme". "C'est une chose d'aider l'Ukraine à se défendre, une autre de l'utiliser pour poursuivre d'autres intérêts politiques." "L'envoi d'armes est une question très délicate, un équilibre doit être trouvé entre éviter l'escalade et empêcher Poutine de menacer d'autres pays." Le Cardinal Gerhard L. Müller, Préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, s'exprime dans cet entretien avec La Bussola.

    "La guerre est l'enfant du péché originel, elle est contre la volonté de Dieu. Et ce n'est pas seulement en Europe, c'est sur tous les continents. (...) C'est pourquoi il serait bon de convoquer un Consistoire pour affronter les défis de la paix dans le monde avec les armes propres aux chrétiens, la prière et l'annonce de l'Évangile de la paix". C'est ce qu'a déclaré le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, à la Nuova Bussola Quotidiana, en évoquant les questions soulevées par la guerre en Ukraine.

    Votre Éminence, l'Europe est à nouveau le théâtre d'une guerre qui dure depuis plus de deux mois et qui promet une escalade dramatique. Comment juger ce qui se passe en Ukraine ?

    La guerre n'est pas seulement en Europe, elle est sur tous les continents : elle est le signe du péché originel dans lequel se trouve l'humanité. La guerre est toujours contre la volonté de Dieu, parce que la volonté de Dieu est une volonté salvatrice, Dieu veut la paix entre les hommes ; mais sans la grâce sanctifiante du salut, nous, les hommes, nous ne sommes pas capables de surmonter cette concupiscence qui crée des conflits entre nous. La Bible nous apprend que la première conséquence du péché originel a été l'histoire de Caïn et Abel, le meurtre de frères. Depuis Adam, tous les hommes sont frères au niveau de la nature humaine ; plus encore, nous qui avons la grâce dans le Christ, nous sommes, à un niveau plus profond, frères et sœurs en Jésus-Christ. C'est pourquoi il est impressionnant que ce soit Poutine, qui professe être chrétien, que nous avons vu dimanche dernier à la veillée de Pâques orthodoxe dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, qui ait lancé cette guerre. Il y a trois semaines, alors que je me trouvais dans le sud de la Pologne, à 10 km de la frontière ukrainienne, pour rendre visite à des réfugiés ukrainiens, des journalistes m'ont demandé si Poutine pouvait être comparé à Hitler et à Staline : j'ai répondu que, dans un certain sens, il était encore pire, car ces derniers étaient athées, mais Poutine se présente comme un chrétien. Et comment pouvez-vous embrasser l'icône du Christ, de Marie et des saints et en même temps ordonner de tuer l'image vivante de Dieu qu'est l'humanité, même nos frères et sœurs chrétiens, étant donné que la grande majorité des Ukrainiens sont chrétiens.

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  • Panique dans le landerneau progressiste et bien-pensant

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    De Francis Bergeron sur :

    Qui a peur de la liberté d’expression ? – Twitter libéré, Netflix en chute. Est-ce la fin de la dictature conformiste ?

    Le quotidien bruxellois Le Soir, chef-d’œuvre du politiquement correct, publiait mercredi, en page deux, un dessin de presse représentant le milliardaire américain Elon Musk ouvrant une cage à oiseaux. Et de cette cage s’envolaient couteaux, têtes de mort, bombes et croix gammées. Musk vient d’acheter l’entreprise Twitter (cf. Présent du 15 avril), et le dessin est censé illustrer l’indignation du « camp du bien » : le milliardaire prétend en effet supprimer la censure sur Twitter, rétablir la liberté. Rappelez-vous : le président Trump avait lui-même été chassé de Twitter, et ses 90 millions de « suiveurs » avec lui. Dorénavant, sous-entend donc Le Soir avec ce dessin de presse, les nazis vont pouvoir s’exprimer librement. L’achat de Twitter par Elon Musk indigne la gauche planétaire, car l’homme est pro-républicain et il a clairement dit qu’il entendait s’attaquer à cette censure de plus en plus insupportable. Compte tenu de la force de frappe financière qu’il représente, ce ne sont certainement pas les Sleeping Giants et autres structures gauchistes sponsorisées par Soros qui vont pouvoir faire taire le « Twitter libéré ».

    En Europe aussi, cette acquisition de Twitter a fait l’effet d’un coup de tonnerre. « L’extrême droite » va pouvoir parader partout, s’indignent les médias gauchistes et du service public. Mais, pour ce qui concerne la France, ils tentent néanmoins de rassurer leur public en expliquant que la suppression de la censure, des systèmes de filtrage, pilotés d’ailleurs par les médias sociaux eux-mêmes, par délégation de pouvoir du gouvernement, sera très difficile. Il n’empêche que la censure de Twitter va être plus difficile à pratiquer, car désormais contraire aux valeurs de l’entreprise.

    Pour Netflix, la reine d’Angleterre était noire, et la moitié de la cour aussi. Au XIXe siècle !

    Une seconde mauvaise nouvelle a secoué le monde des réseaux sociaux : Netflix, le diffuseur de séries et de films payants, connaît pour la première fois de son histoire un recul du nombre de ses utilisateurs et donc de son chiffre d’affaires. C’est Pierre Boisguilbert qui nous raconte cela sur le site de Polémia : 200 000 personnes se sont désabonnées, alors que le marché anticipait au contraire un gain de 2,5 millions d’inscrits. De ce fait, le cours de l’action a littéralement plongé : − 25 % ! Pourquoi cette dégringolade est-elle une bonne nouvelle ? Parce que les séries de cette chaîne sont honteusement truquées, la vérité historique bafouée, tout cela au nom d’un prétendu antiracisme, d’une prétendue lutte contre l’homophobie. Le politiquement correct qui est imposé dans les films historiques est spécialement grotesque. La cour d’Angleterre racontée dans La Chronique des Bridgerton, série historique se passant au XIXe siècle, tente par exemple de nous faire croire que la reine d’Angleterre était noire, que la moitié de la cour l’était aussi. La lutte contre les préjugés raciaux doit-elle vraiment passer par de tels trucages et anachronismes ? Pour lutter contre l’homophobie, les séries comportent toutes, désormais, des couples homosexuels, les hétéros deviennent l’exception. Favoriser la normalisation de ces pratiques, pourtant ultra-minoritaires, devient le principal objectif de ces films, et Netflix multiplie donc les scènes de sodomisation et autres. Ce qui choque les familles, et a suscité ce mouvement de retrait de la chaîne. Entre les films, les coupures publicitaires sont désormais, elles aussi, racialisées et mettent en scène de couples homos.

    Pour l’instant, Netflix ne veut pas reconnaître d’où vient son problème de désabonnements, craignant que l’explication soit elle-même interprétée comme une marque d’homophobie ou de racisme…

    Article paru dans Présent daté du 28 avril 202

  • Ukraine : ce que la guerre a changé

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    Lu sur le site du mensuel « La Nef » mai 2022 :

    Pons©DR-620x330.jpg"Il reste beaucoup de questions sans réponse sur ce tragique conflit russo-ukrainien, brouillé par la propagande de chaque camp. L’évolution de la situation permet cependant de comprendre que cette guerre marque un tournant de la géopolitique mondiale.

    Pour la Russie face à l’Ukraine, rien ne sera plus jamais comme avant. Ces deux pays slaves orthodoxes partageaient une même matrice historique, la même religion. Ils avaient le russe en commun, majoritaire sur une moitié du territoire ukrainien. Les horreurs de la guerre ont mis à nu la réalité de ce voisinage complexe. Ouverte depuis la révolution pro-européenne de 2014, la fracture entre les deux pays s’est élargie. Les « frères ukrainiens » penchaient plutôt vers l’Union européenne, plus attirés par la civilisation libertaire et consumériste de l’Occident que par le modèle conservateur et autoritaire de la Russie. La guerre a confirmé ce choix. Les Russes ne l’ont pas compris, alors qu’ils croyaient être accueillis en libérateurs. Même l’Église orthodoxe ukrainienne a rompu avec le patriarcat de Moscou, mettant fin à près de mille ans d’histoire commune.

    Pour les Russes, la désillusion a été immense, accroissant la sauvagerie des combats. Ils avaient sous-estimé la capacité de résistance de l’armée ukrainienne. Ils ont été surpris par la résilience patriotique des Ukrainiens, symbolisée par le président Volodymir Zelenski, dont le courage et la communication efficace ont surpris. Cette évolution avait échappé aux services russes, pourtant réputés efficaces. Quelle que soit l’issue de la guerre – un gain territorial ou diplomatique de Moscou –, l’Ukraine a définitivement conquis son indépendance, accélérant sa marche à l’intégration dans l’Union européenne et, sans doute à terme, au sein de l’Otan.

    L’autre changement majeur concerne l’ouest de l’Europe. Les Européens ont d’abord été sidérés par ce brutal retour du tragique : la guerre, des milliers de morts, des millions de déplacés et de réfugiés, des milliards de destructions. Ils ont réagi par la solidarité, le renforcement. L’UE et l’Otan se sont ressoudées. Les pays qui désarmaient depuis trente ans se sont réveillés. L’Allemagne annonce 100 milliards d’euros de réarmement. Tous les autres pays sont sur la même dynamique martiale : préparation à la haute intensité, renforcement des capacités de cyberguerre et de renseignement. L’Otan, en panne de légitimité depuis la fin de l’Union soviétique, n’est plus dans cet « état de mort cérébrale » observé par Emmanuel Macron en novembre 2021. Elle envisage même de nouvelles adhésions (Finlande, Suède).

    Sur le plan économique aussi, l’Europe fait front. Se disant prête à de gros sacrifices, elle applique des sanctions antirusses très dures et souhaite se libérer de sa dépendance à l’égard du gaz russe. Ce réveil d’une Europe souvent désunie, plutôt hédoniste et passive, sera-t-il durable ? Les sacrifices annoncés seront-ils longtemps acceptés ? L’effet boomerang des sanctions s’annonce en effet terrible pour les consommateurs et les producteurs européens. Une fois le pic de l’émotion passé, cette détermination pourrait faiblir, face aux conséquences sociales liées à la hausse du coût de la vie et de certaines matières premières.

    Pour la Russie, rien ne sera plus comme avant. Sa dynamique de grande puissance est enrayée. Elle n’a pas su s’imposer avec le succès qu’on pouvait attendre d’elle. Quand le fort ne gagne pas face au faible, il perd. Sans victoire militaire ou diplomatique majeure – toujours possible –, on ne retiendra de Vladimir Poutine que son isolement, sa brutalité et son échec dans la bataille des perceptions, notamment en Occident (même si cela est nettement moins vrai en Asie ou en Afrique).

    Cette défaite morale et cet affaiblissement matériel dégradent la force géopolitique de la Russie, d’autant que le conflit renforce la puissance de l’Amérique, engagée dans cette guerre d’attrition du potentiel russe « jusqu’au dernier Ukrainien ». Le sauvetage de l’Ukraine raffermit sa tutelle politique et militaire sur l’Europe. Deux autres acteurs majeurs tirent profit de la blessure de l’ours russe. Sur le devant de la scène, le Turc Reccep Erdogan, ineffable « Monsieur bons offices » d’une crise qui renforce ses ambitions caucasiennes et orientales. Derrière le rideau, le Chinois Xi Jinping. Discret, attentif, il voit venir à lui une Russie affaiblie, en recherche vitale d’alliance. Il en fera un atout majeur dans la grande confrontation qu’annonce le nouveau monde bipolaire sino-américain, né dans les décombres de Marioupol ou de Kharkiv.

    Frédéric Pons "

    Ref. Ukraine : ce que la guerre a changé

    Frédéric Pons est journaliste, grand reporter, écrivain, enseignant, auteur de Poutine. Le grand malentendu (Calmann-Lévy, 2014, rééd. Poche, 2018), best-seller traduit en cinq langues.

  • USA : l'Oklahoma restreint l’accès à l’avortement

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    Du site du journal Le Temps (CH) :

    Aux Etats-Unis, l'Oklahoma restreint l’accès à l’avortement

    Le parlement de l’Oklahoma a voté jeudi un texte limitant à six semaines de grossesse le délai pour avorter, une loi similaire à celle en vigueur au Texas voisin.

    29 avril 2022

    Le parlement de l’Oklahoma (sud des Etats-Unis) a approuvé jeudi un texte de loi interdisant l’avortement après six semaines de grossesse. (...)

    Le texte voté par la chambre basse du parlement de l’Oklahoma prévoit des exceptions médicales pour l’accès à l’avortement, mais pas en cas de viol ou d’inceste. Il doit désormais arriver sur le bureau du gouverneur républicain qui devrait le signer et le faire entrer en vigueur.

    Quelques heures après le premier vote à la chambre basse, le Sénat de l’Oklahoma a approuvé un autre texte interdisant cette fois-ci toute interruption volontaire de grossesse (IVG) quel que soit l’état d’avancement de la grossesse, mais comportant des exceptions en cas d’urgences médicales, de viol ou d’inceste. Ce texte-ci va désormais faire la navette parlementaire vers la chambre basse.

    Le 1er septembre 2021, une des lois anti-avortement les plus restrictives des Etats-Unis est entrée en vigueur dans l’Etat républicain du Texas, interdisant toute IVG à partir du moment où un battement de cœur du fœtus est perceptible à l’échographie, soit quatre semaines environ après la fécondation. Avec 30 millions d’habitants, le Texas est le deuxième Etat le plus peuplé du pays.

    Examen à la Cour suprême

    (...) Outre le Texas et l’Oklahoma, plusieurs textes limitant également l’accès à l’IVG ont été votés dans d’autres Etats conservateurs comme la Floride ou le Mississippi. La légalité du texte voté dans ce dernier est en examen à la Cour suprême des Etats-Unis, avec une décision attendue en juin.

    Lors de l’examen du dossier, ses juges conservateurs, désormais ultra-majoritaires (six sur neuf) ont laissé entendre qu’ils pourraient en profiter pour réduire voire annuler le droit à l’avortement. Reconnu dans l’arrêt historique «Roe v. Wade» de 1973, ce droit est aujourd’hui valable tant que le fœtus n’est pas viable, soit vers la fin du deuxième trimestre.